13. Tom E. Jedusor

Les éléments en italique sont des répliques reprises directement du livre "Harry Potter et la chambre des secrets" de J.K. Rowling


Pendant les jours qui suivent, tout se passe à merveille dans la vie de Harry Potter. La journée qu'il va passer avec ses tantes arrive rapidement, ce qui donne un sourire à Harry que ses amis n'avaient jamais vu. Le matin de ce fameux jour, Harry réveille sans douceur son ami afin de se préparer le plus rapidement possible. Ils vont au pas de course prendre leur petit déjeuner avant de se rendre au point de rendez-vous que le professeur Rogue leur avait communiqué quelques jours plus tôt. Une fois devant les portes de Poudlard, ils attendent à peine trois minutes avant que le maître potionniste n'arrive.

— Suivez-moi, demande l'enseignant d'une voix froide en leur tournant le dos presque immédiatement. Il s'engage ensuite dans les couloirs du château sans prendre le temps de vérifier que les garçons le suivent.

Harry et Drago se regardent une seconde, ne comprenant pas ce qu'il se passe. Ne devaient-ils pas aller au village sorcier ? Après s'être concertés du regard, ils emboitent le pas au parrain de Drago Malefoy. L'étrange trio se dirige rapidement en direction des cachots, avant d'obliquer vers les quartiers du directeur de maison de Serpentard.

— Entrez, vos amies vous attendent, indique le professeur avant de tourner les talons, indiquant à son neveu de le suivre. Drago haussa un sourcil mais obéit et sort avec son parrain. Harry toque rapidement à la porte en chêne avant de l'ouvrir. A peine entré dans la salle principale, il reconnaît Mary et Marlène, accompagnées d'un sorcier qu'il ne connaît pas.

— Bonjour, s'annonce timidement Harry en entrant dans la pièce.

Dès qu'elles le voient, Mary et Marlène s'élancent vers lui pour le prendre dans leurs bras. Tout en le serrant contre elles, elles lui caressent les cheveux et s'inquiètent de lui, voulant savoir s'il mange assez et s'il n'est pas blessé. En se rappelant de la dernière missive qu'il leur a envoyée, Harry rougit. Elles ont dû, en effet. s'inquiéter. Il leur a confié qu'un basilic se promène en liberté dans le château et que Rogue ne semble pas assez s'en inquiéter pour accepter de l'écouter.

— Tout va bien ! Je vais bien, répond Harry en souriant après qu'il se soit séparé d'elle. Le visage inquiet de Marlène lui fait se sentir important et aimé, ce qui provoque une douce sensation de chaleur dans son ventre. Bien que Mary soit également très importante pour lui, il se rend compte que la brunette a pris néanmoins plus d'importance que son amie blonde dans son âme. C'est Marlène qui lui écrit plus et qui le connaît mieux. C'est également elle qui réussit à le faire rire et sait quand il est triste ou veut rester seule. Elle sait mieux. Elle le connaît mieux.

— On devait pas aller à Pré-au-Lard, demande Harry tout en balayant la pièce du regard, curieux.

— C'est ici que j'interviens, annonce le sorcier inconnu. Debout vers l'âtre qui se trouve vers le fond de la salle, il avance d'un pas brusque et rapide jusqu'à la table basse qui se trouve au centre de la pièce. Il prend place dans l'un des fauteuils et indique à Harry, Mary et Marlène d'en faire de même. Mary se place rapidement proche de son amie. Comprenant qu'on n'attend que lui, Harry s'assied et commence à détailler son environnement tandis que le petit sorciers cherche quelque chose dans la pile de feuilles qu'il vient de déposer sur la table.

Très simple, la pièce comporte une table, une petite cuisinière ainsi qu'un plan de travail sur la droite en entrant. Au centre de la pièce se trouve un canapé d'un vert olive, ainsi qu'une petite table basse. A côté de ce sofa se trouvent deux fauteuils de la même couleur. C'est dans celui de droite que s'est assis Harry, tandis que ses tantes sont dans le grand sofa du milieu. Sur sa gauche se trouve une grande bibliothèque, ainsi qu'un meuble fait dans le même bois que la bibliothèque. L'homme à la cape violette est dans le dernier fauteuil libre.

Il se racle la gorge après avoir sorti quelques feuilles et commence à se présenter. Keith Baker, avocat en droit de la famille, il est présent afin de s'assurer que la suite de la procédure se passerait avec le consentement du mineur présent. Sa voix bourrue surprend Harry, car elle contraste énormément avec sa petite taille.

— Dans le but de garantir la sécurité du mineur et de lui permettre un accès plus facile à son monde natal, le monde magique, ma présence est obligatoire, finit-il en se redressant.

— Du mineur ? Il se passe quoi, demanda Harry, qui commença à stresser, j'ai fais quelque chose ?

Marlène, qui se trouve la plus proche de lui, pose sa main sur son épaule et lui sourit d'un air bienveillant.

— Tu n'as rien fait, laisse le finir, je pense que cela devrait te plaire.

— Je suis présent afin de finaliser l'adoption de Harry Potter, par Marlène McKinnon et déterminer le lieu de vie de ce même enfant. La discussion avec les précédents tuteurs légaux a déjà eu lieu, la signature a déjà été posée en ma présence. A la vue de votre âge, monsieur Potter, le ministère de la magie et le département de communication avec les affaires moldus ont décidé que vous possédiez la capacité de discernement, ce qui vous donne la possibilité de refuser la demande de Madame Marlène McKinnon, ici présente. Si cela se fait, la signature apposée par les tuteurs Dursley sera annulée et l'adoption n'aura pas lieu.

Harry coule un regard vers sa tante aux cheveux bruns. Ses cheveux ont gagné quelques centimètres depuis la dernière fois. Harry la regarda dans les yeux, se demandant si ce qu'il croit qu'il se passe est réel. S'il fait la bonne hypothèse, sa vie entière serait sur le point de changer.

— La décision est vôtre, monsieur Potter, indique l'envoyé du ministère en regardant fixement Harry.

— Harry, souffle Marlène, veux-tu venir vivre avec moi ?

Le garçon aux yeux verts ouvre de grands yeux et laisse couler une larme sur sa joue. Il l'essuie rapidement avant de se tourner brutalement vers Baker.

— Je signe ou, demande-t-il d'une voix déterminée, ne se rendant pas encore compte de ce qui est sur le point de se passer.

— Attendez, le stoppe monsieur Baker en sortant une nouvelle liasse de feuille du cartable qui l'accompagne, Je dois vous transmettre quelques informations pour que vous soyez conscient de vos droits avant de passer à la signature.

Le sorcier explique donc à Harry les prochains événements. Il pourrait garder son nom si tel est son souhait, la commission magique se chargerait de modifier ses informations du côté moldu, il serait désormais sous la garde et la tutelle de Marlène McKinnon, et les allocations versées pour le mineurs recueillit ne seraient plus versé à la famille Dursley, mais à la famille McKinnon. Le mage parle encore quelques minutes, mais Harry n'entend rien. Il n'arrive plus à détacher du regard la feuille qui se trouve devant lui. Lorsqu'il y aura inscrit sa signature, il pourra vivre avec Marlène. Il n'aura pas besoin de partir en Europe. Une fois sa signature et celle de Marlène apposée, il serait libre des Dursley. D'une main tremblante, il accepte la plume que lui tend le sorcier et note son nom au fond de plusieurs parchemins. Une fois qu'il a terminé, Marlène suit le même processus. Une fois les feuilles récupérées et posées soigneusement dans son cartable, monsieur Baker salue Marlène, Mary et Harry avant de partir par la cheminée.

— Harry, murmure Marlène, encore debout debout vers la cheminée après avoir remercié et raccompagné l'avocat.

Le garçon à la cicatrice se lève d'un bond et rejoint sa nouvelle mère en quelques pas seulement. Il la prend brusquement dans ses bras, passant ses bras autour de sa taille et posant sa tête contre son buste. La jeune femme recule légèrement sous l'assaut de Harry mais entoure ses bras fermement autour du dos de l'adolescent.

— Nous sommes ta famille désormais, tu ne nous échappera plus, lui promet la jeune femme en lui embrassant le haut du crâne.

Pour la première fois de sa vie, Harry pleure sans se cacher. Il commence doucement à verser des larmes avant de tourner légèrement la tête de côté pour voir aussi Mary, qui observe la scène la main sur le cœur et le sourire au lèvre. Pendant de longues minutes, il serre sa nouvelle famille contre lui en pleurant, ne sachant pas comment remercier ses tantes de cœur. Une fois remis de ses émotions, il décide de ne pas gâcher le moment avec ses questions et leur demande simplement d'aller fêter la bonne nouvelle avec elles à Pré-au-Lard.

— Je veux aussi vous présenter Drago, mon meilleur ami, confia-t-il en sortant de la salle.

— On entend beaucoup parler de lui dans tes lettres, indique Mary avec un sourire.

— On lit beaucoup de choses dans tes lettres ! Il faut nous en dire plus sur cet elfe de maison qui te harcèle, ce professeur de défense incompétent et ce monstre qui se terre dans le château ! Mais d'abord, il nous faut un verre.

La journée qu'ils passent ensuite ensemble reste gravée dans sa mémoire comme l'un des plus beaux moments de sa vie. Jamais il n'avait ressentit une telle joie retentir dans son cœur. Il a l'impression de pouvoir enfin prendre sa vie en main, de pouvoir enfin être la personne qu'il a toujours voulu être. Le petit garçon qu'il gardait enfermé au fond de lui fait enfin son entrée dans la vraie vie. Bien que cela l'effraie profondément, il ne peut pourtant que s'en réjouir, car cela lui permet de vivre. Bien qu'il ai plusieurs questions pour sa nouvelle tutrice, il les laisse de côté profitant du moment présent. La joie et le bonheur prennent enfin de la place dans sa vie. Avant de rentrer chez elle, Marlène lui demande s'il souhaite qu'elle parle de toutes ses préoccupations à Albus Dumbledore. Harry décline, touché par la proposition.

Le premier élément surprenant qui survient dans son quotidien après cette journée parfaite arrive début février. Tandis qu'il se dirige avec Millicent vers le dortoir des Gryffondor pour y trouver Hermione et Neville, il entend des bruits sourd, puis des éclats de voix. Pendant quelques secondes, les deux Serpentards s'arrêtent de marcher.

Ça, c'est Rusard, murmura Harry.

— Allons voir, répond Millicent en pressant le pas. Les deux adolescents montent quatre à quatre marches puis se cachent à l'angle du mur pour espionner.

Tu crois que quelqu'un d'autre s'est fait attaquer ? demanda Millicent d'une voix tendue en réalisant que le concierge est fou de rage.

... Encore plus de travail pour moi ! l'entendirent-ils hurler. Il va falloir passer la soirée à tout nettoyer, comme si je n'avais pas assez à faire ! Ça suffit comme ça, maintenant ! Je vais voir Dumbledore !

Une fois le bruit des pas de Rusard majoritairement estompés, les deux amis sortent de leur cachette et embrassent la scène du regard. La moitié de l'étage est inondée par les toilettes des filles, qui semblent avoir une nouvelle fois été le théâtre de la colère de Mimi Geignarde. D'ailleurs, les deux amis entendent clairement cette dernière se lamenter, à l'intérieur des toilettes des filles.

— Qu'est ce qu'il s'est passé ? Il est en colère contre Mimi, demande Millie.

Allons voir, dit Harry.

Ils remontent légèrement leurs robes pour ne pas les tremper et se dirigent vers les toilettes. Harry passe devant et entre-ouvre la porte pour jeter un coup d'œil dans la pièce. En voyant qu'elle ne se trouve pas dans le hall, il entre et tient la porte pour laisser passer son amie. Les poings serrés sur le tissus de leurs robes, les deux sorciers observent une fois de plus un sol inondé.

— Mimi, dit à voix haute Millicent. Seul un sanglot lui répond.

Qu'est-ce qu'il y a, Mimi ? demanda Harry.

Qui est là ? gargouilla Mimi d'une voix gémissante. Vous êtes encore venus me jeter quelque chose à la figure ? Harry préféra ne pas s'approcher de la cabine d'où la fantôme sort, ne sachant pas exactement comment elle pourrait réagir.

Pourquoi est-ce qu'on te jetterait quelque chose ? dit-il.

Ce n'est pas à moi qu'il faut demander ça, répliqua Mimi qui émergea des toilettes en répandant une nouvelle flaque d'eau sur le carrelage. Je suis ici, tranquille, à m'occuper de mes affaires, et voilà que quelqu'un s'amuse à venir me lancer un livre à la figure.

Qui est-ce qui t'a jeté un livre ? demanda Millicent en s'approchant doucement.

Je n'en sais rien, j'étais tranquillement assise dans le tuyau en pensant à la mort et le livre m'est tombé dessus. Il est là-bas.

Harry et Millicent virent sous le lavabo un petit livre à la couverture noire et miteuse, tout aussi trempé que le reste des toilettes. Harry se pencha pour le ramasser, il vit tout de suite qu'il s'agissait d'un journal intime. D'après la date qu'on arrivait encore à lire sur la couverture, il était vieux de cinquante ans. Harry l'ouvrit avec avidité. La première page portait un nom tracé dans une encre qui avait un peu bavé : T. E. Jedusor.

Il n'a jamais rien écrit là-dedans, dit Harry, déçu.

Je me demande pourquoi on a voulu s'en débarrasser en le jetant dans les toilettes, dit Millicent, intriguée. Harry jeta un coup d'œil au dos du livre et vit le nom d'un papetier de Vauxhall Road, à Londres.

—Ce type-là devait venir d'une famille de Moldus, dit Harry d'un air songeur. Pour avoir acheté ça dans Vauxhall Road...

Tout en douceur, Harry plonge le petit carnet dans son sac. Après avoir dit au revoir à Mimi, lui et son amie sortent des toilettes pour aller chercher Hermione et Neville. Ils sont déjà en retard. En arrivant, ils montrent immédiatement leur trouvaille aux deux Gryffondors. Tout en marchant, le quatuor regarde le plus proche le carnet.

— Peut-être qu'il a des pouvoirs cachés, dit Hermine, enthousiaste, le livre dans les mains.

C'est à ce moment-là que Drago apparaît en face d'eux. Les mains dans les poches, il vient immédiatement aux côtés de Harry pour marcher et accorde ses pas aux siens.. Tout en se dirigeant vers l'extérieur de l'école, le petit groupe d'étudiants discutent du carnet.

Attends, dit Drago, qui avait jeté un coup d'œil par-dessus l'épaule de Harry. Je connais ce nom... T. E. Jedusor a été récompensé pour services rendus à l'école il y a cinquante ans.

Comment tu le sais ? demanda Harry, étonné.

— Je l'ai vu dans la salle des trophées. Mon père venait souvent ici quand j'étais petit pour discuter avec l'ancien directeur, il me laissait seul dans la salle des trophés… je n'arrêtais pas de les regarder, donc son nom a dû s'imprimer dans ma tête, explique-t-il d'un ton nonchalant.

— Pourquoi quelqu'un a essayé de s'en débarrasser, se demande Harry à voix haute. Et quel genre de service Jedusor a rendu à Poudlard pour recevoir une récompense ?

C'était peut-être un élève exceptionnel, ou alors il a sauvé un professeur d'un poulpe géant, annonce Neville en rigolant pour tenter de détendre l'atmosphère.

Drago et Harry se regardent, certains de penser à la même chose. Leurs mines deviennent soucieuses et ils grimacent.

Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Neville qui les regardait alternativement d'un air interrogateur.

La Chambre des Secrets a été ouverte pour la première fois il y a cinquante ans, non ? répondit Drago d'un ton très lent.

Oui...

Or, ce journal intime date d'il y a cinquante ans, ajouta Millicent d'une voix surexcitée.

Et alors ?

Réveille-toi un peu, Neville ! s'impatienta Hermione. On sait que celui qui a ouvert la Chambre des Secrets la première fois a été renvoyé de l'école il y a cinquante ans. On sait aussi que T. E. Jedusor a reçu une récompense pour services rendus à Poudlard il y a cinquante ans. Et si Jedusor avait obtenu cette récompense pour avoir démasqué l'héritier de Serpentard ? Son journal intime permettrait sans doute de tout savoir : l'emplacement de la Chambre, comment l'ouvrir et quel genre de créature y est enfermé. L'auteur des agressions actuelles n'aurait pas du tout intérêt à ce qu'un tel journal traîne n'importe où.

—Magnifique raisonnement, dit Drago. Il a juste un petit défaut : c'est qu'il n'y a rien d'écrit dans ce journal.

Hermione sortit alors sa baguette magique de son sac.

C'est peut-être de l'encre invisible, murmura-t-elle. Elle tapota trois fois le livre noir avec sa baguette en prononçant la formule : Aparecium ! Elle souffle de frustration mais ne baisse pas les bras. Elle fouille dans son sac et finit par en sortir une sorte de grosse gomme blanche.

C'est un Révélateur, expliqua-t-elle. Je l'ai acheté dans un magasin du Chemin de Traverse. Elle frotta vigoureusement la date du premier janvier, mais cette fois encore, rien ne se produisit.

—On ne trouvera jamais rien là-dedans, commenta Millicent. Jedusor a dû recevoir en cadeau de Noël un carnet pour écrire son journal intime et il n'a pas eu envie de s'en servir, voilà tout.

Pendant les jours qui suivent, Harry n'arrive pas à se détacher de ce petit carnet. Quelque chose le chiffonne, mais il n'arrive pas à mettre le doigt dessus. Il a le sentiment de connaître ce Jedusor, comme s'il ne l'avait pas vu depuis très longtemps mais… Cela le frustre et le rend particulièrement énervant. Il ne cesse d'être cassant avec ses amis, qui décident de le laisser tranquille.

— Je veux voir la médaille de Jedusor, annonce finalement un samedi matin Harry à Drago.

Ses amis l'accompagnent alors à la salle des trophées. Comme prédit par Drago, ils trouvent le nom de Jedusor sur une vieille médaille du Mérite magique et dans une liste d'anciens préfets-en-chef. Cependant il s'agit de leur seule trouvaille. Déçu, ils décident de passer par la bibliothèque pour terminer leur devoir de métamorphose pour le lundi.

Le week-end passe beaucoup trop vite au goût des étudiants et déjà, le lundi est là. Une fois devant la classe de métamorphose, Harry s'installe contre le mur, un peu plus loin et discute avec Drago et Millicent. Soudain, alors que Drago voulait leur dire quelque chose d'apparemment important pour lui, McGonagall et Lockhart arrivent à l'étage. Une fois devant la salle de classe, le professeur de défense lui demande d'accepter qu'il prenne congé. Néanmoins, en voyant le monde qui se trouve devant la classe, il tire une dernière tirade qui interroge fortement tous les étudiants.

Je pense qu'il ne se passera plus rien, Minerva, a-t-il affirmé en se tapotant le bout du nez d'un air entendu. Cette fois, la Chambre des Secrets a été fermée pour un bon bout de temps. Le coupable a dû comprendre que je ne mettrais pas longtemps à le démasquer. Il valait mieux pour lui qu'il s'arrête tout de suite avant que je ne m'en mêle sérieusement. Ce qu'il faudrait maintenant, c'est trouver quelque chose qui remonte le moral des élèves. Qui leur fasse oublier les mauvais souvenirs du dernier trimestre ! Je n'en dis pas plus pour l'instant, mais j'ai ma petite idée..

C'est légèrement inquiet que Harry entre dans la salle. Quoi que prépare Lockhart, ça ne peut être qu'une catastrophe. Le matin du 14 février, tout le monde découvre la surprise du professeur de défense contre les forces du mal. Dans la grande salle, les murs étaient recouverts de grosses fleurs roses vives et des confettis en forme de cœur tombaient du plafond bleu pâle. Assis à la table des Serpentards, Drago a l'air écœuré tandis que Millicent ne peut s'empêcher de rire au visage de son ami.

Qu'est-ce qui se passe ? demanda Harry en s'asseyant à côté d'eux.

Trop consterné pour parler, Drago montra du doigt la table des professeurs. Lockhart, vêtu d'une robe aussi rosé que les fleurs, fit un signe de la main pour demander le silence. Les autres professeurs assis à ses côtés gardaient un visage de marbre.

Joyeuse Saint-Valentin ! s'écria Lockhart. Je voudrais commencer par remercier les quarante-six personnes qui m'ont envoyé une carte à cette occasion. Comme vous le voyez, j'ai pris la liberté de vous faire cette petite surprise, mais ce n'est pas fini !

Après avoir tapé quelque fois dans ses mains, des nains apparaissent devant les élèves, consternés. Les nains ont l'air grincheux et sont déguisés dans l'esprit de la St Valentin pour leur plus grand malheur. Des ailes dorées dans le dos, leur costume est complété par une petite harpe qu'ils tiennent tous dans la main, Drago trouve qu'ils ont l'air encore plus laid et stupide qu'ils ne le sont à l'origine. Il chuchote sa pensée à Harry, qui étouffe un rire.

Voici les cupidons porteurs de messages, annonça Lockhart d'un ton réjoui. C'est eux qui seront chargés tout au long de cette journée de vous transmettre les messages de la Saint-Valentin !

Pendant toute la journée, les nains poursuivent les élèves pour faire passer des mots d'amour. Ils ne se gênent pas de le faire en plein milieu des cours, énervant la plupart des professeurs. Ce n'est qu'à la fin de l'après-midi que Harry commence à se faire courser par un nain. Pour sa plus grande joie, il s'agit du plus sinistre des douze que Lockhart a embauché.

C'est toi, Harry Potter ? Harry entend le cri mais n'y fait pas attention, slalomant entre les adolescents pour le semer le plus rapidement possible. Peu importe qui l'a envoyé, cela risque d'être humiliant.

J'ai un message musical à transmettre à Harry Potter en personne, dit le nain en brandissant sa harpe d'un air menaçant.

Non, pas ici ! protesta Harry.

Reste tranquille ! grogna le nain.

D'un geste précis, il attrape le sac de Harry et tire dessus pour le retenir.

Laissez-moi tranquille ! lança Harry en essayant de s'échapper

En entendant un bruit de déchirure, Harry soupire bruyamment et regarde derrière lui. Son sac est désormais en deux parties : La première sur son épaule, la deuxième dans les mains du nain. Il se baisse et tente d'attraper ses affaires pour s'en aller rapidement. Mais alors qu'il commence à désespérer, deux mains viennent s'ajouter aux siennes pour l'aider à rassembler ses affaires.

— Dépêchent, il va t'attraper si tu restes planté là, lui dit Neville en se levant, les affaires de son ami dans ses bras. Harry lui lança un regard reconnaissant avant de s'élancer à sa suite. Malheureusement, son encrier tombe et son contenu se déverse sur le sol. Harry revient sur ses pas pour le ramasser et le nain en profite pour le faire tomber. Une fois assis sur les chevilles de Harry, les fesses de celui-ci baignant dans l'encre, le nain commence à chanter. En levant les yeux, Harry se rend compte que Ginny ne se trouve pas loin juste devant lui, toute rouge.

— Non, murmure-t-il pour lui-même. Ginny ?

Elle s'intéresse à lui ? Mais c'est une gamine ? Bien décidé à parler de ça avec elle, il se concentre enfin sur le poème. Furieux, il offre un regard courroucé au nain qui semble parfaitement à l'aise, toujours assis sur ses chevilles.

— Voilà ton message chanté : Ses yeux sont verts comme un crapaud frais du matin, Ses cheveux noirs comme un corbeau, il est divin, C'est mon héros et c'est mon roi, Je voudrais tant qu'il soit à moi, Celui qui a combattu et vaincu, Le Seigneur des Ténèbres à mains nues.

— Allez viens on s'en va, annonce Neville, un sourire au lèvres malgré lui.

Les seules personnes à se moquer ouvertement de lui sont Erni MacMillan, qui le prend encore pour l'héritier des Serpentards, et Ronald Weasley, qui semble désormais le détester. Soudain, Harry se rend compte que le carnet ne se trouve plus dans sa poche. Il regarde autour de lui et remarque que Ronald est en train de le ramasser à même le sol.

— Qu'est ce qu'il se passe ici, demande la voix d'un des frères Weasley. En s'apercevant qu'il s'agit du préfet de la famille, Harry soupire intérieurement de soulagement.

Rends-moi ça, dit Harry en tendant la main en direction du dernier frère roux.

Je me demande ce que Potter a écrit là-dedans, dit Ronald. Le roux ne semble pas avoir remarqué la date notée sur la tranche du petit livret. Ginny elle, bien que légèrement en retrait, perd son sourire. Son regard passe du petit carnet à Harry successivement. Bien trop concentré sur le carnet qui se trouve encore entre les mains du Weasley, Harry ne remarque pas son jeu de regard, contrairement à Neville. Celui-ci fronce les sourcils et se dirige vers la première année pour l'éloigner du conflit. Il la prend par les épaules et lui murmure quelques mots réconfortants tout en la poussant vers un autre couloir.

Rends-lui ça, Ron, dit Percy d'un ton sévère.

Pas avant d'avoir regardé ce qu'il y a dedans, répliqua Ronald.

—En tant que préfet, je vais devoir te retirer des points si tu ne rends pas tout de suite ce carnet à son propriétaire, tonne Percy en fusillant son frère du regard. Celui-ci lève les yeux au ciel mais lance le carnet en direction de Harry. Celui-ci réussit juste à le récupérer avant qu'il ne tombe au sol. Après un dernier regard en direction de Neville qui s'éloigne en compagnie de Ginny, Harry tourne les talons et s'enfuit, pressé de retrouver ses amis.

Alors qu'il sort ses parchemins en cours de sortilège pour rendre son devoir, Harry pose la bouteille d'encre sur le carnet ouvert de Jedusor pour faire de la place sur son bureau. En se rendant compte que la bouteille s'est tachée en tombant un peu plus tôt, il l'enlève précipitamment pour ne pas abîmer le carnet. Quelle n'est pas sa surprise lorsque sous ses yeux, l'encre noir qui se trouvait sur les pages blanche disparait soudainement. Écarquillant les yeux de surprise, il pousse du coude Drago, qui est assis à sa droite.

— Arrêtes, j'essaye d'écouter, marmonna le blond en lui lançant un regard noir.

— Regarde ça, lui intime le garçon à la cicatrice en lui posant directement le carnet sur sa table. Il prend sa plume, la trempe dans l'encrier de son ami et gribouille légèrement en haut à gauche de la page. Sous leurs yeux ébahis, l'écriture disparaît.

— Le carnet de père, murmura Drago en relevant son regard vers les yeux verts de Harry.

— Tu ne savais pas à quoi il ressemblait ?

— Non, du tout, mais ça ne peut être que lui ! On peut vérifier ce soir si tu veux.

— Comment ?

— En demandant à Dobby de venir !

Le soir même, Millicent se faufile dans la chambre de ses amis pour participer. Pratiquement dans un murmure, Drago demande à Dobby de venir. Un Crack sonore se fait entendre et l'elfe de maison apparaît devant son jeune maître. Il s'incline immédiatement très bas, ne remarquant pas la présence des deux autres.

— Le jeune maître a demandé Dobby ? Demande l'elfe sans se relever.

— Oui, reconnais-tu ce carnet ?

L'elfe relève légèrement les yeux, blême. Ses lèvres commencent à trembler, son menton remonte et les larmes lui montent aux yeux. Cependant, il ne fond pas en larme et annonce simplement d'une petite voix cassée :

— Il s'agit du carnet de monsieur votre père.

— Merci Dobby.

Dobby redresse son dos mais n'ose toujours pas regarder Drago dans les yeux. Celui-ci s'avance vers Harry pour chuchoter quelque chose, mais l'elfe de maison les interrompt d'un cri.

— Harry Potter ! Messieurs Harry Potter ! Le jeune maître et monsieur Harry Potter sont ensemble ?

— Calme-toi, on veut arrêter mon père, faire en sorte que son plan ne marche pas, soupire Drago en levant les yeux au ciel.

Millicent et Harry observent la scène. Cela se voit clairement que Drago ne tient pas rigueur des paroles de son elfe, contrairement à celui-ci, qui bénit celle de son jeune maître. Les yeux de l'elfe brillent de larmes et de joie en regardant Malefoy.

— Harry Potter et le jeune maître sont en danger ! Et cette demoiselle est aussi une amie ? Elle est aussi en danger ! Messieurs votre père dit que le plan ne peut plus être stoppé ! Dans un élan de détresse, Dobby tombe à genoux et commence à se taper la tête au sol. Immédiatement, Harry vient lui saisir les épaules pour l'en empêcher, tandis que Millicent tente de le calmer avec quelques paroles rassurantes.

— Tout va bien se passer, nous savons ce qui se trouve dans la chambre, nous savons que quelqu'un l'a ouverte il y a cinquante ans, nous cherchons simplement à la refermer ou à prévenir les adultes !

— Dumbledore ! Monsieur Albus Dumbledore est un grand sorcier, parlez à monsieur Dumbledore, supplie le serviteur de la famille Malefoy en fixant de ses grands yeux globuleux Harry. De grosses larmes viennent couler sur ses joues et tombent sur le carrelage tandis que l'animal continue de mentionner le nom de Albus Dumbledore en couinant.

Une fois Dobby partie, les trois amis font enfin ce qu'ils ont eu envie de faire pendant toute la fin de journée. Écrire dans ce fameux cahier. Ils s'installent derrière le seul bureau qui se trouve dans la chambre et Harry s'assied tandis que ses deux amis se tiennent debout derrière lui, chacun de son côté. Tout en prenant bien compte qu'il s'agit potentiellement d'un carnet dangereux, ils se décident enfin à le tester. Juste avant que Harry ne pose sa plume sur le papier, son ami blond l'arrête.

— Ne dit pas ton vrai prénom.

— Pourquoi ?

— Peut-être que c'est toi qu'il veut ?

— C'est un carnet, dit Millicent en levant un sourcil, comment un simple carnet pourrait faire du mal à Harry ?

— On ne sait jamais, juste, ne dit pas ton nom de famille.

Harry hoche la tête et commence à écrire.

— C'est mieux si c'est toi qui écrit peut-être, dit Millicent alors que Harry s'apprête à pose la plume sur la page blanche.

— Sans vouloir vous blesser, je suis plus puissant, annonce Harry dans un petit sourire désolé

Ses acolytes haussent les épaules en hochant la tête, avouant qu'il a raison. Enfin, le survivant commence à écrire.

"Je m'appelle Harry."

Les trois amis se penchent sur le cahier et observent avec stupéfaction l'encre se diluer sur la page. Soudain, une écriture sophistiquée apparaît sur le papier.

"Bonjour, Harry. Je m'appelle Tom Jedusor. Comment as-tu trouvé mon journal ?" Encore une fois les mots disparaissent devant les trois amis, qui ne savent pas quoi penser.

— Je vais voir si je trouve quelque chose sur Tom Jedusor à la Bibliothèque, annonce Millicent, Je t'emprunte ta cape Harry. Elle s'approche de la malle de Harry, sort la cape, la met sur son dos et s'enfuit rapidement. Pendant ce temps, les deux garçons décident de continuer la discussion.

"Quelqu'un a essayé de le jeter dans les toilettes." Il n'attendent pas longtemps avant qu'une nouvelle réponse apparaisse.

"Heureusement que j'ai consigné mes souvenirs avec quelque chose de plus durable que l'encre. Mais j'ai toujours su que certaines personnes feraient tout pour que ce journal ne soit jamais lu."

"Que voulez-vous dire ?" Écrit Harry sans prendre le temps de consulter Drago. Celui-ci ne s'offusque pas, bien trop pris par ce qui est en train de se passer. Le blond est impressionné par la magie de l'objet et se demande comment un journal sans importance a pu prendre vie ainsi. Peut-être devrait-il demander à sa mère. Son père étant dans le coup, il hésite à lui faire confiance.

"Je veux dire que ce journal contient le souvenir d'événements horribles qui se sont produits au collège Poudlard et qui sont toujours restés cachés."

"Je suis un élève du collège", écrit aussitôt Harry. "Et des événements horribles sont en train de se produire également. Savez-vous quelque chose sur la Chambre des Secrets ?"

Pendant quelques secondes, la respiration des deux garçons se bloque. Ils attendent avec impatience la réponse côte à côte.

"Bien sûr que je sais quelque chose de la Chambre des Secrets ! A mon époque, on nous disait que c'était une légende, qu'elle n'existait pas. Mais c'était un mensonge. Quand j'étais en cinquième année, la Chambre a été ouverte, le monstre a attaqué plusieurs élèves et il a fini par en tuer un. J'ai réussi à prendre sur le fait celui qui avait ouvert la Chambre et il a été renvoyé. Mais le professeur Dippet, qui était directeur en ce temps-là, avait tellement honte de ce qui s'était passé qu'il m'a interdit de révéler la vérité. On a dit que la fille qui était morte avait été tuée dans un accident inexplicable. Ensuite, on m'a donné un bel écusson gravé à mon nom pour me récompenser en ordonnant de ne jamais rien dire. Mais je savais que le drame pouvait se répéter. Le monstre était toujours vivant et celui qui avait le pouvoir de le libérer n'était pas en prison."

Harry prend une grande respiration et lève les yeux pour voir le visage de Drago. Le blond lui sourit et pose sa main sur son épaule en signe d'encouragement. Harry lui sourit en retour et retourne à son écriture. Il sait pertinemment que Drago rêverait d'écrire à son tour dans le carnet, mais jamais il ne laisserait, simplement par peur qu'il ne lui arrive quelque chose. Peu importe la situation, c'est lui qui prendrait les risques. Il a déjà trop perdu de proches.

"La même chose est en train de se produire. Il y a eu trois agressions et personne ne semble savoir qui en est responsable. Quel était le coupable, la dernière fois ?"

"Je peux te le montrer, si tu veux. Comme ça, tu verras par toi-même sans être obligé de me croire sur parole. Je peux t'emmener dans mon souvenir du soir où je l'ai surpris."

Une fois de plus, Harry lève les yeux vers son ami.

— C'est une bonne idée tu penses, demande-t-il.

— Très mauvaise, commente le blond en faisant la moue.

— Je lui dis d'accord, du coup.

— Oui. Je serai avec toi tout le temps.

Harry hésita, la plume en l'air. Lorsqu'il regarda à nouveau le journal, une nouvelle phrase était inscrite sur le papier : "Tu veux que je te montre ?"

"OK" note simplement Harry en espérant que tout cela serait sans danger. Ce n'est qu'après avoir accepté qu'il se demande comment un journal pourrait bien montrer un souvenir en image. C'est à ce moment-là que Drago avale de travers en pointant la petite case sur laquelle était inscrite la date un peu plus tôt. A la place se trouve une sorte de petite fenêtre. Curieux, Harry lève le livre à la hauteur de ses yeux et regarde à l'intérieur, tandis que Drago tente de faire la même chose. Soudain, Harry se sent tomber en avant.

Rapidement, il sent le sol ferme sous ses pieds. chamboulé, il souffle un grand coup en fermant les yeux, puis se concentre sur ce qui se trouve autour de lui. Il ne distingue en premier lieu que des formes floues, mais peu à peu ses yeux s'habitue et il y voit plus clair. Il se trouve dans une pièce ronde couverte de peinture. Le bureau du directeur. En revanche, ce n'est pas Dumbledore qui se trouve derrière le bureau professoral. C'est un petit sorcier tout ridé, frêle et chauve avec encore quelques rares cheveux blancs et fins. Éclairé par une chandelle, il lisait une lettre. L'ancien directeur très probablement.

Je suis désolé, dit Harry d'une voix mal assurée. Je ne voulais pas vous déranger... Mais le sorcier ne lui accorda pas un regard. Il continuait à lire, les sourcils légèrement froncés. Harry reste où il est, ne sachant pas ce qu'il est censé faire. Qui est cet homme, en quelle année est-il ? Et où est Drago ?

Le sorcier ne l'entend clairement pas et continue son activité, pliant sa lettre. Puis il se lève et passe devant Harry pour ouvrir les rideaux de sa fenêtre. Le ciel rouge interroge Harry avant de se rappeler qu'il peut prendre de telles couleurs le soir de magnifiques journées. Le directeur retourne à son bureau et attend patiemment en fixant la porte. Harry comprend qu'il est devenu une sorte de fantôme. Soudain, on frappe à la porte, faisant sursauter le garçon à la cicatrice.

Entrez, dit le vieux sorcier d'une voix faible.

Un jeune garçon entre dans la pièce et enlève son chapeau. Plus grand que Harry, les cheveux noirs et les yeux bruns, il est assez charismatique. De plus, une insigne de préfet brille sur sa robe de sorcier.

Ah, c'est vous, Jedusor, dit le directeur.

Vous vouliez me voir, professeur Dippet ? demanda Jedusor.

Asseyez-vous, dit le sorcier. Je viens de lire la lettre que vous m'avez envoyée.

Ah. Jedusor s'assit, les mains étroitement serrées l'une contre l'autre. Harry sourit, s'identifie assez à cet adolescent même sans le connaître.

Mon garçon, dit le sorcier d'un ton bienveillant, il m'est impossible de vous autoriser à rester à l'école pendant l'été. Vous ne voulez vraiment pas rentrer chez vous pour les vacances ?

Non, répondit aussitôt Jedusor. Je préfère de beaucoup rester à Poudlard plutôt que de retourner dans ce... dans ce...

Je crois que vous habitez dans un orphelinat de Moldus pendant les vacances, c'est bien ça ? dit le sorcier d'un air intéressé.

Oui, Monsieur, répondit Jedusor en rougissant légèrement.

Vous êtes né de parents moldus ?

Moitié, moitié, répondit Jedusor. Père moldu, mère sorcière.

Et vos parents sont tous les deux...

Ma mère est morte peu après ma naissance. Monsieur. A l'orphelinat, on m'a dit qu'elle avait vécu juste assez longtemps pour me choisir mes prénoms : Tom qui était le prénom de mon père et Elvis qui était celui de mon grand-père. Dippet hocha la tête d'un air compatissant.

Normalement, on aurait pu s'arranger pour vous garder ici cet été, dit-il, mais dans les circonstances présentes...

Vous voulez dire, toutes ces agressions ?

Harry sent son coeur se serrer. Alors Jedusor disait bel et bien la vérité. Mais après réflexion, le garçon à la cicatrice n'est pas sûr de pouvoir faire confiance à cette personne qui lui transmet des souvenirs à travers un bouquin envoyé par un ancien mangemort. Quel est le lien entre Lucius Malefoy et cet adolescent orphelin ?

C'est cela, en effet, reprit le directeur. Mon garçon, vous devez comprendre qu'il serait déraisonnable de ma part de vous autoriser à rester au château à la fin du trimestre, compte tenu de la récente tragédie qui a eu lieu... La mort de cette malheureuse jeune fille. Vous serez beaucoup plus en sécurité dans votre orphelinat. Pour tout dire, le ministère de la Magie envisage même de fermer l'école. Nous n'avons malheureusement toujours pas réussi à savoir où se situait la... heu... source de ces désagréments... Une lueur brilla soudain dans le regard de Jedusor.

Et si le coupable se faisait prendre, Monsieur ?... Tout serait terminé...

Que voulez-vous dire ? demanda Dippet d'une petite voix aiguë en se redressant dans son fauteuil. Jedusor, sauriez-vous quelque chose concernant ces agressions ?

Non, Monsieur, répondit aussitôt Jedusor. Harry sourit à l'entente de cette réponse. Il s'agit de ce genre de non, qui avec cette étincelle, signifie un grand oui.

Vous pouvez sortir, Tom, dit-il. Jedusor se leva et quitta le bureau. Harry lui emboîta le pas.

Ils descendirent l'escalier en colimaçon et sortirent dans le couloir, à côté de la gargouille. Jedusor s'arrêta. Pendant un certain temps, Harry observe autour de lui. En dehors du bureau du directeur, rien ne semble avoir changé ! Lorsqu'ils eurent atteint le hall d'entrée, un sorcier de haute taille à la longue barbe et aux cheveux châtain-roux appela Jedusor.

Que faites-vous pour vous promener si tard dans le château, Tom ? Harry regarda le sorcier bouche bée. C'était Dumbledore avec cinquante ans de moins !

Je suis allé voir le directeur, Monsieur, répondit Jedusor.

Dépêchez-vous d'aller vous coucher, dit Dumbledore en jetant à Jedusor un regard entendu. Mieux vaut ne pas traîner dans les couloirs, depuis que...

Harry hausse les sourcils devant le profond soupir que pousse le futur directeur. Les deux hommes se disent bonne nuit puis s'éloignent l'un de l'autre. En voyant Jedusor s'éloigner à son tour, Harry le talonne. Un sourire vient prendre possession de son visage lorsqu'il se rencontre que l'adolescent le mène vers les cachots du château. Étonnamment, le garçon entre dans le bureau de Severus Rogue. Harry entre rapidement avant que son hôte ne referme la porte sur lui. Les torches ne sont pas allumées, si bien que Harry n'arrive pas à voir grand chose. En revanche, il se rend bien compte qu'il ne s'agit pas encore du bureau officiel du professeur de potion, étant donné que celui-ci est assez poussiéreux. En se tournant vers le garçon d'il y a 50 ans, Harry se rend compte que la porte n'est pas complètement fermée, mais bien entrebâillée. Jedusor scrute le couloir à travers la petite fissure, stoïque. Pendant ce que le survivant prendrait pour des heures, rien ne se passa. Il commençait à trouver le temps un peu trop long lorsque quelque chose bougea enfin de l'autre côté de la porte.

Des bruits de pas se font beaucoup plus distinct et une ombre passe devant la pièce dans laquelle Harry et Jedusor se cachent. Silencieusement, Jedusor ouvre la porte et suit la personne qui vient de passer dans les cachots. Harry le suit sans vraiment faire attention à ses pas, convaincu que dans tous les cas, il n'est pas réellement présent. Si les gens ne peuvent pas entendre ses paroles, ils ne doivent sans doute pas entendre ses pas.

Pendant quelques minutes, Jedusor suit la personne. Lorsqu'enfin ils arrivent à destination, Harry observe le visage de Jedusor. L'expression qui s'affiche sur l'adolescent l'effraie. Un sourire sadique flotte sur ses lèvres et ses pupilles sont dilatées au millieux d'yeux grands ouverts. Bien que l'expression disparaisse presque immédiatement, Harry est certain de ne pas avoir rêvé.

Harry entendit alors une porte grincer et quelqu'un parler dans un murmure rauque.

Allez, viens, dit la voix, il faut te sortir de là. Allez, viens... dans la boîte...

D'un bond, Jedusor sort de sa cachette pour se montrer au jeune homme qu'il a suivi jusqu'ici. Pour mieux comprendre ce qu'il se passe, Harry se rapproche de l'inconnu et de la grosse boîte qui se trouve à ses côtés.

Bonsoir, Rubeus, lança vivement Jedusor. Le jeune homme claqua la porte et se releva.

Qu'est-ce que tu fiches ici, Tom ? Jedusor s'approcha.

C'est fini pour toi, dit-il. Je vais être obligé de te dénoncer, Rubeus. Ils veulent fermer l'école si les agressions continuent.

Qu'est-ce que tu...

Je ne crois pas que tu avais l'intention de tuer qui que ce soit. Mais les monstres ne sont pas faciles à domestiquer. J'imagine que tu as dû le laisser sortir pour se dégourdir un peu...

Je n'ai jamais tué personne ! s'écria le jeune homme, le dos contre la porte. Dans la boîte à côté de lui, des bruits étranges se font entendre. C'est comme si on grattait du bois, suivit d'un cliquetis particulièrement désagréable aux oreilles de Harry.

Allez, viens, Rubeus, dit Jedusor en s'approchant encore. Les parents de la fille qui s'est fait tuer vont arriver demain. Le moins qu'on puisse faire, c'est d'abattre la chose qui l'a tuée...

Ce n'était pas lui ! rugit le jeune homme. Jamais il n'aurait fait ça ! Jamais !

Écarte-toi, ordonna Jedusor en sortant sa baguette magique.

La flamme aveuglante qui illumine le couloir pendant la seconde suivante fait reculer Harry de quelques pas. La porte s'ouvre avec fracas, projetant le garçon inconnu contre le mur d'en face. Dans l'encadrement de la porte apparut alors quelque chose qui donna des frissons d'effroi à Harry. C'était un long corps bas, hérissé de poils, avec un enchevêtrement de pattes noires, des yeux innombrables qui brillaient dans l'obscurité et une paire de pinces aiguisées comme un rasoir.

Une araignée géante, pense immédiatement Harry, il se rappelle immédiatement avoir vu des petites colonnes d'araignées fuir les lieux des attaques à chaque fois qu'il s'y trouvait. Les araignées auraient-elles un peu peur de la créature ? Car ce qui attaque les enfants de l'école n'est en tout cas pas cette chose à huit pattes. Elle est bien trop grande pour passer par les tuyaux et ne parle pas la langue des serpents.

Jedusor lève sa baguette bien trop lentement. L'araignée géante fuit en le poussant par terre au passage. Harry entend le bruits de ses pattes velues s'estomper dans le couloir jusqu'à disparaître. Tom veut tenter quand même de l'abattre mais le jeune homme qui a pris l'araignée d'affection lui saute dessus pour l'empêcher de la tuer.

Tout se mit alors à tourner, l'obscurité devint totale, Harry se sentit tomber comme dans un gouffre et se retrouva dans les bras de Drago, qui le soutient pour l'empêcher de tomber par terre.

— Harry, tu vas bien, demande immédiatement Millicent qui est revenue de la médiathèque entre-temps.

— Oui, j'ai beaucoup de choses à vous raconter…

Dans un élan de courage, il conte à ses deux amis ce qu'il s'est passé dans le souvenir de Jedusor.

— On aurait vraiment dit une araignée géante, murmure Harry une fois le choc passé, ça existe vraiment ?

— Oui, on appelle ça des tarentules, explique Drago qui fait désormais les cents pas dans la pièce.

— Drago ?

Le blond lève soudainement les yeux vers ses amis et les observe quelques secondes. Ils sont tous deux assis sur le lit de Harry. Millicent a posé une main réconfortante dans le dos de Harry pour le soutenir et lui signifier sa présence. Tous les deux regardent Drago avec un air interrogatif.

— On sait que le monstre est un basilic et maintenant on a des preuves à l'appuis ! Je veux dire, il nous suffit de remettre ce carnet à Dumbledore pour qu'il puisse comprendre ce qu'il se passe ! La tarentule est une araignée et celles-ci ont une peur bleue des basilics. Je suis impressionnée qu'elle soit restée dans le château alors qu'il avait fait un mort.. Elle devait sûrement tenir à ce bon à rien de garde-chasse.

Harry lui lança un regard sombre, et Drago s'excuse en marmonnant.

— Dans ce souvenir, commence Harry, on aurait dit que Jedusor savait exactement où aller, quand, et comment…

— Comme s'il avait tout préparé à l'avance, l'interrompt Millie.

— On devrait en parler à Severus, dit précipitamment Drago en se passant une main sur le visage..

— Mais il va pas nous prendre au sérieux, demande Millicent

Les deux garçons regardent Millicent, inquiets. C'est vrai que Severus Rogue n'a pas pris la peine de les croire la première fois. Pourtant ils ont cette fois-ci des preuves. De plus, Drago reparle souvent de cette histoire à son parrain, qui se laisse gentiment conduire dans le chemin du doute.

— Allons-y maintenant alors.

Les trois amis se glissent hors du dortoir, puis hors de la salle commune. Cachés sous la cape d'invisibilités, ils se dépêchent d'aller en direction du bureau du professeur de potion. Une fois devant, Harry donne la cape à Millicent, qui la cache dans le sac à bandoulière qu'elle a prise avec. Ils se regardent pendant une seconde avant de hocher la tête. Drago toque à la porte, confiant.

— Je ne suis pas disponible après 22 heures, combien de fois dois-je le répéter, demande le professeur en ouvrant la porte. Il remarque d'abord Drago, puis ses amis. Un sourire carnassier prend forme sur son visage et il soupire, les laissant entrer.

— Que me vaut le plaisir de cette visite surprise, demande Roque en s'asseyant derrière son bureau.

— Le monstre dans la chambre des secrets est un basilic. Cette fois, ne nous dites pas que c'est un mythe inventé par ce que ça ne l'est pas, commence immédiatement Millicent en défiant le professeur du regard.

— Rien que ça ? Et comment êtes-vous arrivés à cette conclusion ? Demande le professeur tout en observant fixement son filleul.

— Et bien, personne n'a été pétrifié, mais tout le monde a vu le monstre à travers quelque chose, de l'eau, un appareil, un fantôme, commence Millicent.

— Et puis on s'est rendu compte que le meilleur moyen de se déplacer dans le château sans se faire voir, c'est à l'intérieur des murs, donc la canalisation, continue Drago.

— On s'est rendus compte que les araignées fuient tous les lieux ou les pétrifications ont eu lieu ! Et Hagrid m'a dit que tous les coq se sont retrouvés avec le cou tordu. Il voulait même en parler au directeur, termine Harry, décidant de dévoiler sa parole pour le professeur. S'il veut faire confiance à Drago, il doit faire confiance à Rogue. Quel meilleur moyen que de démontrer à son meilleur ami qu'il fait confiance à son parrain, qu'en lui parlant ? En l'espace de quelques secondes, Harry prouve une nouvelle fois à son ami sa bonne volonté et sa confiance.

— J'entends le basilic, murmure Harry en captant le regard de l'enseignant, comme vous avez pu le comprendre je suis fourchelangue… Je l'ai entendu. Et il a l'air d'avoir assez faim. Il veut tuer.

L'enseignant pousse un soupir exaspéré. Puis, il s'avance et pose ses doigts croisés sur le bureau.

— Ce raisonnement n'est pas stupide. Mais pourquoi venir me voir ? Allez voir votre directeur.

— Il est hors de question que je lui adresse un mot, avoue Harry en regardant le professeur Rogue dans les yeux, faisant ouvrir de grands yeux à ses amis. Les deux sont bouche bés devant la tonne d'informations que Harry s'autorise à dévoiler à une personne adulte

— Lorsque j'ai découvert le monde magique, j'ai appris que Monsieur Dumbledore est celui qui a décidé de me confier à la famille de ma mère, ma tante. Cette même décision m'a coûté beaucoup trop. Il a détruit tout ce que j'aurais pu construire avec d'autres gens qui m'auraient réellement aimés.

— Est-ce la raison de votre mutisme ?

— Oui.

— Pourquoi me parlez-vous donc ?

— Vous avez connu ma mère. Vous m'avez permis de prendre contact avec des amies qui sont sur le point de m'adopter. Pardon, elles m'ont adopté maintenant. Vous êtes le parrain de mon meilleur ami. Je pense que je peux vous faire confiance. N'est ce pas ?

Le silence de Severus Rogue suite aux réponses de Harry en dit long. Il est surpris de façon agréable, mais également légèrement touché.

— Je vous remercie pour ces bons sentiments. En revanche, je pense qu'il est tout de même important de communiquer cette information à notre directeur, qui prendra ensuite les mesures nécessaires. Si vous le souhaitez, je peux m'en charger. Mais je vous encourage vivement à le faire par vous-même.

En sortant du bureau du professeur, les trois amis sont certains qu'un adulte capable prend désormais la situation en main. Ils n'ont plus matière à s'inquiéter. Pourtant, Harry n'arrive pas à se sortir une question de la tête. Pourquoi Jedusor a-t-il tenté de lui faire croire que Hagrid est celui qui avait ouvert la chambre des secrets ? Et puis, qui est ce Jedusor pour oser insulter et accuser un innocent ? Il a clairement tenté de le mettre sur une mauvaise piste.

A peine quelques jours après que les trois amis sont allés voir leur directeur de maison, le directeur est informé de leurs soupçons. Celui-ci organise alors une réunion d'urgence avec tout le corps professoral, interrompant les cours pendant un jour entier. En constatant ces mesures drastiques, Harry et ses amis comprennent que leurs découvertes sont prises en compte et que le professeur Dumbledore donne du crédit à leurs paroles. Bien que Harry ne porte toujours pas le directeur dans son cœur, cela le soulage tout de même et réhausse légèrement celui-ci dans son estime. Durant cette journée libre, les enfants et adolescents ont l'interdiction formelle de sortir de leurs salle communes. Les étudiants autres que Harry, Drago et Millicent ne semblent pas au courant de la situation. Ils sont en revanche tous heureux de ne pas avoir à se rendre en cours pour la journée.

— Hagrid n'aurait jamais fait ça, répète pour la dixième fois Harry en se passant une main sur le visage.

— Mais et si c'était lui, celui qui a ouvert la chambre des secrets, demande Millicent. La jeune fille est en panique, ne sachant pas comment se comporter dans ce type de situation. Depuis qu'elle s'est retrouvée devant Voldemort, elle a des angoisses assez fortes et pleure si elle se sent trop stressée. Harry observe les yeux brillants de son amie et s'approche d'elle pour lui offrir son épaule. Celle-ci accepte volontiers et pose sa tête contre lui tandis que Harry l'encercle d'un bras protecteur.

— Ce n'est pas lui, confirme Drago en faisant comme à son habitude les cents pas.

Réunis dans le dortoir des deux garçons, le trio tente de comprendre un peu mieux comment s'est déroulée l'ouverture de la chambre il y a cinquante ans de cela. Drago n'arrive pas à rester en place et fait les cent pas au milieu du dortoir. Harry et Millicent sont assis sur le lit du survivant, collés l'un à l'autre, se rassurent mutuellement.

— On sait que mon père a réussi à faire entrer le carnet par un élève, en le glissant simplement dans ses affaires, mais ça peut être n'importe qui !

Millicent se dégage de l'étreinte de Harry pour se redresser et observer tour à tour les deux garçons.

— On sait quoi d'autres, réfléchit la fille à haute voix, ha oui, que Hagrid a lâché une bestiole énorme dans le château, lance-t-elle ironiquement en levant les mains au ciel comme pour montrer l'évidence à ses amis. Mais ils ne prêtent pas attention et elle finit par lever les yeux au ciel, excédée.

— Ce n'est pas lui, siffle Harry. Il commence à s'impatienter face au manque de réponse qu'il possède.

Le monstre est un basilic. Comme il s'agit d'un serpent, seul l'héritier de Serpentard qui parle fourchelangue peut le manipuler, potentiellement le forcer à tuer des gens innocents. Il y a cinquante ans, un certain Tom Jedusor était dans cette école, avec le professeur Dippet comme directeur, mais également Hagrid comme étudiant. Ce Tom a tenté de les mettre sur une mauvaise piste.


Bonsoir tout le monde !

J'espère que vous allez bien et que vous avez aimé lire ce nouveau chapitre ! Je vous écris une petite note car j'ai besoin d'aide. Je chercher actuellement un.e bê , qui pourrait m'aider à corriger mon orthographe et me faire des commentaires sur les éléments à ajouter, enlever, rappeler, ce qui est bien, moins bien... Si vous êtes interessé.e.s, envoyez moi un message ! Merci d'avance !

La suite arrive normalement assez rapidement, désolé pour l'attente et merci de lire cette fanfiction !