14. Voldemort
Les éléments en italique sont des répliques reprises directement du livre "Harry Potter et la chambre des secrets" de J.K. Rowling
Le carnet de Jedusor est posé au milieu de la table que le trio occupe dans la salle commune des serpents. Millicent a le front posé sur la table et les bras pendant le long de son corps, fatiguée de réfléchir autant. Harry lui fixe le carnet, les bras croisés sur sa poitrine et les yeux plissés, comme s'il pouvait découvrir tous les secrets de Jedusor rien qu'en regardant son journal intime. Drago lui observe le journal d'une moue dubitative.
— C'est un basilic, et Jedusor a essayé de nous faire croire que Hagrid était responsable de tout ça dans son souvenir. Mais pourquoi, demanda Harry pour la millième fois en chuchotant.
— Il essayait de détourner notre attention, annonce Millicent d'une voix fatiguée mais concentrée. Pourquoi vouloir absolument que tu voies Hagrid comme le coupable, si ce n'est pas vrai ?
La jeune fille semble résignée. Comprenant qu'elle n'arriverait pas à convaincre les garçons que Hagrid est celui qui a ouvert la chambre il y a cinquante ans, elle se range de leur côté et tente de comprendre leur point de vue.
— Ce n'est pas qu'une vieille histoire qu'il essaie de nous montrer, intervient Drago d'une voix ferme. Jedusor savait ce qu'il faisait en te montrant ce souvenir, Harry. Il a ouvert la Chambre, il a libéré le basilic, et il veut nous faire croire que Hagrid l'a fait pour cacher… quelque chose d'encore plus sombre.
Harry repense à la façon dont le journal lui a fait se sentir proche de Jedusor, de sorte à ce qu'il ait de l'empathie pour lui et soit plus enclin à le croire. Il repense à la façon dont il s'est adressé à Dumbledor, puis à la vision de l'araignée s'enfuyant.
— Ce souvenir, ce carnet… c'est comme si Tom Jedusor était encore là, à manipuler les gens, se dit Harry dans un murmure. Il secoue la tête, l'air grave.
— Et il ne veut pas seulement nous manipuler, il veut nous convaincre de sa version de l'histoire. Mais s'il nous trompe, c'est parce qu'il essaie de continuer son plan, pense tout haut Millicent en se redressant enfin sur sa chaise. Harry observe le visage de la jeune fille et faillit laisser échapper un rire en notant la trace rouge qu'elle a sur son front. Pourtant, l'air sérieux de la jeune fille l'empêche de la charrier. Un silence s'installa, durant lequel les trois amis réfléchissent. C'est finalement Drago qui brise le silence.
— Et si… Tom Jedusor était en fait… Voldemort ?
Plus Drago y pense, plus cela fait sens. Son père n'a pas donné ce carnet à un étudiant à Poudlard dans le but de semer le trouble, mais bien pour faire se rencontrer le survivant et le souvenir de son ancien seigneur. Harry ouvre de grands yeux tandis que Millicent réprime un frisson. La jeune fille lance un regard en direction du survivant mais ne reconnaît aucune crainte. Seule la colère et la tristesse semblent enflammer son ami. Harry a très envie de contrer son ami, pourtant il est obligé de reconnaître qu'il n'a pas tord. Lorsqu'il avait pris le carnet en main la première fois, il avait eu cette étrange sensation… comme si l'objet dissimulait une présence.
— Voldemort, prononce lentement Harry, C'est possible… Jedusor m'a parlé comme s'il voulait me contrôler, comme s'il attendait que je lui fasse confiance. Mais pourquoi quelqu'un d'aussi… puissant, aurait-il laissé un simple souvenir ?
— Ce carnet, ce n'est pas juste un souvenir. Millicent grimace et pousse sa chaise vers l'extérieur pour s'éloigner du journal. C'est une partie de lui, une part de Voldemort qu'il a laissée ici. Si on le garde, il pourrait… revenir.
Drago sert les poings, les muscles tendus, mais son regard est déterminé. Ce carnet appartient à Voldemort, qui l'a transmis à son père. Le fait que le seigneur des ténèbres ne soit pas encore mort ne l'étonne pas, mais qu'il laisse des parties de lui dans un objet ? Comment est-ce même possible ? Dans un silence résolu, il se promet d'étudier la question.
— Il faut en parler à Rogue, et cette fois, on ne garde rien, dit Drago en se levant. Jedusor est une menace pour toute l'école, et on ne peut plus gérer ça seuls. Si quelqu'un peut comprendre ce qu'il y a dans ce carnet et nous protéger de ce que ça représente, c'est bien lui.
— D'accord, on en parle à Rogue, cède Harry en comprenant qu'il ne fait pas le poid contre la menace. Peut-être qu'il pourra convaincre Dumbledore que Voldemort est encore là, d'une certaine façon.
— Je vais à la bibliothèque, indique Millicent en attrapant la cape d'invisibilité de son meilleur ami. Dans un bruissement de cape, elle disparaît.
En quelques secondes, la missive pour Severus est faite. Drago profite de Hedwige, qui dort sur leurs fenêtres depuis quelque temps. En comprenant qu'elle doit faire son travail pendant la journée, la chouette se fâche et pince Drago, qui pousse un petit cri de douleur.
— Désolé, c'est super important, apporte ça à Rogue, dit-il tout bas pour s'excuser.
La lettre que Harry souhaite écrire est en revanche plus longue à réfléchir. Il essaye de demander correctement comment s'appelle l'homme qui a tué ses parents, mais n'arrive vraiment pas à donner forme à sa demande. Frustré, il tasse le parchemin en tas, le lance par-dessus son épaule et en prend un autre. Là, il écrit simplement la découvertes qu'il croit avoir faites afin de donner plus de contexte à sa question. Lorsque enfin il termine sa missive, Hedwige revient avec un nouveau papier à la patte.
Drago attrape le message sans délicatesse, provoquant un cri strident de la part de la chouette. Harry à son tour demande les services de son amie blanche. Celle-ci accepte alors bien plus facilement de faire le trajet une fois que Harry lui a caressé les ailes avec douceur. Lorsqu'elle part en direction de Ashford, là où se trouve la maison de Marlène, Drago se tourne brusquement vers Harry, le teint encore plus pâle qu'à son habitude.
— Rogue arrive, murmure-t-il en adressant un regard désolé à son ami.
Les deux amis se rendent dans la salle commune des Serpentards, où la plupart des étudiants se trouvent. Drago en profite pour saluer Crabb et Goyle, mais ignore platement le signe de la main que lui adresse Pansy Parkinson. Ils attendent ensuite juste devant la porte, certains de voir arriver leur directeur d'une minute à l'autre. Lorsque la porte s'ouvre enfin, le professeur de potion ainsi que la professeur McGonagall font face aux deux étudiants de Serpentards.
— Bonjour, saluent les adolescents.
— Potter, vous avez une fâcheuse tendance à vous mettre en danger, soupire le professeur Rogue avec un rictus étrange sur le visage.
— C'est pas de ma faute monsieur, répond Harry, c'est le danger qui m'aime trop.
Surpris par la répartie de l'étudiant, Minerva McGonagall haussa les sourcils. Lorsqu'il se détourne pour regarder devant lui, un sourire est présent au coin de ses lèvres. Le souffle court, Millicent rejoint ses amis in extremis avant que les deux professeurs ne s'éloignent. Le directeur de la maison Serpentard, suivi de celle des Gryffondor, mène ses élèves devant la statue menant au bureau du directeur de l'école.
Soudainement intimidé, Millicent se cache un peu derrière ses amis pour éviter de se faire trop voir. Elle se passe les mains dans les cheveux pour tenter de les recoiffer et s'humecte les lèvres.
— Tom Jedusor s'appelle Tom Elvis Jedusor, chuchote la fille une fois que ses amis l'encadrent, il est venu ici de 1938 à 1945 et les livres qu'il a empruntés sont d'une banalité profonde, mais… Elle s'arrête une seconde pour respirer avant de reprendre de plus belle.
— Il a perdu ses parents entre sa cinquième et sixième année d'après madame Pince et elle m'a raconté que Dumbledore et son prédécesseurs ont tous les deux refusé de le prendre en professeur de défense contre les forces du mal ! C'est tout ce que je sais… Après avoir vu le nombre de livres qu'il a emprunté, je pense qu'il s'en sortait pas mal en classe ! Et vu la photo dans la salle des trophées, il était plutôt pas mal !
Drago haussa un sourcil à la dernière phrase de son amie.
— Quoi ?
— C'est vrai, tente de se défendre la fille en rougissant
Harry soupire doucement. Toutes ces informations ne les aident pas. Pourtant, il laisse un sourire prendre place sur son visage. Il réussit à capter le regard de Drago, qui comprend immédiatement ce que Harry veut essayer.
— Avec Dumbledore, demande la jeune fille en lisant leurs regards, vous êtes pas sérieux ?
— Très sérieux, susurre Drago avec un sourire malicieux.
Le professeur de potion annonce à haute voix le mot de passe, faisant se déplacer la statue exactement comme dans les souvenirs de Harry. Severus monte les marches en colimaçon tout en réfléchissant rapidement. Les trois élèves les plus susceptibles de rencontrer des problèmes l'ont fait. Mais en plus d'avoir apparemment des compétences pour résoudre les mystères, ils se font remarquer par toute l'école et par le directeur lui-même. Le professeur grogne doucement et grince des dents. Jamais il ne pourrait protéger Potter si ce gamin ne cesse de s'attirer des ennuis.
Une fois devant le bureau du directeur, Rogue ouvre la porte sans frapper tandis que sa collègue fait signe aux trois adolescents de passer devant eux. Harry entre en premier, déterminé. Dès qu'il voit Dumbledore, il le regarde dans les yeux sans flancher. Drago entre en deuxième, un air hautain et impérial collé au visage. Il prend le temps d'observer chaque recoin de la pièce avant d'adresser un petit signe de tête à son directeur pour toute salutation. Millicent est la dernière. Une fois dans la pièce, elle entend la porte claquer derrière elle. Elle sursaute en retournant brusquement la tête. Une fois plus sereine, elle se tourne vers le centre de la pièce et admire la décoration de celle-ci. Elle est la seule à dire "Bonjour" à Dumbledore.
— Bonjour les enfants, j'ai entendu dire que c'est vous qui avez découvert quel est le monstre de la légende.
Drago fronça le nez. Tout comme Harry, il ne fait pas vraiment confiance au vieil homme. Il aurait préféré que Severus reste dans la pièce. Malheureusement, il a fermé la porte sur eux trois et s'en est probablement allé.
Devant le silence des trois enfants qui se trouvent devant lui, Dumbledore sourit. Il connaît chacun de ces trois enfants, leurs passé, leur présent et même leur avenir.
En posant ses yeux sur Harry, il ne peut s'empêcher de penser à James Potter. Les Potter, James et Lily, lui manquent terriblement. Ils étaient de bons amis, leur mort a jeté un froid considérable sur sa vie. Dumbledore a observé Harry depuis sa naissance, et il est profondément conscient du fardeau que le jeune sorcier porte. Il sait que Harry a vécu une enfance difficile chez les Dursley, mais aussi qu'il a un tempérament résilient et une grande capacité à se lier aux autres. Le directeur se touche doucement la barbe en se disant que le survivant doit absolument avoir un sens naturel de la justice. Pour son favori, le directeur souhaite qu'il apprenne à voir le monde avec nuance, loin des dichotomies simplistes. Il espère que ses amitiés l'aideront à comprendre que le bien et le mal ne se résument pas à des maisons ou à des lignées. Harry pourrait non seulement remettre en question ses propres préjugés mais aussi mieux se préparer pour l'avenir en comprenant les complexités du monde magique, ce qu'il n'aurait peut-être pas pu faire en étant à Gryffondor.
Drago Malefoy. Sa mère et son père se sont mariés en sortant de l'école, il s'agissait d'un mariage arrangé. Tout laisse à penser qu'il ne reçoit pas l'amour nécessaire à un enfant de son âge chez lui. Il s'est lié à Harry Potter dans le train de l'école, l'aime et l'admire. Le vieux directeur est certain que le jeune garçon blond pourrait suivre son ami partout où il irait. C'est un enfant que Dumbledore pensait secret et solitaire, mais il se révèle être probablement un allié de taille pour les années qui vont arriver. Si Harry est dans le camp de la lumière, Drago le suivra. Il le verrait probablement bien comme potionniste ou chercheur pour la police magique. Malgré son jeune âge, le blond démontre une intelligence logique et semble pragmatique. Cependant, Leur amitié peut autant être une bénédiction ou une malédiction, en fonction du chemin que le blond prendrait à l'avenir. S'il vient à trahir son ami, celui-ci pourrait bien se tourner vers la magie noir.
Millicent Bulstrode. Ses parents ne sont pas tous les deux sorciers ce qui a rendu son insertion à Serpentard un peu plus compliquée. Heureusement elle est tombée sur des amis qui ont pu l'aider. Elle a vécu dans un foyer aimant et qui prône des valeurs sur. Elle a vécu un traumatisme l'année précédente est n'en est toujours pas remise au vu de toutes les fois ou elle demande des potions de sommeil sans rêve à l'infirmière. Elle est destinée d'après le directeur a devenir probablement l'une des meilleures medecin de St Mangouste. Sa présence auprès du survivant est nécessaire pour sa loyauté, sa présence d'esprit et sa positivité. Sans elle, Harry pourrait être tenté de suivre le chemin qu'a emprunté le seigneur des ténèbres, et son amitié avec Drago pourrait rapidement se ternir. Elle stabilise la dynamique entre ses deux amis et est une médiatrice hors pair. Elle est parfaite pour apprendre les compromis et la patience à Harry, ainsi qu'être une amie qui écoute sans jugement pour Drago.
Le sourire en coin qui apparaît sur les lèvres du directeur inquiète la jeune fille, qui décide de prendre elle la parole. Ses amis ne semblent pas avoir envie de le faire. De plus, elle connait Harry et sait que si elle ne commence pas, lui ne le fera pas non plus. Il refuse catégoriquement de prononcer un mot en présence du directeur.
— C'est un basilic. J'imagine que vous savez de quoi il s'agit.
— En effet. Comment êtes-vous arrivés à cette conclusion ?
Millicent prend une grande inspiration et explique toutes leurs déductions au vieil homme qui sourit, les mains croisées sous son menton et les coudes appuyés sur la table.
— Intéressant… murmure-t-il en souriant encore plus. Il décroise les mains et s'appuie sur le dos de son fauteuil.
— Mais comment avez-vous pu savoir pour les cana… Ho, Harry Potter, vous nous recelez bien des surprises.
Harry lève les yeux au ciel. Le ô si grand sorcier Albus Dumbledore vient seulement d'arriver à la conclusion que Harry pouvait entendre le basilic parler étant donné qu'il s'agit d'un serpent en premier lieu.
— Comment allez-vous vous en débarrasser, demande précipitamment Millicent pour changer de sujet.
— Les professeurs de l'école sont en train de se pencher sur la question ne vous inquiétez pas. Qui est au courant excepté vous trois ?
Les regards de ses amis pèsent sur Millicent. Etant donnée que c'est elle qui tient la discussion, elle comprend qu'elle doit prendre la décision. Doit-elle dire qu'ils ont tenté de prévenir le professeur Rogue une première fois ? Doit-elle dire que Neville et Hermione sont au courant ?
— Nous en avons parlé à trois amis, répond simplement la jeune fille en passant sous silence les prénoms des deux Gryffondor.
— Bien, donc Miss Granger, Miss Meadowes et Mr Londubat sont au courant, traduit le directeur sans difficulté.
Pendant une seconde, Millicent est surprise. Puis elle se souvient qu'il s'agit du directeur devant elle. Il est probablement au courant de chaque personne avec qui Harry a échangé quelques mots. Elle hoche la tête, vaincue.
— Que comptez-vous faire de ces informations, demande Albus Dumbledore en se penchant une nouvelle fois en avant, le regard brillant de malice.
— Nous en avons déjà fait quelque chose, monsieur, dit pour la première fois Drago en croisant les bras sur sa poitrine. Le sourire que lui offre le vieux sorciers le surprend, mais il ne laisse rien paraître, restant stoïque devant le bureau de celui-ci.
— Et toi, Harry, voudrais-tu me faire part de quelque chose, demande Dumbledore en tournant légèrement la tête en direction du garçon à la cicatrice. Le regard vert n'apprend rien au directeur, qui se recule légèrement, déçu.
Dumbledore avait déjà remarqué que le jeune garçon ne pipe mot en sa présence. En revanche, il ne pensait pas que cela s'agissait d'un comportement volontaire à son encontre. Bien que la plupart des professeurs ait remarqué ces agissements, ils n'ont pourtant jamais rien à redire sur ses résultats scolaires. Cela n'a donc pas marqué outre mesure le directeur. En revanche, il voit désormais une lueur qu'il n'aime pas dans les yeux de l'élu. Pourquoi a-t-il l'impression de manquer un élément essentiel de la vie de son élu ?
— Pensez-vous avoir compris ou se trouve l'entrée de la chambre des secrets, demande le directeur, tentant de faire marcher les neurones du survivant pour effacer l'étincelle de rage qui se trouve dans son regard.
Les trois étudiants restent muets mais leurs yeux se tournent les uns vers les autres. Doucement, ils se déplacent en arrière et se tournent pour former un triangle. Ils se concertent discrètement sous le regard malicieux du directeur.
— On a quoi comme informations sur ça, demande Millicent en regardant dans le vide.
— Pas grand chose, on sait juste qu'il passe certainement par les tuyaux, marmonna Drago en regardant furtivement derrière lui pour noter le regard calculateur de Albus Dumbledore.
— Ho, dit simplement Millicent en ouvrant de grands yeux.
Ses deux amis dirigent immédiatement leurs regards sur lui.
— Quoi, tu sais ?
— Comment ?
— Les toilettes, dit la jeune fille dans un souffle, un sourire flottant sur ses lèvres.
— Quoi les toil… commence Drago avant de suivre le même chemin de pensée que son ami.
— Mimi nous l'a dit, se rend compte Harry en chuchotant.
— C'est le plus logique, commence Drago en parlant de plus en plus vite, C'est là qu'elle a vu les yeux, et c'est aussi là que sont rassemblés le plus de tuyaux qui pourraient se répandre dans tout le château ! Mais on peut pas dire au directeur de l'école que l'entrée de l'antre se trouve dans les toilettes des filles du deuxième étage ! C'est insensé. Je ne comprends même pas pourquoi il prendrait en compte ce que trois deuxième années lui disent sur ce genre de sujet !
— Pourquoi pas, dit simplement Millicent avant de se tourner, certaine d'elle. Elle se positionne devant le directeur et commence à raconter en détail leur rencontre avec Mimi Geignarde et la façon dont elle est venue à leur raconter sa mort.
— Hé bien, c'est une histoire bien étrange que vous me racontez là, annonce le directeur pour mettre un point à l'aventure des trois étudiants de troisième année. Avez-vous encore des informations à me transmettre ?
Le trio se regarde quelques secondes avant que Drago ne s'avance. Le visage le plus neutre possible, les mains croisées dans le dos et le regard rivé dans sur celui de son directeur, le blond commence à expliquer la dernière conclusion à laquelle ils sont arrivés.
— Nous pensons qu'il est possible qu'il y a cinquante ans, la chambre ait été ouverte par Vous-savez-qui, déclare le blond sans sourciller.
— Qu'est ce qui vous fait dire une telle chose, monsieur Malefoy ?
Drago s'avance de quelques pas, pose le cahier de Jedusor sur le bureau du directeur puis revient à sa place initiale à reculons
— Comme vous pouvez le constater, ce carnet est une possession de Jedusor. Il est imprégné de magie noir. Si vous écrivez à l'intérieur, vous comprendrez que c'est la conscience de Jedusor qui vous parle. Il semble vouloir dénoncer Hagrid comme étant l'héritier de Serpentard. Nous savons tous qu'il ne l'est pas, termina le blond avec un soupçon d'hypocrisie.
— Jedusor nous a montré qu'il ne s'agissait pas d'un serpent que Hagrid a libéré mais bien d'une sorte d'araignée énorme. Probablement une acromentule. Il n'est donc en aucun cas coupable de l'ouverture de la chambre il y a cinquante ans, continue Millicent en se tenant les mains dans le dos.
— Le problème maintenant, c'est que nous ne savons pas si ce journal a accès aux souvenirs de Harry tandis qu'il lui montrait le souvenir, avoue Drago, l'air soudain un peu moins égocentrique.
— Harry, mon garçon, je ne pense pas que cela ait été un danger pour vous, dit finalement le directeur en regardant fixement son interlocuteur dans les yeux, cependant, demandez tout de même à monsieur Rogue de vérifier que votre esprit n'est pas compromis ou n'ait des séquelles de ce passage.
— Lord Voldemort est Tom Jedusor, annonce pour la première fois Harry, ne pouvant plus se retenir.
L'étincelle dans les yeux du vieux sorcier surprend et fascine Harry. Il avait donc raison. Le sorcier qui a ensorcelé ce cahier est bien Voldemort. C'est également lui qui a fait inculper Hagrid alors qu'il était innocent. Il a ruiné la vie de tant de gens sans même se faire passer pour un lord !
— Comment avez-vous découvert cela ?
Millicent et Drago se lancent un regard avant de se tourner vers Harry pour vérifier qu'il va bien.. Ils avaient vu juste.
— Nous ne l'avions pas découvert, sourit Drago, mais vous venez de nous le confirmer.
— Ce n'étaient que des suppositions, indique Millicent après avoir fusillé du regard son ami blond. Tout le monde sait que Hagrid a un faible pour les créatures magiques et tout le monde sait également qu'il ne pourrait pas faire de mal à une mouche, alors tuer une étudiante ? Jamais de la vie, même par l'intermédiaire d'un de ses animaux. Et puis il s'agit de la personne à qui appartient ce carnet ! Il faut être puissant pour avoir une magie capable de faire ça… Le carnet provient de l'époque où Voldemort aurait pu faire ses études à Poudlard. Nous avons vu sa médaille pour services rendus à l'établissement.
— Ce ne sont que des spéculations, murmure le directeur en direction des étudiants, peu de gens connaissent la véritable identité de Lord Voldemort. Celui-ci ne va pas aimer qu'un groupe d'adolescent l'ai découvert par mégarde.
— Il est encore en vie, déclare soudainement Millicent d'une voix plaintive, en comprenant pourquoi le directeur utilise ses tournures de phrases.
Le directeur sourit.
— Ce ne sont que des hypothèses, reprend-t-il, mais c'est probable.
Harry sent ses jambes devenir lourdes, tout comme ses bras et sa tête. Il voit tourner autour de lui et doit s'appuyer sur Drago pour ne pas tomber. Il se laisse légèrement aller contre lui de sorte à ce que le directeur ne soupçonne pas qu'il se sent faible. Comment est-ce possible ? Quelle magie pourrait faire que le seigneur des ténèbres est encore en vie ? Tout en se répétant inlassablement qu'il n'est pas faible, Harry trouve le courage de poser la question qui lui brûle les lèvres.
— Comment ?
— Pourquoi, crache Drago, lui aussi livide à cause de la colère qui s'empare de lui.
Millicent quant à elle, n'ose plus bouger. Les souvenirs de sa rencontre avec le seigneur noir lui a laissé des traces indélébiles qui lui brûle les entrailles à chaque fois qu'ils lui reviennet à l'esprit.
— Ce ne sont pas des questions correctes venant de trois enfants, sourit le directeur en baissant la tête pour les observer par-dessus ses lunettes en demi-lune. Allez vous reposer, ne vous inquiétez plus.
— Nous ne sommes plus des enfants, murmure Millicent en relevant la tête, trouvant l'énergie de faire face au directeur qu'elle apprécie de moins en moins.
— Nous ne sommes plus des enfants depuis que nous avons dû faire votre boulot alors que nous n'avions que onze ans ! Tous les trois, nous avons protéger l'école pendant que vous… Et bien quoi ? Vous n'étiez même pas là ! Le professeur Rogue a été un bien meilleur pilier que vous, s'écrie la jeune fille, les yeux lançant des éclairs. Une colère froide lui resserre la poitrine et elle sent son cœur battre à mille à l'heure tandis que ses poings se referment.
Refusant de voir l'habituelle étincelle de malice briller dans les yeux de l'ancien professeur de métamorphose, Millicent tourne les talons et sort du bureau, laissant ses amis seuls. Elle laisse la porte du bureau ouverte, offrant la sortie dont les deux garçons rêvent depuis qu'ils sont entrés. Bien que celle-ci soit impressionnante et bien plus intéressante encore, impossible d'y rester concentré si le vieux directeur les fixe du regard. Harry penche la tête en direction de Dumbledore. Lorsqu'il relève les yeux, son regard s'accroche à celui de Dumbledore, qui lui offre une fois encore un sourire rassurant. Cela arracha un frisson de dégoût à Harry, qui se dirigea à son tour vers la porte de sortie.
— Harry, félicitation pour votre récente adoption, dit le directeur en regardant son étudiant sortir définitivement du bureau. Il ne montre en aucune mesure qu'il a entendu son directeur.
Seul Drago offre un au revoir dans les formes à Dumbledore avant de se tourner vers la sortie d'un air fière et aristocrate. Une fois les étudiants sortis, le directeur prend à deux mains le journal qui est posé devant lui. Des milliers de questions ouvrent son esprit, mais toutes ces questions sont bien trop complexes pour être confiées à de si jeunes individus.
Le jour suivant est également dispensé de cours pour tous les étudiants. Les plus érudits en profitent pour étudier pour les examens qu'ils auraient en juin, mais la plupart des écoliers profitent des dernières neige et passent un maximum de temps à l'extérieur. Harry, lui, regarde le fond du lac depuis le sofa de la salle commune des serpents. A ses côtés, Drago lit un livre. Les deux garçons n'arrivent pas à croire à l'incroyable naïveté du directeur, qui se fie aux dires de ses étudiants pour éradiquer un monstre mortellement dangereux et qui menace de tuer une bonne partie de ses étudiants. Pourtant c'est bien ce qui est en train de se passer.
Afin d'atténuer le stress de son filleul, Severus Rogue lui a envoyé une lettre pour le rassurer et le tenir informé des prochaines actions du directeur de Poudlard. De son côté, Harry correspond avec sa nouvelle famille.
Lorsque la nouvelle est tombée à Noël, Harry n'y croyait pas. Pourtant, son nom est désormais enregistré dans le livret de famille des McKinnon en plus de celui des Potter. Plusieurs pages d'informations et d'indications lui ont été envoyées pour compléter le dossier et confirmer le changement de tuteur. Il a ainsi pu tout de même choisir de garder son nom de famille. Il y est pour l'instant encore bien trop attaché pour s'en séparer. Pourtant, il envisage clairement de l'abandonner dans quelques années. Bien qu'il s'agisse d'un changement de taille, tout s'est fait dans le silence et dans la discrétion afin de ne pas avertir les différents journaux. Depuis trois jours, il est officiellement adopté par Marlène McKinnon, sa nouvelle tutrice. Il n'y a pas eu besoin de comparaître devant un juge comme Harry avait pu le croire. Le seul accord entre sa nouvelle mère et son ancienne famille suffit. Le seul élément qui a pris plus long a été de prouver que Marlène pouvait répondre aux besoins de l'adolescent. Son revenu plus qu'acceptable et son lien avec la famille Potter lui ont permis d'arriver plus ou moins facilement à bout de cette difficulté. Si les Dursley avaient posé problème, la procédure aurait pu prendre des années.
— Je ne veux pas que ce soit de nouveau lui, murmure Harry en se remémorant de la discussion avec le directeur de l'école. Maintenant qu'ils connaissent le véritable nom de Voldemort, celui-ci n'arrive plus à sortir de la tête du trio d'argent.
— Personne ne le souhaite, siffle Drago, assis non loin de lui,le regard dur. Un livre dans les mains, le blond n'arrive pas à se concentrer dessus.
— Je déteste aussi cette situation, marmonne Millicent, couchée dans l'un des fauteuils de la salle commune, les genoux pliés sur le premier accoudoir, et le dos contre le deuxième. La tête en bas, les yeux fermés, elle tente d'imaginer comment se serait passé la vie sans voldemort.
— Si Voldemort n'existait pas, on se serait connus, demande la fille en relevant la tête pour fixer son regard sur ses deux amis.
Drago et Harry se sourient, aimant penser que leur amitié serait intervenue même dans une autre vie. Pourtant, les deux garçons savent très bien que cela aurait été très peu probable.
— S'il n'avait pas existé, j'aurais vécu à mes parents, je ne serai pas qui je suis aujourd'hui… Ils étaient tous les deux à Gryffondor, j'y serai aussi peut être allé, continue Harry, un petit sourire aux lèvres.
— Tu aurais été ami avec qui, ricane Drago, avec ce bon à rien de Weasley ?
— Ha non, ça jamais, affirme le garçon à la cicatrice en levant les yeux au ciel.
Après quelques minutes de silence, Drago pousse un soupir particulièrement exagéré et pose sa tête sur le rebord arrière du sofa.
— Severus ne m'a pas écrit depuis une éternité, se plaint-il.
— N'importe quoi, ça fait à peine trente minutes !
— Que disait son dernier message ?
L'air soudain soucieux, Drago raconte une fois de plus le contenu du dernier mot reçu. .
— Ils sont en train d'essayer de comprendre comment ouvrir le passage, mais ne semblent rien trouver. Le directeur a proposé de parler le langage des serpents mais personne ne sait faire ça… À part toi !
— Tu penses que je devrais aller les aider, demande le survivant, prêt à bondir du sofa pour aller aider les adultes.
— Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, marmonna Drago.
— Laissons les se dépatouiller tout seuls comme des grands, annonce Millicent avec un regard mauvais. Depuis l'entretien avec le directeur, moins elle le voit, mieux elle se porte !
— Si ! C'est une merveilleuse idée, s'exclame Harry en se redressant pour se lever.
— Non mais vraiment, demanda le troisième membre de la petite équipe de choc.
Harry et Millicent sont debout devant Drago, qui peine à se lever. Il n'est vraiment pas sûr que ce soit une bonne idée. Si le plus grand sorcier de l'établissement n'arrive pas à ouvrir cette foutue porte c'est peut être parce qu'elle se trouve à autre part. Mais il ne fait pas part de ses inquiétudes à ses amis, ferme son livre et se lève à son tour.
— On y va.
La cape d'invisibilité recouvre les trois adolescents. Il fait grand beau dehors mais pas un seul chat ne traîne dans les couloirs à cause des dernières restrictions.
— Vous pensez que si les tableaux regardent la bestiole dans les yeux ils sont aussi pétrifiés, demande soudain Millicent le plus doucement possible.
Le rythme de marche se fait soudain plus lent étant donné que ses deux amis réfléchissent. Mais aucun des Serpentards ne sait lui donner de réponses. Une fois dans le couloir du deuxième étage, c'est au tour de Drago de murmurer dans sa barbe :
— Cet étage nous porte la poisse.
— Tu l'as dit, confirme Millicent en soupirant.
Une fois devant les toilettes, Harry demande à ses amis de rester sous la cape et d'entrer après lui sans l'enlever.
— Ne bougez pas, juste entrez en même temps que moi ! On n'a pas besoin de se faire punir tous les trois pour avoir enfreint la demande de quarantaine ! Ne vous montrez qu'en dernier recours.
Ses amis se questionnent quelques secondes du regard avant d'hocher la tête. Le garçon à la cicatrice ouvre la porte et fait face à pratiquement tous les professeurs de l'école. Chacun vaque à son occupation tandis que Mimi ne fait que geindre dans son coin, n'aimant pas être dérangée par autant de personnes à la fois. Le directeur est au centre. A ses côtés, le professeur Rogue parle avec le professeur Flitwick.
— Monsieur, appelle Harry en se rapprochant doucement.
Il s'avance de quelques pas de sorte à être assez proche de lui.
— Monsieur, répète-t-il.
En comprenant que celui-ci ne l'entend pas et ne le voit pas non plus, il se poste devant lui, ignorant le directeur de l'école.
— Professeur Rogue, demande-t-il encore.
Soudain, le brouhaha ambiant cesse. Les yeux de tous les professeurs viennent se poser sur lui. Harry sent que tout le monde est tourné dans sa direction, mais décide d'en faire fit.
— Est-ce que je pourrais vous parler ? En privé ?
Le professeur au regard froid observe de haut son étudiant. Pendant trois secondes qui semblent des heures pour les trois adolescents, il observe Harry..
— Cela concerne-t-il la chambre, Potter ?
— Oui.
— Parlez-en donc devant les autres enseignants. Nous sommes tous concernés.
Harry ouvre de grands yeux. Par cette demande, le professeur lui demande d'abandonner absolument toutes ses défenses. Parler devant un si grand auditoire lui fait peur et le paralyse. Devoir parler à des adultes avec qui il n'est pas proche est quelque chose qu'il ne pensait pas pouvoir faire. Il aurait voulu pouvoir se tourner vers ses amis mais ils sont tous deux bien cachés sous la cape d'invisibilité. Légèrement rassuré par la présence de ses deux acolytes dans son dos, Harry prend une grande inspiration puis commence à parler.
— Avec Malefoy et Bulstrode nous … Vous êtes sûr de vouloir parler devant tous les professeurs, demande Harry, mal à l'aise, en se tournant vers son professeur de potion . Celui-ci hoche simplement la tête en passant les mains dans son dos.
— Bien… Avec Potter et Bulstrode, nous nous sommes fait la réflexion concernant l'entrée de la porte des secrets. C'est un serpent, cet animal, donc il doit aussi être capable d'ouvrir l'entrée, et de partir par la sortie…
— Venez-en au fait, Potter, intervient Rogue.
— Je parle de Fourchelang. Nous pensons qu'il suffit de parler le langage des serpents pour permettre au passage de s'ouvrir.
Un silence vient accueillir sa déclaration. Certains enseignants prennent des mines scandalisées tandis que la plupart soupirent et sourient. La majorité opine du chef, démontrant qu'en effet, c'est une conclusion logique qui était déjà dans l'esprit de bon nombre d'entre eux.
— Nous avons déjà essayé ça, marmonne la professeure Burbage en levant les yeux au ciel.
— Mais il est un véritable fourchelang, sourit la professeure Sinistra
— Évidemment, murmure le directeur dans un sourire plus qu'indiscret. Harry, serais-tu assez aimable pour nous ouvrir la voie ?
— C'est que je ne contrôle pas cette langue, je ne me rends pas compte quand je la parle, intervient le concerné en se tournant vers Severus.
Millicent observe le directeur. Celui-ci semble très intéressé par son ami et la relation qu'il entretient avec le professeur de potion. Cela peut se remarquer au premier coup d'œil. Cependant, son regard est bienveillant, il n'a pas l'air de lui vouloir du mal. Cela radoucit la jeune fille. Cependant, Drago, qui a suivi le même chemin de pensée que son amie, n'arrive pas à arriver à une autre conclusion que celle que Dumbledore cache quelque chose que Harry devrait savoir.
— Essayez, Potter.
— Bien.
D'un mouvement fluide, Harry oriente son corps vers le corps central des toilettes. Les robinets sont tous organisés autour d'un grand pilier. Il ne sait pas trop ou regarder, alors ferme les yeux pour plus se concentrer.
—Ouvre-toi, dit-il.
Il se tourna vers le professeur Rogue, qui hocha négativement la tête.
—Non, tu as parlé normalement, dit-il.
Harry regarda à nouveau les robinets en pensant de toutes ses forces qu'il était bien vivant. Quand il remuait la tête de droite à gauche, il avait l'impression que le serpent bougeait à la lueur des chandelles.
—Ouvre-toi, dit-il.
Cette fois, ce fut un étrange sifflement qui sortit de sa bouche et aussitôt, un robinet se mit à briller d'une lueur blanche en tournant sur lui-même. Un instant plus tard, le lavabo bascula et disparut, laissant apparaître l'entrée d'un gros tuyau suffisamment large pour permettre à un homme de s'y glisser. Le regard des enseignants se détache de Harry pour se poser sur le petit espace ouvert qui se trouve désormais devant eux, bien réel.
— Voilà, souffle Harry en reculant de quelques pas. Presque certain que Voldemort l'attend en bas, il ne peut se résoudre à sauter. Personne n'est en danger par sa faute cette fois-ci. Il n'a pas fait des choix impossibles dans une situation impossible. Des adultes, mieux, des sorciers parfaitement entraînés sont présents et vont pouvoir gérer cette affaire à leur manière.
— Merci, monsieur Potter, glisse le professeur Dumbledore en se baissant légèrement dans sa direction, nous prenons le relais.
— Les enfants devraient retourner dans leur dortoir, indique McGonagall, qui est la première à faire un mouvement en direction des jeunes gens.
— Oui, je vais les accompagner dans leur dortoir puis revenir. Il est grand temps d'aller faire face à cet animal, annonce le professeur Lockhart en se dirigeant vers ses étudiants.
— Mais messieurs, s'indigne Harry, l'air outré, n'êtes-vous pas le mieux placé pour aller combattre ce monstre ? Vous êtes bien professeur contre les forces du mal ! Je suis certain que le professeur Rogue ne verra pas d'inconvénient à me raccompagner.
— En effet, confirme le professeur de potions, laissez-moi raccompagner monsieur Potter. Allez donc vous occuper de ce monstre. Ne m'avez vous pas dit vous-même que vous savez exactement comment vous en débarrasser ?
Le visage blême du professeur de défense fait soupirer la plupart des professeurs.
— Je, … Bien, d'accord, je vais aller me préparer, laissez-moi,... quelques instants…
Lockhart part des toilettes pratiquement au pas de course, provoquant sur son passage le rire soulagé de certains de ses collègues. Dumbledore sourit avec bienveillance, fixant le survivant. L'ouverture devant les professeurs provoque quant à elle d'autres réactions. Certains frissonnent d'effroi, comme d'autres sentent l'excitation bouillonner dans leurs veines. Désormais ils ont toutes les informations nécessaires. Un Basilic se cache dans cette chambre. Celui-ci a déjà tué une étudiante il y a cinquante ans, et aucun membre du corps professoral ne souhaite que ce malheureux événement ne se reproduise.
Harry est dans son dortoir, étalé sur son lit. La seule chose à laquelle il est capable de penser n'est pas ses examens, mais bien le basilic. Est-ce que les professeurs s'en sortent ? Ce n'est pas trop dangereux de devoir descendre là en dessous ? Tous les livres qu'il a pu lire sur cet animal stipule deux choses principales : Il est impossible de casser la carapace du monstre, et ses glandes sécrètent un poison mortel en quelque secondes pour un sorcier adultes. Drago, couché dans son lit avec lui dans la même position, ne prie que pour un élément. Que son parrain remonte de la chambre sain et sauf. Les trois amis n'ont pas de nouvelles avant la fin de soirée.
Lorsque le professeur Rogue pénètre dans le dortoir pour faire une annonce à tous les serpents, les trois amis se jettent sur lui pour lui poser des questions. Notamment sur sa santé physique, si l'animal est mort et comment s'est passé l'escapade.
— Nous avons dû attendre deux heures avant de pouvoir voir le serpent, il se baladait dans l'école lorsque nous sommes arrivés. Nous avons dû imiter ton sifflement à deux reprises, Harry. Nous avons fait appel à un mage zoologue, afin de ne pas tuer l'animal. Etant donné qu'il est certainement le dernier de son espèce, nous avons préféré lui laisser la vie, ça été laborieux mais nous avons réussi. Il n'est plus là, c'est fini. C'est ce que je veux annoncer à tout le monde.
Le soulagement que ressent Harry est énorme. Il peut enfin se calmer et penser à autre chose… comme ses examens ! Chaque directeur de maison a prévenu ses étudiants le soir même, que l'animal n'est plus dans l'école. Le titre de l'animal n'a pas été mentionné pour ne pas faire s'inquiéter les élèves plus que tant. Grâce à l'intervention des trois jeunes serpents, toute l'école peut profiter d'un deuxième semestre bien plus calme ! Une deuxième information a été transmise, le professeur Lockhart a déserté sa fonction et ne semble pas vouloir revenir de sitôt. La direction fait tout son possible pour qu'un enseignant de défense contre les forces du mal soit trouvé. En attendant, le professeur Rogue enseignant à chacune de ses classes un cours sur deux, cette matière, afin de ne pas prendre de retard. Les examens seraient adaptés en fonction de ce qu'il aura eu le temps de mentionner durant ces cours.
Pendant le mois de mai, deux événements importants surviennent. Le premier est le match de Quidditch qui oppose les Poufsouffle et les Serpentards. Harry donne tout durant ce match. Heureux de pouvoir une fois de plus se lâcher et faire des figures abracadabrantes dans les airs, il ne lui faut pas longtemps pour repérer le vif. Mais à la place de l'attraper rapidement pour assurer la victoire de son équipe, il observe un moment le match tout en mettant des bâtons dans les roues des joueurs adverses. Il coupe la trajectoire et fait en sorte de ralentir les opposants dans le but de permettre à ses alliés de mettre plus de points. Une fois le match à 110 points pour les serpents et seulement 40 pour les Poufsouffle, Harry décide de terminer le jeu et attrape de vif sans réelle difficulté.
Le 29 mai, les mandragores sont prêtes à être données aux personnes pétrifiées. Celles-ci, une fois réveillées, ont droit à des mesures exceptionnelles dans le but de ne pas être pénalisées dans leurs examens de fin d'année. Colin est tout heureux d'avoir fait partie de l'une des aventures de Harry Potter, tandis que Miss Teigne est bien heureuse de retrouver son maître. Le poufsouffle en revanche, vient présenter ses excuses à Harry et le traite désormais comme n'importe quel élève. Il lui arrive même de le protéger contre les remarques malveillantes que le survivant peut recevoir de ses pairs.
Ce n'est qu'en avril que Harry se rend compte que Ginny va mieux. La jeune fille semble avoir retrouvé sa joie de vivre et se prête volontiers aux blagues de ses amis. Pendant quelques jours, il s'est demandé s'il pouvait être une bonne idée de lui demander. Plus le temps passe, plus Harry a l'impression que la jeune fille n'a pas vécu un moment difficile non pas à cause de sa famille ou de son entrée à l'école, mais bien à cause d'un autre élément. Selon Hermione, elle sursaute très facilement et semble sur le qui vive malgré sa bonne humeur.
— C'est peut être elle qui avait le carnet, dit Drago quand Harry dévoile ses inquiétudes à ses amis.
— Tout de suite les grands mots, se moque Millicent en écrivant un devoir de potion.
— Vous vous rappelez de la St Valentin ? Neville, tu as vu la tête qu'elle a tirée en voyant le carnet de Jedusor par terre ? Demande Harry en se souvenant de ce détail
— Mon vieux, j'avais autre chose à faire sur le moment que d'observer la sœur de l'abruti Weasley !
— Arrête avec ça Harry, ça pourrait être absolument n'importe qui dans le château, vraiment ! Ginny va mieux, mais c'est probablement parce que tu as fait en sorte qu'un danger mortel soit effacé, soupir Millicent en froissant le parchemin qu'elle lance ensuite dans la poubelle à quelques pas sur sa gauche.
— Je vais aller lui demander.
— Quoi ?
— Elle est juste là !
Harry se lève d'un bond sans prendre le temps de récupérer ses affaires et se dirige vers la jeune rousse qu'il vient en effet d'apercevoir rentrer dans la bibliothèque. Celle-ci est accompagnée de quelques Gryffondor, mais il n'en tient pas rigueur. Une fois qu'elles sont installées, il va à sa table et lui offre le plus beau sourire possible.
— Salut Ginny ! J'ose te parler quelques secondes ?
La rousse rougit immédiatement et regarde ses amies du coin de l'œil. Celles-ci lui font des gros yeux, semblant vouloir lui crier d'accepter et de le suivre. Elle murmure un petit oui, se lève et le suit derrière une armoire. Comme des aimants, ses amies se regroupent et commencent à chuchoter entre elles tout en jetant des regards dans la direction que le survivant et la rousse ont prise.
— Tu vas mieux, demande le survivant avec un petit sourire qu'il espère paraître gentil.
— Oui, beaucoup, c'est gentil de demander, murmure la petite fille sans oser le regarder dans les yeux.
— J'ai une question indiscrète à te poser en fait, explique Harry, Je peux ?
— Oui, oui !
Le survivant prend une grande inspiration et lui demande si elle était en possession du carnet de Tom pendant que le Basilic faisait régner la terreur dans le château. La fille blêmit et prétexte ne pas se sentir bien pour pouvoir filer, mais son ami la retient par le bras.
— Je ne vais pas te dénoncer ou quoi que ce soit, je veux juste m'assurer que tu vas bien, je veux dire… J'ai aussi parlé avec Jedusor… Il manipule les gens, c'est possible qu'il l'ait fait avec toi…
— Comment tu sais que c'est moi, demande-t-elle d'une voix tremblante, le regard au sol et dos à lui.
— Je n'en étais pas certain… mais tu es la seule à avoir eu un changement radical entre pendant que le basilic était là, et après, et puis vu la tête que tu as faite quand tu as vu le carnet à la St Valentin…
— Un basilic ? C'était ça, la bête ?
Harry a envie de se frapper la tête pour son idiotie. Il a complètement oublié que les autres étudiants ne sont pas au courant de l'espèce d'animal qui était auparavant enfermé dans le sous-sol du château.
— Oui, soupira Harry en se passant une main derrière la tête pour se gratter, il n'a jamais tué car il n'a jamais aucun étudiant ne l'a regardé droit dans les yeux… Je me suis bien rendue compte que tu n'allais pas bien, et puis la façon dont tu as regardé le carnet à la St Valentin m'a aussi donné quelques soupçons… Il rougit en se rappelant également que c'est elle qui a envoyé le nain lui lire un poème.
Les larmes commencent à couler sur les joues de Ginny, qui se cache le visage. Ses épaules sont soudainement secouées par les sanglots, désarmant le jeune garçon devant elle.. Interloqué, celui-ci ne sait pas quoi faire et tente de la consoler, lui dit que tout allait bien se passer et qu'il s'agit d'évènements qui sont désormais derrière eux. Une fois les sanglots taris, Harry lui conseille néanmoins d'aller parler à sa directrice de maison de ce qu'il s'est passé. Elle n'a pas besoin de s'excuser car l'école aurait dû la protéger de cette influence toxique et malveillante, cependant, il pourrait être nécessaire de déterminer des différentes séquelles que peut lui avoir apporté une expérience pareille.
— Je ne veux pas que mes frères soient au courant, explique la jeune fille en essuyant ses dernières larmes, ni mes parents, je suis tellement désolée pour tous les ennuis que j'ai causés ! C'est moi qui ait fait tout ça, écrire sur le mur du deuxième étage, attacher Miss Teigne, égorger les coqs…
— Ce n'était pas ta faute. Tu étais sous l'influence de Tom, tu ne savais pas ce que tu faisais.
— J'en parlerai à McGonagall, promet finalement la rousse avant de lui sourire. Merci, Harry.
— De rien Ginny, si tu as besoin de quelqu'un pour parler de ce que tu as vécu, je suis là, n'hésite pas.
Un sourire solaire prend place sur le visage de la première année. Sur ces douces paroles, les deux amis se séparent. Harry est désormais rassuré. Il sait qui a ouvert la chambre des secrets et est désormais certain qu'il ne s'agissait pas de Voldemort. Par contre, celui-ci a tout de même réussi à faire des siennes alors qu'il est censé être mort. Une question reste encore, comment faire pour détruire ce carnet ? Le mettre au feu ? Harry secoue la tête. Il n'est plus censé s'occuper de ça, désormais, le directeur est en possession du carnet, ce n'est plus de son ressort.
— Tu vas bien, demande Millicent en voyant son ami revenir s'asseoir avec eux.
— Oui oui, on a pu parler et j'ai quelques réponses.
— Severus m'a dit qu'il avait récupéré du poison du basilic. Il le garde dans sa réserve personnelle parce que c'est super rare, indique Drago en se rappelant de sa discussion avec son parrain.
— Bon, c'est parfait, tout est rentré dans l'ordre, s'exclame Hermione, heureuse de voir les ennuis enfin disparaître.
Quelques jours plus tard, Harry s'apprête à aller dormir après avoir terminé un devoir de métamorphose lorsqu'il entend un craquement sonore juste derrière lui. Il se retourne et pointe sa baguette en direction du bruit. Il la baisse lorsqu'il reconnaît la créature qui se tient devant lui.
— Dobby !
L'elfe de maison se trouve sur son lit, ses grands yeux fixant le survivant avec admiration.
— Monsieur Harry Potter est bien trop bon, il a réussi à ne pas se mettre en danger et sauver toute l'école !
— Comment sais-tu ça, demande Harry en s'approchant de l'elfe pour lui montrer qu'il peut s'asseoir.
— Je le sais car mon maître ne sait pas quoi faire après votre prodige, monsieur Potter !
— Tu parles de Drago ?
— Oh non monsieur Potter, depuis que le jeune maître a rencontré monsieur Potter, le jeune maître est bien plus gentil avec Dobby ! C'est monsieur son père qui est dans tous ses états ! Monsieur le maître voulait que le garde-chasse parte à … Azkaban…
Surpris devant un mot qu'il ne connaissait pas, Harry fronça les sourcils. Il pose cette information dans un coin de sa tête et remercie l'elfe d'être venu le voir. Bien que la politesse semble toujours autant émouvoir l'elfe de maison, le survivant se fait un devoir de l'être encore plus avec le serviteur de la famille Malefoy.
— Je vais demander à Drago de te donner des vêtements, annonce Harry alors que l'elfe s'apprêtait à s'en aller.
— Le jeune maître ? Oh non monsieur Potter, il ne faut pas faire ça, monsieur le jeune maître serait bien trop seul… il se ferait réprimander par monsieur son père !
— Je lui en parlerai quand même, merci Dobby.
— Au revoir, Harry Potter !
— Au revoir, et n'essaye plus de me sauver la vie !
Après un dernier geste d'au revoir, Harry sourit et baisse sa main. Un grand craquement se fait entendre, signe que l'elfe de maison est partie rejoindre la famille qu'il sert. Au même moment, Drago entre dans le dortoir en ouvrant violemment la porte avant de regarder Harry, affolé.
— Mon père est là, murmure-t-il, les yeux écarquillés.
Les deux amis courent en direction de la statue qui mène au bureau du directeur. Pendant le chemin, Drago tente d'expliquer brièvement à Harry ce qu'il sait, mais celui-ci ne comprend rien. Le discours de son ami est saccadé et incohé 'enfin il comprend quelques mots, il hausse les sourcils. Le directeur s'entretient apparemment avec le père de Drago pour une raison que les deux adolescents ignorent. Cela effraye Drago autant que cela interroge Harry. Pourquoi le patriarche Malefoy se déplacerait pour voir le directeur de l'école de son fils ? Est-ce que cela pourrait avoir un lien avec Drago ? Ou plutôt avec le livre de Voldemort qu'il a introduit volontairement dans l'école. Bien que bien que terrifié, Harry préférerait que sa deuxième hypothèse soit la bonne. Les deux enfants arrivent enfin devant la statue. Essoufflés, ils se cachent derrière une colonne.
— On connaît le mot de passe, murmure Harry en se souvenant du mot que Severus a prononcé la dernière fois, lorsqu'il les avait conduit au directeur.
— Ils l'auront forcément changé c'est pas possible, murmure Drago, le directeur est stupide mais pas à ce point.
D'humeur impétueuse, Harry sort de sa cachette et se place devant la statue. Dans un murmure, il prononce le mot de passe autrefois dit par son professeur de potion. La statue commence à tourner sur elle-même et révèle finalement la colonne d'escaliers à gravir. Interloqué, Drago sort à son tour de sa cachette et commence à monter les marches en compagnie de son meilleur ami. Une fois en haut, ils se collent à la porte en bois pour tenter d'entendre les paroles échangées.
— Et alors ? Avez-vous réussi à mettre un terme à ces agressions ? ricana la voix de Lucius Malefoy. Vous avez capturé le coupable ?
— En effet, dit Dumbledore avec un sourire.
— Eh bien ? Qui est-ce ?
— Le même que la dernière fois, Lucius. Mais cette fois, Lord Voldemort a agi par l'intermédiaire de quelqu'un d'autre. Au moyen de ce journal intime.
Harry tente de regarder par le trou de la serrure et sourit. Par là, il voit clairement le journal. Seulement, il ne semble pas comme la dernière fois qu'il l'a vu. Au beau milieu du carnet se trouve planté une sorte de dague, dégoulinante d'un liquide transparent et visqueux. Il fait signe à Drago de venir voir et lui laisse la place.
— C'était un plan judicieux, dit Dumbledore d'une voix égale sans quitter Mr Malefoy des yeux. Car si Harry Potter et ses amis n'avaient pas découvert ce journal intime, Ginny Weasley serait sans doute apparue comme la seule coupable.
Harry sursauta. Le directeur a donc appris que Ginny a fait tout cela contre sa volonté, qu'elle a été manipulée. Cela la protègera. Mais cela signifie également que le directeur aura avertit sa famille. Harry se promet de retourner la voir et de se montrer présent pour elle. Il ne sait que trop ce que cela fait de se sentir manipulé.
— Personne n'aurait jamais pu prouver qu'elle avait agi contre sa propre volonté... [...] Et imaginez, poursuivit Dumbledore, ce qui se serait produit dans ce cas... Les Weasley sont une de nos plus éminentes familles de sorciers. Imaginez les conséquences que cette affaire aurait pu avoir sur Arthur Weasley et son Acte de Protection des Moldus si on avait découvert que sa propre fille agressait et tuait des enfants de Moldus. Heureusement que ce journal a été trouvé à temps et que les souvenirs qu'il contenait ont été effacés. Qui sait ce qu'il serait advenu dans le cas contraire ?
—Heureusement, en effet, dit-il avec raideur.
Harry et Drago sont pendus aux lèvres des deux adultes. Soudain, Drago ouvre de grands yeux et agite sa main en direction de Harry qui est collé contre la porte, pour attirer son attention. Il réussit finalement à lui attraper un pan de pantalon sans quitter du regard ce qui se passe dans la pièce..
— Dobby est là aussi ! Il est bizarre, il n'arrête pas de pointer le carnet, regarder père puis se frapper la tête avec la main…
— Quoi ?
Harry reprend la place de Drago et observe quelques secondes la scène de Dobby. En effet, l'elfe se conduit étrangement. Cependant cela ne choque pas Harry, qui comprend presque immédiatement. Il sourit à Drago.
— Il essaie de dire à Dumbledore que c'est ton père qui a fait entrer le journal. Mais je crois que Dumbledore le sait déjà…
Au même moment, Dumbledore fait justement une remarque à Mr Malefoy concernant son elfe de maison. Il prend également la liberté de faire l'hypothèse que l'homme aurait peut-être une idée de la façon dont ce carnet a pu finir entre les mains de la jeune Weasley. Cependant, Malefoy ricane et affirme que le directeur n'arriverait pas à prouver ce qu'il avance.
—Oh, personne n'y arrivera, dit Dumbledore en adressant un sourire à Lucius. C'est impossible, maintenant que Jedusor a été effacé du journal. Mais d'un autre côté, Lucius, je vous conseille de ne plus distribuer les vieilles fournitures scolaires de Lord Voldemort. Car si certaines d'entre elles tombaient à nouveau entre des mains innocentes, je pense qu'Arthur Weasley ferait tout pour prouver qu'elles vous appartenaient..
Harry et Drago se tournent brutalement l'un vers l'autre.
— Comment ça il a été effacé du journal, murmure Harry en s'écartant de la porte.
— Je ne sais pas, c'est la dague qui a peut-être chassé l'esprit de Voldemort.
— Si c'est vraiment une dague, marmonna Harry.
— Qu'est ce que ça peut être d'autre ?
— Non, avant il a dit que c'était un souvenir donc c'est encore autre chose…
— Attention, père vient ici !
Les deux garçons se précipitent en bas de l'escalier et vont rapidement se cacher derrière l'une des nombreuses colonnes qui longe le couloir. A peine quelques secondes plus tard, le patriarche Malefoy sort du bureau accompagné de Dobby. Sa cape volant derrière lui, il se dirige vers la sortie. C'est avec un immense sourire aux lèvres que les deux amis retournent dans leur dortoir. Le père Malefoy est partit, il n'y a plus de menace contre les nés-moldus, Ginny n'est plus manipulée et plus personne ne va tenter de sauver la vie de Harry Potter. Tout va pour le mieux.
Pour le moment.
Ce soir-là, le groupe d'amis se retrouve au complet dans la cour intérieure de Poudlard. Millicent arrive après tout le monde, le nez plein de farine et le sourire jusqu'aux oreilles. Elle pose une petite boîte devant Hermione, qui est assise sur un muret. Neville l'interroge du regard, sans succès. Tandis que la Gryffondor se décide à ouvrir la boîte.
— C'est quoi exactement, demanda Harry en essayant de voir ce qu'i l'intérieur.
— Des biscuits au chocolat, répond-t-elle timidement.
— Fais voir ? Drago attrape l'un des biscuits et essaie de mordre dedans. Malheureusement pour lui, les biscuits sont du comme du cailloux. Il pousse un petit cri de douleur et lance le biscuit dans la boîte tout en portant sa main à sa bouche pour vérifier qu'une dent n'est pas tombée.
— Bon, d'accord, ce n'est pas comme les banquets de Poudlard… mais c'est l'intention qui compte, non, ? Millicent sourit de toutes ses dents, comme pour s'excuser. Hermione pouffe de rire.
— On pourrait les utiliser comme projectiles, en fait annonce Harry en tapant l'un des biscuits contre le mur pour tester sa solidité.. Une arme secrète de Serpentard, susurre-t-il en le mettant en avant. Drago se prête au jeu en mettant ses mains sur ses joues et mimant un "o" avec ses lèvres. Millicent ne peut s'empêcher de rire aux pitreries de ses amis.
— Sérieusement, Millicent, si tu voulais nous empoisonner, il y avait des méthodes plus subtiles, la sermonne Drago, sur le point de lui donner les trois meilleures façons de se débarrasser de quelqu'un.
— C'est… euh, très… croquant ? Merci, Millicent. Même en les prononçant, Hermione n'est pas certaine de réellement penser ces mots.
De son côté, Neville regarde les biscuits avec suspicion. Ils ont l'air délicieux, mais des tâches étranges, vertes, gâchent un peu la chose.
— Est-ce qu'on est sûrs que c'est comestible ? demande-t-il en chuchotant à Sofia, qui est assise à sa droite.
— Je propose un sortilège de Douceur Extrême. Peut-être qu'avec un peu de magie, on pourra survivre à une bouchée, annonce la Serdaigle.
Pour toute réponse, Millicent attrape un biscuit et le lance à la tête de la jeune fille. Dans un cri, Sofia s'écarte à temps et tire la langue à Millie, qui prend le jeu désormais très au sérieux. Dans un cri de guerre, elle attrape sa boîte à cookies et s'applique à lancer tous ses biscuits sur Sofia, qui court partout en espérant ne pas être touchée, sous le rire de ses amis.
