Chapitre 5 : Une nouvelle famille

[POV Narrateur]

Le matin se leva enfin, éclairant de sa lumière l'ile tout entière.

On pouvait entendre au loin des éclats de voix et des rires :

- C'était beaucoup trop génial, j'ai tellement adoré quand il…

- Pourquoi tu t'arrêtes continues !

- Là ! S'exclama la jeune femme.

Ses deux amies scrutèrent là où elle pointait du doigt.

Elles fixèrent l'horizon et se regardèrent un instant avant de courir vers le corps immobile d'une naufragée : Ariel.

- Mon dieu ! Elle est en vie, je sens son cœur, elle respire ! Mademoiselle vous m'entendez ?

Ariel se sentit secouée, elle entendit une voix de femme qui la tira de son sommeil :

- Elle reprend connaissance, dieu soit loué.

- Hé restez avec nous !

- Ce n'est pas grave si elle perd connaissance, le plus important c'est qu'elle soit sauve.

- Tu as raison Lila, ramenons-la.

Les trois jeunes femmes portèrent Ariel en la prenant par les bras :

- Elle est belle, commenta Lila en fixant Ariel tout en marchant.

- Oui et je dirais qu'elle à notre âge, elle fait jeune en tout cas.

- Oui je suis d'accord avec toi Cléa, je dirais aussi qu'elle a notre âge.

- Houlà les filles mais qui est-ce ? Demanda un jeune homme qui accourut inquiet en voyant ses amies arriver de loin avec une personne inconsciente.

- Leck ! Peux-tu la porter à la Résidence ? On l'a retrouvé sur le rivage, elle a dû faire naufrage, il faut la soigner immédiatement.

- Pas de soucis Mana, donnez-la-moi.

Le fameux Leck prit dans ses bras Ariel et se mit à courir, suivi de près par ses amies.

[POV Ariel]

Hum… je reprends connaissance, une délicieuse odeur de fleurs sucrées chatouillait mes narines.

Je sentais sous mon corps la matière moelleuse d'un bon matelas et de draps en satin.

J'ouvris les yeux péniblement, la lumière m'aveugla, une fois habituée je fus frappée par la beauté de la chambre où je reposais.

Je me redressai doucement, j'étais dans un lit en baldaquin avec des draps de couleurs blanc et doré. Les rideaux étaient blanc nacré et volaient sous l'effet de la brise.

La fenêtre de ma chambre était grande ouverte et laissait l'air et les parfums entrer. La mélodie de la mer, du vent et des vagues qui s'écrasaient sur le rivage en contrebas était relaxante.

La chambre était faite de pierre blanche et de détails fins et délicats dorés.

Je me levai et découvris que je portais une chemise de nuit en satin vert d'eau. On m'a changé et lavé aussi, je sens l'odeur de fleur sur ma peau.

Je m'avance doucement contemplant les décors somptueux, j'étais dans une villa ou quoi ?

La chambre était très grande et toute en longueur, même si en largeur on n'avait pas à se plaindre.

Il y avait tellement d'espace, qu'on pouvait circuler aisément, malgré la quantité de meubles présents dans cette pièce. C'est dingue… car il y a encore de la place pour rajouter du mobilier, c'est tellement plus grand que mon appartement que j'avais dans mon monde.

En effet, en plus du lit, j'avais une méridienne, un sofa, deux grandes armoires, deux commodes, deux paravents et un bureau et sa chaise, dans les tons blancs et or comme tout le reste de la chambre. Les meubles étaient magnifiques et raffinés, dans un style shabby chic, tout m'indiquait que j'étais chez quelqu'un avec un certain niveau de vie.

Mais où suis-je ? Où ai-je atterri ?

- Bonjour Mademoiselle, je vois que vous avez repris connaissance.

Je me retourne vivement, surprise :

- Bon… bonjour… vous… vous… vous étiez…

Son visage me dit vaguement quelque chose…

- Je vous ai trouvé sur la plage avec mes amies. Mon nom est Lila, vous étiez dans mes bras quand vous avez repris connaissance l'espace d'un instant.

- Oh… je… je vous remercie de m'avoir secouru et d'avoir pris soin de moi, je m'appelle Ariel, bégayai-je.

Lila était une jeune femme de mon âge. Elle était fine comme moi, elle arborait de magnifiques cheveux parme et des yeux turquoise d'un limpide magnifique.

Je ne sais pas pourquoi de visage, elle me donnait l'impression d'être une personnalité pétillante et audacieuse :

- Ariel vous dites ? C'est un très beau prénom, enchanté Ariel, vous devez avoir faim, voulez-vous vous joindre à nous pour déjeuner ? A moins que vous préfériez être seule au calme ?

- Vous êtes si prévenante, je veux bien manger avec vous je vous remercie.

- Super vous nous raconterez votre histoire, nous avons à cœur de vous aider. Au fait peut-on se tutoyer ?

- Oui bien sûr, souris-je.

- Viens Ariel.

- Heu… un instant… cela me gêne de paraître ainsi en chemise de nuit…, est-ce que je peux me changer ? Expliquai-je embarrassée.

- Oh pardon ! Tu as des vêtements dans les commodes et armoires, tu peux porter ce que tu veux ne t'en fais pas. Je t'attends dehors.

- Merci beaucoup.

Elle me laisse seule et je prends le temps de regarder ce qu'il y a pour me changer.

Je vois une jolie robe bleu nuit, elle ira parfaitement avec mes cheveux roux flamboyant et ma peau claire. Je prends aussi des sous-vêtements et je mets tout ça.

La robe est magnifique, elle est en soie, très simple, très aérienne, c'est parfait.

Surtout que j'ai l'impression d'être sur une île estivale, quand je m'approche un instant de la fenêtre je sens l'air tiède caresser ma peau.

Je ne m'attarde pas plus longtemps, je mets rapidement une paire de chaussures qui sont à ma taille, je me coiffe aussi mes cheveux longs avant de sortir :

- Je suis désolée pour l'attente et encore merci.

- Non ne sois pas désolée, c'est moi qui suis bête, te présenter en chemise de nuit ce n'est pas ce qu'il y a de mieux, surtout dans un lieu inconnu. Je comprends parfaitement que ça t'indispose et que tu veuilles te présenter dans les meilleures conditions possibles, me stoppa Lila.

Je lui souris rassurée par sa compréhension et son empathie, et je la suis.

J'observe tout ce qui nous entoure, tout est dans un style shabby chic, j'ai l'impression, c'est vraiment beau ici et ça à l'air immense. Je me demande où je suis… j'imagine que j'aurais bientôt des réponses à mes questions.

On entre dans une nouvelle salle, qui est dans les tons jaunes et blancs avec une décoration similaire à la chambre où j'étais, ainsi que les couloirs que j'ai pu parcourir avec Lila.

Je ne m'attarde pas plus que ça, car plusieurs personnes se tiennent devant moi et me fixent :

- Bonjour… je… je me nomme Ariel, je vous remercie pour m'avoir sauvé et m'avoir accueilli ici, fis-je en me penchant pour les saluer quelque peu intimidée.

Pendant un instant ils se regardent, comme interloqués, c'est étrange, cela me met mal à l'aise :

- Enchanté Ariel, moi c'est Cléa et voici Mana ma sœur jumelle.

Elles sont rousses comme moi, Cléa avait des cheveux courts et des yeux verts, tandis que Mana avait les cheveux longs et les yeux vairons, l'un d'eux était vert comme sa sœur et l'autre bleu clair.

- Enchanté, fis-je.

- Nous de même, confirma Mana.

- Moi je me nomme Leck j'ai aidé mes amis à t'amener ici.

Leck était un homme grand et musclé, avec des cheveux châtains ondulés et longs, son teint était légèrement hâlé et il avait de beaux yeux noirs.

- Bonjour, moi c'est Dan.

Le tour de présentation se termina sur Dan, qui était grand et musclé lui aussi, il avait des yeux bleu foncé et des cheveux mi-longs noirs.

- Bonjour, merci ravie de vous rencontrer. Je ne sais comment vous remercier de m'avoir porté secours, fis-je.

- C'est normal, fit Lila.

- Puis-je vous demander sur quelle île je suis ?

Il eut un silence, quelque chose ne va pas, je le sens depuis le début :

- Tu te trouves dans le Royaume de Piacere, avoua Lila.

Piacere… ce nom ne me dit absolument rien. Est-ce qu'il a été mentionné une fois ou deux avant de tomber dans l'oubli ? Ou bien est-ce un royaume complétement inédit ? Je n'en sais rien et je n'aurais jamais, je pense, ma réponse.

En revanche il faut que j'aie une réponse à une autre question :

- Hum… je n'en suis pas certaine, mais je sens un malaise, quelque chose ne va pas ?

Ils se tendirent, avant que finalement Dan se lance :

- Autant lui dire, puisque visiblement elle ne connait pas cette île. C'est une île connue pour les plaisirs charnelles.

Ah…

- Ici tu te trouves dans la Résidence des Plaisirs, cette villa nous l'avons construite, mes amis et moi, ainsi que d'autres personnes qui ne sont pas ici. Pour information nous sommes une trentaine, il y a plusieurs groupes et nous croisons rarement certains d'entre eux. Nous sommes le groupe le plus ouvert et social, d'autres ont trop souffert et ont du mal à se sociabiliser. Donc ne t'étonne pas et ne t'offusque pas si tu n'arrives pas à échanger avec eux. Autre chose, nous n'aimons pas le terme de prostitué, gigolo et toutes ses variantes. Ici nous avons une règle, c'est nous qui choisissons nos clients et clientes, pas l'inverse. Certes c'est tarifé, mais ce que nous cherchons c'est le plaisir mutuel. Aussi une partie d'entre nous ici est là uniquement pour veiller sur la sécurité de chacun d'entre nous. En parlant sécurité, nous avons aussi développé, tous ici présent, une qualité pour jauger nos clients. Nous savons tous maîtriser le fluide de l'observation, ça nous permet de savoir si la personne est avec de mauvaises intentions ou si elle nous ment. Et autant te dire que nous avons tous constatés que tu nous avais mentis sur ton identité….

- Ce n'est pas que je veux vous mentir, coupai-je en comprenant enfin le malaise que j'avais perçu. Pour faire court je… je suis le fruit d'un viol. Ma mère m'a abandonné à la naissance et m'a donné un prénom qui signifie « Douleur ». J'ai toujours détesté mon prénom, c'était lourd à porter… alors j'ai préféré prendre un autre… c'est pour ça que je me suis présentée en tant qu'Ariel. Je suis désolée si vous avez cru que je mentais avec de mauvaises intentions, ce n'est pas mon but. J'espère que vous pourrez me pardonner.

Je les vis m'écouter, et au fils de mes explications, leurs regards changèrent, la méfiance disparue et je sentis toute la compassion possible :

- Mon dieu… nous sommes désolés, murmura Cléa choquée.

- Je suis désolé d'avoir été si brutal, j'ai manqué de tact, fit Dan embarrassé.

- Vous ne pouviez pas savoir, je peux comprendre votre méfiance, je ne vous en veux pas, fis-je quelque peu surprise de voir qu'ils me croyaient.

- Je suppose que tu n'as pas très envie de parler de cette partie-là de ton identité et de ta vie. Alors je te poserai qu'une question, d'où viens-tu ? On suppose que tu as fait naufrage, surtout que la nuit dernière il me semble qu'il y a eu une tempête plus loin, on entendait le tonnerre, continua Mana.

- Si vous voyez quand je mens ou non alors je vais vous répondre en toute franchise. Je me suis retrouvée sur le navire de Barbe Blanche. Pour des raisons que je n'évoquerais pas, Barbe Blanche m'a faite prisonnière. Je précise que je ne cherchais aucunement à le nuire, pas même à un de ses fils, mais ce n'était pas son point de vue et m'a fait vivre un calvaire. Je passerai les détails, mais ma cellule où j'étais retenue s'est retrouvé brisée à un endroit et l'eau a commencé à s'infiltrer. J'ai réussi à m'extraire et à survivre à la tempête qui a fait rage. J'ai passé un long moment à être ballotée avant de dériver hors de la tempête. Puis j'ai fini par nager vers votre île avant de m'effondrer de fatigue une fois arrivée sur la terre ferme…. La suite vous la connaissez.

Il eut un long silence où tous me regardaient étonnés et surpris :

- Nous voyons que tu ne mens pas… Barbe Blanche jouit d'une réputation qui le précède c'est vrai… mais c'est je crois bien la première fois que j'entends qu'il fait prisonnière une femme et la malmène, fit Cléa perplexe.

- Que t'a t'il fait subir ? Tu as parlé de calvaire, me demanda Leck.

- Il m'a affamé et frigorifié, il m'a mis dans une cellule froide, je n'avais ni drap, ni couverture, j'avais des douches avec que de l'eau glacée. Comme j'avais froid et que je n'arrivai pas à me réchauffer, j'ai renoncé à me laver, donc en plus d'être affaiblie et frigorifiée, j'ai mal vécu l'absence d'hygiène. Voilà en autre ce que j'ai subi en plus de ses interminables interrogatoires….

- Quoi ! Tu plaisantes ? Barbe Blanche n'est pas un tendre c'est vrai, mais il est aussi connu pour aimer les femmes ! Alors là je suis sidérée qu'il t'ait fait subir tout ça, s'exclama Cléa qui n'en croyait pas ses oreilles même si elle ne remettait pas en doute mes propos.

- Oui c'est étonnant, tu aurais été un homme je n'aurai pas été surprise de ce genre de traitement, voire pire. Mais là… surtout que tu as l'aura d'une personne qui ne ferait pas de mal à une mouche, souffla Lila interloquée.

- Ariel, est-ce qu'on peut te demander ce que tu as dit ou fait à Barbe Blanche pour qu'il agisse ainsi vis-à-vis de toi ? Me demanda Leck.

Si je leur répondais… ça voulait dire aussi qu'il fallait que je révèle ma réincarnation. Je pense qu'ils me croiraient comme pour le reste… mais… j'avais un peu peur. La vive réaction qu'avait eu Barbe Blanche me freina dans l'envie de leur révéler ce détail. Je ne voulais pas prendre de risque. Et puis… je n'avais pas spécialement envie de repenser à ces jours difficiles :

- Pardonnez-moi, mais je n'ai pas envie de répondre… j'ai très mal vécu ces jours de détentions… je…

- Ne t'excuse pas, on est désolé d'avoir été si insistants, me coupa Leck.

- Est-ce que… cette île est sous sa protection ? Demandai-je avec hésitation et angoisse.

- Non elle est sous celle de Shanks le Roux, cependant il est déjà arrivé à Barbe Blanche de venir avec son équipage ici. Ces deux empereurs se tolèrent suffisamment pour accepter que l'un et l'autre accoste sur le territoire de l'autre, me répondit Dan.

Je me mordis les lèvres, donc ça veut dire qu'il risque de venir me récupérer s'il me cherche ou qu'il a vent que je suis ici :

- Ariel, tu n'as rien à craindre, tu es sous notre protection, nous ne dirons rien de ta présence ici, devança Lila.

- Oui rassure-toi, tu es hors de danger, assura Dan.

Je n'ai même pas eu à les convaincre ou à supplier de ne pas révéler ma présence à Newgate :

- Vous me croyez ? Vraiment ? Demandai-je.

- Nous voyons que tu crains Barbe Blanche, tu es devenue livide quand tu as su qu'il pouvait venir ici. Et puis, nous voyons que tu es honnête et que tu n'as rien à te reprocher. Nous n'avons aucune raison de te livrer à lui et à ses hommes. Visiblement tu as été faite prisonnière injustement et tu en as beaucoup souffert. Tu rayonnes d'une belle aura, ta place n'est pas dans des cachots ou une cellule, pour nous c'est une évidence, alors oui nous te croyons Ariel, me confirma Lila.

- Merci beaucoup, vous m'ôtez d'un poids énorme, murmurai-je avec une voix qui vrilla légèrement d'émotions.

Je ne saurais l'expliquer, mais je me sentais bien à leurs côtés, en confiance, peut-être que je pourrais m'établir ici et commencer un nouveau départ, d'ailleurs… :

- Puis-je vous poser une autre question ? Demandai-je hésitante.

- Oui bien sûr, fit Lila.

- Je… j'ai tout perdu et… je ne sais trop comment formuler ça…. Mais je dois repartir de zéro, je n'ai ni bien, ni argent, ni toit. J'aimerai trouver un travail pour subvenir à mes besoins les plus fondamentaux, est-ce que… vous savez si on cherche des serveuses ou vendeuses par exemple ? Ou même autre chose.

- Hum on va être honnête, ici nous pouvons vivre en autarcie, tout le monde à son travail et n'est pas en manque de main d'œuvre. Et on n'est pas une île franchement touristique, les gens viennent plus ici pour prendre du plaisir que pour dépenser des sommes folles dans nos autres savoirs-faires et artisanats que nous exportons plus sur les îles voisines, ce n'est pas ici que tu trouveras du travail…. Enfin pas à proprement parler, me répondit Lila.

Ce n'est vraiment pas une bonne nouvelle, comment vais-je faire ? Je dois trouver une solution :

- Ne t'angoisse pas Ariel, tu peux rester ici le temps de te retourner, reprit Mana, je pense que personne ici n'est contre n'est-ce pas ?

Tous hochèrent la tête avant de me fixer avec bienveillance.

Lila se leva et me prit les mains :

- Tu es la bienvenue ici Ariel, nous ne te mettrons pas dehors, ni te dénoncerons auprès de Barbe Blanche, tu es ici en sécurité. Ne te préoccupe pas du reste dans l'immédiat, prends le temps de te reposer, tu en as besoin après tout ce que tu as cumulé en peu de temps.

- Je vous remercie tellement, je… je ne sais pas quoi dire. Si je peux me rendre utile même pour une futilité dites-le moi, je vous suis si redevable.

J'étais tellement émue par tant de gentillesse, je n'étais pas habituée à tant d'égard, je sentais ma gorge se nouer et les larmes me monter aux yeux.

J'avais tellement emmagasiné de peur, de terreur et de fatigue que j'avais du mal à croire que je pouvais me permettre de lâcher prise et m'autoriser à me reposer le temps d'y voir plus clair.

- Alors si tu veux te rendre utile, moi j'ai une requête ! S'écria Cléa surexcitée. Tu as dit que tu n'avais rien, que tu as tout perdu ?

Je la fixe surprise par son coup d'éclat qui me sort de mes pensées, et j'hoche la tête pour confirmer ses propos :

- J'adore coudre, alors je vais te coudre des vêtements et je veux que tu sois mon mannequin !

- Heu…

Tout le monde rit, même Cléa :

- Mais je ne vois pas en quoi je te rendrais service, c'est plutôt toi qui me rendrais service, fis-je quelque peu perdue.

- Tu plaisantes j'habille tout le monde ici, j'aurais enfin de la nouveauté, soit exigeante dans tes demandes de confection ! J'adore les défis !

Je souris un peu gênée devant son enthousiasme :

- Un conseil laisse-toi faire, Cléa est inarrêtable quand il s'agit de couture, plus encore quand elle a un nouveau modèle sous la main, fit Mana avec un sourire de banane.

- Mais Ariel est belle comme tout ! Cela m'inspire, il me la faut comme mannequin ! Je la vois dans des vêtements à la fois chic, noble, élégant et délicat comme l'aura qui l'entoure et je ne parle pas de la douceur qui émane d'elle et de son visage ! Se justifia Cléa.

Whoua elle est passionnée ça se sent et pas besoin de haki pour le comprendre :

- Si… si cela te fait si plaisir j'accepte d'être ton mannequin…

Cléa me prit mes mains et me fit tournoyer avec elle avant d'arrêter et de sauter sur place :

- J'ai un nouveau modèle !

Tout le monde rit, même moi et là mon rire n'est plus gêné, je ris de bon cœur. C'est vraiment une ambiance bon enfant ici j'ai l'impression :

- Est-ce que je pourrais apprendre à coudre à tes côtés, je me dis que ça peut m'être utile.

- D'accord… mais à une condition…, commença t'elle froidement, tant que tu restes ici tu ne fais qu'apprendre en regardant, c'est moi qui dois coudre tes vêtements ! S'écria Cléa qui visiblement voulait conserver le monopole absolu.

- D'accord, d'accord, tempérai-je.

- D'ailleurs on commence tout de suite !

- Mais attends….

- Sûrement pas, j'ai des tas d'idée, il faut que je prenne tout de suite tes mesures ! Et puis faut que je dessine, ah j'ai tellement hâte de voir le résultat final !

Et ben, je ne sais pas où j'ai atterri, mais clairement ça va me changer des jours passés sur le Moby Dick.

Cléa court en me tirant, je cours aussi même si je peine, je n'ai presque plus de jambes à cause de la fatigue. Et puis elle a de la poigne, en plus d'être motivée à m'habiller vu comment elle me tracte, je n'ai pas d'autre choix que de la suivre. Elle me lâche enfin le bras pour ouvrir une porte avant de me reprendre pour m'attirer à l'intérieur de la pièce :

- Tada et voilà mon atelier.

Oh la vache ! La pièce est immense, il est presque aussi grand, si ce n'est plus grand que mon appartement de 50m². Il y a des tissus partout avec des tas de mannequins avec une tonne de projets en cours. Elle ne mentait pas, je dirais même que j'ai sous-estimé sa passion :

- Vient ici il faut que je prenne tes mesures.

Elle se saisit d'un mètre à couture et me le passe partout, taille, poitrine, les bras, les jambes, tout y passe.

- Alors dis-moi qu'elles sont tes couleurs préférées ? Tiens mange ceci en attendant, je viens de réaliser que je t'ai kidnappé sans te laisser te restaurer.

Elle me tend un bocal avec des gâteaux dedans, je l'ouvre et j'en prends un ça ne sera pas de refus :

- Merci beaucoup, hum… ils sont bons… Pour répondre à ta question j'aime beaucoup les couleurs pastel, le bleu, le vert, le blanc, le rose, le rouge aussi.

- Hum difficile de choisir, j'ai tellement de beaux tissus en attente, une seconde…

Je me pose dans le canapé et je dévore ses gâteaux en la regardant courir d'un bout à l'autre avant de revenir avec sa sélection.

Elle pose contre moi, les tissus pour voir le rendu :

- On va commencer par le bleu dur classique, entre tes beaux cheveux roux et ta peau blanche, ça t'ira comme un gant.

Je n'ai pas le temps d'en placer une qu'elle repart ranger ses tissus, puis elle attrape un carnet et commence à dessiner :

- Puis-je dire ce que j'aime comme robe ?

- Bien sûr ! Soit exigeante comme je te l'ai dit j'aime les défis.

- Je ne suis pas sûre que ce soit du défi, mais j'aimerai une robe pas trop longue, un peu au-dessus du genou, mais pas trop courte non plus. J'ai l'impression qu'il fait chaud ici, alors j'aimerai bien un dos nu, qu'on peut nouer niveau de la nuque.

- Je note, je note, continue.

Je trouve que c'est déjà pas mal. Je pose le bocal qui est vide, avant de me lever pour regarder de plus près ses travaux.

- Je suis désolée, j'ai fini tes gâteaux.

- Pas grave, c'est fait pour être mangé et puis c'est moi qui ai honte, je ne t'ai pas permis de manger alors que tu tiens à peine debout. C'est moi qui suis désolée, une fois lancée sur le sujet de la couture rien ne m'arrête, je te demande pardon Ariel.

- Ce n'est rien, tu m'as permis de grignoter, je ne t'en veux pas.

- Ouf tant mieux, alors dis-moi est-ce que tu as d'autres envies pour ta robe ?

- Hum… j'aimerai bien peut-être quelques strass blancs, pour pas n'avoir que du bleu.

Je regarde ses créations des fois que je sois inspirée par quelque chose :

- J'aime bien le haut de cette robe avec la dentelle fleurit et les strass sur les fleurs, ça me plairait bien d'avoir quelque chose de similaire.

- Je vois ce que je vais te réaliser, tu seras sublime. De toute façon tout ceux que j'habille sont sublimes.

Elle semble très confiante, ça me plait cette détermination et cette confiance en elle, comme je l'envie.

- Est-ce que je peux te regarder faire ?

- Non pas la première création ! Ça sera ton cadeau de bienvenue et un cadeau c'est une surprise, donc ouste, tu peux partir. File manger !

Elle me met littéralement à la porte et devant moi Lila et Mana qui gloussent :

- Bon maintenant que cette prise d'otage s'est terminée vient, tu dois avoir faim, me lance Mana.

- Oui allons manger et te présenter aux autres.


Et voici la fin de ce nouveau chapitre, s'il t'a plu je serai ravie de lire ton commentaire. ^^

A dans une semaine.