Chapitre 7 : Regards de la contemplation
[POV Ariel]
Je passe la fin de journée détendue, cela fait plusieurs heures que le Moby Dick est parti.
Mes colocataires m'ont présenté toutes les chambres et les pièces de la résidence, y compris les secrètes.
C'est une villa faramineuse, elle est gigantesque ! Mais comme ils sont nombreux et ont participé à sa construction, ce n'est pas tant que ça, mais à mes yeux c'est énorme.
J'ai aussi découvert qu'il y avait dans la résidence deux grosses parties.
La résidence principale avec toutes les pièces pour : dormir, manger, s'entrainer et vaquer à ses occupations comme la salle de couture de Cléa.
Et les annexes réservées aux clients et les plaisirs charnels, composés entre autres de différentes salles à thème, selon l'expérience sexuel retenue.
Les salles au sein de la résidence, qui ont pour but le plaisir, c'était réservé que pour des clients de confiance et réguliers, j'avais entendu que Benn Beckman en faisait partie. Et toutes les femmes ici avaient passé au moins une nuit avec lui, toutes m'ont fait des éloges et tenu le même discours : il est aussi doux qu'attentionné, qu'intense et passionné. Sacré mélange, mais qui lui correspond bien je trouve par son côté calme et protecteur qu'il dégage. Puis quand on sait qu'il aime les femmes, cela n'a rien d'étonnant.
Enfin, j'ai vu les annexes, elles ont toutes une salle d'accueil avec des vitres sans tain, c'est ce qui leur permettaient de savoir si déjà physiquement la personne leur plaisait pour poursuivre ou la congédier.
On m'avait montré tous les boutons d'alarme de sécurité en cas de pépin, en plus des gardes du corps, c'était très sécurisant cet endroit :
- Vous avez vraiment pensé à tout, fis-je songeuse.
- Il faut bien et nos clients les plus réguliers ont parfaitement compris que c'était l'assurance d'un plaisir bien plus intéressant que juste prendre un coup. Ici nos clientes et clients expriment leurs fantasmes, on ne les juge pas, on aime quand ils sont créatifs mêmes, et il est très rare qu'on refuse catégoriquement, souvent on est d'accord ou on adapte, après échange avec la personne, évidemment, m'expliqua Lila. Ainsi tout le monde est content, on prend notre pied et nos clients aussi.
- Je vois…
- Ariel dis-moi, est ce que je me trompe si je te dis, que tu ne sembles ni dégoûtée, ni effrayée par notre univers qu'est la luxure. Je dirais même que ça t'attire, mais que tu te réprimes.
- Mon aura je suppose.
- Oui, me confirma simplement Lila.
Je me frottai le bras doucement, ne sachant où me mettre.
Lila posa doucement une main sur mon bras :
- Tu n'as pas à te sentir gênée, c'est normal d'avoir une libido, des envies, des désirs, des fantasmes, me dit-elle doucement.
- Ça m'a toujours attiré, mais… j'ai… j'ai peur…, soufflai-je à peine audiblement.
- De quoi ?
- Qu'on m'agresse, qu'on abuse de moi… qu'on me traite de… enfin… tu sais…
- C'est un comportement qui devrait être proscrit, on a tous le droit d'aimer le sexe ou non, comme quand on aime un livre plutôt qu'un autre. Ariel si tu veux tenter l'expérience rien ne te l'interdit.
- Je me sens mal…
- Tu n'as pas à l'être, tu as le droit d'être épanouie sexuellement, de tester des choses, d'apprendre à connaitre ton corps et tes envies, bien au contraire.
- Oui mais je…
Je me détourne incapable de finir ma phrase :
- Ariel as-tu peur de ressembler à ton géniteur ou de subir ce qu'a vécu ta mère ? Me demanda doucement Lila.
Je me mordis les lèvres, serrant mon avant-bras droit de ma main gauche, en hochant faiblement la tête :
- Ariel, tu es Ariel, tu n'es ni cet homme, ni cette femme, ce qui s'est passé, tes origines sont malheureuses. Mais tu n'as pas à porter le fardeau d'être là. Certes ta mère t'a abandonné mais… elle ne t'a pas tué, car peut-être qu'elle savait au fond d'elle que tu étais innocente, vierge de tout crime, toi petit bébé. Et que même si elle a pensé à mettre fin à ta vie, elle ne l'a pas fait, par remord, par peur ou peut-être aussi parce qu'elle voulait te donner une chance de vivre une belle vie. Voit l'abandon de ta mère comme le plus bel acte d'amour qu'elle a pu te donner, celui de ne pas se venger de toi, celui de te permettre de vivre une vie meilleure.
Les mots de Lila me touchent, plus que ce que je ne pensais, mes larmes coulent sans retenus :
- Ariel ce viol ne te définit pas, c'est une partie de ton histoire, mais ce n'est pas ça qui doit te définir. Tu es douce, gentille, très polie, avec une immense bonté, tu as le droit d'accéder au bonheur. Tu as le droit. Alors cesse de t'opprimer que ce soit sur ta vie intime ou pour tout le reste. Fait ce qu'il te plait, on n'a qu'une vie, après c'est fini. Profite de ta vie.
Je m'effondre en larmes, dans les bras de Lila.
Je crois que je commençai à comprendre pourquoi je me suis réincarnée ici, pour entendre ces mots qu'on ne m'a jamais dit, mais que secrètement je voulais entendre, je voulais qu'on me les dise.
- Chut… tout va bien, murmura Lila, pleure ma chérie, pleure, laisse-toi aller, tu as le droit de lâcher prise.
Je pleure comme je me suis rarement autorisée à pleurer, Lila me dit des mots gentils et réconfortant, pendant ce qui me semble être un long moment dans ses bras, avant d'enfin retrouver mon calme :
- Merci Lila, tes mots… m'ont tellement fait du bien. Je crois que c'est la première fois… que j'entrevois ma place dans cet Univers.
- Tu as ta place, on peut te la tendre, te la donner, mais c'est à toi de la prendre et je t'invite à le faire, me sourit Lila.
- Merci.
- Ça va aller ? Tu veux que je te raccompagne jusqu'à ta chambre ?
- Non, ça ira, je crois que j'ai plutôt besoin d'être seule, pour réfléchir. En tout cas merci.
- Je t'en prie Ariel.
- Bonne nuit Lila.
Je serrai affectueusement ses mains, avant de me séparer d'elle pour retourner vers ma chambre, plus légère et en paix. Je ne sais pas si c'est que dû au fait d'avoir écouté son discours ou si elle a usé d'un peu de haki, mais une chose est sûre, si c'est le cas, ce n'était pas avec de mauvaises intentions.
Et surtout une détermination nouvelle avait éclot au fond de moi, je voulais prendre cette place dans ce vaste monde, une place que je n'avais pas osé prendre dans mon monde originel. Alors si j'avais eu une deuxième chance, je devais la saisir.
En rentrant dans ma chambre une chose que j'avais réalisé, sans vraiment le réaliser me frappa quand je vis mon reflet dans le miroir de ma chambre : mon corps.
Il avait changé drastiquement, mon corps à l'origine n'était pas sous cette apparence.
Et c'était justement une bonne chose, j'avais perdu les traces de mes stigmates et surtout, je n'avais ni les traits de mon géniteur, ni ceux de ma mère.
Ça me frappa, j'avais été dépossédé de mes traits, mais d'un autre côté une question terrible me hantait depuis longtemps : ressemblai-je plus à ma mère ou à son bourreau ?
Et cette dernière éventualité me dégoûtait, ne pas savoir me rendait dingue. Même si j'étais quasi sûre que ma grande taille venait de cette pourriture qu'est mon géniteur….
Mais là… ce nouveau corps était une bénédiction, je ne vivais plus avec le poids de cette terrible question, comme si cette réincarnation m'autorisait à être Ariel et non le fruit d'un viol, un monstre ou un déchet. J'avais le droit d'être juste moi.
Je contemplai mon reflet, caressant les traits de mon visage, mon nouveau visage :
- Dire que j'ai paniqué le premier jour…. Oh… merci Lila tu m'as ouvert les yeux… même sur ça….
Je vis la lune briller, elle m'attirait, je sortis sur mon balcon et sur le côté un escalier qui descendait jusqu'à la mer. C'est vrai que lors de ma visite on m'a dit que cette partie-là c'était une mer privée qui appartenait à la résidence et qu'aucun navire ne pouvait y accoster sous peine de couler. A priori il y avait beaucoup de rochers le long de cette côte qui la rendait très dangereuse. Ainsi je n'avais pas à m'inquiéter d'être dérangée, tant mieux.
La vue est si belle, l'eau est noire, mais il y a des éclats brillants, reflets des étoiles et de la lune. C'est si beau et relaxant.
Le vent était tiède, la brise et les odeurs de la mer m'apaisaient.
Je me mordis les lèvres avant d'avancer vers l'escalier et de descendre.
Une fois sur le sable, je défis mes escarpins et je m'avançai vers la mer, la contemplant sous le clair de la lune, cette vision me détendit, je fermai les yeux pour écouter mon environnement.
Le bruit des vagues, de la brise, les odeurs de fleurs et de sel marin mêlé, la sensation de mes cheveux qui volaient aux vents. Je me mis à tourner sur moi-même, je me sentais si bien à cet instant, je me sentais libre, si libre…
Je me stoppe et j'ouvris d'un coup les yeux :
- Il y a quelqu'un ?
Je regardai autour de moi, mais il faisait si sombre, cependant j'avais l'impression bizarre qu'on m'observait, je recule et je grimpe l'escalier à toute vitesse, avant de rentrer dans ma chambre, de verrouiller la porte et de tirer les rideaux.
Je contemple ma fenêtre pendant de longues minutes, mais rien ne se passe, j'aurais rêvé ? J'entrouvre doucement le rideau et je ne vois rien…
Je pose ma tête contre un carreau de ma fenêtre avant de soupirer :
- Trop d'émotions, j'en viens à imaginer des trucs.
Je secoue la tête, je ferme les rideaux et je me déshabille pour revêtir mon pyjama et me glisser dans les draps en satin. Ma tête est lourde, faut que je me repose, j'en ai besoin et je m'endors immédiatement.
[POV ?]
Je me baladai sur la crique lorsque je vis au loin quelqu'un, je m'approchai, curieux et en silence.
Et là une femme magnifique se dressa.
A la lueur du clair de lune je pouvais distinguer la peau pâle et blanche de mon inconnue, une peau qui semblait appeler les caresses et qu'on la cajole.
Et je n'étais pas en reste, car malgré l'obscurité je pouvais discerner des éclats roux de la chevelure de cette femme qui virevoltaient dans le vent. Elle paraissait si soyeuse, j'avais envie de toucher cette chevelure, de glisser mes doigts dedans.
Et puis cette silhouette qui était parfaitement mise en valeur dans cette robe, qui épousait à la perfection les formes de sa détentrice. Cette femme avait une grâce et une douceur naturelle, si… pure…. Je désirai cette femme, cette beauté au clair de lune.
Je fixai avec intensité cette demoiselle. Elle ne me disait rien, est-elle arrivée il y a peu ?
- Il y a quelqu'un ?
Je me cache avant que son regard n'aille sur ma direction, je l'entends partir avec un pas paniqué. Merde ! Je ne voulais pas l'effrayer.
J'attends quelques instants, avant de monter discrètement sur son balcon. Bien que les rideaux soient dressés, on devine avec la lumière de sa chambre qu'elle est derrière, elle ne bouge pas. Elle semble attendre, moi je reste sur le côté, et là j'entends qu'elle soupire et dire à elle-même : qu'elle s'était faite des idées. Oh non ma chère vous aviez vu juste, souris-je.
Je me plaque bien contre un mur, elle ne me voit pas quand elle entrouvre un peu les rideaux pour voir s'il y avait quelqu'un et se rassurer. Je l'entends s'éloigner.
Puis le silence. Dommage, mais… je reviendrai demain… cette petite me plait bien physiquement, je partis et laissai cette belle inconnue dormir.
A demain ma chère demoiselle.
[POV Ariel]
Hum… la lumière perça doucement les rideaux. Je m'étirai, j'ai bien dormi. Je me lève déterminée à me préparer, je me douche rapidement, puis je mets la robe de Cléa et j'ouvre mon balcon.
Rien… bon ça ne me surprend pas non plus, je ne me suis pas fait kidnapper ou je ne sais quoi.
J'étais fatiguée et je me suis faite peur toute seule. Je respire un bon coup et je descends sereine sur la plage et je profite du spectacle de l'eau scintillante sous le soleil pendant quelques minutes.
J'étais revigorée, enfin pas complètement mon ventre proteste et crie famine.
Je remonte, avant de sortir de ma chambre pour aller déjeuner.
[POV ?]
Je la vis de loin dans sa robe bleu électrique et à la lumière vive, elle est encore plus belle.
Déjà qu'à la lumière de la lune elle était éblouissante, mais là… je pouvais discerner avec netteté les traits de son visage et chacune de ses courbes. Et à cet instant j'avais une envie furieuse de la faire mienne, c'est bien la première fois que j'ai autant de désir ou ça fait longtemps que je n'ai plus regardé une femme… ou peut-être les deux….
Hum… va falloir que je me renseigne sur qui elle est.
[POV Ariel]
Je finis de petit-déjeuner.
Je me décidai de faire un tour en cuisine pour cuisiner un peu. J'ai bien envie de faire deux cakes sucrés et je me lance dans ma préparation.
Et plus d'une heure après mes délicieux cakes sont terminés et fumant.
- J'espère qu'ils aimeront, fredonnai-je.
- Bonjour Ariel, il y a quelqu'un qui veut te voir, fit Lila en entrant dans la cuisine.
- Bonjour Lila, qui ça ? Quelqu'un de Barbe Blanche ?
- Non soit tranquille, aucun de ses hommes n'est resté ici. Alors, il n'a pas voulu se présenter, mais il a dit t'avoir vu cette nuit sur la plage et qu'il voulait voir si son enchanteresse voulait passer du temps avec lui, pour reprendre ses termes.
- Quoi ?!
Alors je n'avais pas rêvé !
Je déglutis. Bon on se calme, il n'est pas non plus rentré dans ma chambre, il ne doit pas être foncièrement mauvais, n'est-ce pas ?
- Et que penses-tu de lui ?
- Physiquement ? Oh c'est un sacré beau mâle, charismatique et il a une tête à dominer, de très bon goût si on veut s'abandonner au plaisir, me dit-elle visiblement très ravie.
- D'accord… mais je veux dire ses intentions ? Fis-je gênée surtout qu'elle ne répondait pas à ma question.
- Hum… c'est difficile à dire, il a l'aura qu'ont beaucoup de pirates, donc bon je ne peux pas trop juger, si tu prends Shanks ou Benn Beckman, tu vois qu'ils ont commis des choses pas jolis. Pour autant avec nous ce sont des hommes hyper respectueux, de vrais amours et pourtant leurs auras ne sont pas les plus pures qui soit comme la tienne.
Oh je vois, c'est quelque chose que je n'avais pas bien percuté, mais effectivement l'aura est globale, même si je suppose qu'on peut discerner si la personne a de mauvaises intentions sur nous, ainsi que le reste de ses émotions. Hum vivement que je commence à m'entrainer sur l'utilisation du haki de l'observation :
- Donc c'est la même chose avec notre inconnu ?
- Oui, les pirates ne sont pas toujours tendres, mais ce qu'il faut plus voir c'est : s'ils ont envie de nous nuire et nous faire du mal. Et là ton monsieur il te désire ardemment vue l'aura enflammé qui l'entoure, il a dû penser à toi toute la nuit si tu veux mon avis, me dit-elle amusé en me faisant un clin d'œil.
Mon dieu ! Je pique un fard.
- Allez va le voir, qui sait peut-être que tu passeras un bon moment dans ses bras.
- Quoi ?! Mais… je ne le connais pas….
- Oh tu ne dis pas non, c'est que l'idée doit te tenter. Tu sais lui non plus ne te connais pas. De toute façon il faut lui donner une réponse, on ne peut pas le laisser en plan il t'attend. De plus, ne paniques pas, tu as les vitres sans tain. S'il ne t'inspire pas confiance ou qu'il ne te plait pas, alors que tu es derrière les vitres tu pourras avertir un des gardes et ils se chargeront de le prévenir et de le faire partir. Si tu hésites tu es libre de discuter avec lui ou non pour mieux juger. Et surtout, surtout n'oublie pas que tu es en sécurité ici. Allez vient.
Je me lave les mains et la suis, un peu mal à l'aise, je ne savais pas trop où me mettre :
- N'oublie pas qu'il te désire sans aucune attention de te faire du mal.
On entra dans une pièce, quand j'entre je vois un garde du corps qui fixe droit devant lui :
- Tu as ici Yann et sur les autres pans de mur tu as d'autres gardes. Si ton homme se montre agressif, ils interviendront, ils verront tout, mais n'entendront pas ta conversation, faut bien un peu d'intimité lors de l'échange. Ensuite un point qu'on n'a pas parlé, c'est la rémunération, on demande tous ici un tarif unique de 10 000 berrys de l'heure.
Ça me paraissait beaucoup, mais j'avais un peu de mal à me rendre compte, c'est leur monnaie après tout, pas celle que je connaissais :
- Je te le précise car il va certainement te demander combien de temps tu peux lui consacrer, c'est une somme qu'on impose pour s'assurer du sérieux et pas se retrouver pendant 10h avec la même personne, surtout s'il est mauvais au lit….
- Je n'aime pas trop l'idée de me faire rémunérer….
- Lui ça ne semble pas lui poser un problème, vue qu'il est venu ici. Dis-toi que c'est pour te protéger toi, mais aussi les autres, si tu n'imposes pas le tarif unique, ça peut se savoir très vite et bonjour les échanges houleux avec les clients après.
Ah vue sous cet angle effectivement ça peut être problématique et je n'avais pas très envie de leur causer du tort après tout ce qu'ils m'ont apporté. Et puis que ça me plaise ou non on ne va pas se mentir, j'ai aussi besoin d'argent, je suis sans rien :
- Tu sais… le côté rémunération m'embête vraiment un peu…
- Vois ça comme un bonus, ici c'est toi qui décides si tu veux oui ou non passer du temps avec cet homme, pas l'inverse. C'est comme quand tu fais un coup d'un soir, c'est juste pour le plaisir car vous l'avez décidé, ici c'est pareil, mais avec une rémunération en face. Surtout que tu es sans rien, ce n'est pas de l'argent sale où on te force à commettre un crime, de tuer quelqu'un ou que sais-je. On lie juste ici l'agréable et l'utile ou l'utile et l'agréable, je te laisse choisir.
C'est vrai que ce n'était pas de l'argent sale, enfin si un peu, en fait je n'en sais rien. Disons que je comprenais dans quel sens elle présentait les choses. On était sur un rapport consentit et non forcés et contraint par je ne sais quel chantage.
Je n'étais pas complètement à l'aise à l'idée de me faire rémunérer, mais j'y étais moins opposée. En fait tout aller se jouer si cet homme me traitait comme une pute… ou comme une femme avec des désirs et fantasmes. Et si j'étais dans le deuxième cas, je pense que je risquais d'oublier cet aspect-là plus facilement.
- Une dernière chose, si tu décides de passer du temps avec Monsieur, tu fais un signe à Yann de venir, il vous escortera dans une chambre…. Veux-tu que je reste avec toi ?
- Non ça devrait aller, répondis-je.
- Vraiment ? Comme tu veux dans ce cas, allez courage et fais-toi plaisir, je te promets il est canon, dit-elle en me faisant un clin d'œil.
Je la regarde s'éloigner pour me laisser seule, je m'approchai des vitres sans tain pour voir qui était mon inconnu.
Et mon cœur loupe un battement, mais qu'est-ce qu'il fout là ?
En même temps chronologiquement ce n'est pas incohérent non plus, enfin il me semble.
Donc, il me désire ? Lui ? Je peine à y croire.
J'ai envie de partir en courant, mais ça c'est la partie de moi qui ne veut pas assumer, ce qu'elle désire.
Au fond de moi, je veux écouter ce qu'il a dire, car… c'est un de ces hommes qui m'attiraient dans One Piece. Pour ça Oda il nous a gâté, il y a des bombasses pour ceux qui aiment les femmes et des hommes canons, musclés, virils avec pleins de personnalités diverses pour ceux qui préfèrent, comme moi, les hommes.
Qu'est-ce que je fais ?
J'avais de bonnes résolutions hier soir, mais devant la réalité, ce n'est pas si simple. J'étais partagée, en fait j'avais très envie de me laisser tenter… mais en même temps… ne faisais-je pas une bêtise ?
J'inspire un bon coup, allez, tout ira bien, de toute façon ça ne t'engage à rien de juste de lui parler et après j'aviserai, oui on va faire ça.
Je posai ma main sur la poignée, je savais que si je franchissais cette porte l'anonymat serait rompu. Mais je sais aussi qu'il y a quatre hommes planqués derrière les murs sans tain prêt à intervenir si ça dérape, c'est ce qui me pousse à y aller.
J'ouvre la porte et me confronte à la réalité.
Je vois cet homme qui m'attendait, assit devant une table, un sourire satisfait de me voir visiblement, ça me fait rougir. Je lui tourne un instant le dos pour fermer la porte, c'était bref mais je sentais son regard caressant parcourir mon dos, avant que je me retourne pour lui faire face. C'est donc ça qu'on ressent quand on vous désire ? Je suis partagée entre la honte que j'éprouve à cause de mon passé et mes origines, et la joie qui m'envahissait secrètement, je me sentais… heureuse de plaire, c'est la première fois que je ressens ça, c'était étrange, mais très agréable et déroutant aussi…
- Bonjour, j'ai cru comprendre que vous souhaitiez me voir, commençai-je maladroitement avant de m'assoir face à lui.
- En effet et vous voir de plus près ravis mes yeux, vous êtes magnifique Mademoiselle.
Je rougis vivement, ce n'était que quelques mots, mais j'étais tellement heureuse qu'un homme me dise que j'étais « magnifique », je n'étais pas habituée à de tels qualificatifs.
Mon dieu ! Je suis heureuse qu'on me trouve belle et non repoussante et en même temps je suis si embarrassée, aussi je réponds maladroitement :
- Merci. Avant… avant toute chose… je ne suis pas d'ici… on m'a recueilli et je suis logée ici… Ce que j'essaye de vous dire c'est que… je ne suis pas comme ces hommes ou femmes qui donnent du plaisir.
- Intéressant… pourtant vous êtes venu jusqu'à moi, alors que vous auriez pu demander que je parte sans vous rencontrer, alors pourquoi ?
- Je vous devais une réponse.
Son sourire s'étire, je ne peux m'empêcher de le trouver terriblement attirant, il se lève et d'une marche impérieuse se place derrière moi. Je vois ses deux bras prendre appuient sur la table, afin de m'encercler et m'empêcher toute fuite :
- Et quelle est votre réponse ? Me souffle-t-il dans le creux de mon oreille.
Je rougis vivement, là je commence à avoir chaud, car un délicieux frisson caressant me parcourt au son de sa voix si proche de moi :
- Je pensais que vous… développeriez ce que vous attendiez de moi, bégayai-je.
- Oh ce que j'attends de vous, c'est que vous dites oui pour passer les prochains jours dans mes bras…. Mais je crois que le sens de votre question c'était plus ce que je vous réserve.
Sa voix est grave, soyeuse et autoritaire à la fois, mais aussi très amusée de ma timidité et gêne, je le sens :
- Alors, vue votre personnalité et la mienne j'ai l'impression que nous allons possiblement très bien nous entendre. Je suis du genre à diriger, susurre-t-il dans mon oreille, je m'imagine vous attacher et à vous faire craquer de la plus délicieuse des manières. Je veux enflammer vos sens, vous faire vibrer par la passion dévorante qui me consume, je veux vous faire mienne.
Je déglutis, il était penché au-dessus de moi, à me dire tout ça de sa voix basse et torride, je pouvais aussi sentir la chaleur de son corps émaner de lui.
Mon entrejambe se manifesta et avait très envie aussi que je réponde favorablement à ses requêtes et je dois dire que ma tête aussi :
- Alors êtes-vous tentée ? Demanda t'il en se rapprochant un peu plus à moi sans pour autant me toucher.
- Heu… savez-vous que… c'est 10 000 berrys de l'heure ?
Je butai sur les mots, ça me mettait mal à l'aise cette partie, mais fallait que je l'évoque :
- Oh si ce n'est que ça, j'ai de quoi passer chaque heure de la semaine à venir, à vos côtés.
Il s'éloigne de moi et contourne la table, avant de ramasser quelque chose au sol. Et là il pose sur la table une valise remplit de liasse, il n'est pas sérieux ?!
- Bien évidemment il n'y aura pas que du sexe, j'espère bien discuter avec vous et profiter de votre présence.
Je vois….
- Levez-vous, m'ordonna t'il.
- Pourquoi ? Demandai-je perplexe.
- Levez-vous, répéta t'il.
Je le regardai confuse et je me lève, d'un pas lent et toujours aussi impérieux il se plante devant moi et il prend entre ses doigts une mèche de mes cheveux pour jouer avec.
Je recule et lui retire mes cheveux de sa main :
- Je ne vous ai pas autorisé à me toucher.
- Ah vous savez dire non, voilà qui me plait, dit-il un large sourire aux lèvres.
Il retourne s'asseoir et je fais de même, je viens de comprendre il me teste pour savoir si je sais dire non, si je m'impose :
- Voilà qui est rassurant, depuis tout à l'heure vous vous laissiez un peu trop faire, ça m'inquiétait, surtout que vous avez esquivé ma question. Êtes-vous tentée ?
J'hésite à vrai dire, je suis terriblement partagée entre mes envies… et mes hontes :
- Ou peut-être que je devrais faire différemment. Que détestez-vous dans un rapport sexuel ?
- La douleur…, soufflai-je, je… je n'aime pas… souffrir.
Je le vois se pencher vers moi et de me souffler au creux de mon oreille :
- Les seuls coups que je vous donnerai seront des coups de reins et je vous promets qu'ils seront délicieux.
Il s'éloigne ensuite, se calant contre le dossier de sa chaise en souriant, pendant que moi je virai au rouge coquelicot :
- Autre chose ? Me demanda t'il en croisant ses bras de manière sexy.
- Je n'aime pas les insultes… le vocabulaire cru… l'humiliation, bégayai-je.
- Je n'en suis pas surpris, vue la personnalité que vous avez, mais cela ne me pose aucun problème. Autre chose ?
- Non, enfin… je ne crois pas, répondis-je d'une petite voix.
- C'est dangereux de votre part de montrer votre faiblesse qu'est votre timidité. Parce que cette faiblesse chez vous est une adorable qualité à mes yeux, c'est fort charmant. Et ça me donne envie que d'une chose…
Il se lève et me contourne de nouveau avant de se pencher vers mon oreille gauche :
- J'ai beau vous regarder, je veux vous soumettre au plaisir et vous cajoler comme ce n'est pas permit. Alors je vous repose la question….
Il pose sa main droite sur ma gorge et glisse de manière sensuelle ses doigts sur mon cou, avant de se saisir de mon menton et de l'incliner pour que mon regard capte le sien :
- Êtes-vous tentée ?
- Je…
J'avais envie de dire oui, mais je craignais de faire une bêtise, j'étais si inexpérimentée :
- J'ai… j'ai peur de pas… savoir m'y prendre, avouai-je.
Il sourit amusé :
- Tant mieux, c'est mon rôle ça, le vôtre ça sera de vous laisser aller. Alors ?
Il attendit patiemment que je réponde, enfin presque, je sentis ses doigts taquiner la peau de mon cou, comme s'il voulait me tenter à céder à ses avances. Et j'avais très envie de céder à vrai dire, ses caresses me donnaient même un petit avant-goût très convainquant…
Je fermai les yeux un instant, mes hontes me retenaient… mais le fait de me sentir si désirable aux yeux d'un homme, le fait d'apprécier ses caresses encore bien innocentes… j'avais de plus en plus envie de céder.
Je repense aux mots de Lila, cela me donne le courage, de rouvrir les yeux et de répondre :
- Oui, soufflai-je.
- En êtes-vous bien certaine ?
Alors les paris peuvent être lancés. A votre avis qui est l'homme qui désire ardemment notre Ariel ? C'est bien un homme de One Piece, ce n'est pas un OC. Alors des propositions ?
