WARNING :

Le début de chapitre est à caractère sexuel, mais beaucoup plus soft.


Chapitre 9 : Sable émouvant

[POV Ariel]

Crocodile me détache enfin, j'en profite pour prendre son visage entre mes mains, mais il grimace :

- Qu'y a-t-il ? Ai-je fait quelque chose de mal ? Demandai-je.

- Je n'aime pas qu'on me touche le visage.

- Ah bon…, fis-je surprise.

Je retire mes mains, penaude :

- Je suis désolée, je ne voulais pas te mettre mal à l'aise. Puis-je te demander pourquoi ? Si ce n'est pas indiscret.

Il me dévisage, l'air rembrunit :

- Tu n'es pas obligé de me répondre. Est-ce qu'il y a d'autres endroits que tu ne veux pas que je touche ?

- Pourquoi tu tenais tant à toucher mon visage ?

Sa question me surprend et je rougis de devoir lui répondre :

- Eh bien… tu… tu es…, bégayai-je.

- Je suis quoi ?

- Tu… tu es bel-homme….

A cet instant Crocodile me dévisage avec un air visiblement surpris de ma réponse :

- Je voulais simplement… contempler le visage… de mon amant… et puis… le caresser… comme tu l'as fait avec moi….

Il me regarde sans rien dire, cela me met mal à l'aise :

- Tu ne me crois pas ? C'est ça ? Je suis vraiment désolée, je ne pensais pas à mal ! Paniquai-je ne sachant quoi dire ou faire.

Je me redresse, avant de me lever penaude, je ne comprenais pas ce que j'avais mal fait.

- Ma cicatrice… ne te rebute pas ?

Je m'arrête avant de me retourner vers lui.

Quoi ? Comment un homme qui est décrit comme ayant une haute estime de lui peut complexer sur ça ?

Je me rapproche de lui et lui prend sa main droite et prend le risque de poser ma seconde main sur sa joue droite avant de le regarder dans les yeux :

- Je ne connais pas l'histoire de ta cicatrice c'est vrai. Peut-être te fait-elle encore mal. En tout cas à mes yeux elle te donne du charme, beaucoup même… ça te donne un côté plus… viril. J'aime bien pour ma part. Les gens ne sont pas toujours tendres, peut-être que tu as été moqué, humilié et peut-être même provoqué du dégoût. Mais pas chez moi et je pense sincèrement que beaucoup d'autres personnes penseront comme moi. Tu as des traits fins, anguleux, très masculins et une belle peau aussi, on sent que tu prends soin de toi. Cette cicatrice ne gâche rien, au contraire elle…

- Tais-toi…, dit-il d'une voix sombre.

Il ne me croit pas ? Je me tais, je fais tout mal ce n'est pas possible :

- Pardon…, soufflai-je.

- Pourquoi tu t'excuses ? Me demande t'il surpris.

- Tu m'as dit de me taire… tu ne sembles pas me croire…. J'en déduis que tu dois croire que je me moque de toi….

Je pousse un cri de surprise, il me tire à lui avant de me prendre dans ses bras :

- C'est moi qui suis stupide, je n'ai jamais entendu de femme me dire que mon visage leur plaisait, c'est ça qui m'a déconcerté et surpris. Ce qu'on peut me dire de moi je m'en fiche, je m'aime bien tel que je suis, j'ai un sacré égo, je dois l'admettre, déclare-t-il avec un léger rire. Alors comment te dire qu'entendre une magnifique demoiselle me dire tous ces beaux compliments ça m'a fait particulièrement plaisir, me dit-il en relevant mon visage vers lui.

Il est sincère, mais dans ce cas il y a quelque chose que je ne comprends pas :

- Mais… dans ce cas… pourquoi m'avoir demandé de me taire ? Demandai-je complètement perdue.

- Hum… parce que si tu me disais encore un seul compliment, je me serais jeté sur toi, me répondit-il en caressant mes lèvres de son pouce.

Oh bon sang ! C'était tout l'inverse, son regard est empreint de désir pour moi, il n'y a aucune colère :

- Donc je n'accepte pas tes excuses, pardonne-moi de t'avoir induite en erreur… Même si tu étais absolument adorable et mignonne quand tu as cru me blesser…. Hum… je me demande juste… comment je vais de nouveau te faire trembler de plaisir, dit-il avec un large sourire et une voix beaucoup trop torride.

Je rougis, il serre légèrement mon visage entre ses doigts avant de se pencher pour m'embrasser de manière possessive.

Je ferme les yeux et me laisse faire pendant qu'il mène la danse dans ce ballet. Je n'oppose aucune résistance quand il resserre ses bras autour de moi.

Je me tends, je sens de délicieuses caresses sur tout mon corps j'entrouvre les yeux, je suis entourée de sable fin et doux qui virevolte autour de moi pour taquiner ma peau. Je gémis de plaisir, Crocodile ne me lâche plus, au contraire il renforce son emprise sur moi :

- Ne pense même pas à t'échapper au plaisir que je vais te donner, susurre-t-il de sa voix chaude contre mon oreille.

- Je suis toute à toi…, haletai-je.

- Ne dis pas ça… où je vais n'avoir aucune retenue…

- Mais… peut-être que je veux que tu n'en aies aucune et que tu me rendes folles de plaisir et de désir…

En m'entendant, Crocodile n'eut aucune retenu, il capture mes lèvres dans les siennes et m'allonge à toute hâte.

Je me tends et gémis de plaisir en sentant une vague de sable doux dévaler mon corps. J'étais partiellement ensevelis.

Mes pieds étaient sous une épaisse couche de sable fin et chaud, pareil pour mes mains et le haut de mes bras, clairement il veut m'immobiliser.

Je vois des volutes de sable tournoyer autour de la pointe de mes seins et effleurer mon corps, m'arrachant des cris de plaisirs étouffés par notre baiser.

Je bascule ma tête en arrière et crie à gorge déployée quand il me pénètre, ses lèvres embrassent ma gorge avec possessivité, ce qui dénote avec ses coups de reins qui sont très lents et doux. Il veut que je le sente aller en moi, il sait comment s'y prendre pour me rendre folle.

Et dans le même temps, Crocodile passe sa main dans mes cheveux les laissant glisser et couler entre ses doigts. Hum… sentir ses doigts… j'adorai ça, il doit le remarquer que j'apprécie, il s'attarde sur mes cheveux, passant et repassant ses doigts, ça me fait chavirer et vibrer de bonheur.

Je pousse un cri de surprise quand il me soulève, le sable sur moi glisse pour tomber au sol et ce contact caressant m'électrise. Puis je me sens être plaquée au mur, Crocodile me tient mes poignets d'une main qu'il plaque au-dessus de ma tête, avant de reprendre possession de mes lèvres.

J'enserre sa taille de mes jambes, j'ondule mon bassin pour l'accompagner dans ses mouvements du mieux que je peux.

Je gémis en sentant un contact particulièrement froid autour de mes poignets, je lève les yeux et je vois qu'il a ramené son crochet avec son pouvoir, afin de me bloquer mes mains.

Comment fait-il ? Ses pouvoirs devraient être annulé non ?

Je ne suis pas certaine, mais j'ai l'impression que le sable qui m'entoure absorbe le peu de sueur qui émane de mon corps. Mais je ne comprends pas, mon entrejambe est trempée et on ne peut pas dire que je ne sois pas en contact direct avec Crocodile.

Honnêtement je ne connais pas son fruit du démon dans les détails, juste les grandes lignes, peut-être qu'il y a une propriété que j'ignore. Et je n'ai pas envie de réfléchir, ses mains s'activent sur ma peau sur mon dos. Je me cambre sous ses doigts et me colle contre son torse brûlant.

Il me contemple avec un regard tellement enflammé, je me sens toute chose et si désirée.

Il ne lâche pas mes lèvres et je n'ai aucune envie de les lâcher.

Crocodile colle son front contre le mien, on est vraiment l'un contre l'autre. J'ai si chaud !

Crocodile met fin à notre baiser, afin de parsemer mon corps de ses lèvres possessives, il démarre avec mon oreille gauche, avant de descendre sur ma mâchoire.

J'halète, incapable de parler, j'ai le souffle court entre notre précédent baiser et ses vas et vient endiablés.

Je gémis en sentant sa bouche dévaler mon cou avant de s'attarder sur mon épaule qu'il trouve à son goût. J'ai droit à tout, ses lèvres qui l'effleurent, des baisers appuyés, ses respirations qui lèchent ma peau ou encore son souffle chaud.

Je n'en peux plus il met tous mes sens en alerte, je vais devenir dingue.

Je gesticule et je frémis en sentant que l'intérieur de mes bras est sollicité par le bout de ses doigts. Je suis sensible à ce niveau-là, alors ma réaction ne passe pas inaperçu auprès de Crocodile. Ce sadique s'amuse à faire des allers-retours sur mes avant-bras :

- Pitié…, suppliai-je à voix basse.

- Nan…, retorqua t-il en souriant amusé de me voir dans tous mes états.

Je sens que du sable fin et terriblement doux dévale de nouveau mon corps :

- Pitié…, chuchotai-je.

- Nan ma jolie, je vais te rendre folle de plaisir et de désir comme tu le voulais, je ne compte pas te frustrer, murmure-t-il avec un sourire que je devinais sadique.

Cet homme… est vraiment… délicieusement dangereux !

Je repose mon front contre son épaule, Crocodile en profite pour accéder à ma nuque et la masser tendrement et de façon très appuyée.

Je lâche un hoquet de surprise en sentant l'effleurement du sable sur la peau de mon dos, ce qui me pousse à me coller plus contre son torse, afin de fuir ce sable taquin.

Il m'embrasse de nouveau avec ardeur, sa main gauche qui était sous mes jambes pour me porter s'invita avec sa jumelle pour caresser mon dos :

- Quel plaisir d'avoir une partenaire si sensible…, susurre-t-il avant de reprendre notre baiser.

Je rougis un peu plus sous ses caresses légères qui dénotent tellement de ses coups de rein, mais c'est justement le fait de souffler le chaud et le froid qui est terriblement bon.

Je brise notre baiser :

- Crocodile… je… je… me sens… venir…, m'écriai-je.

Pour toute réponse il me donne un coup de rein particulièrement bien placé et il m'enserre avec force dans un grognement sonore avant qu'on ne jouisse ensemble.

Je n'en peux plus, je m'effondre contre son épaule avant de me sentir happée par Morphée…

[POV Crocodile]

Oh bon sang… je n'avais rien vécu d'aussi bon et de tel depuis… belle lurette.

C'est dingue… j'inspire la crainte chez beaucoup de monde, y compris chez les femmes, mais elle… pas du tout, c'est tout le contraire. Dire que c'est la première à me dire qu'elle me trouve bel-homme… Elle était sincère et c'est justement cette attitude qui a rendu nos échanges si plaisants.

Hum elle s'est évanouit, il faut dire que je ne l'ai pas franchement ménagé surtout pour sa première fois, en même temps qui ne mettrait pas les bouchées doubles ? Pensai-je en souriant.

J'écarte mon crochet de ses mains, ses bras tombent mollement le long de son corps. Je la porte telle une princesse, elle n'est pas bien lourde, mais ça me plait d'avoir cette petite femme dans mes bras. Je la dépose délicatement sur notre lit avant de m'allonger à ses côtés.

Je prends une mèche rousse et la respire tout en la contemplant.

Ariel… comme tu es belle… franchement j'ai du mal à croire que personne ne l'ait courtisé… Mais quand elle m'a avoué que personne ne s'était intéressée à elle, j'avais entendu et vue toute sa peine et tristesse dans ces quelques mots d'aveux, cela m'avait touché. Même si c'est surprenant qu'elle n'ait capté l'attention d'aucun homme.

Je laisse mes doigts cavaler la peau douce de son visage, écartant par la même occasion ses mèches pour les dégager de sa peau blanche et laiteuse.

Je dessine ses lèvres devenues plus rouges par nos baisers… hum… c'est un pousse-au-crime… j'ai de nouveau envie de les embrasser….

Je me relève et je décide de préparer un bain dans la salle de bain adjacente à notre chambre. C'est bien la baignoire est spacieuse et grande, à mon avis ce n'est pas grand que pour prendre un bon bain. Enfin ce sera parfait.

J'ouvre les vannes pour que l'eau coule et remplisse notre baignoire.

Mon regard s'attarde sur plein de petits pots avec des sels de bains. Il y a tellement de choix de parfums… je me demande quel genre de senteur elle aime…

Hum… elle est délicate comme ce n'est pas permit et elle m'inspire la douceur.

Tient ça sent la rose, mais pas la rose classique, il y a des notes vertes, c'est plus sophistiqué, plus élégant aussi… je vais mettre ça. Cela colle parfaitement à ma petite Ariel.

Je jette le sel de bain dans l'eau avant de retourner dans notre lit. Je m'allonge à ses côtés, me collant à son dos avant de la prendre contre moi. Je dépose des baisers tendres sur la peau de son cou. Elle gesticule faiblement et pousse de doux gémissements.

Sort-elle de sa somnolence ? Oui, sa respiration s'intensifie, je la tourne légèrement vers moi, avant de voir ses jolis yeux s'ouvrir :

- Comment te sens-tu ?

- Bien…

Me dit-elle avec un sourire fatigué, certes, mais bien présent :

- Surtout si je suis réveillée par des caresses et des baisers…

- J'en prends bonne note.

Je lui dis ces mots au creux de son oreille, elle rougit c'est juste irrésistible !

Tout comme embrasser cette magnifique gorge qu'elle m'offre, elle s'offre même complètement dans mes bras, elle ne m'oppose aucune résistance, elle s'abandonne pleinement à moi.

Même quand je glisse mes doigts vers son intimité et que je commence à la taquiner, sa réaction ne se fait pas attendre, elle rougit et se tortille, mais ne me repousse pas.

Alors je continue et je prends sa petite main dans la mienne pour entrelacer nos doigts avant de l'embrasser tendrement.

Je l'enserre contre moi, pour lui donner encore quelques baisers, avant de m'arrêter.

Je la prends dans mes bras avant de la soulever et je la porte jusqu'au bain, rentrant avec elle dans l'eau.

- Je n'ai pas fait trop chaud, est-ce que cela te convient ? Demandai-je en la déposant.

- C'est parfait, merci à toi.

Je me colle à elle, me plaçant derrière elle et j'en profite pour masser sa nuque tout en déposant un énième baiser dans son cou.

[POV Ariel]

Il doit vraiment se sentir en sécurité pour plonger dans l'eau, élément annulant ses pouvoirs, avec moi.

J'aime beaucoup l'homme attentionné qu'il cache sous ses airs méprisants et cruels. Je suis contente de voir chez lui un autre aspect plus humain, bien loin de ce qu'on connait dans le manga en tout cas. Cela m'interroge vraiment sur son passé…, mais je ne pose aucune question, cela n'a pas sa place et puis je veux qu'on soit plus complice pour ça, je me trouverai indélicate autrement. Surtout que je suis convaincue que si je pose mes questions maintenant il va se renfermer et devenir plus froid et distant, alors je ne demande rien.

On passe une bonne heure dans ce bain à se prélasser, se caresser, se taquiner et même à batailler joyeusement dans l'eau, bon il est tellement plus fort que moi que même si je gagne, sa vengeance est toujours victorieuse.

Quelle tristesse de quitter ce bain, mais bon il faut bien en sortir et se rhabiller.

- Ariel…

- Oui ? Demandai-je en finissant de remettre ma robe.

Je fixe Crocodile :

- J'aimerai passer le reste de la journée avec toi.

Ah… j'étais justement en train de songer à aller faire des achats en ville.

- Ah… je…

- Quel est le problème ma beauté ?

Je rougis à ce surnom, surtout qu'il le dit tendrement et pas de manière vulgaire :

- Et bien… heu pour faire simple je suis arrivée ici il y a peu, j'ai fait naufrage et… je n'ai pas vraiment d'affaires… je pensais faire quelques achats….

- Oh mais si ça n'est que ça… sauf si ça te dérange, je veux bien faire du shopping avec toi.

- Ah… ah bon ? Fis-je surprise.

- Veux-tu être seule ou que je t'accompagne ?

- Mais… tu ne vas pas t'ennuyer ?

- Que tu es pénible à esquiver mes questions, rit-il doucement.

- Je ne sais pas….

Il me coince contre un mur, posant sa main droite et son crochet près de mon visage pour m'empêcher toute fuite. Puis il se penche vers moi :

- Moi je pense plutôt que tu sais, mais que tu ne veux pas assumer. Assume tes choix ma belle, tu peux refuser, je ne t'en voudrais aucunement. Alors puisqu'il te faut un exemple je vais te dire pourquoi je veux t'accompagner. Parce que te voir faire des essayages me plait d'avance quand je vois la belle robe que tu portes. J'ai juste hâte de te voir dans une toilette différente. Et puis qui sait je pourrais te conseiller…, me glisse-t-il dans mon oreille.

Je rougis vivement en entendant ses attentes et ça ne m'étonne pas tant que ça. Mais il y a une sacrée différence entre se douter et entendre carrément les attentions de Crocodile.

- D'accord, mais tu n'entres pas dans la cabine d'essayage et tu ne tentes rien en public.

Un large sourire barre son visage :

- Ah, j'aime quand tu t'affirmes et que tu imposes des choses, ça te rend encore plus sexy.

Je rougis de plus belle :

- Pourtant… tu… disais tout à l'heure… que je devais me laisser faire…, bégayai-je.

- Hum… t'ai-je seulement interdit de me soumettre tes envies et tes désirs ? Demande t'il en prenant entre ses doigts mon menton.

Euh… non ce n'est pas faux… mais ce n'était pas évident non plus !

- Oh… je vois, j'aurais dû être plus explicite. Tu es autorisée à me faire part de tes envies, cela me plairait de les assouvir. Surtout que… j'ai comme la délicieuse impression que tu en caches, dit-il en se plaquant contre moi avant de poser sa main sur ma hanche pour la taquiner.

Grillée ! Une idée m'a bien traversé l'esprit et je suis complètement folle.

Je sens le contact froid de son crochet sous mon menton, qu'il redresse et je déglutis en voyant son regard brûlant qu'il pose sur moi :

- Quitte à passer l'après-midi ensemble, autant déjeuner ensemble, je t'invite, il faut bien reprendre de l'énergie.

Je comprends surtout que reprendre de l'énergie ce n'est pas que pour le shopping, mais pour une toute autre activité. Et vue le sourire qu'il affiche en disant ça il pense à après les boutiques.

Il s'écarte de moi et je frisonne de froid. Cela me fait réaliser que sa chaleur me manque.

Il me propose son bras, je glisse le mien dans le sien en rougissant de plus belle.

Nous sortons enfin, Yann est là :

- Tout s'est bien passé ? Me demanda t'il.

- Oui, répondis-je embarrassée de devoir répondre.

- Tant mieux.

- Je vais sortir déjeuner et passer l'après-midi avec lui, l'informai-je.

- D'accord, oh tient.

Yann me tends un sac je le regarde perplexe :

- Ce n'est pas à moi.

- Maintenant si, j'ai mis dedans ton argent.

Mon argent… ah ! Mais oui quand Crocodile a payé tout à l'heure c'est vrai. Cela me fait penser que pas à un seul instant j'ai pensé à la rémunération. Cela me fit plaisir de réaliser que même là Crocodile m'avait traité en tant que femme et pas comme une prostituée qu'on malmène. Quel soulagement.

En tout cas, ça tombe plutôt bien, que Yann me tende ce sac, car je vais en avoir besoin. Je me demande même si Yann n'a pas perçu que je voulais faire du shopping pour m'apporter ça.

- Merci.

- Bon je vous laisse.

Il part nous laissant seuls :

- Allons déjeuner j'ai hâte de découvrir ma chère amante.

- J'ai surtout hâte de manger… j'ai dû supporter un homme particulièrement entreprenant.

Il se met à rire :

- Je prends ça pour un compliment.

- C'est le cas, confirmai-je le rouge aux joues.

On sort dehors, le soleil est haut dans le ciel et l'air est bon, c'est vraiment un temps idéal si on veut manger en terrasse.

D'ailleurs je réalise que ça sera la première fois que je vais découvrir l'île depuis mon arrivée :

- Je ne connais pas l'île, est-ce que tu as une adresse pour déjeuner ?

- Je ne viens ici qu'occasionnellement, m'avoua Crocodile, mais près du port il y a pleins de restaurants et leurs spécialités ce sont les plats à base de crustacés.

- Oh ça me plait bien alors.

J'avais faim et hâte de découvrir les plats locaux :

- Quel enthousiasme dans ta voix, souligna t'il amusé.

Je souris en gloussant.

Entre mon passé et le fait d'avoir vécu plusieurs jours enfermée sur le Moby Dick, oui j'inspirai à une vie tranquille et plus heureuse. Et manger de bon plat me rend heureuse.

On marcha une dizaine de minutes avant d'arriver sur le port, qui était immense.

J'étais émerveillée par la beauté de l'île, des bâtiments et par la richesse aussi des stands du marché qui avait lieu. J'ai vraiment très envie de découvrir Piacere.

J'ai l'impression de voir une belle carte postale d'un village grec.

Les bâtiments sont blancs et les toitures sont bleus, la plupart des portes sont entourées de plantes grimpantes fleuris.

Les pavés au sol sont bleus niveau trottoir et blanc pour la voie consacrée aux charrettes.

Les fontaines sont justes magnifiques, leurs fonds sont en mosaïque colorés et les statues d'où jaillissent l'eau claire font vraiment penser aux statues grecques.

Les parfums des fleurs et de la mer sont incroyables, j'ai l'impression d'être en vacances dans un paysage idyllique.

- Tu sembles émerveillée.

- Comment ne pas l'être c'est magnifique ! C'est la première fois que je sors depuis mon arrivée, je ne m'attendais pas à un endroit aussi beau.

- Tu dis ça avec des étoiles dans les yeux, c'est adorable, que dirais-tu alors qu'on s'installe là-bas avec la vue sur toute la place.

Il me montre et j'approuve complètement je vais pouvoir m'extasier de cette vue fabuleuse.

On s'installe donc avant de regarder la carte, hum… tout me fait envie, j'adore les crevettes, mais j'ai rarement mangé du crabe et jamais d'homard. J'ai bien envie de tester ce dernier choix.

En plus si c'est du homard fraichement pêché ça va être succulent au possible :

- Je pense que je prendrais leur salade aux légumes du soleil avec son homard et toi ? Demandai-je.

- Hum tu as du goût, ça serait la même chose, rétorqua Crocodile un sourire aux lèvres.

On passe commande, Crocodile se prend un vin blanc, quand on me demande pour la boisson je décide de prendre un cocktail non alcoolisé avec des fruits frais de l'île.

Le serveur nous apporte un petit apéritif avec des mignardises de leurs spécialités locales.

Il nous explique que tout est produit ici, moi j'ai juste hâte de goûter, je suis une vraie gourmande et j'adore manger, c'est un vrai plaisir.

Et quand je goûte une verrine c'est une vraie explosion de saveur en bouche, hum on sent vraiment le goût des crustacés, de leur chair ferme et de la mer.

Cette île porte bien son nom, car si j'ai bonne mémoire, je crois que « Piacere » c'est plaisir en italien, je constate qu'il n'y a pas que la luxure, il y a aussi le plaisir de papille et j'imagine que cette île n'a pas que ça à offrir.

J'avais hâte de me renseigner sur ce royaume, je pense honnêtement que j'allais me poser ici, le cadre est magnifique et puis… faut bien que je commence ma nouvelle vie quelque part.

Je sors de mes rêveries et j'ouvre les yeux, car je sens que le regard de Crocodile se fait très insistant sur moi, il me regarde amusé :

- Ouvre la bouche, me somma Crocodile en tendant sa fourchette avec une crevette surmontée d'une sauce orangé.

J'ouvre et je croque en fermant les yeux. Hum je ne sais pas ce qu'il y a dans cette sauce, mais c'est délicieux, ça va super bien avec la crevette, mieux que la mayonnaise et pourtant j'adore ça.

- Tu comptes me faire ce délicieux visage à chaque bouchée ? Me demanda Crocodile avec un sourire en m'observant, son visage reposant sur son crochet.

Je rougis d'avoir été prise sur le fait, c'est vrai que depuis tout à l'heure je n'arrête pas de m'extasier à chaque bouchée. Et j'ai toujours un tic : celui de poser ma main gauche sur ma joue gauche tout en ayant les yeux fermés, signe que je profitai de mon plat et qu'il était divin.

Oh ça veut dire que Crocodile n'a pas loupé une miette de mon visage ravi par ma dégustation, c'est clair comme de l'eau roche ! Et vue comment il est tout sourire ça l'amuse comme pas possible mes réactions :

- J'adore manger, découvrir des nouvelles saveurs et cuisines, donc j'admets que là je voyage littéralement.

- Adorable.

Je ne sais plus où me mettre, moi et mon côté surexcité :

- Tu m'as dit de venir occasionnellement, c'est que pour… heu… passer du bon temps… ou pour passer des vacances ? Demandai-je maladroitement.

- Plus pour des vacances, pour passer du bon temps il me faut trois choses : une femme que je désire, son consentement et être celui qui mène la danse. Et c'est la première fois qu'ici une femme remplit ces trois critères, me dit-il en me fixant avec intensité.

Ok… message reçu cinq sur cinq, comment me faire comprendre que je suis sa première… en tout cas sur cette île :

- Enfin la première depuis longtemps… et qui surpasse mes attentes, me dit-il d'un ton particulièrement taquin en caressant le dos de ma main gauche du bout des doigts.

Crocodile veut vraiment que je vire au rouge.

Et il a parfaitement atteint son objectif :

- Je pense que je reviendrai très souvent ici.

Oh Crocodile arrête !

- Tu sais je vais finir par avoir plus de sang dans le haut de mon corps, ce n'est pas très… indiqué…, blêmis-je.

Il se lève de son siège et me murmure à voix basse :

- Ne t'en fait pas je compenserai en en ayant plus bas, me dit-il de sa voix particulièrement chaude.

Je comprends immédiatement… s'il a du sang en bas du corps…

Je rougis de plus belle, pendant qu'il s'assoit de nouveau sur sa chaise, en me fixant avec insistance et intensité, ravi de son petit effet.

Fort heureusement on nous apporte nos plats et je me concentre enfin sur le contenu de mon assiette et non sur ce séducteur de l'enfer.

Ah la saveur de ce plat me fait vraiment oublier les taquineries de Crocodile. C'est délicieux !

- Tu es beaucoup trop mignonne quand tu manges. On ne s'ennuie jamais à tes côtés.

- Cesse donc de me faire rougir comme ça… ais un peu pitié de moi…, gémis-je.

- Hum… c'est beaucoup trop bon de te taquiner pour que j'arrête… mais tente de me convaincre.

- Je te laisse choisir un ensemble de sous-vêtement en échange.

Il me regarde avec des grands yeux surpris par ma réponse, clairement il s'attendait à tout sauf à ça.

Il soulève mon menton du bout de son crochet :

- Tu joues avec le feu ma beauté.

- C'est un risque que je suis prête à prendre.

- Et bien sûr tu porteras l'ensemble pour le plus grand plaisir de mes yeux.

- Oui, répondis-je en sentant mon sang migrer vers mon visage une fois de plus.

- Bon… j'espère que tu assumeras tes paroles, je vais prendre un soin particulier dans ma sélection, me dit-il avec un large sourire malicieux et jubilatoire.

Je pourrais presque regretter mes choix, car je sens qu'il va me faire porter quelque chose de particulièrement affriolant.

Mais j'avais toujours eu ce côté un peu séducteur, mais que je n'avais jamais pu exploiter n'ayant pas eu de petit ami. Et pourtant j'en avais des envies, des idées, le nombre de fois que je m'étais fait des petits scénarios où je me disais je ferai ça et ceci en privé avec lui pour attiser mon partenaire.

Le voir me taquiner j'avais eu envie de le prendre à contrepied pour lui montrer qu'il n'y avait pas que lui qui avait des envies folles.

Mais… je sentais que j'allais être rouge écrevisse une fois devant l'ensemble que je devrais revêtir.

En tout cas il tient parole et ne m'embête plus il me pose des questions sur ce que j'aime faire dans la vie :

- Je ne sais pas trop…. J'ai été abandonnée à la naissance… j'ai été dans une famille d'accueil et je n'avais pas vraiment le droit de faire des activités manuelles, sportives ou extra-scolaire. Il y a beaucoup de chose que j'aimerai tester… mais ça sera après avoir stabilisé ma situation ici. Je ne veux pas être dépendante des autres, pour l'instant on m'accueille, mais j'aimerai ne plus être une charge. Mais en ce qui concerne mon métier je suis joaillière de formation. J'adore créer, découvrir chaque pierre, leur histoire, leur couleur et éclat, tout. Avec mon métier j'ai pu assouvir ma passion pour la création et un peu pour le dessin. J'aime dessiner et j'utilise beaucoup ça pour mettre sur papier mes conceptions et les demandes que peuvent avoir des clients. Même si j'aimerai plus prendre le temps de dessiner autre chose que des bijoux. J'ai rarement eu cette occasion. Et toi ? Tu as des activités que tu aimes faire ?

Il ne répondit pas tout de suite :

- Je suis du genre gros bosseur, je ne m'accorde assez peu de temps à la détente. J'aime le calme de manière générale, la bonne cuisine et les personnes passionnantes qui savent illuminer votre journée par un simple sourire.

Je crois bien que le dernier commentaire m'est destiné surtout au vue de son regard particulièrement pénétrant qu'il m'adresse, mais je ne commente pas même si je sens le rouge me monter aux joues une énième fois.

On continue d'échanger tout en déjeunant.

Je me sens pleine d'énergie après ce délicieux repas :

- Merci pour m'avoir invité à déjeuner, fis-je à Crocodile quand nous partons voir les allées commerçantes.

- Pas de quoi et ce n'est rien à côté de ce que tu vas m'offrir.

- C'est-à-dire ? Demandai-je pas certaine de comprendre.

- Oh rien… les essayages, sourit-il en me détaillant de la tête jusqu'aux pieds.

Ah oui… j'avais oublié ce détail.

- Je vois…, fis-je simplement.

Crocodile glousse, il aime vraiment m'embêter, mais je souris discrètement je sens bien que ce n'est pas méchant.


Et voilà pour ce nouveau chapitre. J'espère qu'il vous aura plu ^^

Et je vous souhaite un Joyeux Noël.