Voilà un tout nouveau chapitre où vous allez en découvrir un peu plus sur l'archipel de Piacere.
Attention : Ce chapitre va parler de maltraitance physique et psychologique, on n'entrera pas dans le détail, il n'y aura pas de gore (je n'en suis pas adepte). Cependant, il y a des choses à évoquer qui peuvent heurter. Donc ayez bien cela en tête en lisant ce chapitre.
Chapitre 15 : Les richesses de Piacere
[PDV Ariel]
Heureusement que je reprends le travail assez vite, pour ne pas penser à Crocodile.
Pour cette deuxième partie de journée, Gino me confie les rubis, la gamme de couleur est plus restreinte, comme ça va du rouge au fuchsia. Cependant elle est aussi plus subtile, donc je dois faire attention, je mets plus de temps à faire les rubis que les diamants et saphirs réunis.
Je finis enfin de rapporter les différentes valeurs dans les registres :
- J'en ai fini des rubis Gino.
- Eh bien quel travail.
Il s'approche et contemple mes tris et mes annotations :
- Tu fais cela très bien, tu as vraiment pris le temps de bien les dispatcher par nuance de couleur. Ecoute il se fait tard, je te propose de revenir demain matin.
- Vous ne voulez pas que je continue un peu ?
- Non ça ira, tu m'as tellement bien assisté que j'ai pu faire mes ventes sans problème. Tu mérites bien de partir plus tôt, après surtout avoir été si efficace.
J'aurais voulu qu'il me garde plus longtemps… mais je ne peux pas fuir éternellement ma chambre j'imagine.
- Bon alors je vais rentrer, merci j'ai hâte d'être à demain. Puis-je vous demander quelles seront les pierres que j'aurais demain ?
- Je devine ton impatience, eh bien il y aura les émeraudes et les améthystes.
J'essaye de contenir ma joie, mais c'est peine perdue :
- File ma petite et revient en pleine forme demain avec ton sourire et ta bonne humeur.
- D'accord c'est promis ! Au revoir et à demain, bonne soirée.
- Bonne soirée Ariel, à demain.
Je sors de la boutique et je prends la direction de la résidence.
Volontairement j'esquive ma chambre et je préfère rentrer par la porte principale, après tout je dois diner… même moi je ne crois pas à mon propre mensonge, c'est juste de la fuite.
N'empêche la faim est bien là et je vais manger avec les autres :
- Hum… Lila j'ai une question, après que j'aurais fini d'aider monsieur Gino, j'aimerai bien visiter les autres îles de l'archipel. Est-ce qu'il y a des moyens de transport ? Comme des bateaux qui font des traversées ?
- Oui tu en as régulièrement dans la journée, je crois que la fréquence est d'une traversée par heure en journée, la nuit tu n'as rien. Tu as envie de découvrir notre royaume ?
- Oui, c'est tellement beau ici ça me donne envie d'en découvrir davantage et de rester.
- Oh c'est super alors, tu es la bienvenue en ces lieux, c'est avec plaisir qu'on t'accueille ici au sein de la résidence, j'espère que tu le sais.
- Oui, merci Lila.
- A Ariel qui reste avec nous sur Piacere ! S'exclama Leck.
Je sursaute quand tout le monde soulève son verre et s'exclame, tous sont heureux de la nouvelle.
Je glosse ravie d'avoir trouvé ma place ici.
- Merci de cet accueil si chaleureux.
L'ambiance est animée ce qui chasse momentanément ma tristesse.
Même si celle-ci me revient en pleine face quand il faut que j'aille dormir.
Je prends ma douche avant d'aller dans mon lit en trainant des pieds…
J'essaye de ne pas prendre le coussin de Crocodile… mais c'est difficile, après quelque chose comme une demi-heure de torture à me retenir, je lâche l'affaire.
Je prends une grande bouffée de parfum et je commence à me sentir avant de complètement plus sombre de fatigue.
Hum… bordel… j'ai encore rêvé de lui, soupirai-je en me réveillant, je regarde l'heure… Zut j'ai encore trois bonnes heures à dormir.
J'essaye de me rendre, mais Crocodile me hante.
Rah Crocodile laisse-moi dormir !
Je me bats avec mes draps, je sens que je ne vais pas trouver le sommeil.
Je tourne et me retourne, avant de prendre finalement le coussin de Crocodile et de le serrer contre moi. Je commence à sentir le sommeil me gagner dès que je respire son parfum.
Je sombre avant de me réveiller quelques heures plus tard pour aller travailler.
J'avais hâte de voir les émeraudes et les améthystes ! Aussi je me pressais comme ce n'était pas permis pour aller à la boutique, un mélange d'excitation pour les pierres et aussi d'une fuite….
- Bonjour monsieur ! M'exclamai-je en arrivant.
- Ah te voilà, tu es toute pétillante, je crois sans me tromper que tu as hâte de commencer.
- Oui, répondis-je en ayant bien de la peine à dissimuler mon excitation.
- Allez vient t'installer, je vois que tu meurs d'impatience.
Je me précipite à mon bureau et je commence l'examen méticuleux des émeraudes que Gino me confie.
Je me délecte du vert intense de cette gemme, c'est vraiment un bonheur.
Je suis vraiment fascinée par la pureté des pierres que Gino a, c'est assez rare.
Peut-être qu'ici aussi la qualité des pierres est différente du monde réel ou alors je suis tombé sur un très bon joaillier.
Je finis les émeraudes et commence les améthystes :
- Ma petite Ariel tu peux aller déjeuner.
- Déjà ? Je n'ai pas vu le temps passer.
- J'imagine, je te laisse 1h30 comme hier ça te va ?
- Oui parfaitement, heu dites-moi est-ce qu'il ya une bibliothèque ici ?
- Yes of course.
- C'est vrai ? Est-ce que vous savez si elle est ouverte ? Et aussi où elle se trouve exactement ?
- Tu vois le clocher là-bas ? Elle est à droite elle est ouverte tous les jours de 10h à 19h en continue. Tu peux y aller sans problème.
- Oh je vous remercie, je vais m'y rendre de ce pas.
- Je t'en prie.
Je sors de la boutique, je m'empresse de m'acheter à déjeuner et de manger avant d'entrer dans la bibliothèque… comme c'est calme.
Je me dirige vers le bibliothécaire, il devait avoir la trentaine, la quarantaine tout au plus, il avait des cheveux châtain clair et court avec deux mèches un peu plus longues qui pendaient pendant qu'il était penché sur son ouvrage. Il portait une belle chemise cintrée blanche avec un beau pantalon en lin beige, cela mettait en valeur sa musculature. Il portait une barbe assez courte et bien entretenue, son nez droit était surplombé d'une belle paire de lunette rectangulaire. Cela mettait en valeur son visage angulaire et ses yeux bleus :
- Bonjour monsieur, je suis nouvelle ici est-ce que vous pouvez me renseigner sur les formalités d'inscription pour emprunter des livres, je songe à en prendre quelques-uns.
- Bonjour mademoiselle, mon nom est Lucien, je vous donne cette carte qui a un numéro unique, pouvez-vous me donner votre nom je vous prie ? Ainsi je remplirai mon registre pour l'associer à votre carte.
Il sort un cahier et indique le numéro de ma carte :
- Je… je veux qu'on m'appelle Ariel, je n'aime pas mon prénom de naissance, si cela ne vous dérange pas….
J'étais un peu mal à l'aise de ne pas donner mon véritable nom en sachant que les habitants d'ici savaient quand on mentait ou pas. Alors je préférai lui expliquer succinctement le pourquoi du commentaire :
- Pas de problème Ariel, où résidez-vous ?
Je rougis car je réalise qu'on risque de croire que je vais être comme mes colocataires, je pense oui m'accorder du plaisir dans les bras d'hommes, mais je ne pensais pas en faire ma vocation…
- Pour le moment on m'accueille à la résidence des plaisirs, avouai-je avec gêne.
- Il n'y a pas de souci mademoiselle, vous savez les habitants de cette résidence créer le plus gros de la rentrée d'argent de cette ile. Nous en bénéficions car ils achètent régulièrement les produits locaux, les vêtements, etc. Puis ils ramènent un flux important de personnes, ça profite aux autres boutiques. Donc nous n'avons pas honte d'eux au contraire nous leurs en sommes bien redevables. D'ailleurs si vous vous intéressez à l'histoire de ce royaume vous découvrirez beaucoup de choses à ce sujet.
- C'est justement pour ça que je viens, j'ai découvert des paysages splendides et ça me donne envie de m'installer ici. Et pour ce faire je veux en apprendre plus sur la culture de Piacere et son histoire.
- Oh alors j'ai un excellent livre à vous recommander.
- Vraiment ? Alors je vous le prends.
- Venez suivez-moi.
Lucien se lève et m'emmène dans le rayonnage qui est remplit de livres d'Histoire.
- Tenez, c'est l'ouvrage le plus complet sur notre archipel, il ya une partie d'histoire et vous avez aussi tout une partie avec la culture, les traditions, la faune, la flore de notre bel archipel. Et je n'ai pas tout cité.
- Je vous remercie.
- Je vous en prie, avant que vous partiez lire ce merveilleux livre, je vais inscrire votre emprunt.
- Yes of course.
Je le suis, je lui donne ma carte fraîchement obtenue et il prend autant les références du livre que de ma carte.
- Voilà, vous pouvez emprunter ce livre pendant trois semaines, ensuite il faudra soit le rendre, soit m'avertir pour que je vous prolonge l'emprunt.
- D'accord je vous remercie. Je pense que je vous le rendrais bien avant ces trois semaines.
- Nous verrons bien, me dit-il en souriant.
- Merci à vous et passez une bonne journée.
Je sors de la bibliothèque heureusement comme jamais.
Je m'installe à l'ombre d'un arbre et je commence ma lecture.
C'est intéressant je découvre que c'est le premier territoire de Shanks qu'il a acquis des années avant de devenir Empereur. De ce que j'en lit c'était à l'origine un des territoires de Gol D Roger, une partie de son équipage, dont Rayleigh, ont veillé sur l'île après l'exécution de Roger.
Ce n'est que plus tard que Shanks en récupéra la garde.
De ce que je lis aussi l'archipel connaît enfin la paix depuis 40 ans environ et cela grâce à Roger. Malgré cela les habitants ici étaient très pauvres, ce qui étonne à la première lecture quand je vois qu'aujourd'hui tout le monde à l'air de vivre une vie tout à fait décente, .
En fait c'est il y a véritablement 20 ans que l'archipel connaîtra la prospérité, grâce à plusieurs membres de la Résidence des Plaisirs dirigée par Lila. Cela ne m'étonne pas j'avais une vague impression qu'elle était la leadeuse des lieux.
La prostitution régnait sur Piacère, les conditions de vie étaient assez affreuses. C'est Lila et d'autres qui se sont rebellés et ont fini par renverser ceux qui les malmenaient et à les faire quitter l'île pour de bon.
Puis Lila a eu l'idée de génie : créer une maison close où c'était ceux qui offriraient leurs corps qui décidaient quels clients ou clientes bénéficieraient de leurs services.
Après cela Piacere s'est fait connaitre dans le monde pour sa maison close qui inversait les codes. Ce qui a permis une vague d'arrivée d'anciennes prostituées et prostituées, certains ont choisi de veiller sur la sécurité des habitants de la résidence, d'autres ont continué d'offrir leurs corps, mais d'une façon complètement nouvelle et différente. . . .
Ça rejoint ce que m'avait dit Dan et Just.
Je comprends aussi ce que me disait Lucien tout à l'heure, les tarifs des prestations ici sont excessivement chers. Car les habitants de la résidence, s'offrent pleinement et permettent l'exécution de bien des fantasmes. Je vois… ceux qui voulaient plus de plaisir et réaliser leurs plus sombres désirs ont trouvé ici un vrai paradis… sans mauvais jeu de mot.
Du coup avec de tels tarifs pratiqués je comprends que l'argent brassé permet à l'île de doucement s'en remettre.
Surtout que cet argent a aussi été injecté pour permettre l'exploitation des richesses naturelles de Piacere. Oh ! Je savais mes colocataires généreux mais ça dépasse l'entendement.
Si la population de Piacere a pu s'en sortir c'est grâce effectivement au sexe tarifé, ça ne s'est pas fait en un jour, mais l'évolution a été très rapide.
En même temps quand je regarde les bâtiments autour de moi, ça se voit qu'ils ne sont pas anciens, certes ils ne datent pas de la veille, mais on sent qu'ils sont relativement neufs. C'est logique s'il a fallu tout reconstruire suite à la guerre, plus encore s'il a fallu bâtir des boutiques, ateliers et bâtiments culturels en tout genre.
Je suis tellement à fond dans ma lecture que je ne vois pas le temps passer. Misère je vais être en retard à la boutique !
Je range mon livre, je n'ai malheureusement pas encore lu les chapitres concernant les îles voisines, mais ça sera pour ce soir.
- Excusez-moi monsieur ! Je lisais… je n'ai pas vu le temps passé ! Je suis désolée, haletai-je après avoir couru comme une dératée.
- Mon dieu Ariel calme-toi et reprend ton souffle, je ne suis pas à deux minutes près.
- Mais être en retard… c'est… impoli monsieur…
- Gino, Ariel, Gino.
- Pardon Gino, je corrigeai-je. Encore désolée de mon retard, cela ne se reproduira plus.
- Ma pauvre enfant, calme-toi ce n'est rien, j'ai rarement vu quelqu'un s'excuser aussi plaquement pour un retard aussi insignifiant.
Je le regarde surpris…
Comment peut-il dire que c'est insignifiant ?
Je ne supportais pas d'être en retard… Surtout à cause de….
Je me mordis les lèvres.
La vérité, la raison profonde… c'est que la ponctualité je l'avais acquise de manière assez horrible…
Les bourreaux de mon enfance me malmenaient de bien des façons, j'étais chronométrée et j'avais des délais juste quasi impossibles à tenir dans les travaux qu'on m'exigeait de réaliser. Et c'était bien le but de la manœuvre, car ils jubilaient d'avance à l'idée de moi tortionnaire.
Ainsi si j'étais en retard d'une seconde je pouvais être qu'on allaitait sûr me priver de repas et que j'aurais droit aux châtiments corporels avec toute la panoplie d'insultes et de joutes verbales comme quoi j'étais une incapable , une empotée, une fainéante, une bonne à rien.
Alors j'étais déconcertée que pour lui deux minutes ce n'était rien. Pour moi deux minutes de retard c'était synonyme d'enfer, c'était juste impensable que je sois en retard sinon… sinon… :
- Oh Ariel pourquoi pleures-tu mon enfant ?
Hein ? Je touche mon visage et je vois que je pleure à chaudes larmes :
- Ce n'est rien… une poussière…, répondis-je.
- Mon enfant pourquoi pleures-tu ? Ce n'est pas à cause du retard ? Si ?
- Non… Gino.
Il me regarde fixation :
- C'est à cause du retard, dit-il avec certitude. Veux-tu me parler de ce qui te bouleverse ? Tu es devenu blanc et tu tremblais comme une feuille, tu semblerais terrifiée, terrorisée même.
- Ce… ce… ce n'est rien… je dois me mettre au travail, je ne dois pas vous faire attendre.
Il faut que je fasse mon travail, il faut que je fasse mon travail, il faut que je fasse mon…
Gino me retient par le poignet doucement :
- Ariel t'assieds-toi.
Je lui obéis par automatisme et je m'assois :
- Que fuis-tu ? Je vois que tu es hantée par quelque chose de douloureux.
- Je ne fuis rien…
- Pourquoi mens-tu Ariel ? De quoi as-tu peur ? J'exige Gino doucement.
Je réalisai qu'il ne m'avait pas cru, il voyait que je mentais évidemment… et il devait voir que mon aura exprimait une terreur sourde :
- Nous avons tous un fardeau ici sur Piacere, nous avons tous connu la guerre et tous ces méfaits. Mais… nous avons aussi connu la paix et la prospérité. Ce que je veux que tu comprennes, c'est que tes démons un jour ne te hanteront plus, tu dois croire en toi et en des jours meilleurs. Mais pour cela il te faut aussi en parler, sinon ça te hantera toujours et si tu laisses la peur te consumer, tu risques de vivre misérablement. Je sais que c'est compliqué de refaire confiance aux gens quand d'autres t'ont tout arraché, volé ou détruit. Je sais que c'est compliqué de ne plus craindre de recevoir des coups quand on en encaissé…
Mes pleurs redoublent quand il parle des coups et c'est là qu'il comprend que ça me touche personnellement :
- Oh seigneur… tu as été battue ?
- Non….
Mais je vois à sa mine qu'il a compris que je mentais une fois de plus :
- Assistez un instant.
Il s'éloigne et je le vois qu'il ferme sa boutique, avant de revenir vers moi et de prendre mes mains dans les siennes :
- Dis-moi as-tu peur qu'une personne d'ici te fasse du mal ?
- Non, répondis-je d'une voix enrouée.
- Bon c'est déjà une bonne chose. Est-ce que cet homme au crochet avec qui tu étais ces derniers jours t'a fait du mal ?
- Non.
- Veux-tu que je t'aide à aller mieux ?
Je ne répondis pas, je voulais qu'on m'aide… mais… mais je ne voulais pas en parler… c'était trop dur, je revoyais tous mes sévices et j'avais l'impression de ressentir de nouveau la douleur des coups :
- Veux-tu que je t'aider à aller mieux ? Répéta t'il.
-….
- Veux-tu que je t'aider à aller mieux ?
-….
- Veux-tu que je t'aider à aller mieux ?
- Oui…, répondis-je d'une toute petite voix avant d'éclater en sanglots.
- Veux-tu que je fasse des suppositions et que tu répondes par oui ou non ? Ou bien souhaite-tu me répondre de manière plus exhaustive ?
- Oui et non…, répondis-je en hoquetant.
- D'accord, t'a-t-on violé ?
- Non.
C'était bien la seule chose que je n'avais pas subie :
- As-tu été affamée ?
-Oui…
-Assoiffé ?
-Oui….
- Pardonne-moi des termes que je vais employeur. As-tu été fouettée ?
- Oui…, sanglotai-je un peu plus fort.
- As-tu été brûlée.
Je me mets à trembler et j'hoche faiblement la tête :
- Cigarette ?
- Oui…, soufflé-je de manière à peine audible.
- Au fer rouge ?
Je tremble littéralement et j'enserre mon épaule gauche. Gino la regardé, il n'y avait plus aucune trace de mes stigmates sur mon corps depuis ma réincarnation.
237… 237 cicatrices dues à des entailles et des coups.
66 brûlures de cigarettes.
1 marque au fer rouge.
Et 5 marques de balles.
Sans oublier que j'avais eu aussi des marques sur des cicatrices déjà existantes, donc c'était impossible de dénombrer véritablement toutes celles que j'avais eu.
Et ce n'était ce que j'avais subi… mais… je haïssais mon corps d'origine car j'étais métisse et donc je me doutais que mon père était grand et de couleur d'où ma grande taille et ma peau colorée. Ce patrimoine génétique je le rejetai avec force, cela me rendait juste malade de partager 50% de mes gênes avec un monstre !
C'étaient des attributs que je haïssais, si fort… que je m'étais tailladée, car je me sentais sale et même si ça faisait mal… ça me soulageait. Alors mes marques étaient plus nombreuses si on comptait celles que je m'étais infligées.
Renaître la peau pâle, certainement la couleur de ma mère était une bonne chose… car depuis ma réincarnation ici je n'avais plu eu aucune envie de me faire du mal. Je ne portais plus les gênes de cette ordure qu'était mon père. Ni ceux de ma pauvre mère qui avaient vécue certainement ma venue comme une terrible épreuve supplémentaire, une autre peine et punition.
Mon corps actuel… n'avait plus les marques du viol : origine de ma naissance. Par contre concernant mes sévices… j'avais l'impression d'avoir encore leurs traces à cet instant, de ressentir les douleurs de chacune d'elles :
- Mon dieu… comment… comment as-tu fait ? Comment un enfant qui a tant souffert peut rayonner d'une si belle aura ?
Je le regarde estomaquée. Je m'attendais à ce qu'il me demande pourquoi je n'avais plus mes marques… mais il parle de… de mon aura ?
Il pose sa main sur ma joue, je n'arrive à rien dire, je pleure en continue :
- As-tu conscience de la force en toi ? Tu aurais pu mal tourner et pourtant regarde qui tu es devenu c'est ça que tu dois voir. Tu es devenue une très belle femme, gentille, polie, serviable, curieuse, enjouée et tu n'es pas vengeresse. Ton aura est la plus belle qui soit. Et je te dis ça en me doutant que je suis loin du compte des sévices que tu as pu subir. Mon enfant tu es en sécurité dans ces lieux et tu as beaucoup à offrir et à recevoir. Tu es une belle personne Ariel.
Je ne fais que pleurer, je n'avais jamais reçu autant de mots gentils et sans trop que je réalise je me mise à parler :
- Je… je suis… le résultat d'un viol… et… ma famille d'accueil me traité « d'enfant de pêché », j'étais qu'un déchet. J'ai été battue, violentée, esclavagée. Je devais faire tout… dans un temps impartit… Je n'avais pas le droit de me tromper… Il… il n'y avait pas que moi… il y avait une autre petite fille… plus jeune que moi… elle aussi… était maltraitée … je la protégeai du mieux que je pouvais… et si je n'étais pas sage… et obéissante ou que je faisais mal mes tâches sur moi menaçait de lui faire du mal. J'ai… j'ai aussi… été entaillée, j'ai… j'ai eu tellement de coups… j'ai cru… que j'allais mourir, je n'espérai que ça… mais je ne pouvais pas… je n 'avais pas ce droit… Un jour… les… les forces… de l'ordre sont venues… mais on a dû fuir avec Lily… on nous chassait… on voulait nous tuer… pour pas qu'on témoigne… je tenais Lily mais les coups de feu… on me tirait dessus pour que je la lâche… et aussi que je lâche prise… Et… et… et….
Je vacille et je me sens partir :
-Ariel ! Mon enfant ! Ariel !
Je vois un voile noir et je perds connaissance.
[Point de vue Gino]
Mon dieu… son discours devait de plus en plus décousu, mais j'ai les informations clés, elle a vécu un enfer…
Je peine à la retenir pour pas qu'elle bascule de sa chaise, malgré le peu de force que j'ai, j'arrive tant bien que mal à l'allonger au sol. Ensuite je me précipite vers la porte de ma boutique :
- De l'aide ! Ariel, la petite nouvelle, elle a fait un malaise !
Mes voisins se tournent vers moi et se précipitent à mon secours :
- Gino qu'est-il arrivé ? Demande Rosa.
Elle est la première à arriver et à s'approcher d'Ariel :
- Elle m'a fait part de son fardeau, je crois qu'elle était en train de revivre ses horreurs… et elle s'est évanouie, répondis-je.
- Mon dieu… nous allons t'aider, me rassura Rosa.
Lucien notre bibliothécaire apparaît et soulève Ariel avec facilité :
- Par ici, à l'étage il ya ma chambre vous pourrez l'allonger, indiquai-je.
Rosa s'active à aller chercher de l'eau fraîche et Lucien lui dépose la petite sur mon lit. Rosa revient avec un bassin et une serviette qu'elle utilise pour humidifier le visage d'Ariel :
- Pauvre petite…, murmura Rosa.
- Merci à vous deux…
- Pas de problème Gino, me rassura Lucien.
- Je m'en veux un peu maintenant, je l'ai incité à parler et je l'ai mise dans cet état.
- Mais non Gino, nous avons tous vu qu'elle portait sur ses épaules quelque chose de difficile. C'est mieux pour elle qu'elle parle, sinon comment peut-on l'aider ? Et puis même dans sa vie, c'est prendre le parti d'avoir peur de tout et de ne pas savoir y faire face ou avec difficulté. C'était au contraire une bonne chose, même si elle a fait un malaise. Je suis sûre qu'au contraire elle va aller mieux, me rétorqua Rosa avec bienveillance.
- Oh elle reprend conscience, fit Lucien.
Effectivement la petite ouvre les yeux, ce qui me rassure énormément.
Promis le prochain chapitre sera plus sympathique à lire.
J'espère que cela vous a plu et pas trop remuer.
Au plaisir de vous lire !
