Prêt pour un nouveau chapitre ?
Le voici !
Bonne conférence !
Chapitre 17 : Les démons du passé
[PDV Ariel]
Je rentre avec mon panier qui embaume les fraises.
Dieu que j'ai faim ! Sans plus tarder je vais dans la salle à manger voir s'il ya du monde, mais je ne vois personne.
Hum… je suppose qu'ils doivent se faire plaisir avec leurs partenaires de ce matin.
Je décide donc d'aller à la cuisine et de diner là-bas comme ce midi.
Au désert je grignote des fraises natures comme ça, elles sont délicieuses ! Hum, j'ai hâte de faire le fraisier… si j'arrive à laisser quelques fraises. Je glose à cette pensée.
Une fois que je finis mon repas, je m'atèle à la préparation de mon fraisier. Une vraie torture, ça sentait tellement bon la fraise quand je les coupais ! C'était un supplice de ne pas en manger davantage. J'ai de la chance il me reste un peu de fraises, après avoir fini de faire mon gâteau, je vais les garder pour les manger.
Mais avant vient l'étape du Tetris ! Faut que je réorganise le frigo pour que j'ai la place de caser mon énorme fraisier.
Après quelques minutes de réorganisation j'arrive enfin à libérer tout un étage pour déposer mon gâteau. Je laisse une note indiquant que c'est pour demain midi, le temps que le gâteau prend.
- J'ai hâte d'en manger un morceau !
J'en salive d'avance, mais pour l'heure je retourne dans ma chambre afin de me reposer enfin.
Je prends une bonne douche avant de me mettre en pyjama.
Je m'allonge sur mon lit, en fixant le plafond, il s'est passé tellement de chose en si peu de temps….
Mon arrivée sur le Moby Dick, mon emprisonnement et les interrogatoires sans fin de Barbe Blanche, la tempête, mon arrivée sur Piacere, Crocodile…
Crocodile… je n'y avait plus pensé ces derniers jours j'avais tellement l'esprit occupé… mais sa présence me manque.
Je sens ma gorge se nouer, mine de rien… j'avais d'agréables moments passés à ses côtés, aussi curieux que cela puisse paraitre quand on connait le personnage. Il est si mystérieux…, si secret…, j'aurais vraiment aimé qu'il s'ouvre à moi. Un jour peut-être… si nos chemins se recroisent….
Je soupire il faut que je m'occupe, je dois l'oublier.
Mon regard se pose sur mes affaires pour le dessin, je peux faire ça pour me déranger… en plus la nuit tombe et la Lune est magnifique.
Je me lève et prends de quoi dessiner la plage et le ciel étoilé. Je place une chaise sur le balcon et je m'installe.
Je redécouvre le plaisir de dessiner, le calme de la nuit, la brise tiède, les senteurs, le bruit de mon crayon qui trace mes traits, tout m'amène au calme et à la relaxation.
Je passe les heures qui suivent à dessiner et à mettre de la couleur, quand je ne dévore pas les fraises qu'il me restait et qu'évidemment j'ai terminé.
Ah vraiment ! Je ne suis pas peu fier du rendu final.
- Cela faisait une éternité que je n'avais pas dessiné autre chose que des bijoux, fis-je guillerette en contemplant mon chef d'œuvre.
Je remballe toutes mes affaires et je cherche ensuite le meilleur emplacement pour exposer mon dessin dans ma chambre, mais vient le hic… je n'ai rien pour l'accrocher, pas de scotch, Patafix ou même de clou… Hum… faudra que je demande aux autres, quand ils seront disponibles.
J'ai bien compris que ce n'était pas le moment, pensai-je en souriant.
Je pars me laver les dents avant d'aller me coucher, je suis épuisée et je m'endors rapidement.
Je me réveille au petit matin, j'ai passé une bonne nuit, plus reposante que la précédente.
Je me sens d'attaquer pour faire mon dernier jour avec Gino, je prends mon déjeuner avant d'aller le rejoindre.
- Bonjour Gino !
- Bonjour Ariel, tu as l'air plus souriante qu'hier.
- Oui, j'ai dessiné pendant des heures, ça m'a permis de me vider l'esprit et de me détendre. J'ai passé une meilleure nuit. Et savoir qu'aujourd'hui je vais voir d'autres jolies pierres ça me met en joie.
- Tant mieux, prête pour ce dernier jour ?
-Oui !
Je passe ma journée à effectuer avec amour et passion mon travail. Je pourrais passer ma vie à faire l'inventaire des pierres… Bon peut-être pas, j'ai de quoi m'en écourer, mais tout de même. Je finis ma journée un peu chagrinée.
- Merci Ariel, ton travail a été impeccable, quel plaisir de lire tes notes, tu m'auras bien aidé.
- Je vous en prie, merci à vous pour votre confiance, je n'aurais jamais pensé que vous me confierez vos pierres précieuses. Je me sens très honorée de pouvoir manipuler des gemmes si pures et colorées, surtout que j'ai appris que la mine dont les gemmes sont extraites a été découverte il ya 15 ans…
Gino éclate de rire :
- Effectivement travailler te redonne le sourire, ta passion va me manquer.
Je rougis vivement en réalisant que je m'étais enflammée :
- Oh désolée je ne voulais pas t'embarrasser.
- Ce n'est pas grave… au moins je vous fais rire, fis-je.
- C'est vrai.
Nous rions ensemble et ça fait du bien :
- Je vais y aller, je vous remercie encore Gino et je vous souhaite une bonne soirée.
- Assistez un instant.
- Hein oui ? Qu'y at-il ? Vous voulez que je vous aide encore un peu ?
- Non du tout, j'aimerai t'offrir ceci.
- Oh non, je vous ai aidé de bon cœur, je ne cherche pas…
- Je sais, mais accepte ce cadeau à la fois de remerciement pour ton travail et aussi vois cela comme un cadeau réconfortant.
- Mais je ne peux pas accepter c'est trop, rétorquai-je gênée.
- Cela me ferait très plaisir que tu l'acceptes.
Je ne savais plus où me mettre, Gino me mit dans les mains un écrin assez grand, ça doit être un collier.
Je l'ouvre doucement et je découvre une simple chaîne en or, où repose un pendentif en forme de goutte stylisée. Au centre trône une fleur de sakura de taille moyenne finement taillée dans de la nacre rose. En son cœur il y a une petite pierre blanche, diamant ? Topaze ? Zircone ? Impossible de dire à l'œil nu. Et au-dessus de la fleur se trouve une petite améthyste violette.
- Oh c'est magnifique, il est si fin et délicat.
- Je trouve qu'il te correspond bien, puis-je te le mettre ?
- Heu…oui…
Je fais dos à Gino et je dégage mes cheveux pendant qu'il me met le collier qui est très ras de cou, ce que je préfère chez des colliers.
- Cela te va à merveille, patiente regarde-toi.
Gino me tend un miroir et je regarde mon reflet, il est discret, j'aime beaucoup :
- Merci, je ne sais pas quoi dire d'autre. Il est magnifique… est-ce que vraiment… je peux ?
- Bien sûr que tu peux, c'est le principe même d'un cadeau.
- Heu… oui bien sûr… ça tombe sous le sens, bégayai-je.
- Tu n'as pas l'habitude de recevoir des cadeaux, n'est-ce pas ?
- C'est vrai…, c'est un peu mon premier cadeau, enfin l'un de mes premiers, corrigeai-je en pensant à Crocodile. Quand j'ai été libre de mes bourreaux, je ne fêtais pas mon anniversaire, ma naissance n'est pas franchement un jour heureux et je n'avais pas vraiment d'ami…. Donc je dois admettre que ça me fait bizarre de recevoir quelque chose.
- Je comprends mon enfant.
- Je… je chérirai ce collier que vous m'offrez, merci Gino, merci beaucoup. Est-ce que… je peux vous prendre dans mes bras ? Exigez-je timidement.
- Viens-là.
Il ouvre ses bras en grand et je l'enlace, j'ai l'impression d'y voir une figure paternelle en lui. Gino a été si gentil avec moi, si doux, son cadeau me touche profondément et témoigne son affection pour moi, c'est ce que j'aime croire en tout cas :
- Merci, chuchotai-je émue les larmes aux yeux.
- Tu es une brave petite, repasse-moi voir quand tu veux.
- Merci, j'en serai ravie, vous êtes un peu… comme un père pour moi, c'est peut-être hâtif, mais je me sens si protégé et écoutée. Vous êtes si affectueux aussi, j'aurais aimé avoir un père comme vous.
- Tu ne pouvais pas me faire plus plaisir en me disant cela, tu es aussi un peu l'enfant, que je n'ai pas eu, je suis heureux comme jamais que tu me vois comme un père.
On resserre notre étreinte, émus l'un et l'autre.
Au bout de quelques minutes on fini par se séparer, moi je touche doucement mon collier, heureusement au possible :
- Allez files, tu dois être attendue et puis tu dois te reposer, c'est très important.
- Je vais bien dormir avec toutes ces émotions, merci encore Gino, merci infiniment.
On se sépare un peu à regret, mais aussi très heureux, mais il faut bien que je rentre, donc on finit par se dire une dernière fois au revoir, très pudiquement, encore très émus.
Après quelques minutes de marche, j'arrive au pied de mon balcon, je monte l'escalier et je m'engouffre dans ma chambre. Je vais me rafraichir un peu le visage avant d'aller diner.
Quand je dors, je crois entendre au loin des conversations, je crois bien que mes colocataires en ont fini pour aujourd'hui.
J'entre dans le salon et les discussions sont animées, ça parle de leurs activités sexuelles à qui veut bien l'entendre. Moi je rougis d'entendre autant de détails, en tout cas de ce que j'en comprends c'est qu'ils ont tous apprécié leurs moments charnels.
Je m'installe discrètement et commence à manger :
- Alors Ariel comment s'est passé ta journée ? Demanda Dan qui fut le premier à remarquer mon arrivée.
- Bien, Gino est vraiment adorable, il m'a offert ce délicat collier, on s'est quitté ému, car on s'est avoué qu'on se voyait comme père et fille, donc… Voilà. C'est vraiment quelqu'un de très gentil et ça m'a beaucoup touché.
- Oh en effet il est magnifique, il est discret et très délicat, ça te donne une petite touche d'élégance et de sensualité supplémentaire, me complimenta Dan en observa mon collier. Et cela ne m'étonne pas concernant Gino, c'est vraiment un homme très gentil et très sûr prévenant, on était qu'à son contact tu te sentiras bien et en sécurité.
- Et donc… et toi ? Tu as passé une bonne journée ? Bégayai-je.
Je retournai plus sa question par politesse, même si je n'avais pas besoin de connaître la réponse comme je connaissais l'activité de tout le monde. Dan rit de ma gêne :
- Tu es toute gênée.
- C'est que je sais pourquoi… je n'ai vu personne ce matin, répondis-je nerveusement.
- L'équipage des pirates du vent ont débarqués, ce sont de bons et sympathiques clients.
Cet équipage ne me dit rien non plus, j'en viens à me dire que ce monde ne se résume pas à ce qu'a écrit Oda, j'ai l'impression que l'Univers de One Piece est plus étendu.
- Je vois, je ne les connais pas, mais si ce sont des gentils clients tant mieux pour vous.
- C'est un équipage assez singulier, déjà il y a presque autant d'hommes que de femmes à bords et ils voguent sur les mers en quêtes d'aventures et de plaisirs, c'est loin d'être les pirates les plus méchants, même s'ils savent se battre. Eux ce qu'ils cherchent c'est de découvrir le monde et se poser sur une île pour prendre du bon temps un peu comme Shanks et son équipage. Donc forcément quand ils font escale ici, on est plusieurs à en profiter, car ce sont de très bons amants et amantes aux lits.
- J'ai cru le constater, répondis-je en rougissant.
- Tu as envie qu'on te présente à eux ? En plus il y a grave moyen de faire un plan à plusieurs, me glissa Dan avec un clin d'œil.
- Heu… non merci… je… ne disais pas ça… dans ce sens.
- Hum intéressant… je vois que l'idée d'un plan à plusieurs ne te rebute pas, ton aura a viré à l'orange désir.
- Ne m'indispose pas s'il te tresse….
- Il n'y a pas de honte à avoir, surtout qu'entre nous ça excite les hommes d'être plusieurs pour s'occuper d'une seule et unique femme, clairement j'ai rarement vu des hommes refuser.
Je pose une main sur mon visage, oh Dan…
- Heu Dan, je suis mal à l'aise plus parce que j'entends les conversations d'un peu tout le monde. J'ai un côté pudique et moi je sais que ce que je fais au lit, ce sont des choses que je veux garder pour moi et moi seule. Et il en va de même avec mes… envies… ça me gêne que tu en parles si ouvertement… surtout que je me sens un peu démunie, tout le monde lit en moi comme un livre ouvert… et moi… ce n'est pas le cas… enfin pas encore…
- Oh… pardon effectivement je n'avais pas pensé à ça. Je ne voulais pas t'embarrasser à ce point-là, juste t'amener à ne pas avoir honte. Au fait, rien à voir, mais je change de sujet pour toi, ton fraisier était délicieux, on t'en a laissé, ça aurait été un peigne que tu n'en profites pas.
- Merci, je suis contente si ça a plu, les fraises sont si parfumées ici, je n'en ai jamais mangé d'aussi délicieuses ça m'a inspiré.
- On a des sols excellents pour l'agriculture, ça aide pour avoir de très bons produits.
Je remercie Dan d'avoir changé de sujet. C'est vraiment une des qualités que j'apprécie chez eux ici, ils savent quand s'arrêter ou le font si sur leur signal.
Je continue de papoter de tout et de rien avec Dan, même si je ne peux m'empêcher d'entendre que certains envisagent des plans à plusieurs ou d'en recommencer. Moi je ne pourrais pas être si direct, mon côté pudique en prendrait un sacré coup.
Tout ce que je note c'est que pour les prochains jours je ne vais pas voir le grand monde.
En attendant faut que je réfléchisse à comment occuper mes petits monstres de demain. Peut-être que je pourrais leur montrer comment je dessine, mais ça risque aussi de les décourager s'ils voient mon niveau… je n'ai pas de jeux de société, je peux toujours leur contre des histoires, oui je vais continuer là- dessus.
Faudrait aussi que je me renseigne, je n'y ai pas pensé avant, mais avoir un lieu où je peux les recevoir ça serait mieux. Car la résidence ce n'est pas je veux préserver leur innocence.
- Dis-moi Dan, on m'a proposé que je garde les enfants des marchandes du marché, est-ce que tu sais si vous avez un endroit où je pourrais les garder ?
- Hum… on n'a pas de crèche ou quelque chose comme ça, il n'y a pas assez d'enfant… dis-toi que l'école pour eux c'est la bibliothèque et leurs mères. Mais c'est vrai que ça manque d'un endroit pour eux, mais aussi d'une personne pour les surveiller. Si tu prends ce rôle ça résoudrait bien des soucis et ça serait un argument déterminant pour envisager de créer un espace pour les petits.
Ah mince, je suis étonnée d'un manque d'infrastructures pour les enfants, mais c'est vrai aussi que Piacere est un archipel qui compte assez peu d'habitants, alors des enfants…
De plus, maintenant que j'y pense, je n'ai pas souvenir d'avoir vue sur les différentes îles de One Piece des parcs de jeux pour les petits. Est-ce que seulement dans ce monde l'idée a effleuré l'esprit de quelqu'un ? S'il y avait un square ou un parc qui se ferme avec des tobogans, des balançoires et autres activités je suis certain que ça ferait mouche.
- Dis-moi si j'ai un projet de construction je dois m'adresser au Maire de l'île, n'est-ce pas ? Peux-tu me dire qui est-ce ? Exigez-je.
- Tu le connais déjà, c'est ce bon vieux Gino.
-Gino ? Répétai-je étonnée.
- Bon c'est vrai qu'il est plus derrière sa boutique, mais quand il faut organiser ou faire quelque chose pour l'île c'est à lui qu'il faut s'adresser.
- Oh je vois, je ne pensais pas qu'il avait les deux casquettes, car le rôle de Maire doit être assez prenant.
- Peut-être, mais pas ici, chacun ailleurs gère ses affaires d'une main de maître et s'entraident, on est en autosuffisance et nous sommes créateurs de richesse. Nous ne sommes pas en difficulté contrairement à d'autres royaumes où vous pouvez trouver de la pauvreté, des bâtiments vétustes, la famine, la maladie, la guerre, des tensions politiques ou même des tensions entre les habitants de l'île. Nous avons su éliminer un à un ce genre de problème et à prospérer depuis. Donc comme nous avons une économie très vertueuse et que nous ne manquons de rien, Gino ne porte pas souvent la casquette de Maire, c'est même plus pour la symbolique qu'autre chose. Cependant si tu as une idée qui bénéficiera pour l'île, il t'écoutera et te proposera des solutions alternatives le cas échéant.
- Merci beaucoup Dan pour toute ces informations, ça m'a beaucoup aidé, j'ai bien une idée en tête et je pense qu'après le dîner j'irai poser tout ça sur le papier.
- Je t'en prie, ça serait génial pour les mères si tu as des solutions pour leurs enfants, elles sont un peu embêtées car les pères sont soit : des pirates, des marines ou décédés. Autant te dire qu'elles sont seules à tout assumer entre les rentrées d'argent et l'éducation de leurs enfants. Cela a toujours été un problème, on a bien essayé de recruter un professeur pour qu'il ait accès à l'école, mais… Piacere c'est l'île des plaisirs charnels et les gens n'ont que ça à l'esprit … C'est le seul gros point noir de notre royaume, ça n'est clairement pas attractif et pourtant… Pourtant quand on y réfléchit sur un cadre de vie magnifique et on paye bien, tu trouveras aucun pauvre et sans abris ici. Alors bon on a fait avec ce que nous avions, Lucien donne régulièrement des cours d'histoire, de grammaire, d'orthographe et de mathématiques. C'est quelqu'un qui aime bien transmettre son savoir, mais ça empiète un peu sur son activité. Et puis il est loin de tout connaitre, il essaie d'être le plus exhaustif, mais il craint toujours d'oublier quelque chose et que cela manque plus tard aux enfants.
- Et puis il est bibliothécaire, pas professeur de formation, donc en plus il doit avoir le fait de ne pas se sentir très légitime ou bon dans ce qu'il fait.
- Oui tout à fait, heureusement nous avons des enfants qui sont très sages et bien éduquées, leurs mères ont vraiment bien géré cet aspect. Donc les petits sont très attentifs, ils ont soif d'apprendre et sont très curieux, tu le verras en les gardant. Ils ont conscience que leurs mères se démènent pour eux, ainsi que Lucien pour la fête culture, aussi ils font tout pour ne pas rendre la situation plus difficile et compliquée, ce sont des petits amours.
Ça me donnait vraiment envie de les aider, je n'avais pas conscience de tout ça.
Dire qu'eux aussi n'ont pas accès à l'éducation et à la culture…
Quand je repense à ma jeunesse, ma famille d'accueil avait fait croire, grâce à un complice, un professeur peu scrupuleux et pervers, que je suivais des cours à domicile, ce qui était faux.
Ce n'est qu'une fois libérée de mes bourreaux que j'ai eu accès à l'école et j'avais tellement de lacune et de retard en tout. Je me souviens qu'après le procès je n'avais clairement pas passé les mois et années qui ont suivi à me détendre… c'était tout le contraire.
J'avais passé des heures à tout apprendre, comment écrire, compter, parler même, en plus de l'histoire, la géographie, les sciences, etc. Je m'étais gavée d'informations, apprenant tout d'arrachepied, je ne Je voulais pas être analphabète et qu'on abuse de moi par mes connaissances limitées ou inexistantes.
Alors savoir que ces enfants n'avaient pas accès à l'école dans de bonnes conditions me fit quelque chose. Au moins Lucien leur fournit de bonnes bases j'en suis convaincue.
L'idée d'aider Lucien dans sa tâche m'effleure l'esprit… mais… je n'ai pas appris de manière classique, j'ai été pendant un moment en difficulté et échec. Tout rattraper m'avait pris des années et tant d'efforts aussi, j'avais des bases solides, mais pas non plus poussées, j'étais loin d'être une tête capable de faire des calculs compliqués par exemple.
Et puis, j'avais opté pour un métier manuel et non un où j'aurais dû avoir des cours plus pointus. J'aime mon boulot, mais j'avais entendu aussi tellement de gens dénigrer et se moquer de ceux qui, comme moi, suivaient les bacs technologiques et manuels. Pour ces personnes c'étaient des « formations poubelles », on ne valait rien, on ne « bossait » pas vraiment car on avait des cours « faciles ». Et c'était probablement vrai que ce genre de formation était peut-être plus accessible, plus facile, mais j'avais quand même dû m'accrocher et travailler pour avoir de bons résultats. Je revenais de tellement loin, j'avais eu ce besoin de me rassurer en ayant de bonnes notes, de savoir que j'étais capable de faire les choses biens, que je n'étais pas bête et que j'échappais ainsi au contrôle et à l'emprise de mes bourreaux au moins sur le plan des études.
Réussir mes études avait été une de mes rares fiertés, cependant je me demandais si c'était une bonne idée de vouloir leur transmettre des choses, était-je seulement légitime et compétente ? Je crois bien que non.
Mais j'avais aussi envie d'essayer d'aider ces enfants, même si je n'étais certainement pas la plus à même. Je devais aussi faire attention, ce que j'ai appris dans mon monde était-il aussi valable ici ? J'avais peur de transmettre aussi des connaissances trop « avancées », si ça se sait je risques gros… c'était un détail à ne pas négliger.
Je suppose qu'il y a des choses que je pourrais tenter de transmettre… mais… est-ce que je leur transmettrais correctement ? Et si j'explique mal ? Tant de questions… et pas de réponse…
-Ariel ? ça va ? Tu es devenu toute rembrunie tout d'un coup.
- Ah ce n'est rien… tant de choisi font écho à mon passé… ça m'a fait remonter des souvenirs pas très agréables… mais ça va passer.
- Oh je vois. Tu veux en parler ?
- Non… pas vraiment.
- D'accord.
- Je vais y aller, faut que j'aille dormir tôt pour être en forme demain matin.
Je ne me faisais pas d'illusion, c'était une demi-mensonge. Certes il fallait que je dorme… mais… c'était avant tout une fuite.
Pourquoi est-ce que tant de choses se déterraient, pour me rappeler d'une manière ou d'une autre mon passé ? J'ai l'impression de pas avancer, pire d'entendre mes bourreaux que je ne vaux rien… J'essaye de me faire violence de me dire le contraire… mais ça semble sonner faux…
Peut-être que je devrais m'ouvrir et parler de mes peines à quelqu'un….
Mais… à qui ? Tout le monde ici me tend les bras… mais… à qui je pourrais me confier sans peur et en toute confiance ? J'ai confiance en eux c'est vrai, mais confier des choses si douloureuses et intimes ça exige que je m'envoie parfaitement bien avec mon interlocuteur. Je ne peux pas choisir n'importe qui.
Je ne savais pas qui choisir…, bon au moins… j'envisage de parler… c'est déjà un beau pas en avant j'imagine.
Oui, j'ai l'impression bizarre d'avoir une petite voix qui me dit ça… et je sais que… c'est fondamentalement une bonne chose et que c'est ce qu'il faut que je fasse. Je dois me libérer de mes chaînes. Mon problème c'est que je ne sais pas par quel bout le prendre.
Je soupire, j'arrive à ma chambre, je prends le temps de me laver avant de commencer à dessiner des esquisses d'un parc de jeu pour les enfants. Quand j'eu finis je réalise aussi des esquisses d'une mini crèche, ça pourrait être bien, si je veux les faire cuisiner, effectuer des travaux manuels, ça pourrait être sympa. Je soumettrai ces deux idées à Gino demain.
Quand je pose enfin mes crayons, il est tard, faut vraiment que je me couche si je veux être en forme pour demain. Je range mes affaires et mes dessins avant de m'allonger dans mon lit.
Je m'endors, malheureusement j'ai droit à une nuit agitée remplie de cauchemars. Je me lève morose et je pars m'habiller avant d'aller me préparer mon petit-déjeuner.
Hum manger est un réel plaisir et cela a le don de me réconforter un tant soit peu, cela me redonne force et courage.
C'est donc avec un esprit un peu plus positif que je vais retrouver les enfants. Leurs visages s'illuminent quand ils me voient arrivés, ils sont adorables, cela suffit à me donner le sourire :
- Bonjour à vous, vous allez bien ? Demandai-je en m'accroupissant pour être à leur hauteur.
-Oui ! Tu vas nous raconter une histoire ? J'exige une petite.
- Oui, certainement, surtout si c'est ce que vous voulez.
Ils sont surexcités quand je leur réponds positivement :
- Ils sont intenables depuis hier soir, gloussa une maman, dites-nous pour les garder une demi-journée combien voulez-vous être payée ?
- Oh… euh… je ne sais pas, je ne sais pas quelle somme serait raisonnable en fait…
- Que dites-vous de 10 000 berrys par jour ?
- Cela n'est pas trop ? Exigez-je.
- Non, vous en gardez plusieurs et sur plusieurs heures quand même, me fit une deuxième maman.
- Oui c'est vrai…, hum on peut partir sur cette somme.
- Très bien, oh voulez-vous qu'on vous ramène quelque chose du marché du royaume voisin ? Nous avons l'habitude d'avoir des demandes d'un peu tout le monde. Mais vous concernant nous n'avons pas demandé.
- Oh heu je ne sais pas trop… peut-être… une ou deux robes un peu comme celle que j'ai, simple dans les tons pastel. Comme je suis arrivée sans rien, cela peut-être une idée, mais sinon ne vous tracassez pas j'ai eu le temps de faire quelques achats, rien ne presse vraiment.
- Entendu nous regarderons.
- Merci, vous déduisez des 10 000 berrys, merci beaucoup c'est vraiment très gentil de votre part.
- Il n'y a pas de souci. Oh tenez ceci, c'est le pique-nique pour les petits et nous avons également préparé une part pour vous. Comme ça vous n'aurez pas à vous tracassez pour le repas.
- Oh merci.
Elle me tend un panier assez gros et aussi assez lourd, mais vu le monde, je crois que ce n'était pas possible autrement :
- Bon les enfants nous allons vous laisser, soyez bien sages et écoutez bien tout ce qu'elle vous dira.
Chaque enfant reçoit un bisou de sa mère et un câlin avant de les voir partir pour le royaume voisin :
- Dites-moi les enfants où voulez-vous qu'on se pose pour l'histoire ? Cela peut être à la plage ou alors à l'ombre d'un arbre.
- L'arbre ! Crièrent-ils en cœur.
Bon c'est unanime, ils m'invitent à les suivre et me montre un coin avec un arbre assez imposant, les feuillages sont bien verts et fournis ça sera parfait pour ne pas souffrir de la chaleur. Je m'installe contre l'arbre et chaque enfant s'assoit ou s'allonge à sa convenance :
- Avant de commencer, si vous le voulez bien, je vais me présenter. Moi je préfère qu'on m'appelle Ariel, car je n'aime pas mon prénom de naissance.
- Tu n'aimes pas ? C'est triste… mais Ariel c'est super joli comme toi ! Moi c'est Dona !
Dona était la petite qui était toute minée et à qui j'ai commencé à raconter l'histoire de Cendrillon. Elle se jeta sur moi pour me faire un câlin :
- Très bien c'est noté, Dona aussi c'est très joli.
- Merci ! Fit Dona tout sourire que je complimente son prénom.
- Moi c'est Hern.
Hern était un tout petit garçon, il était plus jeune que Dona, peut-être 5 ou 6 ans, il avait des cheveux châtains fins et courts, et il arborait de jolis yeux bleu marine.
- Bonjour Hern, tu m'as l'air plus timide que Dona, mais ne t'en fait pas je suis très gentille.
- Aussi gentille que ma maman ? Me demanda Hern les yeux remplit d'espoir.
Le regard de cet enfant, est trop craquant :
- Je pense, tu me diras si c'est le cas, répondis-je avec un grand sourire avenant.
Je regarde la petite fille à ses côtés :
- Comment t'appelles-tu ?
-Mina.
Elle rougit et regarde ses petites mains, ils sont timides ou ils jouent les timides ? Quoi qu'il en soit ça me fait craquer.
Mina à 7 ou 8 ans comme Dona, elle a des yeux marron clair et des cheveux bruns mi-longs.
- Enchanté Mina, ne soit pas intimidée, je compte prendre soin de vous et vous occuper pour que vous passiez un bon moment d'accord ?
Elle hocha la tête avec des yeux pétillants et pleins d'envies.
A ses côtés il y a le dernier de la bande, qui est peut-être le plus grand, peut-être 9 ou 10 ans. Il a des cheveux roux et court avec des yeux noirs, on dirait un peu un mini-Shanks je fonds :
- Moi c'est Zito, me dit-il d'une voix claire et assurée.
- Enchanté Zito, prêt pour passer quelques heures avec moi ?
-Oui Madame Ariel !
- Oh non juste Ariel, ris-je attendris, vous êtes très bien éduqués et si polis, ça va être un plaisir de vous garder.
Ils fondent à mes propos et rougirent en se trémoussant, tout fier d'eux.
Et voilà, c'est fini pour aujourd'hui.
Mais je reviens dimanche promis ! Au plaisir de vous lire d'ici là !
Le chapitre 39 est en cours d'écriture, il est presque fini. ^^
J'ai hâte de vous faire découvrir tout ça, même si c'est pas avant quelques semaines.
