Bonjour à vous.
Prêt pour ce nouveau chapitre ?
Je préfère prévenir, j'ai un parti pris qui peut éventuellement interpeller.
Je vous laisse découvrir de quoi il en retourne.
Chapitre 18 : L'amour des enfants
[PDV Ariel]
- Alors quel genre d'histoire vous aimez bien entendre ?
- Une histoire de princesse ! S'exclama Dona et Mina.
- Avec une jolie fin, fit timidement Hern.
- Moi je veux une histoire triste où le personnage principal surmonte tout et fini heureux ! S'exclama Zito.
- Non pas une histoire triste, protestèrent les trois autres.
- Si, Lucien nous a dit que c'est comme ça qu'on s'attache au personnage et qu'on veut que son meilleur, récita Zito.
Je glose :
- Zito a raison, quand rien ne va pour le héros ou l'héroïne on n'espère qu'une chose a choisi c'est que la situation évolue favorablement. C'est ce qui rend la fin plus belle. Cendrillon vit misérablement, mais parce qu'elle est douce et gentille, qu'elle croit en ses rêves, son attente et ses efforts finissent par payer et son histoire se termine bien.
- Alors une histoire triste… mais avec une très belle fin !
Je réfléchis à ce que je pourrais prendre comme conte et là je sens sur ma tête que la petite Mina me pose quelque chose.
Je retire ce qu'elle m'a mis et je vois que c'est une couronne de fleurs :
- Oh c'est beau, c'est toi qui as réalisé ça ?
- Un peu, maman m'a aidé, répondit Mina timidement.
- C'est très gentil, je vais la remettre tout de suite, de quoi j'ai l'air ?
- D'une princesse ! S'exclamèrent-ils.
Cela me fit quelque chose, Princesse Ariel… quelle ironie assez cocasse quand on sait d'où j'ai tiré mon prénom d'emprunt.
- Vous êtes adorables, merci.
- Si tu es une princesse est-ce que tu peux nous raconter ton histoire ? Demanda Hern d'une petite voix fluette.
Pendant un instant je fus perturbée… raconter mon histoire ? Cela n'a rien d'un conte pour enfant.
J'imagine que la logique du petit c'était que comme ils me qualifient de « Princesse », certainement qu'Hern s'est dit que j'avais une belle histoire. Et puis honnêtement je ne me voyais pas me confier à des enfants.
- Oh non mon histoire est trop triste, rétorquai-je.
- Mais elle se finit bien, vue que tu es entouré de gentils enfants comme nous, fut le raisonnement logique et enfantin de Dona.
Je la regarde estomaquée, avant de rire, ils sont si naïfs et innocents :
- Vous êtes trop mignons, mais honnêtement, mon histoire n'est pas faite pour des enfants c'est très, très triste, plus que Cendrillon.
- Plus que Cendrillon ? Mais qui a été méchant avec toi ? S'exclama Dona en colère.
Je ne pus répondre, je sens les quatre petits m'enlacer, étaient-ils doués de haki ? Sentaient-ils comme leurs ainés que je souffrais ?
- Tu es notre gentille Princesse, on te protègea des vilains pas beaux ! S'exclama Dona déterminée.
- Parfaitement, j'ai une épée qui repousse le mal, fit Zito de lui et de sa protection que pouvait me procurer sa lame en bois.
- Et moi je ferai des câlins pour que tu ne sois plus jamais triste, me lance Mina.
- Et moi aussi je ferai des câlins, s'exclama Hern en se blottissant contre moi.
Tant d'amour… ça fait chaud au cœur, et ils sont encore si jeunes, si innocents, ils pensent pouvoir me protéger, mais c'est plutôt mon rôle en tant qu'adulte.
Néanmoins j'admets être profondément touchée, par tant de gentillesse, si pure aussi.
Pendant un bref instant j'eus l'idée stupide de vouloir me confier à eux : des enfants, je me donnerais des claques mentales. Certainement pas ! C'est auprès d'un adulte pas d'enfant… mais quand je vois leur regard remplit d'absence de jugement total, je ne sais pas, je me sentais dans un état de confiance absolue. Pourquoi avec eux ? Était-ce parce que c'étaient justement des enfants ? Donc des êtres incapables de me faire du mal contrairement aux adultes ?
Est-ce que j'avais peur de me confier à un adulte ? J'en viens à moi faire cette réflexion. Ce n'était pas impossible, mes bourreaux et leurs complices étaient des adultes. Les juges et les policiers, les représentants de la justice avaient formés, c'était là aussi des adultes. Et à mon travail où j'avais pu avoir des vols d'idées, de mérite ou l'absence de reconnaissance… c'était là aussi des actes d'adultes.
Plus je réfléchissais plus j'étais convaincue de craindre les adultes, j'avais peur de me confier à eux, c'était évident maintenant. Combien de fois on m'a demandé si je voulais en parler et que j'ai refusé, j'ai assez confiance en eux, mais pas assez pour m'ouvrir à eux.
Je pense que je dois ma confiance toute relative aux adultes, car c'est le corps médical qui en récupérant ma charge s'est montré doux, patient et s'est démené pour me reconstruire physiquement et mentalement. Cela étant je n'avais jamais réussi à me confier à eux, j'étais assez muette sur ma période d'hospitalisation.
Et quand j'y repense je n'avais pas eu de vrai suivi avec un psychologue car j'avais des crises de panique sourde devant un adulte qui n'était du corps médical qui m'avait soigné en premier lieu. J'avais une méfiance même pour les médecins et infirmiers qui ultérieurement pour prendre la relève de leurs collègues. Heureusement ils avaient compris que j'avais confiance qu'à une poignée d'entre eux et ils ont fait l'effort de me laisser la même équipe me soigner, je ne tolérais d'autres personnes qu'en la présence d'un visage connu.
Et puis… pour se confier encore il fallait-il parler… mine de rien je n'étais pas allée à l'école. Poser des avait été toute une épreuve en soit, mais apprendre à parler quand on m'a forcé et obligé à me taire pendant des années l'était tout autant.
Gino a été une exception, mais il est vrai aussi que je ne me suis pas ouvert de moi-même à lui, c'est lui qui a déduit les choses et m'a posé des questions avant que je craque en larmes.
Quand j'y repense, il y a aussi autre chose. J'avais eu des réflexions sur mon physique, mais c'est vrai que les enfants m'avaient plus souvent demandé, quand je croisais leurs chemins, si j'avais mal. Oui sur cet aspect-là ils avaient été clairement moins méchants que leurs aînés qui m'ont plus exprimé du dégoût, de l'indifférence ou de la moquerie.
Mais je ne peux pas me livrer à des enfants… ou alors… de manière détournée et édulcorée.
Mais pouvais-je vraiment faire ça ?
Des tas de contes me vinrent à l'esprit pour m'encourager à me lancer, sous prétexte que ce ne serait pas pire qu'autre chose. Après tout la Belle aux Bois dormants, est à l'origine une histoire d'un viol. On est d'accord il y a mieux comme histoire pour enfant. Même Cendrillon à l'origine ses deux demi-sœurs se sectionnent une partie du pied pour pouvoir mettre la chaussure. Raiponce ou Belle se font séquestrer…
En fin de compte… cette idée n'est pas si étrange….
Hum… je ne sais pas… mais pour une raison étrange, je sens qu'une intuition m'incite à me lancer. Était-ce les enfants qui utilisaient du Haki sur moi ? Etais-ce moi ? Est-ce que ça n'avait rien à voir ? J'étais perdu dans mes réflexions :
- Ariel ça va ? Demanda Dona s'inquiète.
- Et bien… pour toutes réponses : êtes-vous prêt à écouter une histoire ? Exigez-je.
-OUI !
Bon là c'est un cri du cœur :
- Très bien, installez-vous alors. Je vais vous raconter l'histoire d'une petite fille qui s'appelait… Dolores. Il y a très longtemps né Dolores. Son père était un homme méchant et mauvais, tandis que sa mère était douce et gentille. La maman de Dolores, pour protéger son enfant, décida de l'abandonner, de se séparer d'elle, car elle craignait que sa fille ne soit malmenée par son père. Alors elle laisse sa fille à un orphelinat, afin de la protéger et pour qu'elle ait une meilleure vie.
Je brodais la réalité, mais c'est ainsi que je voulais que soit raconter cette histoire, mon histoire :
- Un jour un couple vient pour adopter la petite Dolores, cette dernière était tellement contente d'avoir des parents… mais… Vous souvenez de Cendrillon ? Sa belle-mère et belles ses-sœurs lui imposaient des tâches à faire tous les jours. Eh bien, c'est ce qui arrive à Dolores. Le couple voulait adopter Dolores avec l'intention de la transformer en une servante, une bonne à tout faire. Mais contrairement à Cendrillon elle subissait des insultes, des coups.
Je les regardais j'étais assez étonnée, ils m'écoutaient et aucun ne sourcillaient, peut-être que s'ils ont eu des cours d'histoire de Piacere avec ses périodes de guerre, cela les avait habitués à des choses plus difficiles…
- Dolores n'avait pas droit de pleurer, ni de se plaindre, ni d'échouer ou de commettre une erreur, sinon elle était privée de repas pendant des jours, voire pire. Dolores était désespérée, mais un jour, un homme entendait les mauvais traitements qu'elle subissait. Il décide de contacter des secours pour la libérer. Après cela, les méchants parents adoptifs furent arrêtés et condamnés. Mais pour la petite Dolores il fallait partir de 0. Elle n'avait jamais pu aller à l'école à cause de ses mauvais parents, elle devait rattraper ses années de retard et apprendre à lire, écrire, compter, etc. ayant subi beaucoup de mauvais traitements, elle était très malade, il fallait la soigner, la réalimenter. Cela n'a pas été une période facile pour Dolores, mais commencer à apprendre des choses qui lui étaient données un objectif et même si c'était long et fastidieux c'était aussi un plaisir. Dolores grandit, elle vécut de manière très solitaire, ne sachant trop comment se faire des amis, elle a acquis sa maison et elle essayait de s'épanouir, d'être aimée par quelqu'un. Malheureusement les cicatrices qu'elle avait sur le corps en effrayaient plus d'un alors que c'était une gentille personne qui ne demandait qu'à être respectée, aimée et acceptée.
Je m'arrêtai un instant, c'est assez dur à entendre j'imagine, les petits vont se dire que c'est beaucoup, je les regarde ils écoutent avec attention, ils sont suspendus à mes lèvres.
- Cela n'est pas trop difficile à entendre ? Exigez-je.
- Non Lucien, nous a tout raconté de l'histoire de Piacere, mais aussi du monde, on sait que les Dragons célestes peuvent te transformer en esclave, que des gens ont faim et font la guerre comme nous avant, répondit Zito.
- Il vous a dit tout ça ? Exigez-moi une surprise.
- Bah oui, c'est pour qu'on soit prêt, explique Dona. Nos parents et les habitants ici ont beaucoup souffert, du coup ils nous on apprenait à apprécier d'avoir à manger, même si on n'aime pas certains aliments. A toujours aider son prochain.
- Et à être très gentil aussi, fit le petit Hern.
-Oui ! Maman m'a dit que la gentillesse apporte toujours de la gentillesse. Donc pour vivre en paix il faut être gentil avec les autres et pas faire les mêmes bêtises que nos parents, c'est ce que Lucien et ma maman m'ont dit, rétorqua Mina.
Mon dieu… si jeune… et pourtant on leur a présenté les choses de manière assez crue j'ai l'impression. Alors… mon récit ne les choque pas ? J'imagine que ce monde corrompu, avec des inégalités doit pousser les enfants à être matures plus tôt, plus vite.
Quand je pense à l'équipage de Luffy, ils ont tous vécu des jeunes des choses affreuses et ont grandi très vite. Je ne dois pas en être étonnée, même si moi ça me choque, moi qui viens d'un monde bien plus « serein » et où la maturité arrive bien plus tard.
- Du coup, ton histoire est trop triste… est-ce que Dolores aura une fin heureuse ? Exigez Mina.
- Et bien pour le savoir il faut écouter la suite du récit. Donc, le rêve secret de Dolores c'était de trouver l'amour, d'être belle et aimée aux yeux de quelqu'un. Un jour, ou plutôt une nuit, Dolores se réveilla, la guerre frappa son pays et elle mourut…. Enfin c'est ce qu'elle crue. Elle se réveilla dans un autre monde et un autre corps. Elle s'était réincarnée et avait conservé les souvenirs de sa vie précédente. Au début, elle avait eu très peur face à tous ces changements. Aussi elle apprit à les accepter et à les apprivoiser. Dolores après ce choc, décida d'explorer le monde autour d'elle et sur son chemin elle rencontra de gentilles personnes, qui firent preuve de compassion. Les gens qu'elle rencontra lui tendirent la main, l'écoutèrent sans la juger, ils la crurent et la soutinrent autant que possible. Elle commença à se sentir elle-même pour la première fois de sa vie, les gens qu'elle avait rencontrés lui firent énormément de bien. Ainsi s'achève son histoire… car la fin n'est à ce jour toujours pas écrite.
Les enfants me regardaient en silence :
- Est-ce que c'est toi Dolorès ? Exigez Mina.
- Pardon ? Qu'est-ce qui te fait dire ça ? Demandai-je choquée.
- C'est logique, a répondu Mina comme si ça justifiait tout.
- En plus ton aura s'est troublée, renchérit Dona, et on voit même tes anciennes cicatrices.
Ok les enfants ont vraiment un niveau avancé en Haki de l'observation.
Je suis sidérée et je vois les enfants se blottirent contre moi pour me réconforter.
- Ici on est tous gentils, tu n'as pas à t'en faire Ariel, fit Dona.
- Vous êtes gentils mes enfants… oui… Dolores c'est bien moi… je n'ai pas tout dit pour pas vous choquer, mais oui j'ai subi tout ça et je me suis réincarnée ici, dans ce monde. Mais je vous demanderai de ne pas le dire, ma vie serait en danger autrement.
En effet si les doyens, le Gouvernement Mondial, la Marine, la pègre ou même les pirates avaient vent de cela je risquais gros. Car même si je ne révèle pas que mon monde a créé celui-ci et que donc j'ai beaucoup d'informations sensibles, ils voudront que je leur révèle des connaissances sur mon monde pour les utiliser à mauvais escient. Dans tous les cas ma vie est en danger, plus encore s'ils réalisent que je connais des pans du siècle oublié.
Donc oui, il vaut mieux garder cela secret. Et quand je vis les petits me fixer avec horreur, je m'en voulu à cet instant de m'être confié à eux :
- Si jamais cela vous tire de ne rien dire, dites-le-moi….
- On ne dira rien ! On te protégera même ! S'exclama Zito.
Je glousse nerveusement, mais aussi attendrit par tant de naïveté, mon pauvre Zito, que pourrais-tu faire face à des adultes ? Pas grand-chose, mais l'intention est adorable.
- Je vous remercie les enfants et je suis aussi vraiment désolée de vous confier plutôt qu'à un adulte, ça fait beaucoup pour votre âge. J'ai honte de vous avoir partagé un fardeau si lourd, mais je crois que je craignais trop de parler à un adulte.
- Soit pas désolée Ariel, moi je suis content d'avoir pu t'aider en t'écoutant, ma maman me dit souvent qu'écouter les autres est parfois l'aide la plus précieuse qu'on peut apporter, fit Hern avec sa petite fluette voixtte.
Ces enfants sont… adorables, ils sont si matures :
- Ma maman aussi m'a dit la même chose ! Je suis trop contente qu'on ait pu t'écouter, ma maman était très inquiète pour toi Ariel, car tu ne parlais pas, me fit Dona.
- Comment le sait-elle que je ne disais rien à personne ?
- Bah ça se voit, ton aura était gris foncé, ça veut dire que tu caches des choses qui te pèsent, répondit Dona.
- Et quand tu as raconté ton histoire elle s'est éclaircie. Tout le monde était inquiet pour toi Ariel, j'ai souvent entendu nos mamans se demander comment elles pourraient t'aider. On est trop content d'avoir pu faire mieux que les adultes, lance Zito en bomba fièrement le torse.
- Vous… vous êtes fiers que je me sois confiée à vous ? Exigez-je incrédule.
- Bah oui ! Répondez-ils en cœur.
- Vraiment ? Cela ne vous fait pas de la peine ? Ou ne vous tirez pas ?
- Pas de la peine, on va tout faire pour que tu ais le sourire, fit Mina me détermine me surprenant.
- Oui, tu es la plus jolie des princesses quand tu souris ! S'écria Dona.
- Oui, faisons en sorte qu'Ariel soit toujours heureuse ! S'exclama Zito.
- Pour que tu sois toujours heureux je te ferais plein de câlins, fit Hern en se calant contre moi.
- Vous êtes si gentils, je vous remercie, vraiment, vous êtes adorables. Merci de m'avoir écouté, même si je n'ai pas tout dit, car vous restez des enfants et que je ne veux pas vous choquer, vous avez parlé m'a beaucoup soulagé. Heureusement que vous étiez là, quand j'étais une enfant comme vous, j'ai fait face à des adultes cruels et méchants. Et je crois bien que j'ai du mal à me confier, car je crains certainement qu'un autre adulte me ferait du mal. Comme vous êtes encore petits, des enfants, je ne suis pas effrayée et ça m'a permis de m'ouvrir à vous. Même si j'avais honte à cause de votre jeune âge.
- Maïs ! On est jeune mais on vaut autant que les adultes, bouda Dona.
J'éclatai de rire devant son air contrarié :
- Je ne voulais surtout pas vous vexer, je ne pense aucunement que vous valez moins que les adultes. Chacun apporte quelque chose à l'autre. En tout cas… vous avez réussi à me convaincre que j'ai fait le bon choix en me confiant à vous…
- Normal nous sommes des enfants exceptionnels, déclare Dona avec fierté.
Je la regarde avant d'éclater de rire. Définitivement ces enfants me donnent une leçon de vie à bien des égards, moi leur ainée et j'apprécie les « claques » qu'ils viennent de me donner. Je crois que je m'inquiétais pour rien, ils sont mentalement plus solides que je l'imaginais :
- Dites-moi avez-vous envie de m'aider sur une autre chose ? Exigez-je.
-Oui ! S'écrièrent-ils sans attendre.
- Vous avez envie de montrer aux adultes ce que vous valez ou quoi ?
Ils hochèrent la tête, déterminés, c'étaient vraiment des enfants qui avaient le même souci que leurs ainés : celui de se rendre utile.
- Vous m'avez parlé d'aura de couleur, j'aimerai bien en savoir plus, vous m'avez rendu curieux, je ne connais pas encore très bien le Haki de l'observation et j'ai l'impression que vous avez un niveau avancé. Est-ce que vous voulez bien m'en dire un peu plus ?
- Oh cool on va être les professeurs d'Ariel comme Lucien ! S'exclama Zito trop heureux.
Bon sang ce sont des piles électriques, un rien les amuse, j'ai comme l'impression qu'ils donnent des choses qui les responsabilisent. Peut-être que leur apprendre le dessin n'est pas une si mauvaise idée. Je pourrais peut-être même mettre en place un atelier cuisine, l'ennui c'est juste que je n'ai pas l'endroit pour les accueillir, mais cela me donne matière à réfléchir :
- Moi je propose qu'on dise à Ariel les codes couleurs des auras, suggère Zito.
- Oui, approuve Dona.
- Quelle chance j'ai d'avoir quatre professeurs. Je suppose qu'il y a pleins de couleurs, je vous propose que chacun de votre tour vous me parle d'une couleur et sa signification.
- Je peux commencer ? Exigez Zito aux trois autres.
Ils hochèrent la tête, bordel je n'ai jamais vu des gosses aussi polis, ils sont surexcités, mais pour le reste ils sont exemplaires, je suis impressionnée, leurs mamans ont fait un superbe boulot.
- Alors le gris c'est l'aura qui signifie qu'on ne se confie pas, qu'on garde beaucoup de secrets, plus le gris est foncé, plus ça veut dire que ça nous tire et nous déprime. Et quand le gris devient plus clair ça veut dire qu'on va mieux. Le gris c'est la couleur de la tristesse.
- Merci Zito pour toutes ces précisions. Oh professeur Dona, quelle est la couleur suivante ? Demandai-je en la voyant s'avancer pour prendre la relève.
Dona était toute fière devant son titre honorifique, clairement ils prenaient ce petit cours pour un jeu et voir leur manière d'enseigner, me fit sourire, ils sont impayables, c'est trop chou :
- Le marron, c'est la couleur du mensonge, plus c'est foncé, plus le mensonge est énorme.
- Et si on ment pour protéger quelqu'un, donc avec de bonnes intentions c'est aussi marron ? Exigez-je.
- Oui, mais c'est marron très clair. C'est clair quand on veut protéger ou que c'est un petit mensonge.
- Je vois, c'est très instructif, je te remercie Dona.
Elle se trémousse heureusement, Mina s'avance doucement et continue avec une voix timide :
- Le bleu, c'est la couleur de la vérité. Si on ne dit aucun mensonge c'est un bleu très clair, si on ne dit pas toute la vérité c'est bleu foncé.
- C'est logique en même temps, le bleu symbolise l'eau, l'élément de la vérité, de la pureté. Alors j'imagine que mon aura doit être bleue.
- Oui et très claire, confirme Mina de sa petite voix fluette.
- Tant mieux je n'aime pas trop mentir, merci Mina, tu es toi aussi un bon professeur. Et toi Hern quelle couleur vas-tu me faire découvrir ?
- Le jaune, répondit Hern, c'est la couleur de la joie et du bonheur, ça veut dire qu'on est heureux, plus le jaune est éclatant, plus on est heureux.
Ah j'imagine que je ne dois pas émettre beaucoup de jaune dans ce cas…
- Dites-moi j'ai deux questions. La première on m'a dit que j'avais une aura blanche, ça veut dire que je n'ai jamais commis de tort à quelqu'un. Mais comment se manifeste les autres couleurs si je dis la vérité par exemple ? L'aura est blanche et bleue ?
- L'aura qui t'entoure c'est ce qui te définit, et elle est blanche. Quand tu fais ou dit autre chose, tu as une autre couleur qui contourne ton aura blanche, expliqua Zito.
- Ah cela marche comme ça, donc souvent les gens on voit deux couleurs.
- Oui c'est ça, toi elle est blanche et jaune éclatant, reprit Dona.
Jaune ? Oh mais oui, ces enfants m'amusent, donc je suis heureux à cet instant, je comprends.
- Tant mieux, ris-je. Ma deuxième question, est-ce long avant d'arriver à voir les auras ?
- Cela dépend de ton niveau avec le haki, il faut s'entraîner très fort pour ça, répondit Dona.
- Je vois je suppose que c'est un peu long. Quelles sont les autres couleurs pour les auras ?
- Le rouge, c'est la colère, fit Mina.
- Rose c'est l'amour, continue Hern.
- Le noir c'est que la personne te veut du mal, qu'elle est mauvaise, fit Zito.
- Le vert la personne t'apprécie sincèrement, poursuivit Dona.
- Blanc c'est que la personne à de bonnes intentions, Fusa Mina
- Orange, c'est la passion, quand tu aimes faire quelque chose, explique Hern.
- Oh ça veut dire quand j'adore dessiner ou manger mon aura devient orange ?
-Oui ! Quand tu adores faire quelque chose tu deviens orange, confirme Hern.
Je vois c'est au sens large :
- Vous m'en aurez appris des choses, arrêtons-nous là, j'ai l'essentiel, je vous remercie mes quatre petits professeurs. Voulez-vous que je vous raconte une autre histoire ? Promis elle ne sera pas aussi triste que la mienne.
Sans attendre ils crièrent de joie et s'installèrent pour m'écouter. Je décidei de raconter l'histoire de la Belle et la Bête, pour ça je pouvais grâce à Disney qui avait vraiment un large choix pour contenter ces petits.
Je m'amusai à prendre une voix assez grosse et affreuse pour faire la Bête, ils rient aux éclats à chaque fois que je la prenais.
Après cela ont pris le temps de déjeuner, ils mangèrent avec appétit, mais je les comprenais, leurs mères avaient fait de bons petits plats, j'étais heureuse d'avoir une portion d'un peu de tout. C'était succulent, je me régalai :
- Ton aura est toute orange, tu adores manger, c'est rigolo, rigola Dona.
- En même temps tout est délicieux, j'adore manger c'est un vrai plaisir pour moi, expliqué-je.
- Oh ça veut dire que si je te fais des gâteaux tu seras contente ? Demanda Dona a réagi.
- Faudra que tu demandes à ta mère la permission de faire des gâteaux, mais oui je serais ravie.
- Alors je t'en ferai plein ! S'exclama Dona motivée.
- Je n'en doute pas, mais pas trop non plus, sinon ça va être long à préparer.
- Il n'y en aura jamais assez, je t'aime Ariel, tu es trop gentille, me dit-elle en se blottissant contre moi.
- Merci, moi aussi je t'aime Dona, je vous aime tous d'ailleurs.
On fini de déjeuner et je leur contai d'autres histoires jusqu'à l'arrivée de leurs mamans :
- Maman, maman, maman, dis, dis, dis je peux faire des gâteaux avec toi pour faire plaisir à Ariel ? Exigez Dona intenable.
- Oh je vois que tu t'es bien amusée pour me faire une telle demande, pourquoi pas, répondu à sa mère.
- Youpi ! Je vais t'en faire plein Ariel et je vais m'appliquer très fort.
- Je n'en doute pas, ris-je devant son enthousiasme.
- Et bien, ils transpirent la joie, cela doit les changer de pouvoir s'amuser plutôt que de rester à nos côtés. Cela fait plaisir à voir. Oh tenez, voici votre argent et nous vous avons trouvé une jolie robe en soie, si elle ne vous va pas ou que vous n'aimez pas on la rendra la prochaine fois.
- Oh je ne pense pas, elle a l'air magnifique au contraire.
Je prenais entre les mains la fameuse robe, qui était en dos nu, couleur vert d'eau avec des touches dorées présenter sur le haut du bustier et en bas de la jupe :
- Je vous remercie, j'ai hâte de l'essayer, mais j'ai l'impression que c'est la bonne taille. Je vous remercie beaucoup, fis-je.
Je pris ma paie, la robe et je dis au revoir à tout le monde. Avant de rentrer je décidei d'aller voir Gino, après tout j'avais un petit projet à lui soumettre :
- Bonjour Gino.
-Oh Ariel ! Comment vas-tu mon enfant ? Tu as l'air d'aller mieux.
- Bonjour, oui ça va un peu mieux, je venais vous voir, car j'ai un projet à soumettre.
- Un projet ? Dis-moi tout mon enfant.
Je lui ai sorti mes croquis et lui expliqué ce que je voulais.
- C'est une excellente idée ! Je m'étonne qu'on n'y ait jamais pensé. C'est du pur génie !
- Non ce n'est rien….
Je n'avais aucun mérite, dans mon monde d'origine c'était plutôt courant d'avoir des parcs de jeux pour enfants et des crèches. Mais ici ça semble être inédit.
- Rien tu dis ? J'en connais qui ne sera pas de cet avis.
Je voulais lui dire que je n'avais vraiment aucun mérite, mais… comment expliquer que je m'étais réincarnée et que je n'étais pas de ce monde ? Je laissai tomber, mais j'étais mal à l'aise, j'avais l'impression de volé ceux qui avaient vraiment eux cette idée.
- Je vais te construire ça tout de suite.
Je vis Gino sortir, je le regardai confuse, avant de sortir pour le suivre :
- Gino où allez-vous ? Exigez-je.
- Bah faire sortir de terre tes deux projets.
- Attendez, je ne comprends pas, on dirait que vous sous-entendez que vous allez tout construire maintenant. Ne me dis pas que….
Gino se plante devant un endroit, qui ma foi pourrait être l'emplacement rêvé pour le parc et la crèche.
Je m'approche de Gino et je vois soudain des bulles de lumière nous entourer, ça se rassemble et soudain je vois sous mes yeux un parc et une crèche.
- Pas possible, vous possédez un fruit du démon !
- Eh oui, celui de bâtir tout ce que je veux, tes plans étaient si précis que c'était très facile de visualiser ce que tu voulais. Je suis heureux de l'utiliser, c'est si rare, je regrette tellement de ne pas l'avoir eu pendant la période de guerre ou même après-guerre… si je l'avais eu plus tôt….
- Ne regrettez pas ça, vous ne l'aviez pas à l'époque ce n'était pas votre faute. Le plus important c'est que sans vous avez pu vous en sortir, cela montre que vous êtes tous capables ici de vous relever et cela sans pouvoir ou fruit du démon.
- Tu as raison ma petite, tu as raison. Tu es si sage et mature, j'ai honte de moi, moi qui dois faire preuve de sagesse à mon âge, dit-il en se lamentant.
- Ce n'est pas vrai, je me rappelle que nous avons eu une conversation assez douloureuse, vous avez perçu le problème immédiatement et vous avez fait preuve de prévenance. Vous êtes vraiment quelqu'un de sage et d'attentif, je n'ai aucun doute là-dessus.
- Tu es mignonne ma petite Ariel, je te remercie pour tes gentilles paroles. Tu es un amour.
- Merci, murmurai-je en rougissant.
Cela me touchait, surtout venant de quelqu'un que je voyais un peu comme un père. Comme j'aurai voulu que vous soyez mon père…
- Pourquoi es-tu si triste ?
- Rien… je me disais que c'était plaisant d'entendre un si doux compliment venant de quelqu'un que je vois comme un père…. Je me disais… que j'aurais été si heureuse si vous conserviez pu être mon père… si j'avais eu la chance de connaître la chaleur d'un foyer et la joie d'être aimée….
- Oh Ariel… je suis désolé, je ne voulais pas te replonger dans ces mauvais souvenirs.
- Non ce n'est rien et puis ça montre combien je vous apprécie pour avoir ce genre de pensées.
- Certes, en tout cas tes idées sont merveilleuses, je crois entendre au loin les cris des enfants quand ils découvriront cet endroit lundi.
- Je pense aussi qu'ils seront contenus, merci Gino d'avoir réalisé tout ça, je ne m'attendais pas à avoir tout ça si vite.
- Je t'en prie, ce qui nous manquait vraiment c'était quelqu'un pour garder les petits, mais c'est vrai qu'avoir un espace pour eux ça sera bien pour les occuper. Ils sont vifs, mais aussi très sages, je pense qu'on pourrait leur faire confiance et ne pas les surveiller, mais ils sont encore jeunes et inexpérimentés. Un accident arrive vite, un adulte est vraiment nécessaire, même si ces petits combats sont loin d'être des petits monstres.
Je souris, attendris, Gino aimait les enfants, il en parlait avec une telle tendresse et chaleur.
Oui clairement, j'aurais aimé que Gino soit mon père, avec lui je me serais épanouie, même s'il y avait la guerre sur Piacere. Je suis certain que malgré ces heures sombres j'aurai trouvé un puit de lumière en lui.
Comme j'enviais ces enfants….
- Je… je vais y aller Gino, je vous remercie du fond du cœur.
- Ariel attends, pourquoi es-tu si triste ?
- Ce n'est rien.
- Ne veux-tu donc pas te confier au vieillard que je suis ?
- Vous n'êtes pas un vieillard !
- Je suis plus tout jeune non plus, rétorqua t'il. Allez Ariel dis-moi ce qui te tracasse, parle mon enfant je t'en prie, je ne veux que t'aider.
- Rien… j'enviai ces enfants… j'ai honte de l'avouer mais je crois que je suis légèrement jalouse parce qu'ils ont… une famille…. Quand j'entends des gens parler enfants, famille au sens large j'ai toujours un pincement au cœur. Pardonnez-moi.
- Mais te pardonner quoi ?
- D'être jalouse et envieuse, soufflai-je en baissant la tête honteuse.
- Estimes-tu que les sentiments que tu ressens ne sont pas compréhensifs ou légitimes ?
- Non…, finis-je par répondre après un long silence.
- Mon enfant c'est normal que ça te fasse souffrir, tu es une orpheline que la vie a torturée et a privé de point de repère solide que représente les parents. Je ne t'en tiens pas rigueur, tu as le droit d'être malheureuse, tu as le droit de le dire et d'envier ce que tu n'as pas eu la chance de connaître. Et puis si cela peut t'apaiser, tu as une jolie jalousie bien paisible. Certaines font des actions juste affreuses par jalousie, mais toi tu ne fais rien de tout ça, tu l'exprimes juste et ce n'est pas une mauvaise chose que dire ce qui nous peine, au contraire. Alors soit fière de ta confession. Tu es si secrète, si renfermée, on sent que tu peines à te confier, je préfère que tu dises ce qui te fait souffrir, même si tu en as honte, mais de mon point de vue tu n'as pas à avoir honte.
Je baissais le regard, je sentais venir mes larmes, que je ravilai et là je sentis une chaleur m'envelopper, j'écarquillai les yeux, Gino me prend dans ses bras.
- Vient mon enfant, laisse-toi aller, ne retient pas tes émotions, pleure mon enfant, lâche prise, tu en as le droit.
Mes yeux me piquaient, je me mordais mes lèvres jusqu'au sang, luttant contre mes larmes. Gino passe une main dans mes cheveux pour me les caresser dans un geste apaisant. Ce geste me fit craquer et j'enserra Gino dans mes bras, avant d'éclater en sanglot :
- C'est bien ma petite, vide ton sac.
- Pourquoi… ça fait… si mal ? Hoquetai-je.
- Les cicatrices mentales sont les plus difficiles à guérir, mais tu y parviendras avec beaucoup de patience et en t'ouvrant aux autres. On t'apportera tout le soutien, l'aide et le réconfort dont tu auras besoin. Ma petite Ariel….
Je pleurais sans retenu, j'avais tellement mal, je m'accrochai à Gino désespérément comme si j'avais peur qu'il disparaisse. On resta ainsi silencieusement pendant de longues minutes, où je pleurais en continu contre son épaule.
Ce n'est qu'au bout d'un long moment que je commençai enfin à moi plus calme, j'avais mal à mes yeux, même si je sentais que j'avais le cœur un peu moins lourd, cela m'avait fait du bien.
- Tu te sens mieux ? Exigez Gino.
- Un peu.
- Tant mieux, je te sens plus calme, je vais donc en profiter pour te faire part de quelque chose.
-Quoi ? Demandai-je la voix complètement enrouée.
Gino s'écarta de moi, avant de me prendre en coupe mon visage entre ses mains :
- J'ai pris le temps de réfléchir à ce que je vais t'annoncer. J'en ai discuté autour de moi pour mûrir ma réflexion avant de t'en parler. Mon enfant, tu ferais de moi le plus heureux des hommes si tu acceptes de devenir ma fille.
Je le regarde estomaquée, choquée, j'avais mal entendu, n'est-ce-pas ?
- La seule chose que je crains c'est de ne pas gagner ta confiance et de ne pas pouvoir t'aider le jour où tu en auras le plus besoin. Mais peut-être que pour gagner ta confiance il faut que je t'adopte avant, pour que tu te sentes légitime de me parler, c'est en tout cas ce que je pense. Dis-moi veux-tu de moi comme père ?
- Vraiment ? Fut tout ce que j'arrive à dire.
Je resanglote dans les bras de Gino, même si cette fois ce sont des larmes de joie que je verse :
- Oui, vraiment, je l'entends.
- Si vous… saviez… comme… je suis…heureuse…, hoquetai-je. J'en serai… ravie…
Gino m'enserra et me frotta mon dos pour me calmer.
Je n'arrivai pas à réaliser, c'était si soudain, mais si merveilleux, je n'avais pas les mots pour décrire cette merveilleuse émotion qui inondait tout mon corps à cet instant. Alors j'avais droit d'avoir une vraie famille ? Une qui m'aime.
Je ne sais pas qui dois-je remercier, si c'est le hasard, une divinité, mais merci, merci de cette réincarnation et de ses présentes.
Allez je vous laisse tranquille avec le passé d'Ariel à partir de maintenant, pour quelques chapitres (faut pas déconner).
RDV mercredi pour un chapitre plus léger et surtout plus gai !
