Bonjour à vous tous !
Voici donc la suite.
La transformation commence à devenir un vrai poids pour Ariel.
Arrivera t'elle a y faire face ?
Bonne lecture !
Chapitre 87 : Une fée déprimée
[POV Ariel]
Après presque deux semaines de voyage nous rencontrons enfin le navire des géants, qui ont apporté tous les livres qu'ils avaient sur le fées des joyaux, ainsi que l'encyclopédie des fruits du démon.
- Oh ainsi c'est elle ? Tu es beaucoup trop belle et adorable, fit Gerd souriante et conquise.
Je dois admettre que là, la différence de taille est… démesurée ! Elle me tenait au creux de ses mains gigantesques et me présenta à ses homologues :
- Regardez-moi comme elle est mignonne, je suis tellement heureuse de voir une vraie fée des joyaux, j'ai l'impression d'entendre nos ainés raconter leurs contes et légendes.
- C'est vrai qu'elle est toute mignonne, tu es si petite, dire qu'un si grand concentré de pouvoirs se trouver dans un si petit corps, s'accroupit Hajrudin pour me fixer.
Il est encore plus grand que Gerd ! Heureusement que je sais que ce sont des gentils, autrement je ne vous dis pas la peur bleue que j'aurai eu d'être nez à nez avec des personnes si… grandes….
Quoi qu'il en soit j'affiche un sourire embarrassé j'ai l'impression d'être une bête de foire, mais ils tenaient tant à me voir de leurs yeux je n'ai pu refuser, surtout qu'ils avaient amené de précieux ouvrages, aussi je suppose que je pouvais donner un peu de ma personne.
- Ne me l'intimidez pas trop, s'exclama Shanks depuis le pont du navire.
- Comment ? Mais c'est nous qui sommes intimidés tu te rends compte Shanks qu'on est face à une divinité ? Un être des plus sacrés et respectés par notre nation ? S'épouvanta Hajrudin.
Hum c'est vrai que les géants ne reconnaissent que la force et la puissance… Pour que Shanks arrive à commander Dorry et Brogy c'est que Shanks a réussi à battre un géant et à imposer son autorité.
Donc pour dire que je les intimide, qu'ils vouent un culte aux fées des joyaux et qu'il est outré de la remarque de Shanks, tout me porte à croire qu'en fait j'ai une autorité supérieure à Shanks :
- Mademoiselle ce serait la pire honte pour nous d'effrayer une protectrice de ce monde, est-ce qu'on vous effraye ? Demanda Gerd précipitamment.
- Vos tailles sont impressionnantes je dois le reconnaitre, mais non je n'ai pas peur de vous, souris-je.
Je vis tous les géants soupirer de soulagement, j'ai clairement l'impression de revoir mon couple de lapin qui me montrait bien trop de respect pour qui je suis vraiment.
- Je pense que Shanks aime surtout vous faire peur et vous taquine.
- Hé dit donc vilaine petite fée je ne te permets pas, fit Shanks faussement choqué.
- Shanks mais voyons parle plus respectueusement à Sa Majesté ! S'exclama Oimo.
- Que…, commença Shanks abasourdi.
- C'est une vraie bénédiction de rencontrer Son Altesse, alors parle lui plus poliment, renchérit Raideen.
J'observe les géants répondre à Shanks qui affiche un visage surpris et choqué, je ne peux m'empêcher de glousser, j'ai vraiment l'impression de revoir ce pauvre lapin blessé qui était épouvanté, à l'idée de m'appeler sommairement Ariel, même s'il n'était pas le seul, tous les animaux de Frésia m'avait appelé de toutes les façons, sauf Ariel.
Aussi voir ces géants me « protéger » de « l'irrespect » de Shanks me faisait bien rire, j'étais pliée et j'en pleurais même.
- Pauvre Shanks, ne lui en veuillez pas il disait cela pour la blague. Et puis certes j'ai l'apparence d'une fée des joyaux et ses pouvoirs, mais à l'origine je suis une humaine. Donc je vous en prie appelez-moi Ariel, Altesse, Majesté, Divinité et autres titres m'intimident et ça ne reflète pas la réalité, car je ne suis pas une fée des joyaux.
- Mais on ne peut pas vous appelez par votre prénom uniquement Votre Altesse, s'exclama Gerd horrifiée.
Je gémis de frustration, car ils sont vraiment sérieux sur ce point je le vois qu'ils ne surjouent pas :
- Alors c'est un ordre, m'exclamai-je.
- Mais on doit refuser cet ordre Votre Majesté, firent en cœur les géants.
J'entends Shanks et ses hommes rirent, je leur avais raconté ce que j'avais communiqué avec les animaux de Frésia, qui tous m'avaient vénéré comme jamais.
Et là on était un peu sur une situation similaire, le vivre en direct doit les amuser :
- Allons ma Déesse ne soit pas intimidée, me lança Benn.
Je le regarde et le fusille :
- Mais ne les encourage pas ! M'écriai-je.
- Mais mon amour une Déité comme toi doit recevoir tout le respect qui lui est dû, renchérit Crocodile avec un large sourire espiègle.
- Crocodile n'en rajoute pas !
Mais ce n'est pas possible tous les termes vont y passer.
Je quitte les mains de Gerd et me pose sur l'épaule de Shanks.
- Je te préviens je tiens à ma vie chère Déesse, me fit Shanks avec un large sourire hilare.
- S'il te plait Shanks ne t'y mets pas, suppliai-je.
J'entends d'autres glousser quand Shanks en rajoute.
- Non arrêtez de rire, s'éleva la voix d'Hongo. Elle….
Cela commence à me chauffer, je ne tiens plus :
- Ariel est le prénom que j'ai choisi ! C'est aussi l'expression de mon humanité ! Si vous ne m'appelez pas par mon prénom j'ai l'impression d'être dépossédez de mon identité ! Appelez-moi tous Ariel c'est un ordre ! Hurlai-je.
- Houlà tout doux Ariel, calme-toi, s'exclama Shanks précipitamment.
- Non je ne me calmerai pas ! Depuis Frésia je vis recluse sur le navire de peur qu'une personne découvre ma transformation, je suis à cran depuis presque deux semaines de ne pas pouvoir sortir ! Et en plus je vis dans le stress de ne pas retrouver mon apparence humaine ! Et vous refusez de m'appeler Ariel ! Finis-je par dire en sanglotant.
- Ariel tout va bien, murmura Shanks pour tenter de m'apaiser.
- Appelez-la Ariel, somma Hongo. Cela fait des jours qu'elle vient me voir et me parler de ses angoisses qui ont eu de vrais impacts sur sa santé physique et mentale, ne lui rajoutons pas du stress et de la contrariété. Donc ordre du médecin ne la faites plus chier, appelez-la Ariel.
Je fonce vers Hongo et me refugie contre lui, lui au moins n'a pas participé à cette vaste blague et est l'un des rares à ne pas avoir rigolé, pire il a essayé de calmer jeu… sauf que j'ai craqué…
- Tu étais malade ? Demandèrent Benn et Crocodile inquiet.
- Depuis quand ? Questionna Shanks.
Je me mordis les lèvres personne n'était au courant à part Hongo…
- Désolée Ariel pour le secret médical.
- Je ne t'en veux pas, tu l'as dit pour me protéger…, murmurai-je.
- Je sais bien.
- Qu'est-ce qu'elle a ? Demandèrent de nouveau mes amants inquiets et d'autres.
- Dites le secret médical ça vous parle ? Cingla Hongo.
Il me prit dans ses mains et m'embarqua avec lui dans son infirmerie qu'il verrouilla à double tour, il me posa sur sa table d'auscultation et ferma les rideaux pour ajouter de l'intimité :
- Bon… au point où on en est autant faire notre petit bilan journalier. Peux-tu te déshabiller ?
J'hochai la tête et je me lève et je retire mes vêtements, avant de détourner le regard, toujours aussi gênée de m'offrir à la vue d'un homme qui n'était pas mon amant.
Hongo tendit délicatement ses doigts vers mon corps et retira les bandages qu'il m'avait mis hier soir :
- Hum… ça a empiré…, grimaça Hongo après avoir défait les pansements.
J'avais du bas de mes seins à mes cuisses des zones où j'avais des plaques… quand je ne perdais pas de l'épiderme… bref j'étais à vif à certains endroits. J'avais essayé de me soigner avec mes pouvoirs, mais j'avais aggravé le problème, j'avais tenté une deuxième fois mais devant l'échec et la douleur je n'avais plus retenté et j'étais allée trouver Hongo en catastrophe.
Sauf que même sa médecine ne faisait rien, il arrivait juste à calmer la douleur, mais pas à arrêter la propagation de ce mal et encore moins à le résorber.
- Bon j'ai encore amélioré mon soin avec les prélèvements que j'ai fait hier, donc j'espère que cela marchera.
- Je l'espère….
- Je suis vraiment désolé de mettre autant de temps à trouver, s'excusa Hongo.
- Je sais que tu fais de ton mieux… puis je suis une fée des joyaux… plus une humaine… j'imagine que la constitution de mon corps a changé et ne régit pas sur les mêmes règles qu'un corps humain.
- C'est exact… j'espère qu'en ayant accès aux livres d'Elbaf on pourra mieux comprendre le mal qui te ronge. Tu as essayé de toucher une nouvelle pierre ?
- Oui, j'ai tout essayé, les précieuses, les semi-précieuses, les pierres fines et même les autres, j'ai essayé aussi les métaux précieux, ça régénère mon énergie mais ça ne me soigne pas.
- Cela m'embête vraiment… j'espère que le fait que tu vives sans sortir n'a pas été la cause.
- Je prenais un bain de soleil….
- Oui d'accord, mais le fait d'être enfermée ça a pu jouer, en plus comme tu l'as dit tout à l'heure tu angoisses à l'idée de rester à jamais une fée. Ecoute maintenant qu'on a retrouvé nos amis les géants on est à une journée de la prochaine île. Demain sans faute je te sors discrètement de gré ou de force. Ne pas être en contact avec la terre est peut-être bien la clé, chuchota t'il.
Il fixait la porte, d'où le fait qu'il ait baissé sa voix pour que moi seule entende.
Il s'approcha en silence de la porte et poussa une gueulante rare :
- DÉGAGEZ OU JE VOUS CASTRE TOUS !
On entend les indélicats courir, preuve qu'ils étaient nombreux à écouter :
- Tu penses qu'ils étaient là depuis longtemps ?
- Non, je guettai les présences, ils ont attendu ces cons avant de venir, pensant que je baisserai ma garde. Ils venaient juste d'arriver quand j'ai baissé ma voix.
Je soupire de soulagement :
- N'empêche les castrer tout de même, gloussai-je.
- Toujours taper là où ça fait mal, sourit Hongo tout fier de sa menace.
- Bah si tu les castres ils auront plus mal si on tape.
- C'est vrai, rit-il. Bon au moins je t'ai redonné un peu le sourire. Bon je vais faire un prélèvement et appliquer ton soin, allonge-toi, je vais y aller doucement.
J'hoche la tête, je ferme les yeux, je sais que je vais dérouiller, à cause du fait qu'il va devoir prélever une partie de ma peau pour l'étudier. Je tremble et étouffe un cri avant de lâcher des larmes.
- C'est fini, je suis désolé Ariel.
Fort heureusement les antidouleurs contenu dans sa pommade qu'il m'applique calme instantanément mes souffrances.
- Voilà, tu vas pouvoir te lever, je vais te faire tes bandages.
Il me présenta son auriculaire et je m'en saisis m'aider à me redresser, puis je lève les bras et écarte les jambes comme les jours précédents, afin de faciliter le travail d'Hongo.
- Tu me dis si je serre trop.
- Non ça va, tu as pris le pli maintenant sur la force à appliquer.
- Heureusement, mais bon on ne sait jamais, voilà c'est terminé.
- Merci Hongo.
Je remets ma robe qui heureusement cache la misère :
- Bon… et qu'en est-il de ce rêve ?
- Je n'arrive pas à l'interpréter… je me sens entourée de noir, j'étouffe, mais ce n'est pas comme si je manquai d'air, c'est comme si on étouffait qui j'étais, ce que je suis. Et puis… il y a toujours ce sentiment de détresse, de souffrance, de lutte intérieure…
- Hum… je ne suis pas spécialiste en rêve, mais il se répète depuis trois jours, je pense que ça représente tes angoisses, ta frustration de pas pouvoir sortir et faire ce que tu aimerais faire en tant qu'humaine. Après c'est mon analyse et interprétation, elle vaut ce qu'elle vaut.
- Hongo… tu fais tout ce que tu peux, je t'assure que je ne t'en voudrais pas si tu ne trouves pas de suite le mal qui me ronge ou même si tu te trompes, je sais que tu fais de ton mieux et puis tu ne peux pas tout savoir. Donc ne te mets pas la pression.
- La patiente qui rassure le médecin, on aura tout vu, sourit tristement Hongo.
- Tu me rassures aussi tu sais, tu m'as écouté, ça m'a beaucoup aidé.
- Dis-moi, c'est une question que je ne t'ai pas posé, mais qui me taraude un peu.
- Laquelle ?
- Surtout sache que je ne te reproche rien, je suis juste curieux et tu as aussi le droit de ne pas me répondre.
- Tu me rends nerveuse, quelle est cette question ?
- Pourquoi tu ne t'es pas confiée à Benn et Crocodile de ton état ? Demanda t'il doucement.
Je voulus lui répondre, mais… je ne pouvais pas… comme j'aimerai pouvoir parler librement.
Je baisse la tête et la détourne, tout en sanglotant :
- Ariel… il est temps qu'on parle d'un sujet toi et moi, me dit doucement Hongo en relevant mon visage de mon index. C'est un sujet que j'ai gardé pour moi jusqu'à aujourd'hui.
- De quoi veux-tu parler ? Demandai-je d'une voix enrouée.
- Il y a dans ce monde une personne qui t'adore et qui m'a dit un jour…
[Flash Back : Colline de Piacere]
[POV Hongo]
- Bien nous voilà isolé.
- De quoi vouliez-vous commandant Thatch ? Demandai-je.
- Cela concerne Ariel.
- Ariel ? Répétai-je étonné.
- Oui, écoutez attentivement tout ce que je vais dire, c'est très important.
Je le vois poser ses mains sur mes épaules, je les fixe avant de relever mon regard vers lui :
- Que voulez-vous me dire ? J'ai l'impression qu'il s'agit d'un sujet grave.
- Un jour, je ne l'espère pas… mais certainement qu'un jour viendra où Ariel tombera malade ou sera dans une détresse psychologique où elle aura besoin d'une oreille attentive, d'un médecin attentif je veux dire.
J'hochai la tête, le laissant continuer :
- Ariel garde un lourd secret qui a attiré les foudres du Paternel… puis son adoration. Ariel Castelrelli est une jeune femme qui s'est réincarnée et qui en plus de cela, ne vient pas de notre monde, elle vivait dans un autre complètement différent de celui où nous vivons vous et moi…
- Que… quoi ?! Fut tout ce que j'arrivais à dire.
- Ecoutez Ariel a subi par le passé des tortures et sévices, elle avait des brulures, une marque au fer rouge, des cicatrices, des marques de coups et de balles. Si je vous dis qu'il y avait des centaines et centaines de marques me croirez-vous ?
Je le regarde, il me fixe avec sérieux, gravité et une profonde tristesse, je veux croire que tout ce qu'il me dit est faux… mais tout semble pourtant vrai :
- Ariel s'est réincarnée dans un corps différent du sien, lavé de toutes traces de sévices, mais avec le haki de l'observation de Piacere, c'est quelque chose qu'on voit. Là où je veux en venir, c'est qu'un jour peut-être, ses anciennes blessures la feront de nouveau souffrir, comme des douleurs fantômes. Sauf qu'elle ne pourra pas en parler, non pas qu'elle ne le voudra pas, mais pour assurer sa sécurité, car si des gens mal intentionnés découvrent qu'elle s'est réincarnée elle pourrait faire l'objet d'une traque sans merci. Alors je veux qu'au moins un médecin dans ce monde sache l'entièreté de son état de santé physique et psychologique. Vous êtes le médecin du Red Force, Piacere fait partie de vos territoires, vous serez le plus à même d'être là fréquemment sur l'année. Alors si un jour Ariel va mal et que vous êtes là parlez-lui, dites-lui que vous savez qu'elle s'est réincarnée et qu'elle vient d'un autre monde, afin qu'elle s'autorise à se confier librement sur son état.
[Fin du Flash-back]
J'étais sous le choc de ce que je venais d'entendre… Thatch avait mis Hongo dans la confidence :
- Depuis quand ? Murmurai-je.
- C'était avant que le Moby Dick quitte le port de Piacere, le commandant Thatch m'a interpellé discrètement et m'a tout dit, répondit Hongo.
Je le dévisage et il me sourit, alors… il savait depuis tout ce temps et n'a jamais cherché à en savoir plus…
Il a fait preuve d'une sacré droiture, je sens que je peux lui faire confiance :
- Ariel pourquoi tu ne t'es pas confiée à Benn et Crocodile de ton état ? Demanda une nouvelle fois Hongo.
- Tu… tu t'en doutes des raisons ? Me risquai-je.
- J'ai ma petite idée oui, mais je préfère que tu me le dises… si tu es d'accord bien sûr.
Je soupire et décide de me livrer :
- Je n'ai jamais aimé… mon ancien corps… il était si abimé, sanglotai-je. Je me suis même mutilée… je le détestai… car je portais dans ma chair une partie des gênes de ma mère… et de mon géniteur… celui qui a violé ma mère… Je ne me suis jamais trouvée belle ou jolie à cause de mes origines et de mes sévices… je cachais comme je pouvais mon corps avec des vêtements sombres, amples couvrant jusqu'au cou, même sous la chaleur caniculaire…. Et là… j'ai l'impression de revivre cet enfer… Benn à cause de son haki voit les marques de me sévices passés et peut-être même celles qu'on n'arrive pas à soigner. Même si je pense que ce n'est pas le cas… car Benn ne m'a jamais interpelé sur mes plaques. Quant à Crocodile… lui ne maitrise pas le haki il me voit comme je veux qu'on me voie… je ne veux pas que son regard change… je ne veux plus qu'on me voit si vulnérable… si fragile…, articulai-je en larmes. Toi tu es médecin… tu es le seul… à qui… je peux le dire car c'est ton rôle… mais… pour Benn… et Crocodile… je ne veux pas qu'ils me voient dans cet état….
- Chut… ça va aller, murmura Hongo en tamponnant délicatement mon visage avec un mouchoir. Honnêtement je crois qu'ils ne te feront aucun commentaire négatifs et qu'au contraire ils te soutiendront.
- Je sais… mais… je ne veux pas… je ne veux pas qu'ils voient ces plaques… qu'ils me voient si vulnérable… je…
- Hé calme-toi, je n'ai jamais dit qu'on va leur dire ou leur montrer, fit doucement Hongo. Je te dis juste qu'ils ne te jugeront pas et ne te trouveront pas plus faible ou sans valeur. Sache que je comprends ton complexe et ton sentiment de honte. Ariel tu es très courageuse vraiment.
- Tu parles… je n'arrive même pas à en parler… aux hommes que j'aime, hoquetai-je.
- Tu as peur que ça change et brise quelque chose entre vous, c'est humain Ariel, tu n'as pas à culpabiliser.
- J'arrive… à leur dire tellement de chose… mais ça… je… je n'y… arrive pas…, sanglotai-je.
- Chut tout va bien Ariel.
- Non… rien ne va….
- On parle de cicatrices qui sont restées ancrées dans ta chair, quelque chose de douloureux, qui t'a empêché de mettre les vêtements que tu voulais, qui t'a poussé à être terrifiée du regard des autres et le pire de tout c'est que tu as complexé sur ton corps… et j'oublie certainement un tas d'autres points. Je perçois bien que c'est une honte terrible pour toi que d'être touchée, d'être abimée physiquement.
- C'est même… un échec de pas réussir… à prendre soin de ce nouveau corps, pleurai-je.
- Tu sais Benn prend soin de lui et de son corps pourtant il a des cicatrices. Ce que je veux dire c'est qu'il n'y a pas de lien entre le fait de faire attention à soi et d'avoir des cicatrices. Tu n'as pas à culpabiliser de te blesser ou si on te blesse, cela peut malheureusement arriver, regarde-moi, dit-il en pointant sa cicatrice. Non vraiment ne t'en veux pas, surtout que c'est le résultat de mauvais traitements que tu as subi et non d'une négligence de ta part.
- Je sais tout ça… mais c'est trop dur…
- Oui je le vois bien, tu as vécu avec cela pendant des années, j'imagine que cela te fait revenir en arrière.
- C'est ça…, admis-je d'une voix tremblante.
- Je vais réussi à trouver comment te soigner Ariel, je peux t'assurer que je ne te laisserai pas dans cet état.
- Merci Hongo du temps que tu prends avec moi, reniflai-je.
- C'est normal tu as mal physiquement et en plus tu es complètement déprimée.
- Hum… dis… tu crois que Shanks et les autres vont m'en vouloir ? Demandai-je nerveuse.
- De quoi ?
- Mais je leur ai mal parlé, répondis-je comme si c'était évident.
- Et alors ? C'est eux qui ont commencé.
- Mais ils m'ont pas mal parlé comme je l'ai fait.
- Si, à partir du moment où tu rabâches que tu veux qu'on t'appelle Ariel et qu'on s'en contrefiche c'est un manque profond de respect. Bon à leurs décharges c'était clairement pour te taquiner gentiment et faire de l'humour, ici on est un équipage qui adore rire, donc c'était pour eux du pain béni. Maintenant tu as demandé plusieurs fois qu'on te nomme Ariel, ça serait fort de café qu'ils osent te reprendre, c'est eux qui ont merdé. Et puis honnêtement Shanks est pas rancunier pour un sou, oui ça l'a surpris mais il ne t'en voudra pas, ni lui, ni les autres. Enfin tu as dit autre chose aussi, qui est bien vrai depuis plusieurs jours, tu es à cran, tu acceptes les recommandations de Shanks de ne pas sortir du navire, cela te coûte et tout le monde l'a vu. Cela saute aux yeux que tu déprimes et j'irais même plus loin, je pense que cela te coûte plus encore car tu as sans doute l'impression d'être de nouveau séquestrée et si on combine cela au fait que tu es blessée dans ta chair, comme quand tu étais victime de sévices, tu as de quoi être à fleur de peur et irritée, car cela te ramène à une période difficile de ta vie.
Je détournai les yeux laissant rouler mes larmes :
- On dirait que j'ai visé juste.
- Oui…, admis-je en pleurant.
- Vas-y libère-toi un bon coup.
- J'en ai marre ! Sanglotai-je à chaudes larmes.
- C'est tout à fait normal et maintenant que tout le monde sait que tu es souffrante ils vont être aux petits soins pour toi.
- Mais je leur ai mal parlé !
[POV Hongo]
Benn et Crocodile ont bien fait de nous dire que par moment Ariel avait des sauts d'humeur à cause de sa condition de fée, car clairement elle est en plein dedans.
On dirait une vraie fontaine, elle s'en veut énormément, alors que la pauvre ce n'est pas elle qui devrait dire cela. Il va falloir malheureusement que ses humeurs changeantes se calment d'elles-mêmes puisque je n'arrive pas à la raisonner.
- Ils l'ont bien mérité.
- Absolument pas ! S'écria t'elle en larmes.
- Allez Ariel tout va bien, calme-toi.
- Je suis un monstre !
- Hé oh arrêtes, tu es la personne la plus adorable et gentille qui soit. Tu es si douce que ces idiots ont juste profité de ta gentillesse pour te charrier.
- Je suis une bonne poire… ce n'est pas mieux.
- Je n'ai pas dit ça, tu n'es pas une bonne poire. Ariel ressaisis-toi ce sont tes émotions de fée qui parlent et non tes émotions humaines. Reprends-toi c'est un ordre !
Je lui parle fermement, elle me regarde avec des yeux larmoyant, prête à exploser sous un torrent de sanglots.
Mais je la vois fermer les yeux, elle tente de reprendre le dessus, bon ça a marché cette fois, une fois sur deux j'arrive à la ramener en lui parlant ainsi, même si je n'aime pas je me trouve super dur avec elle quand je fais ça.
- Pardon… Hongo…, finit-elle par dire.
- Ce n'est rien, je sais que tu as du mal à gérer cet aspect.
- Oh je dois être chiante par moment, dit-elle avec un petit sourire désolé.
- Mais non t'inquiète, lui dis-je en lui lançant un clin d'œil et un large sourire. Et puis… c'est moi qui suis désolé de devoir hausser un peu le ton.
- Non vaut mieux, car ça interpelle mes sentiments d'humaine et c'est souvent comme ça que j'arrive à reprendre le contrôle, alors merci Hongo, je me sens mieux.
- Alors c'est une bonne nouvelle, ah là là, ce n'est pas facile d'être une fée des joyaux en fait.
- Oh que oui, j'espère retrouver mon apparence humaine au plus vite, tant de choses me manquent…. J'ai envie de sortir librement, de manger comme je veux et pas devoir produire des micro-fruit et légumes….
- Mais ils sont trop mignons.
On rit tous deux, mais je dois admettre que la voir à l'œuvre pour se cuisiner des bons plats à sa taille c'est assez folklorique… surtout ses mini-fruits et légumes.
- Peut-être mais moi je rêve de remanger une vraie part de gâteau.
- Les fruits c'est sucré…, tentai-je.
- Mais je veux du gâteau !
J'éclate de rire, même si je lui lance un petit regard désolé, car produire des œufs et de la viande elle ne sait pas faire, donc c'est vrai que c'est une grande source de privation pour elle.
C'est aussi un élément qui doit la rendre déprimée d'ailleurs, il y a vraiment beaucoup de choses qui commencent à la peser, faut vraiment qu'on trouve comme inverser le sort.
- Et puis Benn et Crocodile me manquent….
- Frustrée ?
- Oui…, soupira-t-elle.
- Tu sais que tu peux te donner du plaisir toute seule.
J'aurais dû me taire, elle m'assassine du regard :
- C'est peut-être ta préférence mais pas la mienne, grogna-t-elle.
- Désolé j'aurais dû me taire.
- Humph, marmonna-t-elle.
Mouai pas de sortie, le stress de pas redevenir humaine, pas de gâteau et autres plaisirs culinaires, pas de sexe tu m'étonnes que le fait qu'on lui ôte son prénom l'ait sortie de ses gongs… c'est une des rares choses qu'il lui reste de sa condition d'humaine au final :
- Désolée d'autant me plaindre, tu dois en avoir un peu marre de me supporter, dit-elle tristement en soupirant se calmant vite mine de rien.
- Tu as le droit d'en avoir marre Ariel, c'est humain et je te le répéterai autant de fois qu'il le faudra. Tu n'es pas dans une situation facile, moi à ta place je n'arriverai pas à aussi bien géré.
- Tu es gentil Hongo, merci de me remonter le moral.
- Dis-moi je pense à un truc, si je demande à Lucky de te réaliser une glace rien que pour toi ça te remettrait de bonne humeur ? Juste faire un petit pot cela durera longtemps avec ton gabarit.
Ses yeux brillent, j'ai captivé son intérêt, la bouffe ça marche chez cette femme :
- Mais… ce n'est pas facile à faire une glace et c'est long…
- Je te parie ce que tu veux que Lucky te la fait même s'il doit y passer une nuit blanche.
- Une nuit blanche ?! Dit-elle horrifiée.
- C'était de l'humour. Alors ? Quel parfum ? Allez soit un peu égoïste, l'encourageai-je avec un grand sourire.
- Tu es mesquin.
- Quel parfum ?
- Mais les autres en voudront… et je ne veux pas partager….
- Oh oh tu deviens égoïste.
- Tu es sensé me travailler pour que j'accepte ton indécente proposition pas de me donner des arguments pour refuser.
J'éclate de rire et elle aussi, son humour revient, même si c'est par intermittence ce sont aussi des moments qui lui donne un peu d'oxygène :
- Alors ? Le parfum ? Insistai-je très lourdement avec un grand sourire.
- Noisette… ou fleur d'oranger selon ce qu'il a sous la main.
- Bah voilà ce n'était pas si terrible.
Elle me tire la langue :
- Je suis sûr que les fées des joyaux d'il y a 800 ans n'agissaient pas ainsi.
- Oui mais moi je suis humaine de naissance monsieur.
- Ok tu gagnes le point, admis-je.
- Merci ! Chantonna t'elle satisfaite de sa victoire.
- Alors prête à sortir de l'infirmerie ?
- Il faudra bien que je les affronte tôt ou tard… est-ce que tu vas leur dire… pour ce que j'ai ?
- Pas sans ton accord, je suis tenu au secret médical et tu n'as aucune obligation de le dire aux autres, idem pour tes hommes.
- Je ne me sens pas prête….
- Alors n'y pense plus, je ne dirais rien je te le promets.
- Merci.
Elle se lève et s'envole pour se poser sur mon épaule gauche :
- Suis-je confortable ?
- Oui, répondit-elle.
On rit doucement, je décide de marcher et de sortir de l'infirmerie, le couloir est dessert, le silence règne. Nous comprenons vite, car tout le monde est en train de lire, l'un des innombrables bouquins ramener par les géants :
- Bon Shanks, faut faire cap vers l'île la plus proche, ceci est un ordre médical, fis-je.
- Je vois, c'est entendu.
Shanks m'a regardé longuement, puis Ariel avant de me répondre, j'imagine qu'il a pesé le pour et le contre vis-à-vis de la sécurité d'Ariel. Heureusement quand je donne ce genre d'ordre Shanks se plie à mes volontés, car il sait que la santé de ses hommes ou de sa protégée comme c'est le cas, prévaut sur tout le reste.
- Lucky je veux que tu réalises quelque chose pour Ariel, je pense que ça remontera son moral si tu lui réalises des glaces soit à la noisette ou la fleur d'oranger. Et je précise que si un seul ose priver Ariel de cela je le castre ! Je vous connais bande d'estomac sur pattes.
Silence de mort :
- C'est ce que j'appelle une négociation rondement menée, lâcha Crocodile.
Là Ariel a un fou rire, qui finit par détendre l'atmosphère :
- Je te réalise ça Ariel, finit par dire Lucky.
- Merci Lucky, est-ce que tu veux que je t'aide ? Proposa Ariel.
- Non, ne t'inquiète pas, je m'occupe de tout, refusa t'il poliment avant de filer en cuisine.
- Comment te sens-tu Ariel ? Demanda Benn avec hésitation.
Il ose poser la question qui brûle les lèvres de tout le monde :
- Je ne veux pas en parler… pour le moment….
- Je comprends, soupira Benn déçu mais compréhensif.
- Ariel s'il y a le moindre truc qu'on peut faire pour t'aider, te soulager ou que sais-je, tu n'hésites pas, j'espère que tu le sais, fit Crocodile d'une voix douce.
C'est déroutant de l'entendre parler avec une si grande douceur qu'avec elle… cette privilégiée souris-je intérieurement.
- D'accord promis, répondit-elle timidement. Bon… j'ai bien envie de lire ces bouquins, dit-elle plus nerveusement.
Elle doit se sentir un peu coupable pour tout à l'heure et elle ne sait pas trop comment les aborder :
- On a commencé à feuilleter, j'ai demandé à ce qu'on te signale si on trouve un nouveau pouvoir relatif aux fées des joyaux ou un moyen de te sortir de cet état, expliqua Shanks.
- Et l'encyclopédie des fruits du démon ? Demanda-t-elle.
- Je suis en train de chercher le fruit de Pélamide, répondit Crocodile qui tournait les pages.
Elle quitte mon épaule et se pose sur celle de Crocodile :
- Ah je crois que je l'ai.
Tout le monde s'arrête un instant et fixe Crocodile et Ariel qui sont en train de lire les pages et quand je vois la mine déçue d'Ariel on a la réponse :
- La mort de l'utilisateur rend bien les transformations irréversibles, sans aucun moyen pour inverser cela, lâcha Crocodile. Je suis désolé mon amour.
- Ce n'est pas de ta faute, dit-elle doucement.
On comprend à cet instant que notre seul espoir c'est de découvrir un pouvoir chez les fées des joyaux qui peut nous venir en aide…
[POV Ariel]
Tout l'équipage lit avec soin chaque ouvrage, on s'est arrêté juste le temps de diner, cependant, je sais qu'après on s'y remettra...
Je suis angoissée, car je sais que ce soir on va savoir si je peux de moi-même inverser l'enchantement.
Certes il y a beaucoup de livres, mais il y a aussi beaucoup de lecteurs, aussi j'appréhende le fait qu'on ne fasse aucune découverte pertinente pour mon problème.
Avant de diner j'ai découvert quelques points supplémentaires en termes de pouvoir.
Les fées des joyaux peuvent voler extrêmement vite, mais sur une durée très courte, elles peuvent aller à la vitesse exceptionnelle de 300km/h pendant 1 minute. Quand je regarde mes ailes si délicates j'aurais peur de les battre vivement pour atteindre cette vitesse vertigineuse.
Cependant c'est à garder dans un coin de ma tête, si je suis condamnée à rester sous cette apparence j'aurais un moyen de fuir loin et vite, ce qui n'est donc pas négligeable.
Et autre chose et franchement je me suis maudite de pas l'avoir compris, mais je peux faire des rêves prémonitoires. J'imagine que l'incendie c'était le cas.
Après pour le reste je le savais déjà.
Dans les livres il y a énormément d'actes et d'exploits relatées sur les fées, en soit ce n'est pas inintéressant, mais ce n'est pas ce qu'on recherche. Mais on lit tout, car parfois on a des histoires très détaillé et on n'est pas à l'abri d'avoir un pouvoir de mentionné qu'on n'a pas encore découvert. Bon on n'a pas encore eu le cas… mais je m'y accroche… j'essaye de garder espoir.
Là je vois une petite coupe glacée se poser sous mes yeux :
- Tiens Ariel ça a eu le temps de prendre, m'annonça fièrement Lucky.
- C'est vrai ? Oh merci !
Je l'embrasse sur sa joue et je me retourne pour goûter à ma glace, qui est à la fleur d'oranger.
- C'est trop bon…, soupirai-je.
- Testée et approuvée, confirma Benn en souriant de me voir si heureuse.
- C'est vrai que cela faisait un moment qu'on ne t'avait pas vu si ravie de manger quelque chose, admit Crocodile.
- Avec ma taille actuelle c'est compliqué, les gâteaux me manquent…
- C'est vrai que te couper des morceaux où tu as tout et qui ne soit pas trop énorme pour toi ce n'est pas toujours évident, compatit Benn.
Et c'est là le problème, mais l'avantage de la glace c'est que je peux la manger sans frustration, il suffit de me servir la quantité pour mon petit format.
Je suis tellement contente, que j'en redemande et Lucky m'en redonne avec joie.
Ce repas m'aura fait du bien au moral.
Quand tout le monde finit de diner, l'équipage entier retourne à la lecture moi, je file vers Hongo pour qu'il refasse mes pansements du soir. Nous nous isolons donc à l'infirmerie comme plus tôt dans la journée :
- Merci de l'idée de la glace ça m'a apporté beaucoup de réconfort.
- A ton service… mais attends… tes plaques elles sont beaucoup moins vilaines.
Je baisse mon regard et je constate que c'est le cas :
- Sacrément efficace ta nouvelle pommade, m'écriai-je contente.
- Hum… trop efficace….
- Dis pas ça tu m'inquiètes.
- Oh non je ne suis pas inquiet en fait, je réfléchis depuis tout à l'heure. Tu sais mes soins sont à base de plantes et tu es la fée qui peut en générer.
- Oui…, approuvai-je lentement l'écoutant pour entendre la suite de son raisonnement.
- Je trouvai ça bizarre qu'une fée qui règne sur la terre soit hermétique à des soins naturels tout comme à ses propres pouvoirs de guérisons.
Ce qu'il dit est très juste, c'est étrange en effet :
- J'en viens à me dire que mes soins n'ont rien fait du tout, car ce n'était pas ça qu'il te fallait pour te soigner.
- Je ne suis pas sûre de comprendre.
- Ariel… qu'est-ce qui a changé depuis des jours ?
- Mon humeur ? Proposai-je.
- Exactement, pour moi plus tu es déprimée plus tes plaques sont importantes. Au départ elles n'étaient pas de cette ampleur rappelle-toi.
Si je m'en rappelle très bien et c'est vrai que de jour en jour ça s'est aggravé malgré les soins :
- D'accord, mais je ne pète pas la forme non plus.
- Certes mais qu'est-ce qui s'est passé tout à l'heure qui t'a mise d'excellente humeur ? Continua Hongo.
Je le fixe et je croise les bras avant de pencher la tête sur le côté, pensive :
- Non… ça ne peut pas être… ça.
- A quoi tu penses ? Demanda Hongo tout sourire.
- La glace ? Me risquai-je.
- Exactement ! Tu ne peux pas sortir tu déprimes, on ne t'appelle pas Ariel tu déprimes, tu n'as plus de rapport charnels avec tes hommes tu déprimes et tu ne peux plus manger comme tu veux… tu déprimes. Là tout à l'heure tu as enfin pu manger un vrai truc qui te fait envie, une vraie gourmandise.
- Mais alors… si demain tu me faire sortir…
- Je pense qu'on résoudra le problème, durant ces derniers jours ça t'a chagriné de pas pouvoir visiter les îles sur nos courtes escales, je pense que demain ça te remettra du baume au cœur… et au corps… sans mauvais jeu de mots.
Je glousse, mais je dois admettre que c'est bien trouvé et de circonstance :
- Donc si une fée des joyaux est déprimée son physique est touché, résumai-je. Mais attend tu sais que je pense que tu as raison, pour l'instant tout ce qu'on a lu relate des fées des joyaux joviales, souriantes, heureuses. Ce sont des êtres qui transpirent la joie, réalisai-je.
- Je le pense aussi, c'est aussi en entendant chacun échanger que je me suis dit qu'il devait y avoir un lien. Bon vient une phrase que je ne pensais jamais prononcer en tant que médecin.
- Laquelle ?
- Tu as toute ma permission pour te gaver de glace.
J'explose de rire :
- Chic alors si j'ai l'accord du médecin, ris-je.
- Oh c'est discret, mais quand tu ris aussi tu guéris, les plaques réduisent un peu en superficie, c'est léger, mais j'ai vu les bords s'illuminer un court instant.
On se regarde lui et moi :
- Tu n'es qu'un perfide voyeur ! Fis-je en me couvrant de mes bras.
- Mais je ne vous permets pas je suis un honnête médecin !
On rit et on constate qu'effectivement rire ça marche !
- En plus de te gaver de glace, je te demande de rire, tu as le droit d'embêter qui tu veux sur le navire pourvu que ce soit drôle pour toi.
- Tu me pousses à commettre des mauvaises blagues ?
- Oh… bien sûr que non, répondit Hongo sur un ton qui transpirait le mensonge.
- Ta théorie est juste, c'est le reflet de ma dépression, voilà pourquoi mes pouvoirs ne fonctionnaient pas, je n'avais pas compris la nature de mes blessures.
- Par contre… j'appréhende beaucoup le fait de si on découvre que tu resteras sous cette apparence, j'ai peur que le contrecoup soit violent.
- ….
- Ariel… prépare-toi mentalement à cette éventualité, je ne veux pas… que cela te soit fatal.
- Tu as raison… Tu sais… Benn et Crocodile m'ont dit que si je ne peux retrouver au moins ma taille, ils essayeront de trouver un fruit du démon qui leur permettront d'être à ma taille ou de me ramener à ma taille…
- C'est vrai que c'est une possibilité, admit Hongo.
- Tout ce que je veux au fond c'est juste retrouver ma taille, même si je dois vivre avec des ailes et des pouvoirs j'accepterai ce nouveau statut… même si cela m'obligera à redoubler de vigilance et de discrétion.
- Alors on fera tout pour te refaire grandir ou que tes hommes soient à ta taille. J'imagine que dans ces conditions où on a encore une alternative à exploiter le mal ne sera pas trop méchant si ce soir la mauvaise nouvelle tombe.
- Oui, fis-je en hochant la tête.
Hongo me refit mes pansements, savoir que je guérissais m'ôtais beaucoup d'angoisses. Cependant Hongo avait raison, il fallait que je me prépare mentalement à une mauvaise nouvelle, car elle n'était pas exclue.
Je vous souhaite une bonne soirée !
Et je vous dit à dimanche pour découvrir la suite.
