NDA 20/07/23 : Bonsoir à tous. J'espère que l'histoire vous plaît jusque là. Les chapitres sont encore un peu courts, mais plus on avance, et plus ils seront longs. J'en ai encore 6 d'avance, donc je posterai régulièrement. N'hésitez pas à me donner votre avis, même quand c'est pour dire que ça ne plaît pas, ou qu'il y a des failles. Je n'ai pas de béta-lecteur, après tout.
Bonne lecture!
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Vendredi 26 Octobre 1944
Halloween approchait.
Tom était terriblement fébrile. Il avait décidé de ne plus dormir du tout, tant qu'il n'était pas certain de ce qu'il affirmait. Les rêves érotiques le surprenaient à chaque fois qu'il fermait les yeux, et il refusait d'en subir encore les affres. C'était dégradant. Humiliant. Et surtout, surtout, il refusait d'admettre qu'une part de lui prenait du plaisir sous les caresses de cette inconnue.
Depuis le cours sur le patronus, il s'épuisait en plus à maitriser ce sortilège, se rappelant de sa découverte magique, puis de la chambre des secrets et du monstre, dont il était le seul maitre, pour lancer le charme. Mais s'il avait un soir, obtenu une très fine brume pâle, rien d'autre n'était apparu. Pire encore, le seul soir où il avait obtenu ce résultat, était une nuit où, malgré lui, il avait poursuivi le rêve sans s'être réveillé avant l'instant fatidique de la jouissance. Et ça, c'était une honte.
De lourds cernes se dessinait sous ses yeux, et il était devenu irascible. Les élèves de sa maison le fuyant le plus souvent pour éviter sa mauvaise humeur, ou un sort perdu. Et lui, il cherchait. La bibliothèque y était passée toute entière, une partie de la réserve aussi, grâce aux accès du professeur Slughorn. Mais il n'avait rien trouvé sur les envoutements oniriques qui ne nécessitaient pas une potion ou un sort.
Il en était pourtant certain. Evelyn Snow lui faisait quelque chose. Il ne savait pas quoi exactement, ni comment, mais elle était à l'origine de son problème. Il se souvenait du contact de sa main sur la sienne, du froid intense qui s'était propagé dans son corps par la suite. Il n'avait pas encore vu la femme dans son rêve, mais il aurait mis sa main à couper que c'était cette tarée.
Assit dans la salle commune de Serpentard, ses yeux fixant les flammes dans l'âtre, il attendait que les autres se lèvent. Il savait que s'il sombrait, elle allait de nouveau le toucher, et c'était hors de question. Alors, mentalement, il récitait tout ce qui lui venait à l'esprit, en attendant que celui qu'il attendait descende. Abraxas Malfoy ne tarda pas, et le grand blond rejoignit le brun près du feu.
« Tom… Tu es encore plus fatigué qu'hier. »
« Je sais. J'ai besoin de toi. Ou plutôt, d'un accès à ta bibliothèque personnelle. » Le blond leva un sourcil qui se perdit dans sa frange.
« Que cherches-tu ? » La baguette en bois d'If se tendit vers lui et frôla sa nuque.
« Je te préviens, si ce que je vais te révéler ce matin, sort d'ici, si j'entends ne serait-ce qu'un autre élève de cette maison en parler, tu es mort, Malfoy. Comprit ? » Le garçon qui sentait la pointe du bois contre son cou, hocha vigoureusement la tête.
« Je le jure sur ma magie. » La baguette retrouva sa place dans la poche du Serpentard.
« Bien. » Tom inspira longuement, son visage toujours placide, marquait cependant sa gêne par de très légères rougeurs sur ses pommettes hautes. « Depuis notre retour à Poudlard… Je subis… D'étranges rêves… »
« De quel genre, étrange ? » Les rougeurs augmentèrent un peu.
« Du genre, avec une femme… » Abraxas voulut répondre, mais sa bouche s'ouvrit en un o muet, et rien ne sortit. Ses yeux s'agrandirent de surprise, et une lueur d'amusement y naquit.
« Hm… Tu… Et donc… ? »
« C'est toutes les nuits. Plus précisément dés que je ferme les yeux. J'ai besoin de tous les livres qui traitent d'ensorcèlement de ce type, et qui ne nécessite pas de boire un philtre d'amour, ou de recevoir un sort. » Le blond se racla la gorge. Bien qu'il comprenne le manque de sommeil de son camarade, à présent, il osa poser la question qui lui brûlait le bout des lèvres.
« Et si… S'il n'y en a pas ? Si c'est juste… Que cette fille te plaît, par exemple ? » L'étincelle rouge dans les yeux noirs le fit taire, et il déglutit de nouveau.
« Qu'est-ce que tu insinues, Malfoy ? »
« Rien. Rien du tout. Je vais faire mon possible pour obtenir ces livres avant Halloween. Je te le promets. »
oOoOoOo
Samhain approchait.
Bien qu'Evelyn soit de plus en plus fatiguée, du fait qu'elle devait toujours veiller à connecter son esprit à celui du Serpentard dès qu'elle le sentait s'assoupir, ce qui était désormais un peu n'importe quand, elle s'amusait.
Jamais le garçon ne pourrait neutraliser sa malédiction. Parce que jamais Riddle n'irait chercher du coté des créatures magiques, jugeant ces dernières bien trop minables et inférieures pour avoir créé un sortilège onirique ne nécessitant qu'un contact quotidien pour l'emprisonner.
D'autant qu'elle veillait à rendre son propre visage flou dans les songes. Ainsi, il ne parvenait pas à saisir l'identité de celle qui le faisait jouir. Et vu l'état physique du jeune homme, le fait qu'il ait de plus en plus de difficulté à suivre les cours, s'énervant à la moindre contrariété, elle savait.
Il n'allait pas tarder à craquer.
Inspirant avec le jeune homme, qui s'était malheureusement assoupi devant la cheminée après le départ de Malfoy pour la volière, Evelyn activa les marques rouges sur sa peau nue et ferma les yeux. Elle visualisa avec précision le rêve qu'elle désirait envoyer à son ancien amour et victime. Le vivant avec lui.
Evelyn pouvait sentir la conscience masculine lutter pour s'éveiller, et son subconscient céder par épuisement. Le laissant s'éveiller après la libération qu'elle lui avait octroyée, haletant et rouge, la sorcière partit se doucher pour rincer sa peau des marques qui s'étaient étiolées. Elle descendit ensuite dans la salle commune, cherchant des yeux son amie, qui lui avait donné rendez-vous pour le petit déjeuner.
Leur repas se fit tranquille, bien que Soraya soit véritablement inquiète pour Evelyn qu'elle voyait épuisée malgré les potions qu'elle versait dans son jus de citrouille.
« Il… Il faut que… Que je te pa-parle… » La noiraude releva la tête de ses tartines, et offrit un sourire.
« Bien sûr, de quoi donc ? » Mais son amie secoua la tête, lui demandant de la rejoindre plus tard, dans une autre salle. Le rendez-vous prit, les deux filles se rendirent à leur cours de botanique, puis d'étude des runes, et soins aux créatures magiques.
C'est en retournant dans leur salle commune pour déposer des affaires, qu'elles assistèrent à quelque chose de profondément dégoûtant et lâche. Une petite fille, probablement Serdaigle vue son uniforme en lambeau, se faisait maltraiter par d'autres élèves, bien plus âgés. La bonne humeur d'Evelyn disparut aussi rapidement que la haine avait marqué son visage.
« Hey, les connards, je vous dérange ? » Si Soraya avait songé à esquiver le groupe, encore une fois, la nouvelle Evelyn ne pouvait pas s'empêcher de se mêler de tout. Et là encore, elle craignait pour la noiraude. Même si elle avait bien noté ses progrès en magie, mettre autant de monde en rogne, c'était dangereux.
« Ouais, alors casse-toi, Pouffy. » Marmonna Anton Travers.
« Sauf si tu veux prendre sa place, bien sûr. » Susurra Yaxley en approchant sa baguette.
« Vous savez ? Les roses sont magnifiques en cette saison ! » Si Travers Tiqua d'abord, il se mit à rire, avant d'approcher des deux filles en jaune et noir.
« J'en vois une autre, de rose, et je vais m'empresser de la déflorer. » La remarque fit gronder Evelyn, tandis que Soraya se reculait de deux pas, terrorisée.
« Oh, mais j'étais sérieuse, quand je parlais des roses. »
Yaxley sentit quelque chose agripper sa cheville, quelque chose de piquant, et il baissa la tête. Des ronces, agrémentées d'incroyables boutons de roses rouges, sortaient des dalles de marbre pour s'enrouler autour de ses jambes avec entrain, enfonçant leurs épines dans ses vêtements et sa peau. Il jura.
Travers voulut esquiver, mais le buisson épineux s'était accroché à sa robe de sorcier, et bientôt, il subit le même sort que son confrère de Serpentard sans avoir pu, un seul instant, agiter sa baguette pour contrer le sortilège. Une rose alla même se placer dans sa bouche, lui faisant bouffer des pétales. Ils gigotèrent en gémissant de douleur sous l'œil ravi d'Evelyn, qui souriait.
« Voilà, comme ça, vous pouvez le voir par vous-même~ » Elle rit, avant de se tourner vers leur ancienne victime, tendant la main vers l'un des buissons épineux pour cueillir une rose aussi rouge que ses lèvres. Elle approcha finalement de la fillette, et lui tendit sa main libre. « Hey, ils ne t'ont pas fait trop mal, j'espère ? » La petite secoua la tête lentement de gauche à droite.
« Non… Ils ont juste déchiré mon uniforme… » Les larmes dans ses yeux redoublèrent, alors qu'elle se saisissait de la main venue l'aider. « Merci… »
« C'est normal, entre femme, il faut se serrer les coudes. Comment t'appelles-tu ? » La petite blonde renifla avant de répondre.
« Athleia… » Soraya s'approcha à son tour, jetant un regard dégoûté – et encore un peu angoissé – aux deux garçons, avant de lever sa baguette. Un sort frappa l'uniforme de la première année, qui se reconstitua entièrement, aussi beau qu'à son achat.
« Tu… Tu seras mi-mieux comme ça… » Evelyn glissa alors la rose dans les cheveux de la petite blonde aux grands yeux verts.
« N'hésite pas à nous demander de l'aide, si ces deux abrutis reviennent t'embêter, d'accord ? » Athléia regarda les deux jeunes femmes avec admiration, avant de leur offrir un grand sourire.
Au lendemain, la rumeur que Blanche-Neige protégeait tous les premières-années s'était propagée. Et de nombreuses roses rouges furent distribuées aux harceleurs de l'école. Il y en avait donc à toutes les tables. Et si aucun mot n'accompagnait les roses, il était évident, après ce qu'il s'était passé la veille, que c'était une mise en garde. Car en ce samedi matin, la seule personne qui détonnait dans tout le château, c'était Evelyn Snow. Vêtue d'une robe de sorcière blanche et d'un grand pull en cachemire pâle, le tout contrastait avec le haut chignon distingué qui était orné d'un chapelet de roses rouges.
