NDA 09/06/24 : Bonjour à tous! Il est plus tôt que d'habitude, et vous avez de la chance car ce chapitre a manqué de ne pas voir le jour ce mois-ci. Je galère un peu coté temps IRL, mais je vais y arriver.
Merci à toi, Fanboy7894 pour la review, j'espère que ce chapitre va te donner du grain à moudre pour tes suppositions, il y a quelques détails parséminés ci et là sur ce qu'il va vraiment advenir de Tom et de sa relation avec Evelyn.
Sur ce, je vous souhaite à tous une bonne lecture, et n'oubliez pas les reviews!
20
Mardi 18 décembre 1944
Tom savait parfaitement où se trouvait la salle commune des Poufsouffle. Il en avait même le mot de passe. - une suite de coups frappés sur un tonneau, dans un rythme précis, n'était pas difficile à mémoriser - Il avait les mots de passe de toutes les maisons, et n'avait aucune difficulté à répondre aux énigmes du loquet de Serdaigle.
Pour autant, il n'était pas allé chercher sa cavalière.
Elle lui avait donné rendez-vous directement dans le bureau du professeur de potion, transformé en salle de réception pour l'évènement. Les murs étaient recouverts de tapisseries en velours bleu roi et verte émeraude, de nombreux lustres étoilés étaient suspendus dans les airs et plusieurs petites tables rondes drapées de nappes argentés étaient disposées ici et là. Un grand buffet se trouvait à la droite de la cheminée dans laquelle ronflait un feu chaleureux.
C'était joli mais sobre. Une petite réception avant Yule. Tom avait repéré les douze couronnes de houx ornées de bougies dans les recoins du bureau, là où personne ne regardait réellement. Les années passées, il y avait bien plus de monde et de décorations ostentatoires, mais la menace de Grindelwald en calmait plus d'un. Et on murmurait qu'il approchait du Royaume-Uni. C'était assez pour que Slugorn limite ses invitations à quelques anciens élèves récents importants - mais pas trop, pour ne pas attirer le mage noir - et à ceux encore présents dans l'école
Bien entendu, le directeur, Armando Dippet, était ici, sirotant un verre de whisky pur feu dans un coin. Tom avait aussi croisé leur professeur de divination, celle de sortilège, et celui de défense. Montgomery Edgard l'avait attrapé au vol pour lui demander des nouvelles des chevaliers de Walpurgis de manière plus ou moins discrète. Il avait quitté Poudlard l'année passée, désireux de se spécialiser en potions et poisons, mais avait toujours suivi Tom avec aveuglement.
Mais même s'il lui avait assuré la continuité des réunions, il fallait reconnaître qu'il n'en avait pas animé une seule ce trimestre. La faute revenait à son ensorceleuse qui lui prenait absolument tout son temps et toute sa concentration. Jamais, par Salazar, il aurait pu penser que la fillette pleurnicheuse pouvait devenir aussi sournoise et douée qu'un serpent. Et le mystère se poursuivait sur sa magie. Qu'elle puisse tenir des malédictions conséquentes sans en souffrir, mais pas remporter un seul duel de niveau correct, n'était qu'une des nombreuses questions qu'il se posait toujours.
L'héritier du plus grand des quatre fondateurs se questionnait de plus en plus à son propos. Était-elle bridée dans sa magie par une maturation plus tardive ? Ou bien utilisait-elle un artefact gobelin dont elle devait recharger le contenu ? Il n'y avait qu'un seul moyen de le savoir, et c'était aussi pour cette raison qu'il avait accepté plus facilement de changer ses plans pour les vacances. Approcher le manoir et la famille de cette intrigante allait lui permettre de glaner plus d'informations à son sujet. Du moins, il l'espérait.
« Eh bien, Tom, vous êtes venus seul, finalement ? » S'inquiéta Slughorn en l'approchant. « Ne vous en faites pas, je vais vous trouver une… » Mais son élève favori le coupa.
« Tout va bien, Professeur. Ma cavalière se fait seulement désirer. Je n'ai pas eu droit de la voir dans sa robe. » Les joues déjà rouges du bonhomme à cause des liqueurs englouties s'assombrir un peu plus.
« Bien sûr, une surprise ! Comme c'est charmant. J'ai hâte de vous voir danser. » Il se racla la gorge, avant de poser sa main bouffie sur le bras du garçon. « Vous savez, Tom, j'ai souvent pensé qu'aucune des jeunes filles de cette école ne vous conviendrait… C'est triste avec tous ces mariages autour de vous, mais… Je reconnais que la petite Snow a gagné en prestance depuis son retour, une élève talentueuse. Vous irez loin, tous deux. »
« Merci, professeur Slughorn. » Retentit une voix dans leur dos. Tom se crispa une demi-seconde. Il avait cessé de guetter l'entrée, avec tout ça. Les deux sorciers se retournèrent et perdirent mot.
Evelyn était un conte de fée à elle seule. A la fois la princesse ingénue et l'enchanteresse impitoyable.
Vêtue d'une longue robe de soie damassée crème, ajustée au buste et aux bras, dont les manches remontaient en pointe rigides sur le dos de ses mains. Le décolleté possédait un revers de fourrure formant une flèche jusqu'à la taille, et se fermant au-dessus d'une ceinture épaisse brune agrafée dans le dos. L'échancrure était protégée par un tassel, mais loin de son congénère médiéval en lin, celui de la poufsouffle était en dentelle brodées blanches. Le reste de la robe s'évasait dans un dégradé de teintes pâles et dorées jusqu'à la bordure de fourrure qui trainait au sol.
Sa chevelure noire comme l'ébène avait été nouée en plusieurs tresses fines sur le haut de sa tête et reliées entre elles par des perles, couvrant le reste comme un bijou voilé. Les seules touches de couleurs véritables étaient ses lèvres peintes en rouge, et la tulipe en pierre précieuse qui ornait son cou, accroché à un ruban de soie blanche.
« Magnifique, magnifique ! » Slughorn applaudit dans ses mains, évidemment subjugué par l'apparence de son élève. « Je vous laisse en bonne compagnie, Tom. »
« À plus tard, professeur. » Répondit Evelyn, avant de croiser le regard de son cavalier. « Je suis navrée de t'avoir fait attendre. »
« Non, tu ne l'es pas. » Conscient des regards sur eux, Tom s'inclina légèrement devant la jeune femme, avant de lui offrir élégamment son bras. « Mais ta splendeur valait l'attente. » La voyant plus près, il put même distinguer le mince liserai d'argent sur le bord de ses paupières.
« Merci. »
Il ne fallut que peu de temps, pour que les propositions de danses affluent dans leur direction, toutes destinées à la poufsouffle. Tom s'était juré de ne danser qu'une seule fois en sa compagnie et d'ensuite, partir en recherche d'informations, mais… L'arrivage masculin le dégoûtait, et, tandis qu'il serrait la taille de sa partenaire, la rapprochant de lui, il masqua sa colère en un sourire poli et légèrement charmeur.
« Riddle… Toujours là ? Ne connais-tu pas les règles de bienséance ? » Tom se crispa, l'envie d'éborgner Potter avec la première chose qui passait le gagna. « Ne devrais-tu pas porter à ta cavalière de quoi se désaltérer ? » Le brun sourit, avant de tendre son verre à la jeune femme. « Tenez, ma dame… »
Evelyn allait refuser. C'était l'évidence même, aussi, Tom étira un sourire un peu plus moqueur à l'encontre du gryffondor. Mais… La main gracile se tendit à son tour, et les doigts fins se saisirent de la coupe d'hydromel. L'incompréhension marqua d'abord ses traits, avant qu'un éclat carmin ne traverse ses iris noires. Il n'entendit même pas les remerciements d'Evelyn, sa tête bouillonnait.
Se moquait-elle de lui ? Pour récupérer cette coupe avec autant de grâce qu'une reine ? Son poing libre, pendant le long de sa hanche, se serra jusqu'à ce que les jointures de ses doigts blanchissent.
« Merci, Charlus, c'est très aimable à vous. » Le vouvoiement parut perturber le lion, mais il sut se reprendre en s'inclinant brièvement. Il retourna ensuite auprès de ce que Tom supposait être sa cavalière.
« C'était quoi, ça ? » Ne put se retenir de demander Tom.
« De la politique, mon cher… » La demoiselle plissa le nez en humant la coupe offerte, avant de regarder autour d'elle. « La table la plus proche pour m'en débarrasser… ? » La colère du futur seigneur des ténèbres s'apaisa légèrement à cette réplique.
« Tu devrais faire attention, c'est avec ce genre de politique que tu l'incites à te tourner autour. » Murmura le serpentard en l'entrainant vers une petite table ronde vide d'occupants.
« Je n'ai besoin que d'exister pour ça, Tom. Il veut ma fortune, le reste il s'en tamponne. »
« Vraiment ? Car je ne l'ai pas vu une seule fois croiser ton regard. » Fit-il remarquer.
« Mais toi non plus, il me semble. » Mouché, le serpent se tut et entraina sa compagne du moment vers la table abandonnée. Heureusement, il ne rougissait que très peu au naturel. Sinon, aucun doute qu'il aurait pris la même couleur que l'étendard du lion.
Une fois tous deux installés près d'une table, sur laquelle Evelyn avait abandonné la coupe d'hydromel offerte par le gryffondor, Tom se laissa aller à sa curiosité. Elle avait fait sensation avec sa tenue, il l'avait bien remarqué, mais ce n'était pas uniquement pour apparaître comme la plus belle de toutes. Non. Il commençait à comprendre un peu sa manière de réagir en public.
« Alors, comptes-tu m'expliquer pourquoi tu t'es vêtue ainsi ? »
« Que veux-tu dire ? » Reprit la demoiselle avec un sourire légèrement moqueur.
« Oh, je ne sais pas, comme une princesse de conte de fée moldus? »
« Probablement pour rappeler mes origines… Mais pas que. »
« Pas que ? » Il fronça durement les sourcils. « Cette robe n'est pas neuve, n'est-ce pas ? » Il sentait venir quelque chose d'important.
« Non, en effet. »
« D'où vient-elle ? »
« De mes ancêtres français. » Son sourire s'étira plus encore. « La partie sorcière, j'entends. » Tom cilla. Il pensait qu'elle était de sang-mêlé, mais parler d'ancêtres français sorciers… Il allait devoir se renseigner sur la famille de sa mère, au moins. Comprendre d'où venait vraiment Evelyn Snow.
« Je vois… Pourquoi cette volonté de t'exhiber ? Je pensais que tu détestais que les hommes te courent après. » N'était-ce pas elle qui s'était plaint de la réaction de Potter à l'approche du bal des débutantes ?
« Je ne le déteste pas… Tom. » Et si elle gardait le sourire, ses yeux clairs brûlaient de haine. « Je souhaite simplement leur montrer absolument toutes les merveilles qui me composent… Et auxquelles ils ne pourront jamais prétendre espérer. Parce que malgré tous les efforts qu'ils pourraient faire, jamais, ô grand jamais, ils ne pourront devenir assez importants pour que je pose mes yeux sur leurs misérables personnes. » Et le futur seigneur des ténèbres frissonna.
Tom avait déjà joué de ses charmes sur beaucoup de ses camarades, mais aussi ses professeurs, dans le but d'obtenir quelque chose. Une faveur, un livre, un service. Il se rendait même serviable pour se faire. Mais il ne lui était jamais venu à l'esprit de seulement vouloir narguer les autres. Il se devait de les utiliser. Là… Lui-même se sentait misérable.
Car Evelyn, par ce discours, affirmait clairement qu'elle n'avait besoin de rien ni personne pour obtenir ce qu'elle voulait. Et il était plus que certain de sa réussite. Non, ce n'était pas ça le plus dérangeant. C'était qu'il ne comprenait pas pourquoi elle le voulait. Si elle se débrouillait seule jusqu'à ne vouloir se servir de personne et seulement les narguer…
Pourquoi l'avoir coincé ? Pure vengeance pour l'avoir rejetée ? Non… ça semblait trop… Puéril, pour une femme aussi dangereuse. Il y avait forcément autre chose. Et Tom n'avait plus aucune idée de ce que c'était. Il allait devoir trimer au possible, et sans ses alliés, cette fois.
« Désires-tu quelque chose du buffet ? » Finit-il par demander. Et la demoiselle hocha la tête.
Expliquant qu'elle lui faisait confiance quant à ses goûts, Tom se leva pour rejoindre la grande table et garnir deux assiettes d'amuse-bouche et petites tartelettes aux légumes. Ils dinèrent en silence, Evelyn ignorant les regards qui pesaient sur elle depuis son arrivée, comme si elle ne les voyait pas. Tom, lui, songeait de plus en plus à torturer l'entièreté de la population masculine de Poudlard. Même les anciens élèves louchaient sur sa compagne du soir.
« Un Lion semble prêt à changer de partenaire, on dirait… » Lui communiqua Malfoy en se penchant brièvement sur lui tandis qu'il passait tout près, tenant à son bras une Black vêtue de noir de la tête aux pieds.
« J'en prends note. Merci, Abraxas. » Répondit fermement Tom.
Et en effet, Charlus Potter se dirigeait vers leur table, laissant en fond de salle, une jeune fille particulièrement désespérée. Tom détestait danser. Tom détestait les contacts physiques. Et Tom haïssait de plus en plus sa geôlière pour avoir réussi à le contraindre de toutes les manières possibles. Mais…
Tom ne supportait pas non plus l'idée qu'elle puisse s'intéresser à un autre que lui, quelle que soit la manière. Son explosion contre Travers, puis Potter, en était la preuve. Et il n'appréciait pas non plus les quelques commentaires faits sur son apparence qu'il entendait dans sa salle commune, lorsque les autres pensaient qu'il était occupé. Non. C'était sa tortionnaire, et il inverserait les rôles très bientôt, mais il était impossible que quiconque ne pose ses sales pattes sur elle. Evelyn était à lui.
Et alors qu'il ne restait que quelques pas à Potter pour être entendu de leur table, Tom quitta son assise et s'inclina devant la Poufsouffle, main tendue vers elle.
« M'accorderais-tu cette danse ? »
« Tu as pris ton temps… » Mais elle posa délicatement ses doigts sur sa paume pour qu'il l'aide à se relever.
Il s'exécuta. Ignorant les appels frénétiques du professeur Slughorn qui cherchait à attirer son attention sur un jeune politique de sa collection.
La main pressant la taille de la jeune femme contre lui, l'autre tenant la sienne, Tom prit conscience qu'il aimait vraiment son parfum floral. Qu'il soit issu d'un rêve érotique plus que dans ses souvenirs, le dérangea tout autant.
« Amortentia ? » La question était un murmure, et l'éclat de rire qui y répondit le frustra.
« Allons. Je n'ai pas besoin de cela pour te séduire, Tom… » Il grimaça en sentant la main posée sur son épaule remonter jusqu'à sa nuque, rapprochant leur étreinte et glissant le bout de ses doigts dans le col de sa chemise. Son palpitant fit une embardée. Il l'emporta sur la piste de danse en faisant tournoyer les pans dorés de sa robe.
Tandis qu'ils valsaient au milieu des convives sur des violons languissants, Tom se fit trois réflexions. La première, c'était que l'horcruxe brillant à sa main droite lui semblait plus froid qu'à l'accoutumé et le dérangeait. La seconde, que la tulipe rouge qui ornait le cou de sa partenaire avait dû recevoir un sort pour briller autant à côté de l'ensemble de sa tenue. Et la dernière, qu'il refuserait d'avouer même sous la torture, le contact d'Evelyn sur sa nuque était plus agréable que dégoûtant.
Le rythme de la musique ralentit, certains couples quittèrent la piste de danse pour rejoindre leur table, d'autres échangèrent leurs partenaires. Evelyn s'écarta de lui de quelques millimètres, comme pour se séparer de ses bras et en rejoindre un autre. La vue de Potter, près des fenêtres voilées de rideaux bleus, bondissant presque, fit grimper en lui cet élan de possessivité dangereuse qui le caractérisait. Il resserra sa prise de manière brutale sur la taille de sa camarade, lui coupant le souffle, et l'emporta de nouveau dans un ballet mouvant gracieux.
Il ne vit pas que les caresses qu'elle lui prodiguait dans le cou visaient surtout à faire apparaître une branche de gui au-dessus de leurs têtes. Et lorsqu'ils furent incapable de bouger, prisonniers du sort naturel qui obligeait les sorciers à s'embrasser dès qu'une de ces plantes apparaissaient, il ne ressentit aucune gêne en se penchant sur elle.
« J'imagine que je n'ai pas le choix… » Murmura-t-il, causant de terribles frissons chez Evelyn.
Aucune gêne non plus en capturant ses lèvres devant l'expression outrée de Charlus Potter, et horrifiée de Soraya Shafiq, quelques mètres plus loin.
Le baiser n'en fut d'ailleurs que plus savoureux.
