NDA 09/01/25 : Bonsoir! Honnêtement, je viens tout juste de finir d'écrire, aussi, pardon d'avance s'il y a quelques fautes. Je vous souhaite à tous une bonne année et j'espère que ce chapitre, bien que court, vous plaira!

Bonne lecture à tous, et laissez des reviews!


27

Lundi 31 décembre 1944

Il l'avait embrassé.

Ce n'était pas par obligation, ni pour montrer à cet abruti de lion qu'elle était à lui. C'était juste comme ça, il l'avait fait sans même en avoir conscience. Ils s'étaient souhaités bonne nuit, le soir de Noël, après avoir échangé les cadeaux, et puis il s'était penché sur Evelyn pour l'embrasser. Ses lèvres avaient un goût de chocolat, et même après s'être brossé les dents, il sentait toujours leur texture sur les siennes.

Cette fille était une malédiction à elle seule.

Et pourtant, malgré tous les mystères qui l'entouraient et toutes les magouilles qu'elle fomentait contre lui, il ne pouvait s'empêcher de désirer son contact autant qu'il le craignait. Cette manière qu'elle avait eu de le protéger lorsqu'il avait chuté dans les escaliers mouvants… Aucun plan visant à faire du mal ne pouvait impliquer de mettre sa vie en danger à ce point. À moins, bien sûr, de vouloir contracter une dette de vie, mais elle ne l'avait pas réclamé. Son plan allait encore plus loin…

Et il se souvenait aussi du choc qu'il avait prit sur la tête, lorsqu'elle lui avait donné rendez-vous dans les toilettes de Mimi. Il avait eu du mal avec ses émotions, des souvenirs affluant sans qu'il ne parvienne à comprendre pourquoi son contact forcé l'avait angoissé à ce point. Mais au lieu de se moquer, elle l'avait soutenu et soigné. Sa tendresse l'avait désarçonné une nouvelle fois.

Mais aujourd'hui, tout était très clair. Chacun de ses gestes, même les rêves érotiques, n'avaient toujours eu que pour but de l'attirer à elle. Rien de plus, et rien de moins. Evelyn Snow ne lui voulait aucun mal. Elle le voulait lui, tout simplement. Et par Salazar, il la voulait aussi.

Ce qui était d'autant plus frustrant qu'elle n'était pas dans la même voiture que lui.

Se rendre au manoir Malfoy dans des automobiles moldues était, à son humble avis,une folie furieuse, un impair colossal. Mais il semblait que les Snow se fichaient bien dès «Qu'en dira-t-on?» de la haute société sorcière. Ils étaient fiers de leurs origines moldues, et Lady Eva Carrington était dans l'autre chariot détestable, avec sa belle-fille et Evelyn. Le point positif, c'était que Tom n'assistait pas à l'habituelle dispute entre la première sorcière de cette famille, et la mère de sa promise. Depuis l'arrivée de la comtesse au manoir, cela n'avait jamais cessé. Et il plaignait Evelyn d'être prise entre deux feux.

Ceci dit, lui, était entouré de son futur beau-père, et de son futur beau-frère, aka lord régnant. Ce qui n'était pas mieux.

«Qu'en dis-tu, Tom?» Retentit d'ailleurs la voix du père de Famille. Il était à l'avant avec leur chauffeur, tandis qu'il partageait la banquette avec Anthony, ce qui ne le rassurait pas le moins du monde.

«My… John?» Il n'avait pas écouté, trop perturbé par ses propres pensées.

«Cela te conviendrait-il de faire ton entrée avec Evelyn en même temps que la comtesse? Vous allez bientôt représenter vôtre clan, et non plus le nôtre. Aussi, étant donné que tu es seul héritier Gaunt, tu as la même importance qu'un chef de clan ainé.»

«Baliverne.» Gronda Anthony dans sa barbe inexistante en croisant les bras. Le grand roux portait une cape noire fourrée qui ne laissait rien voir de sa tenue d'apparat, en dessous. Et bien que peigné admirablement, l'expression qu'il arborait n'était que mépris.

Tom appréciait bien plus son futur beau-père que le lord régnant, cependant, il avait très bien compris que c'était le fils le plus dangereux des deux, aussi, il concéda en faveur du plus jeune.

«Je pense qu'au contraire, nous devrions entrer en dernier.»

«Tiens donc?» Demanda lord John en essayant de se retourner pour croiser le regard de son gendre.

«Eh bien…» Le regard fixe des saphirs les plus dangereux de cette famille était rivé sur lui, aussi il déglutit avant de prendre un ton plus assuré pour répondre. «Même si je suis l'unique héritier Gaunt, et par conséquent, de Salazar Serpentard» Il valait mieux rappeler ce point le plus possible auprès du lord régnant. «Je vais bientôt être vôtre gendre, et vous êtes l'ainé de cette famille. Aussi, il me semble plus juste de respecter l'ordre des ainés précédents les cadets.»

Cela voulait donc dire que la comtesse rentrerait seule, suivit d'Anthony, puisqu'il était le lord régnant, du couple Snow composé de John et Gisella, puis d'Evelyn et lui. Lord Anthony sembla approuver sa décision - pour une fois - quant à John, il paraissait déçu. Mais de ce que Tom avait compris, l'homme aimait provoquer la surprise et le choc chez ses congénères. C'était un trait qu'il partageait très clairement avec sa fille.

Le reste du trajet se passa dans une ambiance calme, ponctuée par diverses conversations sur les potions, les chevaux, ou encore le cours de la bourse. Toujours menée ou guidée par ses deux hôtes. Et malgré lui, Tom dû reconnaître que la gestion de l'argent moldu était bien plus compréhensible que celle de l'argent sorcier. Il s'agissait de compte rond, et sans ajout ou autres commissions étranges affectionnées par les gobelins ou les sorciers médiévaux.

Il faisait nuit lorsqu'ils arrivèrent sur une petite route de campagne qui les mena jusqu'à l'allée de Cerisiers des Malfoy. Un couple de Paon albinos piailla dans l'obscurité, fuyant les phares lumineux, et Lord John se moqua du caractère ostentatoire que leur présence apportait au manoir pourtant des plus simples, de leur hôte. Tom sentait déjà venir les conflits d'intérêts entre les deux familles, mais il n'osait rien dire, de peur de s'attirer les foudres du comte Harrington à ses côtés.

Les deux voitures se garèrent au milieu des calèches tirées par des abraxans, ou sombrals, et Tom réalisa à cet instant que tous les membres de cette étrange famille voyaient les créatures reptiliennes. Une fois de plus, il avait l'impression de s'être perdu dans une autre dimension. D'autant plus avec la présence des Dynamics noires au milieu des calèches sorcières. Ils étaient visiblement arrivés en même temps que les Nott, et la vieille famille acariâtre de sorciers loucha avec horreur sur leurs véhicules.

Gwendoline Nott murmura quelques mots à son frère ainé, Aloysius, et les deux ricanèrent silencieusement, avant que la rousse ne se cache derrière son éventail de plume rose. Ils perdirent des couleurs en voyant qui était au milieu des Snow, plus encore, la cape que portait Tom ne laissait aucun doute sur son ascendance. Les attaches d'argent étaient modelées en deux serpents aux yeux d'émeraude.

Evelyn sortie de la voiture en dernier, semblant en difficulté avec sa lourde cape d'Hermine. Tom réalisa que toutes les jeunes filles qui arrivaient portaient automatiquement du rose pâle, du bleu pastel, ou encore du jaune clair ou du vert presque blanc. Toutes, exceptée sa promise. Bien que la cape monochrome puisse cacher une couleur comme celle de ses congénères, Tom sut, à l'instant où il croisa son regard, qu'elle allait faire hurler les convives.

Il ne pouvait voir que le chignon élégant noir serti d'un petit diadème en diamant, et les mèches éparses qui ondulaient autour de son visage blanc. Ce blanc réhaussé par un rouge sang qui peignait ses lèvres avec autant de force que ne l'aurait décrit les frères Grimm. Tendant sa main gantée de blanc, Evelyn posa la sienne, nue, sur ses doigts, avec une élégance presque maladive.

L'horcruxe brillait d'un éclat dangereux à son annulaire.

Les portes s'ouvrirent par magie, laissant passer les Nott, puis ce fut au tour de la comtesse de traverser le hall, étant annoncée par un jeune page criard. Anthony suivit, sa lourde cape fourrée sur une épaule, dévoilant un costume très riche orné de nombreuses médailles, dont l'ordre de Merlin. Tom tiqua. Qu'avait fait le lord pour gagner cet insigne?

Lady Gisella redressa le col à jabot de son époux avec tendresse, avant de s'accrocher à son bras pour gravir les quelques marches du Péron et rejoindre le hall. Il ne restait plus qu'eux. Avançant jusqu'au grand hall, deux malheureux elfes de maison se chargèrent de leur prendre leur fourrure en usant de magie, leur indiquant ensuite la direction de la salle de bal, que Tom connaissait déjà très bien, à son grand regret.

Il put cependant enfin découvrir la robe de sa promise.

Tom marqua un arrêt dans le hall, serrant la main de la jeune femme et l'observant sous toutes les coutures. S'il portait les vêtements qu'elle avait fait confectionner en l'honneur du clan serpentard, elle, avait décidé d'arborer l'apparence du conte qui la démarquait depuis le début de l'année scolaire. Elle avait l'air d'une princesse se rendant à son mariage. D'une princesse toujours plus dangereuse qu'aucune méchante sorcière n'aurait pu l'être.

Sa poitrine était enserrée dans un corset rigide en soie blanche couverte de dentelle de roses, en forme de cœur, ce qui réhaussait ses seins à outrance. La robe bouffante, blanche, retombait en étoile sur un jupon de tulle plus sombre et enchanté. Car ses pas transformait le bas de sa tenue en un noir d'encre. Il y avait tout un amas de petites perles qui glissaient sur ses épaules en de longs filets argent sur des voiles transparents. Et la tulipe ornait de nouveau son cou, accrochée à un ruban blanc.

Ils reprirent la marche, et il vit ce que chaque mouvement provoquait sur le tissu. Un serpent se déplaçait en guise de lacet sur son bustier, sifflant en silence, tandis que des papillons noirs voletaient ci et là sur le tissu. C'était une robe de haute couture sorcière. Et la traine dans son dos noircissait comme si d'énormes ronces grimpaient sur la soie.

«Cherches-tu à provoquer un scandale…?» Murmura Tom en se penchant à son oreille.

«Je suis un scandale depuis ma naissance. Je ne crains pas ces ouailles.» Fut la réponse claire de la jeune femme.

«Alors pourquoi une telle tenue?» La questionna-t-il.

«Pour montrer au monde entier que j'embrasserai ta noirceur sans hésiter.» Dit finalement Evelyn en croisant son regard.

Lorsque les grandes portes battantes s'ouvrirent sur eux, et que les convives les plus proches tournèrent la tête, ils purent voir l'impensable. Le bal des débutantes avait pour motif de présenter les jeunes filles à marier sur le marché de la haute société. Toutes étaient vierges et n'avait jamais connu l'amour, du moins c'était ce qui était demandé. Toutes devaient porter les couleurs fleuries et claires de jeunes filles pures et parfaites. Elles étaient accompagnées d'un chaperon, ou d'un parent, obligatoirement. Aucune n'était venue au bras d'un fiancé, puisqu'elles étaient là pour en trouver un. Le meilleur parti possible, parmi toutes les plus grandes familles de sangs-purs, et les familles les plus riches du monde sorcier britannique.

Léonard Spencer-Moon, ministre de la magie, et qui accompagnait les hôtes de la soirée, jura dans sa barbe.

Mais ce baiser interdit et public avait une saveur plus riche que les fruits de la passion pour Tom.