Bonjour à tous!

Je tiens à préciser que vous êtes tous formidables avec vos commentaires:) Sur toutes les plateformes où je publie, je constate que vous êtes nombreux à apprécier mon histoire, peu importe la langue. Merci, cela m'encourage beaucoup à continuer!

J'ai finalement terminé ce chapitre, et je crois que vous ne serez pas déçus… mais il me semble déjà vous entendre dire que vous avez hâte au prochain. À cela je réponds; moi aussi! ;)

Enjoy xx

PS Pendant le temps des fêtes, une amie m'a fait découvrir l'IA. Je me suis un peu amusé et j'ai réussi à créer des images de nos deux personnages préférés à la manière dont je les imagine. En découvrant l'IA, j'ai toutefois aussi réalisé ses nombreuses failles (ce qui donne parfois des résultats ma foi assez troublants…). Alors j'ai décidé de mettre à profit mes quelques talents en dessin et en arts visuels pour rendre les images plus réalistes. Je suis assez contente du résultat! Allez y jeter un coup d'œil. Les dessins se retrouvent aux chapitres 1 et 2 de mon histoire.


Chapitre 27 - Végéta

Végéta s'étouffa avec les moqueries qu'il s'apprêtait à servir à Bulma. Il se figea, incertain d'avoir bien entendu, et même un peu confus. Il se redressa sur sa chaise. Battit des paupières à quelques reprises. Plissa les yeux sous l'effort de la concentration.

Des Dragon Balls. Un dragon sacré. Un vœu, n'importe lequel. Comme celui de rencontrer un homme, formulé il y a des années de ça. Un homme puissant-beau-intelligent-honnête. Comme lui. Et un prince. Comme lui.

Il ouvrit la bouche pour parler lorsqu'il comprit son implication dans toute cette histoire, mais la referma presque tout de suite. Il ne trouvait les mots dans le désordre de ses idées. Les pensées se bousculaient dans sa tête, l'une après l'autre, sans qu'aucune n'ait suffisamment de sens pour mériter d'être prononcée à voix révélation de Bulma fut donc accueillie par un long silence, pendant lequel la femme trépignait d'impatience de connaître son réfléchi et immuable verdict.

-Oh… fit-il simplement au bout d'un moment.

Bulma fronça les sourcils, déçue d'obtenir si peu de mots alors qu'elle aurait dû se buter à une myriade de questionnements et d'incertitudes. Végéta était conscient de son stoïcisme. Sa réaction, ou son absence de réaction, la laissait probablement douter de la part intelligence du contrat. Mais la vérité, c'était que Végéta n'arrivait pas à concevoir qu'une femme, peu importe laquelle, et certainement pas une comme Bulma, puisse souhaiter rencontrer quelqu'un comme lui, et encore moins le qualifier d'homme à marier. Il était un Saiyan, un souverain destiné à diriger et gouverner. Un mercenaire assoiffé de pouvoir, qui n'œuvrait que pour sa propre grandeur. Un guerrier sanguinaire au passé sombre qui n'hésitait pas à utiliser la force pour en arriver à ses fins, et dont la mort est l'option numéro un en cas d'obstacle.

Il était né pour décimer et conquérir des peuples, voire des planètes entières, pas le cœur des femmes.

-Tu… as demandé au dragon de me rencontrer? réussit-il finalement à formuler, incrédule.

La femme leva les yeux au ciel, ce qui lui donna brièvement espoir de s'être trompé.

-Pas toi spécifiquement, non, rectifia-t-elle. J'ai établi mes critères, c'est tout. Shenron t'a probablement désigné comme étant le candidat ayant le plus la tête de l'emploi.

Elle le balaya de la tête aux pieds avec ses énormes yeux céruléens, puis leva un sourcil condamnatoire avant de poursuivre.

- Autant je déteste te faire des compliments de façon aussi gratuite, je dois admettre que tu remplis toutes les cases. Mais avant que tu ne t'emballes trop vite, mon cher prince, je dois préciser que tu es loin de l'homme idéal que je m'étais imaginé à ce moment-là. Si j'avais su que ça tomberait sur toi, j'aurais pris la peine d'ajouter le mot charmant, crois-moi!

Le commentaire désobligeant de Bulma fit sortir Végéta de son état de stupeur. Bien sûr qu'il n'était pas le prince charmant qu'elle s'était imaginé. Il était loin, très loin, du souverain pacifiste, charitable, dévoué et romantique qu'elle avait espéré.

-Pauvre petite Humaine, cracha-t-il en gonflant sa poitrine, à mi-chemin entre la fierté et l'indignation. Toi qui voulais rencontrer le prince charmant… tu te retrouves plutôt avec la vilaine bête. La déception doit être horrible.

Bulma se redressa, et le pli entre ses sourcils s'accentua.

-Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire, fit-elle d'une petite voix.

-Si, c'est exactement ce que tu as voulu dire. Mais ne t'en fais pas. Ma carapace est dure. Il m'en faut beaucoup plus pour être blessé.

L'ahurissement qu'accompagnait la révélation commençait tranquillement à se dissiper et petit à petit, l'absurdité de la situation s'insinua dans l'esprit de Végéta, ce qui permit au Saiyan de mieux comprendre certains détails qui lui avait échappé.

Il comprenait mieux maintenant pourquoi elle s'était emportée en sortant de la salle des Commandements. Il comprenait mieux sa nervosité à discuter des Dragon Balls avec lui. Il comprenait aussi pourquoi elle avait mentionné ce vœu futile au début de leur conversation, ainsi que les circonstances qui l'entouraient. Elle était jeune, insouciante, et son petit cœur brisé n'ayant pu supporter l'infidélité de l'abruti d'Humain avec qui elle s'était émotionnellement attachée, elle avait noyé sa peine dans l'alcool avant de finalement demander au dragon de réaliser ses rêves d'amour, de princesses et de licornes.

Mais ce que Bulma n'avait pas considéré à ce moment-là, c'était que son prince ne vivait pas dans ce monde aux allures de contes de fées. Végéta vivait dans un monde de guerre, de violence et de destruction. Pour y survivre, il avait vu la couleur du sang et l'avait même fait allègrement couler. Pour y subsister, il avait côtoyé des monstres et en était lui-même devenu un. C'est cet horrible monde qu'il habitait qui l'avait forgé et non seulement s'y plaisait-il, mais il se trouvait également révulsé par tout ce qui ne l'était pas.

En particulier l'amour.

-Qu'est-ce que ça implique? demanda-t-il de but en blanc lorsque le concept lui effleura l'esprit.

Le Saiyan appréhendait amèrement la réponse de Bulma. Il avait posé cette question à toutes fins pratiques, espérant comprendre quelle était sa part du contrat dans la rocambolesque situation. Il savait que les Humains apportaient beaucoup d'importance aux sentiments comme l'amour et l'attachement. Il espérait que la femme ne s'aventurerait pas à lui parler de ces frivolités. Ça, ou toute autre forme d'engagement ou de rituel d'accouplement d'ailleurs, une option qu'il balaierait du revers de la main sans hésitation.

-Je… n'en ai aucune idée, avoua-t-elle, sincère. J'ai fait ce vœu il y a longtemps. Je ne me rappelle pas vraiment la façon dont je l'ai formulé.

Végéta fronça les sourcils. Le manque de précision concernant la nature de sa liaison à cette femme était agaçant, et les troubles de mémoire dont elle semblait souffrir l'étaient encore plus.

-Es-tu certaine que ce soit bien moi que le dragon ait désigné? questionna Végéta d'un ton dur.

Elle avança d'un pas vers lui et, drapée de ce chandail peu flatteur et de son tempérament inégalé, elle rabroua son scepticisme d'un mouvement catégorique de la tête. Ses cheveux cascadèrent sur ses épaules dans un magnifique torrent bleu teinté de mauve, et malgré l'étrangeté de la situation, Végéta fut incapable d'ignorer cette petite partie primale de son cerveau qui rêvait d'observer ces captivants reflets de plus près.

-Les princes ne courent pas les rues sur Terre, expliqua-t-elle. Tu es le premier, et le seul que je n'aie jamais rencontré. Et puis de toute façon…

Elle ferma les yeux et inspira profondément en prenant un air résigné.

-… doutes-tu réellement que tu sois la bonne personne? demanda-t-elle à voix basse en rouvrant les yeux pour le regarder.

Tels deux projecteurs braqués sur lui, Végéta fut ébloui par le bleu cristallin de ses iris. En lui posant cette question, et en le regardant de cette manière, elle voulait sans contredit mettre en lumière la réalité qui les avait frappés dès leur premier échange de regard.

L'attraction physique, instantanée et inégalée. Les rêves, envahissant, nombreux, qui lui volaient sa concentration le jour et son sommeil la nuit. Cette inhabituelle envie de la découvrir, son intérêt pour elle, un être vivant pourtant si faible et insignifiant. Cette inexplicable satisfaction qu'il éprouvait lorsqu'elle le défiait sans peur, moralement et même parfois physiquement, malgré son évidente supériorité.

Non, il n'y avait pas de doute. Il était le prince que le dragon avait mis sur son chemin.

-Ça explique bien des choses, dit-il après un long silence réflexif.

-En effet, confirma-t-elle.

Elle fit un autre pas dans sa direction. Son mouvement permit à quelques rayons lunaires supplémentaires de se rendre jusqu'à lui, et le Saiyan fut à nouveau parcouru d'un frisson qui lui fit courber les orteils contre le sol.

-Végéta… dit l'Humaine d'une voix douce, presque mielleuse. Tout ça, je sais que c'est déroutant et que ça parait invraisemblable. Mais je suis aussi perdue que toi… Je ne sais pas du tout à quoi m'attendre. Dis-moi ce que tu en penses, s'il te plaît.

La supplication n'était habituellement pas une tactique très efficace à adopter avec Végéta. Mais pour la première fois, malgré tout ce qu'elle avait vécu depuis son arrivée sur le vaisseau, il put voir une lueur de crainte briller dans les yeux de Bulma. Et c'est cette vision profondément déplaisante qui l'encouragea à réfléchir à la réponse qu'elle attendait de lui. La tâche était complexe, car d'innombrables questions se bousculaient dans sa tête. Entre la découverte de l'existence des Dragon Balls, la possibilité de les rassembler et de faire un vœu, les aspirations secrètes de Frieza à les utiliser et l'étrange implication de cette femme dans toute cette histoire, Végéta n'arrivait pas à mettre de l'ordre dans ses idées. Tout ça, sans oublier l'effet de la lune qui mettait une ombre sur sa capacité à raisonner.

Et après mûre réflexion, la vérité était que cette histoire de vœu lui semblait même plutôt anodine si on la comparait avec tout le reste.

Parce que pour lui, concrètement, ça ne changeait absolument rien. Il restait Végéta, le prince des Saiyans, le guerrier talentueux, le puissant Général de l'armée des Cold. Ce vœu, qu'il ait influencé son destin ou pas, n'ébranlait pas sa fierté ni ses aspirations. Ses rêves de grandeur, son désir de combattre, ses motivations à devenir plus fort; tout restait inchangé.

Seule cette étrange obsession à l'égard de Bulma, qu'il n'avait jusqu'à maintenant pas été en mesure de s'expliquer, était nouvelle pour lui. Et en toute honnêteté, apprendre que le pouvoir d'attraction de l'Humaine était le fruit de la volition d'un dragon sacré, et non de l'une de ses propres faiblesses, était plutôt soulageant.

Parce que maintenant qu'il pouvait la justifier, il serait facile d'en faire fi et de trouver une solution à cet obstacle.

C'est donc en soutenant son regard bleu qu'il lui rendit la réponse qu'elle attendait patiemment.

-Je me fous de ce que la version jeune et innocente de toi ait pu souhaiter au dragon, déclara-t-il. Le vœu ne change rien du tout.

Elle pencha la tête sur le côté, l'air d'analyser sa réaction, et probablement un peu surprise par sa rationalité. Ses cheveux presque secs tombèrent par-dessus son épaule, et le reflet violacé se fit plus éclatant. Ses instincts de Saiyan furent de nouveau stimulés pas cette vision et le frisson qu'il avait ressenti plut tôt se répéta. Telle une onde de choc, un tremblement incontrôlable traversa sa colonne vertébrale jusqu'au bout de sa queue. La sensation familière lui rappela brièvement celle qu'il ressentait juste avant de se transformer en Oozaru. Végéta avala de travers, le souffle soudainement coupé par une pression dans son thorax qui commençait à le peser. Il resserra sa queue autour de sa taille, tout en espérant que Bulma ne remarquerait pas le poil qui venait de se hérisser.

Il savait que les ondes Blutz étaient en quantité insuffisante pour qu'une transformation ait lieu à bord du vaisseau, mais leur présence éveillait tout de même ses instincts et les effets de la lune sur son corps commençaient à être difficiles à ignorer.

Heureusement que l'Humaine s'offusquait facilement, car elle ne s'aperçut de rien.

-Comment ça, ça ne change rien? demanda-t-elle. Soit tu es aveugle, soit tu es trop borné pour l'avouer; je sais reconnaître l'attirance quand je la vois!

-Justement, cracha-t-il en tentant de maintenir un ton le plus égal et neutre possible. De l'attirance physique, voilà ce que c'est. Le vœu ne change rien, parce que tu n'es pas différente des autres femelles que j'ai rencontrées dans le passé et que je reste celui que j'ai toujours été. Pour moi, tout ça est complètement superficiel et j'espère que tu ne vas pas t'imaginer que je vais participer à tes pathétiques histoires d'amour. Dragon ou pas, vœu ou pas, je n'ai RIEN à t'offrir de ce côté-là.

-Pff! fit Bulma en croisant les bras sous sa poitrine. Crois-moi, tu n'as pas à t'en faire. L'attirance n'est que physique de mon côté aussi. Shenron a vraiment foiré s'il pense que tu es l'homme qu'il me faut. Jamais je ne serais capable de tomber amoureuse de quelqu'un comme toi!

-Bien, grogna-t-il d'une voix sourde, mais arbitraire.

-Parfait! conclut Bulma d'un ton sec.

Satisfait, Végéta se redressa. Une attirance physique, rien de plus. Voilà ce qu'impliquait le vœu. Rien de nouveau, et surtout, rien qu'il ne soit pas en mesure de contrôler. Pour lui, la discussion était close, et il était heureux qu'elle ne s'étende pas plus amplement.

Plongé dans le regard résolu de Bulma, il se dit donc que le temps était venu de la congédier. Elle s'était échappée des Quartiers avec succès et avait pris une douche chaude, comme promis. Et lui avait obtenu ses réponses, comme prévu. La suite logique était de se séparer. Elle retournerait à sa chambre pour se reposer et se préparerait à construire le radar pour Frieza le lendemain matin. Il irait s'étendre sur son lit et réfléchirait à tout ce qu'il venait d'apprendre afin d'établir une stratégie, bien loin de l'influence de la lune sur ses gènes de Saiyans, ainsi que de cette attraction artificielle que lui inspirait cette femme à la chevelure bleue-violette.

C'était simple. Facile. Végéta n'avait qu'à prononcer quelques mots pour la faire disparaître de sa vue.

Mais, incapable d'ouvrir la bouche, Végéta resta muet. Quelque chose à l'intérieur de lui, quelque chose d'inexplicable, quelque chose de puissant, quelque chose de bestial même, l'incitait à se taire pour faire prolonger ce moment, car la vue de cette femme avec la lune en arrière-plan était trop belle pour y mettre fin.

Alors plutôt que de lui demander de s'en aller comme il aurait dû le faire, le Saiyan se retrouva à observer Bulma sans dire un mot. Elle en fit autant, et pendant plusieurs longues secondes, lui torse nu sur sa chaise et elle debout dans son chandail trop grand, ils se fixèrent sans ciller, enveloppés dans ce silence qui en disait bien plus long que ce qu'ils venaient de prononcer a voix haute.

Car même si Végéta s'évertuait à ne pas l'admettre, il savait au plus profond de lui que cette attirance n'en était pas une comme les autres. Contrairement aux autres femmes attirantes qu'il avait croisées plus tôt dans sa vie, il lui était impossible de la rejeter, elle, d'un simple revers de la main. Cela lui faisait mal de l'avouer, mais cette attirance, il ne pouvait pas l'ignorer, il ne pouvait pas s'en défaire, ni même la contrôler. Elle était là, devant lui. Et elle le regardait avec ses yeux de biche égarée, l'air d'être prête à fuir s'il lui demandait, ou à se jeter dans la gueule du loup s'il en avait l'appétit. Et lui, tout ce dont il avait envie, c'était de céder à ses instincts de prédateur, de se lancer à sa poursuite, de la prendre et de la goûter, pour lui faire toutes ces choses obscènes dont il était affamé.

Il avait planifié la repousser, mais il n'en était pas capable. Il ne voulait pas qu'elle quitte sa chambre. Il voulait toucher sa peau si douce, goûter sa bouche si appétissante et humer son délicieux parfum. Rien, pas même sa fierté de Saiyan, ni sa ténacité de guerrier, ne pouvait ébranler la propension naturelle à vouloir la garder près de lui, rien que pour lui. Ajoutez l'effet des ondes Blutz sur son système nerveux et toute volonté à ignorer ses désirs se retrouvait fracassée en mille miettes.

Et la seule consolation possible dans tout ça, c'était de se rappeler que cette attraction, strictement physique, n'était due à rien d'autre qu'à l'influence d'un vœu prononcé il y a plus de dix ans.

Naturellement, instinctivement, Végéta leva donc le bras droit pour le tendre vers Bulma. Dans le silence le plus complet, sans la quitter des yeux, il effleura l'ourlet de son chandail rose avec le bout de ses doigts. Son geste, un antagonisme parfait à ses propres aveux, se voulait une invitation muette à initier cette danse qu'elle lui avait proposée dès leur première rencontre, et à consommer ce que le dragon leur avait accordé. La femme baissa la tête pour observer sa main placée au niveau de sa cuisse, qui ne la touchait pas encore, mais qui demandait la permission pour faire les premiers pas. Une seconde plus tard, ses orbes océaniques le submergeaient de nouveau, et Végéta compris qu'elle était sous l'influence du même sort que lui. Refuser son invitation n'était pas une option.

Doucement, le Saiyan posa alors sa paume sur sa peau blanche, juste sous sa fesse. Bulma se raidit dès qu'il la toucha, et le courant électrique qui le faisait trembler depuis quelques minutes déjà sembla se propager à travers son corps à elle. Le courant se transforma vite en décharge, et la délicate caresse sous la rondeur de son cul prit une allure plus audacieuse. Végéta enfonça ses doigts dans la chair ferme de sa cuisse et se mit à appliquer une pression pour l'attirer vers lui. Il la voulait dans ses bras. Tout de suite.

Bulma elle, était prête depuis longtemps pour cette danse. Son corps répondit à l'appel comme si c'était tout ce qu'elle attendait depuis des semaines. Elle se laissa guider par sa main et s'approcha en appuyant ses paumes sur les larges épaules de Végéta. Elle écarta les jambes pour les installer de part et d'autre de celles du prince, qui plaça son autre main sous ses fesses pour la supporter. Le Saiyan releva la tête pour la regarder dans les yeux et les doigts fins de l'Humaine glissèrent à l'arrière de son cou, emprisonnant la base de son crâne pour le maintenir dans cette position. Le mouvement avait été effectué avec une fluidité déconcertante et elle se retrouva vite assise à califourchon sur lui, leurs visages séparés d'à peine quelques centimètres.

Ainsi retrouvés, ils prirent un temps d'arrêt pour laisser le temps à leurs esprits d'assimiler ce qui était en train de se passer. Végéta se tendit sous Bulma pendant qu'elle, son regard rivé au sien, fut parcourue d'un tremblement, tous deux anticipant avec fébrilité l'inévitable baiser qui suivrait.

Ils n'avaient rien besoin de se dire. Leurs corps réunis se parlaient déjà, le dialogue silencieux qui s'était établi criant beaucoup plus fort que leurs propres voix, et qui confirmait qu'ils étaient exactement là où il le fallait. Malgré tout ce qu'ils se disaient, l'issue de leur rencontre ne pouvait être différente.

Cette fatalité les frappa en même temps, mais ce fut Bulma qui l'embrassa en premier. De façon complètement assumée, sans une seule once d'hésitation, elle se pencha vers lui et sa bouche entra en collision avec celle du Saiyan. Végéta l'accueillit en écartant les lèvres, et il inspira profondément pour goûter sur sa langue le souffle de son désir. Le parfum délicat de la femme éveilla ses sens, son odeur mêlée à celle du savon qu'elle avait utilisé pour se laver - son savon à lui - avivant quelque chose d'inconnu et de possessif dans ses tripes. Un grognement sourd lui échappa, un son nouveau qu'il ne reconnut pas non plus, mais qui fut tout de suite avalé par une Bulma affamée. Il releva la tête de quelques centimètres pour s'assurer qu'elle ne lui échapperait pas. Elle resserrera ses doigts autour de sa nuque pour la même raison. Leurs égos avaient enfin plié, ils s'étaient enfin trouvés, et ils s'assureraient que rien ne les séparerait.

Une valse plus effrénée s'enchaîna alors. Bulma entremêla sa bouche à celle de Végéta dans un désordre brûlant de lèvres, de langue et de salive. À un moment, le Saiyan sentit les dents de la femme s'enfoncer dans la pulpe de sa lèvre inférieure. La morsure ne lui fit pas mal, mais d'instinct, le combattant se rétracta de quelques millimètres en grondant. Sa réaction arracha un petit rire à sa partenaire. Aussitôt, il la fit taire en imitant son geste, tout en prenant les précautions nécessaires pour ne pas la blesser. Sa réaction à elle fut différente. À travers la sourde plainte qui trembla dans sa gorge, il perçut le plaisir qu'elle ressentait à se faire mordre par lui, et elle étampa sa bouche sur la sienne avec encore plus de force. Le Saiyan se surprit à agréer à ce petit jeu de taquinerie, et il attrapa sa lèvre une seconde fois entre ses dents. Bulma rit de nouveau, la vibration de son amusement se propageant à travers leurs corps enlacés. Végéta garda son sérieux. Il était incapable de penser à autre chose que la texture de ses lèvres sous ses dents, le goût de son haleine sur sa langue et il se dit que les fractions de seconde pendant lesquelles leurs bouches étaient séparées pour reprendre leur souffle étaient trop longues.

Putain.

C'était bon.

Elle, Bulma. Dans ses bras. Leur baiser. La chaleur de leur corps. La douceur de ses fesses dans ses mains.

C'était tellement bon.

Maintenant qu'il l'avait enlacé, et qu'ils s'embrassaient avec passion sur cette chaise, Végéta se demandait sérieusement comment il avait pu attendre aussi longtemps avant de s'y abandonner.

L'avoir dans ses bras lui faisait prendre conscience de la torture qu'il s'était lui-même infligée en se refusant de la rejoindre plus tôt, lorsqu'elle l'avait invité dans la douche.

L'avoir dans ses bras lui faisait réaliser que tout ce qui lui avait paru essentiel auparavant ne l'était plus.

Hé merde les Dragon Balls.

Hé merde les intentions et les cachoteries de Frieza.

Hé merde ses propres aspirations.

Hé merde le dragon et le vœu.

En ce moment, rien de tout ça ne comptait. L'essentiel, c'était ses fesses tendres, douces, rebondies dans ses paumes. C'était sa bouche qui bougeait contre la sienne. C'était sa langue qui glissait entre ses lèvres. C'était son corps qui se balançait avec langueur par-dessus le sien. C'était ses doigts qui tiraient sur ses cheveux noirs. C'était son souffle devenu saccadé sous l'effet de l'excitation.

L'essentiel, là, maintenant, c'était elle. Elle, elle et elle. Cette putain d'Humaine aux cheveux bleus qui était en train de lui faire perdre la tête, pour de bon.

Végéta se redressa sur la chaise en grognant contre la bouche de Bulma. Déjà, il ressentait les effets de leur petite séance d'embrassade dans l'étroitesse de sa combinaison. Ses mains, robustes et rêches, glissèrent lentement vers le haut de ses fesses pour s'imprégner de leur texture. La sensation sous ses doigts était exaltante. Jamais auparavant il n'avait touché un cul aussi ferme et rebondi que celui de Bulma. Cette femme était vraiment une œuvre d'art de la nature, mise au monde pour être admirée et louée par le Saiyan. Le prince s'aventura donc un peu plus haut sous le chandail rose pour découvrir sa muse. Il caressa le bas de son dos, où il appuya ses paumes avec force contre sa peau pour mieux la sentir. Il remonta ensuite lentement le long de son corps pour que chacune de ses courbes lui soit révélée; le creux de son dos, le bombement au niveau de ses reins, la finesse de sa taille, la délicatesse de ses épaules. Il alla même jusqu'à sa la base de son cou, où il s'aventura à toucher ses cheveux du bout des doigts. Puis, il parcourut le chemin inverse, ses paumes si fortement pressées contre elle qu'il pouvait sentir sa peau s'étirer sous ses doigts. Brièvement, le prince se dit que la caresse laisserait probablement des traces écarlates sur son épiderme si pâle, et l'idée qu'elle soit marquée de sa passion ne lui déplut pas.

La petite escapade qu'avaient faite ses mains sous le chandail rose lui permit de construire une image mentale particulièrement réaliste du corps de Bulma. Mais plutôt que d'apaiser sa faim, Végéta se retrouva aux prises avec un appétit nouveau. Il voulait la voir, regarder ce corps dont il avait souvent rêvé, mais qu'il n'avait jamais eu le luxe d'admirer. Il voulait poser ses yeux noirs sur sa peau blanche, inonder ses abysses avec de l'eau claire et évincer la noirceur pour la remplacer par sa pureté.

L'espace d'un moment, il voulait oublier les horreurs de sa vie et les remplacer par de la beauté.

Le prince fit donc un mouvement de recul pour rompre le baiser et ouvrit les yeux pour les poser sur le visage de Bulma. Elle protesta, son corps se cambrant par-dessus lui avec insatisfaction. Végéta enfonça ses doigts dans ses fesses pour l'apaiser et ainsi lui promettre qu'il n'avait pas l'intention de mettre fin à ce qu'ils étaient en train de faire. La femme souleva les paupières à son tour. Ses yeux bleus étaient devenus fiévreux et brillants. Ses cheveux longs tombaient autour de son visage fin, formant un rideau qui les coupait de la réalité. Sous cet angle, à cette distance, le Saiyan put voir avec plus de précision la coloration violette que prenaient ses mèches sous les rayons de la lune, et il remarqua pour la première fois que cet éclat se reflétait également dans ses iris.

Captivé, ses orbes sombres rivés dans cette beauté teintée de pourpre, Végéta leva l'une de ses mains pour aller la faire courir dans un brin de sa chevelure. Bulma l'observa faire, intriguée par cet air de fascination qui s'était inscrit sur ses traits habituellement impassibles. L'une de ses propres mains abandonna son cou pour aller se poser sur son avant-bras avec délicatesse. Avec le bout de ses doigts, elle se mit à tracer les contours définis des nombreux muscles de son avant-bras, avant que l'ombre d'un sourire se dessine sur ses lèvres rosies pas la luxure.

Cette petite contorsion de sa bouche éveilla les instincts de protection de Végéta. Pour lui, c'était déjà consolidé. Leur relation était strictement physique, et les pouvoirs du dragon s'arrêtaient là. En aucun cas il ne devait permettre l'apparition de cette petite agitation au creux de son estomac, celle-là même qui se manifestait souvent lorsqu'il la voyait sourire.

Pris d'un soudain besoin de contrôle, le prince s'empara du poignet de Bulma pour qu'elle arrête de lui caresser l'avant-bras et se mit sur ses pieds en la supportant sous les fesses d'une seule main. Il bougea rapidement, beaucoup plus que ce que les yeux des Humains pouvaient percevoir, et en moins d'une fraction de seconde, il l'avait clouée dos à la fenêtre de sa chambre. Les yeux turquoise de la femme s'agrandirent sous l'effet de la surprise, et sa bouche s'entrouvrit pour laisser entrer le petit soupir d'étonnement qui lui échappa. Instinctivement, elle resserra ses cuisses autour de ses hanches, enfonça ses genoux sur sa taille et s'agrippa plus fermement à sa nuque avec ses doigts.

Derrière elle, la lune brillait de mille feux par la fenêtre. Végéta fut électrifié par le spectacle qui se déroulait sous ses yeux. Il était un Saiyan. Pour lui, l'effet salvateur de l'astre blanc était incontestable, sa magnificence pouvant même être parfois qualifiée d'addictive. Souvent dans sa vie, le prince avait cherché à s'imprégner de son rayonnement pour apporter la tranquillité et la paix là où le chaos et la guerre régnaient autour de lui. Ce moment ne faisait pas exception. Sous les rayons laiteux de l'orbe qui les dominaient, cette femme était devenue l'épitome de la beauté pour ses yeux de Saiyan. Ses iris bleus tirant sur le mauve, presque iridescents. Sa peau immaculée qui étincelait là où les faisceaux de la lune frappaient son épiderme. Ses cheveux nacrés aux reflets violets et à la texture satinée. Bulma avait absolument tout pour ensorceler Végéta, qui n'en demandait pas moins que d'absorber chacun des rayons lumineux réfléchis sur elle.

La femme, surprise par ce soudain revirement de situation, se mit à se tortiller entre ses puissants bras. Elle tenta de se défaire de sa poigne de fer, sans succès, puis pencha la tête pour tenter de l'embrasser à nouveau, mais Végéta écarta la tête vers l'arrière pour l'en empêcher.

-Ne bouge pas, ordonna-t-il.

Confuse, elle se mit à scruter ses traits et fonça les sourcils en voyant cet étrange d'air de fascination s'afficher sur le visage de son prince.

-Que se passe-t-il? demanda-t-elle tout bas. Tu ne veux plus m'embrasser?

Végéta ne répondit pas tout de suite. Sa bouche forma une mince ligne de mécontentement. Non, ce n'était pas ça. Il avait envie de l'embrasser. Il avait envie de la toucher. Et il brûlait de la baiser. Mais à cet instant même, il y avait bien quelque chose qu'il désirait encore plus que toutes ces choses.

Lentement, il délia ses doigts du poignet de Bulma pour aller écarter une mèche de ses cheveux azur. Tout en examinant les milliers d'étincelles mauves qui brillèrent sous ses yeux, il parla d'une voix rauque pour se justifier.

-Laisse-moi te regarder sous la lumière de la lune.