Salut à tout le monde ! Bonne lecture !


Rogue vint chercher Drago assez tôt le lendemain matin et après leur départ, Ron grimpa dans la cheminée pour retourner chez lui. Remus ne pouvait pas dire qu'il était triste de les voir partir. Il avait beau apprécier les amis de Harry, la pleine lune à venir et sa rupture avec Dora lui donnaient envie de se retrouver seul pour réfléchir à tout ça et c'était plus difficile à faire avec trois Gryffondors turbulents à l'étage.

Pour la première fois depuis longtemps, Remus, Sirius et Harry se retrouvèrent seulement tous les trois pour déjeuner. Habituellement, l'un d'eux était absent ou Matt, Dora, Marlène ou l'un des amis de Harry était là. Et pour la première fois depuis longtemps, la discussion ne fut pas particulièrement fluide.

Remus était silencieux, déchiquetant son pain en petits morceaux, et Sirius buvait sa soupe, sans prononcer le moindre mot non plus. Il savait ce qui s'était passé la veille et avait essayé d'en parler, mais Remus lui avait demandé de laisser tomber et à contrecœur, Sirius s'était exécuté.

«Quand est-ce que Tonks part?» demanda Harry, qui n'en avait aucune idée, mais avait pourtant un timing étrangement parfait.

Sirius tourna les yeux vers son filleul et Remus put sentir sa surprise et son amusement.

«Patmol en a parlé il y a quelques jours, mais j'ai oublié de demander.»

«Lundi.» répondit Remus.

«Oh, dit Harry. Tu pars le même jour?»

«Je … pars?» demanda Remus.

«En France.» répondit Harry, comme s'il était sourd.

Sirius regardait l'échange avec des yeux brillants et si Remus n'avait pas pu sentir son humeur et celle de Harry, il aurait pu croire qu'il s'agissait d'une embuscade.

«Non, dit Remus. Mais je retourne à Poudlard mardi pour aider Dumbledore et les autres professeurs à préparer la rentrée.»

Harry tourna les yeux vers Sirius, l'air perplexe, avant de regarder de nouveau Remus.

«Je ne- Préparer la rentrée? Comment comptes-tu enseigner depuis la France?»

Sirius – cet idiot inutile – ne dit rien pour aider Remus. Il se contenta de le regarder, comme si lui aussi était intéressé par la réponse.

«Je ne vais pas en France, Harry.» déclara Remus.

«Mais Tonks-»

«Dora et moi avons décidé d'arrêter.» dit Remus.

Ce qui auparavant était une tranche de pain ressemblait désormais à un tas de miettes. Remus observa la table à la recherche de quelque chose d'autre avec lequel jouer, mais rien ne se présenta à lui. Il croisa donc les mains.

«Arrêter? demanda Harry. Comment- tu veux dire-?»

«On ne va plus se voir du tout.» dit Remus.

«Tu ne l'aimes plus?» demanda Harry.

Remus vit ses narines bouger. Il était en train de sentir l'odeur de Remus pour comprendre son humeur.

«Bien sûr que si.» répondit Remus.

«Mais- alors pourquoi tu ne veux plus la voir?» demanda Harry en penchant la tête.

Remus regarda Sirius à la recherche d'un peu de soutien, mais Sirius avait les yeux fixés sur Harry et avait l'air franchement fier. Triomphant, même.

«C'est compliqué, Harry, souffla Remus sur un ton fatigué. Tu es- quand tu seras plus grand-»

Harry le fusilla du regard, mais laissa tomber. Il termina sa soupe et s'excusa quelques minutes plus tard. Sirius le regarda partir, avant de reculer sa propre chaise. Remus attendit un ultimatum, mais celui-ci ne vint pas.

Au lieu de ça, Sirius prit la parole.

«Tout ça, c'est entre toi et Dora et je ne peux pas te forcer à en parler ou à m'écouter. Mais pour information, je pense que Harry comprend mieux la situation que toi.»


«Tu tiens le coup?»

Dora sursauta et se retourna vivement. Sirius lui adressa un large sourire.

«Vigilance constante.» dit-il avec légèreté, en entrant dans le box.

Prewett ne se trouvait pas à son bureau, alors Dora l'avait utilisé pour poser la boîte qui contenait ses livres et ses potions.

«Je ne t'ai pas entendu arriver.» répondit-elle avec un sourire.

Elle ouvrit un dossier, le feuilleta rapidement, fronça les sourcils et le posa sur la chaise de Prewett.

«Et je- j'ai connu mieux, mais je me débrouille.»

Sirius n'arrivait pas à savoir si c'était vrai ou non. Dora était une Métamorphomage et était donc parfaitement capable de lui faire voir seulement ce qu'elle voulait. Elle avait même un certain contrôle sur son odeur.

«Comment- Comment il va?»

«Il se débrouille aussi.» dit Sirius.

Il attrapa le Scrutoscope que Remus avait acheté à Dora voilà plusieurs Noëls et le lança d'une main à l'autre. Dora l'attrapa et le fourra dans la boîte.

«Est-ce que tu- Tu voudrais que je lui parle-»

«Merci de proposer, mais non, répondit-elle fermement. Je pense que j'ai été assez claire sur ce que je voulais et s'il veut essayer de faire quelque chose, je préfère qu'il le fasse de lui-même, parce que c'est ce qu'il veut et pas parce que tu lui as dit de le faire.»

Sirius se contenta de hocher la tête.

«Merci.» dit Dora.

Et après un moment, son odeur changea. Avant qu'elle ne retrouve de nouveau son calme. Elle leva les yeux vers lui, puis les reposa sur le livre qu'elle tenait dans la main. Elle finit par le ranger dans la boîte sur le bureau de Prewett.


«Ow! Méchant Dobby!»

Drago, assis dans la bibliothèque pendant que Dobby faisait les poussières, leva les yeux. D'après ce que Drago pouvait voir, Dobby ne faisait rien d'autre que de se tenir là, debout. En revanche, il avait arrêté de faire les poussières. Peut-être que son émotion venait de là. Dobby attrapa un gros livre sur l'étagère – Prouesse Politique et méthodes pour y parvenir – et le laissa tomber sur sa tête chauve.

«Dobby! s'écria Drago. Lâche ça!»

Le livre tomba bruyamment sur le tapis et Dobby adressa un regard effrayé à Drago.

«Maintenant, ramasse-le et range-le.»

Dobby se mit à trembler.

«Ça va?» demanda Drago, tandis que Dobby reposait le livre à sa place.

«Le Maître Drago ne doit pas s'inquiéter, couina Dobby en sautant du tabouret sur lequel il était perché. Dobby est- Dobby va apporter au Maître Drago quelques-»

«Non, dit Drago en abaissant son propre livre. Reste là.»

Dobby s'inclina et jeta un regard nerveux en direction de la porte.

«Qu'est-ce que tu essayais de faire ?»

«Drago est- est ami avec Harry Potter, murmura Dobby. Dobby sait que Dobby n'a pas le droit de- que Dobby ne devrait pas- Mais Dobby doit le faire, Maître Drago.»

Les yeux verts de Dobby se remplirent de larmes et Drago sortit de sa poche un mouchoir de soie et le lui tendit. Dobby laissa échapper un gémissement.

«Gentil Maître, gémit-il. Quel gentil Maître, le Maître est trop bon pour Dobby! Pauvre Maître! Pauvre Harry Potter!»

«Quoi?»

«Harry Potter est en danger, murmura Dobby en essuyant son nez avec le mouchoir. Et le Maître Drago aussi!»

«A cause de quoi?» demanda Drago, anxieux.

«De- de-»

Dobby s'étrangla avec sa propre salive et courut vers les étagères, réussissant cette fois à se frapper avec un livre de cuisine avant que Drago ne lui ordonne d'arrêter.

«Dobby ne doit pas- Dobby est un mauvais elfe! Méchant Dobby!»

«C'est à cause du Seigneur des Ténèbres?»

Dobby frissonna.

«Comment tu le sais d'abord?»

Dobby écarquilla les yeux.

«Dobby, je t'ordonne de me le dire!»

«Harry Potter ne doit pas retourner à Poudlard, murmura Dobby. Et le Maître Drago doit être prudent!»

«Dobby-»

Mais Dobby avait disparu et Drago ne réussit pas à le retrouver. Il ne vint pas non plus quand Drago l'appela. De mauvaise humeur, Drago se replongea dans sa lecture, forcé à devoir attendre la prochaine visite de Kreattur pour transmettre l'information à Potter.


«Lunard est en colère contre moi?» demanda Harry à Patmol.

Ils passaient tous les deux par le Chaudron Baveur pour rejoindre le Chemin de Traverse.

«Non, répondit fermement Patmol. Il a juste beaucoup à penser ces temps-ci.»

«Est-ce que lui et Tonks sont vraiment-»

«Pour le moment, oui, soupira Patmol. Mais avec un peu de chance, Lunard va finir par se sortir la tête du- Arthur!»

Patmol leva la main pour le saluer et M. Weasley, qui venait de sortir de la Cheminée devant eux, lui sourit largement et s'approcha.

Ils furent rapidement rejoint par le reste de la famille Weasley. Mme Weasley s'agitait, Ginny accrochée à son bras. Ginny essayait de se libérer pour s'approcher et venir les saluer, mais Mme Weasley lui tapota la main et se tourna pour réprimander Ron – qui avait apparemment déchiré son jean en chemin. Ginny se contenta de grimacer en direction de Harry.

Fred et George apparurent derrière Ron. Ils regardèrent Ginny et leur mère pendant un instant, puis George attrapa la main de Fred et le maintint en place tandis que Fred faisait mine, bruyamment et dramatiquement, de vouloir atteindre Harry, dans une drôle d'imitation de Ginny. Patmol éclata de rire en les regardant, mais reprit aussitôt sa conversation avec Arthur.

«-où tu es! s'écriait Fred en tendant la main. On vient à toi, Harry!»

«Oh, mais regarde, dit George. Percy vient d'arriver. Bonjour, Percy!»

Percy épousseta la suie de sa robe et fronça les sourcils en regardant les jumeaux.

«George.» dit Percy.

«Je ne suis pas George, dit George. Je suis Fred.»

«Tu es George.» dit Percy avec une voix agacée, avant de repérer Harry et Patmol et de s'approcher pour les saluer.

Derrière son dos, Fred et George imitèrent sa voix pompeuse et Harry eut beaucoup de mal à garder un visage sérieux. En revanche, Patmol, au plus grand bonheur de Fred et George, retourna les politesses à Percy d'une voix grave, avant de leur adresser un clin d'œil lorsque Percy se fut éloigné.

Finalement, Mme Weasley les encouragea à bouger et ils se retrouvèrent rapidement sur le Chemin de Traverse, se promenant dans les boutiques. Ils s'arrêtèrent d'abord à Gringotts, mais ils durent se séparer pendant un moment car il n'y avait pas assez de places pour tout le monde dans un seul wagon.

Ils se regroupèrent de nouveau après, sur les marches à l'extérieur, et furent rejoints – par hasard – par Hermione et sa famille. Harry savait qu'elle avait prévu de venir ce jour-là, mais il avait pensé que les Granger auraient voulu venir tôt pour éviter la foule. Un deuxième coup d'œil lui indiqua que c'était exactement ce qu'ils avaient fait. Hermione et ses parents portaient déjà des sacs plein de robes, de livres et d'ingrédients pour potions.

Hermione était ravie de les voir tous, mais aussitôt que M. Weasley eut attiré l'attention de ses parents, elle demanda à Harry et Ron des nouvelles de Drago. Alors, tout en faisant leurs emplettes, Harry et Ron lui racontèrent leur aventure manquée pour lui rendre visite et la réaction de Hermione colla exactement à ce que Harry avait imaginé.

«Vous- quoi?!» s'écria-t-elle, bouche bée.

«C'était une bonne idée.» se défendit Ron, un peu penaud.

Hermione arqua un sourcil.

«Enfin, peut-être pas bonne, mais c'était la meilleure des idées que nous avons eu- Qu'est-ce qui se passe là-bas?»

Devant eux, Mme Weasley s'arrêta et pressa une main sur son cœur. Ginny se retourna et fit à la grimace à Fred et George.

«Quelle joie!» s'écria Mme Weasley en se tournant vers eux.

Elle avait l'air essoufflée et ses joues étaient roses.

«Gilderoy Lockhart fait des dédicaces aujourd'hui-»

Les enfants Weasley – Percy compris – se mirent à grogner et M. Weasley fit une grimace à Patmol, qui murmurait le nom de Lockhart, l'air songeur.

«Qui est Gilderoy Lockhart?» demanda Harry.

Hermione lui lança un regard incrédule.

«Gilderoy Lockhart est-» commença Hermione, comme si Harry devrait déjà le savoir.

Mais Harry le découvrit avant qu'elle ne puisse en dire plus. Alors que leur groupe s'approchait de la librairie, une main agrippa le bras de Harry. Tout ce qu'il réussit à remarquer fut un morceau de tissu couleur lilas, des dents blanches étincelantes et une puissante odeur florale d'eau de Cologne, avant d'être attiré dans la boutique. Il tendit la main vers sa baguette, pris de panique, mais avant qu'il n'ait eu le temps de la prendre, Patmol était là, le libérant de l'emprise de l'autre homme.

«Je vous remercierais de ne pas malmener mon filleul.» dit-il froidement, avant de fusiller du regard le photographe qui s'approchait d'eux.

«Je crains qu'il n'y ait un malentendu.» dit l'homme qui avait attrapé Harry, avec un sourire charmeur.

Le photographe s'arrêta à quelques pas, l'appareil photo levé. Harry se faufila derrière Patmol.

«Je suis Gilderoy Lockhart-»

«Etalors ?» demanda Patmol.

Ron éclata de rire et fut vite réprimandé par Mme Weasley. Le visage de Lockhart avait pris une drôle de teinte rosée.

«Quand bien même vous seriez le Ministre, vous n'avez pas le droit d'attraper les enfants des gens comme ça.»

«Mais ce n'est pas votre enfant, n'est-ce pas? lança Lockhart, rayonnant. C'est Harry Potter! Cher Monsieur, vous ne pouvez pas vous l'approprier. Il nous appartient à tous. La célébrité est si curieuse parfois.»

Et de nouveau, Lockhart attrapa le bras de Harry et cette fois, l'appareil photo s'activa et plusieurs personnes se mirent à applaudir. Harry cligna des yeux, ébloui par le flash, mais il put voir Patmol parler aux jumeaux.

«Tu es venu acheter mes livres, Harry? Et bien, je suis flatt- Oh!»

Une expression des plus étranges passa sur le visage de Lockhart et il frotta le devant de sa robe. Il adressa ensuite un regard furieux à Patmol, qui avait ramené Harry au sein de leur groupe. Apparemment stupéfait, Lockhart regarda à la gauche de Harry et celui-ci suivit son regard pour voir Fred et George qui se souriaient l'un à l'autre, en rangeant leur baguette.

«Ils viennent juste de-» demanda Harry à Patmol, qui sourit largement.

«Je suis un Auror, murmura Patmol. Même si j'en meurs d'envie, je ne peux pas vraiment lancer de maléfice à tous les imbéciles que je croise.»

Harry se mit à sourire largement.

«Cela dit, si je parle d'un sort de manière complètement théorique et que quelqu'un décide de le lancer … Et bien, je ne suis pas responsable, n'est-ce pas?»

Ron et Hermione essayaient d'atteindre Harry, mais Mme Weasley semblait leur parler de Lockhart. Quant à Harry, il avait décidé qu'il ne l'aimait pas du tout.

«Tu vas bien?» demanda Ginny, alors qu'ils dépassaient Lockhart et entraient dans Fleury et Bott.

Elle avait finalement réussi à se libérer de sa mère et l'observa attentivement.

«Tu as l'air-»

«Je vais bien, dit-il. Aveuglé par le flash de ce stupide appareil photo, mais-»

«Vu ta vision, ce n'est pas une grande perte.» lança une voix familière sur un ton narquois.

Harry esquissa un sourire en coin.

«Potter. Weasleytte.»

«Malefoy.» dit Ginny en regardant Harry.

Lorsqu'elle vit qu'il souriait à Drago, elle se mit à lui sourire également.

«Qu'est-ce que c'était que ça

En revanche, Harry n'adressa pas de sourire à Hydrus. Il était apparu près de Drago et ricanait en les regardant.

«Tu ne peux pas t'en empêcher, pas vrai, Potter? Chaque jour où tu ne fais pas la une des journaux est un échec pour toi.»

«Hydrus-» commença Drago, l'air agacé, mais Ginny le prit de vitesse.

«Il n'avait rien demandé.» s'écria-t-elle.

Hydrus baissa les yeux sur Ginny, qui ne se démonta pas et le fusilla du regard.

«Tu t'es trouvé une petite amie, Potter?» demanda-t-il sournoisement.

Harry sentit la gêne de Ginny, ainsi que sa colère, mais ne savait pas trop quoi en faire.

«Une chose que tu n'auras jamais, répliqua Ron, tandis que lui et Hermione venaient de les rejoindre. Si tu continues à te comporter comme un abruti.»

Drago avait l'air ravi de voir le visage de Hydrus prendre une vilaine couleur rose.

«Allons, allons.»

Le cœur de Harry se serra en voyant M. Malefoy apparaître derrière ses fils.

«Ce n'est pas parce que tu aimes les Sangs-de-Bourbe que tu dois te comporter comme eux.»

Les yeux de M. Malefoy se posèrent un instant sur Hermione, dont le visage avait pâli. Ginny et Ron, au contraire, devenaient franchement rouges.

«Père!» s'écria Drago, furieux.

Mais Hydrus avait placé une main sur son bras en secouant la tête.

«C'est aussi valable pour toi, Potter, dit Lucius. Tu aurais pu avoir une bien meilleure vie que celle que tu subis actuellement.»

Cette fois, ses yeux se posèrent sur Patmol, qui se trouvait à la caisse avec M. Weasley, occupés à acheter des livres scolaires. Harry serra les poings.

«Quel dommage que les choses en soient arrivées là.»

«Je ne dirais pas que c'est dommage.» répondit Harry.

Lucius retroussa la lèvre.

«Malefoy.»

M. Weasley venait d'arriver, les bras chargés des livres de Ron et de Ginny. Ginny le soulagea de quelques livres et les plaça dans son chaudron, où ils seraient plus faciles à porter, et Ron en rangea un dans le sac qui contenait ses nouvelles robes.

«On ferait mieux de sortir et d'attendre dehors.» leur dit M. Weasley en ignorant les Malefoy.

«Oui.» commença Hermione, avant d'être interrompue.

«Pas l'habitude d'avoir un toit sur la tête, Weasley?» lança M. Malefoy.

Les oreilles de M. Weasley devinrent rouges, de la même façon que celles de Ron le faisaient quand il était en colère. Et Ron aussi était furieux. Les jointures de ses doigts étaient blanches et près de lui, les yeux de Ginny étaient plissés.

«Je ne peux pas dire que ça me surprenne. Vous avez toujours été un honte pour la communauté sorcière.»

«Père-»

«Drago, je t'ai dit de te taire!» s'exclama M. Malefoy.

M. Weasley lança un regard triste à Drago.

«Quoi? demanda froidement M. Malefoy. Vous vous sentez désolé pour mon fils?»

«Pour dire la vérité, oui, dit M. Weasley. C'est un moment triste quand un enfant doit rappeler à un adulte comment se comporter en public.»

Drago rougit et M. Weasley lui adressa un autre regard triste, mais amical.

«C'est encore plus triste qu'un homme avec autant d'enfants ait si peu de compétences parentales qu'il pense que c'est à un enfant de donner des leçons.» répondit M. Malefoy après un long silence.

Il attrapa un livre dans le chaudron de Ginny et le retourna entre ses mains avec un air de dégoût.

«Des livres d'occasion. C'est le mieux que vous puissiez faire, Weasley-»

«-ce soir. Merci. Oui, au-revoir.»

Patmol s'immobilisa derrière eux, flanqué des jumeaux Weasley. Il avait calé les livres de Harry sous un bras et tenait sa baguette de cette même main. Son autre main tenait son Sidekick qu'il referma d'un coup. Les yeux de M. Malefoy se posèrent dessus.

«Il y a un problème ici?»

«Aucun.» dit M. Malefoy d'une voix mielleuse.

Il replaça le livre de Ginny dans son chaudron et prit le temps de s'essuyer ostensiblement la main sur sa robe. Il posa ensuite son autre main sur l'épaule de Hydrus et le mena à l'endroit où Mme Malefoy regardait des livres.

«Il faut que je vous parle, dit Drago à voix basse. Dobby-»

«Drago!»

Ce n'était pas M. Malefoy qui l'appelait, mais Mme Malefoy.

«Envoie Kreattur!» murmura Drago, tandis que ses épaules s'affaissaient.

Il leva ensuite les yeux vers Ron, Ginny et M. Weasley.

«Je suis- désolé à propos de mon-»

«Tu n'es pas responsable de ce qu'ils font ou disent.» dit gentiment M. Weasley.

Mme Malefoy s'approchait désormais et Drago leva les yeux vers elle, nerveux.

«On se voit à l'école.» dit misérablement Drago, en allant rejoindre sa mère avant qu'elle n'arrive jusqu'à eux.