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« C'est tout ? » demanda Dumbledore en tendant la main vers le journal.
Patmol jeta un coup d'œil au Choixpeau et adressa un regard décontenancé à Dumbledore.
« La cachette … de Tom ? »
« Oui, Monsieur. » dit Harry.
« Et comment- »
Il y eut un coup frappé à la porte et M. Malefoy entra. Il adressa un signe de tête à Scrimgeour, regarda à peine Harry et Patmol et se tourna vers Dumbledore.
« Il semble que les rumeurs annonçant votre retour étaient vraies, Dumbledore, dit-il en retroussant la lèvre. C'est étrange. Il me semblait vous avoir demandé de partir. »
« Je m'en souviens également. » dit Dumbledore, sans avoir l'air trop ennuyé.
M. Malefoy regarda Scrimgeour, qui venait de croiser les bras, et sembla réaliser qu'il n'obtiendrait pas d'aide de sa part.
« Dans ce cas, puis-je vous demander ce que vous pensez faire ici ? »
« Il est là parce qu'il m'a aidé. » dit Harry en souriant à M. Malefoy, qui n'allait pas s'en sortir si facilement aujourd'hui si Harry pouvait y faire quelque chose.
Tout ça était de sa faute – après tout, c'était lui qui avait donné le journal à Ginny – mais Harry ne pouvait pas le dire. Drago n'était pas en bons termes avec son père en ce moment, mais Harry ne penserait pas qu'il aimerait se réveiller et découvrir qu'il avait été envoyé à Azkaban, même si M. Malefoy le méritait. Harry pouvait sentir les yeux de Patmol et de Scrimgeour sur lui.
« Même en étant loin de l'école, il a fait plus que les gens qui étaient ici. » ajouta Harry en adressant un regard éloquent à M. Malefoy.
« Moi-même, ainsi que les Professeurs et les membres du Conseil et du Ministère n'avons eu vent de la situation que lorsqu'il était trop tard pour aider, dit lentement M. Malefoy. Pour autant, mes pensées vous accompagnaient- »
« Ne pas avoir été informé de la situation fait partie du problème, répliqua Patmol en haussant les sourcils, et M. Malefoy le fusilla du regard. Heureusement que le Directeur était au courant. »
Cela fut suivi par un drôle de regard de Dumbledore vers Patmol. Harry se demanda ce qu'il pensait.
« En effet. » dit sèchement M. Malefoy.
Ses yeux se posèrent sur l'épée sur le bureau.
« Et puis-je demander en quoi consiste cette petite réunion ? »
« Potter nous raconte ce qui s'est passé ces dernières heures. Asseyez-vous si vous voulez écouter. » dit Scrimgeour.
Patmol n'eut pas l'air ravi d'entendre la proposition et Dumbledore n'affichait pas son agacement, mais son odeur le trahissait. Malefoy fit apparaître une chaise pour s'y asseoir, tandis que Scrimgeour agitait la main en direction de Harry.
« Parle-nous du livre, Potter. »
« C'est un journal. » dit Harry en le levant à nouveau.
Il fut ravi de voir M. Malefoy se figer et les jointures de ses doigts étaient blanches autour de sa canne.
« Jedusor l'a utilisé pour posséder Ginny- »
« La fille Weasley ? » demanda Scrimgeour, et Harry acquiesça.
« Elle ne comprenait pas ce qui se passait. » dit Harry en regardant le visage de chaque adulte pour s'assurer qu'ils le croyaient.
Ça semblait être le cas.
« Il l'a utilisé pour ouvrir la Chambre et pour dire au monstre qui il devait attaquer. Il comptait l'utiliser pour retrouver son corps. »
Il regarda Patmol et Dumbledore, et tous les deux semblaient satisfaits de cette explication. Ils savaient pour les Horcruxes, mais Scrimgeour n'avait pas besoin de savoir et M. Malefoy était peut-être déjà au courant, mais s'il l'ignorait, Harry n'allait certainement pas prendre le risque de lui en parler.
« Et comment l'as-tu trouvé ? » demanda Dumbledore en tendant la main pour prendre le journal des mains de Harry.
Il le retourna, l'observant en détail, le regard soucieux derrière ses lunettes en demi-lune.
« Il était dans la Chambre, dit Harry. Jedusor a dit quelque chose qui m'a fait comprendre que c'était important, alors je- »
« Tu l'as attaqué apparemment. » lança Scrimgeour en regardant le gros trou dans la couverture du journal.
« Avec l'épée. » mentit Harry.
Il croisa le regard de Patmol pendant une seconde et Patmol pencha la tête. Harry lui expliquerait le reste plus tard, ainsi qu'à Dumbledore.
« Avant ou après avoir tué le serpent ? » demanda Scrimgeour.
« Après. » dit Harry.
« Un serpent ? » demanda M. Malefoy.
« Le monstre de Serpentard. » dit Harry.
M. Malefoy haussa un sourcil, mais ne rajouta rien.
« Et l'épée ? L'épée de Gryffondor ? »
Cette fois, c'est Patmol qui prit la parole.
« Au nom de Merlin, d'où as-tu sorti ça ? »
« Du Choixpeau, répondit Harry. Fumseck me l'a apporté. »
Il fit signe de la tête à l'oiseau qui les observait tranquillement depuis son perchoir, l'air plutôt fier de lui.
« Et comment as-tu trouvé la Chambre ? » demanda Dumbledore.
« Percy a été attaqué dans les toilettes des filles, expliqua Harry en haussant les épaules. Ça paraissait bizarre, alors on a discuté avec Mimi Geignarde. Elle est morte là, il y a cinquante ans, quand la Chambre a été ouverte pour la première fois. Elle nous a montré où se trouvait le lavabo qui cachait l'ouverture. »
Après tout ce qu'il avait entendu sur Salazar Serpentard, Harry ne portait pas l'homme dans son cœur. Mais il se sentait mal d'être celui qui révélait un secret si bien gardé depuis des centaines d'années.
« Et l'homme ? » demanda Scrimgeour.
« Il a débarqué au moment où on a compris comment ouvrir la Chambre, dit Harry. Il- a parlé du 'Seigneur des Ténèbres', alors j'ai pensé- Ron et moi, on a sauté dans le tunnel et j'ai fermé le passage derrière nous. »
« Il a parlé du Seigneur des Ténèbres ? » demanda sèchement Scrimgeour.
Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose à Patmol – puisque c'était lui qu'il regardait – mais il jeta un œil à M. Malefoy et il pinça les lèvres. Harry – qui avait une bonne opinion de Scrimgeour après ce qu'il avait fait pour Patmol durant le procès – sentit son estime pour l'homme grimper encore.
« A-t-il dit comment il était entré dans l'école, Potter ? »
Harry secoua la tête.
« Plus important encore, sais-tu où Ginny a trouvé le journal ? demanda Patmol. Si quelqu'un le lui a donné ou si elle l'a trouvé- »
« Si elle l'a reçu de quelqu'un, l'homme des toilettes semble être un bon candidat. » dit Scrimgeour.
« Je suis d'accord. » dit M. Malefoy.
Furieux, Harry sentit son estomac se serrer.
« Je crois, Auror Scrimgeour, que vous ferez de votre mieux pour le retrouver ? »
Scrimgeour acquiesça brusquement.
« Il sera directement envoyé à Azkaban s'il est attrapé, n'est-ce pas ? demanda Harry en regardant Patmol. Je veux dire … La personne qui a donné le journal à Ginny a failli faire tuer toutes les victimes du Basilic et Ginny aussi. Et alors, Jedusor serait revenu. »
Il soutint le regard de M. Malefoy pendant un long moment. Celui-ci semblait mal à l'aise.
Parfait.
Scrimgeour posa quelques questions supplémentaires avant de s'excuser. Il devait retourner au Ministère. M. Malefoy resta là où il se trouvait, mais Dumbledore se débarrassa de lui en disant qu'il voulait parler à Harry d'une récompense pour services rendus à l'école.
« Pendant que nous discutons ici, peut-être pourriez-vous réunir le Conseil d'Administration ? » dit Dumbledore sur un ton enjoué.
Harry appréciait particulièrement l'expression douloureuse de M. Malefoy.
« Comme l'a dit Harry, à travers Fumseck, mon aide – aussi minime fusse-t-elle – a joué un rôle et a été plus utile à Harry que n'importe qui d'autre ici ce soir, du moins jusqu'à ce que les Aurors arrivent pour l'évacuer. »
Il adressa un signe de tête à Patmol.
« Je descendrais vous rejoindre quand j'aurais terminé ici pour que nous puissions discuter de mon retour à l'école. »
Son ton n'avait pas changé, mais il y avait quelque chose de dur dans son expression.
M. Malefoy, qui n'avait aucune raison de rester, fut forcé de partir. Il lança un regard sévère et légèrement nerveux à Harry en quittant la pièce, et Harry haussa un sourcil en le regardant. Aussitôt la porte fermée, Harry se tourna vers Dumbledore.
« Je ne veux pas de récompense, je ne pense pas- »
« J'avais juste besoin de faire partir Lucius Malefoy, dit Dumbledore, les yeux pétillants. Maintenant, comment as-tu utilisé l'épée sur le journal ? »
« Je ne l'ai pas fait. » dit Harry.
Il sortit un morceau de tissu de sa poche et déballa le crochet de Basilic pour que Patmol et Dumbledore puissent le voir.
« J'ai utilisé ça. »
« Le venin de Basilic est un poison redoutable, dit Dumbledore en hochant lentement la tête. Et il y a très peu d'antidotes. »
« Les larmes de phénix marchent plutôt bien. » indiqua Harry.
Patmol lui adressa un regard acéré. Harry grimaça, se doutant qu'ils allaient devoir en discuter plus tard.
« Jedusor a dit quelque chose sur le fait qu'aucune magie ne pourrait aider, alors j'ai pensé que je pourrais- »
« Le poignarder ? » demanda Patmol en souriant.
« Quelque chose comme ça. »
Harry ne put s'empêcher de sourire en retour.
Quand Ginny se réveilla, elle n'avait aucune idée de l'endroit où elle se trouvait. Elle eut besoin d'un moment pour se souvenir de tout. Elle se remémora la Chambre, Tom, Ron et Harry, le hall d'entrée et elle pensa avoir été en compagnie de McGonagall, Fred et George, mais elle n'était pas vraiment certaine.
Elle remarqua ensuite qu'elle pouvait bouger ses doigts et ses orteils et que sa tête ne lui appartenait … qu'à elle. Elle ne sentait la présence de Tom nulle part et même si elle avait l'impression d'être passé sous le Poudlard Express, elle se sentait mieux … plus légère … qu'elle ne s'était senti depuis des semaines.
Était-ce possible ? Elle s'assit et observa l'infirmerie plongée dans l'obscurité. Fred était endormi, la tête posée sur l'épaule de George, assis sur une chaise entre son lit à elle et celui de Percy, et Ron était affalé sur une autre chaise, mais ne semblait pas être en si mauvaise forme. Elle tendit la main pour lui toucher le bras, hésita un moment, avant de faire appel à son courage de Gryffondor et de le réveiller.
Il va te haïr, murmura la voix de Tom, mais ce n'était pas vraiment lui. Ginny ne le pensait pas.
Ron cligna des yeux et ses yeux s'écarquillèrent quand il vit qui l'avait réveillé. Avant que Ginny ne puisse véritablement s'inquiéter de ce qu'il pensait d'elle, il la serra fortement dans ses bras.
« Bordel, tu nous as vraiment inquiété, dit-il. Comment tu te sens ? Tu- Je peux aller réveiller Mme Pomfresh si tu veux- »
Ginny secoua la tête contre son épaule et Ron sembla comprendre. Il la repoussa et s'assit sur le lit, près d'elle.
« Je suis vraiment désolée, dit-elle avec tristesse. C'est juste- il était si gentil et quand il a changé, c'était trop tard. J'ai essayé, mais alors Percy- »
« Ce n'est pas ta faute. » dit Ron, et Ginny avala sa salive.
Aussi agréable ce fut d'entendre qu'il pensait cela, elle savait que c'était faux. Elle aurait du comprendre plus vite, aurait du lutter davantage, elle aurait du faire quelque chose. Si elle l'avait fait, alors peut-être que Ron et Harry n'auraient pas eu besoin de prendre le risque de venir pour l'aider-
« Harry ? souffla-t-elle. Oh Ron, comment va Harry- Est-ce que les Aurors ont réussi- »
« Il va bien, dit Ron. Il a tué le serpent, et Jedusor. Sirius l'a ramené à la maison il y a quelques heures pour se reposer, mais il va très bien. Il a dit qu'il viendrait demain soir quand on sera rentré à la maison nous aussi. Maman et Papa étaient là tout à l'heure et ils reviendront nous chercher demain matin. »
« Tu n'es pas rentré à la maison ? » demanda Ginny.
Tout comme Fred et George. Ron secoua la tête et cogna son épaule contre la sienne. Ginny lui offrit un sourire tremblotant.
« Mais tu rentreras aussi à la maison demain hein ? »
« Bien sûr. » répondit Ron d'un ton bourru.
Lunard et Tonks débarquèrent sur le pallier juste après le dîner, tenant dans la main le vieux bouchon qui avait du leur servir de Portoloin. Harry avait affirmé qu'il irait bien tout seul, mais Patmol devait aller voir Marlène et il avait dit qu'il se sentirait mieux si Harry avait de la compagnie. Et secrètement, Harry était plutôt heureux qu'ils soient venus.
« Tu es là aussi ? » demanda-t-il à Tonks, alors que Lunard l'empêchait de tomber.
Elle venait de trébucher en passant la porte.
« Bien sûr que je suis là, dit-elle en s'avançant pour le serrer dans ses bras. C'est pas tous les jours que tu risques de mourir, hein ? »
Elle disait ça sur un ton léger, mais Harry pouvait sentir son inquiétude et il vit ses yeux le détailler de cette façon dont il était maintenant habitué. Les gens semblaient le faire tout le temps avec lui.
« Tous les deux jours, corrigea Lunard avant de serrer Harry contre lui. Comment va Marlène ? Tu as eu des nouvelles ? »
« J'ai parlé à Patmol il y a une heure, dit Harry. Ils ont soigné son dos, elle s'est réveillée un peu et elle a pu marcher, mais elle s'est rendormie. »
Ils se dirigèrent tous dans la cuisine, où Kreattur les attendait avec une tarte à la mélasse. Harry fut distrait par cette odeur, mais il ne manqua pas les regards que Lunard et Tonks échangeaient.
« Quoi ? » demanda-t-il en baissant sa cuillère.
Tonks avait attendu la question, semblait-il. Elle rayonna en le regardant et tendit la main. A son doigt brillait un anneau argenté serti d'une pierre bleue nacrée.
« C'est joli. » dit-il.
Les lèvres de Lunard frémirent, mais ses joues avaient rosi et il évitait le regard de Harry. Tout à coup, Harry eut l'impression qu'il manquait quelque chose.
« Quoi ? » demanda-t-il à nouveau, et il vit le sourire de Tonks s'élargir.
