Salut, salut ! Un tout petit chapitre pour vous, ce soir. Bonne lecture et à demain certainement !
«Sirius, dit Marlène en posant une main sur son bras. Il faut que tu te calmes.»
«Qu'est-ce que tu n'as pas compris dans 'il a désossé le bras de Harry'?» lança-t-il.
Marlène pinça les lèvres et se réajusta sur l'accoudoir de son fauteuil fleuri.
«Je blague, je suis calme.»
Pour prouver ça, il tourna avec soin la page de la Gazette. Marlène plissa les yeux.
«Promis.»
«Quand comptes-tu y retourner?» demanda-t-elle.
«Demain, je dois retourner à Azkaban, dit-il en soupirant. J'appellerai Harry avec le miroir demain matin pour voir comment il va.»
Marlène esquissa alors un sourire, qui fit comprendre à Sirius qu'elle n'était pas très convaincue.
«Tu ne vas pas retourner à l'école?»
«Seulement si Harry a vraiment besoin de moi.» dit Sirius.
«Et Lockhart? demanda-t-elle en levant un sourcil. Tu ne t'attends pas à ce que je crois que lui avoir crier dessus t'a suffit-»
«Ne sois pas ridicule, dit Sirius en posant une main sur son cœur. Et moi qui pensais que tu me connaissais.»
«Aha! Alors quoi? Tu es Auror, Sirius, tu ne peux pas débarquer là-bas et-»
«Je sais.» répondit-il simplement.
Marlène garda le silence, confuse. Sirius la prit en pitié.
«Des verrues.» dit-il.
«Je- quoi?»
«Des verrues.» répéta Sirius.
Marlène ouvrit la bouche.
«Un sortilège différé. Ça devrait apparaître dans environ cinq jours. D'abord sur son nez et quand il se sera débarrassé de celles-là, elles apparaîtront sur son coude, puis sur ses mains, ses pieds, puis sur-»
«Je ne veux pas savoir où.» le coupa Marlène en levant la main, mais elle souriait.
Sirius pensa qu'elle avait sûrement raison.
«Moins j'en sais, mieux c'est. Je refuse d'être ta complice.»
«Quand es-tu devenue si ennuyeuse?» demanda-t-il.
«Quand j'ai grandi.» répondit-elle en fronçant le nez.
«J'ai grandi aussi, se défendit Sirius. S'il avait fait la même chose à James ou Remus quand on était à l'école, je l'aurais sûrement frappé. C'est déjà beaucoup mieux.»
Marlène ouvrit la bouche avant de la refermer, avant de lui tapoter l'épaule.
«Bien sûr que oui.» soupira-t-elle.
«Content qu'on soit d'accord.»
Marlène se contenta de lever les yeux au ciel.
«Je vais allumer la bouilloire, dit-elle. Tant qu'à aller dans la cuisine, tu veux que je ramène quelque chose?»
«Non merci, ça devrait aller.» répondit-il.
Il essaya d'attraper le bras de Marlène dans le but de l'attirer à lui pour l'embrasser, mais elle esquiva et lui tira la langue en sortant de la pièce. Il put l'entendre rire depuis le hall. Sirius fit voler une plume jusqu'à lui et reporta son attention sur ses mots croisés.
Harry se réveilla avec une douleur sourde dans le bras et la sensation d'un tissu froid et humide sur le front. Il murmura quelque chose pour taquiner Patmol sur ses manières, mais l'odeur n'était pas la bonne. Harry ouvrit brusquement les yeux et croisa un autre regard. D'énormes yeux verts. Le cri surpris de Harry et le bruit de sa main qui atterrit sur sa table de chevet pour attraper sa baguette fut suffisant pour faire bouger Mme Malefoy – qui dormait sur un lit de camp près de Hydrus.
Le visiteur de Harry se mit à gesticuler nerveusement pour lui dire de faire moins de bruit.
«Dobby?» souffla Harry en enfilant ses lunettes pour le confirmer.
Dobby afficha une expression qui n'était pas vraiment un sourire. Ses yeux étaient fixés sur son Maître et sa Maîtresse endormis et il tordait un morceau de tissu entre ses doigts.
«Qu'est-ce que tu fais?»
Dobby fit disparaître le tissu et tapota la main de Harry, ce qui lui fit un peu mal. Harry grimaça et Dobby recula vivement.
«Pauvre Harry Potter, dit-il en triturant le bas abîmé de sa taie d'oreiller. Mais Dobby avait prévenu Harry Potter que Poudlard n'est pas sûr, que Harry Potter n'aurait pas du revenir à l'école.»
Choqué, Harry observa une larme couler le long de sa joue.
«Harry Potter aurait du retourner à la maison quand il a raté le train-»
«C'était toi?» demanda Harry, décontenancé.
Il bougea un peu – plaçant doucement son bras sur ses genoux – pour pouvoir mieux voir l'elfe de Maison.
«Oui, monsieur, avoua Dobby en se tordant les oreilles. Dobby a pensé- Dobby n'avait pas réalisé que Harry Potter aurait trouvé un autre moyen. Harry Potter est vraiment malin, monsieur-»
«Et le Cognard? demanda Harry, saisi par une suspicion soudaine. Je suppose que c'était toi aussi?»
La lèvre de Dobby se mit à trembler, mais il acquiesça.
«Pourquoi? Est-ce que c'est M. Malefoy qui t'a dit de le faire-»
Harry baissa d'un ton et jeta un coup d'œil en direction de Hydrus et de Mme Malefoy, qui dormaient encore.
«C'était pour qu'il gagne?»
«Non, Harry Potter! s'exclama Dobby avant de plaquer ses mains sur sa bouche. Dobby a pensé- Dobby s'est dit que si Harry Potter était blessé, il serait renvoyé à la maison-»
«Ou si j'étais mort.» murmura Harry en adressant un regard noir à l'elfe.
«Pas mort, jamais mort, monsieur! Juste à l'abri, en sécurité à la maison!»
«A l'abri de quoi?» siffla Harry.
Dobby secoua la tête.
«Lockhart? La Chambre des Secrets?»
Dobby couina, avant de se jeter sur le pichet d'eau sur la table de chevet. Harry attrapa sa taie d'oreiller avec son bras valide et l'empêcha de bouger.
«La Chambre? Mais je ne suis pas un né-moldu, je suis un sang-mêlé.»
«Ça n'a pas d'importance, Harry Potter.» gémit Dobby.
«Qui l'a ouvert, Dobby?» demanda Harry.
«Dobby ne peut pas- Dobby ne doit pas! Dobby sait juste que Harry Potter doit rentrer à la maison!»
«Je ne compte aller nulle part, lui dit Harry. L'une de mes meilleures amies a des parents moldus et cela fait d'elle une cible- Et qu'en est-il de Drago, Dobby?»
Dobby gémit encore.
«Plus tu m'en dis, plus vite je pourrais régler le problème et personne ne sera en danger-»
«Dobby ne doit pas-»
«Il va falloir que je demande à Drago de te l'ordonner.» le menaça Harry.
Dobby se mit à trembler, mais ne transplana pas comme Harry s'y était attendu. Harry baissa encore d'un ton et essaya d'utiliser la voix la plus douce et persuasive possible.
«S'il te plaît, Dobby. Je sais que tu veux me protéger, Dobby, mais je ne partirais pas, donc la seule façon de me protéger maintenant, c'est de me dire ce que tu sais. C'est la seule façon pour que je sois en sécurité. Qui est responsable de tout ça?»
«Dobby ne peut pas-»
Dobby avala sa salive et se figea. Ses oreilles se mirent à battre et Harry put entendre des bruits de pas. Dobby disparut dans un pop et Harry se rallongea, frustré. Il ne le resta pas longtemps, cependant.
Dumbledore pénétra dans l'infirmerie avec le professeur McGonagall, qui faisait léviter ce qui ressemblait à une statue. Elle la déposa dans un lit et s'éloigna, allant sûrement chercher Mme Pomfresh, tandis que Dumbledore s'asseyait au bout du lit, l'air triste et fatigué. S'il avait remarqué que Harry était réveillé, il ne dit rien.
«Qu'est-ce qui s'est passé?»
Pomfresh était revenue avec McGonagall, observant la chose sur le lit avec horreur.
«Une autre attaque.» l'informa doucement Dumbledore.
«Je l'ai trouvé dans les escaliers, avec ça.»
McGonagall montra une boîte de Chocogrenouilles.
«Nous pensons qu'il était en chemin pour rendre visite à Potter.»
Les adultes se tournèrent tous les trois vers Harry, qui ne savait pas trop s'il était censé être éveillé ou endormi et qui croisa leur regard avec un air coupable. Aucun d'eux ne lui reprocha quoi que ce soit, bien que Mme Pomfresh se mit à pincer les lèvres.
«Qui est-ce?» demanda-t-il en s'asseyant prudemment.
Il pouvait apercevoir un appareil photo dans les mains de la victime et son cœur manqua un battement.
«M. Crivey.» dit McGonagall, la gorge serrée.
«Il n'est pas-»
«Il a été pétrifié.» dit Dumbledore.
Harry soupçonna qu'il s'adressait autant à lui qu'à Mme Pomfresh. Dumbledore tendit la main pour attraper l'appareil de Colin.
«Je me demande ...»
Dumbledore tritura l'objet pendant un moment et de la vapeur finit par s'en échapper. Dumbledore toussa et l'odeur de plastique fondu brûla le nez sensible de Harry.
«Qu'est-ce que ça veut dire?» demanda McGonagall, tandis que les yeux de Harry s'embuaient et qu'il essayait de retenir sa toux. Albus?»
Mais Dumbledore garda le silence, la tête baissée sur Colin et son appareil photo.
Quand Ginny se réveilla, elle avait mal partout et avait l'impression de ne pas avoir bien dormi. En réalité, elle ne se souvenait même pas d'être allée se coucher, mais pourtant, c'était visiblement le cas.
Elle ne se souvenait de rien, juste qu'elle était rentrée du match de Quidditch, avait dîné et puis- quoi?
Avait-elle fait ses devoirs? Ses livres se trouvaient toujours dans sac, alors elle en doutait. Avait-elle joué aux cartes avec Colin ou peut-être avec Ron, Hermione, Drago ou Harry- enfin non sans doute pas Harry, qui était à l'infirmerie. Ginny serra son oreiller contre elle, se sentant perdue, et sa main toucha son journal. Avait-elle parlé à Tom?
Ce serait sûrement la chose la plus simple à découvrir. Elle attrapa une plume, posée dans un petit tas d'encre sur sa table de chevet, et écrivit le nom de Tom.
Ginny? apparut rapidement. Tu ne devrais pas être au petit-déjeuner?
En fronçant les sourcils, Ginny vérifia sa montre et fut choquée de voir l'heure. Il ne restait plus que dix minutes avant la fin du petit-déjeuner et après, elle devrait se rendre en classe. Elle se demanda pourquoi Colin n'avait envoyé personne pour la réveiller. D'habitude, il le faisait toujours.
Ginny, tout va bien?
Distraite, Ginny reposa les yeux sur le journal.
Je ne sais pas, écrivit-elle. Je- Je ne me souviens pas ce que- Est-ce que je t'ai parlé hier soir?
Tu ne te souviens pas? Peut-être que tu devrais aller à l'infirmerie, Ginny. Peut-être que tu es malade. Comment te sens-tu?
Douloureuse, écrivit-elle. Et fatiguée et-
Je pense que tu dois couver quelque chose, répondit Tom. Rien d'étonnant avec toute cette inquiétude pour Harry et toute cette histoire de Chambre des Secrets.
Alors je t'ai parlé?
Brièvement, répondit Tom. Tu devais aller rendre visite à Harry avec Colin et tu as dit que tu me laissais essayer de me souvenir de l'héritier. Je pensais que tu étais en colère contre moi.
Pourquoi serais-je en colère? demanda Ginny, avant d'essuyer ses yeux avec sa manche.
Je ne sais pas, répondit Tom.
Il y eut un coup sur la porte et Hermione passa la tête dans l'encadrement.
«Tu vas bien?» demanda-t-elle.
«Je-»
«Question idiote, dit Hermione en se mordant la lèvre. Je peux entrer?»
«Bien sûr.» répondit Ginny.
Hermione prit place sur le lit bien fait de Demelza.
«Ron est en bas, mais tu sais comment les escaliers des filles fonctionnent … Il m'a demandé de venir voir comment tu allais.»
«Oh, dit Ginny, qui ne savait pas trop quoi dire d'autre. Et les cours alors?»
«Ils ont été annulé après-»
Hermione cligna des yeux.
«Tu es au courant, n'est-ce-pas?»
«De quoi?» demanda Ginny, inquiète.
«A propos- à propos de hier soir et- Colin?»
«Colin? Qu'est-ce qu'il a?»
«Tu ne-»
Hermione plaqua ses mains sur sa bouche.
«Oh, Ginny, je- Peut-être que tu devrais descendre.»
«Pourquoi?» demanda Ginny.
«Colin a été- Il y a eu une autre attaque hier soir et il est- Il est à l'infirmerie avec Harry. Il a été- Il a été pétrifié.»
Le reste de la journée passa dans une sorte de brouillard. Elle savait qu'elle avait passé une bonne partie de la journée en bas avec Ron, Hermione, Drago et les jumeaux, que Luna, Astoria et Vivienne étaient venues s'asseoir avec elle au déjeuner et elle marcha presque jusqu'à l'infirmerie pour rendre visite à Colin avant d'être débordée par ses émotions. Elle croyait se souvenir que c'était Harry qui l'avait trouvé de retour dans la salle commune, avec son bras fraîchement guéri, mais son esprit avait été distrait et elle l'avait appelé Tom, s'enfuyant avant de devoir s'expliquer ou avant de laisser voir à quel point elle était fragile ces temps-ci.
Hermione l'avait rejoint dans le dortoir après ça – Harry lui avait apparemment demandé de venir voir comment elle allait – mais Ginny avait insisté pour qu'on la laisse tranquille et Hermione – étrangement – était partie.
Je peux- Est-ce que je peux venir te voir? écrivit-elle.
Ginny? Quelque chose ne va pas?
Je peux- Je te raconterais quand je te verrais, dit-elle. J'ai vraiment besoin d'un ami là.
J'adorerais te voir, répondit Tom. Tu t'es disputée avec Colin ou quelqu'un d'autre?
S'il te plaît, Tom?
Bien sûr, Ginny. Les pages du journal l'avalèrent.
«Il a toujours été bizarre.» dit Drago.
Ils étaient tous deux emmitouflés dans leur cape et leur écharpe et étaient assis à la lisière de la forêt, loin du lac et de tous les Kelpies qu'il pouvait ou non accueillir. Harry se dit que Mme Pomfresh ferait sans doute une crise cardiaque si elle le voyait dehors si tôt après sa sortie de l'infirmerie, mais il ne voulait pas être entendu et il s'était dit que Drago méritait d'entendre certaines choses avant Ron et Hermione, vu la potentielle implication de sa famille.
«Donc c'était Dobby?»
«Apparemment.» dit Harry en haussant les épaules.
Il se frotta le bras, soulagé de sentir de nouveau des os sous sa peau.
«Le Cognard et la gare, en tout cas. Et il sait quelque chose concernant la Chambre, mais quoi qu'il sache, il ne veut pas le dire.»
«Je pourrais le forcer.» dit Drago.
Harry avait du mal à décrypter son expression, mais il soupçonnait Drago d'être bouleversé.
«Peut-être.»
Harry n'était pas convaincu qu'il y arriverait.
«Il était vraiment- et bien, il n'avait vraiment pas envie de le dire.»
Drago resta silencieux, les yeux fixés sur le parc, et Harry suivit son regard. Hagrid se trouvait là, occupé à réparer le toit de sa cabane, sous les yeux de Crockdur.
«Et tu en penses quoi de tout ça?» demanda finalement Drago.
«J'sais pas, répondit Harry. Dobby a dit que ça n'avait pas d'importance que je ne sois pas un né-moldu et je ne sais pas comment le prendre, sauf que ça veut peut-être dire que V-»
«Pas ça, Potter, dit Drago, visiblement agité. Je veux dire, évidemment que tu fais ton devoir de Gryffondor en me disant directement ce que tu sais, mais maintenant quoi? Mon elfe de Maison a avoué avoir essayé de te tuer pour ta propre sécurité et s'il sait des choses concernant la Chambre, ça veut sûrement dire qu'il l'a entendu de la bouche de mon père ou de ma tante-»
«Qui ne sont pas toi.» répondit doucement Harry en comprenant maintenant où se trouvait le problème.
Drago le regarda rapidement, avant de détourner le regard. Harry l'entendit déglutir.
«Tu ne- Tu ne m'en veux pas-»
«Pourquoi? Pour quelque chose que ton père pourrait savoir ou pourrait avoir dit à Dobby? Oui, il l'a sûrement fait, mais de ce qu'on en sait, la Chambre est peut-être juste une légende répandue chez les elfes de Maison.»
Il se tut un instant.
«Peut-être que je devrais demander à Kreattur.»
Drago ne le regarda pas et Harry leva les yeux au ciel.
«Je ne t'ai pas fait venir ici pour te dire de garder tes distances ou un truc du genre, dit Harry. Je me suis juste dit que tu méritais de l'apprendre avant les autres.»
Drago cligna des yeux en le regardant.
«Les Gryffondors, murmura-t-il après quelques secondes, mais il arborait désormais un petit sourire sur le visage et il reprit la parole un moment après. Merci Potter.»
