Chapitre 25 : Retour à Londres
— Mr. Darcy, dit Lady Catherine d'un ton glacial, que signifie cette mascarade ? Vous, l'héritier de Pemberley, épouser une simple campagnarde ? Je n'arrivais pas à y croire. Dites-moi que ceci n'est qu'une rumeur. Je suis venue moi-même pour exiger un démenti.
Darcy s'avança, son regard fixé sur sa tante.
— Lady Catherine, dit-il d'une voix calme mais ferme, je ne vous demande pas la permission. Elizabeth est la femme que j'aime, et je l'épouserai.
Le visage de Lady Catherine se déforma en une grimace.
— Jamais je ne permettrai cela ! s'écria-t-elle. Vous n'êtes pas digne de lui, Ms Bennet.
Les passagers des deux carrosses observaient la scène avec stupéfaction. Darcy tint la main d'Elizabeth.
Il s'approcha d'un pas vers sa tante, son souffle presque menaçant.
— Je ne tolérerai pas vos insultes envers elle.
Lady Catherine, le visage toujours aussi rouge, pointa un doigt accusateur vers son neveu.
— Vous êtes un insensé, Darcy ! Vous déshonorez votre nom et votre famille en épousant cette… cette... profiteuse !
Le corps de Darcy se tendit et ses mâchoires se serrèrent. Ses yeux bleus s'assombrirent en fixant sa tante.
— Lady Catherine, dit-il d'une voix basse et menaçante, je vous conseille de mesurer vos mots.
Lady Catherine recula d'un pas, surprise par l'intensité de la réaction de son neveu.
— Vous osez me tenir tête ? gronda-t-elle. Alors que vous, l'héritier de Pemberley, vous vous abaissez à épouser une simple roturière ? Que diraient vos parents s'ils étaient encore parmi nous ! Les pauvres Isabelle et August doivent se retourner dans leurs tombes ! Les ombrages de Pemberley doivent-ils donc être ainsi souillés ?
Darcy s'approcha encore avec son regard perçant.
— Elizabeth est la femme que j'aime, et je la défendrai contre quiconque oserait l'attaquer. Et ne vous avisez plus jamais de mentionner le nom de mes parents, sinon vous n'imaginez pas ce que je pourrais vous faire. Maintenant, éloignez-vous de notre chemin et de notre vie.
Darcy, toujours aussi déterminé, fixa Lady Catherine avec un regard glacial. Lady Catherine sembla momentanément décontenancée, mais furieuse d'être ignorée, continua à déverser son mépris sur Elizabeth en marmonnant toutes les raisons pour lesquelles leur mariage était inacceptable. Elle ne manqua pas de rappeler que sa fille Anne était déjà promise à Darcy depuis longtemps.
Anne de Bourgh sortit à son tour du carrosse de Lady Catherine, avec un air las.
— Mère, je n'ai jamais souhaité épouser Mr. Darcy. Ce n'était qu'un fantasme de votre part ! Je ne suis pas une créature sans volonté propre ! Laissez ces jeunes gens vivre en paix et cessez donc cette scène. C'est honteux à la fin !
Lady Catherine la regarda, bouche bée. Anne avait rarement pris la parole de manière aussi directe. Elle dirigea ses yeux vers son cousin.
— Ms Elizabeth, Mr. Darcy, dit-elle d'une voix affaiblie, je vous prie de m'excuser pour le comportement de ma mère. Elle est… difficile. J'ai essayé de la raisonner depuis le Kent, mais elle n'a pas voulu m'écouter.
Darcy lui adressa un sourire compréhensif.
— Je vous en prie, Ms de Bourgh. Vous n'avez pas à vous excuser. Votre mère est folle, c'est tout.
Anne hocha la tête. Lady Catherine ouvrit la bouche pour répliquer, mais Darcy la devança.
— Nous poursuivons notre voyage. Vous nous avez assez retardés. Je répète une dernière fois. Eloignez-vous de notre chemin.
Sans attendre de réponse, Darcy invita Elizabeth à remonter dans la berline, puis il la suivit, laissant Lady Catherine bouillonnante de rage.
Le cocher, impassible, attendait les ordres.
— Ignorez cette dame et continuons notre route, ordonna Darcy d'une voix ferme. Et dites à son cocher de ne pas nous barrer le chemin s'il ne veut pas avoir de problèmes.
Le carrosse des Darcy s'ébranla, laissant Lady Catherine en arrière, ses paroles de mépris s'évanouissant dans le vent et la poussière. Elizabeth jeta un dernier regard à sa future tante par alliance avant de se blottir contre Darcy.
— Je suis désolé pour tout ce qui vient de se produire, mon amour, murmura-t-il en l'entourant de ses bras.
Darcy serra sa main dans la sienne.
La brume matinale se dissipait lentement au-dessus des toits de Londres, enveloppant la ville d'une aura chaleureuse.
Arrivée à destination, Elizabeth descendit du carrosse, le cœur battant légèrement plus vite que d'habitude. Elle leva les yeux vers la façade de Darcy House, toujours aussi touchée par son élégance. Darcy, devant le domaine, lui offrit un sourire doux et rassurant.
— Rebienvenue à Darcy House, Elizabeth, dit-il doucement.
— Merci, William, sourit Elizabeth. C'est toujours aussi impressionnant à voir.
Ils entrèrent dans le hall d'entrée où le personnel les accueillit avec enthousiasme. Elizabeth ne put s'empêcher de remarquer la chaleur et la courtoisie avec lesquelles Darcy traitait chacun d'eux. Plus tard, en explorant les jardins, elle se remémora de vieux souvenirs à flâner seule dans le domaine de Darcy House. Darcy était installé sur le banc. Il attira Elizabeth vers lui en la faisant asseoir sur ses cuisses. La serrant fort en l'entourant de ses bras, il lui murmura tendrement :
— Ne t'inquiète pas, ma Lizzie, je suis là.
Il restèrent ainsi en silence pendant un moment avant que Darcy ne reprenne la parole.
— Elizabeth, je sais que cela peut sembler inhabituel, mais je voulais que tu te sentes chez toi ici, avec moi. Si tu ressens le moindre malaise, je t'amène chez les Gardiner. Tu n'as qu'à me le dire.
— Je suis heureuse d'être ici avec toi, William. Ne t'inquiète pas.
Le lendemain, Elizabeth se tenait devant le miroir de la maison de couture où sa robe de mariée était confectionnée. Le satin blanc glissait entre les doigts de la couturière, prenant forme sous les mains de cette dernière.
Darcy et Georgiana attendaient Elizabeth devant la maison de la couturière pour rentrer ensemble à Darcy House.
Vers le soir, Elizabeth se prépara soigneusement pour assister à sa toute première soirée mondaine londonienne, où elle était invitée avec Darcy. Sa chambre baignait dans une lumière douce, créant une atmosphère chaleureuse. Darcy passa par le couloir et l'aperçut devant le miroir de la pièce dont la porte était à moitié ouverte. Très concentrée, Elizabeth observait minutieusement chaque détail de sa robe, se rassurant qu'il n'y avait aucun défaut. Son fiancé, silencieux, la regardait de loin, ses yeux parcourant chaque courbe de sa silhouette.
Elizabeth sentit sa présence et se retourna, légèrement surprise.
— Elizabeth, dit-il doucement, tu es resplendissante.
— Je te remercie, dit Elizabeth en rosissant.
Darcy, à cet instant, ne souhaitait rien d'autre que de l'embrasser passionnément, mais il resta de marbre à la porte, craignant de perdre le contrôle dans cette jolie chambre avec ce lit bien paré.
Elizabeth lui adressa un sourire étonné.
— Est-ce que tout va bien ? Tu souhaites me dire quelque chose ?
— Eh bien… Non, répondit-il, hésitant.
— N'hésite pas s'il y a quelque chose, dit Elizabeth avant de lui faire un clin d'œil et de se reconcentrer sur sa robe.
Vint le moment de choisir les bijoux. Elizabeth hésita devant le collier de perles, se demandant s'il serait assez joli sur elle.
Elle prit le collier pour le mettre autour du cou mais eut du mal avec la fermeture. Darcy, observant la scène depuis le couloir, finit par entrer dans la chambre pour l'aider à mettre le collier. Le contact de ses doigts sur le prolongement de sa nuque fit frissonner Elizabeth.
— Merci de m'aider, mon amour, murmura-t-elle en effleurant le bijou de ses doigts.
— Je t'en prie, dit-il, je suis là pour cela.
Darcy, derrière elle, mit ses mains sur les bras d'Elizabeth et fermant les yeux, effleura sa tempe de ses lèvres. Elizabeth eut un frisson et se tourna légèrement vers lui. Leurs lèvres allaient se toucher lorsque la voix de Georgiana retentit au loin dans le couloir.
— Ms Elizabeth ? Avez-vous fini de vous préparer ?
Instantanément, Darcy recula de quelques pas pour s'éloigner d'Elizabeth qui vit son regard plein de désir dans le miroir. La jeune femme sentit son cœur palpiter quand Georgiana apparut à l'ouverture de la porte :
— Ms Elizabeth ? Tout va bien ?... Ah, Fitzwilliam, vous étiez là. Je voulais demander à Ms Elizabeth si elle voulait une femme de chambre pour l'aider à se préparer.
Elizabeth inspira profondément avant de répondre :
— Non merci, Ms Georgiana, j'ai fini.
— Très bien. Ms Elizabeth, vous êtes magnifique !
— Je vous remercie, sourit-elle.
Darcy, impeccable dans son habit, lui offrit son bras.
— Alors, prête ?
— Oui, sourit Elizabeth en glissant sa main sur l'avant bras de son fiancé.
— Bonne soirée à tous les deux ! dit Georgiana.
Le couple la remercia avant de descendre l'escalier, leurs pas résonnèrent dans la maison. Ils rejoignirent la berline où le colonel Fitzwilliam les attendait.
Une fois installés, la conversation se fit légère et joyeuse, jusqu'à ce qu'ils arrivent chez Jane et Charles Bingley pour les prendre avant de se rendre au bal ensemble.
Sur la terrasse de la maison des Bingley, Darcy et le colonel Fitzwilliam profitèrent de la fraîcheur de la nuit en attendant que les Bingley soient prêts.
— Darcy, commença le colonel avec un sourire taquin, je dois dire que c'est une excellente idée d'avoir invité Elizabeth à séjourner chez vous.
Darcy, les yeux fixés sur Elizabeth à travers les fenêtres du séjour, répondit avec une certaine hésitation.
— Oui, mais ce n'est pas toujours facile. Elle est si attirante que cela en devient parfois... déstabilisant.
Le colonel éclata de rire.
— Alors pourquoi l'avoir invitée à Darcy House si cela vous met dans un tel état ?
Darcy tourna son regard vers son cousin, un sourire en coin.
— Parce que, malgré tout, je ne peux m'imaginer être loin d'elle. Sa présence est à la fois une tentation et une bénédiction.
— Je comprends, dit le colonel en hochant la tête. Mais si c'est si déstabilisant, ne pouvez-vous vraiment pas attendre le mariage pour être près d'elle ?
— C'est difficile à expliquer, soupira Darcy d'un air pensif. Chaque moment passé avec elle est précieux, et je ne veux pas en perdre un seul.
— L'amour a cette étrange capacité à nous rendre à la fois vulnérables et invincibles, sourit le colonel. Vous êtes vraiment très amoureux, Darcy.
— Oui, je le suis. Plus que je ne l'aurais jamais cru possible.
Le colonel posa une main amicale sur l'épaule de Darcy.
— Et vous savez quoi ? C'est exactement ce que font les cousins, se soutenir dans les moments comme ceci.
Leur conversation fut interrompue par Elizabeth qui s'approchait, un sourire radieux sur le visage.
— Messieurs, de quoi parlez-vous donc avec tant de sérieux ?
Darcy l'accueillit avec un sourire attendri.
— Rien d'important, mon ange. Juste des réflexions entre cousins.
Elizabeth les regarda tour à tour, amusée.
— Eh bien, j'espère que ces réflexions ne sont pas trop sérieuses pour une soirée de bal.
— Ne vous inquiétez pas, Ms Elizabeth, sourit le colonel. Nous parlions simplement de la chance que nous avons de vous avoir parmi nous ce soir.
Elizabeth rougit légèrement et prit le bras de Darcy.
— Alors, allons profiter de cette soirée. Les Bingley nous attendent.
Les Bingley, le colonel Fitzwilliam, Darcy et Elizabeth pénétrèrent dans la salle de bal baignée d'une lueur dorée.
Darcy et Elizabeth Bennet, main dans la main, entraient dans la pièce. Ils attiraient tous les regards, et les murmures se propageaient comme une traînée de poudre. Les yeux curieux fixés sur le couple, certains les observaient de loin, tandis que d'autres s'approchaient pour les saluer. Les nouvelles de leurs récentes fiançailles avaient fait la une des journaux londoniens, et la haute société était avide de détails.
— Regardez, c'est Darcy ! chuchotaient les dames en éventail, leurs yeux brillants d'excitation. Et sa fiancée, Ms Bennet !
Les messieurs se penchaient vers leurs voisins, échangeant des commentaires.
— Elle est ravissante, n'est-ce pas ? Une beauté naturelle.
Elizabeth avait appris à naviguer dans cette société mondaine londonienne, mais ce soir-là, elle se sentait plus vulnérable que jamais. Darcy devinait sans peine les ragots et les jugements. Les nouvelles de leur relation avaient fait sensation, et il savait que chaque geste serait scruté. Alors qu'ils avançaient dans la salle, les conversations s'interrompaient.
— Ms Bennet, vous êtes rayonnante ce soir, dit une dame âgée. Darcy a bien de la chance.
Elizabeth la remercia poliment, et ils continuèrent à avancer, bravant les regards curieux et les murmures.
Les Bingley et le colonel Fitzwilliam s'éparpillèrent dans la salle pour saluer des connaissances et des amis, tandis que Darcy et Elizabeth se tenaient près de la grande fenêtre, observant à leur tour les nouveaux arrivants qui entraient.
C'est alors qu'un visage familier à Elizabeth apparut. Elizabeth s'avança vers elle, un sourire chaleureux aux lèvres.
— Ms Cassandra ! Quelle joie de vous retrouver !
Cassandra cligna des yeux, surprise.
— Excusez-moi, nous nous connaissons ? Je vous demande pardon, j'ai du mal à me souvenir…
— Ms Cassandra ? Je vous présente ma fiancée, Ms Elizabeth Bennet, intervint Darcy après avoir observé la scène.
— Enchantée, Ms Bennet. Je ne vous connaissais pas. Mais vous…
— Pardonnez ma brusquerie, je vous ai troublée…Mr Darcy m'a dit qui vous êtes.
— Ah bon ? dit-elle en dévisageant Darcy.
— Oui, ajoute Elizabeth, il m'a informée que vous êtes la nièce d'un des percepteurs de Ms Georgiana.
— Ah d'accord, en effet oui, confirma Cassandra.
Elle regarda le couple avec un sourire hésitant.
— Je suppose que vos amies vous attendent. Je ne vous retiens pas longtemps, dit Elizabeth. J'espère avoir l'occasion de vous revoir avec Ms Georgiana.
— D'accord, j'espère aussi revoir Ms Darcy.
— Je lui en toucherai un mot, dit Darcy.
Cassandra sourit poliment, ne s'attendant pas à un tel débordement de sympathie de la part du couple. Elle s'inclina poliment.
— Permettez-moi de vous adresser mes félicitations pour vos fiançailles. Vous formez un couple charmant.
— Merci, Ms Cassandra. Nous sommes ravis.
Elizabeth la vit s'éloigner vers ses amies avant d'entendre Darcy lui murmurer :
— Une amie que tu t'es faite lors de tes escapades dans mon corps, je présume ?
— En effet oui, sourit Elizabeth.
Elizabeth vit le colonel Fitzwilliam accueillir Cassandra. Le jeune homme affichait un sourire radieux et l'invita aussitôt à danser. Elizabeth assistait de loin à cette scène, toute attendrie, avec une sensation de déjà vu.
La salle de bal était animée. A son tour, Darcy tendit sa main vers Elizabeth qui sourit en acceptant son invitation à danser.
Darcy la guida vers le centre de la piste. Elizabeth sentit la chaleur de la main de Darcy dans la sienne, et se laissa emporter par le rythme de la danse.
Les autres invités les observaient, Elizabeth sentit en permanence les regards curieux se poser sur eux. Ils étaient au centre de l'attention. Elizabeth aperçut le sourire bienveillant de Jane dans la foule. La jeune femme s'apaisa, elle n'était pas seule à affronter ce tout nouveau monde. Sa grande sœur veillait sur elle de loin.
La danse finie, ils retournèrent à leur coin lorsque Elizabeth aperçut de loin Mrs Hanley marcher, sa robe de soie bleu pâle flottant autour d'elle comme une aura de grâce, les yeux fixés sur Mr Darcy. Elizabeth se pinça les lèvres au souvenir de cette femme qui avait tenté de séduire Darcy...
La suite dimanche. Avez-vous remarqué combien de fois depuis les derniers chapitres, Darcy et Elizabeth sont interrompus dans leur premier baiser qui n'aboutit jamais ? Hihihi. Cela me rappelle un peu Dimitri et Anastasia pour celles qui connaissent :D Un autre clin d'œil à l'un de mes dessins animés préférés ^^
Et sinon, je voulais vous demander depuis longtemps, vous avez la tête de quel acteur incarnant Mr Darcy à l'esprit lorsque vous lisez cette fic ? Je voudrais bien le savoir. J'attends vos réponses en commentaires.
Merci et à bientôt pour le prochain chapitre.
