Disclaimer : les personnages et l'univers d'Harry Potter sont la propriété de Joanna Rowling.
Conventions : j'ai choisi de prendre la version anglaise de « Pré aux lard », « Hogsmeade », c'est moins moche
Réponses aux reviews :
Bébélune je voulais qu'on voit Lucius jeune à travers les yeux de Severus, et dans sa splendeur passée ;-)… Hum je crois que ce chapitre devrait te plaire, on le voit pas mal dedans et on en apprend plus sur lui.
Chimgrid encore un ! allez, c'est le dernier, après le suivant tu ne l'auras pas lu (faudra que je lise la suite des aventures de Lily pendant les vacances moi, je crois que j'ai plusieurs chapitres à rattraper…)
Bunny alors, tu es parvenue à tout relire ;-p ? En effet, le chapitre précédent permet de comprendre en partie la maladie de Lucius Ce chapitre-ci est moins court et plutôt dense, tu auras davantage à te mettre sous la dent…
Gaeriel Bientôt du nouveau !
Que dire sur ce chapitre sinon ? Il avait été écrit en juillet il me semble, et j'avais encore le film en tête, notamment Hogsmeade sous la neige ! Comme je viens d'avoir le dvd du film et que je me le repasse en boucle, on va dire que la boucle est bouclée
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Chapitre 11
Le délire de Sirius
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Lucius Malefoy n'alla pas en cours ce vendredi matin. À onze heures, on vit que les courtines de son lit étaient closes.
Après le déjeuner, le ciel était d'un gris laiteux ; il allait sans doute neiger. Arbres noirs, hautes fenêtres et flocons déchiquetés : les hivers du jeune Rogue à l'école de sorcellerie…
C'était un cycle sans cesse recommencé, vivre, mais les choses changeaient tout de même, parfois.
Severus remarqua un cendrier empli de mégots posé en équilibre au bord de la table de nuit de Lucius, la juste distance pour pouvoir l'atteindre du lit en tendant le bras.
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- Tu ne dois pas écouter les autres, avait-il dit en caressant les cheveux de son cadet. Qu'en savent-ils eux, de ce que qui est beau ou non ?
Blotti contre Lucius Malefoy, la tête à la hauteur de son épaule, le jeune Serpentard avait senti son cœur se soulever.
- Tu es plus beau qu'eux Severus, moi je le sais.
Alors, j'ai tout oublié, encore une fois.
Ma peine s'est envolée, car il m'a emmené avec lui. Et demain…
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Le garçon appuya sa joue sur sa paume.
Les fines tâches blanches chutaient avec une rapidité fascinante à travers la haute fenêtre.
Devait-il s'habiller comme tous les jours pour se rendre à Hogsmeade ? Ou mettre quelque chose de mieux ?
Le seul vêtement sortant de l'ordinaire qu'il possédait c'était la robe que Lucius lui avait offerte à Noël. Or, en la portant, son aîné penserait peut-être qu'il l'avait mise exprès pour lui... (ce qui n'était pas tout à fait faux du reste) De plus, que diraient les autres élèves, non accoutumés à voir Severus Rogue soigner son apparence ?
Ces interrogations pendant le cours de Binns furent troublées par les reniflements de l'élève assis derrière lui qui ne cessait de se moucher. Mais plus intéressante était la vision un rien surréelle de Sirius Black mettant en pièces ses gants de laine avec ses ciseaux... Drôles de gants d'ailleurs, aux couleurs de l'arc-en-ciel, chaque doigt se terminant par une tête de pays différent. Severus avait déjà vu Black causer avec. Détruire ses propres gants, vraiment le comportement absurde d'un gosse de riches…
Intrigant. Pour une fois, le duo vedette de Gryffondor semblait l'avoir oublié.
James Potter tourna sa sale tête d'ange vers Severus, l'air inquiet. Le binoclard se mordit la lèvre inférieure. Attend, il y a quelque chose d'illogique, là. Le Serpentard plissa les yeux, et put saisir sur les lèvres de l'ébouriffé ces quelques mots à destination de Black : « mais c'était… cadeau de noël de Remus… et Les aventures de Remus, tu peux pas laisser tomber Les aventures de Remus… »
Remus… Où était donc Lupin ? Il devait encore être malade, un bien fragile garçon décidément.
Ce ne fut qu'à la fin de l'heure, lorsqu'il se retourna pour mettre sa cape, que Severus comprit que s'il n'avait pas vu Remus Lupin c'était parce que celui-ci s'était assis juste derrière lui, à l'extrême fond de la classe - c'était lui que James regardait. Et il n'y avait pas besoin de le connaître pour comprendre à ses yeux luisants et rouges, à sa mine défaite, qu'il n'était pas enrhumé mais avait pleuré pendant tout le cours d'histoire.
Cela devait être la conséquence de ce qui s'était passé après manger dans la grande salle, pensa le Serpentard, scène durant laquelle le véritable Sirius Black s'était enfin révélé à la face du monde. À vrai dire, « à la face de la poignée d'élèves qui l'entourait » était plus véridique, mais Severus ne pensait pas toujours avec autant de nuances que lors de ses dissertations.
Il n'avait pas non plus tout suivi, néanmoins Sirius semblait ne pas avoir apprécié le fait que Remus se fut permis, il y a quelques heures, de lier conversation lors de la classe de botanique avec « ce Véracrasse de Rogue » (était-ce ce petit sourire permanent et pour le moins inhabituel de Severus qui avait amené Remus à lui parler ?) et de rester avec lui pendant toute l'heure.
Le Véracrasse n'avait pas été dupe, Lupin avait dû ressentir un de ces grands accès de pitié qui vous donnent l'impression de vous grandir en vous penchant au-dessus d'un pitoyable. Tout à ses exquises pensées de Lucius, Severus avait donc joué le jeu en gardant la distance. Mais Lupin y avait cru. Tout au long du cours dans la serre, Black, les mains pleines de terre, n'avait cessé de lui jeter des regards assassins tout en rempotant ses plants d'orchidée hallucinogène.
- Moi qui me demandais pourquoi Snivellus arrivait si souvent à éviter nos pièges… On dirait que j'ai eu ma réponse, annonça Sirius à la table de Gryffondor.
- De quoi tu parles ?, répondit innocemment Peter.
- Ceux dont je parle sont parfaitement capables de se reconnaître.
Le visage de James Potter se contracta.
- Sirius, grinça-t-il, tu ne vas pas recommencer avec tes conneries. J'ai eu ma dose ce matin.
- Tu crois que ce sont des conneries ?
Remus ne disait rien. Sirius eut un petit rire aigu.
- Pff… Fais comme si on ne parlait pas de toi.
Le pâle Gryffondor releva la tête.
- Quoi ?
- C'est devenu ton super pote, Snivellus ?
Remus soupira.
- Cesse de délirer, Patfol…, répondit-il avec un petit sourire au coin des lèvres.
Mais nul charmant pli rose sur le visage de Sirius, impassible comme une plaque de marbre. Le contraste de ce masque digne d'un procureur soviétique avec son attitude habituelle de joyeux luron aux petits soins avec son ami malade (« tu veux ma brioche ? ») était presque drôle.
- Je ne plaisante pas Remus.
- Ah bon ?, répliqua le brun en buvant un gorgée d'eau.
- Depuis quand, Remus ?
- Depuis quand quoi ?
- Depuis quand tu lèches les bottes des Serpentard ?
- Mais qu'est-ce que tu racontes…
- Tu t'es bien amusé avec Rogue ce matin, pas vrai ?
James gloussa.
- Qu'est-ce qu'il y a James ?
- Non, rien vieux… Mais c'est la façon dont tu le dis.
- Potter, il nous trahit et ça te fait rire ?!
- Black, Moony a juste eu une petite faiblesse… Avec ce qui approche… Ça perturbe son sens de l'orientation, alors il se repère sur les trucs voyants.
Il posa son index sur son nez et le fit monter et descendre en frétillant des sourcils.
- Les trucs voyants…, répéta Peter en se tenant le ventre.
- Alors, j'attend, poursuivit Sirius nullement perturbé par les rires de ses camarades.
- Je n'ai pas le droit de parler avec qui je veux maintenant Sirius ?
- « Parler »… ? Pff, Remus t'es vraiment qu'un hypocrite, mitrailla Sirius les yeux écarquillés. Faut que tu choisisses ton camp mon vieux, s'il y a une chose que je ne peux pas supporter, c'est bien les comédiens dans ton genre. Tu as pourtant prêté serment toi aussi ! Monsieur fait sa sainte nitouche, alors qu'il balance ses copains ! Tu ricanes bien dans notre dos avec l'Autre, pas vrai ?
Peter et James cessèrent de rire ; on aurait dit qu'un démon avait pris possession de Sirius. Sa rage devait être un torrent longuement gonflé, elle débordait tout à coup, comme si Remus avait été le seul obstacle à la pleine expansion de son amour-propre, et que cet obstacle venait enfin de céder : alors il pouvait jouir de sa force enfin retrouvée, et qu'importait si ce que lui faisait dire cette force était faux et loin de lui.
- Tu pourrais au moins regarder les gens en face quand ils te parlent ! Je savais bien qu'on ne pouvait pas te faire confiance… je l'ai toujours su au fond.
- Mais pourquoi ?, répondit lentement Remus. Sirius, je ne comprends pas... Nous sommes amis et…
- Amis ?!, s'exclama Sirius, ses yeux bleus flamboyant, d'un ton presque haineux. Où tu as vu qu'on était amis ? Moi je n'ai fait que suivre James. Je vois que j'ai bien eu tort... !
Sa voix tremblait.
- J'ai juste eu pitié de toi, voilà tout, poursuivit-il. Dave était ami avec des Poufsouffle, mais toi, tu étais toujours tout seul.
- Tu... tu ne penses pas ce que tu dis ?, lâcha Remus d'une voix éteinte.
- Quoi ? Mais bien sûr que je le pense. Je ne suis pas un faux jeton, moi !
On aurait dit que Sirius exultait. Peter et James le regardaient en silence, bouche bée. Remus se leva, livide, rangea ses affaires dans son sac en trois secondes et partit. James se tourna vers Sirius.
- T'es malade ou quoi...
Sirius ne répondit rien.
- Je vais le voir, ajouta James en se levant.
Peter eut un instant d'hésitation puis le rejoignit : sans doute avait-il pensé que le «suivre James » et le « pitié de toi » aurait pu également s'appliquer à lui ; et entre James et Sirius, pour lui le choix était évident.
La fraternité des Maraudeurs volait en éclat à la plus grande réjouissance de Severus, qui savait depuis longtemps que leur soi-disant amitié n'était au fond qu'un banal et misérable contrat d'hypocrisies. La véritable amitié, elle, il savait qu'il allait enfin la découvrir avec Lucius Malefoy. Ils n'étaient pas ensemble pour passer le temps, eux : Severus se plaisait à penser que Lucius pouvait avoir tous les amis qu'il voulait et que lui-même se contentait fort bien de solitude. S'ils allaient passer leur samedi tous les deux, n'était-ce pas par estime mutuelle, non par défaut pour emplir une vie vacante ?
Et il rêvassait, terrassé de vagues désirs.
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« On se retrouve dans le dortoir samedi à treize heures ? »
Cette fois-ci, le blond capitaine fut ponctuel.
Severus avait fini par choisir la solution neutre, à savoir s'habiller en uniforme. Lucius fit son apparition la tête appuyée contre le linteau de la porte, impeccable, son pantalon ajusté rentré dans de hautes bottes luisantes, une main serrant un bouton d'argent de sa jaquette pourpre. À l'autre bout du dortoir, un sixième année assez frêle au visage disgracieux et au nez camus, Rabastan Lestrange, lisait le journal tout en jetant des coups d'oeil sur sa montre de temps en temps.
- Je fais un saut à la salle de bain, tu viens ?, proposa Lucius, avisant la présence de l'aîné de la fratrie Lestrange.
Et dire qu'il y a seulement deux jours il pleurait dans cette cabine de toilettes, qu'il y a deux semaines j'étais seul ici avec lui pour Noël, pensa Severus en franchissant la porte. C'est si proche, pourtant j'ai l'impression d'avoir déjà changé d'époque.
Ils passèrent dans la vaste salle de bain commune des plus de quatorze ans ; Lucius ouvrit la boîte en ébène où il gardait son nécessaire de rasage.
Severus en profita pour observer discrètement son reflet dans la glace - Merlin soit loué, ses cheveux avaient l'air presque propres.
Lucius referma la boîte, prit une clef et la rouvrit : c'était apparemment une boîte magique économise-place ; cette fois elle renfermait un nécessaire de manucure. « Non », murmura le blond. Il introduisit alors une autre-clef, découvrant une grosse boîte ronde et plate de gomina lavande ainsi que des savons. Manifestement non satisfait, il referma à nouveau la cassette et se servit de la dernière clef de son jeu pour ouvrir un autre compartiment, rempli lui de petites bouteilles cristallines. « C'est là que je range mes parfums les plus précieux », expliqua Lucius.
Son camarade remarqua surtout, caché derrière les luxueuses fioles de verre, un petit tube de pommade rose à moitié utilisée. Il aurait piqué un cosmétique à sa mère ?, s'étonna intérieurement Severus. Bizarrement l'idée de manipuler l'objet le tentait, comme s'il avait un œil et qu'il le regardait. Severus plongea la main dans le coffret, en retira l'onguent et l'observa. Il s'attendait à voir une fleur, ou une chose de ce genre décorant le métal souple du tube, mais il n'y avait rien de tel - simplement le dessin d'un satyre chevauchant un balai.
Lucius referma le flacon qu'il était occupé à sentir et aperçut Severus abîmé dans la contemplation du tube de crème ; il lui retira des mains, l'air paniqué. Baissant les yeux sur le fameux satyre, comprenant sans doute qu'il ne pouvait prétendre qu'il s'agissait de concrète, il balbutia : « C'est pour mon bâton euh mon balai… pour graisser mon balai…»
Mais son visage s'enflamma, car il devait s'être rendu compte du double sens de sa phrase, qui loin de le sauver, l'enfonçait davantage.
- Je ne savais pas que les balais se graissaient, dit Severus.
NDLA : tu as encore beaucoup de choses à apprendre, petit scarabée
- Eh bien, si. C'est pour… l'adhérence des gants.
Severus se gratta la tête ; pour lui, quand on graissait une serrure, c'était pour que cela glisse mieux, pas le contraire. Et que faisait un produit pour son balai au milieu de ses bouteilles de parfum ? Ce n'était pas très clair. D'ailleurs, la position des yeux de Lucius indiquait qu'il était en train d'inventer quelque chose.
- Severus ?
- Oui ?
- Tu ne veux pas essayer celui-là ?
- Hum…
- C'est de la vanille.
- Ce n'est pas plutôt… pour les filles ?
Lucius fronça les sourcils ; Severus se maudit d'avoir prononcé ces mots.
- Tu crois que je garderais du parfum pour fille dans mon coffre ?, dit-il d'un ton glacial.
Le cœur de son camarade se serra.
- Non.
- Approche.
Lucius Malefoy déboucha le flacon de vanille et versa beaucoup trop d'huile dans le creux de sa main. Il dégagea de sa main droite les cheveux de Severus, prit un peu de parfum avec le bout de ses doigts, puis en malaxa les lobes d'oreilles de son cadet, qui eut l'impression de changer de corps : tous ses membres étaient devenus mous tandis qu'une étrange tension nouait son ventre et son bassin. Lorsque son aîné fit pénétrer le liquide dans le creux derrière son oreille, Severus frissonna.
- Attend. Je vais t'en mettre un peu sur le cou. Tu aimes ? Je suis un spécialiste ès massages, dit-il alors que son visage perdait ses dernières traces de rougeur.
Lucius étala le reste de l'huile sur les avant-bras blancs ombrés de duvet de son camarade. Alors que celui-ci faisait monter et descendre l'étau de sa main sur sa peau, Severus se rendit compte qu'il n'avait jamais vu les yeux de Lucius d'aussi près, quand ses cils dorés se relevaient et dénudaient ses deux yeux où l'on avait broyé les pigments les plus intenses. Si son regard était si éprouvant, c'était sans doute parce qu'il était une sorte de nudité songea Severus, un peu comme sa toux. Du son et de la lumière, et les yeux étaient si expressifs, quand ses yeux se posaient sur lui c'était comme si son esprit le touchait. Son esprit, la quintessence de Lucius... Lucius de l'intérieur. Lucius vécu par lui-même.
Et aujourd'hui encore quand il y pense, son cœur s'ébranle et ses yeux se voilent. De nombreuses années ont passé, les surfaces des choses ont changé, mais certains jours anciens se rapprochent de lui à la faveur d'un glissement silencieux, et il se retrouve face au jeune Severus ; côte à côte, ils pensent à Lucius. Ils revoient le jeune Lucius Malefoy liant ses premières mèches longues d'un ruban noir, pour la première fois avant de partir à Hogsmeade, puis le défaisant. Revêtant un manteau sombre au col de renard, couvrant ses mains de gants de cuir. Voyant les deux broches rondes en forme de serpent que Lucius avait agrafées à sa cape, Severus avait pensé à ce moment qu'il était l'absolue perfection du Serpentard…
Au fond, peut-être que je l'aime par ce que je voudrais lui ressembler… Mais est-ce vraiment de l'amour ? Est-ce que je ne confonds pas l'amour et l'admiration ? Est-ce vraiment lui que j'aime, ou ce que j'aimerais être ?
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Il faisait déjà sombre, mais les flocons qui s'amassaient sur les toits d'ardoise avaient comme endormi la ville.
Tête couverte, la plupart des passants s'étaient réfugiés à l'intérieur des maisons, des échoppes et des pubs.
Dans un recoin du premier étage de l'auberge des Trois Balais, affalé seul sur une banquette et les yeux perdus dans son cidre, un garçon brun faisait mine de ne pas remarquer la dénommée Bellatrix Black, sombre sorcière de feu qui le fixait en buvant son vin et se pourléchant, tandis que ses satellites ricanaient. Walden Macnair, qui sortait de l'escalier, s'arrêta devant le garçon aux cheveux d'ébène.
- Severus ?
Sirius tourna la tête.
- Oh… Black, fit Macnair avec un sourire condescendant. Excuse moi, je t'ai pris pour quelqu'un d'autre.
Le Serpentard était accompagné d'un blondinet aux yeux de lavande et au nom sentant l'armoirie, « Bonsoir, Gilderoy Lockhart, tu devrais aller voir les psychomages, tu ne m'as pas l'air dans ton assiette, Sirius ».
- Vous cherchez Rogue ?, répondit Sirius d'une voix étrange. Il est au fond de la salle là-bas.
Sa pomme d'Adam se souleva ; Macnair et Lockhart regardèrent dans la direction indiquée. L'Ami des Bêtes eut peine à croire cet évènement inexplicable : Severus Rogue assis devant une bière blonde et un presque pétillant Malefoy.
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Suivi de près par Severus le Taciturne, Lucius Malefoy avait décidé d'amarrer à la petite table libre près de la fenêtre. Il régnait une certaine atmosphère maritime dans l'auberge bondée, bien que dehors, la neige ait commencé à tomber drue. Le serveur, qui n'avait rien d'une néréide, leur demanda ce qu'ils voulaient.
- Pour moi ça sera un whisky…, fit Lucius.
- Et vous ?
- Une Bièreaubeurre.
Lucius avait l'air d'aller mieux depuis hier. L'après-midi, ils s'étaient promenés dans la ville, car c'était la première fois que Severus ne restait pas à Poudlard le samedi. Les deux étudiants déparaient par leur calme au milieu de toute cette agitation d'adolescents en week-end : Severus était égal à lui-même ; l'héritier de la famille Malefoy faisait montre d'un calme olympien. Le blond et pâle sorcier allait en règle générale (et sans doute par nature) paisible comme un rocher magnifique, mais Severus Rogue avait déjà remarqué à plusieurs reprises qu'il pouvait avoir de temps en temps des réactions brusques témoignant d'une sensibilité exacerbée.
Lorsque Lucius avait fait l'achat de plusieurs journaux, dont des canards populistes, un incident notable avait d'ailleurs eu lieu. Quand ils étaient sortis de la boutique, ils avaient vu Barthelemius Croupton, un élève de troisième année à Serdaigle dont tout le monde savait que son père était ministre de la justice, héler Erwin McAlistair, le médipsychomage.
- Bonjour, vous vous rappelez de moi ?
- …
- Nous nous sommes déjà vu chez mon père.
- C'est impossible, je ne connais pas votre père, avait répondu le médecin avec un sourire pincé.
Le regard de Lucius était alors devenu soudain étrangement absent, comme s'il s'était perdu dans ses pensées.
À présent à l'auberge il était tout à fait animé, et Severus se demanda si les propos qu'il tenait n'étaient pas dictés par une rancœur secrète : le capitaine de Quidditch s'était lancé dans une diatribe contre l'idée d'égalité des hommes, qui à l'entendre était la plus grande farce de toute l'histoire de l'humanité ; n'importe qui voyait que tout le monde n'avait pas la même valeur, que rien que dans cet école d'incapables il y avait pas mal de gens qui ne percutaient pas (« percuter » ? se demanda Severus, « pourquoi "percuter" ? »), mais ce qui le chagrinait le plus en ce monde était de voir des âmes nobles prendre plaisir à se rouler dans la fange… Foule misérable qui ne pouvait pas comprendre que depuis qu'elle élisait un parlement et un conseil elle avait donné la possibilité à N'importe Qui (et en vérité toujours les mêmes, les gens habiles) de la manipuler, alors qu'elle n'était même plus protégée par la tradition.
- Mais le désir d'obtenir le pouvoir n'a-t-il pas asservi les ambitieux et les puissants au peuple ?, lui demanda Severus, curieux.
- Pas totalement, car les désirs du peuple sont orientés, modelés par ces mêmes personnes, et par l'information. Elles savent se servir de la manière de penser du peuple. En vérité, ce n'est pas bien difficile, et je crois que je n'aurais pas de mal à me faire une place au soleil.
Severus fut un peu déçu. Son attitude personnelle vis-à-vis du savoir était désintéressée, il croyait que ce qui motivait Lucius était d'en apprendre le plus sur la magie, pas de devenir ministre. Mais lui, n'avait-il jamais envié James Potter et Angus Russell, n'avait-il pas déjà souhaité être populaire comme eux, donc puissant ? Il revit James Potter se faire porter triomphalement par ses « supporters », Angus Russell se promener dans les couloirs entouré d'un bouquet d'élèves plus jeunes, rayonnant comme un astre entouré d'héliotropes, bavardant de sa voix qui savait parfois prendre des accents si agréables – ou étaient-ce ses yeux, son sourire ?
Il se demanda si c'était là un destin véritablement enviable. Il avait cru Russell aimé de tous, mais s'était finalement rendu compte que certains membres de sa maison, amicaux par-devant, lui plantaient des poignards dans le dos à la première occasion. Il se rappela le dégoût qu'il avait ressenti au cours d'un dîner de décembre lorsque certains de ses camarades de classe, ainsi que Bellatrix et Evan Rosier, s'étaient acharnés sur lui alors qu'il n'était pas présent. Peut-être avait-il compati parce qu'ils avaient eu un passé commun, ce qu'il n'avait appris que plus tard. James Potter, par contre, ne lui ressemblait en rien… Néanmoins, tout répugnant et méprisable qu'il était, le Gryffondor ne manquait ni d'argent, ni… ni d'affection.
Severus regarda autour de lui, aperçut Macnair assis avec McAlistair… Macnair aussi parlait beaucoup, et le médipsychomage écoutait tout très attentivement. Vidant ses verres à une vitesse phénoménale, son assistant était assis à une table de Serdaigle et Gryffondor où se trouvait Gilderoy Lockhart. Salinger passa à celle de Sirius, posa sa main sur son épaule.
- Alors, comment va le despote ?, dit-il le capitaine en souriant.
Sollicitude amicale : Severus revit Avery introduire sa tête à l'intérieur des rideaux du lit de Lucius la veille au matin, parler un peu, puis la ressortir.
Un instant après, McAlistair avait délaissé Macnair pour se trouver à la table de Black et Salinger.
Severus fronça les sourcils. Étranges psychomages…
- Si tu savais comme elle me dégoûte, la mentalité de cette tourbe de sorciers de basse et moyenne extraction…, poursuivit Lucius Malefoy en absorbant très noblement la dernière gorgée de sa boisson. Et s'il n'y avait qu'eux ! La plupart des gens prennent la puissance des autres comme une offense volontaire faite à leur médiocrité personnelle. Pour eux, plutôt faire descendre les autres en dessous d'eux et les croire inférieurs que désirer se hisser au-dessus d'eux et se dépasser eux-mêmes. Toutes les jalousies, toutes les ambitions ne se ressemblent pas. C'est pour cela que les Moldus brûlaient les Sorciers. Ils ne supportaient pas leur puissance et le piètre reflet d'eux-mêmes que cette force leur renvoyait. Je pense qu'il faut leur montrer qui est le Maître.
Le Sang Pur commanda un second whisky. Au vu de sa loquacité ce soir, Severus jugea le moment opportun pour apprendre des choses et éclaircir des questions qu'il se posait.
- À propos de Russell…, amorça-t-il. Il avait l'air de se sentir plutôt bien… Et il paraissait que « ça ne le tentait plus », le suicide. Je ne comprends pas qu'il se soit suicidé.
Les yeux de Lucius s'écarquillèrent l'espace d'une demi-seconde, comme s'il était étonné que son camarade lui pose cette question.
- Je ne pense pas qu'il se soit suicidé, Severus.
Alors c'est lui, c'est lui, il l'a tué ! Il me l'avoue de façon cryptée !, réalisa Severus avec terreur.
- En fait…, commença Lucius. Mais, toi tu n'es pas au courant… Quand il était plus jeune, il a essayé de mourir plusieurs fois. La première, c'était lors de son exposé sur la pendaison pendant le cours d'histoire. Il a prétexté une démonstration pratique. « À ce moment-là, on pousse la caisse ou le tabouret qui se trouve sous vos pieds »… Ce qu'il a fait. Heureusement, quelqu'un d'intelligent a eu la présence d'esprit (Binns est un peu lent à la détente) de couper la corde d'un coup de baguette. Il souhaitait une mort théâtrale, ça a juste contribué à le faire passer pour encore plus cinglé qu'il n'était. Quelques semaines plus tard, il s'est jeté du haut des remparts. Mais il est tombé sur Hagrid. Ce sauvage aura au moins servi à quelque chose ici. La dernière… c'était à la fin de la première année. On l'a retrouvé au-dessus d'un lavabo ; il s'était tranché les veines avec le scalpel qu'on utilise pour préparer les potions. Il y avait du sang partout sur l'émail, un tableau à vous retourner l'estomac. Enfin, ça a fait réfléchir certaines femmelettes qui partageaient mon dortoir.
Il leva la tête et attrapa son second verre.
Ôtant de son esprit l'image glauque d'un petit Russell baignant dans son sang, Severus trouva un peu contradictoire que quelqu'un qui avait tant de produits de beauté décrète que d'autres garçons étaient des femmelettes. Mais ce qui le frappa le plus dans ces paroles était que Lucius n'avait pas l'air de se réjouir de la mort de son camarade de classe, contrairement à mardi où il avait félicité Bellatrix pour sa « clairvoyance ». Avait-il à ce moment-là cherché à flatter Bellatrix pour rentrer dans ses bonnes grâces, ou se jouait-il de lui aujourd'hui pour dissiper les soupçons de meurtre qui pesaient sur sa personne ?
- Pourquoi avait-il fait cela ?
- À chaque fois il venait de se faire humilier en public… Que voulais-tu qu'il fasse d'autre ?
Faire comme moi…, pensa Severus.
- Et depuis, il n'avait plus essayé ?
- Non, du moins pas à ma connaissance. C'est pour cela que je ne pense pas qu'il se soit suicidé.
- J'ai entendu Jodorowsky et un elfe dire qu'il était très heureux ces derniers temps. Eux non plus ne comprennent pas.
- Tu connais Jodorowsky ?
- Non, je l'ai entendu par hasard.
- Je préfère ça. Jodorowsky est un Sang-de-bourbe, comme Salinger. On ne gagne rien à fréquenter les Sang-de-bourbe. De plus il est sans finesse aucune. C'est à se demander comment il est devenu Préfet-en-chef…
- C'est vrai que Russell avait souvent l'air enthousiaste, reprit Severus, qui avait compris que le sujet Alan Jodorowsky était à éviter.
- Ça lui fait souvent ça quand il arrête de manger. Il délire, il se refait une métaphysique et après on le retrouve étalé tout raide au détour d'un couloir. Mais au fond, il était souvent triste.
- Mais sa tristesse, je ne l'ai jamais vue pourtant.
- Parce qu'il la dissimulait.
Oui, je l'ai vu faire ça devant moi, pensa Severus… Ce matin où, face à son cadet, le préfet avait revêtu son sourire comme on cache hâtivement une plaie. Sur le coup, Severus avait comme eu l'impression qu'Angus redevenait lui-même, que la personne triste qu'il venait de voir quelques secondes auparavant il l'avait rencontrée pour la première fois. Plus étrange encore, il y avait autre chose que de la tristesse dans le regard d'Angus, et surtout dans son expression… Une sorte de révulsion distante et terrifiée.
Les paroles de l'elfe de maison lui revinrent alors en mémoire : « Oh, bien sûr, le maître n'a jamais été très joyeux »…
- J'ai entendu dire que lorsque il était en première année il n'était pas très populaire, dit Severus.
- Je n'ai jamais participé à ça, moi, répondit froidement Lucius. Ce genre de choses… c'est bon pour les moutons sans cervelles, ajouta-t-il avec dédain.
- Participé à quoi ?
Lucius fixa Severus dans les yeux, d'un regard particulièrement intense.
- Ils lui disaient que puisqu'il n'était pas comme eux, il n'avait qu'à mourir…
Explosion de murmures : à l'autre bout de la salle, Gilderoy Lockart était à présent en train de raconter comment, pendant ses dernières grandes vacances, il avait fait face à une goule.
- Une goule en Roumanie !, s'exclama Gwénolé. Mais par tous les saints, comment as-tu fais pour t'en sortir ?! J'ai eu affaire à une de ces races de goules, un jour (lors d'une promenade dans la forêt des Carpathes, que voulez-vous, personne n'est à l'abri…), et je peux te dire que j'ai pris la poudre d'escampette !
- Grâce à une sacrée chance, déclara le blondinet. J'ai utilisé des sorts qui m'avaient été légués par un antique livre de mon grand-père.
- Stupéfiant !, s'exclama à nouveau Gwénolé. Comment s'appelle ce livre ? Il est possible de le trouver sur le marché ? On ne sait jamais, si je rencontre à nouveau cette vieille goule… Il faut dire que j'en ai gardé un très mauvais souvenir. Regardez le cadeau qu'elle m'a laissée.
Le breton dégrafa sa chemise psychédélique, découvrant un flanc lacéré d'une immense cicatrice blanche : elle avait l'air d'avoir été faite par un dragon plutôt que par une goule. Son chef, apercevant la scène, ouvrit de gros yeux et s'en alla le rappeler à l'ordre. « Gwénolé, vous n'êtes pas là pour montrer vos biceps et raconter votre vie. »
- Les médicomages…, murmura Lucius. Je ne peux pas les supporter.
- Tu as eu l'entretien ?
- Oui. Avant-hier, mais ce n'est pas à cause de cela. Quand j'étais plus jeune, j'étais souvent souffrant. On ne le croirait pas maintenant, mais enfant, j'étais petit, et maigre. Mon oncle m'appelait « la Crevette ». Aujourd'hui, mes tantes, chaque fois qu'elles me voient, se mettent à refaire ma prière : « Mais quel beau et grand garçon… ! Dire qu'il était si petit, si rachitique, on ne lui donnait pas trois ans d'espérance de vie ce pauvre enfant ! » Tu n'as pas vu la photo sur laquelle je suis, dans la salle commune ? Le nabot avec la mèche devant les yeux, c'était moi.
Bien sûr qu'il l'avait vue… Une brillante vaguelette d'opale sur un visage ciselé de dragée : le petit Lucius, précieux comme l'intérieur nacré d'une coquille. Mais le regard sévère, il ne semblait pas fragile pour autant.
- Mon père me faisait soigner par plusieurs médicomages de sa connaissance. Ils étaient vêtus de noir, comme la mort. Ils me collaient des sangsues, des ventouses, me saignaient comme les chevaux de l'écurie paternelle. Pour mon bien, disait-il. Pour que je devienne résistant et fort. Mais moi, j'étais seul, plus malade qu'un chien, et ils achevaient de me faire perdre mon sang. Depuis que j'ai onze ans, je n'ai plus jamais été vraiment malade. Sauf la fois où tu m'as vu… Mais ce n'était pas grand-chose. Il ne faut pas que tu t'inquiètes pour moi.
Ce fut à cet instant que Rosier débarqua à leur table, ses cheveux dorés légèrement mouillés, l'air très excité.
- Rogue, on va voir la Cabane Hurlante avec Bellatrix, ça te dit ? Il paraît qu'on entend un fracas pas possible à plusieurs lieues à la ronde !
- Mais bien sûr que ça nous dit, répondit Lucius avec un sourire perfide.
- Ce n'est pas à toi que je parlais.
- De toute façon Severus ne fait rien sans moi…
- Quoi ?, s'exclama Rosier.
- Hum, fit Severus. Je peux venir avec Lucius ?
- Mouais. Bella va faire la tronche, mais bon…
Lucius laissa quelques pièces sur la table et ils descendirent. Au rez-de-chaussée, ils passèrent devant les frères Lestrange, seuls à une table, comme souvent, comme un couple.
- Lestrange, dit Rosier, on va à la cabane avec les autres. Tu viens ?
- On vous rejoint dehors.
Bellatrix, Avery et Wilkes étaient tout près de la porte. Wilkes se frottait les mains de froid en souriant et ses yeux brillaient.
- Malefoy ? Qu'est-ce que tu fais là ?, s'étonna Bellatrix.
- J'accompagne Severus.
- Il a besoin d'un chaperon ?
- Non, tu sais bien que je ne viens que pour toi…
Le regard de Severus pivota de droite à gauche dans son visage impassible.
- Pss…, siffla la jeune fille avec un air triomphant. Les gens comme toi... Ils sourient aux filles par-devant, et par-derrière…
« C'est le cas de le dire », murmura Wilkes à Rosier.
Fou rire des deux.
- Bérénice, dit Avery en retirant ses lunettes couvertes de neige. On ne pourrait pas régler les comptes un autre jour ?
C'était étrange de voir ses vrais yeux, qui étaient très grands et très noirs. Il n'était pas si laid finalement, pensa Severus.
Rodolphus et Rabastan Lestrange sortirent de l'auberge.
- On y va ?, proposa Bellatrix.
La petite troupe de Serpentards se mit en route à travers les rues silencieuses, Bellatrix, Rosier, Wilkes, Avery, les frères Lestrange ; Lucius Malefoy et Severus Rogue fermaient la marche. Ils passèrent les portes et se retrouvèrent en rase campagne. La nuit était presque entièrement tombée ; il ne restait plus qu'un reste de crépuscule mourant à l'horizon de la lande recouverte de neige.
- Il faut prendre le chemin, là-bas, dit Rosier.
- Tu y es déjà allé ?, demanda Severus à Lucius.
- Oui, mais ça commence à faire longtemps.
Ils s'enfoncèrent dans le chemin de terre. Il ne neigeait plus mais tout semblait mort. Leurs semelles craquaient sur le glaçage compact. Lucius posa son bras autour de son épaule, tandis qu'ils marchaient.
- Tu es content de ta soirée ?
- Oui.
- Alors moi aussi.
Une intersection finit par se présenter. Un vieux panneau indiquait la destination de la voie de gauche : « Hell's deep ».
- « Le gouffre de l'Enfer… Brrra !!!! », tonna Rosier en se coiffant de petites cornes.
Les frères Lestrange avaient l'air assez insensibles à son humour.
- C'est celui où Russell avait lancé un sort de lévitation ?, commenta Bellatrix, sarcastique.
- Stupides Moldus, dit Lucius. Les Sorciers étaient bien les seuls à pouvoir le sauter. Quel manque de logique…
- Pourquoi cela s'appelle le gouffre de l'enfer ?, se demanda Severus à lui-même.
- Je crois que c'est une légende moldue, dit Rodolphus Lestrange en se retournant.
- Bon, je me gèle, dit Avery. On avance ?
Ils se remirent en route.
- C'est peut-être le fantôme de notre préfet qui est venu emménager dans la Cabane Hurlante, lança Bellatrix.
- Ah-ah, très drôle, répliqua Avery.
- Étrange… Ça sent la vanille, fit remarquer Rabastan Lestrange.
Severus baissa la tête ; ce parfum n'était pas très discret.
La Cabane Hurlante fut bientôt en vue sous la lune pleine. Lucius profita de l'arrêt du groupe pour se rapprocher de Bellatrix.
- Qu'est-ce que tu fais là, Malefoy ?
- Au cas où tu aurais peur, répondit Lucius en affichant un sourire ironique.
Severus jeta un coup d'œil sur Rodolphus Lestrange ; son regard était devenu fixe et froid.
- Chut…, fit Rosier.
On discernait un bruit constant, un peu semblable au bruit que fait une valise roulant sur des pavés, en plus fort. Puis soudain, un grand craquement, comme si on fendait un meuble en deux.
Presque tout le monde sursauta ; Avery se serra contre Lucius en fermant les yeux ; il en récolta le regard qu'un humain pose sur une limace. Se rendant compte où il était, le garçon à lunettes s'écarta vivement.
Des gémissements horribles qui ne pouvaient pas être ceux d'un homme, du moins un homme vivant, s'élancèrent de la bicoque sinistre.
- Ecoutez… On dirait qu'il pleure.
oo00o00oo
Il était très tard lorsque Severus Rogue et Lucius Malefoy foulèrent à nouveau le sol de Poudlard. McAlistair et Gwénolé l'occlumens étaient juste devant eux, le blond jeune homme étant à moitié porté par son chef bien plus petit, saoul qu'il était.
- La vie est bien étrange, patron… Une nuit, je me suis miré dans l'eau de Landerneau, et j'ai vu un étranger grimaçant, oui, et je levai les bras, mais lui restait immobile, et quand je cessai de bouger, il se mit à danser. Ce n'était pas moi, pourtant c'était mon reflet.
- Le Chouchen ne t'a jamais réussi.
- Vous avez bien raison... Tout est si mystérieux quand les mots nous abandonnent et que l'alcool nous prend. Je vous aime tant, patron.
- Certes.
- Avouez, vous avez courtisé le professeur McGonagall quand vous étiez jeune, pas vrai ?
- Quelle question, je n'ai jamais osé.
- Alors elle n'a jamais su que vous l'aimiez, c'est si triste p'tron.
- Certes…
Ils arrivèrent devant la porte qui menait à leur chambre, puis disparurent.
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Remus Lupin ne vint pas en cours le lundi matin.
A suivre
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PARODIE
Des questions sans réponses…
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« Mais pourquoi Lucius est-il si méchant ? »
Petite Dilly : - La grossesse rend irritable, c'est bien connu.
Lucius, en robe de maternité- M'en fous. Laissez moi. Dégagez. Tous.
Petite Dilly : - Mais la question qui se pose maintenant c'est qui est le PERE !!!
Le prof de potion, posant sa main sur l'épaule de Lucius- M. Malefoy… (à voix plus basse) Ne t'inquiète pas, je ne te laisserai pas assumer la charge de cet enfant tout seul, Lucy chéri.
Sevy toujours tout seul dans son coin - Snif. Ainsi il y a un autre élève dans sa vie.
« Mais qu'est-il arrivé à Narcissa et Angus ? »
Petite Dilly : - Il est un noir château, perdu aux confins du monde… Le seigneur de ces lieux…
Voldemort : - Mah ah ah ah ah !
Angus, accroché à un mur de pierre avec des chaînes - Hé oui, je ne suis pas mort.
Narcissa, accrochée de la même façon à côté de lui - Par Merlin, mais qu'allez-vous faire de nous ?
Angus : - Auriez vous l'intention de nous accoupler pour créer une nouvelle race ? Elle aurait sa beauté et mon intelligence…
Voldemort : - Silence !
Angus : - C'est que je ne vois vraiment pas la raison de ma présence ici…
Voldemort, brandissant un ancien exemplaire du journal de l'école - Et ça ? Je cite : « … Voldemort, cet obscur sorcier que je devine dénué de tout sens de l'humour, sans doute aigri par quelque disgrâce physique… »
Angus, observant le visage de serpent du mage noir - Je constate aujourd'hui à quel point mon analyse était pertinente. …
« Mais pourquoi Lucius est-il si gentil ? (parfois) »
Lucius : - C'est parce que je t'aime, Severus.
Le petit Severus Roc', pleurant - Non, personne ne m'aime. Et je suis pas beau… Et je suis tout seul...
Lucius : - Mais non voyons, pourquoi crois-tu que je me suis intéressé si brusquement à toi ? C'est bien que j'ai eu le coup de foudre ! Ceci dit… Hum… Tu ne veux pas que je te prête une robe et que je te parfume, parce que je tiens à ma réputation quand même ;;;
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Teaser du prochain chapitre :
Vous saurez ce qu'il advient de Remus après sa terrible nuit dans la Cabane Hurlante.
Vous saurez (?) pourquoi l'argent de poche de Lucius part en fumée depuis le début de l'année.
Vous saurez pourquoi Macnair était en compagnie de Gilderoy Lockhart aux Trois Balais.
Vous saurez d'où vient le poème en grec recopié sur le livre d'Angus Russell.
Vous saurez à quel point les psy voient tout.
Vous vous demanderez si Gilderoy Lockhart est un menteur patenté.
Vous apprendrez des choses sur la Roumanie.
Vous saurez à qui les yeux de Gwénolé Kouign-Aman ressemblent.
Vous soupçonnerez Lucius Malefoy du pire. (Qui a dit « comme d'habitude » ?)
Bref, vous saurez plein de choses !!!
Que les intéressés passent commande !
