Bon je publie la suite directe du chapitre (la scène du chapitre précédent continue), car si j'attends d'arriver à la fin, on est encore là dans dix ans ! Je garderai la présentations "traditionnelle" sur AO3...

Qui sait, ça va peut-être me motiver à avancer (j'ai besoin de motivation et d'encouragements !)...


Chapitre 19 – partie 2


« Je suis au courant pour ma sœur », dit alors Bellatrix.

« Narcissa ? », répondit Lucius, qui soudain n'avait plus l'air d'avoir mal.

« Oui. On m'a dit que tu l'avais retrouvée. Elle m'a d'ailleurs fait ton éloge. Je n'aurais jamais cru que tu puisses être si courageux. Russell non plus d'ailleurs. »

Douleur du coup qu'il avait reçue, ou autre chose ? Le nouveau préfet eut à nouveau l'air contrarié. Puis il sembla se ressaisir.

« Allons voir Dumbledore pour lui raconter ce qui s'est passé. »

Pimprenelle intervint : « Dans ce cas-là, je viens aussi. »

« Pour dire quoi ? »

« Que tu as insulté Alan. »

« Tu veux dire, après qu'il m'ait insulté ? Il est en tort de A à Z. »

« Il a raison », appuya Bellatrix.

Severus leva les yeux au ciel. Quant à Pimprenelle, elle se mordait la lèvre inférieure.

« Je viens quand même », décida-t-elle.

Ils se mirent tous en route : Lucius, Severus, Bellatrix, Pimprenelle, Gabriel Sanchez, et quelques autres Serpentards qui se trouvaient dans la salle commune au moment de l'incident.

« Lucius », murmura Severus quand ils atteignirent le rez-de-chaussée. « J'ai fait analyser les cristaux que j'avais trouvé chez Angus. »

« Alors ? »

« C'est du sel. »

La bouche de Lucius, à moitié couverte par sa main, se plissa douloureusement. Puis il sembla réfléchir.

« C'est mauvais… Très mauvais. »

« Pourquoi ? »

Mais son aîné n'eut pas le temps de s'expliquer. Ils pénétraient dans le cloître, où ils furent interpellés par la voix de Rusard.

« C'est bien réglementaire, cette tenue ? » demandait le vieux cracmol.

« Ben oui, j'crois. »

Il s'adressait à un grand rouquin, dont les cheveux étaient dressés sur la tête, semble-t-il à l'aide de cire ou d'un sortilège quelconque.

« C'est qui, ça ? » s'enquit Lucius, en buvant des yeux la silhouette de ce camarade.

« C'est Wilkes », dit Bellatrix, « tu ne le reconnais pas ? »

« Qu'est-ce qu'il lui est arrivé ? »

C'était bien Wilkes, réalisa Severus. Et lui non plus ne l'avait pas toute de suite reconnu. Sa longue frange ne lui tombait plus devant les yeux, elle était maintenant rabattue en épis sur le haut de sa tête, découvrant ses yeux bleus ainsi que des traits harmonieux. Il avait également dû traverser une poussée de croissance, car ses bras, naguère trop longs par rapport au reste de son corps, avaient été rattrapés par la longueur de ses jambes.

« Vous allez où ? » demanda Wilkes.

« Il nous faut voir le directeur », répondit Bellatrix. « Monsieur Rusard, Lucius s'est fait frapper par un autre de ses camarades. »

« Je vais vous emmener chez Dumbledore. Et toi aussi tu me suis ! »

Il désignait Wilkes. Celui-ci se tourna vers Snape et lui fit un grand sourire.

« Ça va, Snape ? T'as pas vu Evan, par hasard ? J'ai dormi pendant tout le voyage en train, et après je ne l'ai pas trouvé. »

Son ventre ponctua cette remarque d'un gargouillement.

« Putain j'ai faim. »

« Je crois que je l'ai croisé tout à l'heure… » répondit Severus.

Il fouilla dans ses poches, et en sortit un bonbon à la menthe.

« C'est tout ce que j'ai. »

« T'es trop sympa ! »

Lucius eut l'air agacé. Quant à Severus, il entreprit de résumer à Wilkes les raisons de l'altercation. Quand ils arrivèrent à proximité du bureau de Dumbledore, Rusard, après lui avoir parlé, revint pour les informer qu'il ne désirait recevoir que les élèves concernés ainsi que les témoins directs. Le fils Malefoy, qui avait repris de sa superbe, se présenta comme une innocente victime. Alan, pourtant habituellement si calme, était toujours aussi en colère. Dumbledore, quant à lui, avait l'air gêné et peiné.

« Melle Diggory, M. Snape, avez-vous vu M. Malefoy frapper M. Jodorowsky ainsi que décrit ? »

Les deux hochèrent la tête.

« Est-il vrai », ajouta Dumbledore, « que M. Malefoy avait auparavant proféré à son encontre des insultes racistes comme l'a déclaré M. Jodorowsky ? »

« Exactement ! » répondit Pimprenelle Diggory.

Severus regarda Lucius. Celui-ci ne le regardait pas. Il avait seulement l'air particulièrement maussade.

« Elle ment ! » dit-il alors. « Il s'est juste moqué de la profession de sa mère ! »

Il ne tarda pas à regretter ce qu'il avait dit. Dumbledore plongea son regard dans le sien, pour lire dans son esprit.

« Bien... » conclut-il. « Je vais réfléchir à tout cela, en parler avec Mme la directrice adjointe, et vous ferai part de notre décision. Quoiqu'il en soit, je ne vous félicite pas pour votre comportement. »

Une fois sortis du bureau, Snape entendit Alan Jodorowsky lui murmurer : « Toi, ne m'adresse plus jamais la parole. »

Il sentit son estomac descendre dans ses talons, en même temps que Lucius Malefoy lui tapotait l'épaule.