— Mais franchement quelle idée d'avoir accepté de travailler à Londres, c'est d'un ennui ! Se plaignait un homme en français.
Cet homme faisait son jogging matinal du dimanche matin dans un petit quartier de la périphérie londonienne. Il avait décidé d'aller courir pour se changer les idées, mais même après 1 heure de course, il n'avait pas réussi à calmer son esprit. Il travaillait à l'ambassade française à Londres. Dans son milieu professionnel, c'était un espion, mais il préférait être appelé diplomate. Après une querelle avec plusieurs supérieurs hiérarchiques, ceux-ci décidèrent de lui pourrir sa carrière en l'envoyant à Londres réputé pour être une ville très calme, surtout quand elle est comparé à des villes dans des pays à risque. Un changement soudain par rapport à ses entraînements. Son quotidien se résumait à être à l'accueil de l'ambassade et trier les archives. Ce calvaire durait depuis 3 mois déjà. En plus de cela en tant qu'« espion », il devait créer sa légende, autrement dit son identité secrète. Il lui manquait un détail pour que celle-ci soit parfaite.
Alors qu'il était plongé dans ses pensées, il entendit des sanglots dans un parc pour enfants à côté de lui. C'est alors qu'il y vit un petit garçon pleuré. Cet enfant était anormalement maigre, il présentait des cheveux noirs en bataille, ses vêtements était bien trop grand pour lui, il flottait dedans. Lorsque le garçon remarqua sa présence, il releva la tête pour analyser l'homme qu'il le regardait. C'est alors que le français vit de magnifiques yeux verts avec un nez qui portait des lunettes rondes.
— Bah alors petit, qu'est-ce que tu fais là à pleurer ? Demanda le français au garçon.
— C'est mon oncle et ma tante qui vous ont demandé de me retrouver pour me punir c'est ça ? Et bah... dites-leurs que je ne resterai plus jamais là-bas ! S'exclama le garçon en retenant ses larmes.
— Mais non, pas du tout, je t'ai juste entendu sangloter et j'ai voulu venir t'aider expliqua t-il d'un ton calme. Vas-y racontes moi tout, que s'est il passé pour que tu sois dans cet état ? Mais avant ça, mieux vaut se présenter, tu ne penses pas ? Moi, je m'appelle Pierre Léger. Et toi ? Demanda l'adulte.
Le garçon était méfiant. Un homme qu'il ne connaissait ni d'Adam ni d'Eve venait de s'intéresser à lui. Ce Pierre émanait une aura de bienveillance, ce qui au premier abord était tout autant suspect. C'était un homme grand avec des cheveux bruns mi-long qui lui retombait devant ses yeux bleus. Son visage était anormalement bien soigné. Il avait beau avoir fait du sport, il n'y avait pas une seule goutte de sueur sur son visage. Seulement des pommettes rosés.
L'enfant avait décidé de se présenter. Il s'appelait Harry Potter. Il vivait chez son oncle et sa tante depuis 7 ans maintenant. Il n'avait jamais connu ses parents qui étaient morts dans un accident de la route d'après sa tante. Il expliqua à Pierre que parfois, il faisait des trucs bizarres. Un jour où sa tante, Pétunia avait voulu lui raser la tête pour la rentrée, après une nuit, ses cheveux avaient totalement repoussé ! A cause de ça, il avait reçu des coups de ceinture de la part de son oncle Vernon. Il expliqua aussi à Pierre qu'il avait voulu en savoir plus sur son père et sa mère et qu'après-avoir demandé ça, ses tuteurs l'avaient privé de nourriture pendant 2 jours. Harry raconta des histoires similaires à Pierre qui n'en revenait pas du traitement qu'Harry avait subi. Pierre a, alors demandé, pourquoi avait-il fugué. Harry expliqua qu'après avoir ramené un bulletin avec de meilleures notes que son cousin Dudley, son oncle lui avait dit qu'il devait arrêter de vouloir être au centre de l'attention en ayant de meilleures notes que Dudley. Et Harry lui avait répondu que ce n'était pas possible d'avoir en dessous de 0. Visiblement, la blague ne lui avait pas plus. Alors que son oncle était dans une colère noire, Harry décida de courir dehors jusqu'au parc.
— Bah, dis donc... tu n'as pas dû avoir la vie simple et joyeuse. Ça pourrait te paraître bizarre, mais pourrais-tu m'amener à leur maison, je pourrais leurs ajouter deux mots, lui dit-il en lui faisant un clin d'œil.
Harry hésita profondément. Après avoir été battu à plusieurs reprises, cela ne le ravirait pas de voir son oncle, encore en colère le frapper parce qu'il a invité le premier inconnu qu'il l'a aidé. Mais qu'est-ce que ne ferait pas Harry pour revoir son oncle devenir violet de rage (parce que oui, il devenait violet).
— Très bien, mais que si tu corriges mon oncle et ma tante pour mon mauvais traitement en leur faisant du chantage... dit-il d'une voix malicieuse.
— Ne t'inquiète pas pour ça, étrangement, je sais déjà parfaitement comment ça va se dérouler s'exclama Pierre avec un regard espiègle.
Sur le chemin pour arriver au 4 Privet Drive, Harry et Pierre rigolèrent de tout et n'importe quoi. Cela faisait du bien pour les deux de trouver quelqu'un avec qui rigoler et extérioriser leurs problèmes. Harry en avait un peu plus appris sur Pierre. Il découvrit qu'il était français et qu'il vivait à Londres depuis quelques mois seulement. Ce qui choqua Harry sur Pierre était son accent anglais. Il parlait extrêmement bien anglais d'abord, mais il avait un très bon accent britannique. En se rapporchant de la destination, le français remarqua que les maisons étaient identiques. Elles n'avaient aucune différence et les propriétaires ne faisaient aucun effort pour y remédier. Elles ont été réduite à l'état de clones. Arrivé devant la porte, Harry toqua. Un homme avec un bon embonpoint et une moustache bien épaisse ouvra la porte. Ses fins cheveux blond mettait en évidence une calvitie naissante. Son embonpoint était tel que son cou n'existait plus, il n'était qu'un prolongement de son buste.
— AH ! Te voilà enfin sale monstre, on a besoin de toi, tu vas devoir nettoyer toute la salle de bain avec une brosse à dents et pour cette fugue... tu seras privé de manger et tu resteras enfermer pendant 2 jours dans le placard ! Aboya Vernon sans se soucier de la présence de Pierre.
— Vous savez, Monsieur formula Pierre, je ne pense pas que ce soit la meilleure façon d'éduquer un enfant. Surtout en le privant de nourriture alors qu'il est déjà bien maigrichon. Et entre nous, ne me faites pas croire que c'est un problème financier pour vous, vu votre corpulence. Et je vous coupe, mais je ne pense pas que l'excuse des gros os soit acceptable.
Le garçon se retenait de rire face au commentaire très subtile de sa nouvelle connaissance. Pour Vernon, c'était un véritable affront. Un homme qu'il ne connaissait pas, venait de l'humilier au pas de sa porte. Devant sa famille. Sur son embonpoint. Il n'y pouvait rien s'il avait un métabolisme lent.
— Mais comment osé vous venir devant chez moi m'humilier grogna l'oncle. Tout d'abord, je fais ce que je veux sous mon toit et cet enfant est une véritable calamitée pour ma maison. Il harcèle mon fils sans aucune raison et en plus de cela, il nous coûte bien cher.
— Alors, laissez moi rire commença Pierre. Vu les habits qu'il porte, il doit les récupérer de son cousin, qui d'ailleurs, aurait lui aussi bien besoin d'un régime. Mais vous savez quoi, étant donné que je suis d'une grande bonté envers mon prochain, je peux vous aider.
Le français marqua une pause. Réfléchissa, marmonna quelques choses en français puis reprit.
— Et si j'adoptais Harry ?
Vernon était sous le choc. Jamais il n'aurait pensé que quelqu'un aurait voulu de ce garnement. Il plissa les yeux et se demanda d'abord si c'était une blague. Mais vu l'air sérieux de l'homme en tenue de sport devant lui, cela ne l'était pas. Harry était tout aussi choqué, un homme qui venait de rencontrer, a décidé, au bout de 45 minutes d'amitié, de vouloir l'adopté. C'était un rêve éveillé.
— Attendez quoi ? Questionna Harry. Vous voulez... m'adopter ?
— Exactement répondit Pierre. J'aurais juste besoin que ton oncle et ta tante me fassent un papier comme quoi je deviens ton nouveau tuteur et le tour est joué.
Harry ne réalisa pas ce qu'il se passait. Un homme, fort sympathique, l'adoptait. Il alla dans sa chambre sous l'escalier ramassez les quelques affaires qu'il avait, les rangea dans un sac en piteux état que Pétunia lui avait donné pour son départ. Il vit que sa tante donna une lettre faite en parchemin jauni à Pierre en lui disant qu'il allait le regretter de l'avoir adopté. Harry, au fond de lui, se jura d'être un bon "fils" pour Pierre.
Pierre avait réussi à négocier ou à plutôt obliger l'oncle Vernon à le déposer devant sa nouvelle maison. Pierre fit exprès de ne pas le déposer juste devant sa vraie maison par précaution avait-il dit. Harry observa que le lotissement dans lequel il était ne ressemblait en rien à celui de Privet Drive. Les maisons étaient plus espacées et avaient chacune une identité propre. Beaucoup étaient colorés, possédant des étages ou non. Après 10 minutes de marche en silence de la part de Pierre et Harry, ils arrivèrent devant une petite maison d'une simplicité que le garçon n'avait pas encore observé dans ce quartier.
— Et voilà Harry annonça Pierre, ta nouvelle maison, viens faut que je te fasse visiter.
La maison n'était ni trop grande ni trop petite. C'était une maison de pleins pieds avec une cuisine ouverte sur un grand salon, 2 chambres et une grande salle de bain. Le jardin faisait environ 100 m² sans trop de vis-à-vis. Mais la chose qui intrigua le plus Harry, c'était la salle de musculation sur la terrasse. Il y avait un appentis pour la protéger de la pluie. On pouvait y voir des haltères, quelques appareils de musculation, un mannequin de combat et un ...
— Ça, c'est un Wing Chun, c'est pour travailler tes réflexes dans différents arts martiaux. Un jour, je t'apprendrai un art martial, mais avant va falloir que tu manges un peu et améliorer ce petit corps expliqua Pierre sur un ton enjoué.
Harry savait que tout ça allait lui plaire. Fini le calvaire d'être chez les Dursleys, le garçon pourra enfin s'épanouir. En plus de ça, il allait enfin avoir une chambre et peut être grandir aussi vu la petite taille qu'il avait à son âge.
