Bonjour à tous !

Une petite suite, plus centrée sur les sentiments de Lexa et Clarke indépendamment.

Edas44 : Je te remercie une nouvelle fois pour ta review ! Pas de conversation entre Costia et Lexa pour le moment, mais ça viendra ! Hâte d'entendre ce que tu en penses.

N'hésitez pas à laisser un petit review !

Je vous souhaite une bonne lecture !


Depuis cette nuit où Lexa avait demandé à Clarke si elle pouvait dormir avec elle, une habitude s'était installée. Elles n'en avaient pas vraiment parlé, comme si c'était devenu quelque chose de naturel, d'implicite.

Chaque soir, après avoir passé du temps ensemble dans le salon ou après un film, Lexa suivait Clarke dans sa chambre. Elles s'allongeaient, parfois échangeant quelques mots, d'autres fois plongeant directement dans le sommeil, portées par la chaleur rassurante de la présence de l'autre.

Clarke n'avait jamais osé dire non. Elle savait que Lexa avait besoin de cette proximité, qu'elle se sentait plus en sécurité ainsi et qu'elle dormait mieux à ses côtés. Au fond, Clarke aussi avait besoin d'elle mais cette proximité était un supplice. Elle n'aurait jamais pensé que quelque chose d'aussi innocent puisse lui faire aussi mal. Parce que chaque nuit, quand Lexa s'endormait près d'elle, Clarke restait éveillée. À écouter sa respiration, à sentir la chaleur de son corps si proche.

Elle luttait contre l'envie insensée de la toucher, de caresser cette peau qu'elle n'avait jamais osé effleurer autrement que dans des gestes amicaux. Elle se haïssait de ressentir ça alors que Lexa sortait à peine de son deuil. C'était atroce. Et pourtant, chaque matin, quand Lexa s'étirait à ses côtés avec un sourire, la remerciant d'avoir été là… Clarke se disait que ça en valait la peine.

Pendant ce temps, dans l'ombre, Costia regardait tout. Elle voyait Clarke et Lexa dormir ensemble chaque nuit. Elle voyait Clarke lutter intérieurement, le regard voilé d'une douleur qu'elle tentait de cacher. Elle voyait Lexa sourire plus souvent, se détendre, être plus légère. Et cette vision lui brûlait.

Parce que chaque jour qui passait, elle comprenait un peu plus ce qu'elle refusait d'admettre. Elle n'avait jamais été celle que Lexa attendait inconsciemment. Clarke l'avait toujours été.

Costia se sentait trahie. Pas parce qu'elle voulait empêcher Lexa d'être heureuse mais parce qu'elle réalisait que tout avait toujours été là, sous ses yeux. Elle les voyait avancer, rire ensemble, se comprendre d'un simple regard.

Et plus le temps passait, plus elle se demandait : Est-ce que Lexa aurait été plus heureuse sans elle ?

La douleur était insupportable. Elle voulait partir, elle voulait s'éloigner de cette réalité qu'elle ne pouvait plus ignorer. Mais en même temps, elle n'y arrivait pas. Parce qu'une partie d'elle refusait de les laisser tranquilles. Parce que même dans la mort, elle ne pouvait pas abandonner Lexa.

Alors, elle restait silencieuse et invisible. Mais avec une rancœur qui ne faisait que grandir.


Les jours s'écoulaient, et avec eux, quelque chose avait changé chez Lexa. Elle allait mieux, bien mieux et Clarke était heureuse pour Lexa, vraiment. Elle la voyait sourire plus souvent, rire avec plus de sincérité, s'ouvrir au monde qu'elle avait rejeté pendant si longtemps. Elle voyait surtout dans son regard qu'elle allait mieux. Celui qui, pendant des mois, avait été éteint, perdu quelque part entre la douleur et le vide, était aujourd'hui brillant à nouveau. Elle voyait la brune revivre et c'était ce qu'elle avait toujours voulu.

Mais la blonde continuait à ressentir cette boule étrange dans la gorge à chaque fois qu'elle voyait Lexa avancer. Elle continuait à se sentir perdue, coincée entre la fierté de voir son amie se reconstruire et une douleur sourde qu'elle ne voulait pas nommer. Chaque soir, elle sentait son cœur s'emballer lorsque Lexa la rejoignit dans son lit, cherchant inconsciemment du réconfort. Pourquoi est-ce que c'était devenu si dur de respirer quand Lexa était là ?

Mais ce que Clarke ne savait pas, c'était la raison du changement chez Lexa. Elle ne savait pas que, dans le cœur de la brune, quelque chose s'était brisé la nuit où Costia avait disparu et que, sous cette apparente guérison, se cachait une colère qu'elle n'avait jamais ressentie auparavant.

Lexa n'avait pas complètement laissé Costia partir. Elle n'en parlait plus à Clarke, elle ne pleurait plus en silence en repensant à elle. Mais quand Clarke partait travailler, quand l'appartement était silencieux et qu'elle était seule… Elle essayait de contacter la blonde.

Les premiers jours, elle s'était assise sur le canapé, le regard fixé sur un point invisible.

« Costia… ? »

Le silence.

« Si tu es là… dis quelque chose. »

Le silence encore. Elle avait attendu, parfois des heures. Elle avait posé des questions, elle avait supplié. Mais rien. Et ça l'avait mise en rage.

Costia était partie, encore. Lexa ne savait pas pourquoi mais c'était différent des autres fois. Elle n'était toujours pas revenue et les jours s'étaient écoulés laissant paraître que Costia ne reviendrait pas. Cette fois…c'était comme si, la blonde avait disparu pour de bon. Comme si elle l'avait abandonnée car il n'y avait eu aucun mot d'adieu échangé. Tout allait bien, puis d'un coup le silence.

Plus Lexa y pensait, plus une colère sourde montait en elle. Pourquoi Costia était-elle partie une seconde fois ? Pourquoi l'avait-elle laissée seule encore ? Pourquoi lui avoir fait croire qu'elle serait là si c'était pour disparaître sans un mot ? Sans un au revoir ? Lexa n'avait jamais ressenti de la colère envers Costia, pas même quand elle était morte. Elle avait ressenti de la tristesse, du chagrin, du vide… Mais jamais ça. Cette rage sourde qui la rongeait de l'intérieur, cette sensation d'avoir été trahie. Elle ne voulait pas la ressentir, elle ne voulait pas ressentir de la colère envers Costia, mais pour autant, elle était bien là et ne partait pas malgré les jours qui passaient.

Alors un matin, elle avait craqué.

« Pourquoi tu es partie, hein ?! » Cria-t-elle, seule dans l'appartement, sa voix tremblante de frustration.

« Pourquoi tu me laisses encore toute seule ?! »

Elle tourna sur elle-même, comme si elle cherchait une ombre, un signe, mais il n'y avait rien.

« Tu reviens, tu t'accroches à moi, tu me fais croire que tu es encore là et puis quoi ? Tu disparais encore comme si je n'avais pas assez souffert ?! »

Sa respiration était erratique, ses poings serrés.

« C'est injuste, Costia… » Sa voix se brisa.

Elle s'effondra sur le bord du canapé, les épaules secouées par la colère et la douleur.

« J'ai passé des mois à vouloir te retrouver… » Murmura-t-elle.

« À croire que je ne pouvais pas vivre sans toi. »

Elle releva lentement la tête, ses yeux brillants de rage et de larmes.

« Mais tu sais quoi ? Je vais bien. » Sa voix était plus froide, plus tranchante.

Elle se leva, ses mâchoires crispées.

« J'ai enfin commencé à respirer à nouveau. À vivre à nouveau. Et tu n'es plus là. Tout ça, ce n'est pas grâce à toi. »

Elle secoua la tête, un rictus amer déformant ses lèvres.

« Alors peut-être que tu n'as jamais voulu que j'aille bien. »

Elle ferma les yeux, le souffle court.

« Peut-être que tu n'étais là que pour m'empêcher d'avancer. »

Lexa ouvrit les yeux, rien, personne. Oui, la brune était en colère, oui elle voulait provoquer Costia, mais rien à part le silence fut sa réponse. Elle serra les poings et tourna les talons, éteignant la lumière d'un geste brusque avant de claquer la porte de l'appartement. Cette fois, elle ne pleurerait pas. Cette fois, ça serait sa dernière tentative.

Sans qu'elle le sache, Costia était là et avait tout entendu, tout vu. Elle avait vu la colère, la douleur, la frustration de Lexa. Elle avait vu son regard briller non plus de tristesse, mais de rage. Elle avait ressenti chacune de ses émotions avec une intensité insupportable. Mais elle n'avait rien fait, elle était restée silencieuse, inexistante.

Elle aurait pu se montrer. Elle aurait pu lui parler, la rassurer, mais aussi réagir aux paroles lourdes de Lexa. Mais elle ne l'avait pas fait parce qu'elle ne voulait pas. Parce que Costia avait encore du mal à digérer ce qu'elle avait appris et qu'elle ne se sentait pas prête à affronter Lexa.

Costia avait terriblement mal. Elle n'avait jamais voulu abandonner Lexa, elle aurait voulu être à ses côtés, l'a rassurée et l'aider à faire son deuil comme elle avait prévu. Mais la conversation de Clarke et Raven lui avait ouvert les yeux sur des années de tromperie. Elle ne pouvait assurer ce rôle de guide auprès de Lexa tant que, sa douleur, sa jalousie et sa rancœur étaient là. Elle ne pouvait laisser Lexa la voir pour le moment.

Pourtant, plus les jours étaient passés et plus ses ressentis ne disparaissaient pas. Bien au contraire, c'était la colère qui montait. Parce qu'elle pouvait voir regarder Lexa rire avec Clarke, retrouver des moments de bonheur, revivre un peu plus chaque jour. Elle l'avait vue recommencer à vivre sans elle. Recommencer à vivre dans une vie où elle était morte et où Clarke l'aimait.

Elle voulait le bonheur de Lexa, elle voulait qu'elle vive sans elle. Mais la voir ainsi avec Clarke, savoir tout ça... elle n'en était plus aussi sûre. Alors elle restait là, comme un véritable fantôme. Juste observant et écoutant sans jamais se montrer. Elle attendait le bon moment pour revenir, le bon moment où elle serait calme. Mais elle ne savait pas quand ça arrivera.

Lexa passa le reste de la journée normalement. Elle alla courir au parc et s'arrêta même prendre un café dans un petit endroit qu'elle aimait bien. Et, pour la première fois depuis des mois, elle se surprit à apprécier ça. Elle se sentait vivante. Elle n'avait pas pensé à Costia une seule fois. Et au lieu de la hanter, cette pensée lui donna une étrange sensation de liberté.


Ce soir-là, en rentrant, elle trouva Clarke en train de préparer à manger, une expression détendue sur le visage. Lexa s'adossa à la porte et observa la scène un instant.

« T'as passé une bonne journée ? » Demanda Clarke en relevant la tête.

Lexa sourit légèrement.

« Ouais. Une bonne journée. »

Clarke sembla soulagée en l'entendant dire ça.

« Ça fait plaisir à entendre. »

Lexa s'approcha du comptoir, attrapant une tomate cerise dans le bol.

« Je crois que… je vais bien. » Murmura-t-elle, plus pour elle-même que pour Clarke.

Clarke lui lança un regard doux, presque ému.

« Je sais. »

« Clarke… J'ai pris une décision. »

« Laquelle ? »

Lexa inspira profondément.

« Je vais reprendre le travail. »

Clarke cligna des yeux, surprise. »

« Tu es sûre ? » Demanda-t-elle doucement.

Lexa hocha la tête.

« Oui. J'ai besoin d'avancer. J'ai besoin de retrouver une vie normale. Je ne peux pas rester enfermée ici indéfiniment. »

Clarke sentit une chaleur douce envahir son cœur. Lexa allait vraiment mieux, ce n'était pas une illusion, pas un masque. Elle voulait avancer, elle voulait vivre.

« Je suis fière de toi. » Murmura Clarke avec un sourire sincère.

Lexa sourit en retour, et pour la première fois depuis longtemps, elle y croyait vraiment.

Ce même soir, Clarke et Lexa étaient installées dans le salon, chacune dans son coin du canapé. Une série tournait en fond, mais aucune des deux ne semblait vraiment concentrée dessus. Clarke jetait discrètement des regards vers Lexa, qui semblait plus détendue, son expression plus sereine que ces derniers mois.

Clarke savait que cela n'avait rien d'anodin. La disparition de Costia, bien que douloureuse, avait marqué un tournant chez Lexa. Elle avançait, elle souriait plus. Elle s'ouvrait davantage et voulait même reprendre le travail.

Mais ce que Clarke ne pouvait ignorer, c'était son propre combat intérieur.

Malgré son soulagement, malgré sa fierté, une peur sourde montait en Clarke. Une peur qui l'envahissait à chaque fois que Lexa faisait un pas de plus loin du gouffre où elle avait failli sombrer. Parce que, égoïstement, Clarke craignait une chose : quand Lexa ira totalement bien… aura-t-elle encore besoin d'elle ? Est-ce que ces nuits partagées allaient s'arrêter ? Est-ce que cette bulle fragile qu'elles avaient créée allait éclater, laissant Clarke seule face à ses sentiments ? Est-ce que, maintenant que Costia semblait partie pour de bon, Lexa allait s'ouvrir à autre chose ? Est-ce que Clarke pouvait encore se contenter d'être une amie, alors que tout en elle criait qu'elle voulait plus ?

Depuis qu'elles dormaient ensemble, Clarke avait l'impression d'être coincée dans une boucle infinie où chaque nuit, elle se rapprochait un peu plus du bord du précipice, sans jamais sauter. Chaque soir, elle sentait la chaleur du corps de Lexa à ses côtés. Chaque matin, elle se réveillait dans une torture silencieuse, luttant contre ce qu'elle savait déjà. Mais elle n'avait pas le droit de briser cette habitude. Parce que Lexa en avait besoin et qu'elle ne pouvait pas être égoïste. Mais aussi parce que si elle disait non maintenant, elle aurait l'impression d'abandonner Lexa à son tour.

Ce soir-là, comme toujours, Lexa finit par se lever après la fin de l'épisode. Elle éteignit la télévision, jeta un regard rapide vers Clarke et, sans un mot, se dirigea vers la chambre de la blonde. Clarke retint un soupir. Elle attendit quelques secondes, les doigts crispés sur la couverture du canapé, puis finit par la suivre. Comme chaque soir.

Et comme chaque matin, Clarke s'était réveillée plus tôt, le corps encore engourdi de sommeil. Lexa était toujours là, son dos tourné vers elle, respirant lentement. Comme chaque matin, Clarke se réveillait avant la brune.

Elle ferma les yeux, son cœur battant violemment contre sa poitrine.

Elle ne voulait plus seulement être un soutien, et elle ne voulait plus seulement être un refuge. Elle voulait être celle que Lexa voyait. Celle qu'elle regardait autrement qu'avec cette affection purement amicale. Elle avait de plus en plus de mal à regarder la brune chaque matin sans faire abstraction de ses sentiments.

Lexa ne savait rien et elle ne saurait peut-être jamais, parce que Clarke ne lui dirait pas. Elle ne voulait pas risquer de tout détruire. Alors, elle fit ce qu'elle faisait le mieux : comme chaque matin, elle refoula cette douleur au plus profond d'elle, effaça ses sentiments derrière un masque et attendit que Lexa se réveille, comme si de rien n'était.