Bonjour à tous ! Tout d'abord : merci à ceux qui prendront le temps de me lire. Il s'agit ici de ma toute première fiction. Cela fait longtemps que j'en avais envie mais je n'avais jamais sauté le pas. Bref, soyez indulgent et n'hésitez pas à critiquer (en mauvais ou bon :D)
Les personnages m'appartiennent et toute ressemblance avec d'autres existant ne serais que pure coïncidence.
Avertissement : Il s'agit là d'une histoire d'esclavage, de maltraitance, voire de torture. Lemon et non consentie à venir. Ame sensible et mineur, passez votre chemin.
Bonne lecture :D
Une sale odeur. Comme du moisi. De la transpiration. D'urine. Du métal aussi. Dans ma bouche. Et une migraine digne d'un véritable lendemain de cuite. Du genre mémorable. Mais je n'ai pas picolé hier soir. Si ?
Mes yeux refusent d'obéir. Je bouge un peu. Douleur dans chacune des cellules de mon corps. Je me réfugie sous ma couette. Mais où est ma couette ? Je ne me souviens même pas être allé me coucher hier soir. Putain de migraine. J'entrouvre enfin les yeux. Et les cachent derrière un bras anormalement recouvert de poussière. Il n'y a pourtant aucune lumière pour les agresser. Ce n'est qu'un réflexe.
"Hmm"
Je me lève doucement. En grognant. Je veux un café. Et là ! Mon cœur manque un battement, mon visage perd toutes ses couleurs -en avait-il seulement ? - dans mon ventre, une énorme boule d'angoisse. Jusqu'à maintenant, j'étais dans un brouillard étrange. Maintenant, je suis toute à fait réveillée. Et j'ai peur. Parce que je ne peux pas me lever. Mes mains tâtent les alentours. Un, deux, trois, dix, vingt... Tout autour de moi, en fer, sur un mètre de hauteur à tout casser : des barreaux. Je suis enfermée. JE SUIS ENFERMÉE ! Adrénaline en quantité démesurée. Je les secoue. Et je crie. "Y a quelqu'un ?!", "J'veux sortir !", "Aidez-moi", "AU SECOURS !". Je me casse la voix. Je pleure. Je suis terrorisée. Et seul le silence me répond.
Reprends-toi, Alice. Réfléchis. Je sèche durement mes larmes. Qu'est-ce qu'il s'est passé hier ? Trou noir. Ma respiration accélère. Non, non, non ! Ce n'est pas le moment de se laisser aller. T'es une femme forte. Tu vas t'en sortir. Réfléchis !
Mon dernier souvenir... Rien ne me vient. Absolument rien. Je crois percevoir une image, mais elle s'efface aussitôt. C'est comme un rêve. Fugace. Ineffable. Je m'efforce de garder encore un peu mon calme. Me raccroche à ce que je sais : je m'appelle Alice. Alice Styx. J'ai 23 ans. Je suis des cours de chant. De théâtre. Et hier... Hier... Putain !
" JE VEUX SORTIR DE LÀ ! "
La rage. La panique. La terreur. Le noir. Je me bats en vain contre les barreaux. Je me fais mal. Je hurle. Jusqu'à m'en rompre les cordes vocales. Jusqu'à me rendre sourde de me propres décibels. Jusqu'à ce qu'enfin, cela serve à quelque chose.
J'aurais mieux fait de me taire, mais comment aurais-je pu deviner ?
Et si seulement j'avais pu deviner, qu'est ce que cela aurait changé ?
Une lumière vacillante. Des pas rapides. Et un grand choc sur la cage qui me protège. Enfin, pour l'instant. Parce que la seconde suivante, on me sort de là. Un vol plané plus tard, je mange une autre cage. Et j'aperçois un regard éteint à l'intérieur. Un jeune homme qui semble totalement absent. Loin de ma douleur. De ma terreur. C'est la première fois que je croise les yeux d'une personne brisée. Pas la dernière.
Un premier coup sur mon bras. Une matraque un fer. J'essaie d'éviter le suivant. Je n'évite rien du tout. Les coups pleuvent. Comme un orage de juillet après une grosse chaleur. C'est la première fois de ma vie que je prends des coups. Aussi loin que je me souvienne, jamais ma mère ou mon père n'ont levé la main sur moi. Mon père et ma mère... Ils vont s'inquiéter. Appeler la police. Se faire un sang d'encre. Je les appelle tous les dimanches. Quel jour sommes-nous ?
" Arrêtez... Arrêtez... Laissez-moi tranquille ! J'veux juste rentrer chez moi..."
Des mots dans le vide. Le monstre ne s'arrête pas. Ne me réponds même pas. Est-ce qu'il veut me tuer ? Je me surprends à l'espérer. Tout pour que ça s'arrête. Vraiment. Je n'ai jamais connu une telle douleur. Une telle terreur.
Si j'avais su que ce n'était que le début...
Mais si j'avais su, qu'est-ce que ça aurait changer ?
Le second réveil est différent. C'est la même odeur. La même migraine. La même obscurité. Mais maintenant, j'ai peur. Maintenant, je commence à comprendre. J'ai sûrement été droguée. Puis kidnappée. Et vu le regard du gars dans l'autre cage, les hématomes que je devine sur mes bras, le sang qui a séché sur mon arcade sourcilière et la douleur énorme à chaque tremblement qui secoue inlassablement mon corps autant que mon cœur, ils ne me veulent pas du bien.
L'homme est repassé. Avec sa torche. J'ai pu voir cette fois que nous n'étions pas deux ici, mais bien plus d'une dizaine. Tous dans des cages identiques à la mienne. Il a jeté un morceau de pain dans chacune d'entre elle. Y compris la mienne. J'ai baissé les yeux quand il s'est approché. Et il est reparti. J'ai eu encore plus honte quand je n'ai plus pu me retenir. Que ma vessie à lâcher. Combien de temps maintenant ? J'ai eu un autre morceau de pain et un verre d'eau. J'ai essayé de me souvenir. Mais je ne me souviens pas. Comment ai-je atterri là ? Puis j'ai fini par m'endormir. En sanglotant tout doucement.
Ce matin, - sommes nous vraiment le matin ? - le monstre est venu me chercher. J'ai failli lui demander des explications. Son regard m'a immédiatement dissuadé. Je ne l'avais pas encore vu d'aussi près. Il ressemble au monstre de Frankenstein. Ou au majordome dans la famille Addams. Grand, baraqué, un air stupide sur le visage et des petits yeux méchants. Il m'a traînée en tirant sur mes cheveux. Je n'ai pourtant opposé aucune résistance. Les coups sur ma peau n'ont pas encore disparu. Et le goût du sang dans ma bouche non plus.
La lumière du jour agresse mes iris trop clairs. Il fait chaud. Nous sommes dehors. Il me lâche enfin et je tombe. Rien à voir avec une maladresse certaine, c'est qu'il me traînait trop proche du sol et que je ne m'y attendais pas. C'est la première fois que je vois mes bras depuis mon réveil en cage. Ils sont recouverts de bleus. Mes cuisses aussi. Et je suis sale. Poussiéreuse et couverte d'urine. Heureusement que le stress m'a constipée. Une humiliation en moins.
"Déshabille-toi."
Ce n'est pas le monstre qui a parlé. Sait-il même parler ? J'ignore le son de sa voix. Et au pire, je m'en fous complètement. Mon regard se porte sur l'autre. Moins grand. Mais un regard tout aussi mauvais.
"Nan..."
Sourire sadique. Claquement de doigts en direction du monstre qui soulève sa matraque en souriant aussi.
"Pardon ! Pardon !"
Je retire ma robe en vitesse. Trop tard. Le premier coup atteint ma pommette gauche. Le second mes côtes. Et le troisième l'épaule. Je pleure et continue de retirer ma robe. Ma culotte. Mon soutien-gorge. Et quand je suis totalement nue, il recule enfin. Celui qui me semble être le chef claque à nouveau des doigts et me désigne quelque chose derrière moi. Je me retourne et comprends très rapidement ce qu'il veut. Et j'obéis immédiatement.
Il a déjà deux femmes nues enchaînées contre un mur. Pendu à des menottes qui les obligent à garder les bras au-dessus de la tête. Je me place à côté et attends que le monstre referme le metal sur mes poignets. J'aimerais lui demander ce qui nous attend. Je me retiens. Je ne veux pas encore prendre des coups. Je n'ai même pas pu essuyer les larmes sur mes joues. Ni le sang de l'arcade qui s'est à nouveau ouverte.
Bientôt, d'autres nous rejoignent. Certains semblent comme mort. Mort-vivant. D'autres se débattent et subissent le même sort que moi. Mais au final, nous finissons tous attachés en ligne. En face, le soleil descend. Il fait moins chaud. J'ai mal au bras. Combien de temps ? L'aiguille m'échappe. Le jour, l'heure, les minutes... Je sais que nous sommes en fin d'après-midi. Mais j'ignore où je suis. C'est un genre de cours. Avec un haut mur tout autour. Un peu plus loin, à droite, la porte par laquelle nous sommes arrivés. Et à gauche, une autre porte. Qui s'ouvre pour laisser passer un groupe de gens particulièrement bien habillés. Ils ont l'air heureux. Ça rigole. Discutent avec le chef. Tandis que le monstre reste près de nous et matraque le premier qui ose juste gémir ou tousser.
D'autres personnes sortent de la porte de droite avec des petits fours et des coupes de champagnes sur des plateaux. Je me pose beaucoup de questions. Qu'est-ce qui nous attend ? Vont ils nous frapper ? Nous tuer ? Une chasse à l'homme ? Comme dans les thrillers que j'aime tant lire ? Ou alors... Alors... ça y est. J'ai compris. Une femme s'approche de mon voisin d'infortune. Elle regarde sa dentition, le blanc de ses yeux. Elle tripote son sexe mou. Tire ses cheveux. J'ai le droit au même traitement. Plusieurs fois. Par plusieurs personnes. Je ravale mes insultes autant que mes larmes. Le moche ne me lâche pas des yeux. Et la matraque scintille avec les derniers rayons du soleil.
J'ai mal aux épaules. À la bouche à force qu'elle soit manipulée. J'ai mal au cœur aussi. Jamais je n'ai subi une telle humiliation de toute ma vie. Tout mon corps a été manipulé. Chacun de mes orifices, pénétrés par des doigts plus ou moins propre. Mais personne n'a essuyé les larmes qui coulent inlassablement sur mes joues. Insensible à mon malheur. Je me sens comme un objet. C'est ce pour quoi ils me prennent. Ce que je suis vouée à devenir.
