Note de l'autrice : Comme prévu, voici le deuxième chapitre ! Merci à tous ceux qui m'accordent déjà leur confiance dans cette histoire et encore un grand merci aux commentaires et premiers retours.
Ce chapitre a été chargé en début de semaine (à l'heure où vous me lisez, je suis à Milan !) donc si vous êtes un guest et avez laissé un commentaire après le 3 avril, je ne pourrais vous répondre qu'à mon retour ! Sinon sachez que je me fais un devoir de répondre à tout le monde, j'estime que c'est un peu une part du "contrat" entre auteur/lecteur.
En attendant, réponse à "Guest" : déjà tu es le premier commentaire (d'une longue liste j'espère) donc MERCI. Et oui, un thème de base assez simple mais j'espère étonner mes lecteurs au fil des chapitres ! Et sinon, tu as raison, la relation va évoluer petit à petit (peut-être même que je perdrais des lecteurs en route tellement ça sera en dents de scie haha).
Assez de blabla, je vous laisse donc tout à votre lecture de ce deuxième chapitre.
Chapitre 2
- Donc si je comprends bien, répéta Mcgonagall la voix tremblante, Harry devait considérer le foyer de son oncle et sa tante comme le sien afin que les protections restent. Ainsi, il était protégé jusqu'à sa majorité. Le lien du sang était également une barrière supplémentaire aux différentes attaques mais Harry ne considère plus Privet Drive comme son foyer ce qui rend la protection caduque.
- C'est cela, acquiesça Dumbledore le visage grave.
- Quelle est la solution Dumbledore ? demanda finalement Rogue qui avait suivi l'échange silencieusement.
La nuit était désormais très avancée et tout le monde voulait dormir. Habituellement, l'heure était aux derniers rangements et chacun rentrait chez soi pour des vacances bien méritées. Le maître des potions voyait donc tous ses plans chamboulés mais lorsqu'il avait émis l'idée de laisser la directrice de Gryffondor régler cette affaire, Dumbledore lui avait expressément demandé de rester.
Il avait suffit d'un seul regard.
Severus savait pertinemment où le directeur voulait en venir. Le vieux bonhomme l'avait toujours tenu comme ça. Le bleu de ses yeux avait hurlé comme à chaque fois "pour Lily". Et comme toujours, le directeur de Serpentard n'avait rien su faire d'autre que de maudire sa propre vie et le gamin qui ne lui causait que des problèmes. Ravalant son amertume, Severus avait plié. Comme toujours. Désormais, il fallait juste que Dumbledore annonce son plan.
- Le ministère saura tôt ou tard que Potter n'est plus chez les Dursley.
- Je le sais Severus mais je m'en occuperai.
Bien sûr, pensa le maître des potions avec amertume. Dumbledore savait toujours régler les questions fâcheuses, précisément lorsqu'elles étaient politiques et qu'elles concernaient le Survivant.
- Donc ? s'impatienta Rogue.
Le directeur se leva et observa la forêt à travers la fenêtre avant de reprendre la parole. Minerva semblait autant agacée que le professeur de potions et si cela continuait, elle allait certainement exploser.
- Donc il est évident que Harry ne peut que rester ici. Il l'a dit lui-même, Poudlard est sa maison.
- Mais l'école ferme.
Allait-on donc tout céder à cet enfant sous des prétextes aussi fallacieux ? Le ministère ne pouvait-il pas trouver un moyen de protéger le Survivant ?
- Je suis toujours là et Hagrid également, objecta lentement le directeur. Et puis, il me semble que vous demandez depuis des années de pouvoir mettre en place des classes d'été pour vos élèves doués en potion. Ce sera l'occasion pour Harry de…
- Attendez ! coupa le professeur de potions, à deux doigts de perdre son sang froid. Est-ce que vous êtes en train de me dire que je vais pouvoir ouvrir mes classes d'été parce que Potter a fait son caprice ?
- Ce n'est en rien un caprice Severus et Harry aura de la compagnie pendant quelques jours…
- Est-ce une blague ? Je demande depuis des années d'ouvrir cette classe et il faut que vous ayez besoin de moi pour que vous me l'autorisiez !
- Je vous en prie Severus, ne prenez pas les choses de cette manière.
- Justement, je les prends de cette manière ! Par ailleurs, cette demande était pour les élèves que je juge brillants. Pas pour faire la garderie du Survivant.
- Vous êtes le seul avec Minerva à pouvoir offrir une protection digne de ce nom à l'enfant lorsque je serai absent. J'aurai beaucoup de responsabilités à honorer avec le Magenmagot cet été. La discussion est close Severus. Vous restez au château.
Le maitre des potions se retint de hurler de fureur de justesse. ll serra sa mâchoire et s'adossa à son siège, attendant de pouvoir être congédié.
Cette histoire n'était qu'un cauchemar.
Il avait toujours rêvé de créer ses classes d'été avec des élèves triés sur le volet. Il aurait pu avoir une aide pour préparer ses potions et avancer avec des jeunes qui comprennent les choses rapidement et réagissent comme il faut.
Ô bien évidemment, il ne pouvait les compter que sur les doigts de la main mais Severus Rogue était de ceux qui pensaient que les dons devaient être exploités. Il aurait pu être ravi de pouvoir mener à bien son stage et malgré lui, une liste d'élèves de sa maison se figura dans sa tête. Tout allait être gâché par le Survivant qui serait incapable de ne pas faire exploser son chaudron à la moindre contrariété. Mais après tout... Il faudrait certainement mettre le gamin dans un coin et lui donner des choses simples à faire. Il suffirait juste qu'il n'aille pas pleurer dans les robes du directeur et que ce dernier ne lui demande pas plus que le strict minimum envers le Survivant. Satisfait de sa réflexion, le professeur se cala plus confortablement sur son siège et se concentra sur sa collègue qui pinçait les lèvres de façon compulsive.
- Je vous l'avais dit, lâcha-t-elle finalement à l'adresse du directeur. Ces moldus étaient affreux. Je vous l'avais dit dès le premier jour.
- C'était la seule solution, se défendit Dumbledore, peiné.
- Manifestement nous en avons trouvé une autre, comme quoi c'était possible. Par ailleurs, qu'allez-vous faire pour la tutelle de l'enfant ?
- Il est toujours sous celle de Pétunia Dursley pour le moment. N'ayant pas de parrain ou de marraine… habilités à répondre à une tutelle.
La directrice de Gryffondor soupira et Severus Rogue se demanda s'il pouvait partir discrètement. Ces histoires de garde ne le concernaient que peu et l'intéressaient encore moins. L'essentiel avait été dit, Potter resterait au château jusqu'à nouvel ordre.
- Nous verrons ceci en temps et en heure, ajouta le directeur. Je pense que nous avons tous besoin d'une bonne nuit de sommeil. Nous annoncerons tout cela à Harry dès demain.
Avec un dernier regard pour Severus, le directeur se leva pour accompagner ses collègues à la porte. La discussion était définitivement terminée et le directeur de Serpentard eut la désagréable sensation qu'il était impliqué désormais dans quelque chose qui le dépassait.
oOo
Harry n'avait pas pu lutter très longtemps contre la fatigue. Pourtant, il s'était réveillé un grand nombre de fois, l'angoisse lui sautant à la gorge. Il avait réfléchi au traitement qui allait lui être réservé et rien ne lui paraissait plus logique qu'il soit renvoyé de l'école. C'est donc épuisé que Harry se leva au petit matin.
Il attendait patiemment que Pomfresh lui donne une potion pimentine en prévention d'un rhume avant de pouvoir rejoindre la tour de Gryffondor quand Dumbledore entra dans l'infirmerie. La peur le prit au ventre mais il tenta de ne rien montrer et releva courageusement la tête. L'homme portait une longue robe violette où différentes constellations argentées se reflétaient à la lumière du soleil. Cette tenue aurait pu paraître ridicule sur n'importe qui mais pas sur le directeur. Au contraire, cela le rendait encore plus impressionnant. Le directeur le regarda de ses yeux pétillants puis entra directement dans le vif du sujet :
- Je ne vais pas te faire attendre plus longtemps, je sais à quel point tu es inquiet. Tout d'abord laisse moi te dire que ce que tu as fait hier était plutôt irresponsable mais nous t'avons retrouvé, n'en parlons plus. Je crois avoir remarqué que tu avais compris la portée de ton geste.
- Je suis désolé monsieur, déclara platement Harry, attendant qu'une sentence tombe.
- Tu vas rester ici.
Harry releva la tête avec une telle brusquerie que son cou craqua. Il ne put retenir un sourire ravi et étouffa un cri de joie. Dumbledore cacha son amusement dans un sourire poli mais Harry était certain d'avoir vu une lueur de joie partagée dans son regard.
- Je tenais à te présenter mes excuses Harry. Je ne savais pas à quel point tu ne voulais pas retourner à Privet Drive.
Harry ouvrit la bouche pour expliquer quelle vie l'attendait là-bas mais le directeur leva une main pour l'arrêter.
- Comme je te l'ai expliqué il y a un mois après ta mésaventure avec le professeur Quirrell, ta mère t'a laissé une protection et elle ne pouvait être efficace que s'il y avait ton total consentement. Il fallait que tu considères Privet Drive comme ton foyer.
- Mais Voldemort n'est plus là ? s'enquit Harry. Ce n'est pas si grave si je suis ici.
Harry était à deux doigts de demander s'il pouvait aller chez Ron pour les vacances mais il se doutait que c'était une requête un peu prématurée compte-tenu des évènements récents.
- En effet, pour le moment, ce n'est pas si grave. Cependant, il faudra un jour trouver une solution.
- Alors je reste ici ?
Harry aurait pu sauter au cou du directeur tellement il trépignait de joie et de soulagement. Il n'y aurait pas ses meilleurs amis mais Poudlard regorgeait de secrets et de magie. Tout était un terrain de jeu et puis il pourrait jouer au Quidditch, rendre visite à Hagrid ou encore utiliser sa baguette sans que personne ne lui dise rien. Mieux, il mangerait tous les jours d'excellents plats ! Aurait-il le temps de parler avec le directeur ? Pourrait-il lui apprendre des sortilèges de défenses contre les forces du mal ?
- Tu resteras ici et cela tombe bien car le professeur Rogue reste au château également, ajouta Dumbledore coupant court à ses pensées.
Harry sentit son sourire se figer et ses yeux s'écarquiller d'horreur. Pourquoi le directeur lui parlait du professeur qu'il détestait le plus à Poudlard ? D'ailleurs, la haine était réciproque et ce n'était pas réellement un secret.
- Ah ? demanda-t-il bêtement, ne sachant rien dire d'autre.
- En effet Harry. Je serai beaucoup occupé cet été et il se trouve que par un heureux hasard, le professeur Rogue va délivrer quelques cours spéciaux à ses élèves de prédilections. J'ai insisté pour que tu en fasses partie.
- Quoi ? soupira Harry totalement dépité. Mais je ne suis pas fait pour les potions, je vous assure que je n'ai aucune prédisposition ! Et le professeur ne voudra pas de moi de toute manière !
Ce n'était pas possible. Harry espérait que sa dernière phrase soit prémonitoire. Pourvu que la chauve-souris des cachots ne veuille pas de lui. Était-ce là sa punition pour avoir été dans la forêt interdite ?
- Oh il a déjà accepté, répondit Dumbledore dans un sourire amusé. Je pense que c'est la moindre des choses que tu puisses faire cet été. Je suis sûr que tu y trouveras tout un tas de richesses que tu ne soupçonnes pas encore. Fais moi confiance.
Le regard bleu perçant du directeur se posa sur celui d'Harry. Le garçon aurait rêvé faire confiance au directeur mais il savait déjà que c'était la pire idée qui soit. Des classes d'été… S'il avait su, il se serait caché dans la malle de Ron afin d'échapper aux Dursley plutôt que de fuir.
- Et le professeur McGonagall ne sera pas là ?
- Elle sera là, tu pourras aller la voir aussi souvent que tu le souhaites notamment si tu as besoin d'aide pour tes devoirs. Cependant, sache qu'elle part bientôt pour un séminaire sur la métamorphose.
Les épaules de Harry s'affaissèrent, évaporant par la même occasion la joie qu'il avait ressenti quelques instants plus tôt. Finalement, c'était peut-être pire que de rester chez les Dursley. Harry savait d'avance que les fameux élèves de Rogue ne seraient que des Serpentard même si Hermione aurait tout à fait eu sa place. Ses amis lui manquaient déjà. Mais c'était sûrement le prix à payer pour avoir eu ce comportement et Harry hocha simplement la tête bien qu'un sentiment d'injustice s'éveillait en lui. Dumbledore lui demanda s'il avait des questions puis s'en alla, proposant à Harry d'aller s'amuser un peu.
Pendant plusieurs heures, Harry arpenta les couloirs de l'école, échangea quelques mots avec Nick-quasi-sans-tête, évita Peeves et lorsqu'il arriva devant les portes du château, une chouette marron aux grands yeux jaune se posa sur son épaule avec une petite lettre dans sa patte. N'ayant pas de biscuit avec lui, la chouette poussa un cri outré et s'en alla sans demander son reste. S'asseyant sur les marches des escaliers, il déplia sa missive et son cœur fit un large bond lorsqu'il reconnut l'écriture de sa meilleure amie.
Harry,
Quelle idée as-tu eu de partir de cette façon ? Nous étions tous très inquiets. J'ai appris par Ron que tu avais été retrouvé dans la nuit, Dumbledore l'a dit à Mr Weasley. J'espère que tu réfléchiras à deux fois la prochaine fois car il aurait pu se passer quelque chose de grave. On sait que pour l'instant, tu restes à Poudlard. Ron a un plan pour venir te voir et même s'il ne m'a rien dit, j'ose espérer que cela restera dans les règles.
J'espère que l'on se verra bientôt. Reste tranquille jusqu'à la fin des vacances. De mon côté, je pars visiter le sud de la France avec mes parents. Savais-tu qu'il y avait une école de sorcellerie là-bas ? On ne sait pas trop où elle est située cependant… Je compte bien faire mes recherches !
Sois prudent.
Hermione
Bien qu'il était heureux d'avoir des nouvelles de son amie, Harry n'était qu'à moitié satisfait de ce courrier. Hermione ne pouvait pas comprendre et elle avait toujours cette tendance à dramatiser les choses. Mais un sourire naquit sur ses lèvres lorsqu'il pensa à cette passion qu'elle avait pour le savoir. Cela pouvait être agaçant mais c'était ainsi qu'était son amie et il l'appréciait comme elle l'était. En plus, elle lui avait glissé l'information que Ron comptait venir le voir. Harry imaginait déjà son meilleur ami débarquer dans les cachots pendant qu'il était coincé dans une leçon soporifique. Harry s'imagina trouver un plan avec son meilleur ami et mettre le laboratoire à feu et à sang avant de partir en courant, riant à gorge déployée. Un petit hibou débarqua en trombe, à deux doigts du malaise, sortant Harry de ses fantasmes de destruction.
Harry,
Je suis certain que tu as déjà reçu la lettre paniquée et moralisatrice d'Hermione… Ne fais pas attention à elle, tu sais à quel point elle peut être nerveuse pour un rien. Papa m'a dit que tu avais été retrouvé dans la forêt. JE VEUX TOUT SAVOIR ! As-tu vu des créatures ? Tu aurais pu me dire que tu t'échappais tout de même, je serai venu avec toi ! Dans tous les cas, j'essaye de faire le maximum pour venir te voir. Apparemment, tu restes à Poudlard, c'est vrai ? Réponds-moi vite !
Ps: le hibou que tu vois ici est Errol. Laisse-le se reposer avant de reprendre la route, il ne tient plus trop le coup.
Ronald
Harry éclata de rire et rangea son courrier dans sa poche, démarrant une course folle pour se rendre dans son dortoir et ainsi répondre à ses amis. Il dérapa au détour d'un couloir et percuta quelqu'un de plein fouet.
- Potter !
Harry grimaça. Il aurait préféré tomber sur Rusard plutôt que le professeur de potion qui semblait être d'une humeur exécrable. Harry releva la tête pour mieux observer l'homme qui le lorgnait avec colère. Ses yeux lançaient des éclairs et il époussetait sa cape noire d'un geste agacé.
- Si je pouvais vous retirer des points ce serait sans mal. On ne court pas dans les couloirs, prévint-il d'une voix qui ne tolérait aucune objection.
- Il n'y a plus personne dans le château, lâcha Harry dans un haussement d'épaule.
- Cessez votre arrogance immédiatement ! Avez-vous au moins conscience que vous n'êtes pas seul au monde Potter ou est-ce trop difficile à assimiler pour vous ?
Harry ne répondit rien, sachant pertinemment que l'homme n'attendait qu'une chose : le renvoyer définitivement de l'école. Et puis, seul dans les couloirs avec Rogue, mieux valait la jouer discret. Un mauvais sort pouvait très vite partir. Le professeur l'avait certes sauvé cette année mais Harry restait méfiant avec lui. Il suffisait de regarder les yeux noirs et le corps tendu du professeur pour comprendre que l'homme le tolérait à peine.
- Quand on est poli, on s'excuse ! cracha le professeur au bout d'un moment.
- Désolé monsieur, répondit Harry sans en penser une miette.
Si un simple regard pouvait tuer, nul doute qu'Harry serait déjà six pieds sous terre. A la place, le garçon soupira doucement en attendant que le professeur le laisse partir.
- N'oubliez pas de venir ce soir dans mon bureau après le dîner. Vous avez des potions à récupérer suite à votre… Petite escapade.
- Pourquoi je ne peux pas aller la prendre chez Madame Pomfresh ?
Harry avait l'impression d'avoir demandé la lune. Le professeur sembla hésiter à lui répondre, haussa un sourcil d'un air dédaigneux puis tourna les talons, laissant Harry en plan. Et bien, si lui était irrespectueux, Rogue était bien pire. Se rappelant l'objet de sa course, Harry repartit de plus belle - si ce n'est encore plus vite - jusqu'en haut de la tour des lions.
oOo
Severus avait tout un tas de choses à faire et certainement pas préparer de la potion pimentine pour un enfant mal-élevé et pourri gâté. Un rhume ne lui aurait certainement pas fait de mal pour lui remettre les idées en place. La prise de cette potion ce soir serait suffisante mais Pomfresh lui avait laissé un tas d'autres potions à préparer pour Potter. Évidemment, il fallait qu'elle soit appelée d'urgence à Ste Mangouste suite à une mission du service de détournement des objets moldus qui avait mal tourné. Habituellement, l'infirmière n'avait que peu de travail en juillet et août et elle était en détachement pour l'hôpital. Manifestement, un micro-ondes cachait en fait un nid d'épouvantards. Les employés étaient tombés sur l'objet et, enfermés dans la pièce, avaient succombé à des crises de paniques si intense que les collègues avaient mis du temps à les retrouver. Il avait fallu plus de cinq aurors pour mettre un terme à cette attaque. A priori, il ne restait plus que le père Weasley pour maintenir à flot le service. Il fallait donc sortir les autres employés de cet état de stress post-traumatique au plus vite.
Le ministère semblait mettre un point d'honneur à nettoyer les différentes maisons de sorciers abritant des choses peu légales. Cela risquait d'inquiéter certains de ses anciens collègues… Et il devrait continuer de jouer les espions à ce sujet. Dumbledore avait été clair là-dessus, un jour le mage noir reviendrait et toutes informations étaient bonnes à prendre. Ils en avaient eu un aperçu un mois plus tôt. Pire que tout, Potter était tombé dans le piège la tête la première. Qu'est-ce qui avait bien pu se passer dans l'esprit du gamin pour qu'il entraine ses amis dans cette aventure si dangereuse ? Qu'est-ce qui avait bien pu se passer avec le professeur Quirrell exactement ? Et par-dessus tout, qu'est-ce qui avait bien pu se passer dans le crâne du directeur pour qu'il encourage ces enfants en leur donnant des points et ainsi faire perdre la coupe à Serpentard ?
A cette pensée, le maître des potions lança rageusement les feuilles d'eucalyptus dans l'eau bouillante qui se mit à fumer. L'homme jeta un coup d'œil à l'horloge. Si le gamin était en retard, il allait l'étriper. Il voulait envoyer des courriers aux familles dont les enfants avaient été sélectionnés pour son stage qui commencerait dans quelques jours en espérant que la moitié d'entre eux ne soient pas déjà à l'autre bout du monde en vacances. Il détestait faire les choses de la sorte, sans aucune organisation. Cela rendait le tout très amateur. Et Severus Rogue n'était pas un amateur.
Mais Dumbledore avait eu l'autorisation du ministère. Le vieillard obtenait toujours ce qu'il voulait. Quand Dumbledore avait une idée en tête, Salazar Serpentard s'agenouillait et prenait des notes. Trois coups secs contre sa porte le firent sortir de ses pensées. Miracle, Potter était à l'heure. Severus prit une fiole et ouvrit la porte. L'air ennuyé du gamin le faisait tellement ressembler à son père que cela dégouta le professeur. Il lui tendit la fiole d'un geste sec. L'enfant le remercia dans un murmure.
- Demain matin il vous faudra une autre potion que l'infirmière veut que vous preniez, dit-il de sa voix doucereuse.
- Devrais-je venir à votre bureau ou serez-vous au petit déjeuner ? s'enquit l'enfant d'une voix qui se voulait polie mais qui ne trompa pas le maître des potions.
- M'avez-vous vu au dîner ce soir Potter ?
Le Gryffondor dansa sur ses pieds, signe qu'il était mal à l'aise d'avoir posé une question aussi stupide. Tant mieux, pensa Severus.
- Non monsieur.
- Très bien. Votre brillant esprit saura déduire le reste. Ne traînez pas demain matin, j'ai un tas de potions à préparer. Si vous n'êtes pas là avant dix heures, tant pis pour vous.
Il s'apprêtait à refermer la porte pour que cet avorton disparaisse de sa vue mais le gamin ne semblait pas en avoir terminé.
- Le professeur Dumbledore m'a dit de vous demander de ne pas oublier de m'envoyer le planning de votre stage.
- Je n'y manquerais pas, susurra le professeur d'une voix froide qu'il espérait suffisamment effrayante pour faire fuir le Survivant.
- Est-ce que vous allez convier Hermione ? C'est elle la plus douée après tout !
Outré, le professeur plongea son regard noir dans celui de l'enfant. Les yeux verts de Potter brillaient d'espoir. C'était toujours le plus compliqué… Les yeux de Lily étaient exactement les mêmes. Mais il se reprit comme à son habitude et observa le visage de l'enfant, lui rappelant celui de James Potter et un sourire mauvais se dessina sur son visage.
- Je n'invite à ce stage les élèves que je juge doués. Pas des perroquets parlants. Par ailleurs, vous êtes la seule exception à cette règle et croyez-bien que je ne voulais absolument pas de votre présence.
- Vous n'avez pas le droit de parler d'Hermione comme ça ! s'emporta le Survivant rouge de colère. C'est elle la meilleure !
- Et bien demandez à votre propre directrice de faire le nécessaire si vous voulez des stages avec elle. Maintenant, dehors !
Rogue claqua la porte. Il entendit le Survivant assener un coup de pied dans la porte. Le maître des potions réfléchit un instant à sortir pour hurler sur le gamin mais décida qu'il économiserait son énergie. Il se remit alors au travail.
Bien évidemment que Granger était une élève brillante mais lui voulait travailler avec des enfants doués. Ceux qui avaient ça dans le sang, pour qui l'instinct prenait le dessus. Le travail acharné avait ses limites. Il n'était pas de ceux qui croyaient au mérite. Le mérite n'était qu'un leurre. Il y avait ceux qui avaient des dons et les autres. Et il n'avait jamais le temps de travailler avec les élèves doués. Par ailleurs, c'était un moment privilégié pour être avec ses serpents. Ses élèves, à lui, qu'il voyait évoluer et grandir. On ne faisait jamais de cadeaux aux Serpentard et s'il n'était pas là pour équilibrer un peu la balance, qui le ferait ? Ses élèves les plus prometteurs pourraient profiter de ses précieux conseils et sauraient les entendre. A cette pensée, une pointe d'excitation s'empara de lui. Si Potter pouvait se faire tout petit, cela aurait été parfait. Mais il ne fallait sûrement pas compter là-dessus…
oOo
Harry tremblait de rage. Il détestait quand le professeur s'en prenait à ses amis. Marchant d'un pas conquérant vers son dortoir, Harry balança d'un geste brusque sa fiole qui tomba du lit et se brisa dans une épaisse couche de fumée. Harry jura mais ne chercha pas à rattraper la potion. Il s'en fichait royalement. Il n'était pas malade et Pomfresh s'inquiétait de toute manière beaucoup trop. Il en avait déjà pris la veille et cela avait été bien suffisant. Il n'aimait pas vraiment cette sensation dans ses oreilles que provoquait la potion.
D'un geste rageur, l'enfant se mit en pyjama et se glissa dans son lit, croisant les bras sur son torse. Il avait pourtant passé une bonne journée. Il avait été voir Hagrid et l'avait aidé à planter des tomates, salades et autres légumes. Puis, il avait écouté le demi-géant lui parler de ses parents, James et Lily. Apparemment, Lily n'aimait pas beaucoup James au début car le garçon pouvait être parfois très maladroit. Puis Hagrid lui avait donné un merveilleux cadeau. Un album réunissant toutes les photos de ses parents. Harry avait eu la gorge si serrée à la vue de ses parents qu'il en oublia presque de remercier Hagrid. Enfin, Harry était remonté dans la tour de Gryffondor pour manger quelques bonbons en admirant les images de ses parents. Il y avait une photo de son père en plein match, riant à gorge déployée après un but. Cela lui avait donné envie de voler et il était parti sur le terrain pour s'amuser un peu dans les airs. Il n'avait eu aucun mal à s'imaginer à son tour en plein match. Puis, son ventre avait grogné et il était allé avec joie dans la Grande Salle pour manger un bon dîner en compagnie de Dumbledore et Minerva. A sa plus grande joie, le professeur de potions était absent.
Mais l'homme avait finalement gâché sa journée maintenant que Harry savait que Hermione ne serait pas convié au stage. Il n'y aurait que des élèves de Serpentard. Harry appréhendait plus que tout cette semaine de stage.
Dans un soupir, le garçon se tourna dans son lit et ferma les yeux. A son grand désarroi, les images du professeur Quirrell se mirent immédiatement à flotter dans son esprit. Gémissant avec agacement et se tournant dans son lit pour les faire fuir, Harry tenta de se concentrer sur le bruit de la pluie qui battait sur les carreaux. Il s'imagina sur son balais, la sensation vivifiante et les problèmes tout en bas qu'il pouvaient regarder de très loin sans que cela ne l'atteigne. Le son de la pluie se fit plus fort et le berça doucement jusqu'à ce qu'il tombe dans un sommeil tranquille.
Les jours qui suivirent passèrent à une vitesse folle aux yeux de Harry. Finalement, les moments les plus difficiles étaient lorsqu'il se rendait le matin dans le bureau du directeur de Serpentard. Généralement, Harry serrait des dents pour ne pas répliquer aux remarques acerbes du professeur. Il savait qu'il dérangeait l'homme dans ses affaires et le retardait probablement dans son travail. Harry n'était pas stupide au point de croire qu'il n'était pas responsable de la présence de l'homme à Poudlard. S'il n'avait pas fugué en premier lieu, tout cela ne serait pas arrivé. Mais il était tellement heureux le reste de la journée qu'il n'avait aucun regret.
Même Dumbledore n'avait pas vraiment de temps à lui accorder, même si Hagrid lui offrait des gâteaux où il manquait de se casser une dent, même si McGonagall l'observait souvent d'un œil inquiet quand elle pensait qu'Harry ne la voyait pas, Harry était heureux d'être à Poudlard. Il n'avait pas à faire la boniche ou taire le moindre mot en lien avec la magie sous peine d'être traité de monstre et recevoir une correction pour un oui ou pour un non. Cerise sur le gâteau, il mangeait à sa faim. Tout cela valait bien quelques déconvenues avec Rogue même s'il aurait préféré que cela se limite à une rencontre matinale plutôt qu'un stage d'une semaine entière.
Ainsi, lorsque Harry se leva en ce matin pluvieux de mi-juillet, une boule d'angoisse s'installa comme un poids au creux de son ventre. Il n'avait vraiment pas envie d'aller à ce stage. Sachant pertinemment qu'il ne pourrait échapper à ce malheureux destin, Harry descendit les marches jusqu'à la Grande Salle où la directrice de Gryffondor déjeunait avec Hagrid. Depuis plusieurs jours, Dumbledore était absent. Harry grogna une réponse à Hagrid lorsqu'il lui demanda s'il était heureux de revoir des camarades de classe et essaya tant bien que mal de grignoter quelque chose. Lorsque sa directrice de maison lui rappela qu'il ne fallait pas être en retard et que Hagrid se dirigeait vers les grilles du château pour aller chercher les élèves, Harry se leva et se dirigea vers les cachots comme s'il allait au pilori.
Qu'est-ce que Rogue allait faire de lui ? Appuyé contre le mur et attendant que ses camarades arrivent, les pensées d'Harry tournaient dans tous les sens. Il essaya tant bien que mal de les faire taire et il releva la tête lorsqu'il entendit des pas au bout du couloir. Le cœur battant, Harry resserra sa prise sur sa baguette par réflexe. Une fille blonde maigrichonne d'une quinzaine d'années qu'il n'avait jamais vue s'approcha. Elle lui adressa un regard surpris mais l'instant d'après, il semblait ne plus exister et elle gardait le regard fixé sur la porte. S'il pouvait tous être comme ça, ce serait parfait.
Quelques instants plus tard, deux garçons arrivèrent. Ils parlaient à voix basse. Ils étaient également plus âgés qu'Harry et si ce dernier s'inquiéta un instant pour son niveau, il fut soulagé de voir qu'il n'y avait personne de son année. Après tout, les choses pourraient bien se passer. Peut-être que Rogue ne lui donnerait pas grand chose à faire si ce n'est récurer les potions des petits génies qui lui jetaient des coups d'œil surpris mais ne lui posaient aucune question. Le poids de l'angoisse s'allégea et Harry s'appuya de façon bien plus décontractée sur le mur.
La porte s'ouvrit brusquement et Harry s'étonna de voir la joie briller dans les yeux des élèves. Cependant, personne ne semblait prompt à des effluves de sentiments et tout le monde entra silencieusement dans la salle.
- Déjà en train de paresser Potter ? cracha le professeur de potions.
Harry ne répondit rien et se redressa pour suivre le groupe. Les choses pouvaient bien se passer, se répéta-t-il. Puis, à peine s'installait il le plus loin possible du tableau qu'un bruit attira son attention vers la porte. Lorsqu'il observa la personne dans l'encadrement, son cœur tomba comme un poids dans son estomac. Finalement non, les choses ne pourraient pas plus mal se passer, pensa-t-il finalement.
NDA : Et voici pour aujourd'hui ! Alooooors ? A votre avis, qui est cette personne retardataire ? Je pense que vous avez devinez...
Voilà, souvent dans ce genre de fanfiction, Harry va chez Rogue. J'ai voulu faire autre chose, mon imagination m'a menée là où le terrain de jeu pour l'évolution de la relation Severus/Harry est assez amusant. J'espère que vous aurez autant de plaisir à lire les prochains chapitres que j'en ai eu à les écrire !
On se retrouve le 22 avril 2022 pour le 3eme chapitre.
