NOTE DE L'AUTRICE : Bonjour tout le monde, comment allez-vous depuis tout ce temps ? Comme prévu, voici le chapitre 6. Il n'a pas été corrigé donc j'espère qu'il n'y aura pas trop de fautes ni incohérences ! On relit on relit mais parfois on passe quand même à côté de certaines choses.
En tout cas, merci encore pour les commentaires, follows et likes c'est toujours motivant ! J'attends votre retour concernant ce chapitre, je me pose beaucoup de questions, je me demande si ça ne traîne pas trop pour vous, si c'est fluide, si ça vous plaît (et plus précisément ce qui vous plait) donc on n'hésite pas à laisser un petit commentaire, c'est toujours pris avec plaisir, je réponds toujours et puis ça me permet d'éclaircir certaines choses de mon côté...
Bonne lecture !
Chapitre 6
Harry avait espéré que pour le dernier jour de sa classe d'été, Severus Rogue fasse preuve de lâcher-prise. C'était un espoir stupide et idiot. Manifestement, seul Harry semblait déçu puisque tout le monde travaillait d'arrache-pied.
Malefoy avait gardé le livre sur les plantes de façon possessive et Harry n'avait pas eu la force de réclamer l'ouvrage. Après tout, quand Malefoy le lui avait arraché, Harry était plongé dans la lecture du chapitre sur les plantes de guérison sans autre objectif réel que d'être épargné par Rogue.
Dessinant distraitement sur le coin de son parchemin, il n'entendit pas arriver le professeur.
- Puis-je savoir ce que vous faites Mr. Potter ? déclara Rogue d'une voix sèche.
Le professeur commençait réellement à lui taper sur les nerfs. Ne s'étaient-ils pas plus ou moins entendus sur le fait que le professeur ne s'occuperait pas de lui ? Sans pouvoir retenir un soupir, Harry releva les yeux vers Rogue. Cela ne sembla pas plaire au professeur dont le visage agacé se transforma en une haine non dissimulée. Harry perdit aussitôt son assurance. Comme il le faisait depuis plusieurs jours, il tenta de se figurer sa mère et d'essayer de lui faire honneur. Mais Merlin, ce que c'était compliqué avec Rogue…
- J'attends mon livre sur les plantes, répliqua Harry d'un ton aussi polie que possible.
- D'abord ce n'est pas votre livre. Ensuite, vous ne pouvez pas trouver l'unique solution dans ce bouquin donc je ne vois pas pourquoi vous restez obsédé par cette lecture.
Pense à maman, pense à maman, se répéta Harry dans sa tête comme un mantra.
- Bien monsieur, répondit Harry d'une voix calme en se levant pour se diriger vers la bibliothèque.
Le professeur Rogue fronça des sourcils et Harry crut apercevoir un voile d'incompréhension se dessiner sur son visage. Cependant, cela fut tellement rapide qu'il se demanda l'instant d'après s'il ne l'avait pas imaginé.
Observant les livres les uns après les autres, le Gryffondor se rendit compte que rien ne touchait à la magie noire. De toute évidence, Hermione avait raison. Bien qu'il n'y ait pas d'explications rationnelles aux yeux de Harry que Rogue ouvre une classe d'été, il n'y avait manifestement aucun plan de dévotion à la magie noire. Harry en était presque déçu. Un peu d'action n'aurait pas été de trop.
Rogue était retourné à son chaudron où des vapeurs grises s'élevait dans l'air dans un tourbillon de fumée. Prenant tout de même un ouvrage pour la forme, Harry repartit s'installer sur son tabouret tout en priant pour que le temps passe rapidement. Après tout, il était en vacances et n'avait jamais demandé à faire cette classe. D'un geste machinal, Harry se remit à griffonner sur le coin de son parchemin.
Plus que quelques heures et il serait libre de cette semaine infernale. Harry attendait avec impatience les courriers de Ron et d'Hermione mais le mauvais temps semblait ralentir les hiboux. Hedwige serait certainement présente d'ici quelques heures. Cette pensée remonta quelque peu le moral de Harry.
Fort heureusement, personne ne l'embêta jusqu'à la fin de la matinée. Hagrid était présent au déjeuner et Harry s'installa à ses côtés pour discuter avec lui.
- Où est le professeur McGonagall ?
- Elle est en séminaire en Ouganda sur les évolutions des animagi dans le monde sorcier, expliqua Hagrid de sa grosse voix avant de boire bruyamment.
Le demi-géant ne semblait pas s'apercevoir que le professeur Rogue l'observait avec dégoût.
- Elle sera bientôt de retour, déclara Hagrid.
- Et… Hum… Dumbledore ? demanda Harry à voix basse espérant qu'Hagrid prenne le même ton.
- Le professeur Dumbledore Harry, corrigea Hagrid dans un sourire bienveillant. Le directeur a beaucoup de choses à faire tu sais. Il ne faut pas que tu sois déçu de ne pas le voir souvent mais en ce moment il se passe tout un tas de choses au ministère. Le père de ton ami Ronald le sait bien.
- Quels genres de choses ? demanda Harry la curiosité piquée à vif.
- Des sales affaires si tu veux mon avis, se lança Hagrid, il s'agit d'objets détournés qui…
- Hagrid, pouvez-vous me passer le jus de citrouille ? trancha Rogue d'une voix sèche.
Harry serra les dents, le cerveau tournant à cent à l'heure. Rogue adressa un regard équivoque à Hagrid qui toussa et se redressa. La suspicion de Harry envers le professeur Rogue monta en flèche à nouveau.
Visiblement, il se passait des choses étranges au ministère et Rogue voulait le cacher à Harry. Soudain, il se rappela de la dernière lettre de Ron qui lui expliquait que Malefoy n'était peut-être pas à Poudlard par hasard. Il fallait absolument écrire à Hermione…
Hagrid avait désormais le nez dans son assiette et semblait avoir été intimidé par Rogue puisque le demi-géant changea de sujet lorsqu'il reprit la parole. Harry lança un regard noir au directeur de Serpentard mais ce dernier était plongé dans une conversation avec Puffett sur un célèbre concours de potions.
Le Gryffondor observa avec espoir le plafond magique toujours pluvieux, espérant voir apparaître une chouette avec une lettre à sa patte. Ses espérances furent entendues lorsqu'un magnifique grand duc transperça le ciel. Avec un petit sourire, Harry observa l'animal planer et atterrir… devant Malefoy. Harry se sentit extrêmement stupide d'avoir réellement pensé que cet hibou venait pour lui.
Malefoy repoussa son assiette pour prendre le colis que tenait de hibou puis caressa négligemment l'animal tandis qu'il lisait son courrier.
- Mes parents vous saluent professeur, dit-il à l'adresse de Rogue avant d'ouvrir doucement son colis.
Harry tendit imperceptiblement le cou pour voir ce que contenait la petite boîte. Malefoy semblait avoir été gâté de plusieurs confiseries. Le paquet débordait des célèbres chocogrenouilles, dragées surprises de Bertie Crochues ainsi que des Fizwizbiz. C'est Ron qui aurait été ravi de voir tous ces bonbons sous ses yeux ! Harry non plus n'aurait pas craché dessus ceci-dit.
- Hé Harry, tu viens me voir ce soir ? lança Hagrid en donnant un coup de coude à Harry qui faillit décoller de sa chaise.
- Avec plaisir Hagrid, répondit Harry en détachant ses yeux du Serpentard qui commençait à entamer une chocogrenouille tout en découvrant sa nouvelle carte.
L'après-midi se déroula presque sans encombre. Harry ne chercha pas à avancer un peu plus sur son travail, se laissant aller à ses pensées. Ces dernières tournaient sans relâche dans sa tête et étaient les mêmes depuis deux jours. Harry aurait aimé rencontrer le professeur Dumbledore et lui poser toutes les questions qui lui trottaient dans la tête mais il avait la désagréable sensation que le directeur l'évitait. Cela n'était peut-être qu'une impression stupide. Après tout, il y avait des soucis au ministère et il était normal que le directeur ne puisse accorder tout son temps à Harry.
Restait Rogue.
Harry observait l'homme sans relâche mais à chaque fois que son courage naissait, un évènement l'empêchait d'interroger le professeur. C'était trop compliqué. Si seulement Rogue lui avait tendu la main, Harry aurait su s'en saisir. Mais on parlait de Rogue, un homme froid, haineux et impénétrable. Harry préférait cent fois réaffronter un chien à trois têtes plutôt que de demander des informations sur sa mère à cet homme.
Finalement, le professeur claqua dans ses mains, annonçant la fin du défi. Une excitation grisante traversa Harry. La semaine touchait officiellement à sa fin ! Il se leva, rangeant tranquillement ses affaires et s'approcha du bureau de Rogue.
- Tu n'as même pas peur de ne rien avoir fait ? demanda Puffett le ton dur.
- Qu'est-ce que tu veux que ça change ? répondit Harry en haussant les épaules ce qui lui valut un regard noir de la part de la jeune fille.
Derrière cet air nonchalant, Harry sentit une pointe d'angoisse en lui lorsqu'il s'approcha du bureau et vit que tout le monde avait quelque chose dans les mains. Croisant les mains dans son dos, Harry écouta d'une oreille distraite les deux garçons de cinquième année exposer leurs travaux.
Harry contemplait son professeur de potions, se demandant une fois de plus ce que sa mère avait pu trouver chez Rogue pour être amie avec lui lorsque ce fut le tour de Puffett. La jeune fille expliqua à l'assemblée qu'elle avait pour challenge de reproduire une potion d'euphorie améliorée. Harry retenait un bâillement lorsque la jeune fille termina son exposé et posa son chaudron directement sur le bureau de Rogue. Puis elle se saisit d'une pincée de poudre rose avant de marmonner une incantation. Curieux, Harry attendit avec les autres ce qui allait se passer. Rogue affichait un air impénétrable mais un léger sourire en coin - qui ressemblait plus à une grimace selon Harry- avait pris naissance sur son visage.
Le chaudron se mit à bouillir puis un feu d'artifices de gerbes violettes et roses s'échappèrent d'un seul coup dans une danse féerique. C'était de la belle magie. Harry retint de justesse une exclamation d'admiration. La jeune fille semblait fière de son petit effet et affichait un petit sourire satisfait et hautain.
- La potion permet d'équilibrer l'euphorie tout en prolongeant le temps d'efficacité, ajouta-t-elle finalement.
- Bon travail Miss Puffett, déclara Rogue.
Rogue donnait si peu de compliments que cela devait être souligné lorsque c'était fait. Les joues de Puffett rosirent et elle se mordit la lèvre, manifestement gênée.
- Il faut cependant savoir que la poudre brune accélère la péremption de la potion, déclara le professeur. Ainsi, votre potion sera efficace mais vous ne pouvez en faire de grandes réserves.
La sixième année hocha la tête et reprit son chaudron tandis que le liquide laissait échapper des bulles colorées roses et violettes. Harry adressa un sourire de félicitations à la jeune fille avant de se rappeler qu'elle était issue de Serpentard. Échanger deux trois paroles, pourquoi pas. De là à faire preuve de joie pour l'autre comme s'ils avaient été les meilleurs amis du monde, il y avait un gouffre. C'est pourquoi la jeune fille ne répondit pas à son sourire et Harry ne s'en offusqua pas.
Apparemment, seulement Lily et Rogue avaient pu être amis au-delà des rivalités entre les maisons. Une prouesse qu'uniquement sa mère pouvait faire. Harry eut subitement honte de ne pas avoir travaillé sur le challenge. Qu'est-ce que sa mère aurait pensé ? Si elle pouvait le voir, était-elle déçue de lui ?
Son cœur se mit à battre la chamade et il entendit à peine le discours du professeur sur le travail qu'avait dû mener Malefoy et lui.
- Potter ! claqua la voix du professeur. Cessez de rêver et dîtes nous ce que vous avez préparé.
Harry vit Puffett croiser ses bras contre sa poitrine, le défiant de faire face à sa fainéantise. Elle semblait attendre avec joie les explications de Harry.
Le Gryffondor releva ses yeux vers Rogue, cherchant à toute vitesse quelque chose à répondre. Dire qu'il n'avait pas eu accès au livre que Malefoy lui avait pris la veille ne risquait certainement pas de l'aider. D'autant qu'il n'avait rien appris là-dedans. En s'amusant à lire les propriétés du pétunia, Harry avait pensé à sa mère. Il avait alors trouvé un intérêt à aller voir les propriétés de la fleur de Lys et même s'il n'avait jamais connu Lily Potter, Harry s'était plu à se dire que la fleur correspondait tout à fait à sa mère. Emblème d'amour, d'amitié, de la noblesse mais aussi de la pureté.
Pureté, poison, potions. Harry se redressa, la tête haute.
-Une fleur de Lys, déclara-t-il le cœur battant.
-Une fleur de Lys ? répéta doucement le professeur comme s'il était prêt à étrangler Harry sur le champ. Qu'est-ce que vous me chantez Potter ?
Malefoy ricana doucement et Harry perdit en assurance. N'ayant cependant plus rien à perdre, Harry concentra son regard sur le tableau, cherchant ce qu'il avait lu la veille entre deux siestes.
- La fleur de Lys permet de purifier un corps, expliqua-t-il lentement. Si la personne a été empoisonnée alors…
- Alors ? attendit le professeur d'une voix sèche et impatiente.
Mais Harry n'avait plus les mots. Il ne se souvenait plus de ce qu'il avait lu. Il préféra donc inventer.
- Alors combiné à la potion classique d'anti-poison, cela renforcera cette dernière et il y a une chance pour que l'enfant guérisse, inventa-t-il rapidement.
Il faisait subitement très chaud et Harry attendit que le courroux du professeur tombe.
- Quelle couleur ? demanda-t-il simplement, sa voix était à peine un chuchotement.
- Euh… Blanche ? répondit Harry, faisant marcher ses méninges à toute vitesse.
Le professeur croisa les bras sur son torse. Harry se força à ne pas rentrer sa tête dans ses épaules.
- Si vous aviez travaillé votre sujet Potter, vous sauriez que cela ne vaut que pour purifier les morts. Vous l'avez dit vous même, la fleur de Lys permet de purifier un corps. Ce terme est pourtant assez équivoque puisqu'on ne parle plus d'une personne vivante. Et bien sûr, tout le monde n'a pas la chance de vaincre la mort et de revenir de celle-ci. Essayez d'être un peu moins… Tourné sur vous même lorsque vous faites des recherches, si tant est que vous ne faites pas semblant.
Les mots claquèrent dans l'air comme une gifle. Harry n'était pas tourné sur lui-même. Il ne savait plus quoi dire et resta sidéré. Comme si de rien n'était, Rogue se tourna vers Malefoy. Le garçon tendit la main d'un geste sûr.
- Voilà qui est intelligent, répondit Rogue.
Malefoy tenait dans sa main une pierre racornie.
- Le bézoard permet d'éviter les empoisonnements, déclara-t-il de sa voix traînante.
- Parfait Mr. Malefoy, nous avons là notre gagnant.
La mâchoire d'Harry se décrocha. Il observa autour de lui pour voir jusqu'où pouvait bien aller la loyauté des serpents envers les leurs. Les deux garçons de cinquième année s'écrasaient et applaudissaient poliment Malefoy qui souriait de toutes ses dents. Puffett, en revanche, affichait une mine désappointée. Harry ne put que la comprendre. Il l'avait vu travailler pendant des heures d'arrache-pied et elle n'avait quasiment eu aucune aide de la part du professeur. La sixième année se mit à applaudir, bonne joueuse mais une lueur de déception dans les yeux.
- Ce n'est pas juste ! s'exclama Harry sans réfléchir tandis que Rogue offrait le coffret à Malefoy.
- Jaloux Potter ? ricana Malefoy.
- Y-a t il un souci Mr Potter ? demanda le professeur d'une voix qui défiait Harry de répondre.
- Les travaux de Puffett étaient bien meilleurs ! poursuivit Harry sans s'émouvoir du ton menaçant de Rogue.
Après tout, Malefoy n'avait fait que de prendre un cailloux dont les propriétés avaient été étudiées au début de leur première année.
- Allez-vous à chaque fois gâcher quelque chose dès que ça ne tourne pas autour de votre petite personne ? demanda le professeur dans un rictus furieux.
- Mais cela n'a rien à voir avec moi, je parle de Puffett et de l'injus…
- Je n'ai pas besoin qu'un première année me défendre Potter, lâcha Puffett qui coupa l'herbe sous le pied d'Harry.
Harry se tourna vers la jeune fille, voulant la secouer comme un prunier pour qu'elle comprenne l'injustice qui se passait. Fronçant les sourcils, Harry s'apprêtait à lui parler quand Malefoy prit la parole.
- Potter veut jouer le chevalier servant avec une Serpentard, elle est trop vieille pour toi tu sais, ricana-t-il.
Harry vira cramoisie devant le sous-entendu et fit volte-face vers Malefoy. Son sourire nonchalant, son air supérieur et sa main qui caressait le coffret de Quidditch comme nouvelle propriété rendit Harry fou de rage. Une bouffée de colère pour cet être vil et prétentieux s'empara d'Harry et il entendit à peine le bruit de chaudron qui explosait à côté de lui.
Un bras l'attrapa fermement et en un instant, Harry se trouvait dans le couloir des cachots. Rogue le regardait d'un air enragé mais Harry était trop agité pour se reprendre et il le défia du regard.
- Deux fois que vous faîtes preuve d'un manque de maîtrise de votre magie ! cracha-t-il. Quel âge avez-vous ? Arrêtez de vous comportez comme un enfant gâté.
- Vous n'avez que ce mot à la bouche ! coupa Harry et un voile de haine pure passa sur le visage du professeur. Je ne suis pas un enfant gâté. Malefoy ne méritait pas ce coffret. Puffett a bien mieux travaillé et méritait de gagner !
- Miss Puffett est assez grande pour savoir que ce coffret n'était qu'une source de motivation et qu'elle aura bien mieux à l'avenir, répliqua le professeur. C'est ce qu'on appelle avoir de l'ambition. Je ne supporte pas votre comportement Potter. Vous êtes comme votre père, feignant, arrogant et beaucoup trop gâté. Quand d'autres brillent à votre place, vous êtes obligé d'attirer la lumière sur vous. Cessez d'être jaloux de Malefoy de la sorte. Grandissez !
Harry éclata d'un rire sans joie. Lui jaloux de Malefoy ? C'était la meilleure blague de l'année qu'il fallait raconter à Ron et Hermione dès qu'il serait sorti de ce cauchemar. Le regard noir du professeur n'arrêta cependant pas Harry.
- Vous ne comprenez rien, accusa Harry qui regretta immédiatement ses paroles.
- Surveillez votre ton Mr. Potter ! tonna le professeur et Harry recula d'un pas par prudence. Je ne tolérerai pas votre manque de respect. Je peux toujours retirer des points à Gryffondor et vous expliquerez à vos camarades pourquoi ils commencent l'année avec des points négatifs. C'est ce que vous voulez ?
Harry se mordit les joues. S'il n'avait pas été dans un couloir, nul doute qu'Harry aurait encore fait éclater un autre chaudron. Il sentait sa magie en pleine ébullition affluer dans son corps. C'était la goutte de trop. Harry aurait aimé se tenir à carreaux jusqu'à la fin de ce stupide stage mais c'était plus fort que lui. Tout l'énervait et la fatigue n'aidait en rien. Seuls les repas lui rappelaient qu'il avait été bon de fuguer pour ne pas retourner chez les Dursley.
- Contrôlez-vous, par Merlin ! s'écria le professeur exaspéré. Vous n'êtes qu'un petit idiot qui ne sait pas se maîtriser. Faut-il que je vous mette dans ce cagibi pour que vous puissiez vous remettre de vos émotions d'enfant roi et ainsi ne pas risquer de faire exploser le château ? menaça-t-il en montrant du doigt la petite porte à sa droite.
Plus Rogue parlait, moins Harry arrivait à contrôler sa magie. Mais il n'avait vraiment pas envie de se retrouver dans un cagibi tout seul. Cela lui aurait trop rappelé son placard. La respiration erratique, Harry se rendit compte que ses mains tremblaient. Cette fois, Rogue le regarda d'un air dégoûté.
- Le portrait craché de votre père, marmonna-t-il. Aussi immature et impulsif que lui, débita le professeur d'un œil noir. C'est ce qui l'a perdu et c'est ce qui vous perdra si vous êtes si peu à même de vous modérer.
Les mots du professeur transpercèrent Harry comme un poignard chauffé à blanc. On ne lui parlait que rarement de la mort de son père et encore moins de cette façon.
Le puzzle se constituait doucement. Rogue tenait James Potter comme responsable de sa propre mort et probablement celle de Lily. Cela faisait sens sur la haine qu'il pouvait éprouver dès qu'il posait les yeux sur Harry. Rogue en voulait à Harry. Parce que sans Harry, Lily ne se serait pas mise entre Voldemort et lui. Tout s'expliquait. Une boule chargée d'angoisse, de tristesse et de désolation se logea dans la gorge de Harry. Sentant avec horreur des larmes monter à ses yeux, Harry se mordit la lèvre inférieure pour qu'elle arrête de trembler.
- Oh je vous en prie Potter, gardez vos larmes pour votre oreiller ! cracha le professeur. Maintenant disparaissez ! Ne revenez pas avant lundi soir. Vous avez une punition à honorer je vous rappelle. Et je vous annonce d'ores et déjà que compte-tenu de votre comportement, celle-ci vient de s'allonger pour une semaine de plus.
Harry réprima un cri de rage et tourna les talons avant de s'enfuir vers sa tour. Il courut aussi vite que possible. Se mordant les joues jusqu'au sang, Harry arriva à la tour totalement épuisé et ouvrit la porte de son dortoir avec grand fracas.
Le fait que tout soit vide et que seul le silence l'attendait ruina le reste de moral qu'Harry possédait. Si seulement Ron était là. Ils auraient insulté Rogue ensemble et son ami lui aurait proposé une partie d'échec ou de cartes explosives pour se changer les idées.
Harry se jeta sur son lit et plongea son visage dans son oreiller. Quoique dise Rogue, Harry n'était pas un enfant gâté.
Harry laissa trois sanglots s'échapper de sa gorge. Le premier pour évacuer sa colère, le second pour laisser place à la tristesse, le troisième pour se laisser le temps de se remettre. Trois sanglots. C'était le nombre qu'il s'autorisait depuis toujours. Cela faisait longtemps que ça ne lui était pas arrivé. Mais les habitudes revenaient vite.
A Privet Drive, il ne fallait pas se faire remarquer et encore moins avec les larmes. Harry s'autorisait trois sanglots. Suffisant pour être un peu soulagé. Assez pour ne pas dépasser une crise de larmes irrécupérable. Court pour ne pas éveiller l'oreille d'oncle Vernon.
Une fois sa besogne accomplie, Harry tourna la tête en observant le ciel bleu en reniflant. La respiration encore rapide, Harry pria intérieurement qu'un courrier de ses amis arrive enfin. Triturant sa taie d'oreiller négligemment, il se laissa aller à quelques consolations. Il ne pouvait pas contrôler ce que pensait Rogue. C'était ainsi. Par le biais de Dumbledore, Harry aurait des informations sur sa mère et Rogue plus tard. Il suffisait simplement d'être patient. Et surtout, il était officiellement en vacances. Cette stupide classe d'été était terminée. Harry se voyait déjà prendre son balais pour s'amuser sur le terrain de Quidditch. Il aurait enfin le temps d'aller voir Hagrid. Harry se rappela alors qu'Hagrid l'avait invité pour la soirée mais la fatigue l'écrasait tel un troll assit sur son dos. Les paupières lourdes, il ferma les yeux. Juste une petite sieste avant d'aller voir Hagrid, se dit-il avant de tomber dans les bras de Morphée.
oOo
Severus Rogue avait toujours considéré Rubeus Hagrid comme un gros balourd. Ainsi, lorsque le demi-géant débarqua dans son bureau bruyamment, il ne s'étonna pas réellement. Le demi-géant devait lui apporter du venin d'acromentule. Cependant, lorsque le maître des potions leva les yeux de son parchemin, il s'aperçut que l'homme était en proie à une lourde agitation. Haussant un sourcil, il attendit que le garde de chasse crache le morceau.
- Harry n'est pas venu au dîner, lâcha-t-il finalement.
- De toute évidence, répliqua Severus en omettant de dire que le gamin était parti dans la tour de Gryffondor après un conflit explosif. Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, j'étais moi-même présent au dîner et j'ai aussi constaté son absence.
- Il n'est pas non plus venu prendre le thé ! Queq'chose ne va pas avec Harry c'est moi qui vous l'dis ! paniqua Hagrid.
- Pourquoi venez-vous précisément me voir ? s'agaça-t-il.
Après tout, il y avait tout un tas de bureau des pleurs autre que le sien. Celui de Dumbledore pour commencer et au pire celui de Minerva.
- Et si Harry avait fuit à nouveau ? explosa Hagrid. Je ne sais pas ce qui se passe dans la tête de cet enfant mais il ne va pas bien professeur !
- Encore une fois, dit Severus de sa voix la plus calme bien que l'énervement montait de plus en plus, pourquoi venez-vous me voir ?
- Le directeur et le professeur McGonagall ne sont pas là ! Ils m'ont chargé de veiller sur Harry mais je suis incapable de le faire correctement.
Voyant que le garde de chasse maîtrisait de moins en moins son anxiété et qu'il était à deux doigts de faire une attaque, Severus se leva en soupirant. Décidément, on lui mettrait toujours le Survivant dans les jambes peu importe le jour et l'heure.
- Il est très certainement dans sa tour Hagrid, je m'en occupe.
- Oh merci professeur Rogue ! soupira Hagrid. Dumbledore ne rentre que dans la nuit et je n'aimerais pas lui dire que Harry a de nouveau disparu.
Severus préféra ne pas répondre à cela. Le Survivant allait-il lui laisser une journée de repos ? Il était presque certain qu'il était dans sa salle commune à bouder comme un enfant de trois ans. Tout le monde s'inquiétait beaucoup trop pour ce gamin et il en jouait constamment. Tout devait tourner autour de lui. Severus avait l'impression d'être le seul à le voir. Il en avait encore eu la preuve dans l'après-midi. Sa jalousie envers Malefoy était palpable. Il avait bien vu la façon dont Potter avait lorgné sur le colis de Malefoy lors du déjeuner. Sans doute aurait-il aimé ajouter ce colis à tous ceux qu'il avait dû recevoir de la part de sa famille tout au long de l'année.
Et même si Puffett méritait la récompense, il fallait reconnaître qu'elle n'en avait pas grand chose à faire. Malefoy était à Poudlard contre son gré et parce que sa mère avait supplié qu'il vienne. Contrairement à Potter, le garçon avait fait preuve de bonne volonté et travaillait durement. Non, il n'avait pas de talent particulier mais le blond avait su se montrer poli et respectueux. Tout le contraire de Potter en somme.
Franchissant les derniers mètres, Severus marmonna le mot de passe au tableau de Gryffondor et entra précipitamment dans la pièce. S'attendant à voir l'enfant sur le canapé comme la dernière fois, il fut frappé par le silence qui régnait. Le ciel commençait à s'assombrir mais il était encore tôt pour dormir.
Par acquis de conscience, le directeur de Serpentard grimpa dans les dortoirs et franchit la porte des premières années. L'obscurité ne lui permit pas de voir immédiatement que Potter était allongé sur son lit pensant au départ qu'il avait définitivement réitéré son acte de fugue.
En s'approchant, il vit le gamin allongé sur le ventre, le visage tourné vers la fenêtre. Ses joues étaient roses et sa respiration égale. Il dormait à poings fermés. Severus grimaça en voyant que l'enfant avait toujours ses chaussures aux pieds. Encore une attitude à revoir…
D'un geste de baguette agacée, Severus Rogue fit voler les chaussures de Potter pour les faire atterrir au pied du lit. Le gamin bougea à peine, se recroquevillant légèrement dans un soupir. Sans trop savoir pourquoi, Severus Rogue l'observa quelques instants. Le portrait de son père.
Vraiment ? Son nez était plus fin, à l'instar de celui de Lily, et ses joues plus rondes. Le front qui portait cette cicatrice en forme d'éclair était également plus carré que celui de James Potter. Cela, Severus Rogue ne savait pas de qui Potter pouvait bien le tenir. Toujours est-il que Lily n'aurait certainement pas été ravie de voir que son fils réagissait de façon aussi impulsive et méprisable. Si elle avait été là, les choses auraient été si différentes.
Cessant immédiatement cet élan mélancolique, Severus Rogue fit volte-face et s'en alla. Il avait encore un tas de choses à faire. Hagrid serait rassuré, l'enfant dormait, tout allait bien.
NDA : Tout va bien vraiment ? A vos claviers pour me dire ce que vous en avez pensé ! On dirait bien que des changement s'opèrent tout doucement dans la tête du maître des potions (même s'il est encore à la ramasse sur un tas de choses et bourré de préjugés).Quelques mystères se mettent aussi en place... Les aventures de la deuxième année vont bientôt commencer sérieusement !
Cependant je me demande si parfois ce n'est pas un peu trop lent au niveau de l'évolution de la relation pour les lecteurs (forcément j'ai tous les chapitres à la suite, je n'ai pas le même ressenti). Un avis là-dessus ?
En tout cas, on se retrouve le 17 juin pour le prochain chapitre !
