Note de l'Autrice : Voici le nouveau chapitre !
Profitez bien de cette lecture et dîtes moi en commentaire ce que vous en avez pensé !
Chapitre 9
- Harry !
Une tempête brune se jeta tel un cognard dans les bras de Harry. Hermione Granger le serrait si fort contre elle qu'il faillit étouffer. Ron se bidonnait, peu enclin à venir en aide à son meilleur ami. La jeune fille sembla cependant se souvenir qu'elle était dans le bureau du directeur de Poudlard et relâcha précipitamment son étreinte.
Ron et Hermione venaient d'arriver par poudre de cheminette. Harry ne connaissait pas ce procédé mais trouva l'invention ingénieuse. Dumbledore lui expliquait qu'il suffisait de jeter un peu de poudre en prononçant la destination pour se rendre à un endroit quand Ron était apparu. Son ami avait encore grandi en l'espace d'un mois mais ses cheveux roux et son sourire amical restaient les mêmes. Une bouffée de joie s'était alors emparée de Harry quand Ron lui avait souhaité son anniversaire. Hermione était arrivée juste après.
Observant ses deux amis, Harry se rappela à quel point il avait de la chance de les avoir dans sa vie. Souriant au point d'en avoir mal aux joues, il écouta à peine les consignes de Dumbledore.
- Vous pouvez laisser vos affaires ici, dit le directeur à l'adresse de Ron et d'Hermione. Ils seront montés dans vos dortoirs.
Harry n'avait pas l'impression d'avoir quitté ses amis un mois plus tôt. Hermione raconta son voyage en France, une lueur passionnée dans les yeux. Harry et Ron échangèrent un regard amusé lorsqu'elle évoqua la plus grande bibliothèque d'Europe avec tellement d'entrain que sa voix vrillait dans les aigües.
Lorsqu'ils arrivèrent près du lac pour se prélasser au soleil, Ron raconta à son tour ses vacances dans sa famille.
- Ma vieille tante Murielle est venue, ronchona-t-il. Elle trouve toujours tout à redire. En plus, elle ne retient toujours pas mon prénom… Elle m'a appelée Donald la dernière fois !
Harry éclata de rire tandis qu'Hermione se contenta d'une moue amusée. La jeune fille se tourna alors vers Harry.
- Et toi alors ? demanda-t-elle l'air sérieux. Que s'est-il passé Harry ? Pourquoi es-tu parti tout à coup comme ça ?
Harry se sentit extrêmement gêné. Ron ne disait rien mais semblait aussi attendre une réponse. Ne pouvant y échapper, Harry haussa les épaules, cherchant les mots.
- Je ne voulais pas retourner à Privet Drive, dit-il simplement.
- D'accord mais tu as inquiété tout le monde, répliqua-t-elle d'un ton réprobateur. Tu aurais pu nous en parler au moins à nous, on aurait trouvé une solution. On aurait pu aller voir le professeur Dumbledore et…
- Le professeur Dumbledore voulait que je retourne là-bas, coupa Harry qui sentit l'agacement monter. Et puis je n'avais pas prévu de partir, c'est venu d'un coup.
Harry observa au loin le lac. Il n'avait jamais vraiment réfléchi à ce qui l'avait poussé à fuir. C'était une réaction impulsive.
- C'est bon Hermione, fiche-lui la paix, lança Ron qu'Harry remercia d'un léger sourire. Une partie de cartes explosives ?
Hermione demeura quelques instants les lèvres pincées, observant tour à tour Ron et Harry. Ce dernier lui envoya un regard suppliant. Il ne souhaitait vraiment pas parler de sa fugue. C'était passé et désormais, il était sous la tutelle du ministère donc cela ne servait à rien d'en discuter. Finalement, Hermione hocha la tête et la première partie d'une longue liste débuta.
A eux trois, le trio semblait faire autant de bruit qu'une classe entière de première année. Explosant de rire, hurlant de joie et poussant des cris de défaite lorsqu'ils perdaient, Harry passa le plus bel après-midi d'anniversaire de sa vie.
- On devrait aller voir Hagrid, dit Hermione après sa troisième victoire consécutive.
- En parlant de Hagrid, il s'est passé des choses étranges pendant que j'étais ici, dit Harry soudainement.
Ron, affalé dans l'herbe, se redressa et Hermione hocha la tête, signe qu'elle donnait toute son attention.
- Le professeur Rogue a organisé une semaine de cours de potion pour les élèves qu'il avait sélectionné sur le volet. Comme vous le savez, j'ai été obligé d'y aller, grimaça Harry.
- Ce devait être passionnant Harry, si j'avais eu l'opportunité de…
- Chut Hermione ! coupa Ron.
- Donc j'y suis allé et Malefoy était là aussi, dit Harry avant qu'Hermione ouvre la bouche pour répliquer. Franchement, depuis quand Malefoy est un potionniste en devenir ? Je vous le demande !
- On sait que Rogue a toujours fait des préférences, dit Ron en haussant les épaules.
- Certes mais tout de même. Il se passe des choses étranges au Ministère de la magie. Cela a un lien avec ce que fait ton père Ron, Hagrid me l'a dit. Il y a beaucoup d'objets recelant de magie noire qui sont saisis.
- Ah oui, je peux te le dire, mon père travaille deux fois plus que d'habitude !
- Justement ! Hagrid essayait de m'en parler mais Rogue a coupé la conversation avant qu'il n'en dise trop. Je pense que tu as raison Ron. Le père de Malefoy cache sûrement quelque chose et il a envoyé son fils à l'abri le temps qu'il puisse faire toutes ses magouilles de magie noire. Je suis certain que Rogue est au courant.
Ron hocha immédiatement la tête tandis qu'Hermione réfléchissait, les lèvres pincées. Ses cheveux ébouriffés volaient sans cesse devant son visage mais elle ne semblait pas dérangée tant elle était dans ses pensées.
- Je pense qu'il y a effectivement des magouilles qui se font chez les sorciers pas très nets, commença-t-elle doucement. Le père de Malefoy est réputé pour ne pas avoir été très clair dans le passé. Cependant, je ne pense pas que le professeur Rogue soit de mèche.
- Pourquoi est-ce qu'il aurait envoyé Malefoy ici ? demanda Harry.
- Peut-être que Malefoy a un véritable don en potion, dit-elle à moitié convaincue.
- Oh n'importe quoi Hermione ! lança Ron. On sait très bien que tu es la meilleure en potions. Rogue fait comme d'habitude : il favorise les élèves de sa maison. Mais pourquoi prendre Malefoy ? Imagine un peu… Peut-être que c'était l'occasion parfaite pour Malefoy de cacher un objet dangereux ? Son père a beaucoup d'influence et même si Rogue n'est pas de mèche, il l'a peut-être fait venir juste parce que Malefoy sénior l'a demandé.
- N'oubliez pas que nous nous sommes trompés sur le cas de Rogue l'an dernier, tempéra Hermione. En plus, il a essayé de sauver Harry lors du match de Quidditch.
- Parce qu'il avait une dette envers mon père, c'est Dumbledore qui me l'a dit.
- Mais…
Hermione lança un regard à Ron, se tordant les mains. Visiblement, elle n'osait pas aborder un certain sujet. Harry observa tour à tour ses amis, les sourcils froncés.
- Mais quoi ? demanda-t-il finalement.
- Et s'il avait aussi fait ça pour ta mère ? demanda Hermione. Ils étaient amis après tout.
- Si amitié il y a eu, elle est bien loin désormais et ça ne change rien du tout, répliqua Harry dans un rire jaune. Rogue me déteste parce que ma mère est morte à cause de moi…
- Oh Harry non ne dit pas ça ! s'écria Hermione les larmes aux yeux.
- Si Hermione ! Et c'est pareil pour ma tante, expliqua Harry avec calme. C'est pour ça qu'elle a signé le papier pour la fin de la tutelle.
Cette fois-ci, Hermione éclata en sanglots. Harry sursauta face à cette réaction qu'il jugea disproportionnée et adressa un regard d'incompréhension à Ron. Pourquoi Hermione pleurait-elle ? Mais Ron affichait aussi un air triste. Déboussolé, Harry posa une main maladroite sur l'épaule d'Hermione afin qu'elle se calme et sèche ses larmes.
- Hermione…
- C'est complètement faux Harry, dit-elle en s'essuyant les yeux. Tu ne dois pas croire que ta mère est morte à cause de toi. ll n'y a qu'un seul responsable et c'est tu-sais-qui.
- Mais… Hermione… Je sais que Voldemort (Ron poussa un cri que Harry ignora) est celui qui a lancé le sort mais…
- Mais rien du tout ! coupa-t-elle avec fureur. Je ne veux plus jamais t'entendre dire ça ! Ce n'est pas de ta faute tu m'entends ? Jamais !
- Ok, ok, dit Harry pour apaiser la jeune fille. Bon, et si on allait manger ? Je suis certain que Hagrid sera présent.
La discussion était désormais close et le trio se leva d'un seul mouvement sans un mot de plus, chacun embarqué dans ses propres réflexions.
- Non mais est-ce que c'est une blague ? ragea Harry entre ses dents lorsqu'il pénétra dans la Grande Salle.
Hagrid était bien présent et discutait avec McGonagall, Dumbledore et… Rogue. L'homme allait-il lui pourrir ses journées jusqu'à la fin de sa vie ? Si seulement il pouvait s'en débarrasser comme les Dursley ! Harry savait pertinemment que le directeur de Serpentard allait tout faire pour gâcher sa journée d'anniversaire. Il le sentait au plus profond de lui.
- Venez, on se met le plus loin possible d'eux, proposa Harry.
Mais Hagrid appela Harry et le trio se dirigea vers les adultes par politesse. Ron semblait accaparé par son estomac et s'installa immédiatement en se servant une énorme portion de frites. Hermione jeta un coup d'œil à Harry avant de s'asseoir et de l'encourager à faire la même chose. Elle salua les professeurs et plusieurs questions paraissaient lui brûler les lèvres. Elle se retint jusqu'au dessert avant de déverser un flot de paroles sur le devoir de métamorphose.
- Miss Granger, je suis convaincue que vous allez me rendre un devoir excellent, dit le professeur McGonagall. Par ailleurs, il serait injuste que je vous fasse dores et déjà un retour alors que vos camarades ne peuvent bénéficier de mes conseils.
Harry fut certain d'entendre le professeur Rogue renifler avec dédain. Il ne préféra cependant pas regarder dans sa direction. Tout pouvait être source de conflit lorsque Rogue se trouvait dans les parages. Dumbledore prit alors la parole :
- Alors Harry, as-tu été gâté en cette journée d'anniversaire ?
- Oh et bien, commença prudemment Harry.
Pour tout dire, il n'avait rien reçu comme cadeau et ne voulait pas mettre ses meilleurs amis mal à l'aise. Leur présence suffisait amplement à son bonheur. Ron arriva heureusement à son secours.
- Ils sont dans nos valises, on n'a pas eu le temps de les donner.
- Ah bon ? Dans ce cas…
Dumbledore tapota trois fois avec sa baguette sur la table et deux gros paquets apparurent devant Harry. Les yeux ronds et embarrassé de toute cette attention, Harry resta figé.
- Et bien Harry, ouvre les ! lança Hagrid qui sortit à son tour un paquet depuis l'intérieur de sa poche.
Les mains tremblantes, Harry déballa le premier paquet où se trouvait tout un tas de friandises ainsi qu'un pull vert tricoté.
- Maman dit que l'hiver arrivera tôt cette année, elle a absolument tenu à te faire ce pull, dit Ron les oreilles rouges.
- Merci Ron, dit Harry avec gratitude. C'est génial ! Oh tu m'as pris des chocogrenouilles, il ne fallait pas !
- Je sais que tu rêves d'égaliser ta collection de cartes avec la mienne, déclara alors Ron d'un air nonchalant.
Ses oreilles trahissaient au contraire qu'il était touché par les remerciements de Harry.
Harry ouvrit ensuite le paquet d'Hermione qui souriait de toutes ses dents. Observant la reliure, Harry ouvrit la bouche d'étonnement, oubliant totalement la présence des professeurs.
- Oh non Hermione, tu n'as quand même pas offert un bouquin à Harry ! s'exclama Ron. On n'est pas comme toi nous… Par Merlin ! s'écria-t-il finalement après avoir compris ce que tenait Harry dans les mains. C'est le Quidditch à travers les âges nouvelle édition ! Avec une préface de Gwendolyn Morgan, l'ancienne capitaine des Harpies de Holyhead ! Ben ça alors Hermione, tu as vraiment eu une bonne idée !
- Et bien Mr Weasley, si votre mémoire était aussi efficace pour les leçons, ce serait bénéfique, s'amusa le professeur McGonagall d'un air faussement sévère.
Harry éclata d'un rire moqueur. Il n'avait jamais été aussi heureux. Il ouvrit le dernier paquet de Hagrid et y découvrit des gants de Quidditch en cuir de dragon.
- Merci beaucoup, je n'ai jamais été autant gâté, lança Harry en essayant ses nouveaux gants. Si on allait au terrain de Quidditch ?
Harry se leva d'un bond, attrapa ses colis contre lui, salua la tablée des professeurs et ses amis suivirent immédiatement. C'était certain, c'était le plus bel anniversaire de sa vie.
Le trio joua pendant de longues heures au soleil. Hermione les abandonna lorsque Ron et Harry entreprirent un concours de cascades. Elle revint quelques minutes plus tard, un livre à la main et s'installa dans les gradins. Elle en avait profité pour apporter des gourdes de jus de citrouille. Après une heure de cabrioles dans les airs, Harry et Ron s'accordèrent une pause. Ils en profitèrent pour dévorer la moitié des bonbons que Ron avait offerts à Harry.
- Vous allez être malades, dit Hermione d'un ton réprobateur.
- K'inquiète pa' pou' nous, dit Ron la bouche pleine.
Harry ouvrait une nouvelle boîte de chocogrenouille lorsqu'un crac soudain retentit. Hermione recula d'un bond sur son banc et Ron poussa un glapissement, la main sur le cœur. Harry quant à lui avait laissé échapper sa chocogrenouille.
Une petite créature possédant de grandes oreilles de chauve-souris et des yeux ronds comme des balles de tennis se tenait face à Harry. Le temps sembla s'arrêter quelques instants. La créature fixait Harry qui était de plus en plus mal à l'aise. Finalement, la créature s'inclina si bas que son nez toucha le sol. Elle portait une taie d'oreiller dans laquelle on semblait avoir découpé des trous pour laisser passer ses bras et ses jambes amaigris.
- Euh… Bonjour, dit Harry qui jeta ensuite un coup d'œil paniqué à ses amis.
Hermione fronçait les sourcils mais Ron, les yeux écarquillés, paraissait impressionné.
- Dobby est si heureux de rencontrer le Survivant, dit la petite créature d'une voix extrêmement aiguë. Cela faisait longtemps que Dobby voulait rencontrer Harry Potter.
Harry avala sa salive, cherchant ses mots. Il aurait aimé demander à Ron ce qu'était cette créature mais cela aurait été impoli.
- Qui êtes-vous ? demanda plutôt Harry.
- Je suis Dobby, monsieur Harry Potter. Je suis un elfe de maison.
Harry échangea un regard avec Ron qui acquiesça avec vigueur.
- Où est ta famille ? demanda alors Ron d'un ton que Harry jugea un peu grossier.
Les oreilles de l'elfe se plaquèrent contre sa tête, signe évident qu'il craignait de parler.
- Euh... Voici mes amis Ron Weasley et Hermione Granger, dit Harry précipitamment. Que faites-vous ici Dobby ? Êtes-vous perdu ? Avez-vous besoin d'aide ?
Sans comprendre pourquoi, les yeux de l'elfe se remplirent de larmes et il poussa un hurlement grossier avant de fondre en larmes. Harry envoya un regard horrifié à Ron qui grimaçait en secouant la tête.
- Excusez-moi Dobby, ne pleurez pas, je ne voulais pas vous offenser, dit-il.
- Asseyez-vous Dobby, vous devez être bouleversée, ajouta Hermione qui semblait reprendre ses esprits.
Les pleurs de l'elfe redoublèrent.
- Harry Potter et son amie Hermione Granger… Des grands sorciers, si bons avec Dobby…. Dobby savait que Harry était bon et il n'avait aucun doute sur le fait que ses amis étaient aussi gentils. La grandeur de Harry Potter rayonne sur les autres...
Harry et Hermione échangèrent un regard d'incompréhension avant de se tourner vers Ron qui affichait désormais un air mi-sidéré, mi-amusé.
- Il s'agit d'un elfe de maison Harry, les elfes servent les sorciers et ils n'ont pas l'habitude d'être bien traité, expliqua Ron d'une traite. Vous ne pouviez pas savoir mais maintenant il va avoir du mal à s'en remettre.
Ron avait raison. L'elfe termina finalement de sécher ses larmes pour se reprendre. Harry n'osa plus ouvrir la bouche, de peur que Dobby ne se mette de nouveau à pleurer. Hermione aussi semblait bouleversée.
- Harry et Hermione n'ont jamais rencontré d'elfe de maison, dit prudemment Ron. Pouvez-vous nous dire ce que vous faites ici ?
Dobby fixa Ron quelques instants et s'inclina à nouveau avant de parler. Cela semblait être une manie chez les elfes de maison.
- Je suis venue pour prévenir Harry Potter et ses amis. Vous avez aidé Harry Potter à affronter le Seigneur des Ténèbres il y a quelques semaines, n'est-ce pas ?
Harry hocha la tête et il crut que l'elfe allait se remettre à pleurer. Cependant, Dobby se redressa.
- Votre réputation est méritée monsieur Harry Potter, couina l'elfe. Mais Harry Potter doit se protéger. On raconte que vous êtes un trio qui a trouvé des solutions pour affronter un troll des montagnes et pour empêcher Vous-savez-qui de réapparaître. Harry Potter doit quitter Poudlard au plus vite.
- Quoi ? s'exclama Harry et Ron d'une même voix.
Dobby fit un bond en arrière, comme effrayé de prendre un coup.
- Dobby, je ne peux pas partir d'ici. C'est ici chez moi désormais.
- Il le faut ! couina l'elfe. Il y a un complot ! Des choses dangereuses vont se produire et Harry Potter sera en danger. Dobby avait un plan mais tout a changé depuis que Harry Potter a fugué. Il faut que ses amis l'aident. Il ne faut pas rester ici…
L'elfe semblait être à deux doigts de la crise d'hystérie. Harry s'approcha plus près de l'elfe pour lui parler doucement.
- Comment savez-vous tout cela Dobby ? Qui est à l'origine de ce complot ?
Mais l'elfe de maison s'étouffa dans ses mots et se mit à se frapper à coup de poing. Horrifié, Harry se tourna vers Ron.
- Les elfes de maison ne peuvent pas désobéir de la sorte, dit Ron choqué. C'est pour cela qu'il se frappe.
- Mais c'est horrible ! dit Hermione qui tenta de s'approcher de l'elfe qui recula d'un bond.
Un pressentiment désagréable vint à l'esprit d'Harry.
- Dobby, est-ce que ce complot a un rapport avec Vol… Tu-sais-qui ? Réponds d'un signe de tête seulement ! ordonna Harry avec précipitation.
La créature hocha la tête de droite à gauche mais son regard suggérait quelque chose d'important.
- Dans ce cas Dobby, votre venue est honorable mais je ne courre aucun risque.
- Honorable ? sanglota l'elfe.
- Je ne courre aucun risque, vous pouvez retourner dans votre famille et…
- Non non ! couina l'elfe. Vous êtes en danger.
- Dumbledore est le plus grand sorcier du monde et il protégera parfaitement cette école.
- Vous ne comprenez pas…Il y a des choses que même le grand Albus Dumbledore ne pourra affronter. Il ne pratique pas certaines magies qui…
Mais Dobby se frappa la tête contre le banc. Hermione poussa un hurlement et empêcha l'elfe de se cogner une fois de plus en lui agrippant le bras.
- Dobby ! cria Ron avant que Harry n'ait pu prendre la parole. On fera tout pour que Harry soit en sécurité. Il ne se passera rien. Et si un danger arrive, Harry quittera l'école.
Ron mentait comme un arracheur de dents et Harry se sentit extrêmement coupable lorsqu'il vit l'elfe soulagé. Hermione quant à elle semblait totalement bouleversée.
- Harry doit partir maintenant ! trépigna l'elfe. Il en va de sa sécurité.
- A la fin du mois d'août, il ne retournera pas à Poudlard, promit Ron en levant une main en l'air. Quand on ira chez moi, on fera en sorte qu'il s'enfuit. Pas vrai Harry ?
- Euh... , dit Harry, incertain de vouloir mentir de la sorte.
- Oh c'est merveilleux ! s'écria l'elfe en sautant de joie. Dobby fera tout pour protéger Harry Potter, tout. Dobby doit partir maintenant !
L'elfe s'inclina et en un rien de temps, disparut.
Harry, Ron et Hermione discutèrent longuement dans la salle commune après le dîner. La visite de Dobby laissait une sensation différente à chacun d'eux. Hermione était outrée de la façon dont étaient traités les elfes de maison, Ron assurait que c'était certainement une blague et Harry s'inquiétait de cette visite.
- Et s'il y avait réellement un complot ? demanda finalement Harry.
- Tu l'as dit toi-même, Dumbledore saura protéger l'école, dit Ron. En plus, il est impossible pour un elfe de désobéir de la sorte. Si ça se trouve, c'est l'elfe de Malefoy qui a été ordonné de te faire promettre de quitter l'école. Il est tellement jaloux de toi !
- C'est vraiment tiré par les cheveux, répondit Harry.
- Que Malefoy se comporte comme un abruti ? Je ne crois pas…
- On s'en fiche de Malefoy ! coupa Hermione. Vous avez vu ce qu'il portait ? C'est horrible !
- Les elfes sont nés pour servir les familles de sorciers chez lesquels ils sont Hermione, expliqua pour la troisième fois Ron. Ils ne vivent que pour ça et ils sont heureux.
- Preuve que non s'il a désobéi à sa famille pour prévenir Harry.
- Alors tu penses comme moi ! lança Harry.
- Qui se frapperait par plaisir ? répliqua Hermione en se frottant le visage. C'est horrible… Horrible.
- En attendant, il a eu ce qu'il voulait, répondit Ron.
- Mais s'il y avait vraiment un complot ? répéta Harry, plus inquiet que d'habitude.
- Il faudra rester vigilant, dit finalement Ron. Pour le moment, on ne peut rien faire de plus. Gardons l'œil ouvert et on verra bien.
Harry hocha la tête, pensif. Il allait rester vigilant. Rien ne servait d'affoler Dumbledore mais Harry préférait rester aux aguets.
- Je pense que je devrais garder un œil sur Rogue, dit finalement Harry. J'en aurais tout le temps ces prochaines semaines.
- Oh Harry je t'en prie, le professeur Rogue protège l'école et toi par la même occasion.
Harry grimaça. Rogue était loin de protéger Harry sauf quand il s'agissait de régler une dette…
- On fait une cabane ? dit Ron passant du coq à l'âne.
- Une cabane ? répéta Hermione.
- On est littéralement seul dans la salle commune. Faut en profiter !
Un air espiègle se dessina sur le visage de Ron et Harry se mit à sourire à son tour. Ils observèrent Hermione, le regard suppliant et taquin. Hermione roula finalement des yeux puis se leva d'un bond allant chercher des oreillers et autres draps.
Une demi-heure plus tard, après plusieurs fou-rires et tentatives de construction, des draps avaient été tirés au-dessus du canapé face à la cheminée de la salle commune de Gryffondor. Le trio s'était aidé des différents meubles et avait descendu leur matelas depuis leur dortoir. Ron s'était emmêlé les pieds et avait fait un roulé-boulé dans les escaliers et Harry luttait encore contre son hilarité plusieurs minutes plus tard.
Lorsque la nuit tomba, Hermione jeta un sort dans des bocaux où des petites lumières ressemblant à des lucioles apparurent. Le vent soufflait doucement à l'extérieur et les bruits de la nuit apaisaient Harry.
- Vous croyez à l'histoire du fantôme vengeur de Poudlard ? demanda soudain Ron.
- C'est quoi cette histoire ? demanda Harry.
- On l'appelle aussi Todd Barry, dit Ron la voix plus basse et mystérieuse. C'était un ancien professeur de Poudlard que les élèves ne respectaient pas. C'était toujours le foutoir dans sa classe et il arrivait souvent que le pauvre professeur craque complètement avant la fin de son cours. Depuis, il vient la nuit pour faire vivre les pires angoisses aux élèves indisciplinés.
- C'est n'importe quoi ! coupa Hermione d'une voix aiguë. Ce n'est qu'une légende, rien ne mentionne son existence dans l'histoire de Poudlard.
- C'est parce qu'il a le pouvoir de faire disparaître ses traces, chuchota Ron d'une voix menaçante.
Hermione claqua la langue d'un air supérieur mais les garçons savaient très bien que c'était pour cacher une certaine nervosité. Un sourire taquin s'afficha sur le visage de Harry et sans crier garde il imita un crie de frayeur. Hermione hurla à s'en déchirer la gorge. Immédiatement, tous trois explosèrent de rire. Hermione frappa Harry pour la forme.
Décidément, c'était sans aucun doute le meilleur anniversaire de sa vie.
oOo
Les trois garnements n'étaient pas venus au petit-déjeuner. Dumbledore suggéra de laisser les trois amis se retrouver. Severus n'était pas de cet avis. On ne laissait pas trois enfants sans surveillance. Encore moins quand à la tête de la bande se trouvait Potter. Le maître des potions maintint au strict minimum la conversation avec le corps professoral.
- Potter semblait ravi de son anniversaire, dit Minerva avant de tremper délicatement ses lèvres dans son thé.
- Oh je crois qu'il n'a jamais été autant gâté de sa vie, répondit le directeur avec amusement avant d'envoyer un regard débordant de sous-entendus à Severus.
Le directeur de Serpentard garda un air impénétrable. Depuis quelques semaines, les fondations mentales qui lui permettaient de garder la tête hors de l'eau vacillaient dangereusement. Tout ce qui lui permettait de se maîtriser reposait sur des certitudes. Des certitudes mises à rude épreuve et dont il était de plus en plus difficile de ne pas y faire face. Pourquoi Severus était resté lors du déjeuner la veille ? Il aurait pu rester dans son laboratoire, avançant sur ses différents travaux mais non, il avait eu besoin de se rassurer. Il voulait voir Potter couvert de présents comme son père l'était à l'époque. Il voulait voir l'ingratitude dans les yeux du gamin. Il voulait que sa visite chez les Dursley soit un malentendu.
Il voulait se mentir à lui-même.
Il ne voulait pas la vérité.
Et la réalité s'était alors amusée de lui comme une vieille amie qui débarque à nouveau dans votre vie dans un rire moqueur.
Potter avait rayonné avec trois malheureux cadeaux. Potter semblait gêné. Potter avait remercié ses amis. Potter avait eu le regard pétillant de Lily.
Et Dumbledore savait ce que ressentait Severus. Peut-être mieux que lui-même.
Le maître des potions s'enferma dans ses pensées noires, se persuadant que cela ne changeait rien. Potter restait un gamin arrogant et feignant. De cela il en avait eu la preuve plus d'une fois. Et il pourrait encore le prouver. Que faisait le trio à cette heure-ci ? Peut-être étaient-ils déjà en passe de préparer un mauvais coup pour la rentrée.
Rompant le contact visuel avec le directeur, Severus présenta ses excuses et quitta la table.
Comme la veille, il pria presque intérieurement pour prendre Potter sur le fait. D'un pas rapide, Severus se dirigea vers la tour des Gryffondor. Avant même d'être enseignant à Poudlard, Severus connaissait déjà le chemin par cœur...
A peine arrivé devant le tableau de la Grosse Dame, il sentit une certaine agitation se dégager de l'intérieur de la pièce. Marmonnant le mot de passe, Severus entra sans attendre. Ce qu'il découvrit à l'intérieur de la pièce fît monter sa tension en un quart de secondes.
Comment trois futurs deuxième années pouvaient faire autant de bruit ? Le trio ne l'avait pas encore aperçu. Les trois Gryffondor semblaient avoir construit une tanière à l'intérieur même de leur salle commune. Des matelas étaient éparpillés sur le sol, des draps étaient suspendus à l'aide des meubles qu'ils avaient déplacés et des paquets de bonbons jonchaient le plancher. Ceci expliquait leur absence au petit déjeuner.
Severus resta scié devant tant d'immaturité. Les enfants étaient en pleine bataille d'oreillers. A l'image de leur maison, les coups portées étaient d'une violence sans nom mais cela ne semblait pas les arrêter et provoquait au contraire leur hilarité. Même Granger ne ménageait pas ses coups et ses cris. Elle qui paraissait si studieuse habituellement donnait une tout autre image. Weasley était de loin le plus bruyant et bourrin mais Potter évitait les coups avec une agilité que Severus aurait presque pu saluer.
Granger fut la première à remarquer la présence du professeur. Elle s'arrêta nette et eut le bon goût de rougir violemment, le regard empli de crainte. Potter comprit rapidement que quelque chose clochait et suivit alors le regard de la jeune fille. Il lâcha immédiatement son oreiller. Son regard vert s'accrocha à celui de Severus comme s'il cherchait déjà à convaincre le professeur qu'il ne faisait rien de grave. Sale gosse. Seul Weasley criait encore et Potter ne réagit même pas lorsque le roux assena un énorme coup sur la tête du Survivant.
- Bah alors les gars, vous ne jouez…
Les derniers mots de Weasley moururent instantanément dans sa gorge lorsqu'il comprit enfin. Granger se mordait les lèvres et Weasley avait les oreilles rouges. Seul Potter garda la tête haute bien qu'une lueur effrayée brillait dans ses yeux.
- Excusez-nous professeur, nous allons ranger, dit finalement Granger la voix tremblante.
- Il vaudrait mieux pour vous, grinça Rogue de sa voix doucement dangereuse. Vous êtes à Poudlard ici, le règlement est toujours le même même lors des vacances scolaires. Encore un comportement déplacé comme celui-ci et vous rentrez chez vous.
Severus tourna les talons, profondément insatisfait. Il se ramollissait. En principe, Granger aurait dû finir en larmes et les garçons vert de rage.
Severus se dépêcha d'envoyer un message à la directrice des Gryffondor, lui informant que ses lions avaient mis un bazar incroyable dans leur salle commune. Minerva allait certainement leur passer un savon pour ne pas avoir dormi chacun dans leur lit. Sa collègue était très à cheval là-dessus. Merlin merci, le trio n'était pas encore en âge d'avoir les hormones en ébullition. Leurs jeux enfantins en étaient la preuve. Le message envoyé, Severus retourna à ses potions.
oOo
La semaine passa beaucoup trop rapidement au goût de Harry. Ses amis et lui avaient divisé leur temps entre le terrain de Quidditch, le potager de Hagrid et dans la tour de Gryffondor à terminer leurs devoirs. Hermione avait insisté, ajoutant que cela allait être passionnant de pouvoir pratiquer ensemble. La jeune fille avait été étonnée et fière de voir à quel point Harry avait avancé dans ses devoirs. Il n'osa pas lui préciser qu'il devait cela à sa retenue chez Rogue. Cela n'était vraiment pas loyal vis-à-vis de Ron qui n'avait rien commencé. Pour se rattraper, Harry lui glissa ses notes lorsque Hermione eut le dos tourné.
Avant de partir, Harry évoqua à nouveau la venue de Dobby qu'il avait totalement oublié. Ron promit de garder ses oreilles bien ouvertes s'il entendait des choses concernant les objets détournés et les Malefoy. Harry se résolut à passer ses prochains jours à garder un œil sur Rogue. Hermione quant à elle tenta de tempérer un peu les choses et fit promettre à Harry de ne pas se mettre en danger inutilement.
Lorsque Dumbledore lui-même alla chercher ses amis, Harry sentit un vide l'envahir dans le creux de son estomac. Hermione le serra dans ses bras et cela lui réchauffa les entrailles. Il n'osa plus parler jusqu'à ce qu'ils disparaissent dans les flammes vertes de la cheminée.
