Note de l'autrice : Voici le nouveau chapitre bi-mensuel. J'espère qu'il vous plaira.
Merci à Leniewolf (guest) pour ton adorable message et tes encouragements, ça m'aide vraiment beaucoup et ça motive à tenir le rythme.
Bonne lecture à tout le monde !
Chapitre 13
Enfin Severus était libre de toute contrainte.
Enfin Potter était parti loin de lui, au vert chez les Weasley.
Enfin Severus pouvait travailler sans avoir Potter dans les pattes.
Le directeur de Serpentard aurait pu rentrer chez lui à l'Impasse du Tisseur mais cela ne servait plus à rien puisqu'il ne restait à peine qu'une dizaine de jours avant la rentrée.
Il profitait alors de ces moments de liberté pour travailler sur ses cours de l'année d'autant plus qu'il devrait s'armer de courage puisque sa première journée commençait directement avec les premières années. Cela ne l'enchantait guère. Les premières années avaient des regards effrayés, posaient des questions inutiles et manquaient de se faire écraser par les plus grands à chaque détour de couloir.
Fort heureusement, Severus savait poser les bases élémentaires dès le début et les élèves prenaient très vite le rythme.
De la même manière que l'apprentissage qu'il avait prodigué à Potter lors de ces derniers jours avec les boucliers, il fallait être ferme et impitoyable. Les plus faibles resteraient sur le côté et ce n'était pas son problème. Il n'était pas là pour faire la charité mais pour enseigner.
Severus dut réorganiser ses après-midis. Quoiqu'il en dise, il avait pris une certaine habitude à apporter son savoir au Gryffondor lors de ces derniers jours. Aussi, il espérait que ce qu'il lui avait enseigné allait laisser des traces car avec le nouveau professeur de Défense contre les forces du mal que Dumbledore avait dégoté, Severus n'était pas sûr que les choses aillent pour le mieux.
Bien sûr, Gilderoy Lockhart était réputé pour ses exploits et seul un idiot aurait pu le contester. Severus avait été étonné de voir l'homme quelques jours plus tôt dans le château, sortant du bureau du directeur. Cependant, il avait fallu un seul repas pour que Severus déteste cet homme et cela n'avait strictement rien à voir avec une envie mal placée de vouloir le poste.
Lockhart était tellement imbu de sa personne qu'il était étonnant que sa tête passe encore les portes. Un homme comme celui-ci ne pouvait pas faire que du bien à des élèves et particulièrement pour l'un d'entre eux. Si Potter se mettait à prendre exemple sur cet homme… Et bien Severus se chargerait de rétablir l'équilibre. Non pas qu'il se sente d'une quelconque responsabilité envers le gamin mais tout de même, Potter avait besoin d'un cadre et d'être mis sur le droit chemin. Cela arrachait le cœur à Severus de l'admettre mais l'enfant possédait des capacités et c'était un crime de ne pas les exploiter.
Évidemment, il ne comptait absolument pas devenir un maître pour le gamin. L'idée même le répugnait. Mais il pouvait de temps en temps garder un œil sur lui, juste un peu plus que d'habitude. Et puis une leçon ou deux ne faisaient jamais de mal. Avec Severus, Potter s'était amélioré en à peine une semaine et malgré lui, le fantôme de Lily lui souriait lorsqu'il pensait à ce qu'il avait apporté au gamin. Ces connaissances basiques lui seraient utiles et compte-tenue de la capacité qu'avait cet enfant à se mettre dans les problèmes, savoir lancer un bouclier simple ne serait pas de trop.
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Étrangement, le temps sembla ralentir mais l'effervescence de la pré-rentrée avec le retour de tous les professeurs rappela au maître des potions à quel point il aimait la solitude.
En salle des professeurs, chacun y allait de son anecdote concernant ses vacances et rapidement, le cas Potter fut sur toutes les lèvres.
- Ce pauvre garçon, chougna Pomona, j'espère qu'une solution sera vite trouvée pour lui.
Severus retint de justesse un roulement d'yeux équivoque. C'était une chose qui l'agaçait particulièrement chez les Poufsouffle : leur envie que tout aille pour le mieux sans être leader dans une décision. Combien de fois il avait entendu les beaux discours de paix et de bienveillance ? Dans les faits, il ne se passait pas grand chose. La directrice des blaireaux avait-elle proposé une seule fois de venir pendant les vacances ? Avait-elle demandé des nouvelles de Potter ? Absolument pas. Et voilà maintenant qu'elle jouait les anxieuses. Le pire, c'est qu'elle était sincère.
Les Serpentard et les Poufsouffle n'avaient juste pas la même définition de ce que pouvait être la loyauté. Un Serpentard donne peu mais lorsqu'il vous tend la main, c'est à la vie, à la mort. Les Poufsouffle sont certainement moins dramatiques et plus pragmatiques. Leurs relations avec les autres sont donc sûrement plus saines mais même sous la torture, Severus ne l'aurait jamais avoué.
- Le Ministère ne devait-il pas faire une visite de contrôle ? demanda Filius avant de boire une gorgée de thé.
- Si bien sûr, répondit Minerva d'un air las, mais Dumbledore a repoussé l'échéance de la visite auprès d'Hestia Jones. Un référent devrait passer aux alentours de Noël.
- Cela nous laisse un peu de temps pour qu'il se sente bien, déclara Pomona.
- Il semble avoir passé de bonnes vacances, déclara Minerva. Certes il était un peu seul mais il a passé beaucoup de temps avec notre garde-de-chasse et Severus a été d'une patience exemplaire avec Potter. Je voulais d'ailleurs vous remercier en personne, ajouta-t-elle en se tournant vers Severus.
L'intégralité des regards se tournèrent vers lui et Severus eut envie de fuir le plus loin possible de cette salle. Être sous le feu des projecteurs après avoir inventé une potion ou un incroyable sort, il en rêvait mais alors ça… De plus, il n'avait strictement rien fait pour Potter si ce n'est de le punir les trois quarts du temps et s'assurer qu'il ne lambine pas pendant ses vacances scolaires. Rien d'extraordinaire !
Accablé par tous ces regards bienveillants et curieux, Severus lança un regard hautain à l'assemblée, défiant quiconque de parler. Personne ne se risqua à demander plus de détails et Albus Dumbledore fit enfin son entrée. Une nouvelle année allait commencer et Severus espéra qu'elle soit calme et apaisée.
Ce fut un échec cuisant et il eut tout le loisir de le savourer dès le lendemain.
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Severus bouillait de rage. Il allait étriper Potter.
En l'espace de dix jours, le gamin avait trouvé le moyen de faire une connerie plus grosse que lui et y entrainer Weasley par la même occasion. Tenant le journal de la Gazette du soir dans ses mains tremblantes, Severus relisait pour la troisième fois l'article.
Une voiture volante avait été aperçue par sept moldus au-dessus de King's Cross. Des aurors avaient été réquisitionnés pour effacer leur mémoire mais la voiture demeurait introuvable au même titre que Potter et Weasley qui n'avaient pas été aperçus dans le train. Le lien n'était pas difficile à faire. Qu'avait-il encore pu se passer dans la tête de ces garnements ? Où étaient-ils ? La rentrée n'avait même pas commencé qu'ils brillaient déjà par leur bêtise !
Les pensées meurtrières de Severus furent interrompues par l'arrivée de Rusard le concierge. Son regard flamboyait d'une lueur malsaine et à moins que Dumbledore ait annoncé le retour de la torture sur les élèves, cela signifiait que Potter et Weasley étaient arrivés.
- Ils sont ici professeur, annonça Rusard de sa voix grincheuse où pointait l'excitation. Ils attendent dans mon bureau. Ils se sont écrasés sur le saule cogneur.
Severus pressa le pas et entra dans le bureau en toisant les gamins de toute son autorité. Avant que Dumbledore et Minerva arrivent, il allait leur passer le savon de leur vie.
A sa vue, les garçons avaient violemment pâli et tremblaient de tous leurs membres. Severus se demanda un instant lequel des deux allaient mouiller son pantalon en premier tellement ils paraissaient effrayés. Une blessure barrait le front de Weasley et du sang avait coulé sur sa tempe. Potter, visiblement toujours entouré de cette chance insolente, paraissait en un seul morceau.
- Une entrée discrète était-elle trop compliquée pour vous Potter ? cracha Severus la voix pleine de colère. Il fallait que vous vous fassiez remarquer c'est cela ?
A sa grande surprise, Potter baissa les yeux. La lumière était faible dans ce petit cagibi mais il était certain d'avoir vu le gamin virer cramoisie.
- Regardez-moi dans les yeux ! siffla-t-il. Vous rendre à l'école en voiture volante et puis quoi encore ? Vous avez été aperçus par pas moins de sept moldus ! Vous rendez-vous compte, à quel point c'est grave ?
Weasley et Potter étaient totalement déconfits et Severus s'en délecta. Il était hors de question que les gamins s'en sortent sans qu'on ne leur dise rien.
- Sans compter les dégâts que vous avez causés à ce magnifique saule cogneur qui était là bien avant votre naissance ! ajouta-t-il.
- Honnêtement professeur, c'est plutôt lui qui nous a causé des dégâts, osa répondre Weasley.
- Silence ! Je puis vous assurer que si vous étiez dans la maison Serpentard et que votre sort était entre mes mains, je n'hésiterai pas à vous réexpédier chez vous dès ce soir ! Oui messieurs, ajouta-t-il en voyant Potter et Ron se décomposer.
Potter était devenu pâle comme un linge et Severus se demanda s'il n'avait pas été trop loin. Le Survivant allait-il lui faire le même genre de crise de nerfs que la dernière fois avec le chaudron ? Ce gamin était étonnant. Il manifestait toujours l'injustice que Severus faisait régner en faveur de Serpentard et il croyait réellement qu'il aurait renvoyé ses élèves de sa propre maison. Décidément, son intelligence se mettait parfois sur pause.
- Ce n'est pas le cas, Severus, lança une voix derrière eux.
Le maître des potions se tourna pour faire face à Minerva et Dumbledore. Eux-mêmes affichaient une mine grave et Severus crut que Potter allait s'effondrer en larmes. Le gamin était figé et baignait dans la honte, à deux doigts du point de rupture. L'espace d'un minuscule instant, il se demanda s'il n'y avait pas été trop fort. Mais il refoula ses pensées dégoulinants d'une bienveillance inattendue. Ces deux enfants auraient pu mourir, ils devaient être réprimandés.
- Qu'est-ce qu'il vous a pris de faire ça ? demanda Dumbledore d'une voix déçue.
Severus se rendit compte de l'affection que Potter portait pour le directeur. Il avait baissé les yeux à nouveau et se triturait les doigts. Il fallait vraiment qu'il arrête avec ce tic…
- La barrière s'est fermée et nous n'avons pas pu nous rendre sur le quai, expliqua Harry d'une voix faible.
- Pourquoi n'avez vous pas envoyé un hibou ? demanda Minerva d'une voix sèche.
Elle fulminait de colère contre ses lions. Severus savoura cette image. Potter releva la tête brusquement et adressa un regard à son ami comme si la révélation de la création du monde venait de lui tomber dessus.
- On n'y a pas pensé, déclara simplement Potter qui semblait se rendre compte de la stupidité de son geste. On est désolés professeur.
Evidemment, on agit et on réfléchit après. Telle est la devise des Gryffondor. Severus retint un soupir d'exaspération au même titre que Minerva qui semblait à deux doigts de leur hurler dessus.
- Il aurait pu se produire quelque chose de grave ! Je vais devoir sévir.
- On va préparer nos affaires, couina Weasley.
- De quoi parlez-vous Weasley ?
- Vous allez nous renvoyer de l'école.
A nouveau, Potter pâli et Severus fut presque certain de voir le gamin frissonner malgré la chaleur étouffante du bureau.
- Pas aujourd'hui Weasley, répondit Minerva déjà épuisée de cette année scolaire. Mais vous devez comprendre à quel point ce que vous avez fait est grave.
- Vous ne pouvez pas nous retirer de points, on n'était pas à l'école à ce moment-là, dit Potter la voix hésitante.
Severus claqua sa langue face au culot de ce gamin. Minerva soupira mais il crut voir une pointe d'amusement dans le regard de sa collègue. Et voilà comment on faisait des pourris gâtés…
- Vous irez tout de même en retenue, répliqua-t-elle. Et pas de festin pour vous ce soir !
Le maître des potions observa Potter à cet instant tandis que cet idiot de Weasley glapissait de tristesse. Sans étonnement, le gamin avait hoché la tête docilement. Les souvenirs que Severus avait puisé dans la tête de l'oncle de Potter revinrent à la surface. L'enfant avait l'habitude des privations de nourriture et il trouvait cela normal.
- Vous mangerez ici, ajouta-t-elle en agitant sa baguette.
Aussitôt, un plat composé d'une montagne de sandwichs apparaissaient sur la petite table devant eux.
Weasley soupira de soulagement et Potter écarquilla les yeux avec reconnaissance. Un pincement au cœur attaqua Severus qui refoula cette émotion immédiatement.
- Je n'ai plus rien à faire ici, dit-il. Bonne soirée.
Il adressa un regard sévère aux enfants et salua Minerva d'un signe de tête. L'année allait être longue, il le sentait…
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Les jours passèrent sans évènements marquants. Weasley reçut une beuglante au beau milieu de la Grande Salle et seule l'autorité légendaire de Severus lui permit de maintenir le calme dans sa classe la journée qui suivit tant toute l'école parlait de ça.
Les élèves étaient toujours les mêmes. Tantôt effrayés pour les plus jeunes, tantôt amorphes à partir de la troisième année lorsque les hormones commençaient à avoir raison d'eux et tantôt surinvestis à partir de la sixième année d'études lorsqu'ils comprenaient qu'ils travaillaient avant tout pour eux.
Si Severus avait pu choisir, il n'aurait donné des cours qu'aux élèves ayant obtenu leur BUSE dans sa matière. Malheureusement, il devait se coltiner les plus jeunes et autres cornichons qui ne comprenaient rien à l'art noble des potions.
Toutefois, une nouvelle réjouissante avait embelli cette rentrée. Cette année, la coupe de Quidditch était pour Serpentard. Il se dirigeait vers la volière afin de répondre au merveilleux cadeau que Lucius Malefoy avait offert à l'équipe des serpents moyennant un petit arrangement lorsqu'il tomba sur Gilderoy Lockhart.
- Oh Severus ! Comment allez-vous ? demanda l'homme d'un air pompeux. Nous n'avons pas eu le temps de faire connaissance. J'ai ouïe dire que vous nourrissez une passion pour la Défense contre les forces du mal ! Vous auriez dû venir me voir !
Severus continuait de marcher en direction de la salle des professeurs, serrant la mâchoire. L'homme était parfumé plus que de raison et semblait éprouver un immense plaisir à s'entendre parler.
- Je suis vraiment ravi d'apporter mes connaissances à ces élèves et futurs sorciers en devenir, ajouta-t-il. Évidemment, nous avons une célébrité parmi nous mais il a encore beaucoup à apprendre. Comme je lui ai dit, c'est déjà un début d'avoir affronté le mage noir.
- Un début ? répéta Severus en s'arrêtant au milieu du couloir.
Lockhart mit un temps avant de comprendre qu'il continuait de marcher tout seul. Il se tourna vers Severus et lui adressa un sourire hypocritement charmeur.
- Oh et bien oui, en comparaison avec ce que j'ai pu faire évidemment.
- Évidemment, dit sarcastiquement Severus.
Lockhart eut un regard hésitant avant de se remettre à sourire joyeusement. Severus se remit en marche et Lockhart continua sa diarrhée verbale.
- En tout cas, j'ai hâte d'avoir ma classe avec lui. C'est un jeune homme à garder près de soi n'est-ce pas ? J'ai entendu dire qu'il avait décroché une retenue pour sa première semaine. Cette entrée en force qu'il a fait ! s'amusa Lockhart dans un rire alors que Severus luttait pour ne pas lever les yeux au ciel. J'ai expressément demandé à Minerva qu'on me le réserve pour cette punition. Ce serait l'occasion de me rapprocher de lui et d'en savoir plus ! D'ailleurs, comment est-il dans votre classe ?
- Un élève comme les autres, se contenta de répondre Severus qui n'avait vraiment pas envie de faire un exposé sur Potter.
- Ah ! dit Lockhart enchanté. Dans ce cas, je suppose que ce sera la même chose pour la Défense contre les forces du mal.
Severus se mordit les lèvres pour ne pas répondre. Si Lockhart ne voyait pas le potentiel en cet enfant alors cet homme ne valait pas toutes ses récompenses. Mais autre chose dérangeait Severus dans le comportement de Lockhart... Il nourrissait une sorte de fascination malsaine pour le Gryffondor, Severus le ressentait au plus profond de lui.
Potter n'avait pas besoin d'un adulte qui l'admire mais c'était encore plus que cela. Il y avait un intérêt suspect chez l'homme que Severus n'appréciait guère.
Finalement, un détour par la salle des professeurs ne ferait pas de mal. Severus pénétra dans la pièce, dépassant Lockhart. Il avait repéré Minerva d'un coup d'œil, toujours installée à sa place habituelle, assise à la table près de la fenêtre. La sous-directrice échangeait avec Filius mais Severus ne s'attarda pas sur les convenances et se précipita sur elle.
- Je veux que la retenue de Potter se fasse chez moi et loin de cet homme, ordonna-t-il en désignant Lockhart du menton.
- Mais enfin Severus, répondit Minerva les yeux ronds, Potter a-t-il eu un comportement inapproprié en classe cette semaine ?
- Il n'est jamais à la hauteur de mes attentes mais non, le problème vient d'ailleurs.
Severus lança un regard équivoque à sa collègue, espérant qu'elle ne pose pas plus de questions. La directrice de Gryffondor sembla étudier quelques instants les possibilités qui s'offraient à elle puis elle soupira.
- J'ai déjà donné mon accord pour que Potter fasse sa retenue avec Lockhart, dit-elle finalement.
- Avez-vous remarqué comme il parle de Potter ?
Filius se leva marmonnant qu'il allait chercher du thé. La réputation des joutes verbales entre Severus et Minerva étaient connues pour être houleuses et les personnes saines d'esprits finissaient toutes par se mettre aux abris dès lors que le ton montait.
- Oh je vous en prie Severus ! Vous n'allez tout de même pas vous immiscer dans le type de punition que Potter doit recevoir. Je suis certaine que Lockhart saura se montrer impartial.
Le maître des potions cilla plusieurs fois. Croyait-elle réellement que Severus cherchait à ce que la punition de Potter soit juste ? Severus se passa une main sur le visage cherchant désespérément à faire comprendre à sa collègue l'intérêt d'éloigner Potter de Lockhart sans qu'il ne paraisse trop inquiet pour le Survivant. Tirant la chaise en face de Minerva, il s'installa dessus avec gravité.
- Vous savez comme moi que Dumbledore engage des personnes à la dernière minute surtout lorsqu'il s'agit de professeur de Défense contre les forces du mal. Laissez-moi finir ! s'agaça-t-il en voyant qu'elle s'apprêtait à répliquer. Il ne m'a fallut que quelques minutes de discussion avec la starlette de l'année pour comprendre qu'il nourrit un intérêt malsain pour le gamin. Maintenant, c'est comme vous voulez. Potter peut tout aussi bien aller en retenue avec vous mais il me semblait que vous aviez un tas de choses à faire en cette rentrée et que Dumbledore ne vous laissait pas une minute. Reste Filius et Pomona mais vous savez aussi bien que moi qu'ils ne sont pas aussi efficaces que nous et qu'ils n'ont franchement pas envie d'assurer des retenues en cette première semaine de rentrée.
- Je pourrai très bien l'envoyer chez Hagrid, répondit-elle simplement par pur esprit de contradiction. Oh bon très bien ! craqua-t-elle sous le regard de Severus. Mais ne venez pas vous plaindre plus tard de son comportement. Quoique je ne m'inquiète plus vraiment à ce sujet. Vous avez su trouver un terrain d'entente il me semble pendant les vacances.
Le petit sourire de Minerva ne plût absolument pas à Severus qui préféra répondre par un air furibond. Les sous-entendus de ces Gryffondor avaient tendance à particulièrement l'irriter ces derniers temps.
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Les premiers jours de la rentrée avaient commencé sur les chapeaux de roues. Hermione en voulait toujours à Harry et Ron d'avoir eu un comportement aussi stupide en ce début d'année. Elle leur avait fait une longue morale tout en leur précisant qu'ils méritaient bien plus qu'une retenue. Ron avait fini par lui crier dessus et Hermione s'était réfugiée dans son livre Voyage avec les vampires. Mais Ron avait remarqué les petits cœurs qu'elle avait dessiné autour du portrait du professeur et Harry et lui s'en étaient donné à cœur joie pour la taquiner.
Les garçons n'eurent pas l'occasion de rire très longtemps, particulièrement lorsque le courrier arriva. La beuglante que Ron reçut laissa l'intégralité de la Grande Salle dans un silence de mort avant que Malefoy ne se mette à exploser de rire et que la moitié de l'école le suive dans l'hilarité générale.
Harry en perdit l'appétit, la culpabilité lui broyant les entrailles. Mr Weasley risquait une enquête du Ministère. Après tout ce que la famille Weasley avait fait pour lui.
Mais les cours débutèrent et les professeurs avaient prévu tout un tas de choses pour les élèves. Chourave leur fit travailler sur les mandragores et Hermione rapporta dix points pour Gryffondor. Harry loupa quelques minutes de classe lorsque Lockhart s'imposa et demanda à le voir. Chourave n'eut pas le temps de répondre que le professeur de Défense avait déjà attrapé Harry par le bras.
La situation était très embarrassante. L'homme lui fit tout un discours sur le succès, lorgnant sur la cicatrice d'Harry avec une fascination curieuse qui le mit très mal à l'aise. Pire que tout, Lockhart croyait que Harry était venu à Poudlard en voiture volante afin d'obtenir plus de célébrité et ainsi lui ressembler ! Harry ne put jamais pu en placer une et le professeur était reparti aussi vite qu'il était arrivé.
En retournant en classe, Harry fit la connaissance de Justin Finch-Fletchley avec qui il travailla en compagnie de Ron et Hermione. Amical et volontaire, le garçon précisa qu'il venait d'une famille moldue. Lui aussi paraissait impressionné par Lockhart.
Une autre problématique survenue à la suite de leur virée en voiture, la baguette de Ron était cassée. Cela fut très embêtant lorsqu'ils se retrouvèrent en cours de métamorphose. McGonagall était encore plus exigeante que l'année précédente et le cours fut particulièrement difficile. Il fallait changer un scarabée en bouton. Hermione avait évidemment réussi du premier coup. Harry avait révisé pendant les vacances scolaires mais il dut s'y reprendre plusieurs fois avant de parvenir à produire un sortilège convenable. Ron éprouvait beaucoup de difficultés. Il avait tenté de rafistoler sa baguette avec du papier collant mais elle paraissait irréparable. Résultat, la baguette lançait des étincelles à n'importe quel moment et lorsqu'il tentait de lancer un sort, une fumée grise accompagnée d'une odeur d'œuf pourri se dégageait de cette dernière. Ron en fut tellement embarrassé qu'il écrasa le pauvre scarabée avec son coude. Cela fut tout aussi catastrophique pour les cours de sortilèges.
Lorsque le cours de potions débuta le mercredi matin, Harry éprouva un soulagement indescriptible quand Rogue leur annonça que ce début d'année s'ouvrirait sur les notions théoriques. Pas d'utilisation de baguette pour Ron, ni de risque d'explosion de chaudron pour Harry…
- Ce devoir sera noté et si par malheur certains d'entre-vous n'obtiennent pas la moyenne, vous aurez un devoir supplémentaire à me rendre la semaine prochaine.
Ron soupira de détresse lorsque le professeur posa le parchemin devant son nez et Harry s'attendit au pire. À sa grande surprise, les questions étaient faciles. Après cet examen surprise, Rogue récita son premier cours de l'année - les propriétés des racines dans les potions de soins- sous un silence de plomb. En comparaison avec le premier cours de première année, celui-ci était plutôt calme. Rogue ne retira aucun point à Gryffondor, en accorda quinze à Serpentard - pour une réponse pertinente de Nott - mais ne s'élança pas dans un discours élitiste et hautain. Cela aurait pu être pire.
- Bien évidemment ! Quand on révise suffisamment et correctement, il n'y a aucune raison d'échouer à un test comme celui-ci, répliqua Hermione froidement quand Harry exposa la facilité avec laquelle il avait réussi le devoir surprise de Rogue. J'espère que ça vous servira de leçon tous les deux, ajoute-t-elle.
- Qu'est-ce qu'elle est pénible quand elle s'y met ! pesta Ron qui avait bien moins réussi le devoir sur table malgré les réponses que lui avait soufflé Harry.
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Le lendemain, Harry sortait de la Grande Salle pour se rendre en cours de Défense contre les forces du mal lorsqu'un flash lui aveugla les yeux.
- Salut Harry ! Je m'appelle Colin Crivey et je suis aussi à Gryffondor ! Je suis très heureux de te rencontrer !
- Euh bonjour, répondit Harry.
Le garçon qui tenait un appareil photo moldu à la main rougit violemment lorsque Harry lui adressa la parole. Il avait les cheveux clairs, de petite taille et fixait Harry comme s'il était la huitième merveille du monde. Mal à l'aise, Harry toussota ce qui eut pour effet de faire sursauter le garçon.
- Je voulais savoir si tu voulais bien faire une photo avec moi et me la dédicacer ? demanda-t-il alors, un brin surexcité. Je sais tout sur toi, on m'a tout raconté. Comment tu as vaincu le plus grand mage noir de l'histoire. Je sais aussi que tu es doué au Quidditch et que tu es le plus jeune attrapeur depuis un siècle. Avant, je ne connaissais rien au monde de la magie. Mon père est livreur de lait et il se demandait souvent d'où venait mes bizarreries. Et puis, le professeur Mcgonagall est venu au cours de l'été pour annoncer que j'étais un sorcier. Mon père a eu peur au début, il pensait que j'étais fou !
- Tu m'étonnes, marmonna Ron.
- Peut-être que ton copain voudra bien prendre la photo comme ça je me mets à côté de toi et ensuite tu pourras me la dédicacer ?
- Tu dédicaces des photos maintenant Potter ? lâcha une voix cinglante appartenant à nul autre que Drago Malefoy.
Accompagné de ses deux acolytes Crabbe et Goyle, Malefoy affichait un sourire goguenard.
- Mesdames et messieurs, Potter fait une séance de dédicace ! cria-t-il à voix haute.
- Arrête ! répondit Harry en se levant les joues rouges.
- Tu es juste jaloux ! s'écria Colin Crivey au plus grand désarroi de Harry.
- Oh vraiment ? ricana Malefoy. Mais jaloux de quoi exactement ? D'être un balafré ? Je ne crois pas que c'est ce qui fait de lui un grand sorcier. A vrai dire, Potter n'a rien d'un grand sorcier.
- La ferme Malefoy, grinça Ron qui s'était levé à son tour.
Crabbe et Goyle commençait à frotter leur point, signe évident que les choses allaient finir par mal tourner. Plusieurs élèves s'étaient approchés pour observer la scène.
- Fais attention à toi Weasley, répondit Malefoy en plissant ses petits yeux, si tu fais la moindre bêtise, tu retournes tout de suite à la maison, singea-t-il en souvenir de la beuglante que Ron avait reçue.
Un groupe de Serpentard de cinquième année s'esclaffèrent et Malefoy sembla ravie de son petit effet.
- Mais tu devrais peut-être vendre les photos dédicacées de Harry Potter, ça te permettrait de vivre ailleurs que dans le trou à rat dans lequel vous vivez !
Une bouffée de colère envahit Harry mais Ron avait déjà sorti sa baguette rafistolée, vert de rage.
- Puis-je savoir ce qui se passe ici ? Qui dédicace des photos ? Oh Harry, Harry, Harry ! Evidemment !
Le professeur Lockhart venait d'apparaître, les pans de sa robe turquoise flottant derrière lui. Il avait saisi Harry par les épaules.
- Non je ne dédicace…
- Oh mais allez-y jeune-homme ! Deux célébrités pour le prix d'une !
Colin prit la photo au moment où la cloche retentissait. Harry essaya vainement de se détacher de la poigne de l'homme. Les joues rouges de colère, Harry se jura d'apprendre un sort pour faire disparaître quelqu'un. Sourd aux protestations de Harry, Lockhart prit Harry par les épaules.
C'était préférable de prendre une photo avec moi Harry sinon les copains auraient cru que tu cherchais à te mettre en avant, dit-il d'un ton paternaliste. Et puis, tu es encore trop jeune dans ta carrière pour…
- Puis-je savoir ce qu'il se passe ici ?
Harry sentit son sang se glacer. La voix du professeur de potions possédait une lenteur menaçante. Les élèves s'écartèrent pour laisser passer Rogue. Malefoy affichait un sourire radieux comme si on lui avait annoncé noël en avance.
- La cloche a sonné, disparaissez ! cingla-t-il à l'adresse des élèves sans détacher son regard de Harry et Lockhart.
- Harry goûtait aux plaisirs de la célébrité, expliqua Lockhart. Je lui donnais simplement mes conseils.
Rogue lança un regard assassin à Lockhart et Harry se ratatina sur lui-même. Il n'essaya même plus d'échapper à la poigne du professeur, attendant que Rogue lâche sa colère.
- Il ne me semble pas que Potter ait besoin de quelconques conseils de la sorte, répliqua Rogue. C'est un élève comme les autres et vous risquez d'être déçu si vous mettez trop d'espoir en lui.
Une boule désagréable se logea dans l'estomac de Harry et Malefoy qui ricanait au loin rendit l'ensemble de la situation cauchemardesque. Cherchant le soutien de ses amis dans un regard, il ne put constater que ces derniers étaient loin et ne pouvaient rien faire.
- Cela étant Potter, ajouta-t-il en plongeant son regard dans le sien, que vous avez une retenue à honorer samedi avec moi suite à votre petite escapade en voiture volante.
Harry tenta d'ignorer l'éclat de rire de Malefoy qui ne perdait rien de la scène. Harry hocha la tête en espérant qu'en parlant le moins possible, on le relâche. Il aurait aimé demander si Ron était conviée pour cette retenue mais il savait que c'était inutile de demander quoique ce soit.
- Bon et bien, allons en classe ! lâcha Lockhart qui broyait l'épaule de Harry comme s'il avait été sa propriété. Je crois que nous avons cours ensemble Potter ! Professeur Rogue, salua-t-il.
- Bon courage, lâcha le professeur en retour avant de s'échapper.
La boule dans son ventre se serra encore un peu plus. Il n'arrivait pas à comprendre pourquoi mais le ton dédaigneux employé par Rogue vexait Harry plus que de raisons.
Lorsqu'ils avaient travaillé sur les boucliers pendant l'été, l'homme n'avait pas été particulièrement loquace mais Harry pensait avoir fait bonne impression. Lorsqu'il était chez Ron et qu'il avait pensé à ces petites leçons, Harry avait caressé l'espoir que les relations avec le professeur de potions puissent changer.
Se sentant extrêmement stupide, Harry se dégagea d'un mouvement brusque d'épaule de la poigne de Lockhart lorsqu'une foule de jeunes filles de quatrième année s'approchèrent de lui.
- Non non non mademoiselle, la cloche a sonné ! rigola-t-il. Plus tard !
- Ça va être l'occasion de voir ce qu'il vaut ce type, lança Ron lorsque Harry les rejoignit d'un pas rapide.
Ce fut le pire cours de Défense contre les forces du mal que Harry n'ait jamais connu.
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Harry dévalait les escaliers qui menaient au bureau de Rogue, en nage. La journée avait été épuisante et il en avait presque oublié sa retenue. Malheureusement, ou heureusement, Ron devait exécuter sa retenue avec Rusard. Harry l'avait quitté quelques minutes plus tôt et il ne cessait de vomir des limaces même si l'espacement entre chaque renvoie s'était allongé.
Tout avait commencé en début de journée lorsque Dubois avait réveillé Harry alors que le soleil était à peine levé. Dubois voyait le Quidditch comme quelque chose d'extrêmement sérieux et il comptait démarrer les entraînements le plus tôt possible. Le garçon avait réalisé toute une stratégie qu'il présenta pendant près d'une heure et Ron et Hermione étaient finalement apparus dans les gradins. Lorsque Harry put enfin s'élever dans les airs, une joie furieuse s'empara de lui.
Mais tout s'arrêta lorsque l'équipe de Serpentard se pointa. Et pas avec n'importe qui. Drago Malefoy était le nouvel attrapeur de Serpentard. Et pas pour rien. Toute l'équipe s'était vue offrir des Nimbus 2001 par le père de Malefoy. Le blond n'avait pas hésité à parader et rappeler que son père pouvait s'acheter ce qu'il y avait de mieux. Puis il avait insulté Hermione de Sang-de-bourbe et le drame arriva lorsque Ron tenta d'attaquer Malefoy. Mal lui en était pris. Depuis il crachait des limaces.
- Vous êtes en retard Potter, cinq points en moins pour Gryffondor.
- Veuillez m'excuser, dit Harry naturellement.
Il savait que le professeur était à cheval sur la politesse et il avait pris une certaine habitude à se plier à cette règle lors des vacances d'été. Harry attendit que Rogue lui donne sa punition. En cette première semaine, Rogue avait appuyé l'aspect théorique et les élèves n'avaient pas encore réalisé de potions. Harry n'avait cependant plus peur de faire exploser un chaudron. Il savait réaliser un bouclier sans problème.
Rogue se leva et s'approcha de lui avant de l'analyser.
- J'ai entendu dire que vous et Weasley avez tenté d'attaquer Mr Malefoy sur le terrain de Quidditch ce matin, lâcha-t-il finalement d'une voix qui défiait Harry de nier.
- C'est Malefoy qui a commencé, dit finalement Harry qui ne souhaitait pas mettre Ron dans une situation délicate.
- Oh bien sûr, ce n'est jamais de votre faute Potter ! claqua le professeur avec fureur. Comment expliquez vous que votre camarade soit venu complètement effrayé après cette rencontre ?
Harry secoua la tête, n'en croyant pas ses oreilles. Malefoy n'était qu'un sale petit rat. Harry eut soudainement envie de le trouver afin de lui refaire le portrait.
- La jalousie vous étouffe est-ce cela ?
- Mais non…, tenta de se défendre Harry.
- Et quel était ce comportement avec Lockhart mercredi ? Vous voulez ouvrir un fan-club ?
- Je n'avais rien demandé ! se défendit Harry les joues tellement chaudes qu'il était certain qu'on aurait pu y cuire des œufs. Et Malefoy n'est qu'un menteur ! On s'est juste défendu après qu'il ait insulté les parents de Hermione ! Il l'a insulté de…, hésita Harry, de Sang-de-Bourbe.
Il prononça ces derniers mots dans un chuchotement. Harry avait compris à quel point ce mot était grossier et insultant et il avait peur que le professeur le punisse d'avoir prononcé cette injure. Mais le visage de Rogue se figea. Il eut soudainement l'impression que le professeur était ailleurs. Puis, l'homme ancra son regard dans celui de Harry.
- Très bien, je verrai cela avec Mr Malefoy, dit-il finalement d'une voix blanche. Cela ne justifie pas d'attaquer les autres.
- Même lorsque c'est pour se défendre ?
- Dans ce cas, vous venez voir un adulte. La violence contre la bêtise, ce n'est pas la solution, ajouta-t-il.
Harry se rappela que Mrs Weasley avait dit la même chose et Harry sentit un sourire nerveux monter à la surface. Cependant, Rogue avait fait apparaître d'un coup de baguette un carton où plusieurs fiches étaient à l'intérieur.
- Vous allez trier les différentes recettes de potions par ordre alphabétique, dit-il finalement.
- Bien monsieur, dit Harry.
Harry avait l'impression d'avoir voyagé dans le temps et d'être à nouveau projeté durant les vacances d'été. Il se rendait compte à quel point il avait passé beaucoup de temps avec le professeur de potions. Qu'en aurait pensé sa mère ? Et son père ?
Harry jeta un coup d'œil au professeur. L'homme était concentré sur ses parchemins, une ride barrant son front, signe d'une grande concentration. Le calme ambiant était presque apaisant mais peu distrayant. Le temps passa lentement et après avoir classé la première boîte, Rogue demanda à Harry d'en trier un autre.
Tout à coup le silence fut brisé par une voix que Harry distingua de loin. Relevant la tête, Harry tendit l'oreille et se figea. La voix était effrayante, à couper le souffle et chargée de venin.
Viens, viens à moi… Que je te déchire… Que je t'écorche… Que je te tue…
Harry sursauta si fort qu'il lâcha une des fiches qu'il avait en main. Cherchant autour de lui d'où venait la voix, Harry ne vit pas Rogue qui s'approchait de lui.
- Que se passe-t-il ? demanda le professeur.
- Vous n'avez pas entendu ? répondit Harry avec précipitation.
Rogue fronça les sourcils.
- Quoi donc ? dit-il une pointe de méfiance dans la voix. Si vous cherchez à écourter votre retenue…
- Non non ! dit Harry avec affolement. Il y avait une voix… Qui a dit… Vous n'avez pas entendu ?
Harry se rendit compte qu'il valait mieux se taire avant que le professeur ne décide de l'enfermer. Il tendait l'oreille pendant que Rogue s'agaçait.
- Je vois que vous vous êtes encore assoupis, dit Rogue. Il s'agirait de faire des nuits complètes Potter !
Harry ne chercha même pas à répliquer sous la critique. Il essayait juste de voir s'il entendait à nouveau la voix. Mais rien.
- Allez vous coucher ! claqua la voix de Rogue.
Groggy et inquiet, Harry se leva sans un mot et se précipita dans les dortoirs des Gryffondor. Il devait raconter cela à Ron et Hermione.
oOo
Pouvait-il y avoir une journée sans que Potter fasse quelque chose d'étrange ?
Severus se passa une main sur le visage, épuisé. Il devait parler à Drago Malefoy très rapidement. Le comportement qu'avait eu le garçon était intolérable. Pénétrant dans la salle commune des Serpentard, il repéra l'enfant installé près de la cheminée, tout à son aise.
- Mr Malefoy, dit-il, je dois vous parler un instant.
Le garçon le suivit dans un coin tranquille, à l'abri des oreilles indiscrètes. Il ne semblait pas inquiet et paraissait même pressé de savoir ce que Severus avait réservé à l'encontre de Potter.
- Je crois que vous ne m'avez pas tout dit Mr Malefoy.
Le sourire du garçon se figea et il adressa un regard d'incompréhension au professeur.
- Que l'on soit clair, le genre d'insultes que vous avez proféré vis-à-vis de Miss Granger est inacceptable. Vous savez aussi bien que moi que cette maison n'a pas la meilleure réputation concernant son passé. Je ne suis pas certain que votre père vous conseille d'afficher vos opinions concernant la pureté du sang à la vue de tous.
- Mais professeur…
- Je vais mettre cela sur le compte d'une envie de paraître rebelle, déclara Severus. En revanche, je ne veux plus entendre ces propos sortir de votre bouche sous peine de vous retrouver en retenue pour le reste du trimestre est-ce clair ? Ce sont des mots qui pourraient gâcher votre vie.
Et Severus en savait quelque chose… Dans ce genre de moment, il maudissait ce rôle de double espion. Particulièrement parce qu'il aurait aimé ajouter que ces propos étaient stupides et que la pureté du sang n'était qu'une invention grotesque. Mais il n'était pas suicidaire. Un jour, le Mage noir reviendrait. Un jour, il devrait assurer une couverture. Un jour, Drago Malefoy serait impliqué dans cette guerre, au côté de son père.
C'était d'ailleurs pour cela qu'il préservait un peu le garçon et la majorité de ses serpents. Ses élèves seraient un jour embarqués dans des choses sombres sans même qu'il n'ait le choix. Les serpents n'avaient pas le courage des lions et la plupart suivraient leur famille.
Le blond hocha la tête docilement de la même façon que l'avait fait Potter quelques heures plus tôt. Quittant la salle commune des Serpentard tout en rappelant à voix haute aux élèves de ne pas veiller trop tard, Severus s'attarda sur le comportement étrange qu'avait eu le Survivant.
Le gamin était-il malade ? Il était pâle comme un linge et ses propos incohérents avaient laissé penser qu'une fièvre le faisait délirer. Peu importe ! Potter n'était pas un élève de sa maison. Minerva saurait voir si quelque chose clochait chez Potter et sinon, l'enfant saurait trouver un adulte pour se plaindre.
Mais cette pensée qui rassurait habituellement facilement tant Severus sonnait terriblement faux.
NDA : Je sais que pour certains c'est compliqué de laisser un commentaire. Mais sachez que si je partage cette histoire avec vous, c'est pour avoir des retours et être dans l'échange.
Voici donc quelques questions pour les timides qui ne se sont pas encore manifestés :
Que pensez-vous du comportement de Rogue dans ce chapitre ?
Dans combien de temps pensez-vous que l'homme offrira ses bras réconfortants pour Harry et vaincra son handicap sentimental ?
A votre avis, le suivra-t-il dans la chambre des secrets, empêchera-t-il Harry d'y aller, ira-t-il seul ou encore autre chose ?
Pensez-vous que le mini-sermon de Rogue envers Malefoy changera le comportement du garçon ? Ou pensez-vous qu'il y a encore du chemin à faire ?
Je vous laisse me répondre en commentaire et sinon on se retrouve le 24 septembre !
