Note de l'Autrice : SURPRISE JE PUBLIE QUELQUES HEURES PLUS TÔT ! Je ne sais pas trop si vous verrez la différence car il est tard mais bon ! En vacances, c'est préférable que je publie immédiatement pendant que j'ai un petit créneau :)
Réponse aux reviews :
Elia : Merci pour ton commentaire ! Si tu aimes voir Harry travailler, la suite va te plaire, on va de plus en plus tendre vers l'entraînement intensif (le pauvre !). Je ne sais pas si Lupin est plus mature que Rogue… Je dirai plutôt que sur quelques points, certains ont plus rapidement tourné la page que d'autres… En tout cas, ça fait mijoter notre maître des potions. Merci pour tes encouragements et j'espère que la suite te plaira :D.
Jademanga2006 : Olalala mais quel beau message que j'ai eu là ! Il m'est arrivé en plein cœur alors que j'étais en baisse de motivation et remise en question. Même si je pense qu'il y a 100 fois mieux en Severitus, je prends le compliment et te remercie. J'espère que la suite te plaira tout autant.
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Chers tous ! Pour information, la progression de l'histoire me poussera peut-être à passer du rating T au M puisqu'on va appréhender de plus en plus l'aspect de la guerre. La limite est hyper fine entre ces deux ratings donc je préfère préciser d'avance.
Pour les intéressés sur l'avancée de l'histoire (littéralement personne mais je raconte quand même ma vie), j'ai terminé la rédaction de la partie 2. Reste plus qu'à vous souhaiter à tous une bonne lecture, moi je retourne à ma plage et mes bouquins, attendant avec impatience mon anniversaire le 14 juillet tralalalalère.
Bêta-reader : Livia Tournois
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Chapitre 32
Le mois de Février arriva avec le retour de la neige sur le château. Si Janvier avait été calme, les choses semblaient s'accélérer.
D'abord, le match de Quidditch contre Serdaigle approchait à grands pas et Harry n'avait toujours pas reçu son Éclair de Feu. Olivier Dubois était tendu comme jamais et mettait une pression sur l'équipe à tel point qu'Alicia Spinnet quitta l'entraînement en larmes un soir où Olivier avait été particulièrement intransigeant.
Les professeurs n'étaient pas en reste et s'amusaient à donner un nombre monstrueux de devoirs. Paloma Crescent demandait de plus en plus de rigueur dans les morceaux que Harry apprenait. Ron avait montré un intérêt marqué pour l'instrument de musique. A l'oreille, il avait réussi à jouer quelques notes de musique que Harry s'évertuait à apprendre depuis plusieurs jours. C'était particulièrement frustrant.
Heureusement, la prochaine sortie à Pré-au-lard approchait et tout le monde, y compris Hermione, fut ravi de se détendre un peu. Bon nombre de couples roucoulaient, la Saint-Valentin arrivait à grand pas et Harry manqua de vomir lorsqu'il tomba sur Pénélope Deauclaire et Percy Weasley en train de s'embrasser à pleine bouche derrière un arbre.
Il fit mine de n'avoir rien vu et se dépêcha de monter dans la diligence où Ron, Hermione et les jumeaux avaient pris place. Avant que la calèche ne démarre, Drago Malefoy passa à côté d'eux, Pansy Parkinson à ses côtés.
- Fais gaffe Potter à ne pas tomber dans les pommes ou vomir partout ! On dit que les Détraqueurs rodent au village.
Pansy Parkinson éclata d'un rire aigu et Ron plaqua ses mains sur ses oreilles, mimant un haut le cœur. Harry envoya un geste grossier de la main à Malefoy pendant que la calèche démarrait.
- Il me gonfle celui-là !
- A ce propos, j'avais dit qu'on lui donnerait une bonne leçon et j'ai enfin une idée, déclara Hermione.
- Attendez…, dit Fred.
- Qu'entends-je ? compléta George.
- Hermignonette va faire des siennes ?
Hermione, clairement amusée, leur tira la langue. Elle se tourna vers Harry et Ron.
- J'attendais que la neige tombe.
- J'ai hâte ! déclara Ron en se frottant les mains. Mais attention à ce que Rogue ne nous coince pas. C'est comme le père de Harry maintenant.
Harry sentit son estomac tressauter de plaisir à cette évocation sortant de la bouche de son ami.
- Si Severus Rogue n'apprécie pas, je suis sûr que James Potter aimera ! déclara Harry. Vous savez comment est-ce qu'on l'appelait sa bande et lui quand il était à Poudlard ? Les Maraudeurs !
- Classe ! lança Ron.
Fred et George échangèrent un regard choqué et complice. Ils semblaient discuter silencieusement. C'était quelque chose d'assez fréquent chez eux et personne ne s'en inquiéta.
Le trio laissa les jumeaux une fois arrivés au village sorcier. Ron voulait se rendre à l'animalerie afin d'acheter un remontant pour Croûtard qui avait davantage maigri. Personne n'évoqua Pattenrond qui aurait pu être la raison du mal être grandissant de l'animal mais le chat était sur toutes les langues. Leur dernière dispute était encore fraîche et aucun des trois amis ne souhaitaient se fâcher à nouveau. La motivation de piéger Malefoy renvoyait un potentiel conflit à plus tard. Après une bonne demi-heure à faire du lèche-vitrine, Ron insista pour qu'ils aillent boire un coup au Trois Balais. Harry et Hermione le taquinèrent quelques instants, sachant pertinemment que le garçon en pinçait pour Madame Rosmerta, la gérante du bar.
Ils papotèrent longuement jusqu'à ce que les jumeaux arrivent et s'approchent d'eux.
- Allons bon ! lança Ron. Qu'est-ce que vous voulez ?
- On souhaite s'entretenir avec Harry, dirent-ils en chœur.
- Ron et Hermione ne peuvent pas rester ? demanda-t-il.
- De toute façon, il nous dira tout une fois que vous serez partis, assura Ron en haussant les épaules. Alors autant qu'on reste.
- George, notre frère est un véritable boulet.
- Hé !
- Peu importe ! Harry… Il est grand temps qu'on te rende ce qui t'appartient, lança Fred. Pour tout te dire…
- On a quelque peu hésité, compléta George.
- Mais après ce que tu as dit dans la calèche tout à l'heure et compte-tenu du fait que nous sommes des bons gars…
Ron émit un bruit amusé et Hermione fronça les sourcils, visiblement inquiète. Harry se demanda un instant si elle ne risquait pas de courir cafter aussitôt que les jumeaux seraient plus clairs sur ce qu'il voulait donner à Harry.
Fred sortit un parchemin.
- Euh… Pourquoi est-ce que vous me donnez un morceau de parchemin miteux ? demanda Harry.
Ron s'écroula de rire sur la table et George lui assena une frappe sur le sommet du crâne.
- Ce n'est pas n'importe quel parchemin miteux ! Fred !
Le garçon pointa sa baguette sur le parchemin et prononça :
- Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises !
Soudain, une écriture fine apparue sur le document. Harry s'en saisit et retint une exclamation. Il observa tour à tour les jumeaux et le parchemin.
- Qu'est-ce qu'il y a d'écrit Harry ? demanda Hermione, piquée par la curiosité.
- Messieurs Lunard, Queudver, Patmol et Cornedrue sont fiers de vous présenter la carte du Maraudeur, lut-il.
Hermione plaqua ses mains sur son visage et s'approcha de Harry pour observer la carte de plus près.
- Mais c'est incroyable ! Comment est-ce que vous vous êtes procurés ça ?
- En première année Granger, expliqua Fred. Nous étions jeunes et innocents. On avait été punis par Rusard.
- Et on a vu la carte qui nous faisait de l'œil. On en a été les gardiens pendant de nombreuses années. Mais cette fois, elle te revient de droit.
- Vu ce que tu as dit à propos de ton père tout à l'heure, poursuivit Fred. Ça nous a fait tilt.
- Vous parlez des Maraudeurs ?
- Bravo Ronnie, je vois que ton esprit est aussi rapide qu'un éclair de feu.
- Ferme-la George, répliqua Ron.
- Vous savez, je pense qu'il y avait sûrement plusieurs personnes qui se nommaient ainsi, tempéra Harry dont le cœur battait malgré tout la chamade.
- Je ne crois pas Harry, déclara Hermione. Après tout, ton père faisait les quatre-cents coups avec ses amis. On pourrait demander à Lupin puisque…
- Quelle chic idée Hermione ! coupa Ron. Comme ça il nous la confisquera !
- Mais attendez, elle sert à quoi cette carte ? coupa Harry alors que Hermione ouvrait la bouche pour répliquer.
Fred et George s'affaissèrent dans leur siège d'un même mouvement, un sourire espiègle sur leur visage constellé de tâches de rousseurs.
- Merci Harry. Enfin quelqu'un qui pose des questions utiles ! lança George.
- La carte du Maraudeur situe toutes les personnes présentes dans le château. A tout moment de la journée…
- A n'importe quelle heure ! compléta Fred.
- Dément ! lancèrent Harry et Ron en même temps.
- Ce sont des passages secrets ? demanda Hermione en pointant du doigt un couloir.
- Bravo petite ! s'exclama George.
- J'ai quatorze ans, répliqua Hermione l'air sévère.
- Mais c'est incroyable ! lança Harry. Ça veut dire qu'on peut suivre ton plan Hermione, faire un sale coup à Drago et repartir immédiatement au château par ce chemin, regardez !
- George, je suis ému, lança Fred, s'essuyant des larmes invisibles.
- Nos petits poussins deviennent de beaux poulets et déploient leurs ailes, compléta George en pleurant bruyamment.
Hermione frappa George à l'épaule avant que Ron, hilare, se jette sur Fred pour lui frotter les cheveux. Harry rigola à gorge déployée, se disant que la prochaine fois qu'il aurait besoin d'évoquer un Patronus, il n'aurait qu'à penser à ce moment.
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- Est-ce que t'es sûr qu'il va venir ? demanda Ron une énième fois.
- Chut ! répliqua Hermione.
Leur bonnet vissé sur leur crâne et emmitouflés dans leur manteau, le froid commençait malgré tout à les saisir. Planqués derrière un arbre, ils attendaient que Drago Malefoy arrive. Hermione avait prédit qu'il ne viendrait certainement pas seul. Les Serpentard étaient des sorciers prudents. Harry ne pouvait que confirmer cette information. Il pouvait même ajouter qu'ils avaient une tendance à la paranoïa assez développée.
Ils se trouvaient dans le parc dans lequel Harry avait été avec Severus à la fin de la deuxième année. Le petit bassin d'eau était désormais totalement gelé.
- Qu'est-ce que tu lui as dit pour être sûr qu'il vienne ? questionna Harry à voix basse.
- J'ai écrit un mot signé Puffett. Qu'elle avait besoin de lui parler et que ça concernait la mère de Drago.
- Wow, répondit simplement Harry impressionné.
- Quoi ?
- Rien.
- Harry, Malefoy passe son temps à te brutaliser et se moquer de nous. Ce n'est pas parce que la vie est injuste qu'on doit tout accepter en souriant ! Il est temps qu'on lui donne une bonne leçon !
Ron ne disait plus un mot mais jetait des coups d'œil inquiet à Hermione. Soudain, ils entendirent du bruit et la tête blonde laissa deviner que le garçon arrivait. Comme l'avait prédit Hermione, il n'était pas seul. Se tenaient à ses côtés Crabbe et Goyle.
Le trio de Serpentard se tenait dos à Ron, Harry et Hermione. La jeune fille stupéfixia les deux bruns en un instant, prononçant à peine le sortilège.
Drago se tourna aussitôt, sortant sa baguette et cherchant autour de lui. Son visage exprimait une telle peur que Harry se demanda un instant si le blond n'allait pas mouiller son pantalon de terreur. Cela aurait été hilarant et Harry aurait trouvé tout un tas de surnom encore plus idiot que ceux qu'avait trouvé Malefoy.
- Maintenant ! lança Hermione.
- Wigardium Leviosa ! lança Harry sur les boules de neiges qu'ils avaient préparé.
En un rien de temps, Drago se retrouva couvert de neige. Les boules le frappaient de partout et il ne pouvait plus s'échapper. Le garçon hurlait et se dandinait grossièrement, espérant échapper aux attaques de neige. Ron sauta sur le blond et écrasa son bonnet sur ses yeux avant de le pousser au sol. Drago tomba la tête la première dans la neige et le trio éclata de rire avant de s'échapper.
La carte du Maraudeur leur fut bien utile, découvrant ainsi un tas de passage secret dont un qui menait directement de Pré-au-lard à Poudlard. Ils passèrent donc par la boutique de Zonko et coururent à toute vitesse dans le couloir menant au château. Harry avait un point de côté à force de rigoler et de courir en même temps. Ron tirait Hermione par la main qui n'arrivait plus à avancer tant elle était pliée de rire.
- Attendez ! Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises. Ok ! Il n'y a personne ! Méfaits accomplis. Allons-y !
- On devrait aller dans notre Salle Commune, histoire que tout le monde voit bien qu'on était déjà rentrés, déclara Ron.
Les deux autres acquiescèrent et se dirigèrent vers leur tour, le visage aussi innocent que possible. Harry dut se mordre les joues pour ne pas être assailli par un nouveau fou-rire.
oOo
Les derniers élèves apparaissaient, les bras chargés de confiseries et autres achats inutiles. La nuit commençait à tomber et Severus lança un Lumos avec sa baguette.
Il évita de complètement paniquer quand il ne vit pas Harry et ses amis revenir. Après tout, il avait pris la relève après le professeur Chourave et il avait peut-être loupé les pré-adolescents.
Des éclats de voix attirèrent son attention. Au loin arrivait Malefoy, Crabbe et Goyle, le pas pressé. Malefoy tremblait de tous ses membres. De rage mais aussi de froid. Le garçon était trempé comme une soupe et ses vêtements avaient ça et là des restes de neige.
- Je vais le tuer ! Je vais le tuer !
- Doucement Mr Malefoy, l'arrêta Severus. Que se passe-t-il ?
Le blond semblait prêt à exploser. La magie crépitait autour de lui et ses yeux lançaient des éclairs.
- Qu'est-ce que ça peut vous faire ? Vous allez le défendre maintenant qu'il est votre protégé n'est-ce pas ?
- Mr Malefoy, je vous prie de changer de ton immédiatement. J'exige que vous m'énonciez clairement ce qui vient de vous arriver.
- Potter et ses amis nous ont pris en traître ! lâcha Malefoy les joues rouges de colère.
Severus serra les mâchoires et s'approcha du trio pour voir s'ils n'avaient rien de grave. Cela sembla redonner confiance à Drago Malefoy qui poursuivit :
- Ils ont fait tomber violemment Vincent et Grégory pour qu'ils ne puissent pas me défendre. Puis, ils se sont jetés sur moi avec une telle brutalité que je suis tombé au sol, expliqua le garçon d'une voix plaintive en serrant son bras contre lui. Une personne du village est venue m'aider pour retirer le contre-sort et me libérer. J'ai très mal…
- Suivez-moi, déclara Severus d'une voix blanche.
Il fallait d'abord mettre ces garnements au chaud avant qu'ils n'attrapent la mort. Le maître marmonna à Rusard qu'il lui laissait la charge de punir les retardataires, ferma le portail et dirigea ses serpents vers l'infirmerie.
Ils n'avaient de toute évidence rien d'autre qu'un égo blessé. Cependant, il valait mieux ne pas réveiller la colère du père Malefoy ni celle de Crabbe et Goyle senior. Par ailleurs, il ne souhaitait pas que Harry et ses amis s'en sortent sans rien.
- Croyez-moi, ils vous feront des excuses. Réchauffez-vous, ajouta-t-il alors que l'infirmière apparaissait en poussant des cris outrés.
Le maître des potions s'échappa aussitôt et se dirigea vers les appartements de Minerva, la Directrice des rouges et or. Il fallait faire mouche auprès du trio qui se croyait tout permis.
Severus essaya de ne pas être trop déçu du comportement de Harry. Il savait que Drago et ses copains n'étaient pas en reste concernant les brusqueries et autres vacheries.
- Je n'ai pas vu Harry et ses amis rentrer de Pré-au-Lard, expliqua-t-il. Ils auraient, a priori, attaqué Mr Malefoy et sa bande.
Minerva émit un bruit agacé et suivit Severus sans un mot. Lorsqu'ils pénétrèrent dans la pièce circulaire qui faisait office de Salle Commune, les couleurs vives, l'odeur de sueur adolescente mêlée à celle des sucreries et la radio hurlant du rock sorcier agressèrent aussitôt le maître des potions.
Le peu d'élèves qui remarquèrent les professeurs baissèrent d'un ton, quelques-uns paraissaient franchement inquiets.
- Ils sont là-bas, lança-t-il lorsqu'il vit la tignasse de Granger dépasser d'un fauteuil.
Le trio rigolait à gorge déployée et se gavait de sucre. Ils sursautèrent si violemment à l'arrivée de Severus et Minerva que cela ne pouvait pas être innocent.
- Tiens tiens, on vous cherchait justement, lança Severus d'une voix doucereuse comme il savait si bien faire. C'est étrange, je ne crois pas vous avoir vu rentrer de Pré-au-Lard. Et vous voilà dans votre tour, comme par magie.
Parfois, le maître des potions se trouvait particulièrement hilarant. Il s'en cachait bien.
Harry avait le visage fermé et Severus déchiffra aussitôt le besoin de ne rien trahir. Granger avait légèrement pâli mais son menton demeurait haut. Weasley grimaçait d'un air ennuyé.
- Pourriez-vous nous suivre s'il-vous-plait ? demanda Minerva.
Cela agaça profondément Severus. La lionne avait toujours eu pour habitude d'isoler des élèves lorsqu'il fallait leur remonter les bretelles. Severus était plutôt de l'école de "la mise en exemple". Restant à sa place de Directeur de Serpentard et luttant pour ne pas jouer le rôle du "père collant et pénible", il ne dit rien et se contenta de laisser parler Minerva. Comme cela concernait également les élèves de sa maison, il avait une bonne excuse pour rester.
- Le professeur m'a rapporté que vous auriez brutalisé Mr Malefoy et ses amis, expliqua la sorcière une fois le groupe dans le couloir.
- Ils sont actuellement à l'infirmerie afin de ne pas attraper la plus grosse grippe de tous les temps, ajouta Severus d'un air sévère.
Harry grimaçait, comme si le maître des potions venait de le trahir. Severus lui envoya un regard blasé et le garçon secoua la tête.
- On lui a juste envoyé des boules de neige, déclara Harry, grognon.
- C'était juste un jeu, rien de plus, ajouta Ron.
Severus vit rouge. Il n'y avait pas de jeu qui tienne. Ce qui pouvait faire rire un groupe pouvait torturer la victime de la blague.
- Vous avez déjà fait suffisamment de grabuge les uns et les autres depuis la rentrée pour en rajouter ! répliqua Minerva.
- Et je ne pense pas que vous auriez été ravi de vous retrouver les quatre fer en l'air dans la neige par ce froid glacial.
Il vit nettement Harry pincer les lèvres pour ne pas éclater de rire.
- Harry ! claqua-t-il. Je ne tolérerai pas ce comportement !
Harry souffla, tel un adolescent têtu en pleine crise.
- On va éviter de rentrer dans le personnel si vous voulez bien, tempéra la Directrice de Gryffondor. Vous n'avez pas le droit d'attaquer des élèves et leur lancer des sortilèges en dehors des cours. Je retire trente points à Gryffondor. Maintenant, allez vous coucher. Severus, ajouta-t-elle en guise de salutation.
- Toi, tu restes ici ! dit-il alors que Harry retournait dans sa tour.
Harry soupira, ennuyé d'être pris sur le fait. Malgré tout, il leva la tête pour observer son tuteur dans les yeux.
- Je ne veux pas que tu attaques Malefoy et ses amis de la sorte. C'est la dernière fois. Tu m'entends ?
- Il passe son temps à me chercher ! Il me provoque chaque jour que Merlin fait ! Qu'est-ce que je devrais faire ? Le laisser m'insulter sans rien dire ? explosa-t-il.
Severus passa une main sur son visage. Ces chamailleries étaient tout bonnement épuisantes. Les mots de Harry firent pourtant mouche.
- Comment ça, il t'insulte ?
Harry haussa les épaules, signe que ce n'était pas important.
- Il se moque de mes réactions avec les Détraqueurs et il mêle ça avec cette stupide histoire de la fois où je me suis trouvé malade dans la Grande Salle. On a juste voulu lui remettre les idées en place à cette face de pet !
- Harry !
- Désolé.
Il n'avait pas du tout l'air désolé mais l'avait dit pour la forme.
- Ce sont des enfantillages tout ça, déclara Severus. Je ne veux plus que tu te comportes de façon aussi puérile. Si tu as un problème et que Malefoy ou quiconque t'embête, tu viens me voir.
- Non mais je ne suis pas une balance ! lança Harry, les yeux au ciel.
- Arrête de lever les yeux au ciel.
Cette discussion ne menait à rien. Severus était fatigué. Il voulait aller se coucher et se lever tôt le lendemain pour préparer ses cours et se rendre à Londres pour récupérer les ingrédients de l'apothicaire du Dr Aziz.
- Recommence encore une bêtise de ce genre et je te confisque ton Eclair de Feu.
Harry n'eut pas le temps de protester ou de vérifier si le maître des potions bluffait ou non. Severus s'en alla dans un mouvement de cape des plus charismatique.
oOo
- Je suis certain que je vais le récupérer, assura Harry à Olivier qui était au bord du malaise.
Dans les vestiaires pour l'entraînement de la semaine, le capitaine de l'équipe de Quidditch de Gryffondor menaçait d'imploser tant ses nerfs étaient à vif.
- Comment peux-tu en être si sûr ?
Harry ne savait pas trop s'il devait révéler que le professeur de potions l'avait menacé de confisquer son nouveau balai si jamais il faisait des siennes. Olivier Dubois aurait été capable de le séquestrer jusqu'au prochain match.
- Mon tuteur me l'a laissé entendre, révéla-t-il.
Olivier était partagé entre le scepticisme et céder à la joie que Harry récupère son balai.
- C'est ma dernière année en tant que capitaine, je ne…
- Je le sais Olivier ! coupa Harry qui sentit le stress l'envahir. Les autres sont sur le terrain depuis dix minutes, j'aimerai m'entraîner aussi. Pour le moment, on se contentera du Brossdur.
- Je te jure Harry qu'il faut vraiment que…
- Je SAIS Olivier ! grinça Harry avant de sortir en trombe sur le terrain, d'enfourcher le balai et de taper du pied.
Il décolla comme une fusée, emportant sa frustration dans son sillage. De là-haut, il se sentait à sa place. Il fit quelques tours de terrain, réalisant quelques figures dans le ciel et s'adaptant au manche et à la magie du balai qui vibrait.
Au loin, Ron et Hermione faisaient de grands signes de salutation à Harry qui leur répondit en agitant son bras. Olivier siffla pour rapprocher les troupes et Harry vola jusqu'au capitaine.
Lorsqu'il s'agissait de Quidditch, il n'y avait plus de froid ni de fatigue.
Et surtout, il se languissait de gagner le match contre Serdaigle.
- Ils ont une nouvelle attrappeuse, précisa George. Elle se débrouille plutôt bien mais tu devrais arriver à la battre sans problème.
Harry travailla les esquives de cognard avec Fred et George tandis qu'Olivier se chargeait de ses poursuiveurs, leur hurlant de temps à autre dessus car ils n'étaient pas assez dynamiques à son goût. Il termina l'entraînement couvert de boue à force de raser le sol et de chuter en tentant des acrobaties toutes plus dangereuses les unes que les autres.
Une fois dans les vestiaires, l'équipe eut le droit à un sermon d'Olivier :
- On se retrouve demain soir à dix-sept heures. Serpentard est premier du classement pour le moment mais si on parvient à vaincre Serdaigle, on pourrait remonter à la deuxième place.
- Tu radotes Olivier, soupira George.
- Je radote parce que vous ne prenez pas l'exercice au sérieux !
- On a compris, répliqua Fred dans un sourire. On se voit tous les soirs de la semaine jusqu'à samedi.
Harry n'osa demander à quelle heure Olivier comptait terminer les entraînements. En effet, il avait prévu de continuer ses leçons avec Lupin pour le sortilège du Patronus. Son tuteur avait accepté d'un hochement de tête sec.
Harry avait hésité à proposer à Severus Rogue de se joindre à eux mais il savait que c'était peine perdue. Et puis, c'était son moment avec Lupin et il avait commencé à apprendre le sortilège avec lui, autant aller jusqu'au bout.
Toujours est-il que Harry remontait tard dans sa tour et avait peu de temps pour ses devoirs. Heureusement, Hermione lui apportait gentiment son aide et l'encourageait à venir travailler à la bibliothèque le matin.
- Tu sais, c'est toujours très calme à cette heure-là, expliqua-t-elle alors qu'ils sortaient du cours de Runes Anciennes. Tu travailleras beaucoup plus vite et l'esprit est plus clair au réveil.
- J'ai surtout envie de dormir le matin, répliqua Harry. Je ne sais pas comment tu fais pour suivre toutes ces matières. A ta place, j'aurais déjà craqué.
Hermione sourit avec indulgence.
- En réalité, c'est une question d'organisation. Et tu sais, toi aussi tu en fais beaucoup. Entre tes leçons de musique, de Quidditch et les cours particuliers du professeur Lupin.
- Pas si fort Hermione ! gronda Harry.
Il jeta un coup d'œil autour de lui mais le couloir était tellement bondé que personne ne semblait faire cas de leur discussion. Les deux amis se rendaient en cours de Métamorphose où Ron devait les rejoindre.
Lorsque le garçon arriva, Hermione qui racontait à quel point l'Arithmancie était une matière incroyable se tut.
Les joues rouges, la fumée s'échappant presque de ses narines et traînant un drap, Ron marchait d'un pas rageur. Il se dirigea droit vers Hermione qui recula d'un pas par prudence. Tous les élèves qui attendaient devant la classe se turent.
- REGARDE ! hurla-t-il en se ruant sur Hermione. REGARDE !
Ron agitait le drap sous le nez de la jeune fille.
- Ron, qu'est-ce que…
- CROÛTARD ! REGARDE ! CROÛTARD !
Harry se rapprocha d'Hermione pour éviter que la fureur de Ron explose totalement. Il observa le drap. Une tâche rouge se dessinait dessus, comme une tâche de…
- DU SANG ! CROÛTARD A DISPARU ET TU SAIS CE QU'IL Y AVAIT PAR TERRE ?
- N…Non, bredouilla Hermione la voix tremblante.
Ron attrapa le bras d'Hermione et fourra dans sa main une boule de poils orange.
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Après cela, la guerre fut déclarée entre Ron et Hermione. Les deux ne se parlaient plus et Harry restait au milieu. Une position si délicate qu'il bénit aussitôt son emploi du temps chargé.
Tout le monde essaya de consoler Ron. Fred et George minimisèrent l'évènement tandis que Ginny tentait de tempérer les jumeaux dans leurs moqueries.
Ce soir-là, il fuya l'ambiance lourde et tempétueuse de la salle commune de Gryffondor pour travailler le sortilège du Patronus avec Lupin.
Harry parvint à chaque fois à freiner le Détraqueur. Un bouclier argenté se dressait entre lui et la créature.
Malgré tout, Harry ne put s'empêcher d'être déçu.
- Mon Patronus n'a pas de forme.
- C'est déjà très impressionnant ce que vous savez faire, Harry. Peu de sorciers parviennent à manifester un Patronus corporel. Vous ne vous évanouissez plus, n'est-ce pas ?
Harry opina du chef. Il aurait aimé détruire les Détraqueurs une bonne fois pour toute plutôt que de les repousser.
- Dans ce cas, c'est le principal. Avec le temps et de l'entraînement, vous réussirez à coup sûr à réaliser un Patronus corporel.
Harry se demanda si l'homme savait le faire mais se garda de demander. Par ailleurs, sa leçon de piano allait bientôt commencer.
Il manqua de renverser McGonagall au détour d'un couloir.
- Potter !
- Excusez-moi madame, dit-il confus. Je dois me rendre dans mes appartements.
- Pas si vite Potter ! Je vous cherche depuis tout à l'heure afin de vous restituer ceci.
La directrice des lions tenait dans ses mains le merveilleux balai qu'on lui avait confisqué un mois plus tôt. Harry n'osa pas s'en saisir, de peur que l'objet s'évapore et qu'il se réveille de ce merveilleux rêve.
- C'est vrai ? demanda-t-il avec une stupidité assumée.
- Oui ! Nous n'avons rien trouvé de dangereux. L'Eclair de feu est à vous.
Harry poussa un cri de joie, remercia sa professeure et se saisit du balai. Il se dépêcha d'aller prévenir Olivier Dubois, heureux comme si on lui avait annoncé qu'il avait déjà remporté la Coupe de Quidditch.
- Tout rentre dans l'ordre, Merlin merci ! soupira-t-il. Si on maintient le niveau de nos derniers entraînements, la victoire devrait être à nous cette fois. Enfin… J'espère qu'il n'y aura pas de Détraqueurs.
- Ça devrait aussi être réglé, expliqua Harry, peu sûr de lui. J'ai appris un contre-sort.
Il omit d'expliquer qu'il ne s'agissait en réalité que d'un entraînement sur un épouvantard et un seul. S'il se trouvait face à une centaine de Détraqueurs comme lors du premier match de la saison… Harry réprima un frisson de terreur.
- Alors c'est parfait ! A tout à l'heure, Harry !
Harry jeta un coup d'œil à sa montre. Son cours de piano commençait dans cinq minutes. Paloma se montra ferme et demanda à Harry de répéter plusieurs fois une même mesure jusqu'à ce que ce soit parfait. A la fin du cours de piano, Harry découvrit qu'une pomme et un sandwich avaient été déposés sur la table basse. Un sourire attendri sur le visage, le Gryffondor avala tout rond son goûter avant de se saisir de sa tenue de sport.
Pour ne pas déroger à la règle des derniers soirs avant le match, il eut encore un entraînement de Quidditch. Harry proposa à Ron de venir avec lui afin de se changer les idées. Cette fois, Harry put découvrir le plaisir de voler sur l'Éclair de Feu. A la fin de l'entraînement, Olivier était si enthousiaste qu'il garda Harry plusieurs minutes pour discuter tactique et stratégie. Harry présuma que le garçon souhaitait surtout toucher et analyser l'Eclair de Feu.
Harry quitta le stade son balai sur l'épaule en compagnie de Ron, tous deux vantant les performances du balai.
Ils étaient à mi-chemin du château lorsque Harry distingua deux paires d' yeux jaunes qui brillaient dans l'obscurité. Il se figea sur place, se demanda un instant s'il s'agissait de son chien.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Ron.
Harry tendit le doigt et Ron lança un Lumos. Il pointa sa baguette, illuminant un arbre. Accroché à une branche, Pattenrond fixait le duo.
- Va-t-en sale bête ! cria Ron.
Il se pencha pour prendre une pierre mais avant même qu'il la jette, le chat avait disparu.
- Tu vois ? Elle le laisse aller où il veut. Il va sûrement chercher son dessert après avoir dévoré Croûtard, dit-il en jetant la pierre par terre.
Harry resta silencieux et ils poursuivirent leur chemin, chacun dans ses pensées.
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Le jour de match, Harry ne put rien avaler. Olivier le força à manger un toast, répliquant qu'il était hors de question que son attrapeur tourne de l'œil pendant le match. Les Serpentard envoyèrent des quolibets aux Gryffondor qui répondirent par des chants insultants. Une personne extérieure n'aurait pu deviner que le match voyait s'affronter Gryffondor et Serdaigle.
Malefoy lança une dernière pique à Harry avant qu'il ne quitte la Grande Salle :
- Attention aux Détraqueurs, Potter !
Une fois sur le terrain et après quelques mots encourageants d'Olivier, ce fut bien une équipe bleu et bronze qui avança en face des rouges et or. Harry chercha l'attrappeuse d'un œil expert.
On lui avait dit plus tôt qu'elle s'appelait Cho Chang. Lorsque leurs regards se croisèrent, Harry fut absolument certain qu'il n'oublierait pas le prénom de la jeune fille. Elle était belle. Ce fut la seule information que son cerveau lui envoya.
Heureusement, le sifflet de Madame Bibine le ramena sur terre. Lorsque Cho Chang lui envoya un sourire timide, Harry sentit son estomac se contracter. Et cela n'avait rien à voir avec le trac.
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En haut des tribunes, Severus était partagé entre l'envie de voir Harry gagner et l'espoir que l'équipe de Gryffondor n'obtienne pas trop de points, au risque de passer devant Serpentard.
Lorsque Harry décolla, il atteignit le ciel plus rapidement que les autres joueurs. Severus se demandait sincèrement quel genre d'admirateur secret pouvait bien avoir envoyé ce cadeau hors de prix. Loin de lui l'envie de devenir le manager du garçon mais il commençait sérieusement à réfléchir à recevoir les présents destinés à Harry avant qu'il ne les perçoive. Question de sécurité mais aussi de protection éducative.
Le match débuta sans encombre si ce n'est que Lee Jordan passait son temps à vanter les mérites de l'Eclair de Feu plutôt que de commenter le match.
Serdaigle faisait bloc contre Harry. Les batteurs le poursuivaient tels des aigles sur une proie. Mais le Gryffondor ne faisait qu'un avec le ciel et son balai. Il tourna, vira, fonça si rapidement qu'il était impossible pour l'équipe de Serdaigle de faire face.
Cependant, les bleus et bronze rattrapaient leur retard dans les points et Harry cherchait partout la petite balle dorée. Il semblait l'avoir trouvé puisqu'il accéléra d'un coup. Miss Chang collait Harry de près, calquant sa trajectoire sur Harry qui laissa passer la jeune fille devant lui.
- Si Mr Potter devient galant, c'est une bonne chose pour nous, rigola Flitwick.
Severus jeta un coup d'œil à son protégé.
Et flûte, flûte et re-flûte.
On y était.
Le moment où Harry n'était plus tout à fait un petit garçon.
C'était tellement criant que Severus en fut presque gêné pour le garçon. La jeune fille adressa un sourire radieux à Harry. Tactique ô combien intelligente puisque le garçon sembla à nouveau chercher le vif d'or. Voyant que l'attrappeuse le suivait comme son ombre, Harry plongea au sol et Cho Chang le suivit aussitôt.
Severus ricana intérieurement. Une bouffée de fierté s'emparant de lui et se prenant clairement au jeu.
Comme le maître des potions l'avait deviné, Harry remonta soudain en chandelle. Chang ne pouvait pas suivre. Elle n'avait ni le niveau technique de son garçon, ni un balai aussi puissant. Harry gagnait du terrain sur le vif d'Or et la foule hurlait. Même McGonagall s'était levée, les mains jointes et la bouche entre-ouverte.
- Mais qu'est-ce que c'est que ça ? lança Remus Lupin qui se tenait derrière Severus.
Arrivait droit sur Harry, trois sorciers encapuchonnés. L'espace d'un court instant de folie, Severus se demanda franchement s'il ne s'agissait pas de Détraqueurs. Mais le soleil brillait toujours dans le ciel et l'air, bien que frais, restait supportable. Il vit Harry brandir sa baguette dont s'échappa un gigantesque bouclier argentée, renvoyant les trois silhouettes encapuchonnées au sol. Puis Harry se saisit aussitôt du vif d'Or.
En un instant, une foule d'élèves se précipitait sur le terrain portant Harry à bout de bras, le lançant dans les airs.
- On devrait y aller, déclara Lupin. Je crois que tu devrais venir, Rogue, ajouta-t-il d'une voix froide.
Severus jeta un œil sur le terrain et jura intérieurement. Au sol, Drago Malefoy, Vincent Crabbe, Gregory Goyle et Marcus Flint, étalés les uns sur les autres, se débattaient dans leurs capes.
Leurs visages se fermèrent lorsqu'ils virent Severus. Le maître des potions n'eut pas le temps de leur asséner une soufflante que Mcgonagall tempêtait, la fureur faisant trembler sa voix :
- C'est lamentable ! hurla-t-elle. Une tentative lâche et abjecte pour déstabiliser l'Attrapeur de Gryffondor ! Je retire cinquante points à Serpentard ! Et vous aurez une retenue.
Severus ne trouva rien à dire. Les garçons auraient le droit au plus exquis des sermons une fois dans leur salle commune.
Au loin, Lupin échangeait avec Harry. La complicité qui se dégagea du duo déplut à Severus. De la pure jalousie mêlée à de la peur. S'il savait que Lupin ne pouvait pas faire de mal à Harry au sein du château, il craignait de le voir partir. Mais ses vieux souvenirs ne pouvaient pas le ronger comme cela, il le savait.
Au fil de ses différentes lectures, il avait bien compris que sa propre enfance désastreuse avait des conséquences sur ses choix de vie et ses réactions. En aucun cas, il ne voulait reproduire les erreurs du passé. Mais ses démons lui menaient parfois la vie dure. Et entre l'intellect et l'émotionnel, il y avait souvent un monde.
Entraîné par l'un des jumeaux Weasley, Harry s'échappa au milieu de la foule, prêt à faire la fête avec ses camarades de maison.
En suivant son garçon des yeux, il tomba sur Lupin qui l'observait, l'air mélancolique. Il lui adressa un mince sourire, comme un signe de paix. Severus répondit par un froncement de sourcils et appela ses élèves à sermonner.
- Dans mon bureau, tout de suite !
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Le directeur de Serpentard enfila son chapeau de digne héritier de Salazar. Il expliqua en long et en large l'importance d'être intelligent et que si l'on échouait, il fallait travailler trois fois plus. Que ce comportement était indigne et salissait la noble maison des serpents. Que la ruse et l'ambition ne devaient jamais se traduire par des comportements grossiers.
- Par ailleurs, je vous rappelle que vous avez délibérément attaqué l'un des miens, ajouta-t-il d'une voix menaçante. Je vous informe que vos familles seront mises au courant de votre comportement honteux.
Flint demeurait le regard rivé au sol, Crabbe et Goyle ne semblaient déjà plus savoir pourquoi ils étaient punis. Malefoy, en revanche, serrait ses mâchoires et la colère le faisait presque vibrer.
- Peu importe les allégeances de vos parents, ils seront tout autant outrés que moi de vous voir aussi puérils et indignes de votre rang.
Les mots firent mouche. Le visage du blond se détendit et un masque d'impassibilité s'empara de son visage.
Futur excellent Occlumens, pensa Severus.
Severus allait renvoyer ses élèves dans leur dortoir avec interdiction d'en sortir avant l'heure du dîner quand quelqu'un entra sans attendre après avoir frappé.
Harry déboula dans la pièce, les joues rouges d'avoir couru. Il s'arrêta net lorsqu'il vit que Severus était occupé avec des élèves.
- Oh désolé ! dit-il précipitamment.
- Mr Potter, gronda Severus. Il s'agirait d'attendre qu'on vous ait autorisé à entrer.
- Vraiment désolé, se confondit-il en excuses.
- Cela ne fait rien, nous en avions terminé. Merci messieurs, vous pouvez disposer, ajouta-t-il à ses serpents qui s'en allèrent sans demander leur reste.
Drago Malefoy ne cacha pas son regard de pure haine et se tourna brusquement, bousculant Harry au passage. Il n'en fallut pas plus pour Harry qui réagit au quart de tour. De ses deux mains, il poussa le blond qui ne fit pas grand effort pour rester sur ses deux jambes et tomba à la renverse.
- Aïe ! beugla-t-il.
- C'est lui qui a commencé ! se défendit aussitôt Harry.
- Tout le monde dehors ! lança-t-il à l'adresse des trois serpents. Vous deux, vous restez là ! J'EN AI RAS LE CHAUDRON DE VOS IMBÉCILITÉS ET DE VOTRE GUERRE DIGNE D' ENFANTS DE QUATRE ANS ET DEMI !
Il était rare que Severus hurle de la sorte. Malefoy, encore par terre, observait son professeur comme s'il avait perdu la tête. Harry s'était ratatiné sur lui-même et avait rentré la tête dans ses épaules, comme s'il allait se prendre une gifle.
Severus inspira et déclara d'une voix froide :
- Demain soir, retenue. Tous les deux. Récurer les chaudrons vous aidera peut-être à trouver un terrain d'entente. Décampez !
Le blond ne demanda pas son reste mais Severus vit nettement les larmes de rage perler dans ses yeux.
Harry quant à lui, hésitait quant à la marche à suivre. Il était visiblement venu pour quelque chose en particulier. Severus lui fit un geste de la main, l'invitant à parler.
- J'étais venu vous dire que je dormais dans mon dortoir cette nuit, dit-il rapidement.
- Ah.
Même si Harry avait l'habitude de dormir dans les appartements de temps à autre, il rendait rarement des comptes. Severus douta immédiatement de la réelle venue du garçon dans son bureau.
- Il n'y a aucun problème. Je suppose que tu vas fêter cette victoire jusqu'au bout de la nuit avec les autres lions. Essaye de ne pas trop veiller.
- Oui, répondit Harry en hochant la tête d'un air déçu. Bon, à demain.
Harry s'apprêtait à franchir la porte lorsque Severus l'appela :
- Harry !
Le Gryffondor se tourna si vite qu'on aurait pu entendre les cervicales de son cou craquer.
- Félicitations pour ce match. Tu as très bien joué.
Cette fois-ci, Harry envoya un sourire radieux à son tuteur.
oOo
- Drago, tu ne vas pas rester dans ton dortoir tout le weekend, grinça Blaise en balançant un oreiller au garçon qui ne quittait plus son lit.
- Il sera bien obligé de se lever tôt ou tard, il a une retenue ce soir avec Potter.
- La ferme Théodore ! grinça Drago.
- On peut toujours aller chercher Pansy pour te faire sortir du lit si tu veux.
Drago envoya un regard sombre au brun qui parlait avec une telle nonchalance qu'il avait envie de le gifler. Lui et ses manières d'être toujours au-dessus de tout rendait Drago fou de rage depuis quelques semaines.
A vrai dire, il y avait beaucoup trop de choses qui le mettaient en rage ces derniers temps. Rogue et sa façon de protéger Saint-Potter, Théo qui jouait les intellectuels à passer son temps à la bibliothèque, Crabbe et Goyle trop stupides pour comprendre quoique ce soit et surtout Black qui n'avait toujours pas écrabouillé le Survivant.
Et dire qu'il avait une retenue avec l'Élu !
Sa mère lui avait déjà envoyé un courrier salé à cause de son comportement.
Elle lui rappelait l'importance de son rang dans la société sorcière. En gros, il ne fallait jamais oublier de se placer du bon côté de la barrière - si à la clé il y avait du pognon et du pouvoir, c'était toujours un plus.
Agacé, Drago se leva. En bas des escaliers, Pansy Parkinson l'attendait avec un immense sourire aux lèvres. Depuis quelques semaines, la jeune fille le collait de plus en plus chaque jour. C'était plaisant mais seulement lorsqu'il en avait envie. Et aujourd'hui, il ne voulait absolument pas la voir. Il lui adressa un signe de tête en guise de salutations, déposa un baiser sur sa joue afin d'avoir la paix puis s'en alla faire un tour dans le parc de Poudlard.
Il aperçut l'horrible chat de Granger rôder aux abords de la forêt et le Serpentard hésita franchement à lui lancer des pierres. Rendre Granger malheureuse était une source de satisfaction inépuisable. Cependant, il repensa à la lettre de sa mère et se ravisa.
Il devait se tenir à carreaux sans ça, son père se préoccuperait de son cas à son retour de Poudlard. L'homme n'avait jamais levé la main sur lui ni même donné la moindre punition. Mais la déception dans le regard de son père demeurait la chose la plus douloureuse au monde pour Drago.
Heureusement, sa mère faisait tampon. Il était certain qu'elle avait intercepté la lettre de Rogue avant qu'elle ne tombe dans les mains de son père.
- Tiens Malefoy ! Qu'est-ce que tu fais là ? Et tout seul en plus !
- Je pourrai te renvoyer la même question, lança-t-il les mains dans les poches.
En face de lui se tenait Eléonore Puffett.
- T'as coupé tes cheveux ?
- J'avais envie, expliqua-t-elle en touchant ses mèches qui arrivaient juste en dessous de ses oreilles. Tu aimes ?
- Les femmes de notre condition doivent avoir les cheveux en dessous des épaules, répliqua-t-il.
Dans le fond, il la trouvait quand même jolie mais la question n'était pas là. Et puis, cheveux longs ou pas, Puffett avait ce truc. Intelligente, du répondant, discrète quand il le fallait et maligne comme un niffleur.
- Je dois récupérer de la valériane pour ma potion, tu veux bien m'accompagner ?
Drago se saisit du bras de la jeune fille comme on le lui avait appris et marcha à ses côtés, silencieux, attendant qu'elle entame la discussion.
- Tu as encore fait grande impression hier lors du match.
Drago grogna mais ne répondit rien de plus.
- Flint est un idiot de vous avoir monté le bonnet de cette façon.
- L'idée restait drôle, lança Drago.
- Hilarante même, déclara-t-elle sarcastique. Drago, fais toi un peu petit. Travaille, joue avec les cartes que tu as et le succès se chargera de faire du bruit. Il faut que tu grandisses.
- Je ne suis pas venu pour un sermon, j'ai déjà eu ma dose, répliqua-t-il les joues rouges.
- Tu as été beaucoup trop gâté Drago. La vie se chargera de te remettre sur terre.
Elle avait dit cela avec une telle évidence que Drago en resta coi, vexé comme un pou. Il continua pourtant de marcher avec sa préfète-en-cheffe.
- Tu sais Drago, on n'est pas toujours obligé de faire comme nos parents. Laisse-toi le temps de grandir et de voir les choses par toi-même. Ça t'ouvrira un tas de portes. Conseille d'aînée.
Drago haussa les épaules de façon parfaitement puérile.
- Facile à dire pour toi, déclara-t-il avec une mauvaise foi évidente.
- Allons Drago, je suis probablement l'une des seules élèves de Poudlard à ne pas reproduire le schéma familial. Plus de la moitié des élèves sont dans la même maison où était un de leurs parents. Et une personne sur deux finit par faire le même travail que son père ou sa mère. Tu ne trouves pas ça triste ?
Eléonore n'attendit pas que Drago réponde et se détacha de lui. Ils étaient arrivés devant les serres.
- Ne laisse pas la jalousie te ronger. Tu as un énorme potentiel pour être un grand Serpentard. Et quand je dis ça, je parle d'ambition et de débrouille. Pas de tueries et d'extinction de masse. Penses-y lorsque tu seras en retenue ce soir. Et passe le bonjour à Potter !
- Compte là-dessus, grinça le blond avant de faire le chemin inverse et se rendre dans la Grande Salle.
L'heure de retenue arriva bien trop rapidement. Il fut le premier dans la salle de classe des potions. Le professeur Rogue le salua et l'invita à s'asseoir devant une paillasse.
Sur celle-ci trônait un chaudron vide et plusieurs ingrédients. Drago balaya du regard la pièce et sentit l'inquiétude monter lorsqu'il vit qu'il n'y avait qu'un seul chaudron et non deux. A tous les coups, Saint-Potter avait été exempté de la retenue ! Si c'était le cas, son père allait en entendre parler !
Ronchon, il attendit que le professeur s'adresse à lui et lui dise quoi faire. Le dos droit, le menton haut et l'air fier, Drago voulait faire grande impression.
Il était un Malefoy et il était au-dessus de tout.
Finalement, le balafré débarqua par la porte arrière de la salle de classe.
- Veuillez m'excuser, Paloma m'a gardé un peu plus longtemps, expliqua le brun en s'approchant du professeur qui hocha la tête.
Écoeuré de voir Potter obtenir un traitement de faveur, Drago tenta de ne rien montrer. Encore moins lorsque le professeur intima à Potter de prendre place à côté de Drago.
Les deux garçons s'observèrent en chien de faïence. Le Survivant était si raide qu'il ressemblait à un chat prêt à se battre.
- Allez ! lança Rogue en poussant Potter dans le dos. Bien.
L'homme prenait son temps. Ses mots étaient rythmés à la perfection. Incisifs et clairs, Drago sentit la panade arriver à des kilomètres. Potter semblait avoir compris également que cette retenue n'allait pas être une partie de plaisir.
Le maître des potions avait joint ses doigts, formant un triangle. Ainsi, il ressemblait à un grand prêtre de magie noire et Drago ne put s'empêcher d'être admiratif par cette prestance naturelle.
- Vous aurez deux heures pour me préparer la potion de ratatinage. Vous allez devoir travailler l'un avec l'autre, trouver des solutions, les bons ingrédients et réussir dans le temps imparti.
- Nous n'avons pas nos manuels professeur, déclara Potter dont les méninges semblaient tourner au ralenti.
- C'est pourtant clair non ? s'agaça Drago. On doit faire ça de tête.
Les yeux de Potter s'écarquillèrent de panique et Drago leva les yeux au ciel. Dire que c'était ce gars-là que tout le monde admirait…
- Nous avons vu cette potion la semaine dernière. Vous êtes en capacité de la réaliser. Cependant, des indices ont été dissimulés dans la pièce si besoin. Vous devrez également tout laver et ranger avant la fin du temps imparti. Par ailleurs, la salle de classe sera fermée et vous ne pourrez vous échapper.
- Vous allez nous enfermer ici ? Mais c'est interdit ! Et si Drago essayait de me sauter à la gorge ?
- Aux dernières nouvelles, c'est plutôt toi qui te jette sur moi au moindre pet de travers.
Le professeur leva la main dans un calme insoutenable. Les deux garçons se turent, ne souhaitant pas aggraver leur cas.
- N'oubliez pas que j'ai les yeux partout, déclara-t-il, énigmatique. Si j'entends ne serait-ce qu'un mot plus haut que l'autre, vous revenez en retenue tous les dimanches jusqu'à la fin de l'année.
Le professeur avait l'air parfaitement sérieux. Il ne bluffait pas. Drago avala sa salive, très inquiet. Potter avait un niveau déplorable en potions et Drago n'aurait aucune patience avec lui. Il en fut presque à regretter que la retenue ne se passe pas avec Granger. Quoiqu'à bien y penser… Non, ça aurait été encore pire. Berk !
Le maître des potions agita sa baguette et un minuteur s'afficha dans l'air. Les chiffres de fumée flottaient au-dessus d'eux et les secondes commençaient à défiler.
- A dans deux heures.
En un rien de temps, le professeur avait disparu et Drago fut presque certain de le voir ricaner. Soupirant, le blond commença à noter les ingrédients nécessaires pour la potion sur un parchemin.
- Qu'est-ce que tu fais ? demanda Potter en fronçant les sourcils.
- Je note les ingrédients et pendant ce temps tu te tais.
- Je ne suis pas Crabbe ou Goyle et je ne te permets pas de me parler de la sorte Malefoy.
Drago posa sa plume avec agacement et se tourna vers le brun qui avait croisé ses bras sur son torse.
- Ok. Alors que veut proposer le brillant esprit du Survivant ?
- Arrête ça tout de suite ! On nous a dit de travailler ensemble et pas chacun dans son coin !
- Très bien ! Je note, tu regardes et tu fais ce que je te dis de faire.
- Je ne suis pas ton sous-fifre !
- Oh mais va donc jouer avec les fioles, ça nous reposera ! claqua Drago avant de reprendre sa plume.
Il crut sincèrement que Potter allait lui coller un pain. On pouvait presque voir de la fumée sortir de ses oreilles. Mais le Gryffondor respira trois fois, observa autour de lui puis ne dit plus un mot. Il se posa silencieusement sur le tabouret à côté de Drago et le regarda écrire.
Voilà qui était parfait. Un Potter qui se tait était un Drago en paix.
Ce plaisir ne dura malheureusement que quelques minutes.
- C'est de la poudre jaune qu'il faut, pas de la poudre bleue.
Drago s'arrêta, prêt à déclarer méchamment que le Survivant n'y connaissait rien. Il prit son plus bel air froid et se redressa sur sa chaise.
- Je t'ai déjà dit que…
- Et moi mon tuteur est Severus Rogue, coupa Potter. Dois-je te rappeler que je vis avec lui et que je l'ai vu mille fois préparer la potion de ratatinage ?
Le sourire triomphant de Potter donna à Drago des envies de meurtre. Il se contenta de grimacer et de déclarer d'un air condescendant :
- La potion prend une couleur bleue une fois qu'on a ajouté les queues de rats.
- Tout à fait mais avant ça on ajoute de la poudre jaune.
- Tu racontes n'importe quoi ! Laisse faire les professionnels.
Il s'attendit à ce que Potter lui arrache le parchemin des mains. Pourtant, le brun n'en fit rien. Au contraire, il se contenta de se lever et d'aller Merlin savait où. Drago retourna à son travail et ne leva la tête que lorsqu'il entendit un tas de bruit dans le fond de la salle. Potter fouillait dans les ouvrages de l'armoire du fond de la salle.
- Non mais qu'est-ce que tu fiches ! Ce n'est pas le moment de réorganiser les étagères de ton cher tuteur !
- Il a dit qu'il y aurait des indices dans la salle, expliqua Potter d'une voix calme. Je cherche.
Drago marmonna une insulte à l'encontre de Potter et se concentra sur son parchemin. Maintenant qu'il observait les ingrédients qu'il avait noté, le doute l'habitait.
Et si Potter avait raison ?
Il aurait mis sa main à couper qu'il s'agissait de poudre bleue mais à bien y réfléchir… Drago jeta un coup d'œil au minuteur.
- Il nous faudra une bonne demi-heure pour réaliser la potion. Si on ne commence pas dans quinze minutes, on est fichu pour tout terminer à temps. Surtout qu'il faudra nettoyer les chaudrons.
- Et alors ? répliqua Potter. T'as peur de te salir les mains ? C'est trop compliqué pour Mr Malefoy de nettoyer un chaudron ? Il a trop l'habitude que son elfe Dobby se tue à la tâche.
- Ne parle pas de mon elfe ! beugla Drago.
Aussitôt, le minuteur retentit dans un carillon. Le temps affiché chuta de plusieurs minutes. Horrifié, Drago ouvrit la bouche pour hurler sur Potter qui l'arrêta d'un geste de la main en secouant la tête.
- Il a dit qu'on ne devait pas dire un mot plus haut que l'autre.
Drago fulmina, tremblant de tous ses membres. Comment Potter connaissait l'existence de Dobby ? Pendant l'été, il avait entendu son père frapper la créature pour avoir "trahi odieusement le clan Malefoy". Qu'avait-il bien pu se passer ? Était-ce en lien avec Potter ?
- Comment est-ce que tu connais Dobby ? demanda Drago d'une voix grave mais calme.
Il jeta un coup d'œil au minuteur avec inquiétude. Le temps n'avait pas chuté drastiquement. Drago s'autorisa à respirer avec calme.
- Ton père est venu me rendre visite un jour et ton elfe était là, déclara Potter, énigmatique.
Le garçon continuait de chercher dans les étagères et sortit un ouvrage épais dont la reliure paraissait au bord de la rupture. Drago fut étonné de voir que Potter prenait soin du livre et tournait délicatement les pages. Il avait toujours trouvé Potter bourrin et indélicat. En somme, un élément de la plèbe sans aucune éducation digne d'une grande famille sorcière.
- Comment ça, mon père est venu te rendre visite ?
Potter pinça les lèvres mais ignora le blond qui s'approcha d'un pas vers lui. Potter le fixa, tendu.
- Je te signale que le temps avance, prévint-il avant que Drago ne dise un mot plus haut que l'autre.
- Où est-ce que tu as vu mon père ?
C'était rageant et frustrant de voir qu'il se passait des choses derrière son dos. Potter soupira. Derrière cet air blasé, il masquait mal une certaine vulnérabilité.
- Ton père se mêle de bien des choses et il s'est retrouvé en ma présence.
- Ne parle pas en mal de mon père, Potter !
- C'est toi qui voulait savoir, se défendit le brun. De toute façon, tu n'auras qu'à lui demander si tu veux connaître tous les détails.
Drago grinça des dents mais se garda de dire quoique ce soit. Il irait trouver sa mère qui lui expliquerait tout. Cela avait certainement quelque chose à voir avec l'absence de Potter lors de la deuxième année. A son retour, le garçon avait drastiquement changé. Même Goyle l'avait remarqué. Et évidemment, depuis ce jour, Rogue était officiellement du côté de Potter.
Les méninges tournant à cent à l'heure, Drago eut un temps d'arrêt avant de voir Potter s'arrêter sur une page.
- La page de potion de ratatinage a été découpée ! On a le début de la recette mais la suite a été retirée !
- Evidemment, lança Drago d'un air supérieur, cachant sa surprise.
- Cela veut dire qu'il faut qu'on trouve cette page pour vérifier nos ingrédients.
- Ou que tu fasses confiance à mes connaissances et qu'on commence enfin à préparer cette potion !
Potter envoya un regard sombre avant de remettre le nez dans le livre. Piqué par sa curiosité, Drago s'approcha à bonne distance du brun, lisant par-dessus son épaule.
Effectivement, la page avait été découpée mais pas seulement. Tout un tas d'annotations noircissaient le parchemin. Drago se saisit du livre pour l'approcher sous ses yeux, sous les protestations silencieuses du Gryffondor.
- Regarde Potter !
Méfiant, le brun s'approcha et suivit le doigt de Malefoy qui pointait une annotation. En réalité, la phrase n'avait rien à voir avec la recette de la potion. Les lettres serrées et fines affichaient :
Il est toujours utile de tout lire. Si vous êtes attentifs, retenez que le reste de la recette se trouve là où même un Oubliette n'aura jamais la même efficacité qu'un liquide ambré.
- C'est une blague…, marmonna Drago profondément agacé.
Il n'avait pas le temps de faire un jeu de piste avec Potter ! Agacé, Drago se tourna pour observer la bibliothèque, les mains sur les hanches. En pleine réflexion, il sursauta lorsqu'il sentit Potter à ses côtés.
- Le reste de la recette est dans un de ces livres, déclara-t-il inutilement.
Le Serpentard adressa un regard de profonde exaspération au brun et lut les inscriptions sur les reliures. Visiblement, Potter poursuivait son monologue à voix haute. Comme s'il était utile d'être bruyant pour réfléchir. Irrité, Drago s'apprêta à sacrifier un peu de temps sur le minuteur pourvu que le balafré la boucle. Il s'arrêta avant, Potter le bousculant et attrapant un livre de première année de potion.
- Je peux savoir ce que tu fais, Potter ?
- Je viens de te le dire. Il faut trouver l'équivalent en potion du sortilège d'Oubliettes. En première année, on a vu la potion d'Amnésie alors j'imagine que la suite de la recette est ici. La potion d'Amnésie a une couleur ambrée, je pense qu'on est donc sur la bonne piste.
Drago croisa les bras sur sa poitrine, laissant le Survivant chercher les informations. Pour rien au monde il aurait pu avouer qu'il était impressionné par la vivacité d'esprit de son ennemi.
Et pourtant.
Potter avait le regard brillant et lorsque ses méninges fonctionnaient, il avait l'air à peu près intelligent. Drago aurait presque pu le pardonner de ne pas lui avoir serré la main ce matin de septembre dans le Poudlard Express.
A cette pensée, une vague de colère saisit Drago qui eut la subite envie d'envoyer Potter valser à l'autre bout de la salle. Seuls son statut de Sang-Pur et sa réputation l'empêcha de se comporter en parfait Gryffondor instable.
- Ah voilà ! s'exclama l'autre benêt.
Au plus grand regret du blond, le garçon brandit le reste de la potion de ratatinage. Puis, Harry Potter envoya un dernier coup de grâce. Le regard flamboyant et un sourire victorieux sur le visage, il lança :
- Je l'avais bien dit, il faut de la poudre jaune, pas bleue. Au travail !
NDA : Vont-ils s'entretuer ? Drago apprend la patience, c'est pas beau ça ?
