NDA : Hello tout le monde ! La mère fatiguée que je suis a publié trop rapidement sur Wattpad au lieu de faire une publication programmée. Résultat, ayant un petit moment à moi, je publie aussi ici plus tôt !

J'essaye de répondre à vos commentaires dans la foulée.

Bonne lecture !

Prochain chapitre courant quinzaine de septembre !


Chapitre 44

Le matin du 30 octobre, Harry se réveilla tôt au même titre que ses camarades. Les élèves des écoles européennes arrivaient dans la journée et tout Poudlard était en ébullition.

- A ce qu'il parait, les françaises sont très jolies mais elles n'ont pas la langue dans leur poche, déclara Seamus qui s'habillait.

- Comment est-ce qu'ils vont arriver ? demanda Neville. En calèche ou sur les canots ?

- L'arrivée sur les canots est plus impressionnante, déclara Dean.

- Je suis bien d'accord ! Il faut qu'on leur montre que nous sommes les meilleurs dès leur arrivée, lança Ron.

- Commence donc par te laver les dents tous les matins, lança Fred qui débarqua dans la chambre suivit de George.

Dean s'écroula de rire sur son lit sous l'hilarité de la chambrée à l'exception de Ron.

- Qu'est-ce que vous voulez bande d'abrutis ?

- On vient t'annoncer en avant-première qu'on va trouver une solution pour participer au Tournois des Trois Sorciers, annonça Fred.

- Et respecte nous, tu as peut-être en face de toi le champion de Poudlard !

- N'importe quoi ! dit Ron avant de se saisir de sa brosse à dent et se rendre dans la salle de bain.

- C'est bien, il nous écoute, dit George.

Harry pinça les lèvres pour ne pas rigoler, par loyauté pour son meilleur ami.

- Mais qu'est-ce que vous comptez faire au juste ? demanda-t-il plutôt.

- Ah ça, tu le verras en temps…

- …et en heure ! termina George. Mais sache que si McGonagall n'a rien voulu nous dire concernant la sélection, on a eu le temps de peaufiner toutes les possibilités et on va réussir à détourner la limite d'âge.

Harry haussa les épaules, peu convaincu. Jamais les jumeaux pourraient tromper la magie de la sorte.

Lorsque Harry, Ron et Hermione descendirent prendre leur petit-déjeuner, ils découvrirent que la Grande Salle avait été entièrement décorée. De grandes banderoles de soie aux couleurs des quatre maisons étaient accrochées au mur. Derrière la table des professeurs, la plus grande des banderoles portait les armoiries de Poudlard. La lumière de l'automne rendait le tout charmant.

Fred et George discutaient en bout de table, isolés de tous.

- En tout cas, même si je trouve ce tournoi parfaitement dangereux et inconscient, la rencontre avec les autres sorciers de l'Europe entière sera enrichissante. Je me demande ce qu'ils pensent du droit des elfes…

- Pitié Hermione, pas de bon matin !

- Bien sûr que si, de bon matin ! Est-ce que tu te rends compte que tes draps sont changés, ta bouillotte bien placée au fond de ton lit, tes salles de classe nettoyées et tes repas cuisinés par des créatures magiques qu'on ne paye pas et qu'on traite comme des esclaves ?

Dans ces moments, Hermione arborait un air féroce.

Harry poussa un profond soupir et Ron leva les yeux au ciel. Hermione, rouge comme une tomate, semblait prête à les assassiner sur place.

Mais un bruit soudain de battement d'ailes des hiboux apportant les courriers des élèves étouffèrent toutes les discussions. Le trio prit place et Hermione se saisit aussitôt de la Gazette du Sorcier.

- Alors ça ! s'exclama-t-elle. Non mais c'est la meilleure !

- Quoi ? Il y a enfin une révolution chez les elfes de maison ? demanda Ron.

Harry lui envoya un coup de coude pour calmer son ami. Mais Hermione fit signe à Ron de se taire tandis qu'elle ouvrait le journal pour lire plus loin. En première page, les membres du Conseil d'Administration du Ministère de la Magie, Lucius Malefoy en tête.

Intrigué, Harry se pencha vers la jeune fille, attendant qu'elle fasse l'état des lieux.

- Ecoutez ça ! Les membres du Conseil d'Administration du Ministère de la Magie regrettent qu'un Tournoi des Trois Sorciers ait lieu.

- Non mais je rêve, c'est le Ministère qui a imposé ce tournoi ! Quel culot ! lança Harry.

Le Gryffondor se glissa sous la table pour s'installer aux côtés d'Hermione et de lire l'article.

Un tournoi à Poudlard, est-ce le bon moment ?

Ce 30 octobre, la célèbre école de sorcellerie accueillera un évènement de taille : le tournoi des trois sorciers.

Revisité pour que les conditions soient faites dans la plus grande des sécurités, certains membres du Conseil d'Administration s'interrogent sur la pertinence d'un tel projet : "Bien sûr que la cohésion internationale est indispensable. Mais en ce moment, il y a beaucoup à faire en Grande-Bretagne." relève Lucius Malefoy avant de poursuivre : " Nous avons une inquiétude particulière concernant le niveau de nos élèves. Poudlard accueille de plus en plus d'étudiants et le niveau ne cesse de baisser d'années en années. Est-ce à nos enfants d'en payer le prix ? Un tournoi qui va mobiliser tout le corps enseignant est-il pertinent ? ".

Lorsque notre journaliste demande plus d'explications concernant le nombre d'élèves à Poudlard, Lucius Malefoy tarde à nous répondre mais Alfred Nott prend la parole "Soyons clairs, chaque enfant sorcier à le droit à une bonne éducation. Cependant, il y a un nombre d'étudiants présents à Poudlard dont le taux de magie est proche de zéro. Il suffit d'écouter le discours des professeurs ! Ce sont ces jeunes qui pénalisent les bons sorciers, généralement issus de longues lignées sorcières. Il y a un nivellement par le bas non négligeable que le Ministère doit prendre en compte. Ce sont les sorciers de demain. Alors un tournoi est-il bien utile alors qu'il y a tant de choses à faire ?" Alfred Nott, connu pour ses positions conservatrices, prend une pause avant de reprendre la parole, plus calme : " Il n'est pas question de faire la guerre à qui que ce soit et nous avons entière confiance en Cornelius Fudge. Nous déplorons simplement que le Ministère de la Magie se préoccupe de divertir nos enfants alors que plusieurs éléments tendent à prouver que l'enseignement à Poudlard est en baisse."

- On sait très bien ce qu'il pense à demi-mot ! s'énerva Harry. Des élus qui n'ont pour seul objectif que de cracher sur les nés-moldus !

- Quelle bande d'idiots ! compléta Ron lorsqu'il eut terminé de lire l'article.

Hermione, quant à elle, demeurait silencieuse. Comme à chaque fois qu'elle réfléchissait, elle machouillait sa lèvre inférieure.

- Tu sais Hermione, la majorité des gens ne pensent pas comme eux, tenta Ron.

La jeune fille secoua la tête avant de revenir sur terre.

- Justement, déclara-t-elle. J'ai l'impression qu'ils se servent du tournoi pour faire passer leur idéologie immonde. Ce sera petit à petit mais je pense qu'on risque d'avoir des articles de ce genre de plus en plus souvent. D'abord ils disent qu'il y a un problème, surffent sur la peur des gens et puis…

- …désignent un bouc émissaire, compléta Ron. Ah les sal…

- Cela signifie que dans l'ombre, les choses avancent, dit Harry à voix basse. Pas seulement de notre côté mais du leur aussi.

- Est-ce que tu penses qu'ils sont au courant pour… Tu-sais-quoi ? demanda Ron.

Tu-sais-quoi signifiait évidemment le retour de Voldemort. Le mage noir restait caché et rien ni personne ne pouvait prouver son retour… Pas même les disparitions étranges de sorciers et de créatures magiques.

- Je ne sais pas, c'est compliqué à savoir. Mais ils doivent bien sentir que le vent tourne, admit Harry. Ne serait-ce qu'avec la marque qu'ils ont sur le bras.

- La marque qu'ils ont sur le bras ? demanda Hermione.

- Chaque partisan de Tu-Sais-Qui se trouvait affublé d'un tatouage de la Marque des Ténèbres, expliqua Ron.

- Celle de Severus est devenue plus foncée, avoua Harry.

Ron grimaça de dégoût et Hermione chercha ses mots quelques instants :

- Est-ce que… Tu lui as demandé si c'était un signe du retour de…

Harry secoua la tête par la négative. Il ne parlait pas vraiment du passé du maître des potions et encore moins de cette période sombre. L'un comme l'autre préférait laisser l'ancien temps là où il était.

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La journée se déroula dans l'excitation la plus totale. Toute l'école attendait 18h, l'heure à laquelle les délégations devaient arriver, avec impatience. Heureusement, le 30 octobre tombait un dimanche. Harry n'aurait jamais supporté d'attendre en ayant cours avec le professeur Binns !

Le trio passa une grande partie de la journée dans la Salle Commune à imaginer les épreuves du tournoi. Lorsque Neville pénétra dans la Salle Commune avec une plante ressemblant au Filet du Diable, Harry ne put s'empêcher de dire :

- Imaginez une épreuve avec des plantes tueuses ! Qui vous attrape, vous lacère et vous immobilise !

- On sait au moins se débarrasser de l'une d'entre elle, n'est-ce pas ? dit Ron dans un sourire.

Le trio éclata d'un même rire, soudain nostalgique de leur première année à Poudlard.

- Viens avec nous, Neville ! proposa Hermione dans un signe de la main. Et toi, comment est-ce que tu imagines les épreuves du tournoi ?

- J'en sais rien mais j'avoue que même si c'était ouvert au moins de dix-sept ans, je ne me serais pas présenté, avoua le brun dans un frisson.

- Tu plaisantes ! Une gloire éternelle, des sous pleins les poches et un tas d'aventures ! Que demander de plus ?

- Être en vie me suffit amplement, répliqua Neville tout en serrant la plante contre son torse.

- Certes, concéda Harry. Mais c'est tout de même attirant de devoir affronter des épreuves et les réussir.

Harry se perdit dans ses pensées, s'imaginant champion du Tournoi des Trois Sorciers. La foule acclamant ses exploits. Exploits mérités. La fierté dans le regard de Severus mais aussi de Sirius. Et puis le regard de Cho Chang qui alors se précipiterait vers lui et…

- Hého, la terre appelle Harry !

- Hein ? Qu'est-ce que tu dis Hermione ?

- Qu'on ferait bien de descendre, c'est bientôt l'heure !

Ils enfilèrent une cape sur leurs épaules et descendirent l'escalier quatre à quatre jusqu'au hall d'entrée.

Les responsables des différentes maisons étaient déjà présents et firent mettre les élèves en rang.

- Les plus petits devants, Miss Patil, rangez moi cette barrette ridicule, lança McGonagall. Mr Weasley, nouez correctement votre cape !

Harry fut ravi d'avoir pris plusieurs centimètres ces derniers mois. Il ne faisait plus partie des plus petits de l'école, pour son plus grand plaisir.

Les élèves descendirent les marches qui menaient au-dehors et s'alignèrent devant le château. Le ciel gris laissait doucement place à la nuit, la lune brillait timidement au-dessus de la forêt interdite.

Un doux murmure s'élevait parmi les élèves. Tout le monde se demandait de quelle façon les délégations allaient arriver. Harry leva les yeux vers le ciel.

- Est-ce que vous croyez qu'ils vont arriver sur des balais ?

- Impossible, ils sont beaucoup trop loin. Qu'ils se dépêchent ! Il est presque six heures ! s'impatienta Ron.

Harry aussi se languissait de les voir arriver. Le froid commençait à lui piquer les joues. Il regrettait de ne pas avoir mis un pull supplémentaire.

- Ah ! La délégation de Beauxbâtons arrive ! lança Dumbledore qui se tenait au milieu de la cour.

- Regardez ! Par là-bas ! lança Colin Crivey en pointant du doigt la forêt interdite.

Au dessus de celle-ci, un gigantesque carrosse bleu tiré par des gigantesques chevaux ailés avançait à une vitesse folle. Les trois premiers rangs reculèrent avec précipitation lorsque le carrosse descendit du ciel.

- Chaque cheval fait bien la taille d'un éléphant ! souffla Ron, impressionné.

Dans un fracas impressionnant, le carrosse se posa dans un nuage de poussière. Harry eut à peine le temps d'admirer les armoiries de l'école de Beauxbâtons - deux baguettes d'or croisées qui lançaient chacune trois étoiles - gravées sur la portière du carrosse avant que celle-ci ne s'ouvre.

En sortit alors un élève de l'école française. Il fit apparaître un marchepieds. Tout le monde retint son souffle : une femme immense apparut. Elle devait bien faire la taille de Hagrid ! Elle avait un beau visage au teint olivâtre et de grands yeux noirs. Elle observa l'assemblée qui la dévisageait. Puis, Dumbledore se mit à applaudir et tout le monde l'imita. Dumbledore fit un baise-main à la femme et déclara :

- Bienvenue à Poudlard, Madame Maxime !

- Merci, mon cher Dumbledore, répondit la femme à la voix grave.

- J'adore cet accent français ! lança Ron à l'oreille de Harry avec un grand sourire.

- Je vous présente mes élèves !

Harry constata qu'une douzaine d'élèves âgés de dix-sept à dix-huit ans attendaient autour du carrosse. Certains avaient enroulé leurs écharpes tout autour de leur visage et semblaient frigorifiés.

Dumbledore invita les français à se réchauffer à l'intérieur du château et assura à Madame Maxime que ses chevaux seraient entre de très bonnes mains.

- Hagrid est le meilleur en ce qui concerne le bien-être des animaux, ajouta-t-il dans un sourire bienveillant.

Pendant ce temps, tout le monde attendait l'arrivée de Durmstrang. Désormais, beaucoup d'élèves grelottaient et la nuit était définitivement tombée. Harry chercha du regard Severus. Le maître des potions paraissait agacé de voir ses élèves frigorifiés et cela amusa grandement Harry. Plus loin, Sirius se tenait aux côtés du professeur Flitwick, un sourire satisfait sur le visage. Il ne semblait pas craindre le froid et s'amusait visiblement comme un fou.

- Le lac ! s'écria Lee Jordan.

De l'endroit où ils se trouvaient, au sommet de la pelouse en pente douce dominant le parc, la vue sur le lac était nette.

- Voyez les bulles ! s'exclama une élève de Serpentard.

En effet, de grosses bulles se formaient à la surface de l'eau puis dans un immense tourbillon, la forme noire d'un long mât s'éleva.

- C'est un bâteau ! dit Harry à Ron et Hermione.

Majestueusement, un vaisseau émergea de l'eau sous le scintillement de lune. On aurait dit une épave au milieu du lac, comme le fantôme d'un bâteau de pirates maudits qui s'apprêtaient à mettre Poudlard à feu et à sang. Le bateau glissa vers la rive et enfin, les passagers débarquèrent.

Ils semblaient tous avoir été bâtis sur le modèle de Crabbe et Goyle. Mais lorsqu'ils apparurent à la lumière du hall d'entrée, Harry comprit qu'il s'agissait surtout de leurs épaisses capes de fourrure épaisse et compacte dont ils étaient vêtus.

- Dumbledore ! s'écria l'homme en tête de cortège.

Harry se sentit aussitôt mal à l'aise à la vue de cet individu. Si son ton était suave et son visage souriant, Harry nota le regard froid et perçant. Severus observait l'homme d'un air stoïque et Harry savait ce que cela signifiait : Severus ne l'appréciait pas.

- Bienvenue professeur Karkaroff !

- Quelle joie d'être ici, vraiment ! Et merci pour cet accueil ! Viktor, appela-t-il à l'intention d'un de ses élèves, venez donc vous réchauffer… Cela ne vous ennuie pas, Dumbledore ? Le pauvre garçon est légèrement enrhumé…

Un garçon passa devant eux et la majorité des élèves en eurent le souffle coupé. Harry n'en croyait pas ses yeux, bien qu'il n'ait vu que ce profil au nez arrondi et aux épais sourcils noirs.

- Harry… C'est Viktor Krum ! Le célèbre joueur de Quidditch ! s'exclama Ron.

oOo

Drago n'en croyait pas ses yeux et encore moins la chance qu'il avait. Viktor Krum en personne était installé à ses côtés. Il mit tout en œuvre pour donner la meilleure image qui soit.

Merlin merci, Krum était à la table des Serpentard où les élèves savaient se tenir un minimum !

Drago parla donc de choses et d'autres à Krum et ses camarades. Il essaya de ne laisser personne sur le carreau afin que le célèbre joueur ne se sente pas trop flatté.

- Mes parents ont longtemps hésité à m'envoyer à Durmstrang mais l'amour de notre pays a pris le dessus.

- C'est bien normal, répondit l'une des élèves de Durmstrang.

La jeune fille était élégamment coiffée et un fin sourire se dessinait sur son visage. Drago se sentit quelque peu perturbé par la beauté de la jeune fille mais ne laissa rien paraître.

Depuis son expérience avec Pansy, il avait tendance à admirer les jolies filles. Il n'y avait aucun mal à cela mais il savait aussi qu'il avait une réputation à tenir.

Puis, alors que les desserts disparaissaient, Dumbledore se leva. Il ne fallut que quelques secondes pour que l'assemblée devienne silencieuse.

La salle semblait chargée de monde alors qu'il n'y avait qu'une vingtaine d'invités. Les couleurs des uniformes des deux autres écoles détonnaient avec ceux de Poudlard.

- Chers invités, bienvenue à Poudlard ! Nous espérons que vous avez profité de ce festin comme il se doit. Je vois que vous avez commencé à faire connaissance entre élèves et c'est une chose que nous encouragerons tout au long de cette année : l'amitié et la coopération internationale.

Des applaudissements s'élèverent dans la salle et Dumbledore attendit quelques instants avant de reprendre la parole :

- Merci ! Comme vous le savez, la principale règle pour ce tournoi des trois sorciers porte sur la limite d'âge. C'est pourquoi, un juge impartial se tiendra à disposition pour la sélection des champions qui représenteront les écoles.

- C'est le patron de mon père, dit Daphné étonnée.

Drago reconnut aussitôt Ludo Verpey, chef du Département des Jeux et Sports Magiques, un sorcier dont l'intelligence était limitée d'après les dires de son père. A ses côtés se tenaient Barty Croupton, un homme aigri et tenace concernant la Justice Magique.

- A sa place, j'aurais honte de me tenir ici, souffla Théodore à voix basse.

Drago inclina le menton, approuvant les mots du brun. L'affaire Sirius Black avait largement entaché sa réputation. Les parents de Drago n'appréciaient guère cet homme qui n'avait pas hésité à envoyer son propre fils à Azkaban jusqu'à le faire mourir. Quel genre d'homme pouvait faire cela ?

Drago n'écouta que d'une oreille le discours du directeur de Poudlard qui présentait les deux hommes. Il voulait aller à l'essentiel : comment les champions allaient-ils être sélectionnés ?

Au bout de cinq bonnes minutes de blabla, Argus Rusard apparut, tenant des deux mains un objet caché sous un drap.

Drago n'eut pas le temps de réfléchir que Dumbledore leva le voile pour laisser apparaître une grande coupe de bois grossièrement taillée dont jaillissait une flamme bleue. L'objet ne payait pas de mine mais Drago sentit tout de suite la puissance et la valeur de cette relique.

- Voici la coupe de feu ! Cette coupe sélectionnera les champions de chaque école ! annonça Dumbledore. Pour tous les élèves ayant plus de dix-sept ans, si vous souhaitez candidater, il vous suffira de mettre votre nom, votre prénom ainsi que le nom de votre école. Sachez qu'une limite d'âge sera tracée par mes soins autour de la coupe de feu et je vous déconseille fortement de tenter l'impossible.

Le regard de Dumbledore balaya la salle et s'arrêta quelques instants sur les jumeaux Weasley.

Drago rêvait lui aussi de cette gloire éternelle mais il n'était pas assez stupide pour se croire suffisamment puissant pour détourner une limite d'âge. Tout ce qu'il espérait, c'était qu'un Serpentard représente l'école.

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- J'aurais bien proposé à Viktor Krum de partager notre dortoir, déclara Blaise en se glissant dans son lit. Dommage qu'ils dorment dans leur bateau.

- En tout cas, ce Karkaroff a joué cartes sur table dès le début en imposant son trophée sur le devant de la scène dès les premières minutes, déclara Drago admiratif.

- C'était ostentatoire, dit Théodore avant de se glisser à son tour sous ses draps.

- Et allez, c'est parti ! Qu'est-ce que tu as à redire là-dessus Mr aigri ?

Théodore ne s'offusqua pas des mots de Drago. Depuis la rentrée, les deux garçons passaient plus de temps ensemble. On pouvait même dire qu'ils auraient presque pu être amis si Théodore ne passait pas autant de temps à la bibliothèque.

- A sa place, je ferai profil bas. Et tu sais très bien pourquoi.

Théodore envoya un regard équivoque à Drago.

- Pourquoi ? demanda Vincent.

Comme d'habitude lorsque Vincent ou Gregory ouvrait la bouche, Théodore roulait discrètement des yeux.

- Parce qu'on ne peut pas dire qu'il a été dans le bon camp pendant la première guerre, expliqua Drago sèchement.

- Bah et alors ? C'est terminé la guerre ! S'il est là c'est qu'il a été déclaré innocent ! dit Vincent d'une voix monotone. Il faut passer à autre chose.

Théodore et Drago ne répondirent rien mais ils échangèrent un long regard, lourd de sens. Aucun des deux ne trouvèrent le sommeil et quand Théodore remonta les marches pour se rendre dans la Salle Commune, Drago le rejoignit. Théodore observait le feu de cheminée qui s'éteignait peu à peu.

- Je ne sais pas si je dois te le dire, déclara Théodore sans même se tourner vers Drago.

Le blond s'installa à ses côtés, dans la même position que le brun.

- Il est tard, tu peux tout me dire.

- Mon père a essayé de le joindre cet été, lâcha le brun de but en blanc.

- Karkaroff ?

Théodore hocha la tête et un silence accueillit cette annonce. Puis le brun reprit :

- Je l'ai vu sur un des courriers. Mais il n'est jamais venu.

- Comment peux-tu en être si sûr ?

- Avant d'aller aux réunions chez ton père, les anciens… Man…membres venaient toujours chez mon père, expliqua Théodore dans un souffle. Il voulait s'assurer qu'ils n'avaient pas retourné leur veste.

Drago avala sa salive avec difficulté. Il y avait une règle stricte : ne jamais parler du passé de leur parent. Ils avaient été sous le sortilège de l'Imperium, point. Mais Théodore, Drago et Pansy semblaient bien être les trois seules personnes à se rendre compte que des choses se préparaient. Du moins, Théodore et Pansy étaient les seuls à en avoir discuté avec Drago. Cette omerta semblait convenir à tout le monde et la curiosité était considérée comme vulgaire chez les familles nobles. Voilà pourquoi, personne ne posait plus de questions. Encore moins des adolescents…

- C'est bizarre tout ça, dit simplement Drago. Mais on n'a rien à craindre.

- C'est simplement étrange qu'ils se retrouvent soudainement les uns avec les autres alors qu'ils faisaient tout pour s'éviter depuis plusieurs années… Mais tu as raison, nous n'avons rien à craindre.

Ils faisaient partie de l'élite sorcière et leurs privilèges étaient lourdement défendus par leur père. Ils n'avaient aucune raison de s'inquiéter des rouages politiques qui se jouaient en arrière boutique. Et tant pis si d'autres souffraient, tant pis si c'était injuste, tant pis si Dobby se faisait massacrer.

Pourquoi pensait-il subitement à Dobby ?

- Mais dis voir, tu n'aimerais pas avoir le choix parfois et comprendre vraiment ce qu'il se passe ? demanda Théo.

C'en était trop, Drago se leva.

- On n'a pas le choix et ça ne sert de vouloir changer les choses. Allons dormir.

- Je n'ai pas de nouvelles de mon père depuis plusieurs semaines, lâcha finalement Théodore. J'ai demandé au professeur Rogue de se renseigner.

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Drago ne posa pas plus de questions à Théodore, ce n'était pas du genre de la maison, mais une intimité entre les deux adolescents grandissaient. Drago avait toujours eu un profond respect pour son camarade de part sa lignée mais ils étaient désormais liés par autre chose. L'un comme l'autre sentait que quelque chose se passait dans les couloirs du Ministère de la Magie et que leurs pères feraient probablement de grandes choses.

Ils ne savaient pas quoi mais cela promettait d'être grandiose.

Bien sûr, ce que Pansy avait entendu et rapporté à Drago laissait deviner que des choses peu nobles allaient avoir lieu… Mais si c'était pour le pouvoir et rester en haut de la société sorcière, quel mal pouvait-il y avoir à tout ça ?

Suffisait de regarder Granger et Potter pour voir à quel point le monde sorcier changeait radicalement. Si les familles aristocrates laissaient ce genre de personne prendre du pouvoir, alors c'était tout une richesse sorcière qui s'effondrerait. De cela, son père et sa mère lui en parlaient souvent. Préserver et conserver les traditions étaient indispensables.

- Tu m'écoutes ?

Drago soupira.

Cela faisait une bonne demi-heure que Potter et lui tentaient de se mettre d'accord sur une traduction runique. Aucun des deux ne voulait lâcher le morceau.

- Je t'ai déjà dit que ça ne revenait pas au même et qu'il faut être précis, se répéta Drago.

- A quoi bon puisque ça nous mène à un sortilège d'enchantement ?

- Parce que Babbling nous a déjà répété plusieurs fois qu'un sortilège mal traduit peut provoquer de lourds dégâts.

Potter pinçait les lèvres, les joues rouges et les nerfs visiblement en pelote. Mais alors que Drago pensait que le garçon allait exploser, Potter se mit à respirer plus lentement pour laisser place à un visage impassible.

- Bon vas-y, fais ce que tu veux, déclara-t-il finalement en haussant les épaules.

La nonchalance et le manque d'enthousiasme de Potter coupa la chique à Drago quelques instants. Puis, il afficha un sourire narquois sur le visage avant de prendre son ton le plus agaçant :

- Tu n'as pas peur que ton papa Rogue te gronde si tu as une mauvaise note ?

Potter leva les yeux vers le blond d'un air las.

- Pourquoi aurait-on une mauvaise note puisque tu es si sûr de toi et si doué ?

- Bien répondu, Potter. Tu vois quand tu veux ! Allons-y !

Si le Survivant avait des coups de mou, ce n'était vraiment pas le problème de Drago, bien au contraire. Le blond n'avait jamais caché qu'il aimait prendre l'ascendant sur les autres ainsi que les décisions clés. Pour une fois que Potter ne faisait pas son petit chef, c'était parfait.

oOo

Severus passait rarement de temps en salle des professeurs mais une réunion de dernière minute avait été imposée par le professeur McGonagall. Ce tournoi rendait les élèves surexcités et beaucoup d'entre eux prenaient un peu trop de libertés.

Plusieurs élèves avaient tenté de franchir la limite d'âge, en vain.

Minerva tenait à ce qu'un rappel des règles soit fait par les directeurs de maison. Aussi, certains élèves se sentaient pousser des ailes et arrivaient en retard ou rodaient un peu trop près de la forêt interdite.

- Les centaures nous ont confirmé que des choses sombres se jouaient dans les forêts de Grande-Bretagne, expliqua Hagrid. Ils ne veulent pas nous en dire davantage et préfèrent rester en dehors de tout cela.

- De ce que nous avons compris, c'est qu'un mal s'étend également sur les forêts d'Europe et le braconnage touche tous les pays, compléta Sirius.

- En admettant que tout a commencé en Grande-Bretagne, il est en effet important de demeurer prudent, déclara Dumbledore d'une voix calme. Gardez vos élèves à l'œil.

La tension était palpable. Le plus grand mage noir qui restait tapis dans l'ombre donnait des cauchemars à Severus.

Quand et comment allait-il frapper ? Personne ne pouvait le deviner hormis Harry. Mais il était totalement exclu qu'un adolescent de quatorze ans prenne le risque d'entrer dans l'esprit de ce psychopathe.

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Le festin d'Halloween sembla durer une éternité. Deux festins en l'espace de deux jours rendaient Severus aigri. Il aurait aimé se réfugier au calme, dans ses appartements mais ses fonctions l'en empêchaient.

Par ailleurs, plusieurs élèves de Serpentard avaient mis leur nom dans la coupe de feu. Il espérait grandement qu'un des siens soit sélectionné pour représenter Poudlard.

Ce fut donc avec joie et soulagement qu'il accueillit la fin du festin. La coupe de feu fut ramenée au centre de l'estrade afin que tout le monde soit témoin de la sélection des champions.

La relique dont les flammes bleues flottaient sembla soudainement dangereuse aux yeux de Severus.

Il ne savait pas pourquoi ni comment mais une appréhension stupide s'empara de lui. Il chercha à comprendre la source de cette angoisse alors que Dumbledore terminait son discours sur la façon dont les champions allaient être sélectionnés.

Au bout d'un moment, les flammes virèrent aux rouges et un papier s'échappa et s'envola dans les airs. Dumbledore l'attrapa avec la grâce d'un phénix tandis que le souffle de Severus se bloqua un instant dans sa poitrine.

Il n'avait aucune raison d'être anxieux ! Que lui arrivait-il ?

- La personne qui représentera l'école de Beauxbâtons est Fleur Delacour ! lança le directeur de Poudlard.

Un tonnerre d'applaudissements retentit dans la salle et Severus fit bonne figure en tapant dans ses mains. Au loin, Harry applaudissait poliment tandis que Ron Weasley affichait un sourire idiot.

La boule d'angoisse compressa à nouveau sa poitrine.

Il essaya de se faire une raison : rien ne pouvait se passer pour le moment. Harry était en sécurité. C'était un soir d'Halloween ordinaire.

- Applaudissez le champion de Durmstrang, Viktor Krum ! cria Dumbledore lorsque la coupe désigna un nouveau champion.

Un soir d'Halloween ordinaire, se répéta Severus alors que la Grande Salle tremblait sous le tonnerre d'applaudissements.

Les flammes virèrent à nouveau au rouge et le dernier papier tomba entre les mains de Dumbledore.

- Le champion de Poudlard est Cédric Diggory !

Les oreilles de Severus se mirent à siffler.

- Halloween n'est jamais ordinaire, marmonna-t-il pour lui-même.

Il garda les yeux rivés sur la coupe de feu et la main sur sa baguette.

Non, Halloween n'avait jamais été une soirée ordinaire depuis le 31 octobre 1981.

Et encore plus depuis que Harry Potter avait franchi le seuil de Poudlard.

Le troll, la chambre des secrets, Sirius Black dans le château… Qu'elle allait être la surprise pour cette année ?

La coupe de feu se mit de nouveau à s'agiter, des flammes rouges se dressant et expulsant un nouveau papier.

Le cœur de Severus se bloqua dans sa poitrine.

Son regard se porta immédiatement sur Harry.

Le garçon pâlit brutalement lorsque la voix du directeur prononça :

- Harry Potter.