Hello. C'est le retour de la honte haha.
J'vous embête pas ici, je vous fais un point en fin de chapitre. Enjoy.
.
.
— Salut, nain de jardin.
J'fixe Bonney dans les yeux deux secondes, jaugeant si j'accepte ce «bonjour» ou pas.
J'finis par décider que non : j'lui referme la porte au nez et elle ira bien s'faire voir.
— HEY, LUFFY! ROUVRE-MOI TOUT DE SUITE, P'TIT CON!
J'ricane en l'observant par le judas en train de s'énerver toute seule sur le palier d'notre appart'. C'est pas parce que c'est la deuxième fois seulement que j'la vois dans ma vie que j'vais la laisser m'parler comme ça, nan mais oh.
— Lu'...?
J'jette un œil par-dessus mon épaule pour retrouver Ace qui sort de la salle de bain avec sa brosse à dents dans la bouche. Il zieute partout en fronçant les sourcils.
— Bonney est pas arrivée...?
Des coups déments cognent la porte au même moment, et la revoilà qui braille derrière:
— OUVRE-MOI SALE NAZEBROQUE OU J'TE JURE QUE J'VAIS T'ARRACHER LES OREILLES POUR LES FAIRE CUIRE EN BROCHETTES!
Ace hausse les sourcils et me décale de force pour lui ouvrir.
— Elle m'a mal parlé direct', expliqué-je en prenant les devants avant d'me faire engueuler. J'veux pas d'elle et d'ses grosses fesses chez moi.
— QUI A DES GROSSES FESSES, MERDEUX?! tonne cette guenon en bousculant Ace pour rentrer et me foncer dans l'lard.
Mais mon frère s'interpose et nous menace avec sa brosse à dents pleine d'salive dentifricée.
— Commencez pas à vous engueuler tous les deux.
— Qu'est-ce qui t'arrives, Daddy Ace? se marre Bonney. J'arrive et tu joues au daron autoritaire direct? T'aimes plus le chaos, ça y est? T'as vrillé sérieux à force de devoir garder ce morveux?
J'lui offre un doigt d'honneur en scréd derrière Ace pendant qu'il la juge d'un long regard blasé. Ça m'fait ricaner, surtout en voyant Bonney m'rendre ma politesse.
— D'une, tu m'as pas manqué, entame Ace en faisant volte-face pour la snober. Et de deux, peut-être que j'me suis assagi pour garder le gosse, ouais... Mais j'en ai plus rien à foutre: tout ça n'est plus mon putain de problème depuis jeudi.
Bonney lâche un bruit bizarre et saute d'un bond dans le dos d'mon frère pour lui faire un câlin encore plus envahissant qu'les miens, qui arrive même à l'faire vaciller dangereusement sur ses jambes. Elle est forte, bon sang.
— Bien sûr que si je t'ai manquééééé, Aaaaaace! Embrasse-moi connard, j'suis beaucoup trop contente de t'voir!
Ace essaie de s'débattre deux secondes, mais il finit par juste lui rendre son étreinte en ricanant.
— Ouais, bien sûr que tu m'as manqué... Ça faisait long sans entendre tes plaintes stridentes dans mon oreille droite à longueur de journée.
— Pourquoi l'oreille droite? demandé-je, curieux de cette précision.
— Parce qu'elle s'asseyait toujours à ma droite en cours...
— C'est stratégique, m'explique Bonney en s'approchant de moi après avoir lâché le frangin. Il est droitier, donc il galère plus pour me mettre des patates discrètement si j'suis à sa droite.
J'plisse les yeux malgré moi, trouvant ça débile. Ace ricane: j'crois bien qu'il est d'accord avec moi. Mais j'ai à peine le temps d'ouvrir la bouche pour le dire que j'me retrouve enfermé à mon tour dans les bras d'Bonney.
— Bon anniversaire en retard, saloperie de marmot! me lance-t-elle en serrant encore plus fort et bon sang, qu'est-ce qu'elle a de la force pour une nana...! Alors, ça fait quoi d'être officiellement adulte?!
J'me dégage de sa prise et la repousse pour me remettre les cheveux en place.
— Ça change pas grand-chose à ma vie, à vrai dire... J'me sens pas très différent.
— Parce que tu croyais que t'allais être différent d'un seul coup?! Genre, au moment pile où la barre des minuits allait passer?!
J'hausse les épaules, jetant juste un regard à Ace qui retourne dans la salle de bain.
— Ben j'sais pas, ouais...? Enfin pas à minuit, parce que j'suis né vers 16h t'sais.
— Il comprend pas le concept de l'âge, laisse tomber, se moque Ace au loin après s'être rincé la bouche.
— Mais va chier!
— Ah ouais... T'es vraiment encore plus attaqué du ciboulot que tout ce qu'Ace m'a expliqué... me juge Bonney sans pitié.
— Mais va chier toi aussi! m'exclamé-je en riant encore, mais tout en essayant de la cogner.
Elle me bloque facilement et nous voilà en plein milieu de l'entrée à nous fritter pour de bon. Elle est pas aussi douée dans ses prises que Kalifa, mais elle a clairement plus de force qu'elle. J'sens sa clé de bras passer et j'dois lui faire un crocheté dans le genou pour pouvoir me dégager. Incroyable. J'comprends mieux pourquoi Ace me disait qu'il aimait bien s'battre aussi avec elle de temps en temps.
— ... Vous êtes insupportables, commente-t-il justement en revenant vers nous. Tu veux pas aller lui poser son sac dans ma chambre au lieu de l'emmerder, Lu'?
— Mais c'est elle qui commence! j'me défends, outré.
— C'est pas vrai, c'est lui, rétorque-t-elle platement. Tout ça parce que j'lui ai dit qu'il avait une tête de Métamorph pas doué.
— QUOI?! couiné-je, carrément outré cette fois. J'suis pas un pokémon! Et j'suis pas rose non plus!
Ace envoie un regard un peu blasé à sa pote. J'ai l'impression qu'il a compris un truc que j'ai pas, parce qu'elle se marre grassement en voyant sa tête.
— ... T'es vraiment une connasse, ricane-t-il. Mais bref, tu veux boire quelque chose?
— Ouais! Merci, Téton saillant! T'as du coca?
— J'vais te chercher ça... annonce-t-il en roulant des yeux, avant de repartir vers la cuisine. Lu', amène son sac dans ma chambre s'te plaît, histoire de m'aider à faire semblant d'être un minimum des bons hôtes...
— Okayyyy!
J'décolle son sac de sport pour le caler sur mon épaule et traverse le couloir de l'appart', la tête de Malabar à mes fesses. On arrive dans la chambre, incroyablement rangée contrairement à la mienne - mais bon pour le peu d'fois qu'on y va, ça serait dommage qu'elle soit autant en bordel que l'reste de l'appart'.
— ... C'est moi où il est un peu mou du g'nou, ton frère? m'demande soudainement Bonney.
J'lui jette un coup d'œil en posant son sac sur le lit et j'hausse une épaule.
— Ouais... C'est les médocs. Ça a tendance à un peu lui claquer la tête.
Elle m'renvoie une grimace pas forcément ravie, mais ça dure pas bien longtemps et elle me pousse sans aucune délicatesse pour atteindre son sac. J'm'insurge, mais j'comprends à son rire qu'elle est juste méga reloue naturellement, en fait. C'est pourtant pas faute d'avoir été prévenu à plusieurs reprises par Ace... Mais j'la connais pas encore assez pour m'y faire.
En un sens, j'suis d'ailleurs content qu'elle vienne passer le week-end avec nous, ça va m'permettre d'apprendre un peu mieux à connaître l'une des meilleures potes de mon frangin.
— C'est cool qu'tu sois venue pour mon anniv', merci...!
— J't'en prie, nazebroque! J'suis censée être en période de révisions, c'était carrément l'occasion d'me faire une petite pause et de venir profiter un peu d'ton frère...
— Ben franchement, tu gères... marmonné-je d'un air dégoûté. Parce que c'est pas Sabo qui aurait fait ça.
Elle revient vers moi après avoir vidé une partie d'son sac sur le lit et m'offre une expression un peu plus compatissante.
— Ouais, j'sais. Mais Sab' a clairement pas autant de yolo que moi sur les cours... Il s'met une pression monstre pour pas foirer son année. Alors que moi, bon...
— Toi quoi? j'lui demande, curieux.
— Moi, j'en sais rien... peste-t-elle en haussant les épaules d'un air agacé. J'en suis au même point qu'ton aîné: STAPS, ça me branche finalement pas tant qu'ça, mais j'sais pas quoi faire de ma vie... J'ai bien envie d'chercher un boulot c't'été, que j'ai mon année ou pas. Mais j'en suis carrément au point où j'ai aussi envie d'faire comme lui et d'me casser à l'autre bout du monde...
— C'est pas l'autre bout du monde ici, ricané-je.
— Par rapport à chez moi et à mes darons de merde, j'te jure que si, me sourit-elle de son éternel air de défi. Mais bref! Ça s'passe alors, ton frangin et ses cachetons...?
J'observe un instant son expression limite prudente en m'demandant ça. J'suppose que c'est vraiment une réaction normale, ces pincettes nulles pour parler de ça...?
Ça va faire plus d'un mois qu'Ace est sous médocs. Des « régulateurs d'humeur», qu'ils appellent ça. Et depuis qu'il a commencé, tout le monde a à peu près le même comportement chelou quand on nous en parle: l'combo regard inquiet tâtonnement pour pas nous brusquer, ou un truc dans l'genre. Et j'comprends pas vraiment le délire. Ace est pas mort et il prend pas non plus un truc qui l'empêche de mourir ou j'sais pas quoi, donc, pourquoi on parle de ça avec autant d'précaution? Lui dit qu'c'est parce que «la santé mentale reste un tabou», mais j'ai toujours pas compris le rapport avec l'oiseau dans Là-Haut...
J'hausse donc encore l'épaule pour répondre à Bonney:
— Ouais, ça va... Ça a mis un peu d'temps à faire effet, mais depuis facile trois semaines, il est vachement plus calme. Même carrément amorphe parfois, en vrai... Mais sa psy' lui avait dit que c'était normal, ça faisait partie des effets secondaires possibles, surtout qu'il a aussi repris son truc contre la narcolepsie et ça s'croise peut-être ou j'sais pas quoi, j'ai pas tout compris.
Elle m'écoute attentivement, l'air pas ravie d'entendre ça.
— ... Ouais, c'était c'qu'il m'avait expliqué, soupire-t-elle. Mais il le prend quand même, quoi? Assidument?
J'hoche la tête.
— Ouais. Notre grand-père lui a même acheté un truc pour les ranger par jours de la semaine, t'sais.
— ... Un pilulier?! s'étrangle-t-elle en faisant les gros yeux, à deux doigts d'exploser de rire.
— Ouais, j'crois. Y'a des jolies couleurs pour chaque jour.
Elle part dans un fou-rire tonitruant qui m'fait presque sursauter. Ace arrive là-d'ssus, envoyant un long regard blasé à sa pote.
— ... Qu'est-ce qu'elle a, encore?
— Elle s'fout d'ta poire.
— Pour changer.
Bonney s'calme un peu et saute à nouveau dans ses bras pour l'étouffer contre elle. Il essaie d'le lui rendre et d'la faire décoller en même temps pour la porter jusque dans l'salon.
— Allez, viens boire ton coca... Et tu dois m'raconter ce qu'il y avait d'aussi horrible dans le train.
— Oh, mais quel enfeeeer, Ace! C'était des putains de gosses qui ont beuglé sans arrêt, pendant toute l'heure du trajet! J'avais envie d'les tuer! Vivement que j'me chope une caisse moi aussi, t'es un putain de chanceux de jamais avoir eu à prendre le train pour retourner ici!
J'les suis tranquillement sans rien dire, même une fois qu'on est posés dans l'salon, histoire de les laisser s'retrouver un peu.
Ça m'fait toujours un peu bizarre d'voir mon frère aussi proche de quelqu'un d'autre que Sabo, mais j'sens que ça lui fait du bien malgré son manque d'énergie. Il a un p'tit sourire en coin quand Bonney part dans une explication passionnée d'la manière dont elle a esquivé de peu une fiente de pigeon à la gare. Elle a vraiment un pète au casque, elle me fait bien marrer. J'comprends pourquoi Ace l'apprécie autant. Et j'imagine comme ça doit lui faire du bien d'pouvoir parler à quelqu'un d'autre qu'à moi ou à la famille en face à face.
J'sais que ces deux derniers mois ont été un peu bizarres pour lui. P't'être même compliqués parfois, même s'il se gardait bien d'me le dire. Mais j'l'ai vu beaucoup trop souvent au téléphone avec Sab', Bonney justement, et même parfois oncle Shanks, pour pas avoir un doute, à force. Il a pourtant été au bout de c'qu'il avait promis: il s'est trouvé une psychiatre assez rapidement, il a enchaîné avec le psychologue peu après... J'ai toujours pas compris pourquoi il devait subir une double sentence - mais bon, en soi j'comprends même pas la différence entre les deux donc j'vais rien dire -, mais il s'y est collé quand même. Il a vu sa psychiatre deux fois depuis, le psy' quatre fois, et lui c'est carrément toutes les semaines. Il en ressort toujours dans un état un peu bizarre. Je sens qu'il a envie d'exploser au fond d'lui, mais qu'il a pas la force d'le faire. Et vu qu'ça lui passe assez rapidement et que tout redevient chill dans les heures qui suivent... C'est que ça doit pas être si horrible que ça?
J'sais qu'il me dit pas tout. Il veut pas du tout m'raconter c'qui se dit pendant ses séances et j'le forcerai jamais à l'faire. J'fais la même chose avec Madame Hina - que j'suis finalement retourné voir aussi, inspiré par le frangin -, alors j'vais pas lui jeter le caillou pour ça.
Mais ça a l'air d'aller malgré tout. En tout cas, d'mon point de vue, j'sais même pas si ça vaut le coup de parler encore de «progrès» tellement le changement a été dingue. Ça s'est fait petit à petit, mais depuis un mois, c'est tellement... calme. Chill, cool, super agréable... Ace est plus souriant, plus posé, il a l'air moins sur les dents quand j'lui raconte ce que j'ai fait avec les copains pendant trois plombes, et même s'il a clairement un peu moins d'énergie qu'avant, ça l'empêche pas de continuer régulièrement le sport et de m'emmerder bien comme il faut comme il l'a toujours fait. Ç'aurait quand même plus trop valu l'coup, dans l'cas contraire.
Notre train-train agréable a repris, en fait. Ace a pas retrouvé de taf, mais il paraît qu'on est toujours hyper large avec l'héritage de Papa et Maman et que son psy lui a conseillé de s'laisser encore un peu de temps, donc bon... En soi, moi, j'm'en fous, j'ai juste peur qu'il s'ennuie un peu des fois, tout seul ici. Parce que si j'l'emmène pas avec moi pour faire une soirée avec les copains, il a personne pour faire la fête d'son côté, et j'trouve ça bien triste...
Surtout que ça a pas été le truc le plus évident du monde d'le faire revenir auprès des copains... Ils ont plus ou moins mis du temps à s'y faire. Les plus lents ont été évidemment Zoro et Nami, et je parle même pas de Sanji et Usopp qui manquaient carrément à l'appel quand Ace venait. Mais même sans eux, ça m'a fait un bien de malade de ressortir après les deux semaines qu'j'ai accordées à Ace pour qu'on profite l'un de l'autre «sans interférence», comme il disait. Après ça, il m'a laissé retourner deux-trois fois au Sunny seul et c'est déjà un sacré miracle en soi: preuve que ses médocs l'aident vraiment à apaiser ses nerfs. Les autres fois, il était avec moi et ça s'est passé de mieux en mieux, autant de notre côté que celui des copains. Robin et Brook sont toujours super accueillants avec lui, Chopper l'adore, Franky s'en fout pas mal, Nami fait avec...
Et puis, y'a Zoro. Zoro mon bro' qui continue à le regarder avec méfiance, et j'ai bien dû m'faire à l'idée grâce à l'explication d'Ace que c'est surtout parce qu'il a peur qu'il finisse par m'faire du mal. C'est pas faute d'leur avoir répété que ça arriverait jamais, pourtant. J'comprends pas de quoi il a si peur.
Dans tous les cas, j'leur ai pas trop laissé l'choix pour ce soir: j'ai invité tout l'monde à sortir au bar pour fêter ma majorité en grande pompe, et j'compte sur eux pour être sympas avec mon frangin. Ça sera la première fois qu'il reverra Usopp et Sanji, j'espère vraiment que ça va bien s'passer...
Au pire, si ça s'passe mal, j'leur casse tous la figure et ils iront s'faire voir. Ras l'bol de voir les gens autour de moi s'prendre la tête pour des stupidités alors qu'on est censés s'amuser!
— On doit bouger pour quelle heure, au fait? demande soudainement Bonney en me regardant.
— J'ai donné rendez-vous aux gens à 19h, mais 'faut s'prendre à manger avant.
— Pas besoin: l'alcool nous nourrira, répond utilement et beaucoup trop sérieusement Ace.
— Parce que tu peux picoler avec ton traitement de papy, toi?! le raille Bonney.
— Bien sûr que oui. Même si mon psy' essaie de m'faire comprendre la définition du mot «modération»... Mais j'ai toujours pas. Ça t'dit quelque chose, à toi?
— Nop, se marre-t-elle. «Modération», tu dis? C'est un pote à Luffy, peut-être?
J'ricane: ils me fatiguent.
— Ouais bah en attendant, modération ou pas, j'commence pas la fête sans grailler, Ace, et tu l'sais très bien.
— Bien sûr que j'le sais très bien, morfale, me sourit-il en haussant un sourcil. On t'commandera un kebab une fois là-bas et tu vas pas nous faire chier?
J'déglutis: j'aime quand il m'parle comme ça.
— Okay deal.
— Vous voulez pas une pizza, plutôt? grogne Bonney.
— Trop relou à manger.
— ET TA TRONCHE, ELLE EST RELOUE À MANGER?! me braille-t-elle tout à coup.
— Demain la pizza si tu veux, Aspirateur à bouffe numéro 2... soupire Ace. On en prendra six avec les réduc', ça nous nourrira. Même si j'vais me ruiner à nourrir trois trous noirs comme nous tout un week-end...
— C'est vrai que t'as mal choisi ta meilleure pote toi, j'me marre avant d'me tourner vers Bonney. Il a commencé à t'parler en voyant que tu mangeais les mêmes quantités qu'lui à la cantine?
— Tu déconnes, répond l'frangin à sa place, mais la première fois que je l'ai repérée en amphi, c'était parce qu'elle se bouffait une part de pizza dans le plus grand des calmes à 9h du mat'.
J'cligne des yeux et j'regarde la tronche de Malabar.
— ... J'étais en gueule de bois, m'explique-t-elle en me défiant du regard.
— Mais c'est meilleur le sucré l'matin. Surtout en gueule de bois!
— Y'a du sucre dans la sauce tomate.
— Okayyy... Mais elle était pas froide ta part?
— Si, et alors? La pizza c'est tellement merveilleux que ça peut s'manger chaud comme froid.
À côté, Ace acquiesce c'qu'elle dit en m'regardant et il rajoute avec un sourire en coin:
— J'l'ai déjà vue tremper ses croutons de pizza dans son chocolat chaud le matin...
— Mais la base! s'exclame-t-elle. Meilleur p'tit déj' du monde, ça!
J'fais les gros yeux. Okay, je sais qu'j'ai un gros souci avec la bouffe: même si j'vois pas le problème en soi, mes proches me l'ont assez répété dans ma vie pour que j'comprenne qu'aux yeux d'l'humanité, j'mange beaucoup trop et beaucoup trop bizarrement. Mais ça... Bonney... Elle me bat sur la bizarrerie? J'pensais même pas qu'c'était possible.
— Tu fais flipper, commenté-je, très sérieux.
— Pas plus que toi, le Métamorph raté!
— Mais arrête avec ça! En quoi j'suis un Métamorph?!
Elle ricane, accompagnée d'un sourire qu'Ace essaie de planquer comme il peut. Sérieux, c'est quoi cette trahison venant d'mon propre frère/mec?! C'est pas censé être «nous deux contre le monde», quand on l'écoute?!
— T'as jamais vu l'épisode de Pokémon où ils tombent sur un Métamorph qui arrive pas à changer son visage?
— Euuuh... Si, j'crois? Genre il s'transforme même en gens, mais il a toujours son grand sourire débile, là?
— Exaaaactement, m'sourit grandement Bonney, clairement fière d'elle.
... Vas-y, j'la déteste.
J'me lève d'un bond dans l'idée d'lui sauter d'ssus, mais Ace me réceptionne au même moment pour me chopper par le col du t-shirt.
— Je comprends ta pulsion de l'étrangler Lu', mais j'te signale que t'es toujours en pyj' alors que c'est ton putain d'anniversaire.
— Et alors?! Toi t'es toujours à moitié à poilj'te signale !
— C'est pas son état normal? demande évidemment Bonney.
— Ben p't'etre pas si on va au bar, j'sais pas?! Déjà que j'calle de plus en plus le nombre affolant de meufs qui s'retournent sur lui, j'ai pas forcément envie qu'tout l'bar lui bave dessus devant moi!
Ace m'balance un grand sourire fier, bien sûr. C'est vraiment un énorme salaud.
— Abuse pas, Lu'... qu'il ose me dire.
— Moi, j'abuse?! m'insurgé-je avant d'me tourner vers Bonney. Attends, que j'te raconte! La dernière fois, on sort au resto ensemble et il va se prendre une pause clope dehors. J'l'attends, j'l'attends... au bout d'un moment j'comprends pas pourquoi il revient pas et j'y vais: il était en train de taper la discute avec une nana qui essayait clairement d'le pécho! Quand j'l'ai fait repartir avec moi, elle lui a même demandé son numéro devant moi! Évidemment que j'deviens un peu jaloux, à force!
Ace pouffe de rire à côté, fier de lui qu'il est.
— Si c'est que des meufs, t'as pas à être jaloux, Lu'...
— Je saiiiis, grogné-je, mais c'est plus fort que moi...
Il me renvoie un sourire en coin qui l'rend un peu plus canon qu'il l'est déjà, comme si c'était possible. Mais j'commence à bien connaître cette expression-là: il est carrément heureux d'ma réaction. La jalousie devrait pourtant pas être bienvenue dans une relation selon moi, mais Ace kiffe vraiment ça, lui. Vu comme il est super jaloux lui-même, ça devrait pas m'étonner plus que ça.
Par contre, j'm'étonne déjà plus du silence de Bonney et j'lui jette un œil. Ses yeux violets sont super sérieux et passent d'Ace à moi, puis reviennent sur mon frère. Il lui rend son regard sans perdre son rictus amusé.
—... Too soon? demande-t-il et j'galère à me rappeler c'que ça veut dire.
— ... Nan. Enfin... 'faut encore que j'm'y fasse.
Oh. Bah ouais.
J'détourne le regard et réprime une moue. J'ai été un peu idiot sur ce coup, alors qu'Ace me l'a assez répété avant qu'Bonney arrive.
Ça fait pas longtemps qu'elle sait pour nous deux. Ace a fini par le lui dire au téléphone, pas longtemps après Sab', d'ailleurs. Vu qu'mes 18 ans approchaient à grand pas, et qu'ni Madame Hina ni mes copains nous ont balancé aux services sociaux comme il le craignait, il a aussi relâché un peu la pression par rapport à ça. J'sais que ça commençait à le peser de le cacher à Sab', surtout. Et par peur que Sab' ne lâche l'info sans le faire exprès à sa bande de là-bas, il a pris les devants de prévenir Bonney et Thatch aussi, histoire qu'ils l'apprennent de sa bouche directement.
En fait, pour le moment, y'a plus que notre famille qui sait pas. Tout le monde sait, en dehors d'eux. Du coup, c'est vrai qu'j'ai pris l'habitude de parler (enfin) librement d'notre relation aux copains. Même si j'fais attention à c'que je dis et surtout, à qui j'le dis. J'ai encore en travers de la gorge le pétage de plomb de Sanji quand j'ai osé dire devant lui que j'avais la flemme d'aller en sport parce que j'avais toujours mal aux fesses d'ma partie de jambes en l'air d'la veille, y'a quelques semaines de ça.
J'connais pas assez Bonney pour interpréter sa réaction, mais j'vois bien que contrairement à Robin, Chopper ou Brook, elle est pas aussi chill à c'sujet. Comme elle dit, 'faut p't'être juste le temps qu'elle s'y habitue...
— Est-ce que j'aurais le droit de lui rouler une pelle devant toi s'il finit bourré ce soir? lui demande quand même Ace avec l'air de se foutre complètement de sa poire.
Elle le fixe avec une grimace bizarre, mais qui m'parait plus étonnée qu'autre-chose.
— ... Ace, tu fais c'que tu veux. Tant qu'vous êtes consentants tous les deux et que ça vous pète pas de vous mettre carrément à poil devant moi, vous faites bien c'que vous voulez...
Elle a l'air d'être neutre comme peuvent l'être Franky, Nami, ou Usopp, alors... J'préfère largement ça, à vrai dire. Pas envie de me retaper un deuxième Sanji.
J'préfère quitter la pièce sans rien dire pour aller m'préparer, autant les laisser discuter tous les deux tranquillement, t'façon.
'Faut que j'me prépare mentalement à ça, même si j'en ai aucune envie.
Arrivé dans ma chambre, j'sors mon portable pour tchecker notre grosse conversation Insta de la «Team au Chapeau de paille». Ça a encore beaucoup parlé aujourd'hui pour voir qui allait prendre la responsabilité de Chopper s'il voulait vraiment boire avec nous ou pas ce soir. Avec moi qui ai enfin mes 18 ans, il reste le dernier de la bande mineur. Mais il a l'air de vouloir être raisonnable, d'après c'que je lis dans les derniers messages. Il assure. Moi j'compte pas l'être une seule seconde.
J'remonte plutôt la conv' pour relire c'qu'on s'est dit c'matin. C'était une discussion très bizarre, mais carrément nécessaire, que Sanji a justement lancée de lui-même. J'le sais, et j'le sens encore en lisant ses messages, qu'il appréhende un peu d'me revoir avec Ace pour la première fois en deux mois. Il disait bien c'matin qu'il était motivé à faire un effort pour prendre sur lui vu l'événement, mais qu'il n'était toujours pas très serein avec ça. Même si ça lui fait plaisir de revoir Ace... Mais il a quand même demandé franco s'il devait s'attendre à c'qu'on s'embrasse devant lui ou pas.
C'est tellement pas un truc que j'imaginais prévoir, d'mon côté. Et c'est une bonne question. J'me le permets de plus en plus sans trop m'en rendre compte quand on est en public, maintenant. Mais j'suppose que me rappeler que ça peut mettre mal à l'aise les gens qui savent qu'on est frères fait jamais de mal. Les copains ont été plusieurs à m'défendre en conseillant à Sanji de juste détourner la tête au pire, et j'sais pas s'il a pris l'idée ou pas. J'sais pas s'il va vouloir parler à Ace, avec qui il s'entendait pourtant bien jusqu'à la soirée chez Law. J'sais pas s'il va vouloir rester jusqu'au bout. J'sais pas s'il va passer une bonne soirée quand même. J'sais pas si-...
J'ai un p'tit sursaut en sentant les bras d'Ace s'enrouler doucement autour de mon ventre. Il se coule dans mon dos, posant son menton sur mon épaule tout doucement.
— Encore en train de flipper pour Sanji...?
J'lâche un p'tit sourire. J'aimerais m'la péter en disant qu'il me connaît trop bien et quelque part, j'aurais pas tort. Mais pour l'coup, c'est juste parce que j'ai pas arrêté de lui en parler ce matin.
— Ouais... J'aimerais juste que tout redevienne comme avant, qu'vous vous reparliez normalement, et que ça le dérange pas...
— Que des choses que tu ne peux pas contrôler, me rappelle-t-il utilement en nous berçant doucement.
— Ouais, j'sais... Mais tu vas essayer d'aller l'voir, hein?
J'le sens hocher lentement la tête en même temps qu'il respire - encore - la peau d'mon cou.
— J'te l'ai dit. J'sais pas comment j'vais être reçu, mais j'vais essayer.
— Merci, Ace...
J'me retourne pour pouvoir le prendre dans mes bras et l'embrasser doucement. J'suis content qu'il fasse cet effort-là, qu'on peut rajouter à la Myriam d'autre qu'il fait déjà, en plus.
Il répond à mon baiser en prenant son temps, m'offrant juste de la tendresse, comme à chaque fois qu'il a pas dans l'idée d'me faire chier ou d'me déshabiller.
Notre relation était déjà vraiment cool avant qu'cette grosse crise qui a tout changé n'arrive, mais depuis et avec tout c'qu'à fait Ace pour tenir ses promesses, j'plane encore plus haut qu'les nuages mêmes. Notre couple est juste... beau. Parfait. On s'entend toujours aussi bien, si c'n'est même encore mieux qu'avant parce qu'Ace m'parle un peu plus facilement de c'qu'il ressent, depuis quelques temps. Son état a tellement tout amélioré, c'est juste dingue. Il fume moins ; ça fait un bail que j'l'ai pas surpris à s'mettre minable tout seul dans son coin ; il a même retrouvé un rythme de sommeil un peu plus décent vu qu'il passe une partie d'ses nuits avec moi, maintenant. On fait pas mal de sorties ensemble pour s'changer les idées, qu'ça soit pour aller au ciné, s'défouler au skatepark ou autour d'un ballon, au resto, ou juste en balade tranquille. On continue nos conversations où on refait le monde sans s'lasser. Il arrive encore à trouver des trucs à m'apprendre, pendant qu'moi j'lui fais parfois découvrir mes trucs à moi, quand j'le soule pas à parler de toutes les débilités qui m'passent par la tête. Il peut m'écouter expliquer la manière dont était cuit le steak de la cantine pendant vingt minutes avec une passion de malade.
Nan, en fait, ça, ça a pas changé depuis qu'on est p'tits.
J'ai enfin compris, j'crois. À quel point Ace tient à moi, et surtout, à quel point ça fait longtemps que j'suis Tout à ses yeux. La réaction qu'il a eu le jour où j'ai failli l'quitter a été assez claire, même pour moi qui ai tendance à piger qu'la moitié des choses. Et on en a parlé ensuite, plusieurs fois. Entre lui et moi, entre Robin et moi parce qu'elle est la meilleure pour écouter sans jugement, ou aussi entre Madame Hina et moi. J'ai compris ce que voulait vraiment dire «la lumière dans ses ténèbres». J'ai compris, en fait... qu'Ace est beaucoup plus triste et malheureux que j'l'ai toujours cru, et ce depuis la première fois qu'on s'est rencontrés. J'arrive pas à m'dire à quel point, mais je vois un peu mieux. Comme j'vois un peu mieux qu'à ses yeux, c'est pas vraiment Maman et Papa qui l'ont aidé, ni l'fait qu'ils l'aient adopté et qu'ils lui aient donné un foyer stable et tout le tintouin; mais c'est bien moi. Juste moi. En faisant rien de particulier, en plus.
C'est bien la seule conversation qu'on ait eue où il s'est autant ouvert à moi. C'était le soir même après la première consultation avec son psychologue. Il était retourné et en colère, j'le sentais bien, mais avec les médocs, il a fini par m'avouer que ça voulait pas sortir et que ça le mettait dans un état bizarre. Alors, on a parlé. J'ai réalisé tous ces trucs parce qu'il a enfin été honnête sur tout c'qu'il pensait de moi depuis la première fois où il m'a rencontré, ce jour dont j'me souviens à peine d'mon côté, à la DASS.
J'ai compris toute la portée d'ses «Je t'aime». Et j'crois... que ces derniers temps, j'commence enfin à comprendre c'que c'est que d'être amoureux.
Ça fait un mois que j'lui ai pas dit. Que j'ai pas répondu aux siens. Parce qu'il est en train d'se passer un truc dans ma tête qui m'fait drôle. Mais ce qui est génial, c'est que j'ai pas eu besoin de l'expliquer à Ace. La première fois qu'j'me suis retrouvé con à vouloir lui répondre «moi aussi» et qu'c'est resté bloqué, il a juste lu dans mes pensées comme il sait si bien l'faire et m'a rassuré en disant qu'il serait patient, qu'il me laissait l'temps. Et j'ai bien compris que ça avait pas la même signification que quand il m'avait déjà dit ça, au moment où j'avais réalisé ses sentiments pour moi.
Il restera toujours mon frère, celui qui m'a appris la plupart des choses que j'sais, qui m'a offert une présence géniale pendant toute mon enfance, et mon troisième pilier essentiel avec Maman et Papa... Mais il devient beaucoup, beaucoup plus que ça en c'moment. C'est pas comparable à c'que je ressentais et vivais avec Barto' et Shira', et c'est intense d'une manière différente de l'effet qu'pouvait m'faire Kidd, mais c'est tellement... plus. Plus tout: plus beau, plus fort, plus solide. J'me sens tellement revivre, depuis quelques semaines. J'compte plus combien d'temps s'est passé depuis la dernière fois où j'ai pleuré - probablement le soir où Ace m'a avoué à quel point il pouvait être malheureux dans l'fond -, et c'est tant mieux.
On est en train d'combler le vide qui règne dans cet appart', d'une certaine manière. Ça restera toujours bizarre, j'aurais toujours un poids sur l'cœur en regardant la chambre des parents, en levant les yeux sur nos portraits d'famille, en tombant sur leur nom dans mon répertoire... Mais ça commence à aller mieux. Ace m'aide à c'que ça aille mieux. J'me retrouve enfin. J'sens que le Luffy normal est d'retour et ça fait tellement plaisir.
J'me retrouve tellement que Nami pète plomb sur plomb sur moi au lycée en hurlant que j'suis redevenu insupportable et que ça lui avait pas manqué. Et j'adore ça.
— Mais t'sais, j'pensais à un truc... chuchoté-je à Ace, mon front collé au sien pendant qu'il continue d'nous bercer - probablement sans s'en rendre compte, j'suis sûr.
— C'est toujours un miracle, mais j't'écoute.
— Ouais, déjà, ferme-la, rigolé-je. Mais ouais, j'me disais... Au pire, on ira s'planquer dans les chiottes si on veut vraiment s'embrasser.
Il rouvre les yeux pour me regarder et commence à ricaner longuement.
— Super romantique, petit frère. Tu t'surpasses encore.
— Ose me dire que tu vas tenir toute la soirée sans m'tripoter. Surtout si t'as un coup dans l'nez.
— Non, j'tiendrai pas, avoue-t-il sans honte. De toute façon, t'as 18 ans, c'est un jour important: tu mérites juste que j'passe effectivement la soirée à te tripoter, qu'importe l'avis des autres.
— Je-... J'aime bien l'idée… Mais j'ai promis d'faire quand même attention...
— J'le ferai en scrèd, précise-t-il avec un sourire doux. Sous la table. Et tant pis pour le romantisme, qui est de toute façon inexistant entre nous : c'est okay pour baiser dans les chiottes si la situation devient trop tendue.
J'pouffe de rire à mon tour.
— Allez, deal.
— Ravi que t'acceptes... Surtout qu'on l'a jamais fait dans des chiottes de bar, rappelle-t-il tout en tirant sur mon froc pour pouvoir admirer mes fesses dénudées par-dessus mon épaule - comme s'il les connaissait pas déjà par cœur, à force.
J'le laisse faire en le serrant dans mes bras, mon menton posé dans l'creux d'son cou. C'est vrai, on l'a jamais fait dans des chiottes tout court, même...
... J'espère qu'il va pas m'demander pourquoi. Parce que d'un coup, j'ai la sensation des mains d'Kidd qui m'maintiennent fermement les hanches pour m'faire ma fête, et j'suis pas super fan de cette superposition alors que j'ai actuellement Ace contre moi.
.
.
- amplified – Mr. Raindrop -
.
Luffy est majeur, quasiment tout le monde connaît le secret des frères, Ace va mieux... C'est que cette fic avance, dis donc !
Sinon. Je ne pensais pas que cette précision était nécessaire (vu les avis de certains sur ao3, apparemment si mdr bref), mais je tiens à souligner que dans cette histoire (qui est du modern!setting, on le rappelle. Un genre dans lequel en général, la situation et l'ÂGE des personnages changent), Bonney a environ le même âge qu'Ace, c'est-à-dire 21 ans. 21 ans physiquement, 21 ans dans sa tête. Voilà voilà, j'en dis pas plus pour pas spoiler les heureux qui ne sont pas encore au courant.
Sinon bis.
Le chapitre 50 est sorti en juillet dernier, ça fait donc 9 mois de rien intersidéral sur mon compte. J'ai eu une période un peu rock'n'roll où il s'est passé plein de trucs :
- J'ai changé de ville.
- J'ai entamé sérieusement l'écriture de plusieurs romans.
- J'ai constaté avec dépit que le côté "partage" est de plus en plus dead dans la fanfiction.
Balek de ce dernier point en vrai, on s'habitue. Mais disons que je n'ai plus envie de me mettre la pression. Et je n'arrive pas à avancer comme je veux sur Paradis car j'arrive à un moment compliqué dans l'histoire de mon côté. Donc, je suis vraiment désolée pour les derniers lecteurs fidèles qui sont encore présents, mais je ne promets plus de régularité. Je vais faire comme je peux. En tout cas je ne l'abandonnerai pas : contrairement à ce que j'ai pu promettre sur "Et Maintenant ?", je finirai au moins le tome 1 de Paradis, même si ça doit me prendre encore dix ans. C'est toujours mon bébé d'amour et j'ai plein de super projets pour elle.
Merci à celles et ceux qui sont encore là contre vents et marées. Des bisous.
