Aujourd'hui, je vous propose petite fiction dans une tonalité plus légère que mon autre fic ! Un petit ZoSan slowburn dans un AU Coffee-Shop pour s'aérer l'esprit et avoir sa petite dose d'amour sucré. Je posterais un chapitre par semaine, le samedi (même si ce premier chapitre est un mercredi haha, vous en aurez deux cette semaine petits chanceux !).


Chapitre 1 : Latte caramel, extra chaud


Le café « Mugiwara » était encore calme en ce début d'après-midi. Seul le ronronnement de la machine à espresso et le bruit feutré des tasses s'entrechoquant troublaient le silence. Zoro aimait ces moments. Pas de clients trop exigeants, pas de discussions superficielles. Juste la routine tranquille et l'arôme du café fraîchement moulu.

Mais évidemment, ça ne pouvait jamais durer longtemps.

La cloche au-dessus de la porte tinta, et Zoro sentit immédiatement sa bonne humeur s'évaporer. Il n'avait même pas besoin de lever les yeux. Il savait qui c'était.

— Un latte caramel, extra chaud, annonça-t-il d'une voix traînante, les mains déjà occupées à préparer la commande.

— Tu m'as l'air bien enthousiaste aujourd'hui, répliqua une voix suave qu'il aurait préféré ne pas connaître aussi bien.

Sanji. Ce type était la définition même du mot « agaçant ». Toujours bien habillé, toujours avec ce sourire en coin suffisant, et toujours — toujours — à commander la même chose. Et le pire, c'est qu'il arrivait à le faire avec une arrogance insupportable, comme si c'était un honneur pour le café qu'il daigne y mettre les pieds.

— Je vis pour te servir, marmonna Zoro en faisant mousser le lait.

Sanji s'accouda au comptoir, observant Zoro travailler avec cet air trop détendu qui donnait envie de frapper.

— T'as de la chance, j'ai décidé d'égayer ta journée avec ma présence.

— J'appelle ça de la malchance, corrigea Zoro.

Sanji éclata de rire, et Zoro sentit malgré lui un frisson de satisfaction. Il ne le dirait jamais à voix haute, mais ce rire-là… il était pas désagréable.

— T'es toujours aussi aimable avec les clients, ou c'est juste moi qui ai droit à ce traitement de faveur ? demanda Sanji, les yeux brillants de malice.

— Juste toi, confirma Zoro en posant le latte devant lui. Et parce que je suis généreux, j'ai même fait un effort sur la mousse.

Sanji baissa les yeux vers la tasse. Sur la surface du lait, un dessin approximatif — très approximatif — ressemblait vaguement à… un nuage ? Ou peut-être un mouton. En tout cas, rien de reconnaissable.

— C'est censé être quoi ? demanda Sanji, amusé.

— Mon mépris, répondit Zoro avec le plus grand sérieux.

Sanji éclata de rire à nouveau, et cette fois, Zoro ne put s'empêcher de sourire, même en essayant de le cacher derrière le torchon qu'il utilisait pour essuyer le comptoir.

— Tu devrais prendre des cours d'art latte, mosshead.

— Tu devrais arrêter de toujours commander la même chose, blondinet.

Sanji arqua un sourcil.

— Pourquoi changer quand c'est parfait ?

Et voilà, encore ce ton sûr de lui. Zoro leva les yeux au ciel, mais avant qu'il ne puisse répliquer, la porte s'ouvrit à nouveau et un flot de clients entra, mettant fin à leur échange.

Sanji alla s'asseoir à sa table habituelle, près de la fenêtre, et Zoro se retrouva à préparer des commandes en jetant des regards furtifs vers lui. Il ne savait pas trop pourquoi ce type le mettait dans cet état. Il ne savait pas trop si ça l'agaçait… ou si ça lui plaisait.

Mais une chose était sûre : ce latte caramel extra chaud commençait sérieusement à lui taper sur les nerfs.


Le café battait son plein. Entre les commandes qui s'accumulaient et les clients qui semblaient tous vouloir des boissons compliquées, Zoro commençait sérieusement à perdre patience.

— Un cappuccino, sans mousse, avec du lait d'avoine et un shot de vanille, demanda une voix hésitante.

— C'est plus un cappuccino, ça, grogna Zoro en attrapant une tasse.

— T'as toujours été aussi aimable, mosshead ? lança Sanji depuis sa table, sans lever les yeux de son livre.

Zoro se figea un instant, puis serra les dents en l'ignorant royalement. Il n'allait pas lui donner la satisfaction d'une réponse. Pas cette fois. Mais ça ne l'empêcha pas de sentir le regard du blond peser sur lui.

C'était toujours comme ça avec Sanji. Des piques, des provocations… et cette tension étrange qui s'insinuait à chaque mot échangé. Ça l'agaçait. Ça l'obsédait.

Quand la file de clients finit enfin par s'amenuiser, Zoro profita d'un instant de répit pour s'appuyer contre le comptoir et souffler. Sanji était toujours là, évidemment. Il feuilletait son bouquin avec une concentration feinte, mais Zoro savait qu'il écoutait tout.

— T'as pas de boulot, à part squatter ici ? lança Zoro, incapable de se retenir.

Sanji releva lentement les yeux, un sourire narquois étirant ses lèvres.

— Et si je te disais que je viens juste pour toi ?

Zoro sentit son cœur rater un battement. Il détestait quand Sanji faisait ça — balancer des trucs comme ça avec ce ton léger, comme si ça ne voulait rien dire.

— Je te croirais pas, répliqua-t-il, méfiant.

Sanji se leva, sa tasse à la main, et s'approcha du comptoir. Il se pencha légèrement, suffisamment près pour que Zoro sente l'odeur légère de tabac et d'épices qui flottait autour de lui.

— T'as peut-être raison, murmura Sanji, ses yeux bleu-océan plantés dans les siens. Après tout, tu fais un café dégueulasse.

Zoro manqua de répliquer, mais Sanji s'éloigna déjà pour disparaître derrière la porte du café. Zoro se retrouva planté là, la mâchoire crispée, les poings serrés sur le torchon qu'il tenait.

— Un jour, je vais te foutre dehors, gronda-t-il dans sa barbe.

— Promets-moi ça, mosshead, lança Sanji sans même se retourner.

Zoro jura en silence. Ce type allait le rendre dingue.