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Disclaimer : °morne° Nous devons tout à Joanne Rowling, Joanne Rowling est notre déesse créatrice du monde d'Harry Potter; Sirius, Severus et tant d'autres sont à elle, je ne fais que réutiliser ses inventions à ma sauce, je n'en titre aucun bénéfice, hourra, hourra pour Joanne Rowling.
JKR : Bien! Tu vois que ce n'était pas compliqué à retenir.
Vous ne méritez pas pas la garde de Sirius, après ce que vous avez osé lui faire...
JKR : Je regrette mais il le fallait, ça a une influence capitale sur les tomes suivants. Et puis, il n'avait qu'à regarder où il mettait les pieds...
Et Severus, vous allez pas nous le zigouiller, hein é-è!
JKR : Comment? Vous ne savez pas? Il est déjà mort!
KOUA!
JKR : Un regrettable accident v.v. Il ne devrait pas traîner par terre, aussi...
o.O! --elle devient complètement gâteuse...--
Notes : Chapitre 8! Le 8 est le nombre sacré du Club des Tarés de la Folie Cosmique, dont je suis l'impératrice. Le 8, c'est le symbole de l'infini... Donc chapitre important! Héhé.
Bon, sinon, pour une fois, pas grand-chose à dire sur l'écriture du chapitre. Ça a été plutôt facile. Je n'en suis pas non plus mécontente. Et je suis même assez fière de ma rapidité. Par contre, il est nettement plus court que les précédents. Mais d'une taille acceptable, tout de même (la même taille que le chapitre 2, approximativement). Ce qui n'empêche pas que je suis super nerveuse vu qu'on atteint le summum de la cucuïtude, et puis je me demande si ce n'est pas un peu trop larmoyant... Euh, oui, il est pas très très drôle également, mais là on s'en fout un peu je dois dire (en tout cas, moi, je m'en fous ;p). --ossecour je commence à douter là je vais me la fermeeeer!--
Important : J'ai édité le chapitre 7, donc si vous voulez me faire plaisir, vous relisez au moins la seconde moitié... Il y a très peu de modifs, mais je trouve ça mieux comme ça. Tant pis si je suis la seule à voir la différence ;p.
--- Chapitre où... Bah, vous vous en doutez bien X3.
Dédicace : Aux ciné-sups, encore et toujours... En serai-je une l'année prochaine? --mystère et boule de gomme--
Spoilers : Fic basée sur les 5 tomes parus.
Remerciements : À Elehyn pour tous ses encouragements et ses updates fréquentes (°regard sévère à Jez, Sin et TiteSevie° lol) qui me remontent le moral, à tous les reviewers encore plus que jamais, à Jo pour m'avoir supportée une journée et à mon ordinateur de ne pas avoir encore planté o.O...
Reviewers : Comme tout le monde semble s'accorder sur la cruauté de ma fin du chapitre 7, je me justifie pour tous... Il y a bel et bien des raisons scénaristiques, si, si. Ça ne m'enchantait pas tant que ça d'ailleurs, vu que j'ai pris le risque de casser complètement l'ambiance et que le début du chapitre 8 soit foiré à cause de ça... Mais il fallait que je change de point de vue à ce moment-là, c'était capital. Désolée. Et puis, Sirius était entré dans un état trop second pour pouvoir continuer à raconter ;p.
Attention, je me suis éclatée sur les réponses au reviews, faut pas s'étonner, la joie d'avoir fini mon chapitre plus vite que prévu!
nuage : Mdr! Tu me fais trop marrer. Merci pour ces 3 reviews X3. J'espère que tu n'as pas trop froid aux pieds en ce moment (fais comme moi : enroule-toi dans ta couette). Lol, bon, disons quelque chose d'intelligent - c'est pas parce que je ne le suis pas que je dois le montrer... Alors oui, en effet, dilemme pour Sirius, j'ai vite tendance à me la jouer tragédie grecque... Avec de la chance je suis pas la seule à aimer tout compliquer, mais euh... c'est vrai que dans le genre dilemme il vaudrait quand même mieux lire Corneille, ce serait meilleur pour votre culture littéraire... (o.O J'avais pas dit "quelque chose d'intelligent"?)
Miya Black : Bon, ben voilà, on y est! Tu vois que je suis pas méchante : j'aurais pu mettre plus de temps à l'écrire, ce chapitre p... Super Pookie a été sélectionné pour le Bouton d'Or du meilleur joujou de fic - à voir dans les bonus DVD qui arriveront quand la fic sera finie ;)...
June : °air pincé° Sirius n'est PAS stupide. Sirius a un don naturel pour voir le côté drôlatique des choses, y-compris de lui-même. Même de Sev, dis-donc, faut le faire. Et même de... hum... lis d'abord ce chapitre X3.
Sin : J'adore tes reviews toutounette. Même si tu évoques tout à fait mal à propos le preux Perceval e.e... Bientôt sur vos écrans : "ce qui serait arrivé si James avait décidé d'ignorer Sirius quand même". Niéhé, répondre aux reviews me donne bien des idées pour mes bonus dvd... bon, tu verras que, après mure réflexion, j'ai décidé de ne pas évoquer les pastilles mentholées ce coup-ci. Ils sont déjà assez crétins comme ça lol... (je te rappelle que tu as deux autres reviews plus bas ;p)
Jo : Merci, ma ptite. Lol... L'immaturité est source de joie continuelle (parole folie-cosmiquienne). Non non, ce n'est pas une excuse pour les rendre idiots... Ils sont biquets comme ça... lol. °colle une perruque à bouclettes rose sur sa poupée-Sevy° Comme ça aussi, non? ... Je vais aller chercher mes ptites pilules -.-... °fiche en douce des oreilles de lapin à Sirius en pensant au chapitre qui suit°
sailor digitale : Comment va réagir Severus? Bwahaha... Comme tout torturé des méninges qui se respecte ;p. Bonne année encore, madame, et même bonne santé, bon anniversaire, bon Noël 2004 et une vie longue et heureuse pleine de bazookas et de canards en plastique pour le bain. (Oui, je vais très bien, pourquoi?)
alana chantelune : Eh oui, c'est que Sirius sait toujours se faire pardonner... quel que soit le moyen XD! J'étais pas trop sûre de moi pour la scène de la salle de bain, mais tu me rassures! Une salle de bain est un lieu génial pour situer une scène, je m'en rends compte... plein d'objets bizarroïdes, de placards à se prendre dans la gueule, de trucs qui font de l'eau qui mouille, de savonnettes qui font zzzwip, de médocs bizarres dans l'armoire à pharmacie, d'araignées dans la baignoire et de rideaux de douche qui se barrent de la tringle... Il faudra que j'y retourne pour un scène ou deux ;).
Blood-Countess : °retire ses bouchons d'oreilles° Oui, tu disais? Lol, merci, même tes engueulades étaient réconfortantes pour mon ptit cur X3. Si tu veux je te file le manuel de l'ouverture de chacras (c'est un peu technique, attention...). Oh, une nouvelle idée pour mes bonus dvd :D!
Dark Jezebel : Jez, je sais que tu n'aimes pas Sirius, c'est pas la peine de me le rappeler à chaque review bichoune... Ttt ttt ttt °secoue frénétiquement la tête° Un jour tu comprendras que Sirius est la classe incarnée des bouquins... °sort ses bouchons d'oreilles anti-mauvaise foi slytherin°
Dega : C'est gentil de reviewer ici Dega :)! Il va falloir que j'édite sur la Gazette, je le fais souvent ici mais là-bas c'est plus galère... Enfin, voilà le suite!
Blue Nessae : Kouaaa, tu ne crois pas Sirius quand il dit qu'il déteste toujours Sev? Tu m'étonnes... lol. Allez, elles ne t'ont rien fait ces pauvres raisons scénaristiques, faut pas leur en vouloir... regarde, tu les as vexées... °pointe du doigt les raisons scénaristiques en pleurs° Excuse-toi! lol.
Dumati : °yeux larmoyants° Mé non, pas sadique moi... °planque son fouet sous l'armoire°
Tabasco : Lol, la fin t'a frustré, heeeein? °perspicace° T'en fais pas, la fin de celui-ci devrait vous aller... Niéhé. Bon, en tout cas, sois bébé tant que tu veux, tant que tu flanque pas l'ordi par terre dans une crise rage, tout va bien... En plus c'est bon la purée de carotte °sourire benet°. Ouais, ok, j'arrête la débilitude profonde (demain j'arrête...).
Caroline Black : To kiss or not to kiss, that is the question... Puisque je me la joue littéraire aujourd'hui (hahaha-kof!-hum-haha-uhm), ben lis Hamlet, c'est super °fan de Shakespeare°... De toute façon, quand un type se balade avec un crâne à la main, c'est toujours super :B.
Elava : Bon, ben, si tu avais trouvé ça mimi l'autre fois, j'espère que ce coup-ci également X3 (y'a intérêt, à cause de ça j'ai laissé l'humour en plan! lol). °recommence à angoisser sur la crétinitude du chapitre°
Slytherin discriminée : -0- Jack Sparrow... Jaaaaaaaaack... °se prosterne devant l'autel du dieu Tipoupoutitipapa°
Elehyn : Aussi cruelle que toi! Tout de suite les grands mots! ;) À ton "vive les fauteuils" j'ajouterai "vive les derrière de porte" lol... °ricane en pensant au chapitre 9° Le coup de Kreacher, c'est marrant, mais j'ai eu une pensée pour toi... Non pas parce que je t'assimile à Kreacher (non non non, gosh, non!) mais je m'étais dit que c'était le genre d'humour dont tu étais capable... niéhé. Bon, c'est pas tout ça, mais je vais retourner papouiller Loulou moi :3...
Darksnape : "Tu cherches les emmerdes ou pas!" Euh... plutôt pas, a priori. C'est une menace? °regard suspicieux° Lol, tes fesses c'est du poulet vraiment? °cligne des yeux d'un air stupide° Tu es une drôle de fille, toi, dis-donc! T'es née comme ça, ou bien...? Enfin. La touche d'humour manque un peu dans l'océade nunuchité du chapitre qui va suivre, donc j'ai peur... Quand tu dis que tu refuserais pas d'ajouter Sirius en calebard à ton image mentale Sev en calebard... tu veux dire... ensemble ê-e? Huhu.
lani : Tu veux pas que Sirius touche à Sev? Mmmmh tu penses à quoi en disant ça? Lol, si c'était dans l'absolu, tu pourrais aller t'éplucher ta clémentine sans regret, ce coup-ci :)... Bon, j'arrête. Mais ne MENACE PAS Super Pookie! Tssss, tout le mone devrait connaître Dumbo par cur (comme moi)...
Léna Léonyde : Ah, ben, au moins, il y en a qui savent exprimer clairement leur souhait... Et moi chuis pas contrariante : on me demande la suite, je donne la suite... lol.
blacky : Méééé! D'abord, tu devrais pas faire ce genre de choses avec une pelle à tarte! Ensuite... j'ai updaté vite alors on n'a pas le droit de me gronder :p.
Luthien : Oui, le temps passe trop lentement dans cette fic, il va vraiment falloir que je fasse défiler les semaines... et les mois... enfin, que j'arrive tôt ou tard à la fin de l'année, quoi... Enfin, c'est pas encore avec ce chapitre-ci que ça va le faire, il ne dure qu'une journée, sigh...
Ankou : Je le répète et le maintiens : je ne suis pas sadique. D'ailleurs, je suis même très généreuse de passer autant de temps à ne pas faire mes devoirs pour pouvoir updater plus vite ;). Allez, c'est pas avec ce chapitre que vous allez vous tordre de rire mais... j'espère que tu aimeras quand même...
SuuAnda : Bieeeen, même si tu braves vents et marées, tout ce qui importe, c'est que tu réussisses finalement à écrire ta review :3. Merci beaucoup pour tes compliments °rosit jusqu'aux sourcils° et... choueeeeeeetteuh des dessiiiiiiins:D
mad-eye amarad : Lol, j'ai décidé d'inviter JK dans mes disclaimers, maintenant. Euh, dans çui-là, y'a une private joke, donc faut pas s'en faire si tu vois pas ce qu'il y a de drôle lol... °air pincé le retour° Sirius n'est PAS un imbécile. Lui, au moins... eh bien... euh... Lis le chapitre lol.
geges : Merciii! Continuez à encenser Super Pookie (j'vous dis qu'il le gagnera, son Bouton d'Or du meilleur joujou de fic!) et Remus :3 (vous aimez les Sev/Remus? J'aimerais vraiment en écrire une... enfin, j'ai déjà Chiche! à finir ). Et plein de bonnes années jusqu'à la fin de vos jours :D.
Lyrathena : Merci, contente de voir que ma fic n'est pas trop chiante à s'avaler d'un bloc :)...
meu leu : Mouloooooooouuuuuuuuud! Toi ici, quel bonheur :D. Enfin, évite de mentionner le bac de philo stp... (chuis sûre que tu t'en tires les doigts dans le museau en philo...) Par contre, tant que tu veux les "deux ténébreux de l'histoire"... nngngn. Mdr, tu as écrit : "et sirius ds le chapitre 5, je l'imaginais bien roulé en boule" et disons que j'avais zappé le "en boule"... lol!
ketinka : La plus longue possible... Ben, j'espère faire durer cette fic longtemps -.-'. Pour l'instant, quand je me crois à court d'idées, j'en trouve tjr d'autres, mais qui sait combien de temps ça va durer... bon, peut-être pas 250 chapitres, non... Héhé, tout ça finira en bain de sang (lol). Merci pour les dialogues, c'est pas toujours facile de faire sonner ça juste. Bise!
Arlein de Lioncourt : Rah, mais Lenna va bientôt arriver, tu verras, elle est sympa... d'autant plus qu'elle n'est toujours pas avec Remus, si ça peut te rassurer. Je ne sais même pas s'ils le seront un jour... qui sait, Remus est peut-être amoureux de Sirius en fait lol.
Kashu KashArt : Comme je le disais ci-dessus, Remus est encore libre pour l'instant, donc profite-en lol... (vite! vite!) Et remercie Sonia de ma part pour la pub :3.
HUM hum : Bwahaha, maintenant je ne suis pas en retard du tout! Et je te signale que mes chapitres à moi sont longs :p...
Et voilà! (quelle conclusion)
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8. Derrière la porte
Il est confortable, ce fauteuil. Même à deux dedans.
Surtout à deux dedans.
Il va vraiment falloir que je trouve un moyen pour me débarrasser de cette emmerdeuse de petite voix.
Je me trouve donc épaule contre épaule avec Sirius Black. Surréaliste. C'est très bizarre de se trouver aussi près de quelqu'un. Bizarre de trouver cela agréable. Moi qui supporte si mal qu'on me touche. J'ai une aversion pour les contacts physiques depuis depuis longtemps. Cette fichue chaleur humaine. Je ne l'avais pas connue depuis des années. Cela évoque des souvenirs si lointains que je n'en ai pas d'image précise. Pour un peu, j'en sucerais mon pouce.
La raison première pour laquelle nous sommes venus ici - travailler - tente d'éveiller ma conscience, mais je la bannis d'une pichenette mentale. Trouble-fête.
Je n'aime pas ce qui m'arrive. Je me portais très bien avant que Black ne perde la tête. Je ne réalisais pas véritablement ma solitude alors. La présence de Gwendolyn parvenait même à me la rendre enviable. Mais maintenant qu'il est là je ne sais pas si je pourrais m'en passer. Et je ne peux décemment pas devenir dépendant de Black.
Oh, que non.
Accaparé par mes pensées, je tressaille lorsque le Gryffondor saisit mon poignet.
« Qu'est-ce que tu fiches, Black?» Qu'est-ce qu'elles ont, mes mains, pour qu'il les tripote sans arrêt!
Un bon point : ma voix n'a pas vacillé. Ce type a vraiment le don de faire les choses les plus troublantes.
« Bonjour», sourit-il.C'est criminel d'avoir un sourire pareil. Pourquoi le mien est aussi nul? Hm, manque d'entraînement, probablement.
« Je m'appelle Sirius.»
Merci bien, j'étais au courant
Un éclair de compréhension - je comprends un Gryffondor! - m'arrache un rictus. On abandonne les patronymes, c'est ça? Bon, pourquoi pas, après tout. Je ne suis pas d'humeur à le contrarier.
« Bonsoir. Moi, c'est Severus.»
Même dit par moi, mon prénom sonne étrangement. Prononcé par tout autre personne que ma mère, mon prénom sonne étrangement. Je ne l'imagine même dans la bouche de Bl Sirius.
Confusément, cette poignée de main m'apparaît comme un genre de pacte, auquel j'aurais peut-être dû réfléchir à deux fois. Oh, sûrement encore une idée saugrenue de la petite voix, rien de plus
Il ne me lâche pas. Il courbe juste la tête, et lorsqu'il la redresse, c'est pour afficher une grande détresse. La lueur des flammes dessine sur son visage des ombres mouvantes.
Oula.
Heureusement qu'il immobilise toujours ma main, en fait. Parce que je sens mon "instinct maternel" me chatouiller fortement, et je résiste tant bien que mal à l'envie de le prendre dans mes bras pour le réconforter.
Severus, fais-toi soigner, bordel. Si tu as un trop-plein d'affection, achète-toi un lapin nain.
L'intensité du regard du Gryffondor commence à me mettre mal à l'aise. Qu'est-ce qu'il a?
« Siriu»
Ses doigts frôlent mes lèvres lorsqu'il lève la main pour m'empêcher de continuer. Mon estomac se contracte - et ça ne vient définitivement pas de mon ulcère juvénile.
J'aimerais pouvoir déchiffrer son regard, mais il ne rencontre pas le mien. Il a l'air hypnotisé par ma bouche, dont sa main restée en suspens survole lentement le contour, comme pour le redessiner. Puis elle remonte à ma joue, qu'elle prend délicatement en coupe. Accompagnant le geste, il se penche Je recule instinctivement la tête jusqu'à heurter la surface moelleuse du dossier.
Je suis vraiment là? J'ai l'impression que c'est en train d'arriver à quelqu'un d'autre.
Du moins, jusqu'à ce que ses lèvres effleurent les miennes.
Comme si j'avais un instant flotté hors de mon corps, j'y suis ramené violemment. Je n'ai jamais eu conscience d'un contact comme de celui-là. Je ne peux que fermer les yeux sous la douceur infinie de cette caresse. Mes sens soudain aiguisés s'altèrent pour tout le reste, plus rien n'existe en-dehors de cette sensation électrisante.
Lorsque le contact se brise, il ne reste plus que sa main sur ma joue, et son front qui vient contre le mien, et son nez le long du mien, et son souffle fébrile mêlé au mien. J'ouvre les paupières, et l'évidence de la situation m'apparaît alors.
Je me lève d'un coup. Contemplant ce beau visage où se lit l'incompréhension, je fais un pas en arrière, et un autre, jusqu'à sentir le marbre froid de la cheminée dans mon dos. De nouveau acculé.
« Je» Ma voix me parvient comme étouffée. « J'ai Je Je dois»
Sa main se crispe sur l'accoudoir du fauteuil, son visage disparaît dans l'ombre de ses cheveux.
Sans plus réfléchir, je quitte la pièce en courant.
- O - O - O -
Je m'éveille en sursaut. Le cur battant à tout rompre, je chasse les brumes de mon rêve et passe péniblement en position assise, un peu déboussolé.
Samedi.
Dans mon lit.
Il fait jour.
Tout est silencieux.
Ça, ce n'est pas normal.
J'écarte les rideaux et risque un coup d'il au-dehors. Les autres lits sont vides. La pendule m'apprend qu'il est plus de midi. Midi!
Je me passe une main sur le visage avec affliction. Je ne me suis pourtant pas couché tard. En fait, je ne me rappelle pas vraiment m'être couché. Et je suis encore tout habillé.
Hum.
Même si je n'en ai aucune envie, je fais l'effort de me remémorer la soirée de la veille. En passant très vite sur l'incident - le moment de le considérer viendra bien assez tôt. Ensuite. Eh bien, ensuite, il me semble avoir un peu paniqué. J'ai laissé mes pas me conduire jusqu'au dortoir, et une fois là, je me suis réfugié sous les tentures, blotti contre le mur du fond, serrant de toutes mes forces mon oreiller contre moi.
La laborieuse recherche de ma paix intérieure a probablement dû m'assoupir. Mais cela a marché : après cette bonne nuit - et matinée - de repos, je me sens très détendu. J'ai une envie inhabituelle de réduire mon oreiller en pièces, mais à part cela, je suis d'un calme olympien.
Et si je passais le samedi dans ce lit, ne serait-ce pas une brillante idée? Ou le week-end? Ou tout le reste de ma vie?
Au bout d'un certain temps passé à envisager les mesures qu'il faudrait prendre pour qu'une telle existence soit techniquement possible, j'entends des coups à la porte. Je me fige. Aucun de mes compagnons de chambrée ne prendrait la peine de frapper - la porte, du moins -, c'est une certitude. Et par les temps qui courent, mes certitudes sont une denrée rare.
« Ou Oui?» je fais d'une voix blanche.
La porte s'ouvre. Un tourbillon de boucles brunes entre dans la pièce.
« Sev!»
Je soupire.
« Gwendolyn.»
Je ne suis pas déçu. Je ne suis pas déçu. Je ne suis pas
« Sev, qu'est-ce que tu fais au lit? demande Gwendolyn en s'approchant. Tu es malade?
– Oui. Fous-moi la paix, je suis contagieux.
– Tu veux que j'aille chercher Pomfrey?
– Non.
– Mais si tu es malade
– Gwen, laisse-moi, d'accord?»
Je ne sais pas si j'ai vraiment la naïveté de croire qu'elle pourrait obéir à cette injonction. Elle vient s'asseoir sur le bord du lit.
« T'es pas malade, hein?»
Je hausse les épaules.
« Tu te caches? T'as fait une bêtise?
– Voilà, tu as tout compris. Maintenant, va-t-en.
– Tu sais que ce n'est pas une très bonne cachette. N'importe qui penserait à te chercher ici.
– Oh oui?»
Eh bien, non, pas tout le monde, on dirait Bien évidemment, pour me trouver, il faut déjà le vouloir.
« Tu as l'air bizarre, Sev.
– Plus que d'habitude, tu veux dire? j'ironise.
– Oui», opine-t-elle avec un sérieux agaçant. Elle penche la tête d'un air songeur, avant d'ajouter : « Mais ça vient peut-être des marques de drap sur ta joue.
– »
Je ne vais pas pouvoir passer les fêtes avec cette chose. Ou bien il y aura un mort avant la nouvelle année. De toute manière, ma mère n'a pas réellement envie que je vienne, je le sais bien Je resterais volontiers à Poudlard, après réflexion
« Viens donc, dit la fillette. Ça va être l'heure du déjeuner.
– Mais pourquoi est-ce que tu continues à te préoccuper de moi?»
Elle cligne des yeux.
« Qu'est-ce que tu veux dire?
– Je t'envoie promener sans arrêt, et tu continues à me coller - pourquoi?» Es-tu masochiste, sadique, ou juste stupide? Ou les trois?
« Bah, fait-elle comme si c'était la chose la plus évidente au monde, parce que t'es un sixième année, pardi.»
Attends. J'ai sûrement dû mal comprendre.
« Je ne suis pas sûr de te suivre
– Tu te rends pas compte, c'est la classe de parler avec des grands! Bien sûr, j'évite de dire que t'es mon cousin, sinon ça fiche tout par terre»
J'ouvre des yeux ronds.
« Tu m'utilises?
– Oh, oui, si tu veux, on peut dire ça comme ça», dit-elle avec un petit moulinet de la main.
Je suis atterré.
« Ne fais pas cette tête, lance-t-elle, moqueuse, on dirait que tu as vu Sirius Black.»
Fait singulier, je ne ris pas. Mais alors, pas du tout.
« Sors d'ici, je lâche froidement.
– C'est bon, on peut bien rigoler
– Tout à fait, je suis hilare, je rétorque de mon ton le plus tranchant. Maintenant barre-toi.»
Elle me fixe de ses grands yeux ambrés, muette d'étonnement. Je n'ai jamais été aussi rude avec elle. Je m'en veux un peu, quelque part. Quelque part sous une montagne de fureur.
« Ouah, articule-t-elle finalement. Il faudra que tu m'apprennes à parler comme ça, c'est impressionnant.»
Saint Merlin, priez pour moi.
« Gwen, est-ce que tu comprends ce que je te dis, ou c'est trop compliqué pour toi? Tu - te - casses.
– J'ai dit quelque chose qu'il fallait pas?
– Eh, tu m'as entendu, là? Il faut que je te l'épelle?
– Pff, ce que tu peux être blessant.» Bien sûr, c'est moi qui suis blessant. « Si c'est pour Black, t'en fais pas, je plaisantais. Je sais à quel point ça te scandalise, ce genre d'insinuations, alors j'en profite pour te bousculer un peu»
Je pianote sur mon genou avec irritation.
« Tu aimes bien profiter de moi, décidément.
– Ah, c'est donc ça! Je t'ai vexé!
– Si tu attends un commentaire de ma part, tu perds ton temps.
– T'envoies paître tout le monde, et en plus tu te paies le luxe d'être susceptible? Je vois mieux pourquoi t'as pas d'amis
– DÉGAGE DE CETTE CHAMBRE!
– Là, je t'ai encore vexé murmure-t-elle comme pour elle-même. Je crois que je commence à te comprendre.
– RRRAH!»
Je m'étale sur le lit et rabats les couvertures par-dessus ma tête. Je ne veux plus la voir. Je ne veux plus l'entendre. Je veux pleurer sur mon sort jusqu'à ce que mort s'ensuive.
Il y a un long silence.
Je commence à me demander si elle n'est pas partie. Comme, en outre, je commence à étouffer, je ressors des couvertures - et réprime un cri en découvrant le visage de Gwendolyn penché juste au-dessus du mien.
« Tu te caches même de moi? bougonne-t-elle.
– Surtout de toi! je grogne. Quand vas-tu me laisser tranquille?
– Quand t'iras mieux! Parce que là, t'es pas beau à voir.
– Je n'ai pas besoin de ta pitié.
– Quel sale grincheux! Tu comprends rien à rien!
– Arrête de me jeter des fleurs, c'est trop, je rétorque, sarcastique.
– Si c'est tout ce que tu désires, on passera chez le fleuriste tout-à-l'heure.»
L'absurdité de ses propos me laisse souvent pantois. Elle est la seule à savoir faire ça. Avec Sirius Black.
Elle agrippe ma manche.
« Allez, viens, on va manger.»
Devant mon absence de réaction, elle me prend la main et me tire hors du lit. Je me laisse faire comme un pantin. Sans volonté.
Qu'est-ce qui lui a pris, hein?
Elle me traîne à travers les couloirs et je ne peux qu'essayer d'ignorer le troublant souvenir qu'évoque sa paume contre la mienne.
Qu'est-ce qui lui a pris, à cet abruti de Gryffondor?
Nous entrons dans la Grande Salle. Inconsciemment, mon regard se porte vers la table animée des Gryffondors.
Il est là. Il rit avec Potter. On pourrait croire que rien ne s'est passé. D'ailleurs, c'est peut-être ce que ça représente pour lui. Strictement rien. Et moi, je me monte la tête de manière parfaitement ridicule. Il suffit de faire le compte du nombre de bouches qu'il avait essayées à la soirée de Halloween le mois dernier pour se sentir nettement moins privilégié
En fait, c'est juste un salopard. Vicieux et méprisable.
Et non, ce n'est pas de l'auto-persuasion.
« Sev? Ça va?»
Je me rends compte que je me suis arrêté de marcher. Gwendolyn me dévisage de sa bouille d'ange.
Ce n'est pas possible qu'on soit de la même famille.
Je lui souris vaguement pour la rassurer, et nous allons nous asseoir à notre table.
C'est tout à fait par hasard que je jette un dernier coup d'il par-dessus mon épaule. Et que je saisis l'air sombre du salopard-vicieux-et-méprisable, tourné dans ma direction. Je lui renvoie un froncement de sourcils dégoûté avant qu'il ne se retourne vers Pettigrew, et je passe le reste du repas à maudire la Terre entière.
- O - O - O -
Je ne sais pas pourquoi je retourne dans la salle d'étude. Pour travailler, bien sûr Mais je n'avais pas besoin d'aller dans cette salle d'étude. Certes, mais les rideaux sont jolis.
Il ne s'y trouve que quatre ou cinq élèves plus jeunes qui chuchotent bruyamment entre eux. La pièce est brillamment éclairée.
Je pose mes affaires sur une table. Mon regard se porte irrépressiblement vers la cheminée. Le fauteuil est toujours devant. Il a retrouvé sa taille d'origine. Ce n'est qu'un vieux fauteuil, plus rapiécé que la moyenne.
C'est comme si ce n'était pas ici que je me trouvais hier. J'ai peut-être tout rêvé
Et pourquoi j'aurais rêvé un truc pareil, hein? Ridicule.
Je m'approche du fauteuil, laisse courir mes doigts sur le dossier. Il pourrait y avoir un indice, un cheveux, n'importe quoi qui prouve que c'est bien arrivé Je revois le visage de Sirius tout près du mien et je porte ma main se porte à mes lèvres.
J'entends glousser derrière moi. Je me retourne pour voir deux filles de Serpentard baisser aussitôt le nez sur leur travail en continuant à rire. Me sentant un peu idiot, je m'éloigne du siège pour aller rejoindre ma table.
Quelque chose crisse sous mon pied. Je me penche pour ramasser ce qui semble être un morceau de verre brisé. Les elfes font mal leur boulot
« Snape?» fait une voix féminine.
Je sursaute.
« Aïe!»
L'éclat de verre vient de m'entailler le doigt.
La personne qui vient de m'appeler n'est autre que Bethany Clarke, ma partenaire habituelle en Potions - quand je ne suis pas de corvée avec l'un des quatre attardés mentaux. Elle rosit légèrement.
« Ça va?
– Oui, oui je grommelle en me suçant le doigt.
– Je te cherchais mais euh tu es peut-être occupé?»
Je considère une seconde la pile de livres qui doit me servir pour mon devoir sur la fleur de vent.
« Assez Pourquoi?
– En fait, Stuffbell Tu sais, j'étais absente quand vous avez fait la potion de croissance, alors il a suggéré que nous Parce que tu sais qu'il y avait aussi Potter d'absent Stuffbell a suggéré que nous demandions à Black ou toi de nous aider à rattraper le cours
– Oh.
– Oui, parce que c'est une potion très importante au programme et Mais, si tu préfères, je peux demander à quelqu'un d'autre!
– Euh» Je ne peux pas refuser une excuse pour remettre à plus tard la rédaction de ce devoir maudit. « Non, non, ça ne me dérange pas. Je ne vais quand même pas te forcer à demander de l'aide à un Gryffondor.»
Elle a un petit rire.
« Surtout à un ami de Potter, quelle horreur!
– D'ailleurs, ça rime, j'observe avec contentement.
– J'étais censée rattraper avec Potter pendant le cours d'hier Mais je ne peux pas supporter ce type, et on s'est ignoré pendant toute l'heure.
– Je comprends très bien»
Je n'ai guère envie de m'éterniser sur le sujet. Haïr Potter et le dire est une chose, en parler avec un des nombreux témoins de mes humiliations en est une autre. Je me demande parfois comment j'arrive encore à regarder les gens en face J'évite de les regarder.
Nous nous rendons dans une salle plus appropriée à la confection de potions. Nous installons le chaudron, Clarke sort les ingrédients qu'elle a amenés.
« On y va?»
Elle range avec nervosité ses longs cheveux châtains derrière ses oreilles et acquiesce.
Bien. Si ça peut m'aider à me changer les idées
- O -
Il aura fallu trois quarts d'heure, mais je suppose que pour le commun des mortels c'est un bon temps.
« Merci beaucoup, sourit Clarke. Cette potion est vraiment difficile, mais je crois que j'ai tout compris. Tu ferais un bon professeur.
– Tu crois ça? je demande avec scepticisme.
– Oui en apprenant la patience», ajoute-t-elle avec un clin d'il.
Quoi? Je suis très patient. J'ai à peine grimacé quand elle s'est mise à remuer la potion dans le mauvais sens.
« Merci, en tout cas, répète-t-elle en finissant de rincer son chaudron. Dis Tu ne crois pas que, depuis le temps qu'on se connaît on pourrait s'appeler par nos prénoms?
– Eh bien» Voilà ce qui arrive dès qu'on est trop gentil avec les gens!
Se connaître, c'est beaucoup dire. On n'a jamais vraiment discuté.
« Disons que je ne préfères pas Je veux dire Mon prénom» N'a le droit d'être utilisé que par ceux que j'aime.
« Oh, ce n'est pas grave, dit-elle aussitôt. Je proposais ça comme ça. Ça ne fait pas vraiment de différence. Mais tu peux m'appeler Bethany, si tu veux»
Je hoche la tête, un peu gêné. Elle quitte la pièce avec un salut de la main. C'est terrible de constater que ma cousine est la seule fille que j'ai jamais appelée par son prénom.
Je retourne dans la salle d'étude, où mon devoir sur la fleur de vent m'attend toujours. Je m'assois, ouvre un livre, commence à le feuilleter le referme. Demain. Je sais bien ce qu'on dit sur le fait de ne pas remettre au lendemain ce qu'on peut faire le jour même mais à vrai dire, je me fous totalement de ce qu'on dit.
Les deux filles de tout à l'heure recommencent à glousser.
« Qu'est-ce qu'il y a, à la fin?» je m'agace.
La blonde pouffe dans sa main, tandis que la rousse me fait :
« Tu es Severus Snape?
– Oui, je hausse un sourcil.
– C'est vrai que tu es ami avec Gwen?»
Elle repart d'un rire idiot.
Je crois que j'ai besoin de prendre l'air.
- O - O - O -
Et une passiflore argentée pour Maman Et deux sarondelles pour Papa
Rien de tel que la cueillette de plantes à potions en bordure de la Forêt par moins cinq degrés pour s'aérer un peu la tête. C'est utile, enrichissant, et presque amusant. Et puis, au moins, ce n'est pas ici que je vais être
« Salut, Severus.»
dérangé.
Mon index gauche passe très près de la décapitation par coup de sécateur.
Sirius Black. Juste derrière moi.
« Tu cueilles des pâquerettes pour ta maman?» plaisante-t-il.
Son ton est léger, badin Il me faut toute la maîtrise dont je dispose pour ne pas lui planter mon sécateur entre les deux yeux.
Au lieu de quoi je fais mine de ne rien avoir entendu et engrange quelques champignons dans ma besace.
« Eh bien, Severus, tu me boudes? Ça ne va pas?»
Il me cherche. Soit il a un frère jumeau aux tendances grivoises, soit il fait vraiment comme si de rien n'était. Salopard. Vicieux. Et. Méprisable.
« Eh, Severus.»
Il me touche l'épaule. Je me dérobe vivement.
« Je suis occupé», je grince.
Il vient s'accroupir à côté de moi.
« Je peux peut-être t'aider?»
Je concentre toute mon attention sur l'extraction des racines de la petite ficaire sylvestre. Tout, plutôt que son bras qui frôle le mien.
« Regarde-moi, Severus», chuchote-t-il comme une supplique.
Je clos les yeux pour me calmer. Arrête de prononcer ce mot.
« Severus» Juste un souffle. À peine perceptible.
Incapable de me contenir plus longtemps, je me redresse et m'écarte de lui, le visage fermé.
« Tu n'as rien à faire ici, Black.»
Il se trouble, et se relève à son tour.
« Tu m'appelais Sirius, hier soir.
– Vu ce que ça a donné, je préfère m'abstenir», je réponds froidement.
Il rougit, pâlit, regarde ses pieds.
« Écoute
– Non, je n'écoute rien. Tu pars, ou bien c'est moi qui m'en vais.
– Severus
– Très bien, je m'en vais.»
Je m'éloigne rapidement, le cur lourd. S'il redisait mon prénom ne serait-ce qu'une fois, je ne pourrais peut-être pas faire un pas de plus.
Mais il ne dit rien et je rentre au château sans un regard en arrière.
- O - O - O -
Bien. Retour à la case départ.
On n'est nulle part aussi bien que dans son lit, tout compte fait. C'est douillet, il y fait bien chaud, il n'y a pas de Sirius Black. Je ne vois pas ce que je pourrais demander de plus.
Quand je pense qu'il m'a qu'il qu'il m'a qu'il m'a enfin, qu'il
Quand je pense qu'il a fait ça! C'est vraiment
Délicieux.
révoltant!
Tu ne t'es pas trop révolté, pourtant.
J'étais trop
Subjugué.
surpris! Qu'est-ce que c'est que cette idée farfelue? C'est C'est Sirius Black! Le tombeur de ces dames Tout le monde sait que Sirius Black n'a jamais été attiré par enfin, c'est vrai, quoi! Est-ce qu'on peut mettre ce type de déficiences mentales momentanées sur le compte de la potion d'épouvante? C'est peut-être ma punition. Je l'ai rendu barge et maintenant ça me retombe en plein dessus!
Mais non.
Ça, c'est parce que je veux me convaincre que ce n'était pas simplement une blague cruelle. Je pensais avoir suffisamment caché mon admiration derrière mon mépris pour que cela ne se retourne pas contre moi Après m'avoir fait croire qu'il deviendrait mon ami, il m'a envoyé un "je t'ai bien eu" en pleine figure, et j'y ai même cru. Un peu.
On frappe encore à la porte. Serait-ce vraiment trop demander d'avoir un peu de tranquillité pour fulminer en paix?
« Quoi?» je gronde.
Quand Gwendolyn passe sa tête de poupée par l'entrebâillement de la porte, je ressens la furieuse envie de refermer un grand coup le battant sur son cou frêle.
« Alors, Sev, on dort encore à cette heure-ci? gazouille-t-elle.
– On aimerait bien dormir mais on est sans arrêt dérangé par une petite peste qui fourre toujours son nez dans les affaires des autres sans leur demander leur avis!»
Elle fronce les sourcils, pince la bouche. On dirait un petit gnome fripé. Et colérique.
« Bon, très bien. J'avais juste quelque chose à te dire, mais je suppose que tu ne veux rien savoir d'une petite peste.
– Tu supposes bien.
– Je suppose aussi que tu te fiches éperdument de ce qu'a pu me dire Sirius Black.»
Mais c'est un CAUCHEMAR!
« Gwendolyn, ne prononce plus jamais ce nom à moins d'un kilomètre de moi.
– Tu ne veux pas savoir?
– Non», je mens.
Elle a remarqué mon hésitation.
« C'est pas vrai-euh! Ça alors, il y a quoi, entre vous?
– Rien du tout! je ronchonne.
– Je l'espère, en tout cas. Parce que j'ai l'impression qu'il se fait bien des idées, ton Gryffondor
– Ce n'est pas mon Gryffondor! Des idées à quel sujet?
– Tu vois que tu veux savoir!» exulte-t-elle.
Ce serait si facile de me débarrasser d'elle à tout jamais. Un petit sortilège et pouf! Plus de Gwendolyn. Mais j'ai trop envie de savoir.
« Tu as gagné, contente?
– Assez, sourit-elle.
– Alors?»
Elle fait la moue.
« Tu n'as pas été gentil avec moi»
Je roule les yeux.
« Pardon je tente sans conviction.
– Je ne sais pas»
Elle commence à partir vers la porte. Je la suis.
« Gwen, s'il te plaît!
– Mmh Je veux bien te répéter ce qu'il m'a demandé
– Oui? Que t'a-t-il demandé?»
Elle s'arrête devant la porte.
« Le mot de passe de Serpentard.
– Hein! Mais Tu Tu ne lui as pas donné, n'est-ce pas?»
Elle fait un sourire jocondien et ouvre la porte.
« Gwen!»
Elle s'engouffre à l'extérieur en chantonnant gaiement :
« Je t'aime, Sev! À plus tard!
– GWEN!»
Je me rue à sa suite.
« Tu ne lui as pas?»
Le reste de la phrase s'étrangle dans ma gorge.
Non.
Je vois Gwendolyn s'éloigner en trottinant dans le couloir en direction de la salle commune. Puis je pivote lentement sur moi-même, pour faire face au garçon aux cheveux sombres devant lequel je viens de passer et qui ne devrait absolument pas se trouver là.
Son regard va et vient de moi à ma cousine et de ma cousine à moi. Il me paraît légèrement rouge, mais c'est peut-être dû à l'éclairage des torches.
« Black, je constate, avec un grand sang-froid pour un type qui a une sirène d'alerte à la bombe qui hurle dans sa tête.
– "Sev", hein? marmonne-t-il en se passant une main dans les cheveux. Je n'aurais pas cru que tu aimais les diminutifs.
– Tu Tu n'as aucun droit de te trouver là» Un peu de fermeté, que diable. « Je te prierai de partir.
– Alors, c'est Gwen, qu'elle s'appelle?» J'aime tellement parler dans le vide.
Sa voix tremble un peu. Il a la tête de quelqu'un qui aurait de graves problèmes digestifs.
« Euh Oui je réponds, décontenancé par la question. Gwendolyn Nightingale
– Oh, fait-il en hochant convulsivement la tête. Charmant. Elle est charmante. "Gwen" "Sev" Tout cela est charmant»
Je n'ai qu'une envie : retourner me réfugier dans mon lit. Problème : entre mon lit et moi, il y a Sirius Black.
Je me racle la gorge.
« Si cela ne t'ennuie pas, Black, j'apprécierais que tu
– Si, ça m'ennuie! grogne-t-il. Vous vous voyez depuis quand?»
Mais c'est quoi, son problème, à lui? Je ne comprends plus grand-chose à la situation.
« Depuis qu'elle est arrivée à Poudlard à la rentrée, pourquoi?
– C'est donc bien une première année?
– Mais qu'est-ce que ça peut te faire!»
Il tapote le mur nerveusement.
« Tu ne la trouves pas un peu jeune?
– Elle est très en avance pour son âge, c'est une enfant précoce, je récite sarcastiquement sur le ton qu'emploie ma tante à chaque fois qu'elle parle de sa petite chérie.
– Précoce!»
Il a l'air nauséeux. Dans deux minutes il va rendre son déjeuner Je ne veux pas être là pour voir ça.
« Mais enfin qu'est-ce que tu veux, Black?
– Je dois dire que je ne sais plus trop Bon sang, mais qu'est-ce que tu fous avec une gamine de onze ans?
– Je m'en passerais bien, si tu veux tout savoir! C'est elle qui me colle. J'ai le malheur d'être son unique cousin»
Ses yeux s'agrandissent d'étonnement.
« C'est ta cousine?»
Qu'il cesse de me fixer comme ça!
« Bien sûr que c'est ma cousine, quoi d'autre?
– Euh Oui, évidemment Haha! Quel crétin je suis
– Ta curiosité est satisfaite? dis-je âprement. Si tu n'a plus de questions, j'aimerais que tu me laisses rejoindre mon dortoir.»
Il soupire et fait un pas de côté avec un geste de la main.
« Mais passe, je t'en prie.»
J'esquisse un pas hésitant, mais il revient aussitôt se placer devant moi.
« En fait, j'ai une autre question.
– La sortie, c'est par-là, Black», dis-je d'une voix enrouée.
Il est décidément trop près. Je fais mine de le contourner, mais il place sa main sur le mur pour me couper la route au dernier moment. Je le foudroie du regard. Lui n'a pas l'air en colère. Plutôt accablé.
« Tu comptes me fuir encore longtemps?
– Laisse-moi passer, je croasse.
– C'est à cause d'hier soir, hein.»
Ce n'est même pas une interrogation.
« C'est pour ça que tu as l'air si mal?
– Je n'ai aucune envie d'avoir cette conversation!»
Je repousse son bras et me hâte de franchir les quelques mètres jusqu'au dortoir.
« Severus, attends!»
Je verrouille la porte et me recroqueville à son pied, à bout de souffle, à bout de force, à bout de nerfs, à bout. Bientôt, le battant est ébranlé par Sirius qui tourne en vain la poignée.
« Ouvre la porte», dit-il doucement.
Je ne réponds pas. Je veux qu'il s'en aille.
« Severus, s'il te plaît.»
Va-t-en.
Je l'entends glisser le long de la porte. Le rai de lumière qui passe sous le battant disparaît.
« Severus, je suis désolé»
Sa voix est juste derrière la porte, au niveau de mon oreille. Seuls quelques centimètres de bois nous séparent.
« J'ai dû te dégouter»
Il aurait dû, effectivement. Bêtement et simplement. Pas tout mélanger dans ma tête de cette façon Ou bien clarifier les choses juste un peu trop brutalement?
« Je reconnais que c'était une connerie.» Sa voix se brise. « C'était pour rire»
Pour rire? Alors pourquoi ai-je envie de pleurer, hein?
« Pardonne-moi. C'était pas drôle, je sais. Ouvre la porte, je t'en supplie. Ne m'oblige pas à rentrer de force.
– Va-t-en»
Ma voix n'est qu'un murmure, je ne sais même pas s'il m'a entendu.
« Severus, n'en fais pas une montagne, ce n'était qu'une blague
– C'était une excellente blague, je me suis bien fait avoir, bravo. Tu peux me laisser et aller en rigoler avec tes amis.
– Non! Je j'aurais pas dû faire ça, excuse-moi, oublie-le.
– Ha!»
Oublier. Elle est bien bonne.
« S'il te plaît, prends-le comme une déconnade de plus de ma part, comme si j'étais bourré»
Qu'il se taise. Réalise-t-il combien il est cruel?
« Oublie cette bêtise, ce n'est pas ma première. Je Je ne veux pas te faire de mal
– Le mal est fait.
– J'ai été con, d'accord? Si j'avais su, je
– Tu regrettes? j'articule, la gorge serrée, le front contre la porte comme je l'avais hier soir contre celui de Sirius.
– Évidemment, je regrette.»
Ça ne devrait pas faire si mal de l'entendre. Qu'est-ce qui ne va pas chez moi?
« Évidemment, répète-t-il, puisque tu m'en veux Je suis ton ami. Je ne veux pas que tu m'évites à cause d'une blague irréfléchie. Severus Laisse-moi entrer
– Non.»
Ce sont des larmes qui brouillent ma vue?
« Je ne vais pas te laisser partir encore une fois Ouvre.
– Non.»
Je ne veux pas l'avoir devant moi, parce qu'alors je serais incapable de dire non.
« Laisse-moi entrer ou je le fais moi-même.
– Non.»
Un silence. Puis :
« Alohomora.
– Non!»
Je n'essaie même pas de repousser la porte lorsqu'elle s'ouvre. Je me réfugie contre le mur, la tête sur les genoux. Ça me rappelle quand je me cachais derrière les portes, quand j'étais gamin.
Ça y est, je sanglote pour de bon, gagné. T'avais pas le droit de me faire ça.
« Severus.»
Sa voix est bien plus près que ce à quoi je ne m'attendais. Je ne peux que renifler misérablement en guise de réponse.
« Oh, Severus Si tu savais ce que je m'en veux»
Il s'est assis à côté de moi contre le mur. Je n'ai jamais autant souhaité le contact de quelqu'un Ça ne sert à rien de prétendre le contraire, ça ne me réussit pas du tout.
« Dis-moi que tu me pardonnes Je ne veux pas perdre ton amitié Je ne veux pas te perdre.»
Il me soulève le menton et je dois tourner la tête pour ne pas le regarder.
« Pourquoi tu pleures?
– Je ne pleure pas», je reniffle misérablement.
Je me suis juré de ne plus pleurer, je ne vais pas m'y remettre pour une raison aussi grotesque.
« Bon, alors pourquoi est-ce que tu as les yeux rouges et les joues mouillées? se corrige-t-il avec diplomatie.
– Parce que Parce que je suis le pire des abrutis»
Il écarte délicatement les mèches de cheveux humides collées à mon visage.
« Ne dis pas ça, dit-il, plus sévère que consolateur. Tu sais très bien que c'est faux.
– Alors pourquoi»
Ma voix s'éteint et je fixe un point sur le sol de pierre.
« Pourquoi quoi?
– Pourquoi je suis parti?»
Il interrompt le geste de sa main, l'air stupéfait. Il secoue la tête d'un air perdu. Tellement beau
« Je ne comprends plus rien.
– Comme ça on est deux
– Mais Qu'est-ce que tu veux, vraiment?»
Presque inconsciemment, je me laisse aller contre son épaule.
« Sirius» je chuchote.
Il m'enserre d'un bras indécis. J'ai à peine conscience du lent renversement de situation, je ne réfléchis plus.
« Je suis là.
– Ne t'en va pas, tu veux bien
– Je n'en ai aucune envie.»
Ses deux bras m'enveloppent à présent.
« Tu regrettes vraiment de m'avoir» Dis-le! « de m'avoir embrassé?»
Le mot est sorti comme un mâchouillis incompréhensible, mais il a compris. Il déglutit.
« Je regrette de t'avoir blessé.
– Ce n'est pas ce que je te demande»
J'enfouis mon visage dans son cou.
« Je Si tu» Sa respiration devient saccadée. « Si tu veux une réponse égoïste Je dois dire que là je regrette de moins en moins»
Je me redresse et sonde ses yeux avec suspicion et un grand sérieux.
« Et il y a un risque que tu recommences?»
Uhm. Ma voix n'aurait pas dû être remplie d'espoir. Severus ressaisis-toi!
Il a un sourire tendre et je ne ressaisis rien du tout.
« Je crains qu'il n'y ait même un risque très élevé»
Je ne sais pas lequel des deux s'est approché, mais ce dernier mot a été murmuré tout contre mes lèvres. Je me vois dans l'incapacité totale de réclamer le pourcentage de risques.
Oooh.
C'est sûrement le plus long baiser de l'histoire du baiser. À un certain moment, il me vient à l'esprit que je ferais mieux de respirer C'est que je n'ai pas grand-chose à l'esprit en fait, à part
« Sirius»
Un nouveau baiser suit, et un autre, comme si nos lèvres refusaient de rester éloignées plus de quelques secondes.
Braves petites.
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Voilà donc, je vous avais prévenus : c'est cucul... Pas trop indigeste quand même, j'espère -.-;.
Bon, le chapitre 9 (normalement) doit revenir sur les événements de celui-là, pour qu'on sache un peu ce que faisait Sirius pendant tout ce temps (c'est vrai, quoi, tous les trucs du milieu on aurait pu s'en passer ;p).
Merci de me lire et si vous avez des envies de reviewage intempestif, c'est pas de refus X3.
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