Bonjour à tous !
J'ai un peu de retard, je sais, mais j'ai eu quelques soucis personnels qui ont fait que je n'ai pas eu le temps ni le courage d'écrire. Mais me revoila aujourd'hui :)
Edas44 : merci pour ta review ! J'espère que ce chapitre te plaira :D
Pour aujourd'hui, nous allons un peu plus explorer le passé, en particulier celui de Clarke.
Au prochain chapitre, nous retrouverons Lexa dans le présent.
Bonne lecture à vous !
Retour au restaurant
Lorsque Lexa vit Clarke avec Luna ce soir-là, un étrange sentiment la saisit, comme un pincement au cœur qu'elle ne parvint pas à expliquer. D'ordinaire si maître d'elle-même, elle se surprit à observer les éclats de rire de Clarke, à noter la façon dont Luna semblait captiver son attention. Elle ne comprenait pas pourquoi cela la troublait autant. Après tout, Clarke était une amie, rien de plus, et Luna semblait la rendre heureuse. Lexa se répéta intérieurement qu'elle aimait profondément Costia, qu'elle n'avait aucune raison de ressentir ce léger malaise.
Mais malgré ces pensées rationnelles, une pointe de jalousie s'installa en elle, douce mais persistante. Était-ce parce qu'elle n'avait jamais vu Clarke aussi à l'aise avec quelqu'un ? Ou était-ce simplement l'idée qu'un changement dans leur dynamique, bien qu'elle soit distante avec Clarke, pourrait affecter leur petit cercle d'amis ? Ces questions se bousculaient dans son esprit tandis qu'elle tentait de maintenir un visage impassible.
Costia, à ses côtés, semblait rayonner, comme toujours. Mais Lexa, habituellement si attentive, se sentait déconnectée, son regard revenant malgré elle sur Clarke et Luna. Elle se rappela alors la fois où Clarke avait évité Costia, son comportement distant ces dernières semaines. Une partie d'elle se demanda si Clarke lui en voulait ou si quelque chose clochait entre elles. Cette pensée rendit Lexa encore plus confuse.
Quelques jours plus tard
Costia, toujours enjouée mais aussi attentive, décida qu'il était temps d'aborder le comportement étrange de Clarke. Alors qu'elle et Lexa prenaient un café, elle posa doucement sa tasse et fixa Lexa avec un regard sérieux.
« Tu as remarqué que Clarke a été… différente, ces derniers temps ? » Demanda Costia, son ton empreint d'une douce inquiétude.
« Différente comment ? Elle semble aller bien, non ? Elle sort plus, elle a l'air heureuse. » Lexa leva les yeux de sa tasse, intriguée.
Costia hocha la tête, mais un soupir échappa à ses lèvres.
« Oui, mais… j'ai l'impression qu'elle m'évite. Tu as vu comment elle est partie précipitamment l'autre soir ? Et au restaurant, elle nous a à peine adressé un mot. Et même avant ça, elle ne répondait presque plus à mes messages. Je pensais qu'on était proches, mais là, j'ai l'impression qu'elle me cache quelque chose. »
Ces mots déclenchèrent un flot d'interrogations chez Lexa. Elle se revit observer Clarke et Luna, se souvint de son propre malaise inexplicable. Clarke n'était pas le genre de personne à se comporter ainsi sans raison. Une petite voix au fond d'elle-même lui souffla que peut-être, d'une manière ou d'une autre, elle était liée à cette distance.
Mais pourquoi ? Lexa fronça les sourcils, luttant contre l'étrange mélange d'émotions qui bouillonnait en elle. Elle ne voulait pas inquiéter Costia inutilement, alors elle répondit avec prudence.
« Je suis sûre que ce n'est rien, Costia. Peut-être qu'elle est juste stressée. Elle a beaucoup à gérer avec ses études, tu le sais. C'est probablement temporaire. »
Mais même en prononçant ces mots, Lexa sentit une tension s'installer en elle. La mention de Clarke et Luna ensemble résonna étrangement dans son esprit. Pourquoi cela lui importait-il autant ? Elle aimait Costia, cela ne faisait aucun doute. Pourtant, cette confusion, cette pointe de jalousie qu'elle ne parvenait pas à étouffer, la troublait profondément.
Costia posa une main douce sur celle de Lexa, la regardant avec un mélange de tendresse et d'inquiétude.
« Peut-être que tu devrais lui parler, Lexa. Elle t'apprécie beaucoup et je suis sûre qu'elle te considère vraiment comme son amie. Peut-être que tu pourrais comprendre ce qu'il se passe et me dire. J'ai besoin que tu m'aides, son amitié me manque. »
Lexa hocha la tête mécaniquement, même si l'idée de confronter Clarke l'intimidait légèrement. Non pas parce qu'elle avait peur de la conversation, mais parce qu'elle craignait ce qu'elle pourrait découvrir — ou ce que cela pourrait révéler sur elle-même. Elle allait accepter, pour Costia. Car voir sa petite amie mal, l'a touché d'autant plus.
C'était une période particulière pour Clarke. Elle venait tout juste de commencer à accepter les sentiments qu'elle ressentait pour Lexa. Mais ces sentiments restaient enfouis, inavoués, par crainte de tout compliquer. Lexa était avec Costia, une femme douce et bienveillante que Clarke appréciait sincèrement, d'autant plus qu'au début, c'était Costia son amie, et non Lexa. Il était hors de question pour elle d'interférer dans leur histoire. Ou même de blesser et perdre Costia. Pourtant, ces émotions bouillonnantes refusaient de disparaître.
C'est dans ce contexte que Clarke avait rencontré Luna. Quelque chose chez Luna avait instantanément capté l'attention de Clarke. Peut-être était-ce son regard intense et paisible, ou le contraste entre son attitude discrète et l'aura de force tranquille qu'elle dégageait. Mais quoi que la jeune fille dégagée, cela marchait. Clarke, pensait de moins en moins à Lexa quand elle était en sa compagnie.
Elles parlaient de tout et de rien : des anecdotes de leur quotidien, des rêves qui les animaient, et même des passions étranges de leurs amis communs – Raven étant un sujet récurrent. Luna, professeure de chimie, avait raconté avec un sourire en coin comment un de ses élèves avait tenté de fabriquer du « slime explosif » pour un projet de classe. Clarke avait ri, peut-être un peu trop fort, se surprenant à oublier, ne serait-ce qu'un moment, le poids de ses sentiments pour Lexa.
Durant les semaines qui suivirent le fameux double date, Clarke et Luna commencèrent à se voir régulièrement. Ce n'était jamais prémédité, mais les sorties organisées par leurs amis semblaient toujours les rapprocher. Luna proposait souvent des activités simples mais mémorables. Une fois, elle avait invité Clarke à un cours de peinture improvisé dans un parc. Luna, peu confiante dans ses talents artistiques, avait fini par dessiner un vague croquis de la mer, ce qui avait fait sourire Clarke :
« Ce n'est pas si mal. » Avait-elle dit en inclinant la tête.
« Mais je crois que tu es plus douée pour faire sauter du slime que pour capturer des paysages. Je pourrai te donner des cours particuliers si tu le veux. » Finit-elle par dire avec un clic d'œil.
Un autre soir, elles avaient partagé une promenade au bord du fleuve. Luna avait proposé cette idée en remarquant que Clarke semblait tendue. Le silence confortable entre elles, ponctué de discussions sur la vie et leurs philosophies respectives, avait apaisé Clarke plus qu'elle ne s'y attendait. À un moment, Luna s'était arrêtée pour ramasser une pierre lisse et la faire ricocher sur l'eau, invitant Clarke à essayer. Malgré plusieurs échecs, Luna l'avait encouragée avec une patience infinie, et Clarke avait fini par réussir, sous le regard amusé de sa nouvelle amie.
Cependant, au-delà des rires et des moments légers, une tension commençait à s'installer entre elles. Le flirt naissait doucement, presque imperceptiblement, mais il devenait de plus en plus difficile à ignorer. Lors d'une soirée tranquille chez Luna où elles partageaient un repas improvisé, Clarke avait remarqué à quel point Luna l'écoutait attentivement, comme si chaque mot qu'elle disait importait. Ce genre d'attention la déstabilisait. Plus elle voyait Luna, moins elle pensait à Lexa. Dans tous les cas, Clarke avait continué à fuir la brune, bien que Costia insisté de plus en plus pour la voir.
Et puis, il y avait eu ce moment où elles s'étaient embrassées. Ce n'était pas prémédité, mais cela semblait une conséquence naturelle de leur proximité grandissante. Ce soir-là, après un verre de vin et une discussion animée sur le sens de la vie, Clarke avait senti un élan qu'elle n'avait pas pu retenir. Luna n'avait pas reculé. L'instant avait été doux, intense, et profondément perturbant pour Clarke.
Le lendemain, la culpabilité avait commencé à s'installer. Pas parce que Luna avait fait quoi que ce soit de mal, mais parce que Clarke savait qu'elle n'était pas prête. Clarke avait décidé de lui parler, ne voulant pas blesser Luna.
« Luna. » Avait-elle commencé doucement, évitant le regard de l'autre femme.
« Je dois être honnête avec toi. Je ne veux pas te donner de faux espoirs. »
Luna, toujours calme et attentive, avait simplement attendu qu'elle continue.
« Tu mérites mieux que quelqu'un qui est… coincée entre deux mondes. Il y a cette fille. Tu sais, Lexa, c'est celle que tu avais vue lors du double date. Costia est mon amie et Lexa l'est devenu aussi… » Clarke avait hésité, cherchant les bons mots.
« Enfin, j'ai des sentiments pour elle. Et je ne ferai jamais rien pour briser ça, mais je ne peux pas ignorer ce que je ressens. J'ai besoin de temps. Je ne peux pas te garantir une relation sérieuse tant que tous ses sentiments sont encore là. »
Luna avait pris une profonde inspiration avant de répondre, sa voix douce mais ferme :
« Clarke, je ne suis pas du genre à fuir la vérité. Merci de me le dire. Je ne vais pas prétendre que c'est facile à entendre, mais je respecte ton honnêteté. Je te laisserai du temps si c'est ce dont tu as besoin. »
Clarke avait été touchée par la réaction de Luna, mais elle ne pouvait ignorer la pointe de tristesse dans ses yeux.
Malgré cette conversation, elles avaient continué à se voir, bien que dans un cadre plus détendu. Luna respectait les limites de Clarke, et Clarke appréciait profondément la patience et la compréhension de Luna. Lors d'une autre soirée entre amis, Luna avait taquiné Clarke à son oreille en plaisantant sur son sérieux constant :
« Tu devrais sourire plus souvent, Clarke. Je parie que même Lexa serait impressionnée. »
Ces débuts entre Clarke et Luna étaient teintés de complexité. Luna, malgré son attirance pour Clarke, restait une présence apaisante, consciente que Clarke devait naviguer ses propres sentiments. Clarke, quant à elle, se rendait compte qu'en Luna, elle avait trouvé une amie précieuse et peut-être, un jour, quelque chose de plus. Mais pour l'instant, le moment n'était pas encore venu.
Quelques semaines avaient passé, et Clarke, tiraillée par ses émotions, avait commencé à trouver un semblant de stabilité. Ses sentiments pour Lexa s'étaient apaisés, ou plutôt, elle avait appris à les ranger dans un coin de son esprit. Lexa restait une amie chère, et la voir heureuse avec Costia avait fini par convaincre Clarke que cet amour, aussi intense soit-il, n'avait pas sa place dans leur avait fini par même pouvoir voir Costia et Lexa sans qu'elle ne se sente pas mal.
Pendant tout ce temps, Luna était restée présente, discrète mais constante. Leur connexion n'avait jamais vraiment faibli, même après cette conversation difficile où Clarke lui avait avoué ne pas être prête. Luna n'avait pas poussé ni insisté. Elle continuait à inviter Clarke à des activités simples et à lui offrir son amitié sans conditions. Et pourtant, chaque moment passé avec Luna semblait nourrir une complicité grandissante.
Clarke sortait de son dernier cours de la journée, l'esprit embrouillé par sa récente conversation avec Luna. Elle ne regrettait pas d'avoir été honnête avec elle, mais elle ne pouvait s'empêcher de ressentir un mélange de culpabilité et de confusion. Elle marchait dans l'allée principale de la fac, perdue dans ses pensées, quand elle aperçut Lexa au loin, en train de refermer un livre à la bibliothèque en plein air.
Lexa la vit à son tour et lui adressa un sourire léger, celui qu'elle réservait aux moments où elle semblait tout savoir sans qu'on ait besoin de lui dire quoi que ce soit. Clarke s'arrêta, hésitante, mais Lexa vint à sa rencontre.
« Clarke, tu es encore ici à cette heure ? » Demanda Lexa, d'un ton neutre mais curieux.
« Longue journée… et toi ? » Clarke hocha la tête.
« Révisions. Toujours des révisions. » Répondit Lexa avec un soupir amusé. Puis, remarquant le regard troublé de Clarke, elle fronça légèrement les sourcils.
« Tout va bien ? Tu sembles… ailleurs. »
Clarke haussa les épaules, hésitant à se confier. Pourtant, c'était Lexa. Lexa qui savait toujours écouter sans juger. Elle finit par lâcher :
« Disons que c'est compliqué. »
Lexa ne répondit pas tout de suite. Elle se contenta de poser son sac sur une chaise et de s'appuyer contre la table. Ce silence invitait Clarke à parler, sans pression.
« J'ai rencontré quelqu'un, tu sais Luna. Elle était avec moi à la soirée. » Finit par avouer Clarke.
« C'est… c'est quelqu'un de bien, tu vois. Apaisante, intelligente, drôle. »
Lexa hocha la tête lentement.
« Mais ? »
« Mais je ne suis pas prête. Pas vraiment. Je lui ai dit. Elle a compris, mais… je ne sais pas. Je me sens bloquée. » Clarke soupira.
Lexa prit quelques instants avant de répondre, son regard sérieux mais doux.
« Tu penses que ce blocage vient d'elle, ou de toi ? »
Clarke se mordit la lèvre.
« De moi. Je suppose que… j'ai peur. Peur de m'attacher, peur de ce que ça pourrait signifier. Et peut-être que je… je me complique la vie en réfléchissant trop. »
Un sourire discret apparut sur le visage de Lexa.
« Clarke, tu as toujours été comme ça. Tu veux tout comprendre, tout analyser avant de te lancer. Mais parfois, il faut simplement… sauter. »
Clarke baissa les yeux, un peu honteuse. Lexa continua, sa voix posée :
« Écoute, je ne peux pas te dire quoi faire, mais si tu penses que Luna vaut le coup, alors donne-lui une chance. Et même si ça ne marche pas, au moins tu sauras que tu as essayé. »
Clarke releva les yeux, touchée par la simplicité et la justesse des mots de Lexa. Elle réalisa alors que c'était peut-être cela qui lui manquait : le courage de dépasser ses propres barrières. Après un moment de silence, Lexa se redressa et ramassa son sac.
« Ce soir, Costia et moi faisons un dîner. Rien de grandiose, juste un repas tranquille. Tu devrais venir. Ça fait des semaines que l'on ne s'est pas vus, juste toutes les 3. Tu manques à Costia. »
Clarke hésita une seconde avant de sourire.
« Pourquoi pas. Ça me fera du bien. »
Clarke arriva chez Lexa et Costia un peu après 19 heures. Lexa ouvrit la porte, un tablier autour de la taille, et l'accueillit avec un sourire rare mais sincère.
« Tu es pile à l'heure. »
L'appartement était chaleureux, décoré de touches personnelles qui reflétaient la vie qu'elles avaient construite ensemble. Costia, en train de mettre la table, lui adressa un sourire accueillant.
« Clarke, je suis contente que tu sois venue ! J'espère que tu as faim. »
Clarke se sentit immédiatement un peu nerveuse. La complicité entre Lexa et Costia était palpable, et bien qu'elle les aimât toutes les deux, une petite pointe d'envie qu'elle n'arrivait pas à réprimer l'envahissait parfois.
Le début du repas fut légèrement tendu. Clarke, distraite, peinait à se concentrer sur la conversation. Costia, perceptive, finit par rompre la glace avec une anecdote amusante sur un de ses collègues, ce qui fit éclater de rire Lexa. Ce rire décontracté eut le don de détendre Clarke, qui finit par se laisser aller à sourire aussi.
Au fur et à mesure de la soirée, l'atmosphère se fit plus légère. Lexa racontait des histoires de leurs années à la fac, souvent au détriment de Clarke, ce qui fit rougir cette dernière. Costia, toujours douce, ajoutait des commentaires taquins mais jamais méchants, renforçant la dynamique joyeuse du moment.
À un moment donné, alors qu'elles débarrassaient la table, Costia fit un geste qui toucha Clarke. Elle posa une main légère sur l'épaule de Clarke et dit simplement :
« Tu es importante pour Lexa. Et pour moi aussi, tu sais. Si tu as besoin de parler, on est là. »
Ces mots sincères firent plus pour Clarke qu'elle ne pouvait l'exprimer. Elle sentit une chaleur nouvelle, non pas celle de la jalousie ou de la tristesse, mais de la gratitude.
En rentrant chez elle ce soir-là, Clarke se sentit étonnamment légère. Elle repensa aux mots de Lexa dans l'après-midi, à la gentillesse de Costia, et surtout, à Luna. Elle comprit qu'elle voulait avancer. Pas parce qu'elle voulait oublier Lexa, mais parce qu'elle méritait de se donner une chance d'être heureuse, avec quelqu'un qui était déjà là, prêt à l'accueillir. Peut être bien que cette personne pouvait être Luna.
Après une garde particulièrement éprouvante à l'hôpital, Clarke avait décidé de passer par le café où Luna avait ses habitudes. Elle ne l'avait pas prévenue, mais en entrant, elle l'avait immédiatement repérée à une table près de la fenêtre, plongée dans un livre de chimie. Luna avait levé les yeux et lui avait offert un sourire chaleureux, celui qui semblait toujours apaiser Clarke, peu importe à quel point elle se sentait fatiguée ou perdue.
« Clarke, quelle surprise ! Assieds-toi, » Avait dit Luna en fermant son livre et en le posant sur le côté.
Clarke s'était installée face à elle, et pendant quelques instants, elles avaient discuté de tout et de rien. Luna avait raconté une nouvelle anecdote amusante sur ses élèves, et Clarke s'était surprise à rire, oubliant complètement sa journée difficile.
C'est ce jour-là, qu'elle se rendit compte que quelque chose avait changé. En regardant Luna, Clarke avait réalisé à quel point elle comptait pour elle. Luna était plus qu'une amie ; elle était un refuge, un ancrage. Clarke avait toujours su que Luna était spéciale, mais elle s'était interdit de s'y attacher de cette manière à cause de ses propres doutes et de son attachement passé à Lexa. Mais maintenant, avec du recul, elle voyait les choses différemment.
L'opportunité de prendre une décision s'était présentée quelques jours plus tard. Luna l'avait invitée à une petite soirée chez elle, juste elles deux, pour cuisiner ensemble et regarder un vieux film. Clarke avait hésité. Elle savait que si elle acceptait cette invitation, elle devait aussi être prête à affronter ce qu'elle ressentait.
Ce soir-là, Clarke était arrivée avec une bouteille de vin, un peu nerveuse mais déterminée. Luna l'avait accueillie avec son calme habituel, ne montrant aucun signe qu'elle s'attendait à quoi que ce soit de particulier. Elles avaient cuisiné ensemble, riant des maladresses de Clarke en cuisine et partageant des histoires de leurs journées.
C'est pendant le film que Clarke avait pris sa décision. Luna, assise à côté d'elle sur le canapé, avait cette façon de se concentrer sur l'écran, comme si chaque détail l'intriguait. Clarke l'avait observée en silence, et une vague d'affection l'avait submergée. Luna était tout ce qu'elle cherchait sans même s'en rendre compte : stable, patiente, douce mais ferme, et surtout, honnête.
Clarke s'était tournée vers Luna, et d'un geste hésitant, elle avait pris sa main dans la sienne. Luna avait tourné la tête vers elle, surprise mais souriante.
« Luna... » Avait commencé Clarke, sa voix un peu tremblante.
« Je crois que je suis prête. Enfin… si toi, tu es toujours là. »
Luna avait légèrement incliné la tête, cherchant à comprendre ce que Clarke voulait dire. Clarke avait continué :
« Ces derniers mois, j'ai essayé de comprendre ce que je voulais, ce que je ressentais. Et la vérité, c'est que tu es la seule personne qui me fait sentir… bien. Sûre de moi. Et je veux essayer. Toi et moi. Si tu veux toujours. »
Le sourire de Luna s'était élargi, mais elle n'avait pas répondu tout de suite. Elle avait serré doucement la main de Clarke, prenant un moment pour savourer ses mots. Puis, avec sa voix posée, elle avait murmuré :
« Clarke, j'ai toujours voulu ça. Mais je voulais que tu sois prête, pour toi, pas pour moi. »
Ce soir-là, elles s'étaient embrassées pour la première fois depuis des mois, mais cette fois, rien ne semblait confus ou précipité. Clarke s'était abandonnée à l'instant, ressentant pour la première fois depuis longtemps une sérénité totale.
Les jours suivants, Clarke avait ressenti une légèreté nouvelle. Elle savait que donner une chance à Luna ne signifiait pas oublier Lexa ou ce qu'elle avait ressenti pour elle, mais plutôt accepter que sa vie pouvait avancer, avec Luna à ses côtés. Et Luna, fidèle à elle-même, avait continué à être la femme patiente et attentionnée qu'elle avait toujours été, construisant avec Clarke quelque chose de sincère, une étape à la fois.
