Bonsoir !

Une suite s'imposer alors, la voilà avec un peu d'avance !

J'ai bien bossé les prochains, je risque donc de poster les chapitres plus rapidement.

Dans l'attente de votre retour !

Bonne lecture :)


L'appartement d'Anya et Raven était décoré avec soin, illuminé de petites guirlandes qui donnaient à l'endroit une ambiance chaleureuse et festive. Tout le monde était réuni. Lincoln et Octavia toujours aussi inséparables, Clarke, assise à côté de Lexa, tentant de masquer l'anxiété qui grandissait en elle. Et… Luna. Invitée par Anya et Raven, parce qu'au-delà de tout, elle restait une amie proche du couple. Clarke savait qu'elle viendrait, mais la voir ici, dans la même pièce qu'elle après des semaines de silence, la fit vaciller intérieurement.

Elle détourna rapidement les yeux, se concentrant sur autre chose, sur Lexa, qui semblait particulièrement de bonne humeur ce soir. Elle avait bu un peu de vin, pas de quoi être ivre, mais assez pour que ses barrières tombent légèrement. Et Clarke… Clarke avait du mal à détourner le regard.

Chaque fois que Lexa riait, chaque fois que son sourire s'élargissait, Clarke sentait son cœur se serrer un peu plus. Elle était magnifique et ça lui faisait mal de l'admettre. Elle était gênée de trouver Lexa ainsi, surtout en sachant que Luna serait là à observer et juger chacun de ses mouvements ou regards.

« Bon, tout le monde est là ? » Lança Anya, attirant l'attention.

Elle échangea un regard complice avec Raven avant de poser son verre sur la table.

« On a quelque chose à vous annoncer. »

Un silence expectatif s'installa. Raven sourit largement, attrapant la main d'Anya.

« On va se marier ! »

Un instant de silence, puis des exclamations joyeuses remplirent la pièce.

« Sérieusement ?! » S'écria Octavia, déjà debout pour les prendre dans ses bras.

« Merde, félicitations ! » Ajouta Lincoln avec un sourire sincère.

Clarke et Lexa applaudirent, un sourire vrai se dessinant sur le visage de cette dernière.

« Il était temps. » Lança-t-elle, taquine, en regardant sa cousine.

Tout le monde semblait heureux, échangeant des félicitations et des étreintes. Sauf Clarke, parce qu'elle sentait un regard posé sur elle. Un regard qu'elle connaissait par cœur. Elle tourna doucement la tête et croisa les yeux de Luna. Son cœur rata un battement. Elle savait qu'elle ne pourrait pas éviter cette conversation ce soir.


Clarke s'éloigna discrètement du groupe, cherchant un moment de répit après le flux de félicitations qu'il y avait eu pour Raven et Anya. Luna l'avait alors suivi et approché. Elles étaient sur le balcon, l'air frais de la nuit contrastant avec la chaleur qui régnait à l'intérieur. Clarke sentit immédiatement la tension. Elles ne s'étaient pas parlé depuis leur rupture et pourtant, à cet instant, il était évident que Luna avait quelque chose à dire.

Un long silence s'installa avant que Luna ne rompe enfin la glace, sa voix calme, mais teintée d'une retenue perceptible :

« On peut parler ? » Demanda-t-elle doucement.

Clarke ferma les yeux une seconde, s'efforçant de calmer son cœur. Puis, elle hocha la tête.

« Tu ne comptais jamais plus me parler, hein ? »

Clarke soupira, croisant les bras sur sa poitrine.

« Qu'est-ce que tu veux que je dise, Luna ? »

Luna haussa un sourcil, incrédule.

« J'ai espéré m'être trompée, tu sais. »

Clarke ferma les yeux une seconde, sentant déjà où cette conversation allait mener.

« Luna… »

« Non, écoute-moi. » Luna planta son regard dans le sien.

« Je voulais croire que c'était juste une impression, que j'avais exagéré, que… peut-être, je m'étais fait des idées. »

Elle inspira profondément.

« J'ai attendu tes appels, j'ai attendu un message mais rien. Et je m'étais dit que cette soirée aurait été l'occasion de te voir et discuter sur nous. Mais ce soir, en te regardant… en la regardant… » Elle secoua la tête, un sourire triste sur les lèvres.

« Je sais que j'avais raison. »

« Tu veux vraiment l'entendre la vérité ? »

Luna ne détourna pas le regard et Clarke prit une grande inspiration.

« Oui. »

Un seul mot, juste un seul petit pot qui résonna entre elles comme un coup de tonnerre. Luna pinça les lèvres, détournant le regard un instant, avant de souffler un rire amer.

« C'est dingue… Parce que malgré tout, je crois que j'espérais toujours que tu me dises le contraire. »

Luna serra les mâchoires, comme si elle s'était préparée à cette réponse mais qu'elle espérait quand même autre chose.

« Et maintenant ? » Demanda-t-elle d'une voix plus froide.

« Tu es heureuse ? »

Clarke ouvrit la bouche, mais aucun mot n'en sortit. Parce qu'elle ne savait pas, parce qu'elle n'était pas sûre. Luna secoua la tête, un rictus amer aux lèvres.

« Tu ne sais même pas ce que tu dois faire. »

« Ce n'est pas aussi simple. » Répliqua Clarke.

« Bien sûr que ça l'est, Clarke. » Luna inspira profondément.

« La seule question qui compte, c'est : est-ce que tu vas prendre le risque d'être heureuse ? »

Clarke eut l'impression que son cœur allait exploser. Elle détourna les yeux, incapable d'affronter cette question. Luna hocha lentement la tête, comme si elle venait d'obtenir sa réponse.

« C'est bien ce que je pensais. »

Son regard était dur, mais il y avait une sincérité brute dans sa voix.

« J'aimerais juste comprendre, pourquoi tu es restée avec moi, pourquoi tu ne t'en es pas rendu compte avant que tu me fasses souffrir ? »

Clarke serra les bras contre elle-même, cherchant ses mots.

« Je crois que j'ai toujours eu ces sentiments, mais je les ai enterrés, encore et encore, parce que… »

Elle s'interrompit, incapable de mettre des mots sur ce qu'elle ressentait.

« Parce que Costia ? » Compléta Luna.

« Parce que Costia… parce que Lexa ne voit rien… parce que je n'ai pas le droit de ressentir ça. »

Luna la scruta un instant avant de lâcher :

« Mais tu ressens quand même. »

Un silence, puis Clarke souffla.

« Je l'aime. »

Elle sentit son cœur exploser en disant ces mots à voix haute. Elle l'avait déjà fait auprès de Raven, mais le dire à Luna, son ex-petite amie, c'était autre chose.

La rousse ferma brièvement les yeux, encaissant cette vérité qu'elle connaissait déjà mais qui, ce soir, était confirmée.

« Alors, dis-le-lui. »

Clarke releva brusquement les yeux, secouant immédiatement la tête.

« Non. »

« Pourquoi pas ? »

« Parce qu'elle n'est pas prête. » Clarke inspira difficilement.

« Parce qu'elle va mieux, mais elle sort juste de son deuil. Parce que je suis la dernière personne à qui elle devrait s'attacher maintenant. »

Luna l'observa en silence, puis haussa légèrement les épaules.

« Ou peut-être que c'est toi qu'elle attend sans même le savoir. »

Clarke resta figée, incapable de répondre. Luna soupira avant de reculer légèrement.

« Je te souhaite d'arrêter de te torturer un jour, Clarke. Parce que, de là où je suis, ça fait mal à voir. »

« Je suis désolée Luna, vraiment je ne voulais pas te faire de mal. Je suis... »

Luna secoua la tête.

« Non, Clarke. Je ne veux pas de tes excuses. »

Elle tourna les talons et rentra à l'intérieur, laissant Clarke seule avec son chaos intérieur.

Clarke trouva refuge dans la cuisine, son souffle court, ses mains tremblantes. Elle savait qui elle trouverait là : Raven. Assise sur le plan de travail, un verre à la main, observant Clarke d'un air déjà trop compréhensif.

« Ça s'est mal passé ? »

Clarke éclata de rire. Un rire court, nerveux, qui ressemblait plus à un sanglot.

« Je crois que j'ai dépassé le stade du "mal" depuis longtemps. »

Raven descendit du plan de travail et lui tendit son verre.

« Tiens, bois. »

Clarke prit une gorgée, puis une deuxième.

« Elle m'a demandé ce que je ressentais pour Lexa. » Avoua-t-elle dans un murmure.

« Viens là. »

Clarke s'accrocha à elle comme une noyée, ses épaules secouées par des sanglots silencieux.

« Je suis coincée, Raven… » Murmura-t-elle entre deux respirations tremblantes.

« Je suis coincée et je ne vois pas comment m'en sortir. »

Raven lui caressa doucement le dos, la laissant craquer contre elle.

« Tu tiens trop à elle pour la perdre, mais tu l'aimes trop pour te contenter d'être son amie. »

Clarke hocha la tête contre son épaule, incapable de parler.

« Et tu refuses de lui dire, parce que tu as peur de la briser alors qu'elle est en train de se reconstruire. » Continua Raven, sa voix calme mais ferme.

Clarke serra les dents, ses larmes redoublantes.

« Je ne veux pas être égoïste, Raven… » Souffla-t-elle.

« Je veux juste qu'elle aille bien. »

« Un jour, tu vas devoir lui dire. Parce que te sacrifier pour elle… ça ne marchera pas éternellement. »

Clarke hocha faiblement la tête, essuyant ses joues humides.

« Mais pas maintenant. » Murmura-t-elle.

Raven ne répondit pas. Elle savait que ce n'était pas à elle de décider. Mais elle savait aussi que, tôt ou tard, Clarke allait exploser.


Pendant ce temps, Lexa riait, une coupe de champagne à la main, Octavia et Lincoln à ses côtés. Elle était légère, heureuse. Peut-être que l'alcool aidait, peut-être que la soirée lui faisait du bien… Mais elle se sentait bien. Mais ce qu'elle ne voyait pas, c'était le regard perçant d'Anya sur elle.

Anya s'était installée sur un des fauteuils du salon, un verre à la main, l'observant avec attention. Elle l'avait rarement vue aussi détendue ces derniers mois. Sa cousine allait mieux, c'était indéniable. Elle riait, elle discutait, elle semblait vivante d'une manière qu'Anya ne lui avait plus connue depuis la mort de Costia. Mais ce qui attira surtout son attention, c'était Clarke. Ou plutôt, la manière dont Lexa regardait Clarke.

Chaque fois que la blonde parlait, Lexa tournait légèrement la tête vers elle, un sourire au coin des lèvres, comme si elle attendait sa réaction. Chaque fois que Clarke riait, Lexa l'entendait avant tout le monde. Chaque fois que leurs regards se croisaient, il y avait une complicité évidente, quelque chose d'intime, de naturel. Et Anya ne pouvait pas ignorer ça, il y avait autre chose. Cette autre chose qu'elle avait déjà remarquée et essayé de discuter avec la brune au bar. Depuis qu'elles étaient arrivées, Lexa observait toujours Clarke et Luna dès qu'elles interagissaient. Ce n'était pas forcément flagrant, mais Anya savait lire Lexa. Chaque regard en biais, chaque moment de silence lorsqu'elle surprenait Clarke et Luna discuter… C'était là.

Alors, lorsqu'elle trouva enfin Lexa seule, elle se laissa tomber dans le fauteuil à côté d'elle avec un sourire en coin.

« Tu la cherches ? » Demanda-t-elle avec un sourire en coin.

Lexa cligna des yeux, un peu prise au dépourvu.

« Qui ça ? »

« Ne fais pas semblant, Lexa. »

Lexa roula des yeux.

« Je voulais juste voir où elle était, c'est tout. Luna est revenue un peu bizarrement je me demandais juste comment allait Clarke. »

« Il s'en passe des choses, ces derniers temps… »

Lexa haussa un sourcil, amusée par le ton faussement détaché de sa cousine.

« Tu veux être plus claire ou tu comptes me faire deviner ? »

Anya fit tourner le liquide dans son verre, puis la regarda d'un air entendu.

« Tu vas mieux. »

« Oui… je suppose. » Fini par conclure Lexa en haussant les épaules.

« Non, tu ne supposes pas. Tu vas vraiment mieux, ça se voit. » Anya secoua la tête.

Elle fit une pause, avant d'ajouter plus doucement :

« Et Clarke a l'air d'y être pour beaucoup. »

Lexa se figea une seconde, puis esquissa un léger sourire.

« Clarke m'a beaucoup aidée, c'est vrai. »

Anya observa sa réaction avec attention.

« Elle a toujours été là pour toi, même quand Costia était en vie. D'ailleurs, vous avez toujours été plus proche qu'elle et Costia finalement. » Finit-elle remarquer.

Lexa hocha la tête, son regard se perdant un instant.

« Oui… Clarke a toujours été comme ça. C'est ma meilleure amie et heureusement que je peux compter sur elle. »

« Comment se passe cette colocation ? » Anya pencha légèrement la tête.

« Très bien. » Lexa haussa les épaules.

« C'est très naturel entre nous, comme ça l'a toujours été. Ça fait du bien de rentrer et retrouver quelqu'un pour parler et puis, je dors mieux avec elle. »

« Et vous êtes toujours aussi proches. »

« Bien sûr. » Lexa fronça légèrement les sourcils.

« On l'a toujours été. »

Anya prit une gorgée de son verre, son regard se posa sur Luna sortant de la terrasse d'un air pressé.

« Oui, mais… c'est différent, maintenant, non ? »

Lexa ouvrit la bouche pour répondre, mais se ravisa. Elle réfléchit un instant. Elle et Clarke avaient toujours eu une relation forte, c'était un fait. Mais de là à dire que quelque chose avait changé depuis qu'elles habitaient ensemble ?

Anya sembla capter son hésitation et poursuivit d'un ton plus léger :

« J'ai remarqué que tu souriais plus quand elle est dans la pièce. »

Lexa roula des yeux, faussement agacée.

« Tu dis n'importe quoi. »

« Oh, vraiment ? » Anya haussa un sourcil.

« Parce que moi, j'ai vu quelqu'un qui passait son temps à vérifier où était Clarke, à chercher ses réactions, à s'illuminer un peu plus chaque fois qu'elle parlait. »

Lexa secoua la tête avec un petit rire.

« Tu exagères. »

« Je suis observatrice. » Répliqua Anya.

« Et puis… Clarke est importante pour toi, non ? »

« Évidemment qu'elle l'est. » Lexa acquiesça immédiatement.

Anya esquissa un léger sourire avant de lancer, comme si de rien n'était :

« Tu penses que c'est pareil pour Luna ? »

Lexa cligna des yeux, surprise par la question.

« Luna ? »

« Oui. » Anya haussa un sourcil.

« Elles ont l'air… en bons termes, ce soir. »

Lexa avait jeté des coups d'œil à Clarke et Luna tout le long de la soirée. Elles avaient l'air normal, sans tension apparente. Ça paraissait quand même étrange parce qu'elle savait que Clarke avait évité cette conversation pendant des semaines.

« Ouais… j'imagine. » Répondit-elle.

Anya observa sa réaction avec intérêt.

« Tu y as déjà réfléchi à leur rupture ? »

Lexa haussa les épaules.

« Pas vraiment. Clarke m'a dit qu'elles n'étaient juste pas faites pour être ensemble. »

« Et ça t'a suffi ? »

« Pourquoi est-ce que ça ne m'aurait pas suffi ? » Lexa fronça légèrement les sourcils.

« Parce que Luna l'aimait vraiment. »

Lexa sentit une pointe d'inconfort.

« Et pourtant, Clarke l'a laissé partir. »

Lexa ne répondit pas tout de suite. Elle savait que Clarke avait beaucoup souffert de cette rupture, même si elle n'en parlait pas vraiment. Mais elle n'avait jamais réfléchi aux raisons profondes.

« Luna devait bien se douter que ça ne marcherait pas. » Finit par souffler Lexa, plus pour elle-même que pour Anya.

« Pourquoi tu dis ça ? »

Lexa hésita, puis haussa légèrement les épaules.

« Je sais pas… C'est juste… Clarke et elle, c'était… différent. Pas comme… »

Elle s'interrompit, sentant un frisson étrange lui parcourir l'échine. Anya sourit légèrement, captant son malaise.

« Pas comme quoi, Lexa ? »

Lexa prit une gorgée de son verre, essayant de masquer son trouble.

« Rien. Oublie. »

Mais Anya, elle, n'oubliait pas. Elle voyait les choses se mettre en place sous ses yeux. Et quand elle pensa à quelque chose, elle ne put s'empêcher de poser la question :

« Vous partagez toujours le même lit ? »

Lexa recracha presque sa gorgée de vin.

« Pardon ?! »

« Tu viens de me dire que vous êtes toujours aussi proches et tu as, sans faire attention, laissé entendre que vous dormiez ensemble. » Fit remarquer Anya, faussement innocente.

« Alors je me demande… »

Lexa sentit la chaleur lui monter au visage.

« Ce n'est pas ce que tu crois. »

« Oh, vraiment ? Tu sais tu as le droit Lexa. Peu importe avec qui, tu es jeune et sexy. »

« C'est juste… » Lexa passa une main dans ses cheveux, tentant d'ignorer les sous-entendus de sa cousine.

« La première fois, j'ai dormi avec Clarke… et ça m'a fait du bien. Alors, c'est devenu une habitude. »

Anya hocha lentement la tête.

« Et Clarke ? »

Lexa ouvrit la bouche… mais aucun son n'en sortit. Elle n'y avait jamais vraiment réfléchi. Elle s'était sentie bien, Clarke ne lui avait jamais dit non… Alors elle n'avait jamais remis en question cette habitude. Mais maintenant qu'Anya le disait… Pourquoi la blonde ne lui avait-elle jamais demandé si c'était une bonne idée ?

Lexa fronça les sourcils, pensive.

« Je… Je pense que ça lui va aussi. »

Anya haussa un sourcil.

« Ou peut-être qu'elle ne sait pas comment te dire non. »

« Non. Clarke ne ferait pas ça. » Lexa secoua immédiatement la tête.

Anya ne répondit pas tout de suite, se contenta de la fixer, comme si elle analysait chacune de ses réactions. Puis, lentement, elle souffla :

« Tu ne trouves pas ça étrange, quand même ? »

Lexa fronça les sourcils.

« Quoi donc ? »

« Cette proximité soudaine. Cette habitude que vous avez prise. Toi qui vas mieux, Clarke qui est toujours là. »

Lexa sentit un léger malaise s'installer. Elle n'avait jamais remis en question tout ça. Elle n'avait jamais vraiment réfléchi à ce que Clarke pouvait ressentir.

« Ouais, c'est bien ce que je pensais. »

« Qu'est-ce que tu veux dire ? » Lexa fronça les sourcils.

Anya posa une main sur son bras, captant son regard avec douceur.

« Disons que parfois, on est tellement absorbés par nos propres douleurs qu'on ne se rend pas compte de ce qui est juste sous nos yeux. »

Et pour la première fois… Lexa se demanda si elle avait raté quelque chose d'important.


La soirée battait son plein. Costia observait, invisible, silencieuse, comme elle l'était depuis trop longtemps maintenant. Elle avait cru que sa colère s'apaiserait avec le temps, que son ressentiment s'effacerait en voyant Lexa aller mieux. Mais ce soir… Ce soir, quelque chose la rongeait plus profondément encore.

Lexa riait, souriait, avançait. Et Clarke… Clarke était toujours là. Comme toujours.

Costia aurait voulu se convaincre que c'était bien. Que voir Lexa revivre après tous ces mois de souffrance aurait dû la soulager. Mais tout ce qu'elle ressentait, c'était une douleur sourde, une jalousie qu'elle n'avait jamais connue de son vivant. Ce n'était pas qu'elle ne voulait pas que Lexa aille mieux, non… Mais elle aurait voulu être là pour voir cette transformation. Elle aurait voulu être celle qui la menait sur ce chemin.

Mais elle ne l'était pas. Clarke l'était.

Costia avait compris que Lexa n'avait jamais été complètement à elle. Que, durant toutes ces années, il y avait eu quelque chose d'invisible entre elles. Quelque chose qui la liait à Clarke sans qu'elle ne le voie, sans qu'elle ne le comprenne. Un fil qu'elle n'avait jamais su briser, parce qu'il avait toujours été là. Lexa ne l'avait jamais vue, peut-être ne le verrait-elle jamais… Mais il existait.

Et ce soir, alors qu'elle observait Lexa la chercher inconsciemment dans la foule, que son regard s'arrêtait un peu trop souvent sur Clarke, Costia ressentait ce même dégoût qu'elle avait eu en comprenant la vérité.

Elle avait vu Lexa sourire à Clarke. Elle avait vu Clarke se torturer intérieurement, éviter son regard, se murer dans son silence. Et Lexa… Lexa qui ne comprenait toujours pas.

Lexa qui, comme toujours, refusait de voir ce qui était juste sous ses yeux.

Costia aurait voulu la secouer, lui hurler qu'elle était stupide, que Clarke n'avait jamais été juste une amie. Que même dans leurs pires moments, elle n'avait jamais regardé Costia de la même façon. Que depuis le début, elle était aveugle.

Mais elle ne pouvait pas. Elle était coincée ici, à observer une histoire qui n'était plus la sienne. Mais alors qu'elle tentait de fuir cette réalité qui lui brûlait l'âme, des voix attirèrent son attention : Lexa et Anya.

Elle hésita, l'espace d'un instant, à disparaître pour de bon. À ne plus écouter, à ne plus voir, à ne plus souffrir. Mais elle resta parce qu'elle savait qu'elle devait entendre.

Elle se figea, écoutant chaque mot échangé entre les deux cousines.

Anya posait les bonnes questions, celles que Costia aurait voulu hurler. Elle voyait tout, comprenait tout, et poussait Lexa à réfléchir à ce qu'elle refusait d'admettre.

Sa gorge se serra quand elle entendit Lexa évoquer ses nuits avec Clarke. Son souffle se coupa lorsqu'elle vit Anya tilter, comprendre, assembler les pièces du puzzle. Lorsque le silence tomba après cette révélation, Costia sentit sa colère atteindre un nouveau sommet. C'était donc ça ? C'était donc là où Lexa avait trouvé du réconfort ? Dans les bras de Clarke ? Ou s'était-elle simplement laissée porter, parce que Clarke était là, toujours là, prête à la recueillir quand Costia n'était plus qu'un souvenir ?

Elle se souvenait des nuits où elle s'endormait avec Lexa à ses côtés, des matins où elle la voyait sourire, la rassurer. Est-ce que Clarke prenait cette place, maintenant ? Est-ce qu'elle était en train de remplacer ce qu'elles avaient été ?

Et ce regard… Ce regard que Lexa portait sur Clarke, elle l'avait déjà vu. Il n'était pas nouveau. Il n'avait jamais été nouveau. Il avait toujours été là, enfoui, caché sous cette foutue façade d'amitié.

Costia sentit son souffle se couper. C'était ça, la vérité. La véritable trahison. Pas celle de Clarke. Pas celle de Lexa. Mais la sienne. Elle avait été aveugle, elle avait été naïve. Elle avait toujours cru que Clarke et Lexa étaient inséparables parce qu'elles avaient traversé tant de choses ensemble. Mais ce n'était pas ça. C'était plus que ça.

Et Lexa… Costia ne voulait pas se l'admettre, pas encore, mais elle le voyait maintenant. Dans chaque sourire, chaque regard, chaque geste instinctif, il y avait quelque chose, depuis toujours. Quelque chose qu'elle avait refusé de voir. Lexa ne s'en rendait peut-être même pas compte. Mais Costia, elle, comprenait et c'était insupportable. Alors elle resta là, piégée dans son propre silence, forcée d'entendre Lexa prononcer des mots qu'elle ne voulait pas comprendre.

Anya comprenait, Costia voyait dans son regard qu'elle savait. Et Lexa n'était pas encore prête à affronter cette vérité, pas maintenant. Et lorsque la conversation se termina, lorsqu'Anya laissa Lexa avec ses pensées… Elle détourna le regard, s'éloigna, refusant d'écouter plus longtemps, refusant d'être témoin de la suite.