Le garage de Takao était un endroit où les deux amis se retrouvaient souvent. Le bruit des outils, l'odeur du métal et du carburant, et le léger parfum du café préparé en attendant que le travail soit terminé. Ce soir-là, cependant, tout semblait être bien différent.

Takao avait invité Midorima à passer la soirée chez lui après l'entraînement, comme à leur habitude, pour discuter et se détendre. Mais ce qui n'était qu'une simple soirée entre amis se transforma rapidement en une situation inconfortable, mais peut-être révélatrice.

Tout commença lorsque Takao ferma la porte du garage, un bruit métallique résonnant dans l'air. Un instant plus tard, un sifflement aigü se fit entendre. Takao fronça les sourcils.

— Qu'est-ce que...? Oh non, la serrure s'est bloquée !

Midorima, qui avait toujours tendance à rester calme en toute circonstance, leva un sourcil.

— Tu veux dire que nous sommes enfermés ici ?

Takao jeta un coup d'œil à la porte avec une moue contrariée.

— C'est ça... et je n'ai pas de clé de secours. On dirait qu'on va devoir attendre un moment.

Le froid du soir commença à envahir l'espace. Le garage, qui avait l'habitude d'être un endroit chaud et animé, devint soudainement glacial. Le vent soufflait fortement à l'extérieur, et même avec les lumières allumées, la pièce paraissait plus sombre. Midorima frissonna légèrement, croisant les bras pour tenter de se réchauffer.

Takao, quant à lui, semblait agité, tapotant son pied nerveusement sur le sol.

— Il va falloir qu'on trouve une solution... Tu veux que je tente d'ouvrir la porte ?

Midorima secoua la tête.

— Ne perds pas de temps. C'est probablement une question de minutes avant qu'ils ne viennent nous secourir.

Mais l'attente sembla durer bien plus longtemps que prévu. Le froid devenait insupportable, et malgré les gestes de Takao pour essayer de faire passer le temps, une certaine gêne s'installa entre eux. Le silence, bien qu'habituel entre amis, semblait peser lourdement maintenant.

Takao se tourna enfin vers Midorima, un regard curieux dans les yeux.

— Tu sais, ça fait un moment que je voulais te dire quelque chose... mais j'ai jamais eu le courage de le faire.

Midorima leva les yeux vers lui, son regard froid habituellement dissimulant toute émotion, mais ce soir, il y avait quelque chose dans la manière dont Takao le regardait qui attira son attention.

— Et qu'est-ce que tu veux dire ? répondit-il d'un ton plus détendu que prévu, étonnamment attentif.

Takao s'avança légèrement, un sourire timide mais sincère se dessinant sur son visage. Il balança ses mains d'un geste nerveux avant de les croiser derrière son dos.

— Eh bien... Je crois que ça fait un moment que je ressens quelque chose de plus que de l'amitié pour toi. Je suis sûr que tu l'as remarqué... mais je voulais te le dire, juste au cas où tu ne l'aurais pas compris.

Midorima le fixa, son cœur manqua un battement. Il connaissait bien Takao, il savait que ce dernier était franc, mais jamais il n'aurait imaginé qu'il entendrait ce genre de déclaration venant de lui.

— Tu... veux dire que tu as des sentiments pour moi ?

Takao hocha doucement la tête, ses yeux brillant d'une lueur timide mais pleine de sincérité.

— Oui. Mais, je n'ai jamais voulu te gêner. Je n'ai pas su comment aborder le sujet.

Le silence tomba, plus lourd que jamais. Midorima sentit son cœur accélérer. Il regarda ses mains, puis chercha à reprendre contenance. Mais la vérité était là : il avait beau jouer le rôle du calme et implacable, Takao était son ami, et il ne pouvait pas ignorer ce qu'il ressentait.

Enfin, Midorima souffla doucement, brisant le silence.

— C'est étrange... Je crois que je ressens la même chose. J'ai juste toujours eu du mal à le montrer. Mais ce n'est pas une surprise, je suppose.

Takao se figea.

— Attends... Tu... Tu ressens la même chose ?

Midorima hocha la tête, un léger sourire se formant sur ses lèvres.

— Oui, mais je ne sais pas comment le dire. C'est... un peu embarrassant.

Takao ne put s'empêcher de sourire largement, l'étreinte du froid dans la pièce semblant s'estomper. Le vent glacial à l'extérieur n'avait plus d'emprise sur eux, car il y avait quelque chose de plus réconfortant entre eux.

— Eh bien, je crois qu'on a attendu assez longtemps. Tu sais, ce n'est pas si difficile. On est coincés ici... autant profiter de la situation.

Midorima, bien que toujours un peu réticent, ne pouvait ignorer le regard sincère de Takao. Sans un mot, il s'approcha un peu plus de lui, leurs mains se frôlant presque, comme une invitation à briser la distance. Il y avait un étrange réconfort dans cette proximité, dans cette découverte commune de ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre.

Takao sourit, et avant que Midorima ne puisse réagir, il se rapprocha et effleura doucement ses lèvres.

Le baiser était doux, presque hésitant, mais rempli d'une promesse silencieuse. Le froid autour d'eux n'avait plus d'importance.

Le monde extérieur pouvait bien attendre encore un peu. Parce que, ce soir-là, c'était leur moment.