Le soleil déclinait lentement sur Tokyo, peignant le ciel de nuances orangées. Kagami, ruisselant de sueur, essuya son front d'un revers de main en observant le terrain de basket désert. Il venait de s'entraîner seul pendant plus de deux heures, repoussant ses limites encore et encore. Il pensait être seul.

— T'es vraiment un malade, Kagami, lâcha une voix grave derrière lui.

Le rouquin sursauta avant de se retourner. Aomine était adossé au grillage, les mains dans les poches, un sourire narquois sur les lèvres.

— T'étais là depuis combien de temps ? grogna Kagami, légèrement agacé.

— Assez longtemps pour voir que t'es toujours aussi borné.

Kagami plissa les yeux. Aomine avait ce ton désinvolte qui l'exaspérait au plus haut point. Et pourtant, quelque chose dans son regard était différent ce soir-là.

— Si t'as quelque chose à dire, crache le morceau. Sinon, dégage.

Aomine haussa un sourcil avant d'avancer sur le terrain.

— T'as toujours été un crétin, mais j'ai jamais aimé voir quelqu'un se tuer à la tâche comme ça.

Kagami grimaça.

— Parce que t'es qui pour me donner des leçons ?

Aomine ne répondit pas tout de suite. Il s'approcha lentement, s'arrêtant à quelques centimètres de Kagami.

— J'en ai marre de faire semblant, murmura-t-il.

Kagami n'eut pas le temps de réagir. En une fraction de seconde, Aomine l'attrapa par le col et l'attira brusquement contre lui. Leurs souffles se mélangèrent, et Kagami sentit son cœur rater un battement.

— Espèce de... qu'est-ce que tu fous ?! s'écria-t-il en tentant de se dégager.

Mais Aomine ne lâcha pas. Son regard était brûlant, rempli de quelque chose d'indescriptible.

— Tu veux vraiment que je dise tout, là, maintenant ? souffla-t-il.

Kagami resta figé. Il voyait Aomine comme jamais auparavant : vulnérable, mais prêt à exploser.

— Si t'as quelque chose à me dire, fais-le en face, répliqua-t-il d'une voix plus tremblante qu'il ne l'aurait voulu.

Aomine serra les poings. Puis, dans un geste brutal, il relâcha Kagami et recula.

— T'es trop con pour comprendre maintenant, alors oublie.

Le silence tomba sur le terrain.

— Reviens ici, Aomine ! cria Kagami, mais l'autre avait déjà disparu dans la nuit.

Il n'en revenait pas. Ce regard, cette proximité... Il n'arrivait plus à respirer normalement. Quelque chose venait de changer entre eux. Et Kagami le savait : ce n'était que le début.