Les jours qui suivirent furent étranges. Aomine évitait Kagami. Pas de provocations, pas de défis lancés sur le terrain, pas de regards en coin. Rien. Et ça l'énervait.

Kagami n'était pas du genre à se prendre la tête avec ce genre de choses, mais cette fois, c'était différent. Il revoyait sans cesse l'intensité dans les yeux d'Aomine ce soir-là. Et ça le rendait dingue.

Alors quand il aperçut Aomine en train de sécher l'entraînement, adossé au mur derrière le gymnase, il explosa.

—AOMINE !

L'autre releva à peine la tête.

— Quoi ?

— C'est toi qui me chopes par le col l'autre soir et maintenant, tu fais comme si j'existais pas ?!

Aomine soupira, visiblement agacé.

— T'en fais une histoire, sérieux.

—Ouais, parce que c'en est une !

Kagami ne réfléchit pas. Il attrapa Aomine par le t-shirt et le plaqua contre le mur.

— Si t'as un problème avec moi, dis-le. Mais me fuis pas comme un lâche !

Aomine releva enfin les yeux. Et Kagami comprit tout de suite.

Ce regard... Il n'y avait pas que de la colère dedans. Il y avait autre chose. Quelque chose de profond, d'instinctif, de... douloureux ?

— J'te fuis pas, idiot, souffla Aomine. C'est moi que j'essaie de fuir.

Kagami écarquilla les yeux.

— ...Quoi ?

Aomine serra les dents. Puis, dans un mouvement soudain, il inversa les rôles. En un instant, Kagami se retrouva plaqué contre le mur, le souffle coupé.

— T'es vraiment trop con, Kagami... murmura Aomine en le fixant avec une intensité brûlante.

Kagami voulut répondre, mais il n'en eut pas le temps. Aomine le lâcha brusquement et s'éloigna, les poings serrés.

—Bordel !jura-t-il en donnant un coup de pied dans un caillou.

Kagami reprit son souffle. Son cœur battait trop vite.

— Explique-moi, Aomine, cracha-t-il. Parce que j'suis peut-être con, mais j'vois bien que t'es pas normal en ce moment.

Silence.

Aomine ferma les yeux un instant, avant de se tourner vers lui, un rictus amer aux lèvres.

— Tu veux la vérité ?

Kagami hocha la tête, défiant son regard.

—Je t'aime, putain.

Le temps sembla s'arrêter.

Kagami resta figé, incapable de détourner les yeux de l'expression féroce et désespérée d'Aomine.

—Mais ça me rend fou.

Et cette fois, ce fut Aomine qui s'enfuit.

Kagami posa une main sur sa poitrine. Son cœur battait encore plus fort qu'après un match. Il aurait dû être en colère, perdu... Mais au fond de lui, une flamme s'était allumée.

Et il n'allait pas laisser Aomine fuir éternellement.