Aomine courait.

Il ne savait pas où, ni pourquoi exactement, mais il avait besoin de mettre de la distance entre lui et Kagami. Ce qu'il venait de dire... il n'aurait jamais dû.

Son cœur tambourinait dans sa poitrine, un mélange de rage et de peur vrillant son esprit.

Mais il n'alla pas loin.

—AOMINE !

Un poids énorme s'écrasa contre lui.

Il bascula en avant, incapable de réagir à temps, et s'écrasa violemment au sol.

—Putain, Kagami !siffla-t-il en tentant de se redresser.

Mais l'autre ne lui en laissa pas le temps.

Kagami, les yeux flamboyants de détermination et de colère, s'était installé sur lui, genoux de chaque côté de ses hanches, le maintenant fermement contre le sol.

—Tu vas m'écouter maintenant !

Aomine se débattit, mais Kagami était plus fort qu'il ne l'aurait cru. Il lui bloqua les poignets au-dessus de la tête et se pencha, si près que leurs souffles se mélangeaient.

—Répète ce que t'as dit, Aomine.

Le silence tomba, lourd et étouffant.

Aomine détourna les yeux, serrant les dents.

— Lâche-moi, grogna-t-il.

Kagami resserra sa prise.

—Répète.

Aomine inspira brusquement. Kagami était trop près. Il pouvait voir chaque détail de son visage, chaque goutte de sueur sur sa peau chauffée par l'effort.

Et putain, ça le rendait fou.

—T'es sourd ou quoi ?!explosa t'aime !

Kagami sursauta.

Aomine continua, la voix tremblante de frustration.

—Je t'aime, bordel ! Et ça me fait chier ! Ça me fait tellement chier que j'arrive plus à jouer normalement, que j'arrive plus à dormir, que j'arrive plus à te regarder sans avoir envie de...

Il s'arrêta net, les pupilles dilatées.

Kagami, lui, ne bougea pas.

Son souffle s'était coupé en plein vol.

Un long silence s'installa entre eux.

Puis, lentement, Kagami desserra ses doigts autour des poignets d'Aomine et posa une main sur sa poitrine. Il pouvait sentir son cœur cogner sous sa paume, tout comme le sien résonnait dans ses tempes.

— Moi aussi, murmura-t-il.

Aomine se figea.

— Quoi ?

Kagami baissa les yeux, ses doigts se crispant sur le tissu du t-shirt d'Aomine.

— J'crois que moi aussi, je deviens fou à cause de toi.

Aomine ouvrit la bouche, mais aucun mot n'en sortit. Il sentit quelque chose éclater en lui, une tension qui le maintenait prisonnier depuis trop longtemps.

Alors, dans un mouvement instinctif, il attrapa Kagami par la nuque et l'attira contre lui.

Le choc fut brutal, désordonné, maladroit.

Leurs souffles s'écrasèrent l'un contre l'autre, et leurs cœurs semblèrent s'aligner au même rythme.

— T'es vraiment un crétin, murmura Aomine contre ses lèvres.

Kagami laissa échapper un rire nerveux.

— Ouais... mais maintenant, t'es coincé avec moi.

Ils se fixèrent un instant, les yeux brillants d'émotions brutes. Puis, sans un mot de plus, Aomine le serra contre lui, enfonçant son visage dans son cou, et Kagami le laissa faire.

Parce que pour la première fois, ni l'un ni l'autre n'avaient envie de fuir.

FIN