Le silence pesant de la chambre était seulement troublé par la respiration irrégulière de Kuroko. Akashi, assis sur une chaise près du lit, le regardait sans un mot. L'inquiétude lui nouait l'estomac. Il n'avait jamais vu Kuroko dans un tel état.
Et surtout... il savait que ce genre de comportement n'était pas anodin.
Sa main serra lentement son téléphone. Il devait en savoir plus. Il se leva d'un bond et composa les numéros des coéquipiers de Seirin.
Le premier à décrocher fut Hyūga.
— Akashi ? Pourquoi tu appelles ?
— Kuroko est chez moi. Il a une forte fièvre, mais ce qui m'inquiète, ce sont certains comportements qu'il a eus. J'ai besoin de savoir s'il a montré des signes étranges ces derniers temps.
Un silence. Puis Hyūga répondit, hésitant :
— Maintenant que tu le dis... Il m'est arrivé de le voir marcher bizarrement après l'entraînement. Comme s'il perdait l'équilibre. Mais quand je lui ai demandé, il a dit que c'était la fatigue.
Akashi fronça les sourcils. Ce n'était pas une réponse qui le rassurait. Il remercia Hyūga et contacta immédiatement Izuki.
— Ah, Kuroko ? Ouais, j'ai aussi remarqué quelque chose... Une fois, je l'ai trouvé allongé au sol, dans une ruelle sombre, les mains sur son visage. J'ai paniqué, mais quand je l'ai aidé à se relever, il m'a dit que ce n'était rien. Il avait l'air... confus.
Akashi se raidit. Ce n'était pas normal.
Il tenta d'appeler Riko, mais la coach de Seirin resta méfiante.
— Je ne sais pas ce que tu cherches, Akashi, mais je n'ai rien remarqué d'étrange chez Kuroko. Mes yeux de pro ne m'ont jamais montré de signe de faiblesse chez lui.
Cependant, la dernière personne qu'il appela lui donna la réponse la plus inquiétante.
Kiyoshi Teppei décrocha avec sa voix calme habituelle. Mais dès qu'Akashi mentionna Kuroko, son ton changea.
— Kuroko ? Je suis soulagé que tu l'aies trouvé. J'étais inquiet.
— Explique-toi.
— ...J'ai remarqué des choses étranges chez lui ces derniers temps. Il perd parfois l'équilibre sans raison, il semble confus, et il lui arrive d'avoir des problèmes pour parler. Il cherche ses mots. La première fois, j'ai cru que c'était la fatigue, mais c'est arrivé plusieurs fois. Quand je lui ai demandé s'il allait bien, il m'a juste dit que ce n'était rien.
Akashi sentit son cœur se serrer.
— As-tu une idée de ce que ça pourrait être ?
— J'ai fait quelques recherches, avoua Teppei. Il y a plusieurs possibilités, mais... certaines sont graves. Très graves.
Akashi n'attendit pas d'en entendre plus. Il raccrocha et se tourna vers Kuroko, qui dormait toujours, son souffle erratique.
Il ne pouvait plus attendre.
Il composa immédiatement le numéro de son propre médecin, un spécialiste renommé.
— J'ai besoin que vous veniez tout de suite.
Il jeta un dernier regard à Kuroko, une détermination froide dans les yeux.
Il trouverait ce qui n'allait pas chez lui.