Un silence pesant tomba dans la pièce après le hurlement d'Akashi.

Le corps du stratège tremblait, son souffle saccadé alors que la douleur irradiait de ses jambes brisées. Il serrait les dents, refusant de donner plus de satisfaction à ses tortionnaires, mais son visage déformé par la souffrance trahissait l'agonie insoutenable qu'il endurait.

Kagami, encore sonné par les coups reçus, rampa jusqu'à lui.

— Akashi... !

Il posa une main sur son épaule, mais Akashi ne réagit pas. Ses pupilles étaient légèrement dilatées, son corps tendu de douleur.

Un rire moqueur s'éleva.

— Tu vois, gamin, fallait pas jouer au dur.

Le ravisseur donna un dernier coup dans la jambe d'Akashi, arrachant un tressaillement à ce dernier.

— Bon, c'était amusant, mais on a d'autres choses à faire.

L'homme se redressa et fit signe à ses complices.

— On les a bien amochés, ils devraient tenir tranquilles quelques jours.

Les ravisseurs commencèrent à reculer vers la porte en fer.

— Ah, au fait, ajouta l'un d'eux en désignant Kuroko du menton. Le petit fantôme, si son cœur tient jusqu'à demain, ce sera un miracle.

Le groupe éclata de rire, puis la lourde porte se referma dans un bruit assourdissant, les plongeant à nouveau dans l'obscurité.

Un silence oppressant s'installa.

Ils étaient seuls.

Un groupe à l'agonie

Kagami fut le premier à briser le silence.

— Akashi... est-ce que tu peux bouger ?

Aucune réponse.

Akashi était toujours conscient, mais son regard était perdu. Son souffle s'était ralenti, et son corps était parcouru de tremblements.

— Bordel...

Aomine, grimaçant de douleur, s'adossa contre le mur.

— Il a les jambes... foutues...

Kise, malgré son propre état, se traîna vers Akashi. Il posa une main hésitante sur son épaule.

— Akashicchi... reste avec nous...

Midorima essaya d'évaluer les dégâts, mais il ne pouvait qu'observer l'angle anormal des jambes du rouquin et le gonflement inquiétant de ses articulations.

— Il faut les remettre en place... mais sans matériel, il risque de perdre connaissance sous la douleur.

— Est-ce qu'on a vraiment le choix ? grogna Aomine.

Kagami ferma les yeux une seconde, essayant de calmer sa rage.

Puis un bruit attira leur attention.

Kuroko.

Il était allongé sur le sol, tremblant violemment. Sa respiration était erratique, comme s'il suffoquait. Son corps était en sueur, et son regard n'accrochait plus rien.

— Kuroko ?! s'écria Kagami.

Le garçon ouvrit lentement les yeux.

— Il... fait froid... murmura-t-il faiblement.

— Merde... il est en train de convulser, réalisa Midorima en posant une main sur son front brûlant.

Mais soudain, Kuroko se redressa brutalement, ses mouvements désarticulés. Ses yeux, grands ouverts, fixaient un point invisible.

— Kuroko, calme-toi !

Il ne réagissait pas.

— Kagami-kun... ? fit-il d'une voix étrange, presque chantante.

Puis, sans prévenir, il attrapa violemment le col de Kagami, l'attirant si près que leurs visages se frôlèrent.

— J'ai l'impression... que tout tourne, chuchota Kuroko en fixant son coéquipier sans ciller.

Kagami sentit un frisson lui parcourir l'échine.

Kuroko n'était plus lui-même.

Son regard perdu, sa respiration erratique, et surtout, sa force anormale... La drogue détruisait son corps et son esprit à une vitesse alarmante.

— Il délire complètement... ! s'alarma Kise.

Soudain, Kuroko se mit à rire doucement.

Un rire vide, déconnecté de la réalité.

Puis, il lâcha Kagami et retomba lourdement au sol, son corps secoué de tremblements incontrôlables.

— Il faut faire quelque chose ! cria Kagami, paniqué.

— On ne peut rien faire, pesta Midorima en serrant les poings. Sans traitement, sans eau, il ne tiendra pas longtemps...

Kuroko haleta, cherchant désespérément de l'air.

Son cœur battait si vite qu'on aurait dit qu'il allait exploser.

Et personne ne pouvait l'aider.

Personne.