Le silence dans la pièce devenait de plus en plus oppressant. La douleur d'Akashi semblait être le seul bruit qui se faisait entendre, un râle sourd à chaque respiration. Le corps de Kuroko, secoué par les convulsions, continuait de frissonner. Kagami, tendu, se tenait à ses côtés, son regard dévoré par l'inquiétude. Il ne savait plus quoi faire.
Les ravisseurs les avaient laissés là, mais la sensation de leur présence persistait, comme une ombre omniprésente dans cette chambre sans issue.
La pièce était lugubrement aménagée : deux lits de fer rouillé, un toilette, un évier. Rien d'autre pour adoucir la souffrance. L'air était lourd, vicié par l'humidité et l'absence de lumière naturelle. Le sol, en béton, était froid et glissant. Aucun espoir de trouver de la chaleur ou du réconfort ici. Un endroit conçu pour briser l'esprit.
Les seuls bruits étaient ceux de la respiration affaissée des garçons et des tremblements de Kuroko, dont la fièvre faisait fondre ses forces à une vitesse alarmante.
Soudain, un bruit de clé dans la serrure brisa ce calme angoissant. La lourde porte en fer s'ouvrit dans un grincement sinistre.
Un homme entra, son pas lourd résonnant dans la pièce. Il avait un air calme, presque distrait, mais ses yeux brillants trahissaient une intention malveillante.
Il ferma la porte derrière lui sans un mot, puis s'avança lentement vers le groupe.
— Alors... toujours là ? Il n'a pas l'air en forme, votre ami.
Il désigna Kuroko du regard, son sourire dévoilant une dentition trop parfaite pour être sincère.
Kagami, pris de colère, se leva avec difficulté, son corps protestant contre le moindre mouvement.
— Qu'est-ce que vous nous voulez ?! hurla-t-il, mais sa voix se brisa dans l'air moite de la pièce.
L'homme s'arrêta devant lui, le regardant de haut en bas. Un sourire amusé étira ses lèvres.
— Vous, rien. Mais lui... lui, il pourrait être amusant un moment encore.
Il s'agenouilla à côté de Kuroko, ignorant les regards emplis de haine qui l'observaient. Le petit joueur aux cheveux bleus ne réagissait même pas. Il était en train de suffoquer, son corps ballotté par des tremblements incessants.
L'homme tendit une seringue, pleine d'un liquide sombre.
— Un petit supplément pour lui. On va voir si ça l'aide à se maintenir en vie.
Kuroko, perdu dans son délire fiévreux, ne réagit même pas lorsqu'il sentit l'aiguille pénétrer sa peau. La drogue s'infiltra dans ses veines avec une lenteur calculée, et immédiatement, son corps sembla s'agiter davantage.
— Qu'est-ce que vous lui avez fait ? rugit Kagami, les yeux écarquillés d'horreur.
L'homme leva les yeux vers lui.
— Un peu plus de ce que vous avez commencé à lui donner. Il ne tiendra plus très longtemps. À ce stade, c'est un miracle si son cœur n'a pas encore lâché.
Les yeux de Kagami s'embuèrent de rage. Il se jeta vers l'homme, mais avant même qu'il ne puisse le toucher, une main saisit son bras, l'empêchant de bouger. Un autre des ravisseurs était entré et le maintenait fermement.
— Vous n'irez nulle part.
Un autre sourire cruel s'esquissa sur les lèvres du ravisseur principal.
— On ne vous garde pas pour très longtemps. Ne vous inquiétez pas.
L'homme se leva, et l'autre ravisseur le suivit vers la porte. Avant de partir, il s'arrêta une dernière fois.
— Ah, et il y a une petite surprise pour vous tous. Vous allez voir ce qu'il se passe quand vous poussez un corps à l'extrême.
Il tourna la clé dans la serrure et ferma la porte derrière lui, laissant les garçons dans l'obscurité.
Kuroko se convulsait maintenant de manière incontrôlable, ses bras et ses jambes se tendant dans tous les sens. Kagami se précipita à ses côtés, mais il ne savait pas comment l'aider.
— Kuroko... !
Kuroko leva lentement les yeux vers lui, son regard perdu. La douleur était inscrite sur son visage, mais il semblait incapable de réagir correctement.
— C'est... trop fort... murmura-t-il faiblement.
Kagami se coucha à côté de lui, essayant de le maintenir stable.
— Reste avec nous, Kuroko... t'es le cœur du groupe... on a besoin de toi...
Mais au fond de lui, Kagami savait que même ses mots ne pouvaient pas apaiser la souffrance du garçon. Kuroko était sur le point de sombrer, et il n'y avait rien qu'il puisse faire pour l'arrêter.
