Le temps semblait se figer dans la pénombre du cachot. La souffrance, à la fois physique et mentale, assiégeait chaque membre du groupe. Kuroko continuait de se tordre de douleur, sa respiration sifflante et irrégulière. Les convulsions, liées à la drogue, semblaient l'engloutir dans un abîme dont il ne pourrait jamais émerger.
Kagami, les yeux embués de larmes, se tenait désespérément à son ami, ne sachant que faire pour l'aider. Mais au fond de lui, il savait qu'il ne pourrait pas le sauver sans aide. La situation devenait de plus en plus critique.
Puis, soudain, un bruit de clé résonna à travers la pièce.
Les portes en fer s'ouvrirent dans un grincement sinistre. L'homme qui entra était différent des ravisseurs. Il n'avait pas leur air cruel et défiguré par le plaisir de la torture. Ses traits étaient durs, mais sa posture et son regard trahissaient une urgence, une détermination qui détonnaient avec la morosité de l'endroit. Il portait des vêtements sombres et une veste, mais surtout, il tenait dans ses mains un plateau avec de la nourriture et une seringue.
Il s'avança rapidement vers le groupe, un air de pragmatisme visible sur son visage.
— Vous êtes toujours en vie ? C'est surprenant.
Kagami, toujours haletant de douleur, se redressa difficilement.
— Qui êtes-vous ?! Qu'est-ce que vous nous voulez ?
L'homme baissa le plateau sur l'une des tables, puis observa un instant Kuroko.
— Je suis un autre prisonnier, tout comme vous. Ils m'ont pris il y a quelques jours.
Il se pencha sur Kuroko, ignorant les regards méfiants et hostiles des autres.
— Il n'est pas encore trop tard pour lui, mais il faut le traiter rapidement. Cette seringue peut l'aider. Il va avoir besoin de cette injection pour contrebalancer les effets de la drogue. C'est une composition spéciale, qu'on m'a donnée avant... avant que je sois capturé.
Midorima, allongé un peu plus loin, tourna la tête dans sa direction. Il n'avait pas la force de parler, mais la douleur qui bouillonnait en lui, dans son cœur et ses poumons, était insupportable.
Il ressentait comme une brulure dans sa poitrine. Ses muscles étaient tendus, sa respiration difficile, et il ne pouvait s'empêcher de ressentir une oppression grandissante. Il porta sa main sur son torse, comme pour calmer une douleur invisible, mais rien ne changea.
Il se tordait de douleur, son cœur battant à une vitesse alarmante, tandis que ses poumons semblaient se réduire comme une éponge à l'intérieur de sa cage thoracique. Une sensation de suffocation s'emparait de lui.
L'homme se tourna vers Midorima, observant son état.
— Vous aussi... Vous avez été touché. C'est de leur cru, n'est-ce pas ?
Midorima écarquilla les yeux, une vague de terreur parcourant son corps.
— Qu'est-ce qu'ils m'ont fait ? murmura-t-il faiblement, sa voix tremblante.
L'homme haussait les épaules.
— Je crois qu'ils vous ont injecté un produit pour affaiblir votre corps. Ça cause des douleurs internes, au cœur et aux poumons. Ça va empirer si vous ne faites rien. Mais l'eau ici peut vous aider.
Midorima cligna des yeux, confus.
— L'eau ?
L'homme désigna l'évier dans un coin de la pièce.
— C'est de l'eau potable, bien que ça semble étrange venant d'un endroit comme celui-ci. Mais elle peut vous aider à vous stabiliser. Si vous en buvez, ça atténuera les effets du poison. Mais vous devez le faire rapidement.
Kagami se précipita vers l'évier sans hésiter, ouvrant le robinet avec urgence. Il remplit sa paume de la précieuse eau et en donna immédiatement à Midorima, qui but avidement. La douleur dans sa poitrine ne disparut pas, mais l'eau parvint à apaiser partiellement l'enfer qu'il ressentait. Il reprenait petit à petit son souffle, mais ce n'était pas suffisant. Il se sentait toujours lourd, étouffé.
L'homme observa la scène en silence, attendant patiemment. Il regarda ensuite Kuroko.
— Il faut qu'on fasse vite.
Il sortit la seringue qu'il avait apportée et se pencha au-dessus de Kuroko. Le garçon, toujours agité par les convulsions, ne réagit pas, mais il semblait plus calme maintenant que l'injection avait commencé à atténuer l'effet de la drogue. L'homme administra lentement le liquide dans les veines de Kuroko, espérant qu'il résisterait assez longtemps pour qu'il se stabilise.
Les autres regardaient, partagés entre la peur, l'espoir et la méfiance. Kagami, après avoir aidé Midorima, s'agenouilla près de Kuroko, suivant de près les progrès de l'injection.
— Ça va... ? demanda-t-il, tremblant d'inquiétude.
L'homme hocha la tête.
— Il devrait s'en sortir. Mais il va être faible encore pendant un moment. Vous devez le soutenir.
Kagami se pencha alors sur Kuroko, prenant sa main dans la sienne. Un soulagement infini envahit son cœur, même s'il savait que le chemin était encore semé d'embûches. Ils n'étaient pas encore tirés d'affaire.
L'homme se tourna ensuite vers Midorima.
— Vous aussi, il va vous falloir du temps. Buvez de l'eau régulièrement, ça aidera. Mais vous devrez aussi vous reposer. Le poison est puissant.
Midorima hocha la tête faiblement, se sentant d'un coup un peu plus léger, même si la douleur persistait.
L'homme tourna les talons et se dirigea vers la porte. Avant de sortir, il se retourna une dernière fois.
— Vous n'êtes pas seuls ici. Certains d'entre nous essaient de trouver un moyen de vous sortir de là. Mais... il va falloir patienter.
Puis, comme il était venu, il disparut dans l'ombre du couloir, laissant les garçons seuls à nouveau, mais avec un mince espoir de survie.
