La pièce étaitlourde de silence.

Personne ne savaitquoi dire,quoi faireaprès la scène qu'ils venaient de vivre.

Akashi, toujours sur son lit, fixait le vide avecun visage fermé.

Puis, ilrelève les yeuxet croise ceux de ses coéquipiers.

Un à un,il les regarde.

Un à un,il voit leurs visages troublés, bouleversés, furieux.

Alors... ilsourit.

—Désolé.

Tout le mondetressaille.

—Ce que vous avez vu... ce n'était rien.

Kagamiserre les poings.

Aominefronce les sourcils.

Midorimaajuste ses lunettes, comme pourcacher son trouble.

—Ne vous en faites pas, je vais bien.

Sa voix esttrop calme.

Trop parfaite.

Mais personnene le croit vraiment.

Le médecin-chefn'ose rien dire, mais son regardreste posé sur Akashi plus longtemps que d'habitude.

Kurokoessaie de détendre l'atmosphère.

—Vous savez, Murasakibara, je suis sûr que ta mère a ramené tellement de nourriture que Kagami va finir par en manger.

—Hé !proteste immédiatement Kagami.

Un légerrire nerveuxsecoue la pièce.

La tensionsemble s'adoucir.

Mais elle ne disparaîtpas vraiment.

La nuit tombe

La journée s'achève.

Les lumières de l'hôpital s'éteignent progressivement, plongeant les couloirs dansune obscurité paisible.

Mais dans une chambre,une tempête gronde en silence.

Allongé sur son lit,Akashi ne dort pas.

Il fixe le plafond, les penséesembrouillées, la poitrinelourde.

Chaquemot de son pèretourneen boucledans son esprit.

"Tu es une erreur. Une honte."

Ilferme les yeux, maisrien ne disparaît.

"Tu ne vaux rien."

Ses mainstremblentsous les draps.

Il n'aplus la forcede lutter contre ce poison quis'infiltre en lui.

Alors...

Ilprend une décision.

Le silence avant la chute

Lentement,avec une douleur atroce, ilse redressesur son lit.

Il sait que s'il faitle moindre bruit, quelqu'un viendral'arrêter.

Alors ilmaîtrise sa respiration.

Ilglisse hors du lit, retenant ungémissement de douleur.

Ses jambesle trahissent.

La souffrancelui brouille la vue, mais il avance.

Millimètre par millimètre, il atteintle tabouret roulant.

Un pas.

Un autre.

Son corpshurle.

Mais iln'écoute pas.

Il avance jusqu'àla fenêtre, qu'il ouvredans un courant d'air glacial.

Il prendle câble médicalattaché à son lit.

Il le noueautour de son cou.

Son cœur batcalmement.

Il ne ressentplus rien.

Alors...

Ilsaute.

L'alarme du silence

Un bruitmonstrueuxretentit.

Un chocviolentsecoue la pièce.

Au début,personne ne comprend.

Puis.

Kuroko ouvreles yeux.

Et son regardse pose sur le lit vide d'Akashi.

Unfrisson glacéle traverse.

—Akashi ?

Pas de réponse.

Il tourne la tête...

Etvoit la fenêtre ouverte.

Et lecâble tendu.

—AKASHI !

L'alerterésonne immédiatementdans la pièce.

Kagami,même blessé,se jette hors du lit.

Aominebondit malgré son bras cassé.

Midorimagrimace de douleurmaisse précipite.

Murasakibara, malgré sa jambe brisée,se traîne aussi vite qu'il peut.

Quand ils regardent dehors...

Leurs cœurss'arrêtent.

Akashi est là,pendu dans le vide, sesyeux clos, son corpsinerte.

Une course contre la mort

—RATTRAPEZ-LE !hurle Kagami.

Kisetremble de toutes ses forces, mais ilse précipitepour attraperle câble.

Aominetire de toutes ses forcesmalgré son bras blessé.

Murasakibara, en grimaçant de douleur,saisit la corde et tire.

Ils sontépuisés, blessés, brisés.

Maisils ne laisseront pas Akashi mourir.

L'effort estinsoutenable.

Leurs blessuresmenacent de les faire lâcher.

Mais ilscontinuent.

—AKASHI, RESPONDEZ-NOUS !hurle Midorima.

—PUTAIN, OUVRE LES YEUX !crie Aomine.

—Accroche-toi, SEI !sanglote Kise.

Centimètre par centimètre, ils réussissent àle hisser.

Son corpstombe violemment sur le solde la chambre.

Mais il nerespire pas.

—Merde, MERDE !

Arrêt respiratoire

Akashine bouge plus.

Son visage estlivide.

Son torsene se soulève pas.

Il esten arrêt respiratoire.

—Appelez un médecin, VITE !

Kurokone réfléchit plus.

Ilse jette sur Akashiet commence immédiatementle massage cardiaque.

—NE ME FAIS PAS ÇA !

Kagamiappuie sur le bouton d'urgenceavec une forcedésespérée.

Les secondes sontune éternité.

Le sangbatdans leurs tempes.

Chaque pression sur la poitrine d'Akashi estune prière silencieuse.

Jusqu'à ce que...

—AGH— !

Ungros toussotementsecoue Akashi.

Son torsese soulève brutalement.

Ilinspire violemment, cherchantdésespérément de l'air.

Ses yeuxs'ouvrent.

Etles larmes coulent immédiatementsur les visages de ses coéquipiers.

Ilsont réussi.

Mais...

Rienne sera plus jamais pareil.