Le souffle d'Akashi revient lentement. Chaqueinspirationsemble être un miracle, unsoulagement brutalpour ses coéquipiers, qui sont toujours tremblants de ce qu'ils viennent de vivre. Leur regard ne quitte pas son visage pâle,son corps tremblant, encore marqué par la douleur de ce qu'il a tenté de faire.

Akashi,les yeux grand ouverts, regarde ses amis. Il n'y a ni colère, ni honte dans ses yeux, seulement unefatigue insondable, unetristesse infinie. Ses bras, qui se battent pour se lever, semblentfaiblir à chaque mouvement.

Kagami, les poings serrés, se précipite vers lui, maisses larmes refusent de tomber. Il se sentcoupable,impuissant.

—Pourquoi, Akashi ? Pourquoi avoir fait ça ?sa voix tremble sous l'émotion.

Akashise mord les lèvres, un silencepèse lourdementdans la chambre. Mais après un long moment, ilchuchote, presque à lui-même.

—Parce que je ne savais plus comment respirer...

Le groupe reste silencieux, se battant contre leurs émotions, contre l'horreur de la scène. Ce qu'Akashi vient de faire, ce qu'ils viennent de vivre ensemble, c'est unpoids trop lourd à porter.

Kuroko,pale et calme, se rapproche d'Akashi et se pose près de lui. Ilpose doucement une main sur son épaule, comme pour lui transmettre uneforce invisible.

—Akashi, tu n'es pas seul, dit-il avec une douceur est là.

Les autres s'assoient autour de lui, leurs mains se posant sur son corps,des gestes réconfortants, mais aussidésespérés.

Akashi ferme les yeuxet serre les poings. La douleur dans ses jambes, dans son cœur, dans son esprit, estinsoutenable. Mais il doit parler. Ildoit tout leur dire, même si la honte de tout ça le déchire de l'intérieur.

—Vous devez savoir...
Sa voixtremble, mais ilpousse un soupiravant de continuer.
—Mon père...commence-t-il lentement,le regard fuyant.
—Il m'a toujours dit que j'étais une erreur. Que je n'aurais jamais dû naître.

Les membres du groupe, qui l'écoutent dans unsilence accablant, ne disent rien. Ils laissentAkashi parler.

—Quand j'étais en cinquième année de primaire, ma mère est morte dans un accident...Il marque une pause, ses yeux se fermantpour cacher la douleur qui se ravive.
—J'ai vu le vide dans ses yeux, la façon dont il m'a regardé... Depuis ce jour-là, je n'étais plus que l'ombre de celui que j'étais avant.
—Mon père... il m'a dit que ma mère était morte à cause de moi. Qu'elle n'aurait jamais pris ce risque si je n'étais pas né. Que c'était ma faute, que j'étais la raison de tout ça.

Un silence lourd tombe sur la piè coéquipiers d'Akashine savent pas quoi dire, leur cœur brisé par ces révélations.

—J'ai tout donné pour lui.J'ai travaillé dur pour qu'il me voie, pour qu'il m'aime enfin... Mais à chaque fois, je n'étaisqu'une déception. À chaque fois, je tombais un peu plus loin dans sonindifférence.

Akashi, à peine capable de retenir ses larmes, se penche en avant etessuie son visaged'un geste désespéré.

—Je pensais qu'en me sacrifiant pour vous, je finirais par en avoir la reconnaissance... Mais j'ai toujours l'impression que tout ce que je fais est pour rien...

Kagami,les larmes aux yeux, prend la main d'Akashi dans la sienne, la serrant avecforce.

—C'est pas pour rien, Akashi !
—On t'aime, bordel !s'écrie Aomine, sa voixbriséepar les émotions.
—Tu nous as sauvés !
—Tu as sacrifié ta propre vie pour nous.
—Tu n'es pas une erreur, ajoute Midorima, unsourire timideaux lèvres, mais sincère.
—Tu es notre capitaine. Nous sommes là pour toi.

Murasakibara, toujours dans sonsilence habituel, se penche vers Akashi, leregard doux. Ilcaresse lentementses cheveux, un geste d'affection qu'il réserve à très peu de monde.

—Tu vas arrêter de dire ces choses. Tu n'es pas seul.

Akashipleure enfin, unevague de larmes incontrôlablesqui dévale ses autres sont là,à ses côtés, lui offrantun réconfort inestimable.

Mais plus important encore, ils lui montrent qu'iln'est pas seul.

Ils ne veulent pas de lui commeun héros. Ils veulent justeAkashi. LeurAkashi, le leur.

La leçon de la souffrance

Akashi, dans un murmure, finit par se redresser, encore secoué par ses sanglots.

—Je suis désolé de vous avoir fait ça, dit-il avec unevoix brisée.
—Je ne voulais pas vous inquiéter... Mais j'ai cru que si je partais, vous seriez mieux sans moi.

Kuroko, en silence, s'approche de lui. Il prend doucement sa main et lui dit avec toute lasincérité possible:

—Tu n'es pas un fardeau.
—Tu nous as montré ce qu'est l'amitié, la loyauté, la force. Mais tu n'as pas à porter tout ce poids seul.
—On est là pour toi.

Akashilève les yeux. Ses coéquipiers sont là,sous lui, avec lui,pour lui. Iln'est plus seul.

La souffrance, lepoidsde son passé, peut-être qu'il devra vivre avec. Mais iln'a plus à la porter seul. Iln'est plus qu'une erreur. Il estleur capitaine, et c'est tout ce qui compte désormais.

La douleur fait partie de lui, maisils la partageront ensemble.