Je ne possède aucun des personnages de la série TV
PRE CANON : Retenus prisonniers dans un camp, Futé et Hannibal cherchent un moyen de s'évader alors que leur situation risque d'empirer rapidement.
Ce texte a été écrit pour l'anniversaire de Dirk Benedict !
En espérant que cela te plaise !
Bonne lecture
PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)
ECHANGE DE GRADE
Chapitre 1
Un grand sourire aux lèvres, Futé échangea sa montre contre un sachet que lui remit le soldat vietnamien qui était chargé de surveiller les prisonniers. Il lui fit un grand sourire et s'éloigna au fond de la cellule où était assis Hannibal. Le colonel avait les yeux clos, sa respiration était profonde et de la sueur perlait sur son front. Futé frissonna. Il n'était pas bien. Il fallait vraiment qu'ils trouvent une idée pour se sortir de là.
Le jeune lieutenant s'agenouilla devant le colonel et écarta doucement sa veste pour observer sa blessure. Il avait reçu une balle au côté droit et sa plaie nécessitait réellement des soins. Il fallait qu'il s'en occupe.
- Hey colonel !
Hannibal ouvrit les yeux et Futé lui sourit pour cacher qu'il était véritablement inquiet. Il ne pourrait pas tenir très longtemps dans les conditions de détention qui étaient les leurs, c'était bien pour ça qu'il avait négocié avec ce soldat en lui offrant sa montre.
- Futé…
La voix d'Hannibal était trop cassée pour ne pas l'inquiéter.
- Regarde, j'ai trouvé de la crème cicatrisante avec antibiotiques et des compresses et des bandes propres.
Hannibal eut un sourire amusé.
- Comment tu as fais pour…
- L'un de nos geôliers a un faible pour les montres.
- Tu lui as donné ta Rollex ? Il sait que c'est une fausse.
- J'espère pour nous qu'il ne l'apprendra qu'après notre évasion. Tu as un plan ?
- J'y travaille, répondit Hannibal alors que Futé prenait soin de sa blessure.
Le visage du colonel se crispa.
- Désolé.
- Tu ne devrais pas faire ça ?
- Te soigner ? Vu le nombre de fois où ça a été l'inverse ? Répliqua le jeune homme avec un grand sourire narquois.
- Non, négocier avec ces types. Tous ne sont pas corruptibles. Imagine que l'un d'eux te dénonce.
- C'est la guerre… Cela fait parti des risques.
Hannibal sourit et ferma les yeux le temps que Futé finissent de prendre soin de lui, puis, quand il eut fini, il perçut sa main lui presser l'épaule.
- Hey, j'ai une autre surprise.
Hannibal rouvrit les yeux et tomba nez à nez avec un cigare.
- J'en voulais deux mais ce n'était pas dans mes prix.
Le colonel ne put retenir un léger rire.
- Ce n'est pas grave, merci petit.
- De rien, je…
Futé se tut en plein milieu de sa phrase. Son regard venait de filer par-dessus l'épaule d'Hannibal et il venait de repérer une haut gradé vietcong qui venait dans leur direction avec trois de ses hommes. Futé avait entendu le récit des autres soldats, prisonniers depuis plus longtemps qu'eux… Ce type s'en prenait aux officiers, aux gradés. Il les interrogeait brutalement et Futé frissonna, Hannibal était trop faible pour subir ça, il allait le tuer…
Alors instinctivement, il prit ses plaques d'identification et les passa au cou d'Hannibal avant de prendre les siennes et de les enfiler. Hannibal le regarda faire en fronça les sourcils.
- Mais qu'est-ce que tu fais ?
- Chut, ne dis rien, je t'en prie, dit Futé en se redressant.
Il cacha le reste des médicaments dans le dos d'Hannibal et se redressa pour se mettre debout face à la porte, faisant en sorte qu'il soit la première personne qu'on voit en entrant dans la cage.
- Futé ?
- Chut, répondit ce dernier alors que le type entra.
Il observa les deux hommes et posa les yeux sur les plaques qui pendaient au cou de Futé.
- Colonel ? Ravi de vous rencontrer. Emmenez-le !
Hannibal comprit d'un coup ce que Futé venait de faire. Il tenta donc d'arrêter tout ça et se redressa.
- Non, laissez-le ! Non !
- Taisez-vous lieutenant, répliqua sèchement Futé, imitant un peu trop le ton d'Hannibal quand il voulait se faire obéir, séance tenante !
Les vietcong ricanèrent et embarquèrent le jeune homme malgré le dernier cri d'Hannibal.
- Non ! Ne faites pas ça ! Non !
Cependant, il était bien trop tard pour les arrêter et Hannibal baissa la tête en murmurant dans un souffle.
- Vous voyez bien qu'il est trop jeune…
C'était une réelle constatation, mais il savait aussi qu'ils ne moquaient de la logique, tout ce qui importait c'était de les briser… Un frisson remonta le long de son échine pendant qu'il se mit à espérer qu'il ne paierait pas ce geste de sa vie. C'était dur à expliquer, mais il y avait une étrange relation qui s'était crée entre le colonel et son jeune lieutenant. L'orphelin solitaire, intelligent, débrouillard et méfiant de nature lui avait accordé une confiance presque immédiate, le suivant toujours dans ses plans les plus dingues et Hannibal s'était réellement attaché à lui… Le colonel n'avait pas d'enfants, mais Futé… avec ses cheveux blonds, ses yeux bleus, son sens de la répartie, ses provocations et sa douleur de n'avoir jamais eu de famille, il ressemblait presque à un cadeau de la vie dans cet enfer vert. Ce n'était pas pour rien qu'il l'appelait par moment « petit », « gamin » ou « fiston ». Il y avait cette tendresse et cette affection qui les unissaient de manière différente que les autres… et ce gamin qu'il aimait venait de se sacrifier en un geste qu'Hannibal avait du mal à accepter et à comprendre.
Et l'attente qui commença fut la pire de toute sa vie. Les cellules étaient loin de la salle d'interrogatoire. Il ne pouvait pas savoir ce qui se passait là-bas, mais il savait qu'il devait souffrir à sa place et ses doigts se refermèrent autour de ses plaques d'identification qu'il lui avait passé autour du cou. Il ne voulait pas le perdre, pas comme ça… Hannibal ferma les yeux pour se maitriser, il ne devait pas montrer aux autres gardes à quel point il était bouleversé par la situation, envoyant mentalement des messages de soutien à Futé qui devait en avoir besoin.
Pendant presque deux heures, Hannibal resta prostré au fond de sa cellule pensant au dernier sourire de son ami, heureux de lui avoir trouvé un cigare. Il y avait bien que lui qui arrivait à faire ce type d'exploit en plein camp ennemi. Perdu dans ses pensées Hannibal perçut soudainement des bruits de pas et redressa la tête. L'officier revenait avec ses hommes… Des hommes qui trainaient Futé qui n'arrivait pas vraiment à tenir debout sans leur aide. Ils ouvrirent la porte et jetèrent sans ménagement son corps à l'intérieur.
Hannibal se serait bien précipité tout de suite, mais il ne fallait pas montrer le lien qui les unissait. Il attendit donc qu'il s'éloigne avant de se rapprocher de lui. Sa blessure lui déclencha une violente douleur, mais Hannibal serra les dents. Il fit quelques pas chancelant et se laissa tomber à genoux à côté de Futé. Il n'avait pas bougé. Sa respiration était rapide, il tremblait et Hannibal l'agrippa par les épaules pour le faire basculer dans ses bras.
- Futé ? Petit ?
Il eut comme réponse une légère plainte et Hannibal l'observa. Son t-shirt lacéré était imbibé de sang, sa pommette droite était ouverte. Il y avait un hématome en train de se former sur sa joue et surtout ses cheveux étaient trempés comme le haut de son corps… C'était pour ça que sa respiration était rude et sifflante… Hannibal effleura sa pommette blessé et lui caressa doucement la joue.
- Futé ?
Ses yeux papillonnèrent et le colonel lui fit un sourire.
- C'est ça, ouvre les yeux, gamin.
Futé trouva la force de lui sourire et Hannibal lui caressa délicatement la joue.
- Comment tu te sens ?
- Je tiendrai, souffla-t-il d'une voix brisée.
Hannibal hocha la tête et tendit la main pour reprendre ses plaques d'identification, mais dans un geste rapide qui l'étonna, Futé plaqua la main sur la sienne.
- Non, laisse-les-moi…
- De quoi ?
- Laisse-les-moi… Si on change maintenant ce sera pire.
- Gamin… Il y a des chances qu'ils reviennent. Je ne peux pas les laisser te torturer à ma place.
- Tu es blessé… Tu ne tiendrais pas… Laisse-moi faire ça pour toi…
- Gamin…
- Non, laisse-moi faire ça pour toi… Je ne veux pas te perdre… pour une fois que…
Futé se tut, haletant de douleur et Hannibal frémit. Pour une fois que quoi ? Pour une fois que quelqu'un s'intéresser à lui ? Le colonel lui caressa un peu plus la joue, l'inquiétude montant d'un cran quand il le vit fermer les yeux.
- Hey, ne perds pas connaissance.
- Je suis fatigué. Je voudrais juste dormir un peu.
- Ils ont été comment les coups que tu as reçu à la tête ?
- Je pense qu'ils frappent bien moins fort que Barracuda, répondit Futé en souriant et en passant à leur ami.
Hannibal sourit lui aussi et lui demanda.
- Fais voir tes yeux ?
Futé se força à les ouvrir en grand et Hannibal les détailla. Ses pupilles étaient normales.
- D'accord, alors si tu as sommeil, fermes les yeux, je suis là…
Futé hocha doucement la tête.
- Pendant que je dors, trouve-nous une idée pour s'évader… Bientôt on aura plus la force de le faire.
Hannibal frémit. Il avait dramatiquement raison. Il lui pressa donc doucement la joue et accompagna son endormissement. Juste avant de s'endormir, Futé tourna la tête et enfouie son visage contre le torse de son ami. Hannibal glissa ses mains dans ses cheveux et le serra contre lui avec tendresse. Oui, il fallait qu'il trouve un moyen de les sortir de là, il ne le laisserait pas mourir à sa place.
