Bonjour à tout le monde,

Voici encore un nouveau chapitre ou l'on peut voir la progression de l'enquête sur Ezra comme ce dernier le présumait ses actes ne seront pas sans conséquences.

Pour rappel ce qui est en italique est du farsi et ce qui est en italique et sous-titrée est de l'allemand.

Liste de oc dans le prologue.

Katymyny : Tu en apprendra un peu plus sur les meurtres d'Erza avec ce chapitre qui lui est consacré. J'ai commencé à lire "Le chagrin et la pitié" et j'ai super bien accroché.

Anne-Ellie: Merci pour ton commentaire, je suis contente et très heureuse de voir que de nouveaux lecteurs s'intéresse à mon travail. Pour Ezra c'est vrai que son passé l'a beaucoup marqué, mais en général les causes qui pousse les tueurs en série ont plusieurs facteurs. Quant à Dani, disons que ses années Poudlard ne seront pas de tout repos.

Attention cette fic est classé M ce n'est pas pour rien.


"Le chirurgien est-il de retour?

Nous avons tous déjà entendu parler de l'un des plus célèbres tueurs en série de l'Angleterre moderne. Depuis 1962 nous avons été marqué par les terrible crimes, des corps exposés à la vue de tous dans les rues de Londres. Son surnom vient du fait qu'il dissèque ses victimes et les mutile pour ses expériences macabres. À l'heure actuelle nous connaissons 43 de ses victimes en huit ans d'activités à Londres mais aussi Oxford. Nos lecteurs se rappellent aussi de l'échec cuisant de la police pour le mettre sous les verrous malgré l'intervention des spécialistes du comportement venu des États-Unis. Le point d'orgue de cette affaire fut comme certains le savent le meurtre de l'agent de police Christian Buck dont le corps avait été laissé devant Scotland Yard en 1967 date à laquelle l'agent Jonas Navarro a repris l'enquête. L'agent Buck était le chargé d'enquête avant de se retrouvé ecorché et pendu devant les locaux de la police. Nous ne pouvons que présumer que l'agent Buck se soit trop approché du tueur. Nous avons pu contacter le commissaire Navarro mais le policier est resté muet face à nos questions.

Aujourd'hui nous pouvons supposer le retour du chirurgien dans nos rues après dix ans d'absence. Une jeune femme été admise aux soins intensifs de St Pancras dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre. Jesse G est morte le jeudi 1er à la suite de ses blessures. Une source confidentielle nous a apprit que la jeune femme avait eu une dose mortelle d'acide fluorhydrique dans le coeur comme ce fut le cas pour Steve McCane ou encore Harold Deyer. Les deux hommes avaient eu de l'acide injecté dans différente partie de leur corps. Les morts étaient toujours soigneusement mis en scène où la police et les passants pouvaient les voir, afin que tout le monde soit témoin de ses horreurs.

La jeune Jesse G a été retrouvée sur Maddox Street à Maifair où elle à été heurté par une voiture avant d'être transportée aux urgences, elle était toujours vivante au moment d'entrer dans l'hôpital la femme de seize ans aurait eu le temps de parler à la police. Admise aux soins d'intensifs dans la matinée elle est morte de ses blessures aux alentours de midi.

Le chirurgien a t'il perdu la main depuis sa disparition il y a dix ans? Ou bien s'agit-il d'un copycat? Quant à la police, est-elle toujours bloqué au même point?"

Laura Agathe pour The Sunshine.


Navarro froissa son exemplaire du Sunshine avant de le lancer dans la corbeille à papier. Le commissaire de police prit une grande inspiration pour se forcer à reprendre son calme. Depuis 1967 le chirurgien lui filait entre les doigts et cette foutue journaliste rajoutait de l'huile sur le feu.

Il prit un dossier sur son bureau, c'était le rapport des agents de police qui avaient interrogés Jesse Gail avant sa mort. Pour être honnête ils n'avaient pas tiré grand chose d'elle. La jeune femme avait pu dire que son kidnappeur était un homme blanc et yeux bleus. Rien d'autre mais c'était plus que lors des dix dernières années d'enquête. C'était surtout la première survivante du Chirurgien, du moins pendant un temps.

Selon le rapport d'autopsie Jesse Gail avait eu une ablation du poumon gauche et une dose d'acide dans le ventricule gauche du coeur. Cela correspondait au "modus operendi" du Chirurgien. Le somnifère utilisé était de la kétamine, comme pour les autres victimes elle avait une trace de piqure au creux du coude. Site d'injection du produit.

Navarro tira un tableau blanc du placard où il le rangait en espérant ne jamais devoir le ressortir. Sur ce tableau se tenait les principaux éléments qu'il avait pu réunir depuis 1967. Les lieux où avaient été enlevées les victimes et où elles avaient été retrouvées, la façon dont les corps avait été disposés. Sur la droite du tableau il y avait tout ce que Navarro avait pu déduire sur le tueur. Dans un premier temps c'était un homme car il avait transporté des corps parfois lourds, plusieurs fois. L'homme était blanc car il avait parfois opéré dans des quartiers chics où des hommes de couleur auraient été remarqués par des habitants. Il devait avoir quarante ans au minimum et une formation médicale au vu de ses pratiques. Il devait être charismatique, peut-être séduisant et ne représentait pas une menace puisqu'il avait convaincu ses victimes de le suivre. Navarro sorti des papiers qui dataient de 1982 quand il avait demandé à des agents américains du FBI de venir établir un profil de son tueur. Selon les américains son tueur était organisé, appartenait à la classe moyenne, il était très arrogant mais pas sadique puisque toutes les victimes étaient mortes avant le début des expériences. Il était plus intelligent que la moyenne. Un autre point très intéressant pour lui, selon les profilers le tueur pourrait essayer de se mêler de l'enquête, c'est pourquoi il notait précisément le nom des personnes qu'il interrogeait. Mais pourquoi avait il disparu pendant dix ans? Navarro ne pensait pas à la prison, il était trop intelligent pour ça, peut être un accident ou une maladie.

Le commissaire se pinça l'arrête du nez, cette affaire était sans fin. Le cauchemar qui l'avait poursuivi pendant des années et cela recommençait, il avait déjà eu des doutes en retrouvant deux cadavres l'année dernière. C'est pour cela qu'il avait appelé les psy du FBI. Cependant le Chirurgien avait merdé cette fois, la gamine s'était tirée. L'homme n'avait pas fait beaucoup d'erreur pendant ses années de tuerie, celle-ci était la plus grosse. Le tueur devait prendre de l'âge car ses premiers morts remontaient à avril 1962 à la connaissance de Navarro. S'il avait commencé à tuer à vingt ans il devait au moins avoir la quarantaine mais Navarro penchait plus pour la cinquantaine voir même la soixantaine.

Le policier en avait assez de tourner en rond dans son bureau, il prit donc son pardessus et quitta le bâtiment de Scotland Yard. Une demi-heure de trajet dans les bouchons londoniens plus tard il arriva à l'hôpital de St Pancras. Les réceptionnistes étaient débordés par le monde qui les prenaient d'assault, Navarro dépassa la file sous les protestations de certains.

La secrétaire médicale soupira en le voyant,

"-Faite la file Monsieur, tout le monde est pressé ici." Fit la femme fatiguée.

Le commissaire sortie sa plaque pour la poser sous le nez de la secrétaire.

"-Police de Londres, je cherche les docteurs Adam Streight et David Fell.

-Pour Streight vous pouvez aller voir aux urgences. Le docteur Fell est pédiatre mais ne vous trompez pas avec son frère qui travaille aux urgences lui aussi."

Elle regarda derrière l'agent de police et cria "Suivant!", bon au moins le message était clair. Il suivi les panneaux indiquant les urgences pour se retrouver dans une grande salle. Il y avait un bureau central et des box de consultation séparés par des rideaux vert d'eau. La pièce grouillait de monde et le commissaire dû se frayer un chemin jusqu'a à la station des médecins au centre. Navarro dû une fois de plus affronter un membre du personnel hospitalier qui avait probablement mieux à faire. Quand il demanda Adam Streight, l'aide soignant se contenta de pointer du doigt un grand brun aux cheveux en pétard. L'homme devait avoir une trentaine d'années mais la fatigue incrustée sur son visage le vieillissait. Le médecin en tenue de bloc ensanglantée se dirigeait vers ce qui semblait être des vestiaires.

Navarro le suivi alors que le médecin s'énervait contre un distributeur de tenue de bloc. L'homme se tourna vers lui quand il entendit le bruit de la porte.

"-C'est pour me menacer de vous soigner que vous m'avez suivit? Passez directement à l'étape suivante et cassez moi les jambes. J'aurais peut-être quinze jours de repos." Fit le docteur en avant de se reconcentrer sur son distributeur.

"-Je ne suis pas venu vous cassez les jambes.

-C'est bien dommage.

-Je suis venu pour vous poser des questions sur Jesse Gail. Je suis l'agent Jonas Navarro de Scotland Yard.

-Qui ça?"

L'homme ne l'écoutait qu'à moitié. Il avait commencé à se déshabiller après avoir récupérer une nouvelle tenue.

"-Jesse Gail. Une de vos patientes, décédée le premier de ce mois."

Une lueur de compréhension se fit dans le regard de son interlocuteur.

"-La femme agressée avec un poumon en moins?

-Elle même. Que pouvez vous me dire sur elle?"

Le médecin avait enlevé son caleçon, lui aussi plein de sang pour en enfiler un propre. Il stoppa son mouvement pour regarder Navarro droit dans les yeux.

"- Vous voulez vraiment que je me rappelle d'une patiente admise il y a plus d'une semaine? C'est déjà un miracle que je me rappelle qu'elle avait un poumon en moins. Nous sommes aux urgences, vous savez combien de personnes meurent ici tous les jours?

-Mais ce n'est pas tous les jours qu'une jeune femme arrive avec un poumon en moins et de l'acide dans le sang."

Le brun avait enfin enfilé son caleçon et son pantalon, il s'était assi sur un banc pour regarder Navarro. La tristesse s'ajouta à la fatigue sur son visage.

"- Non en effet. Je peux vous dire que l'accident de voiture lui a brisé le sternum, cinq côtes, tassé deux vertèbres, j'ai dû lui enlever la rate et elle à eu une transplantation cardiaque. Elle avait aussi une commotion cérébrale, elle a bien failli avoir une trépanation. Son cas était grave.

-Mais elle a quand même eu une transplantation?

-Ils ont voulu tenter le coup, malgré la gravité. Elle aurait pu survivre mais son nouveau coeur n'a pas tenu."

Navarro avait eu le détail des blessures dans le rapport d'autopsie, le médecin ne lui avait pas apprit grand chose pour le moment alors il insista encore un peu.

"-Pouvez-vous me dire plus sur son accident? Vous a t-elle parlé de ce qu'il s'était passé ?

- Je ne l'ai vu qu'inconsciente. Alors son histoire, vous savez... Bon j'y retourne. Vous êtes toujours certain pour les jambes cassées ? " Demanda-t-il avec espoir.

"-Bonne journée Docteur.

-C'est ça. Pareil pour vous."

Le docteur quitta la pièce sans que Navarro ne soit plus avancé. Il s'arma de courage pour reprendre un visage impassible avant de partir à la recherche du service pédiatrique.

Quelques étages plus loin l'ambiance était plus calme, les murs plus colorés et le personnel vêtu de blouses jaune pâle. La secrétaire lui indiqua le bureau du docteur David Fell. Il y avait plusieurs familles qui attendaient dans une salle d'attente sur des sièges en plastiques multicolores. Navarro attendit que la consultation finisse pour se glisser par la porte ouverte.

L'homme avait une cinquantaine d'années, les cheveux noirs et le teint olivâtre. Il leva ses yeux bleus caché derrière des petites lunettes rondes. Bon, il correspondait déjà un peu plus au type de personne qu'il recherchait plutôt que le gamin impudique de tout à l'heure.

"-Je ne pense pas que vous soyez mon prochain patient où vous ne faites pas votre âge." Commenta le médecin en le regardant prendre place dans le bureau.

"- En effet. Je suis Jonas Navarro de Scotland Yard.

- Que puis-je faire pour vous? Est-ce pour Jesse Gail?"

Navarro prit place sur un siège en face sur bureau, son chapeau sur les genoux. Enfin une piste qui pourrait être prometteuse.

"- En effet. Vous vous rappelez d'elle? Lui avez-vous parlé?

- J'étais là quand vos collègues l'on interrogé. Comme elle était mineure je voulais rester pour être certain qu'elle supporte les questions. Elle ne se rappelait pas de grand chose, en prenant en considération ses blessures ce n'était pas étonnant. Les ambulanciers l'avaient trouvés sur Mayfair où une voiture l'avait heurté plutôt violemment.

-Vous vous rappelez plutôt bien d'elle."

Le médecin semblait sincèrement soucieux du cas mais c'était étrange pour lui. L'instinct de Navarro le titillait, l'attitude de Streight lui paraissait un peu plus normal. Il nota sur son carnet de se renseigner sur ce docteur Fell, il pourrait correspondre.

"- Je l'avais déjà rencontré. Il y a quelques mois pour une jambe fracturée et un traitement psy.

-Vous a t'elle parlé de l'homme qui a fait ça? Quelque chose que la police n'aurait pas noté?

-Elle a décrit un homme aux yeux bleus, elle a beaucoup insisté là-dessus. Il l'aurait abordé dans la rue et elle l'a suivi chez lui. Elle ne se rappelait pas de la maison, seulement de lui la soutenant pour rentrer.

-La soutenant ? Comment ça?

-Je ne suis pas certain, elle était peut-être droguée? Elle n'était pas très cohérente."

L'entretient dura encore quelques minutes avant que Navarro y mette fin. Le déplacement n'avait pas donné grand chose de concret mais il nota scrupuleusement le nom des médecins qu'il avait interrogé.

En dix ans d'enquête il avait quand même réuni quelques éléments comme le fait que le tueur appartenait au corps médical, comme son surnom laissé deviner. Peut-être que les noms seraient utile à l'avenir, pour ce ne pouvait pas être Streight, il était trop jeune. Fell cependant... Il avait le bon âge, les yeux bleus mais il était pédiatre. Le médecin rejoindrait la liste des suspects, comme tous les membres du personnel médical que Navarro avait interrogé au cours des dernières années.


Harry regarda discrètement dans l'entrebâillement de la porte. De l'autre côté Anthonia discutait avec un homme dans un fauteuil roulant. Tous les deux prenaient le thé dans le salon des plantes, une pièce pleine d'artefacts magiques. Le petit garçon y était déjà aller deux ou trois fois pour étudier la botanique. Harry avança la tête un peu plus, espionner Anthonia était ce qu'il y avait de plus intéressant ce mercredi soir. Depuis l'anniversaire de Dani la famille n'était plus très souvent à la maison, Anthonia était surmenée et Zira passait tout son temps au travail. Le petit garçon s'ennuyait ferme, ses cours de lecture et d'écriture n'étaient pas très interéssants, seule la magie le sortait de sa lassitude.

"- Je reste sur ma position Chuck. Ton inconscience te tuera." C'était Anthonia qui parlait à son invité en le regardant avec une certaine condescendance.

"-C'est pourtant grâce à mon inconscience que nous sommes toujours amis. Si le MACUSA apprends que nous sommes proche je serai oubliété. Ça en aurait refroidi plus d'un." L'homme était souriant malgré ses paroles graves et ses yeux pétillaient de malice en regardant la Lady en face.

"-Comme quoi tu choisis bien mal tes amis."

La rouquine, elle, ne souriait pas. Harry avança encore un peu pour mieux voir la scène mais il se prit les pieds dans la porte et les deux têtes se tournèrent vers lui.

"-Entre donc Hadrian, ta place n'est pas sur le pas de la porte." fit Anthonia.

Le jeune garçon rentra, un peu gêné et se posa sur le canapé en face de leur invité. L'homme lui semblait très gentil et souriant, il avait de beaux cheveux châtains qui lui descendaient dans le bas du cou et un joli costume moldu bleu.

"- Je suis ravi de te rencontrer Hadrian." Fit l'homme en lui tendant la main. "Anthonia m'a beaucoup parlé de toi. Je m'appelle Chuck Steward.

-Enchanté de vous rencontrer Monsieur Steward."

Le garçon lui serra la main avant de récupérer la tasse de chocolat chaud qu'Anthonia lui tendit.

"- Je viens d'Amérique." lui raconta l'homme. " Je suis directeur d'une école près de Salem."

Harry jeta un coup d'oeil inquiet à la mère de famille à sa droite, peut-être souhaitait-elle l'envoyer là bas mais lui ne voulait pas aller en Amérique.

"- Ne t'inquiète pas mon grand. Je ne suis pas là pour te ramener aux États-Unis." Harry le regarda un peu confus, à croire que Monsieur Steward pouvait lire dans ses pensées. "Je suis là comme ami d'Anthonia. Elle me disait que ta vie d'avant n'était pas très heureuse. Veux-tu m'en parler?"

Harry ne savait pas quoi dire, à vrai dire il commençait même à oublier son oncle et sa tante.

"-J'sais pas." À côté de lui Anthonia grogna un peu. "Je voulais dire "Je ne sais pas, Monsieur." Je ne me rappelle pas de grand chose.

- Vraiment? Tu t'es déjà senti menacé par eux?

-Menacé?" demanda le garçon confus. Il rassembla les maigres souvenirs qui lui restaient des Dursley.

"- Non? Je ne crois pas.

-Mais ils t'ont déjà fait mal?

-Je ne sais pas trop, une fois je me suis cassé le bras. Ça compte? Mais tante Pétunia m'a soigné et j'ai dû garder un bandage pendant une semaine.

-Vraiment? Ça a dû être très douloureux. Le médecin ne t'a pas mit un plâtre?

-C'est ma tante qui m'a fait le bandage, mais je n'avais pas le droit de pleurer. Parce-que quand on veut être un bon garçon il ne faut pas pleurer sinon ma tante Pétunia se fâche.

-Je suis certain que tu as été très courageux."

Harry hocha la tête avant de prendre une brioche sur le plateau de la table basse. L'homme ne lui posa plus de question mais discuta encore un peu avec Anthonia, désintéressant le garçon de la conversation.

Mme Hugues l'appela à dix-huit heure trente pour qu'il se change avant le dîner. En quittant la pièce Harry entendit Monsieur Steward reprendre la parole.

"-Je pense qu'il va bien. C'est normal à son âge de ne pas garder de souvenir. Il est encore jeune, alors il est probable qu'il s'en remette bien..."


David était inquiet pour son frère. La police était passée le voir pour le cas Jesse Gail et depuis Ezra lui tournait autour pour lui poser des questions.

David connaissait son frère, un peu trop bien peut-être. Il était étrange que son frère s'intéresse au cas de Jesse, David savait que ce n'était pas de la culpabilité mal placée pour ne pas avoir été là. Son frère n'était pas la personne la plus encline à la compassion, derrière son air affable Ezra pouvait être plutôt froid. Ses patients n'avaient d'importance que parce-qu'ils lui permettaient de montrer ses talents comme chirurgien.

David prit le chemin de Belgravia, il avait un mauvais pressentiment concernant cette affaire et il voulait en parler à Ezra. Arrivé sur place ce fut Killick qui lui ouvrit avant de l'informer qu'Ezra et sa belle-soeur étaient de sortie. Ne voulant pas être venu pour rien David demanda à aller dans le bureau de son frère.

"-Je dois récupérer des notes sur un patient, je pense que c'est lui qui les a.

-Certainement My Lord. "

Le majordome prit son manteau, son chapeau et David se dirigea vers l'escalier de service qui menait au sous-sol. Les marches grincèrent jusqu'au deuxième sous-sol où était le bureau de son frère, comme toujours la pièce était parfaitement rangée.

David prit un moment pour réfléchir à ce qu'il faisait. Allait-il vraiment fouiller le bureau de son frère? Parce-qu'il soupçonnait son frère d'avoir un lien avec la mort d'une patiente. Il devait en avoir le coeur net, pendant trop longtemps David avait fermé les yeux sur les troubles qui habitaient son cadet.

David commença à fouiller les papiers sur le bureau puis les tiroirs. Il n'y avait pas grand chose, uniquement des documents sans importance et des factures. Dans un coup de colère le médecin brisa une figurine en verre. Qu'elle idée stupide avait-il eu en fouillant. Bien sûr qu'Ezra n'y était pour rien. David commença à rassembler les morceaux de verre au sol, de minuscules éclats s'étaient glissés entre les lames du parquet. David prit le coupe papier sur le meuble à côté pour le passer dans la rainure, en remontant la lame des éclats de sang séché se dispersèrent en paillettes sur le sol. Intrigué Le médecin continua à gratter la tâche pour récupérer le plus de sang possible. Il mit tout ce qu'il avait récupéré dans une enveloppe, qu'il plia et mit dans sa poche. Au même moment le valet de chambre de son frère, Henry Douglas, toqua à la porte avant de rentrer sans invitation.

"-Tout va bien monsieur?

-Oui, Douglas. J'ai juste fait tomber une statuette.

-Je m'en occupe Monsieur, ce n'est pas à vous de faire ça."

Douglas avait un air pincé malgré sa proposition, l'homme était un horrible snob. De manière général le valet lui parlait à peine mais il ne devait pas apprécier de le voir dans le bureau d'Ezra.

"-De toute manière j'ai trouvé ce qui je cherchais" dit le médecin en agitant une liasse de papiers prit au hasard sur le meuble. "Je vous laisse donc Douglas. Bonne journée."

David quitta la pièce comme le voleur qu'il était, dans sa poche l'enveloppe semblait peser une tonne. Il avait l'impression de trahir son frère et la promesse qu'il avait fait à sa mère, celle de protéger Ezra.

"-Avez-vous trouvé ce que vous cherchiez, Monsieur?"

L'interrogea Killick, prévenant comme toujours.

"-Oui Killick.

-Vous restez dîner? Je crois que votre frère revient vers vingt heure.

-C'est aimable Killick mais je suis de service à l'hôpital cette nuit.

-Bien My Lord. "

David récupéra ses affaires pour se rendre directement au laboratoire d'analyse de St Pancras.

Le médecin avait une bonne mémoire des personnes qu'il rencontrait, de fait il se rappelait de beaucoup de membre du personel de l'hôpital. Lui permettant d'avoir de bonne relation avec presque tout le monde. Chacun aimait savoir que l'on se rappelait de lui, David était donc devenu une figure importante pour beaucoup dans l'hôpital. Alors quand il se présenta au labo avec une enveloppe remplite de sang séché qu'il demanda à le comparer au dossier de Jesse Gail, le tout dans le plus grand silence, Steve Glencow le fit. Et sans discuter.

Depuis qu'il était passé au labo un air inquiet ne le quittait plus. Les résultats ADN n'arriveraient que le vingt-sept novembre, David avait l'impression de rester en apnée depuis ce moment. Il avait plus de mal à dormir, rattrapé par sa culpabilité et ses cauchemars. Les nuits à l'hôpital, qui jusqu'ici se passaient très bien, étaient devenues difficile. Le médecin se vit plusieurs fois descendre aux soins intensifs dans la chambre ou Jesse était décédée.

Le mardi vingt-sept David était fébrile, il regardait son téléphone fixe comme si le démon allait sortir du combiné. Il fini par sonner dans l'après midi, David décrocha à la première sonnerie.

"-Allo David, c'est Steve.

-Oui tu as les résultats?

-En effet, tu peux passer les prendre.

-J'arrive."

Le médecin laissa toutes ses responsabilitées en suspend pour descendre dans les sous-sols du laboratoire au pas de course. Steve l'attendait derrière un plan de travail surchargé.

"-Tu sais que je t'aime bien David, mais franchement ne me demande plus rien." L'homme lui tendit un dossier. " J'en ai encore des sueurs.

-Merci Steve, je te revaudrais ça.

-En effet, tu peux commencer par me payer un verre."

David ne l'écoutait déjà plus, le nez dans les papiers. Il quitta le bureau au radar avant de se retrouver dans un couloir peu fréquenté des sous-sols.

Les deux échantillons de sang avaient été comparés, ils partageaient 99% d'ADN en commun. Le sang de Jesse Gail se trouvait entre les lames du parquet du bureau de son frère.

Sous le coup de l'émotion David s'appuya sur le mur, la respiration haletante et le souffle commença à lui manquer. Son frère a tué une enfant, son petit frère, celui qu'il avait élevé, celui à qui il avait appris à faire du vélo avait tué. Son petit frère qui lui avait raconté premiers ses déboires amoureux, son frère qu'il avait accompagné à sa remise de diplôme, son frère dont il avait été le témoin de mariage, son frère dont la fille était sa filleule.

Ce même frère était un tueur en série.


Merci beaucoup de m'avoir lu. Et surtout merci à Charly qui me donne envie de continuer à écrire et m'a relue (et corrigé). C'est grâce à elle j'arrive à faire une fiction de qualité.