Bonjour à tout le monde, voici un chapitre tout neuf

Katymyny; tu vois assez juste car il y a beaucoup de personnage que j'introduit maintenant mais qui serait qu'une d'une importance capital plus tard. Marisa va avoir un rôle clé mais je n'en dis pas plus. No Spoilers. Et j'adore tes commentaire hebdomadaire :p

Merci à Charly pour tes corrections et tes notes qui améliore ma fic et qui me font chaud au coeur.

Voici encore un nouveau chapitre ou l'on peut voir la progression de l'enquête sur Ezra comme ce dernier le présumait ses actes ne seront pas sans conséquences.

Pour rappel ce qui est en italique est du farsi et ce qui est en italique et sous-titrée est de l'allemand.

Liste de oc dans le prologue.


Chapitre 15 : Le pire jour de la vie d'Ezra.

Minuit était déjà passé depuis un moment, lorsque David trouva le courage de parler à son frère. Il attendit que le blond cesse de danser pour marcher discrètement vers lui.

"-Zira, je peux te parler un moment. C'est important.

-Un problème ? " Le blond ne perdit pas son sourire malgré l'air grave de David. " Nous devons parler maintenant ?

-C'est très important.

-Bien, bien. Suis-moi."

Ezra ouvrit la marche vers les sous-sols, et se dirigea vers son bureau. David garda les yeux fixés sur l'arrière du crâne de son frère. Son cadet lui faisait confiance pour le moment, suffisamment pour lui tourner le dos. Dans quelques heures, ce ne serait plus le cas. Son estomac se noua complètement, prêt à rendre le peu de nourriture que David avait réussi à manger. Un bref instant, il songea à renoncer mais les images de Jesse, agonisant dans son lit d'hôpital lui revinrent en mémoire. Il se raccrocha à cela, à Jesse Gail pour ne pas flancher.

Au deuxième sous-sol dans le bureau d'Ezra, il sentit ses forces le quitter. David tomba plus qu'il ne s'asseya sur le fauteuil le plus près. Sa gorge le serrait, l'air se raréfie, passant avec difficulté dans ses poumons, alors il défit son nœud papillon. Cela n'empêchait pas un poids de s'installer sur sa poitrine comme un gros chat qui se love.

Comment devait-il annoncer à son cadet qu'il savait qu'il était un tueur? Comment briser ce lien qu'il pensait indestructible?

"-David?" S'inquiéta le blond en face de lui. "Qui a t'-il d'aussi important?"

Mais David ne trouvait pas ses mots, en fait il ne savait même pas si ses cordes vocales fonctionnaient encore. Alors il sortit d'une main tremblante les résultats de l'analyse ADN. Son frère parcourut les feuilles sans comprendre, puis releva les yeux vers lui.

"- Je ne saisis pas, qu'est-ce que c'est que ça?

-Du sang Zira." Dans un ultime geste fraternel, David passa sa main dans les boucles blondes désordonnées de son frère. "Je l'ai trouvé dans ton bureau, entre les lames du parquet. Ici même."

Ezra releva les yeux vers lui, livide. Il avait compris.

"-C'est le sang de Jesse Gail mais ça tu le sais."


Ezra n'osait pas faire le moindre mouvement, son frère avait osé lui balancer la vérité en face. Alors que lui avait fait des pieds et des mains pour garder le tueur en lui le plus loin possible de sa famille. Et il avait réussi, pendant 38 ans.

Après une grande inspiration, Ezra se redressa pour s'asseoir sur le siège à côté de son frère. Après plusieurs minutes de silence, il osa enfin croiser le regard de David et ce qu'il vit dans les yeux de son frère lui tordit l'estomac. Lui qui ne pensait ne rien ressentir cru mourir en voyant l'horreur et la peine dans les yeux de son frère. Les larmes finirent par sortir, pas de simples larmichettes mais de gros sanglots, qui lui déchiraient la gorge.

"-C'était une gamine!" S'emporta le brun. "Une enfant Ezra! Comment as-tu pu?

-Je… Je… suis tellement" Ezra dû s'essuyer le nez avec sa manche. "tellement désolé… David. Je voulais arrêter, une part de moi savait que c'était mal. Je n'ai jamais était assez fort pour m'arrêter. David, aide moi."

L'autre médecin le fixa, droit dans les yeux comme pour jauger sa sincérité. Une part de lui était monstrueuse, un tueur sans pitié qui aimait faire des expériences sur des être humains, l'autre part était un père, un frère, un époux et un médecin qui ne voulait pas de ça. C'est cette part de lui que David avait toujours vu, celle qu'il voyait en ce moment même. C'est pourquoi il se leva pour prendre son petit frère dans ses bras.

"-Je vais t'aider. On va aller voir la police et je t'aiderais."

Ezra se raccrocha donc à son frère comme l'enfant qu'il avait été il y a fort longtemps.

Son frère voulait l'aider en le livrant à la police, ce n'était pas une aide. La police. Le blond n'avait jamais eu peur d'eux, mais il ne voulait pas pour autant les mettre au courant de ses activités.

"-Non, David pas la police. S'il te plaît. Pas la police. Je ferai ce que tu voudras, suivrai toutes les thérapies du monde mais je t'en prie pas la police !."

David lui prit la tête entre les mains pour que les deux hommes se regardent dans les yeux.

"-Non Zira, regarde moi. Je serai là pour toi, tout le temps. Tu n'iras pas en prison, tu es malade. Je ne laisserai personne l'emmener en prison. Tu iras dans un hôpital psychiatrique où les médecins te soigneront.

-Les enfants… David. Ils vont devenir quoi. Et Anthonia? " Renifla le plus jeune des deux. "Je ne peux pas la laisser, c'est l'amour de ma vie. Elle ne voudra plus jamais me voir si jamais elle apprend ça."

Le blond enfouit sa tête dans l'épaule de son frère, implorant.

-"Pitié David. Je t'en supplie, je t'en prie. Je ne veux pas aller en prison. Ne m'abandonne pas."

Ezra se sentait prit au piège, comme jamais auparavant il ne l'avait été. La dernière fois, qu'on avait commencé à avoir des doutes sur lui comme ce policier (Buckley, Bruce ou Buck, Ezra ne se rappelait même pas du nom du gars qu'il avait écorché, puis pendu devant Scotland Yard), il l'avait tué, comme tous ceux qui était une menace pour lui.

Son frère avait raison, il était un homme malade. Cependant aujourd'hui il ne pouvait pas tuer son frère.

(Vraiment, tu ne peux pas?).

Maintenant, cette foutue voix dans sa tête revenait. Si certaine personne avait une conscience, un jiminy cricket qui murmurait ce qui était bon et mauvais. Ezra, lui, avait un Mister Hide qui, chaque jour, lui murmurait qu'il devait tuer, encore et encore ?

(Vraiment tu ne trouve pas que c'est trop facile de tout mettre sur le dos d'une voix dans ta tête?)

David ne céderait pas, c'était un homme trop droit et intègre. Jamais il ne le laisserait partir comme ça.

(Alors tu sais ce qui te reste à faire.)

"-David…

-Non Ezra. Tu ne peux pas étouffer l'affaire, c'est trop grave." David le tenait par les épaules en le secouant comme un prunier.

Les deux parts d'Ezra se battaient dans un duel féroce. Le bon médecin voulait céder et laisser David le traîner au poste de police le plus proche. Le meurtrier ne voulait pas se rendre sans se battre, il lutterait pour sa survie.

(Il ne faudrait pas grand chose pour se tirer dans ce mauvais pas.)

Le tueur sorti vainqueur de ce duel.

D'un mouvement brusque Ezra repoussa son frère. Déséquilibré, ce dernier fit quelques pas en arrière et le blond s'en voulut immédiatement. Cela n'empêcha pas David de tomber sur la table basse, brisant la vitre, et se fracassant le crâne sur le sol.

(Tu vois ce n'était pas si difficile? Si? Maintenant tu es de nouveau libre !.)

Ezra resta plusieurs longues secondes à regarder son frère se vider de son sang et le tueur en lui jubila.

Le médecin en lui prit le relais mais bien trop tard, il prit un tissu pour faire pression sur la plaie à sa tête. David poussa un dernier râle avant de rendre son ultime souffle. Ezra resta à genoux dans le sang de la première personne qu'il se rappelait avoir aimé, sans condition. Son frère, celui qui avait toujours répondu présent, qui l'avait soutenu, aimé sans jamais flancher.

David avait vu le tueur en lui, mais il avait quand même voulu l'aider, encore une fois. Ezra pleura jusqu'au moment où ses genoux lâchèrent et il s'effondra dans la mare de sang.

Quand il se réveilla, il se sentait comme anesthésié, il avait du coton dans les oreilles, des poids aux niveaux des membres et son cerveau semblait embrumé.

Le pire fut l'odeur de sang, l'odeur de rouille pénétra en force dans sa fosse nasale. C'était trop pour lui, la bile envahit sa bouche et Ezra vomit tout son dîner. Il resta les yeux fixés sur ce qui venait de sortir de son estomac pour ne pas voir David. Son frère était à sa gauche, les yeux grand ouverts mais vitreux, le teint gris et le corps raide. Sans vie.

(Et bien ne reste pas planté là! Lève-toi et range ce merdier!)

Comme un automate il se redressa, dégagea le tapis un peu plus loin. Il roula David dedans et serra le tout avec une corde solide. Il traîna son fardeau vers la porte extérieure avant de le hisser péniblement dans la voiture. Avant de partir, il passa une nouvelle chemise qui n'était pas imbibée de sang.

La Tamise, Vauxhall Bridge. Ce fut le pont d'où il balança le corps de son frère.

Il ne lui restait plus qu'à rentrer nettoyer et en profondeur cette fois.


Dani se leva de bonheur malgré l'heure tardive à laquelle elle s'était couchée. Une fois de plus Hadrian s'était endormi dans son lit, il le faisait quand les cauchemars venaient le tourmenter.

À peine debout, elle alla dans son dressing avant de sonner Annabelle pour qu'elle vienne l'habiller et la coiffer comme tous les jours. La domestique lui passa une robe mauve et la coiffa d'une tresse qui lui descendit bas dans le dos.

La salle à manger était vide mis à part Smith mais le petit déjeuné était déjà en place. Le valet de pied était en retrait, prêt pour le service.

Étrange, bon Hadrian dormait comme un loir à l'étage, sa mère devait prendre le petit déjeuner au lit. Son père, par contre, était un lève tôt, surtout pour ouvrir les cadeaux du solstice et prendre des photos. Son oncle aussi devrait être là, un café en main et une cigarette entre les lèvres.

"-Jacob? " Le valet se rapprocha. "Savez-vous si mon oncle à dormis ici?

-Pas à ma connaissance Miss, en tout cas aucune chambre d'invité n'a été occupée.

-Merci Jacob."

Dani poursuivit son repas en silence. La solitude lui pesa rapidement et elle redirigeat son attention vers la seule autre personne de la pièce, à savoir Jacob Smith.

"-Vous avez fêté le solstice en bas? " commença la jeune fille

"-En effet Miss. Nous avons pu profiter de la soirée mais nous aurons une nouvelle soirée de libre le 24. " La jeune fille se tourna franchement vers lui, délaissant son bol de chocolat chaud.

"- Comment était-ce? Vous vous êtes bien amusé?

-Oui Miss. Nous avons eu un bon repas puis nous avons pu danser. Certains sont même sortis en discothèque."

Dani n'était pas certaine de ce qu'était une discothèque mais ne voulut pas montrer l'étendue de sa méconnaissance à l'homme en face d'elle.

"-Et vous avez eu des cadeaux?

-Oui, Annabelle m'a offert un magnifique Nikon, un appareil photo." précisa t-il pour ne pas perdre la jeune fille.

"-Vous sortez ensemble, vous et Annabelle?

-En fait, nous sommes fiancés.

-Vraiment?" La rouquine prit un air intéressé, elle aimait bien les potins. "Quand allez-vous vous marier? Et où? Depuis quand êtes-vous fiancé?"

Dani le harcela de questions jusqu'au moment où le pauvre valet n'eut plus rien à dire sur sa vie privée. Elle le laissa retourner prestement dans le sous-sol, loin des questions indiscrètes. Cependant à dix heures passées, encore personne n'était levé alors Dani se décida à faire un tour, peut-être même chez son oncle. Elle pourrait lui remonter les bretelles pour s'être enfui comme un voleur. C'était sans compter sur Killick, qui avait ordre de ne pas la laisser sortir.

"-Je voudrai juste aller voir Cousine Rose, c'est tout près d'ici.

-Je suis désolé, Lady Daniella, vos parents seraient contre."

Ouais, surtout Killick n'était pas né de la dernière pluie et il savait bien qu'elle ne mettrait pas les pieds chez Rose.

La plupart des domestiques étant en congé jusqu'au nouvel an, Dani se retrouva dans le salon, seule, où était entassé les cadeaux.

La jeune fille se coucha sur le tapis en face de la cheminée et du feu ronflant, elle fixa le plafond. Elle n'avait rien à faire à part attendre que quelqu'un daigne se lever. Ce qui finit par arriver quand elle sentit un poids se jeter sur son ventre lui coupant le souffle par la même occasion.

"- Dani! C'est le moment des cadeaux!"

Hadrian, puisque c'était lui, était couché en travers du ventre de la fillette. Les coudes enfoncés dans ses côtes mais elle parvint à lui ébouriffer les cheveux.

"-Oui petit corbeau, et tu en as plein.

-C'est vrai? " Les yeux vert du garçon brillaient d'excitation. "C'est la première fois que j'ai des cadeaux !

-Alors pousse toi un peu, qu'on aille les déballer. "

Le garçon se laissa glisser sur le côté avant de rouler un peu plus loin.

"-Attends!" Fit-il alors que Dani se redressait. "On attends pas les parents?

-Anthonia ne descendra pas, elle n'ouvre pas les cadeaux. Elle dit que c'est pour les enfants. Normalement papa est l'a dès l'aube, mais j'en ai marre de patienter. Allez, viens!"

Sans plus attendre les deux enfants se répartirent les cadeaux. Dani commença par le plus gros, c'était un immense chapeau (une capeline) offert par Cousine Rose. Pandora et Xeno lui avaient offert un album fait main sur des animaux dont personne ne connaissait l'existence, pas même les sorciers. La fillette reçu un pendentif en or, une étoile de David de la part de son oncle, un assortiment de bonbons de Mme Hugues ainsi qu'un livre sur les potions par M. Farad. Le paquet de ses parents consistait en une simple enveloppe, dans laquelle il y avait quatre billets d'avion pour Reykjavik. Ils avaient ajouté un petit mot avec les billets, "Nous irons voir les aurores boréales" écrit de la main de son père. Elle était incroyablement heureuse, cela faisait longtemps qu'elle voulait aller voir le ciel du grand nord. Dani ouvrit aussi un paquet qui portait le nom d'Hadrian et le sien, c'était un très beau jeu d'échecs de la part des Steward. Elle avait tout ouvert quand son attention se porta sur l'autre personne présente dans la pièce.

En face d'elle, Hadrian était déjà en train de monter un train miniature et le circuit qui allait avec.

"-Tu ne veux pas ouvrir tous tes cadeaux avant de commencer à jouer?

-Mais tu as vu? C'est un train et en plus je peux lui construire une route hyper grande.

-Tiens ouvre ça! " fit la rouquine en lui donnant un paquet qu'elle savait contenir l'écharpe qu'elle avait acheté sur Camden.

Il s'emmitouflât dedans, avant de déballer un pull en cachemire de la même couleur, qui venait de David. L'ensemble allait très bien avec ses yeux, qui faisait ressortir la couleur de ses yeux de manière presque surnaturelle.

"- Merci Dani pour l'écharpe. Je vais la mettre tout le temps.

-Je suis contente qu'elle te plaise ! En plus, elle est assortie au pull.

-Tiens" fit le garçon en lui tendant un paquet bien mal emballé comparé au reste. "C'est moi qui l'ai choisi et j'ai même fait le papier cadeau."

Dedans, il y avait une petite peluche de corbeau, un petit Hadrian en peluche. Comme ça la rouquine l'aurait avec elle, même dans son pensionnat.


Ezra était de retour à Belgravia où il avait passé tout son bureau à l'eau de Javel, démonté de plancher au pied de biche pour ne laisser que le béton à nu. Les lattes en bois avait fini avec ses vêtements plein de sang dans un grand feu de cheminée. La salle secrète reçut le même traitement, mais fut plus facile à stériliser car la pièce était prévue pour cela. Pour finir Erza verrouilla son laboratoire secret à double tour. L'idée même d'y remettre les pieds le rendait malade.

Jamais encore il n'avait été à ce point au bout du rouleau, comment pourrait-il continuer? Ezra se servi un grand verre de whisky dans l'espoir de s'anesthésier, il poursuivit sa démarche avec du sévrédol, un dérivé de la morphine par voie orale. Bientôt le noir prit place dans son esprit et ses pensées se turent enfin.

C'est Anthonia qui le trouva quelques heures plus tard, couché par terre, une flaque de vomis à côté de lui?

"-Zira! Mon ange. Qu'est-ce qu'il se passe?"

La sorcière lui posa un gant de toilette sur le front et agita sa baguette pour relancer un sort revigorant.

Ezra cligna les yeux pour faire la mise au point, le plafond était flou et des mouches dansaient devant lui. Les cheveux de feu de son épouse réussirent à capter son attention. Il resta à fixer la chevelure flamboyante mais les lèvres d'Anthonia bougeaient mais aucun son ne parvenait à ses oreilles. Le blond perdit la lutte pour rester éveillé et il retomba dans les bras de Morphée.

Plusieurs heures plus tard, Ezra rouvrit les yeux, il s'étonna de se retrouver sur le canapé de son bureau. Quand il tourna la tête sur sa droite, il vit sa femme qui se tenait sur une chaise droite comme un i, les mains sur les genoux et le fixait d'un air sévère.

"-Revigor!" Fit-elle en agitant sa baguette et une intense chaleur le parcourut des pieds à la tête. "Tu n'as plus de drogue dans le sang, ça devrait aller"

La rouquine attendit encore un peu, voulant une explication. Cependant Ezra n'avait rien à dire, comment aurait-il pu l'expliquer? Le silence s'éternisait pendant de longues minutes avant que la sorcière ne quitte la pièce sans un mot.

De nouveau seul, Ezra se redressa péniblement et une terrible envie de vomir le reprit. Anthonia avait dû y penser parce qu'il y avait une poubelle vide près de lui. Il s'en saisit et mit la tête dedans, une bile acide lui remonta dans la gorge mais rien ne sortit dans la poubelle. Ce n'était pas étonnant car cela faisait un moment que le médecin n'avait rien mangé. La bile le brûla au moment de ressortir et Ezra resta un moment la tête entre les genoux à haleter comme s'il venait de courir un marathon. Sa tête le lançait toujours comme si son cerveau n'avait pas assez de place dans sa boîte crânienne. Il se releva à taton avant de fouiller dans son armoire à pharmacie. Vide. Ezra n'eut pas la force de poursuivre ses recherches. Il se laissa lourdement tomber sur son fauteuil, remarquant distraitement au passage que le plancher était revenu à sa place. Le médecin resta sans bouger pendant être ce qui lui sembla des heures, dans le noir la tête fermement compressée dans ses mains.

La nuit devait être tombée depuis un moment quand sa migraine s'envola comme par magie. Dans l'encadrement de la porte se tenait son épouse en tenue de nuit et peignoir avec sa baguette en main.

"-Aller, viens Zira.

-...

-Tu dois dormir dans un vrai lit. " Elle fit une pause et s'approcha. " Et te laver aussi."

Sa femme passa à l'action en le soulevant par les aisselles. Ezra se laissa faire docilement quand elle le mena dans la salle de bain.

Les mains délicates d'Anthonia défirent les boutons de sa chemise qui glissa au sol. Elle fut suivie de son tricot de corps, de son pantalon et de son caleçon. Elle le fit s'asseoir dans la baignoire avant de laisser l'eau couler sur sa tête. Ezra regarda le liquide s'évacuer par le siphon pendant que sa femme le frictionnait avec un pain de savon. L'eau fit du bien à Ezra parce qu'avec elle partait une partie de son effroi. Sa catatonie le quitta un peu plus à chaque instant.

Il sortit seul de la baignoire avant de passer un pyjama mais Anthonia le guida jusque dans leur lit ou il se laissa envelopper dans la douce torpeur du sommeil.


De son côté Anthonia regardait le blond s'effondrer dans leur lit. Elle savait que son mari pouvait être tourmenté par son passé, son enfance particulièrement traumatisante. Cependant ce comportement n'était pas monnaie courante, Anthonia pouvait compter sur les doigts d'une main les fois où elle avait retrouvé son mari ivre mort. À chaque fois son passé était lié à cela, souvent son père Jophiel n'était pas loin. La rouquine n'avait rencontré son beau-père qu'une fois, une fois mémorable. C'était un homme dur, froid et qui ne montrait jamais le moindre sentiment bon comme mauvais. Il avait élevé ses fils comme des soldats mais heureusement David avait été là. Il avait donné à son petit frère tout l'amour dont il avait été capable, il avait joué le rôle de frère, de père et de mère. Et pour cela Anthonia lui en serait à jamais reconnaissante.


Voilà pour ce chapitre.

Je me sens étonnamment fière de ma fic. Je sais bien qu'elle n'est pas parfaite mais j'en suis heureuse, heureuse d'écrire un texte que je voulais lire depuis longtemps. C'est dingue de la voir prendre vie à chaque nouveau chapitre et c'est pour ça que j'adore la partager avec vous.