Bonjour!
Je me suis pris une semaine de pause, j'espère que vous ne m'en voudrez pas. Ceci dit j'ai enfin rattrapé mon retard! Vous pouvez me féliciter.
Un IMMENSE merci à Psufix, je suis très heureuse que me fic te plaise. Pour le moment Martin va prendre des vacances, bien mérité mais on en sais plus dans ce chapitre.
Mon italien est celui de google traduction alors essayez de ne pas trop m'en tenir rigueur.
Merci à ma correctrice, Charly.
Bisous à tous le monde.
Chapitre 25: Le début de la fin.
Dani eut du mal à ouvrir les paupières, jusqu'au moment où elle eut l'impression d'être dans un lit qui n'était pas le sien. Le matelas était trop mou et la fenêtre du mauvais côté de la pièce, la couleur pastel du mur lui confirma qu'elle était dans la chambre d'Hadrian.
Annabelle était dans la chambre, un peignoir bien serré à la taille et elle avait allumé le plafonnier éblouissant ainsi les enfants.
"-Allez, debout les enfants!
-Pourquoi? On est en retard pour l'école?" Dani était maintenant parfaitement réveillée et prête à sauter dans ses vêtements.
"-Non, mais debout quand même." Elle fit le tour du lit pour secouer Hadrian qui voulait rester dans les bras de morphée.
"-Tenez, mettez votre peignoir Dani.
-Pourquoi? Qu'est-ce qu'il se passe Annabelle?
-Allez, debout mon grand." La domestique avait réussi à réveiller le petit garçon mais il avait du mal à s'habiller. Dani de son côté écoutait les bruits de la maison, car visiblement Annabelle ne lui répondrait pas. Il lui semblait que beaucoup de monde piétinait, des gens criaient des ordres et ça angoissait beaucoup Dani.
"-Annabelle? Qu'est-ce qu'il se passe?" Chuchota Dani alors que la peur prenait lentement le dessus. "Annabelle?
-Il y a la police dans la maison. Ils veulent voir tout le monde dans le hall.
-La police? Pourquoi sont-ils là?" Questionna Dani un peu rassurée.
"-Je sais pas. Vous êtes prête?" Dani acquiesça. "Bon venez, prenez ma main et ne la lâchez pas."
La brune avait peur de la perdre dans sa propre maison, à moins que ce ne soit de la panique de voir des gens entrer de force à cinq heures du matin. Le couloir était vide mais la fillette pouvait voir les faisceaux de lampes de poche sur le mur des escaliers. Un homme avec une arme à feu arriva sur le palier, braquant la lumière sur eux. Instinctivement, Dani se glissa derrière l'adulte pour se soustraire à la vue du policier.
"-Je suis juste venue réveiller les enfants…" Annabelle parlait très vite et butait sur les mots. "C'est votre collègue qui m'a dit…
-Bien, suivez-moi."
L'homme fit demi-tour pendant que d'autres policiers continuaient à fouiller l'étage. Ils descendirent dans le hall où Jacob prit sa fiancée dans ses bras, puis il se tourna vers Dani pour poser une main sur son épaule.
"-Vous allez bien les enfants? La police ne vous a pas fait peur?
-Non, on dormait. On n'avait rien entendu avant qu'Annabelle ne nous réveille.
-Tiens prend-le." Fit la fille en question en tendant Hadrian qui commençait à être un lourd pour elle.
"-Viens là mon grand." Le petit garçon garda son visage enfoui dans le cou de Jacob, il n'était pas friand de la foule.
"-Tu penses qu'ils vont nous arrêter?
- Pourquoi nous arrêteraient-ils? Tu as fait une bêtise?
-Non, enfin je ne crois pas.
-Alors tout va bien."
Dani laisse le couple réconforter son frère adoptif et s'éloigna pour écouter les policiers par le couloir de service qui longeait le salon.
"-Si vous voulez respirer dites-moi où est Adam Streight? Où est-ce que vous le retenez? Hein?! à moins que vous l'ayez tué."
Dani ne reconnut pas la voix mais c'était celle d'un homme qui parlait lentement comme pour retenir sa colère.
"-Je pense que vous devriez vous calmer." L'autre voix était celle de son père sans le moindre doute, mais il était froid et Dani ne l'avait jamais entendu comme ça. "Si vous continuez comme ça alors votre carrière sera finie avant le levé du jour."
L'enfant entendit un bruit contre le mur et elle devina que le policier avec son père était fou de rage et que c'était lui qui avait donné un coup dans le mur. La crainte d'être découverte poussa la jeune fille à retourner voir Annabelle et Jacob. Ce dernier avait toujours Hadrian mais était interrogé par un policier en uniforme.
"-Lady Daniella." Murmura Annabelle en la voyant revenir. "Où étiez-vous passé?
-Nulle part.
-D'accord, mais vous ne me lâchez plus la main."
La police continua à discuter avec le personnel sans faire attention aux enfants. Quand le soleil se leva, le nombre de policiers commença à diminuer et les jeunes purent descendre dans la salle à manger des domestiques. Assise à parmi les grandes personnes, Dani regardait la vingtaine d'employés de la maison discuter de la descente de police. Mme Pattemore posa une tasse de chocolat chaud devant Hadrian et elle.
"-Et nous? Nous n'avons pas le droit à un petit déjeuner?" Demanda le second valet, Lawrence, de mauvaise humeur après ce début de journée en fanfare.
"-Vous n'allez pas à l'école dans une demi-heure, que je sache? Alors votre repas attendra." Mme Pattemore n'était pas le genre de femme qui se laissait marcher sur les pieds. La cuisinière se tourna vers les enfants. "Dépêchez-vous tous les deux. Mme Hugues veut que vous soyez habillé dans un quart d'heure."
Dani bu sa tasse d'une traite avant de se lever et de disparaître dans les étages.
"Impossible d'avoir une journée normale dans cette maison de fous." Se murmura Dani à elle-même. La jeune fille prit les vêtements que Mme Hugues avait préparés la veille, une jupe, une chemise, la cravate bleue de l'école sans oublier le blazer. Dans la salle de bain son reflet lui montrait un problème qu'il fallait résoudre, son tatouage. Elle devait le cacher plus efficacement qu'en mettant des mèches de cheveux devant. La jeune fille fouilla dans le placard sous l'évier pour en sortir un pansement suffisamment large pour recouvrir l'encre.
"-C'est l'heure Dani!" Cria Hadrian en rentrant dans la voiture. "Flloyd attend en bas dans la voiture."
Dani prit son sac à dos dans une main et frère adoptif dans l'autre et courut jusque dans la rue ou le chauffeur attendait le moteur allumé.
A 8h05 précise les enfants passèrent la grille de l'école où tous les élèves étaient réunis dans la cour.
Dani laissa Hadrian avec les élèves de son âge qui allait être réparti dans les différentes classes pour la première dans l'école primaire. La rouquine prit elle aussi place parmi les years 4.
La directrice, une femme forte avec des tresses plaquées le long du crâne, commença son discours de bienvenue.
"-Bonjour à tout le monde, les nouvelles têtes comme les anciennes. Je suis très heureuse de voir tout ce monde réuni pour la rentrée. Je ne vais pas vous retenir longtemps, je suis certaine que vous êtes impatients de recommencer les cours."
"Compte-y." Pensa Dani en jetant un regard à ses camarades de classe. Parmi tous les enfants, aucun n'aurait pu être qualifié d'enthousiaste. Perdue dans ses pensées, la jeune fille avait raté la fin du discours de la directrice. Les professeurs avaient commencé à appeler les élèves de leur classe en commençant par les plus jeunes. Hadrian lui fit un signe de la main en quittant la cour, suivant son maître. Une dizaine de minutes plus tard, ce fut au tour de Dani de rentrer en salle. Sa maîtresse plaça les élèves par ordre alphabétique, elle semblait cependant moins sévère que les adultes dans son pensionnat. De manière générale, tout semblait moins strict ici.
Hadrian avait décidé qu'il aimait beaucoup l'école maintenant que Dudley n'était plus là pour le harceler. Son maître était très gentil, il prenait le temps d'écouter tout le monde et leur avait promis plein d'activités amusantes. De plus, le garçon était en avance sur la classe puisque lui savait déjà lire.
Dans les jours qui suivirent, Hadrian réussit à se faire des amis de son âge, surtout en jouant au foot dans la cour. C'était le premier sport qui plaisait au petit garçon, étant petit et rapide qui était plutôt bon avec le ballon, les autres garçons le voulaient tous dans leur équipe.
Les cours se passaient très bien, c'était un bon élève en sciences mais surtout en mathématiques. Le soir Mme Hugues l'aidait à revoir ses cours et à faire ses devoirs. Harry était très fier de pouvoir dire qu'il savait parfaitement lire en anglais, du haut de ses cinq ans s'était impressionnant. Surtout quand toute sa famille adoptive s'évertuait à parler une autre langue. Bon il avait encore du mal avec le farsi à l'écrit mais, ce nouvel alphabet était difficile à retenir.
"-Hadrian? Tu es avec nous?" Demanda son maître en voyant que le petit garçon était dans la lune.
"-Oui, Monsieur Farley.
-Bien, peux-tu me dire combien font 17 plus 6.
-Heu.." Harry compta discrètement sur ses doigts avant de répondre. "Ça fait 23, Monsieur.
-C'est très bien Hadrian. A toi Maggie."
Lorsque la sonnerie se fit entendre signalant l'heure du déjeuner, Hadrian se leva dans les premiers quand il fut interpellé par une fillette à couettes.
"-Tu viens? On va déjeuner près des fenêtres, c'est notre repère. Tu veux venir?
-Oui, je veux bien, merci Hannah."
Les enfants firent la queue pour s'installer aux tables du restaurant de l'école. La grande salle permit au garçon de voir la tignasse rousse de Dani à la table des grands. Malheureusement les deux avaient assez peu de moment en commun. Ils trouvaient quand même le moyen de se raconter leur journée dans la voiture sur le chemin du retour. Le week-end M. Farad les prenaient en cours particulier pour continuer de leur apprendre la magie mais aussi les langues. M. Farad avait même commencé à apprendre les runes au petit garçon, puisque c'était sa matière préférée.
Le samedi Ezra les emmenait sur les marchés aux livres et ils en choisissaient un ou deux à restaurer. Harry voulait restaurer des livres magiques, de préférence sur les runes, mais lui avait dit que c'était beaucoup trop dangereux. Le dimanche Antonia prenait Dani avec elle au laboratoire de Soho pour la former de manière plus approfondie "aux sciences magiques" comme les appelait Pandora. Harry de son côté pouvait aller chez les Lovegood pour jouer avec Luna. Les deux complices battaient la campagne pour trouver des créatures magiques sous le regard bienveillant de Xenophilus.
Martin respirait l'air iodé de la Méditerranée à plein poumons, c'était l'odeur de la liberté pour lui. La mer lui rappelait un peu son pays, les plages bondées où les riches militaires de la junte se ressourçaient. Martin y allait avec ses grands frères pour y voler des bouteilles d'alcool et à l'occasion taguer un yacht.
A 14 ans, Martin était maintenant seul et libre comme l'air. Se retrouver seul dans un pays étranger ne le dérangeait pas, il l'avait déjà fait en allant en Angleterre. Martin avait dû se débrouiller seul depuis que sa famille avait appris qu'il était un sorcier. L'adolescent ricana en pensant à eux, ce qu'ils seraient heureux ces grenouilles des bénitiers en voyant que toute magie l'avait déserté.
Ses lunettes de soleil sur le nez, allongé sur un transat du ferry, Martin profitait de son nouveau départ. Certains membres du personnel du bateau le regardaient un peu avec méfiance, ils le trouvaient probablement trop jeune pour faire la traversée seule. Le bateau devait arriver le lendemain matin au port de d'Ostie où il pourrait rejoindre Rome et trouver un moyen de gagner sa vie. Il était hors de question qu'il contacte les services sociaux ou une association, Martin ne voulait pas retourner en Argentine pour se retrouver dans la villa 31, le bidonville de Buenos Aires.
Le lendemain le bateau s'arrima au port d'Ostie à l'heure prévue soit dix heures du matin. Fondu parmi les autres passagers, l'adolescent quitta le pont, un sac sur le dos en admirant la ville qui s'offrait à lui. Cette dernière était incroyable en tout point de vue, l'architecture, l'ambiance, les gens, tout ravissait Martin. Le garçon s'acheta une pizza et la mangea sur la jetée face à la mer, pas très loin un trio de musiciens faisaient grincer leurs instruments. Les mouettes s'alignaient face à l'adolescent pour attraper les croûtes de pizza que Martin leur lançait, pour lui tout était parfait.
La douleur provoquée par l'explosion de son noyau magique avait diminué, surtout maintenant que l'adolescent était libre et au soleil. Ses mains avaient retrouvé une partie de leur mobilité, quand les cicatrices auraient guéri tout ceci ne serait qu'un mauvais souvenir. Dans l'après-midi le blond prit un bus pour Rome et commença à visiter la capitale, dont il tomba amoureux. Malheureusement ses articulations meurtries et ses nerfs encore à vif se rappelèrent à son bon souvenir. Martin fut dans l'obligation de s'arrêter dans une auberge de jeunesse. Là-bas tous les jeunes chantaient, riaient, dansaient, mangeaient et buvaient beaucoup, Martin avait du mal à comprendre la raison de l'ambiance festive qui régnait. Il ne pouvait pas savoir que ces jeunes sortaient des "années de plomb" et qu'il profitait du vent de liberté qui soufflait sur toute l'Italie. Cela n'empêcha pas le blond de profiter de la fête et la barrière de la langue ne fut plus un problème avec un peu d'alcool dans le sang.
Les jours qui suivirent furent chargés pour Martin qui changea les 50 livres qui lui restaient en lire italienne. Il ne lui restait pas de quoi louer une chambre, même dans une auberge de jeunesse s'il voulait manger. Martin se rendit près de la Domus Aurea en face du Colisée pour accéder à la place magique romaine. Entre les pierres de la domus la porte d'entrée apparut en le reconnaissant comme sorcier, bien qu'il ait perdu toutes capacités à jeter un sort. La plazza antica, lieu magique de la capitale italienne, était une place ovale dallée de marbre antique. En son centre se dressait une splendide fontaine en or et ivoire représentant la louve, mère de la cité. Aux yeux de Martin, la place magique n'avait rien d'aussi beau que la partie moldue de la ville et il voulait juste partir de là le plus vite possible.
La succursale de Gringotts se trouvait de l'autre côté de la place, que Martin traversa le plus vite possible. Les gobelins le reçurent avec professionnalisme et dans un espagnol impeccable. C'était la deuxième fois que le blond avait affaire à eux mais il les aimait bien, peut-être parce qu'ils cherchaient toujours à tirer profit des sorciers. En Amérique du sud les banques étaient tenues par des alicanto, de grands oiseaux dorés qui gardaient l'or dans le ventre avant de se terrer au fond des grottes. Les volatiles avaient pris l'habitude de conserver un peu de l'or qui leur était confié et rendaient souvent les pièces tachées de terre. Leur seul avantage était que les alicanto restaient neutres pendant les guerres civiles qui avaient traversé le continent.
Les gobelins étaient cependant plus dangereux avec leurs armes parfaitement affûtées misent en évidence.
"-Je souhaiterais convertir 75 000 lires en galion.
-Bien, bien, vous avez l'argent?
-Tenez." Martin sortit son portefeuille typiquement moldu pour en sortir les billets. La créature les examina sous toutes les coutures avec une grosse loupe en or.
"-Tout ceci à l'air en ordre, alors voici 9 gallions, 1 mornille et 6 noises."
Martin récupéra ses pièces pour les fourrer dans la poche de son jean. Il quitta le bâtiment sous l'œil inquisiteur des n'aimait pas beaucoup les nouvelles têtes.
L'adolescent se rendit dans le premier apothicaire qui croisa sa route.
"-Buongiorno signore, e per la scuela?
-No."
Martin ne parlait pas vraiment italien mais parvenait quand même à comprendre les quelques mots du commerçant. Il trouva du cranson officinal, de la livèche et enfin de l'achillée sternutatoire, de quoi faire un philtre d'embrouille. Il trouva aussi de la poudre explosive Shu, version magique de la poudre à canon qui comme son nom le laissait penser avait été inventée en … Angleterre, dans le quartier de Powder Keg pour être exacte. Martin prit en plus un chaudron pliable et un mélangeur en étain, le B-A BA du potionniste. Le blond posa ses achats sur le comptoir du vendeur et le commerçant tiqua en voyant la poudre Shu.
"-Mi dispiace ma non posso vendere questa polvere a un bambino."
En face de lui Martin n'avait compris que le mot bambino et regardait l'homme en face avec des yeux ronds. Son interlocuteur du comprendre que l'adolescent ne parlait pas italien car il prit la poudre Shu avant de faire non du doigt.
"-No vedere… a… un bambino." Répéta-t-il plus longtemps.
"-Bene,bene. Quanto costa?
-Duo galleon e tre mornilli."
Le blond paya ce qu'il devait à l'apothicaire et quitta le monde magique aussi vite que possible. La nuit suivante Martin se retrouva à faire le philtre de confusion dans la cuisine d'un restaurant qui avait fermé pour travaux. Sa potion était loin d'être parfaite mais elle devrait faire l'affaire. Maintenant Martin devait convaincre une vieille dame pleine de bijoux de lui céder ses biens. A priori les gobelins se pas trop regardant sur la provenance de l'or du moment qu'ils touchaient leur commission. Après ça l'adolescent pourrait envisager un avenir à Rome et peut-être même s'inscrire dans un lycée moldu.
Jonas avait du mal à digérer sa mise à pied, les enquêtes internes étaient venues prendre sa déposition. Il ne restait plus qu'à attendre que le grand chef tranche, avec de la chance le commissaire s'en sortirait sans de dommage.
Quant à Adam, personne ne l'avait revu depuis ce soir d'août. Les enquêteurs privilégiaient la piste du départ à l'étranger après avoir trouvé une lettre soi-disant écrite par le docteur, mais Jonas n'y croyait pas. Tout son entourage essayait de le convaincre qu'il avait fait un burn-out, qu'il devait se reposer et d'autres conneries dans ce genre.
A la mi-octobre les enquêtes internes rendirent leurs conclusions, Jonas pouvait reprendre du service mais il ne devait plus approcher les Fell. En lisant les conclusions, le commissaire n'avait plus qu'une idée: aller voir Ezra Fell.
Il se présenta au numéro 7 en début d'après-midi, les mains moites mais aussi nerveux à l'idée d'échouer de nouveau à la mission qu'il s'était fixé. Le médecin blond lui ouvrit en personne, à croire qu'il savait pour sa venue.
"-Vous! Je ne pensais pas que vous viendriez."
Fell allait lui claquer la porte au nez mais Jonas glissa son pied à temps.
"-Je viens pour vous présenter mes excuses. En personne, Monsieur."
Cette simple phrase fit beaucoup de mal au commissaire, qui n'en pensait pas un traître mot. Il ne mettrait pas Fell derrière les barreaux en passant en force, Jonas devrait être plus intelligent que le blond en face de lui.
"-Je n'aurai pas dû débarquer comme ça. Adam était… est mon ami alors s'il vous plaît laissez-moi une chance de m'expliquer."
Jonas fit attention à prendre un air contrit, une expression qu'il avait eu le temps de peaufiner pendant sa mise à pied.
"-Ecoutez Docteur Fell, ma direction ne sait pas que je suis ici. Elle n'apprécierait pas, cependant je tenais à me présenter devant vous pour m'excuser en personne."
Fell en face de lui semblait plus qu'heureux de voir le commissaire plus bas que terre. Le blond prit la parole avec un air compatissant.
"-C'est quelque chose que je peux entendre. Je travaille dans un hôpital où les proches des malades peuvent avoir des réactions violentes.
-Je suis heureux de le savoir, merci pour votre compréhension docteur Fell."
Le blond hésita un moment avant de s'effacer de l'encadrement.
"-Vous voulez entrer? Prendre une tasse de thé?
-Je ne voudrais pas vous déranger plus que nécessaire.
-Non, non. Je vous en pris commissaire"
Jonas vit une ouverture pour récupérer des preuves qui lui manquait cruellement pour faire condamner Fell. Le blond le conduisit dans le salon ou une théière attendait déjà.
"-Tenez, commissaire Navarro. Voulez-vous du lait ou du sucre?
-Un peu de sucre, merci."
Jonas regarda en détail la pièce où il se trouvait pendant que le médecin préparait les tasses.
"-Je ne savais pas que vous connaissiez Adam." Commença Fell en s'asseyant plus confortablement sur fauteuil.
"-Oui, nous avons eu l'occasion de voir quelques fois. J'ai eu besoin de son expertise pour des affaires?
-La police a conclu qu'il était parti à l'étranger. C'est ça?
- Oui, ils sont remontés jusqu'à Berlin-Est." c'était pour Jonas un moyen d'aborder le sujet de la famille Fell dans la capitale allemande. "Il a peut-être voulu se rapprocher de la Pologne dont sa famille est originaire.
-Vraiment? Ça me paraît curieux comme choix.
-Oui, à moi aussi. J'espère pouvoir le contacter, je crois savoir que vous connaissez du monde là-bas."
Fell souriait comme un chat devant un bol de crème. C'est certain que Jonas n'avait pas été très subtil mais il préféra faire comme si il n'en était rien.
"-C'est vrai qu'il me reste quelques cousins à Berlin-Est."
Jonas bu une grande gorgée de thé, encourageant silencieusement Fell à poursuivre.
"-Les enfants de ma tante Edna, paix à son âme. Elle est morte en 1961 d'une embolie pulmonaire. Son plus jeune, Sergueï, à quasiment mon âge, il tient une bijouterie qu'il a hérité de son père Yuri.
Jonas essaya de se concentrer sur le discours de Fell mais ses histoires de famille n'étaient pas palpitantes mais il nota tous les noms dans un coin de sa tête.
"-Son aîné, Anton a survécu à la guerre. Il s'est engagé avec les communistes à 18 ans, en 1944."
Dieu, ce que Fell était pénible avec toutes ses dates.
"-Aujourd'hui Anton est un homme d'affaires, il a plusieurs entreprises de serrurerie dans Berlin. Sans oublier la petite Yelena qui a deux filles absolument adorables."
Jonas essayait de se rappeler de tous les détails et les noms mais ses souvenirs glissaient. L'aîné c'était Sergueï ou Anton. Et lequel était bijoutier déjà?
"-... Dernière s'a… rina…4 ans…oucle blonde… Moscou…
-Oui! Moscou! Vous… et Moscou?" Jonas n'arrivait pas plus à parler qu'à comprendre ce que Fell disait, comme un poste de radio mal réglé.
"-Alors vous…ressez… scou?"
Jonas voulut quitter la pièce quand il comprit qu'il avait été drogué mais ses jambes ne coopéraient pas et il bascula sur le tapis. Le policier était convaincu qu'il allait mourir, il avait mis trop de temps à comprendre la manœuvre de Fell.
Il commença à ramper pour s'éloigner à la force de ses bras quand une paire de chaussures bloqua sa fuite. Jonas allait mourir.
Je pense qu'on peut dire qu'Ezra perd le contrôle de la situation. C'est une sorte de crise psychotique qui fait qu'Ezra tue toute les personnes qui découvre qui il est, mais ou va t-il s'arrêter?
