Hello,
Un petit chapitre spéciale pour fêter les un an de ma fiction. Ce n'est pas le chapitre avec une grosse révélation juste un bonus.
Je tiens à remercier Psufix pour ton commentaire, l'événement à venir n'est pas la fugue d'Harry mais bien tenté. Tu le découvrira au prochain chapitre.
Joyaux un an!
Londres, ANGLETERRE, 19 décembre 1985
J'ai regardé le plafond de ma chambre en cogitant sur le moment présent. Combien de fois exactement je me suis retrouvé dans cette même situation? Trop souvent.
Il y avait une tension dans l'air cette nuit là, comme l'électricité qui s'accumule juste avant un orage. Je pouvais presque sentir la Destinée tisser un nouveau motif sur la tapisserie et moi je ne pouvais rien faire d'autre t'attendre qu'elle finisse son œuvre.
Khorramchahr, IRAN, 20 septembre 1980
Je suis dans, mon immense, chambre. Allongé sur la moquette je peux entendre mes parents se disputer dans la pièce voisine, pour être exacte ils se hurlent dessus. Je ne comprends pas tout ce qu'ils se racontent mais apparemment il s'est passé quelque chose de grave dans le début d'après-midi. Maman veut aller dans la grande ville, elle veut retrouver ses frères et sœurs ainsi que son père.
"-Je dois y aller, Père a envoyé un hibou. Il pense que nous serons plus en sécurité au palais. Il y a moins de risques là-bas.
-Il y a aussi plus d'agitateurs." Contra Ezra, profondément inquiet pour sa femme. "Tu l'as dis-toi même, les conservateurs vont profiter de la situation. S'ils peuvent vous faire quitter le pouvoir ils le feront.
-Le palais est plus sur. Nous y serons en sécurité, tous ensemble. Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose, à toi ou à Daniella. S'il te plaît, Ezra. Toi plus que les autres tu es en danger, les Irakiens pourraient très bien arriver à tout moment.
-Nous sommes littéralement au milieu du désert mon Ange, même si nous sommes près de la frontière les Irakiens n'ont aucune raison de venir ici.
-Tout comme les Allemands n'étaient pas censé arriver en Pologne ou en France." Rétorqua maman et après ça papa ne répondit plus.
En fait je crois que j'ai fini par m'endormir sur le tapis mais je me souviens de maman me portant dans mon lit.
".خواب بچه خوشگل من مامان از تو نگاه می کنه
.بچه قشنگم را بخواب، بابا اينجا"
Khorramchahr, IRAN, 22 septembre 1980
L'après-midi la nounou m'a couché dans mon lit pour que je fasse la sieste mais je n'ai pas sommeil. Asha resta à côté de mon lit en chantant une berceuse magique dans l'espoir que je m'endorme au moins quelques heures. Ses paroles n'ont malheureusement aucun effet sur moi mais si je m'agite trop dans le lit elle va me gronder alors je fixe le plafond en imaginant me promener avec Bolek i Lolek mes héros préférés de la télévision.
Puis la maison se mit à tanguer, toute excitée je me suis jeté hors du lit en sautant sur mon matelas.
"-Asha tu as vue? La maison danse."
Asha cependant n'a rien vu, je crois qu'elle dort. Au moment où je m'en rendit compte ma maman entra en courant dans ma chambre pour me prendre dans ses bras. La maison tagua de nouveau accompagnée d'un bruit sourd qui fit trembler les vitres.
"-Maman, tu as vu? On peut jouer avec la maison?
-Non ma chérie." Maman m'a serré fort contre elle et quitta la pièce en courant. "Zira! Zira! Où es-tu?
-On va jouer avec Papa?
-Oui ma chérie mais Papa se cache. Zira!"
Maman courut hors de la maison et dehors il y avait plein de feu d'artifice mais cela fait trembler le sol. Les fontaines devant la maison ont même des vagues comme dans la mer, Maman me déposa près de mon arbre, celui qui a une cabane pour jouer au pirate.
"-Maman je peux jouer dans l'eau?
- Non, tu restes ici et tu attends pendant que je cherche Papa.
-Je dois compter? Comme dans cache-cache?
-Si tu veux ma puce."
Maman m'a donné un bisou et elle est retourné dans la maison chercher Papa. J'ai un peu compté au début mais je me suis rendu compte que regarder les feux d'artifices était bien plus intéressant. L'un d'entre eux est retombé dans le jardin, près des serres de Maman et je suis tombé sur les fesses à cause du souffle. Le postérieur endolori, assise dans la poussière j'ai commencé à pleurer. Je ne voulais plus jouer à cache-cache.
"-Maman! Papa! Maaaaman!"
J'ai dû attendre un moment avant qu'ils sortent de la maison. Papa avait du sang emmêlé dans les cheveux et j'ai eu peur. Ils m'ont tous les deux serré dans leurs bras et nous sommes partie loin de la ville. Maman et Papa se sont disputé sur le chemin et moi je suis restée enveloppé dans une écharpe contre Maman.
Sur la route il y avait beaucoup d'autres personnes comme nous, des familles avec des enfants qui s'éloignaient de Khorramchahr. Je pouvais cependant toujours entendre les détonations qui avaient amusé tantôt mais qui maintenant me terrifit, surtout après avoir vu une voiture prendre feu. J'ai vu beaucoup d'hommes en uniforme aller en sens inverse de nous, ils allaient tous vers le bruit et la terre qui tremble. Maman m'a dit que c'était des soldats. Maman et Papa ont marché jusqu'à la tombée de la nuit et nous avons campé avec les autres, je suis restés blotti contre eux.
Le lendemain matin des soldats nous ont rejoints mais ils étaient tous blessés. Papa est allé les soigner et même qu'après ça ont a eu le droit de monter dans les grosses voitures des soldats.
Téhéran, IRAN, 1er octobre 1980
Le plafond de la chambre d'hôtel où nous sommes est beaucoup moins joli que celui de ma chambre. Allongé sur le lit j'ai observé le plafond en me demandant quand nous allions rentrer à la maison, mais aucuns de mes parents ne semblait pouvoir me répondre.
"-Tu ne dors pas ma chérie?" Me demanda Maman en me caressant les cheveux.
"-Non, je n'ai pas sommeil. Je peux aller faire des coloriages? S'il te plaît?
-D'accord, tu peux regarder les dessins animés si tu veux.
-Merci Maman."
J'ai sauté hors du lit pour allumer le téléviseur un peu plus loin dans la chambre et j'ai poursuivi les coloriages que j'avais commencés la veille. Papa passa et mit le volume du dessin animé un peu plus fort et il est parti discuter avec Maman.
"-Je ne sais pas si c'est pas bonne idée mon Ange. Ton ami nous à dit que des sorciers avaient investi le palais, je suis certain que ta famille est déjà en lieu sur." Murmura Papa en tenant les mains de Maman.
"-Si c'était le cas alors ils m'auraient envoyé un patronus. Je vais aller voir au palais.
-Alors laisse-moi venir, je veux t'aider." Maman secoua la tête. "Attends avant de dire non, je sais que je n'ai aucun pouvoir mais je pourrais être utile si les choses tournent mal. Mon Ange laisse-moi venir.
-Qui va rester avec la petite?
-Killick devrait être là d'ici quelques heures. Il m'a dit que son bus avait un peu de retard."
Après ça mes parents son parti en me demandant de rester bien sage en attendant Killick. Les heures sont passés et comme personne n'est venue j'ai décidé de descendre dans le hall de l'hôtel pour voir si mes parents étaient de retour.
Personne n'a vraiment fait attention à moi dans cette grande pièce, je crois que je me suis endormie à un moment. Parce que lorsque j'ai ouvert les yeux j'ai pu regarder le très beau plafond en mosaïque mais j'ai aussi entendu des gens qui criaient. Je ne sais pas trop pourquoi mais je suis allé voir en me postant près des portes-fenêtres. Les gens couraient dans les rues comme des poulets sans têtes, lorsqu'ils ont vu que l'hôtel était ouvert ils se sont réfugié en courant. Plusieurs d'entre eux m'ont bousculé et je me suis retrouvé allongé au sol me faisant piétiné par les nouveaux venus.
Après ça ne me rappelle de rien.
Téhéran, IRAN, 4 octobre 1980
Je me suis réveillé dans une chambre très sombre et aux fenêtres occultées par des pièces de tissus. Le plafond avait des taches d'humidités et je pouvais distinguer les différentes couches de peinture qui avait été passé.
"-Dani ma chérie, tu es réveillé?" Demanda mon Papa.
J'ai hoché la tête, trop fatigué pour parler. Lui a commencé à m'examiner et à regarder le pansement que j'avais sur la poitrine.
"-Il s'est passé quoi?
-Tu as été bousculé et après j'ai dû t'opérer.
-Je suis très fatiguée Papa.
-C'est normal, dors ma puce."
J'ai fermé les yeux mais le sommeil n'est pas revenu, je suis resté coincé entre conscience et inconscience pendant un moment. Après un temps, j'ai entendu Maman rentrer dans la pièce et se poster près de mon lit. Je crois qu'elle a pleuré à un moment, j'ai voulu ouvrir les yeux pour lui dire que j'allais bien mais je n'avais pas la force.
"-Je suis désolé mon Ange." Murmura mon papa. "Quand a lieu l'enterrement?
-Jamais, les conservateurs ont gardé les corps pour les faire défilé dans la rue comme des trophées." Maman avait l'air très triste et en colère quand elle parlait. "Je ne pourrais jamais enterrer ma famille." Elle fit une pause avant de poursuivre encore plus bas. "Ils ont tué tout le monde, même les enfants. Même ma nièce, Zira. Elle avait même pas un an.
-Alors nous partirons demain. Je ne veux pas qu'il vous arrive la même chose à toi ou Daniella.
-Elle supportera l'avion?
-Si tu es là oui."
Jérusalem, ISRAEL, 15 octobre 1980
"-Parle moins fort Jane, elle se repose.
-Désolé, tu crois qu'elle s'est réveillé?"
Une main fraiche se posa sur mon front, puis un gant de toilette humide vint la remplacer.
"-Rendors-toi ma puce. Jane, viens. On va la laisser dormir, elle doit être en forme pour demain.
-L'avion va être long jusqu'en Angleterre?" Demanda la petite voix de Jane.
Aéroport de Gatwick, Londres, ANGLETERRE, 16 octobre 1980
J'étais dans un fauteuil roulant poussé par Papa et Maman me serrais la main comme si elle avait peur que je disparaisse. Il faisait drôlement froid dans ce nouveau pays, Maman m'avait enfoncé un bonnet et emmitouflé dans une écharpe tellement large que je voyais plus grand-chose. Juste devant l'aéroport il y avait Oncle David qui nous attendait avec une ambulance pour que j'aille à l'hôpital. Allongé sur le brancard alors que le véhicule se mettait en mouvement je me demandais quand nous allions retrouver un chez nous.
Merci de m'avoir lu.
Et encore un joyeux anniversaire à mon histoire.
