Hello,
Voici mon premier chapitre pour 2024 alors j'espère qu'il est à la hauteur de vos attentes.
Je pense que vous comprendrez que ce qu'il y écrit en italique n'est pas en anglais, ici c'est du russe, mais c'est surtout le contexte qui compte. J'espère avoir été clair.
Bonne lecture,
xCheschireCat
Chapitre 36: C'est ça la normal?
Six mois s'étaient écoulé depuis que Dani avait récupéré son frère adoptif. Le petit garçon avait fêté ses six ans le mois dernier avec un énorme gâteau à la fraise. Harry s'était relativement bien adapté au quartier mais il n'avait qu'une hâte, rentrer à l'école. Kilian avait donné un peu plus d'argent à Dani pour qu'elle achète des affaires scolaires pour le petit sorcier car l'irlandais avait beaucoup apprécié le garçon qui comme lui été bien trop sérieux. C'était surprenant de voir comment un homme dangereux comme Killian savait aussi bien s'y prendre avec les jeunes enfants. La fillette de son côté avait renoncé à poursuivre l'école normalement, du moins jusqu'à Poudlard. Lors de ces derniers mois, elle y était allée par intermittence pour se lier d'amitié avec différents enfants tous d'origine allemande dont la famille travaillait soit pour la pègres soit pour le gouvernement allemand. La petite Francesca Hiller avait été la première d'une longue série qui avait emmené la fillette à fréquenter parfois trois écoles différentes en même temps mais ont ne pouvait pas dire qu'elle apprenait grand chose. Les cours n'étaient plus sa priorité mais elle ne voulait pas que ce soit la même chose pour Harry.
Les autres enfants qui travaillaient pour Killian devaient aussi surveiller des gens comme elle, mais ça n'empêchait pas les soviétiques de la regarder avec dédain, surtout Piotr. Jaime, au contraire, était plutôt gentil et souriant. Il lui avait montré quelques astuces de surveillance mais plus important, il l'avait emmené à l'entrée du Chemin de Traverses mais la fillette n'avait pas encore eu le cœur d'y entrer. Elle avait bien trop peur que les sorciers d'Harry la recherche, par contre Jaime avait bien voulu aller lui prendre des ingrédients chez l'apothicaire et quelques livres pour elle et Harry. La jeune fille avait pu recommencer à faire des potions avec beaucoup de plaisir, c'était l'une des seules magies, avec les runes qu'elle pouvait pratiquer pour le moment. De son côté Harry avait pu recommencer à étudier la magie en passant le nez plongé dans des ouvrages parfois plus épais que lui. Ce qui inquiétait Daniella car le garçon de Belgravia qui passait son temps à jouer et à courir lui semblait bien loin. De plus, le garçon avait beaucoup de mal à voir la jeune fille partir des heures, c'est pourquoi elle avait convaincu la voisine du dessous de le garder. La vieille dame qui se déplaçait avec une canne ne risquait pas de s'enfuir loin du petit sorcier, qui de toute manière avait su gagner les bonnes grâces de la dame contrairement à Dani. Sa voisine était une femme grincheuse, parfois insultante et odieuse de temps à autre mais elle aimait bien Harry, alors Dani ne s'offusquait pas lorsqu'elle lui écrasait les orteils avec la canne.
Alors que l'automne approchait et la rouquine devait retrouver Killian dans la salle au-dessus du pub, lieu où les enfants se retrouvaient une fois par semaine. Elle traversa le lobby au rez-de-chaussée encore envahi par des cartons de cigarettes de contrebande avant de prendre les escaliers dont les grincements étaient étouffés par un tapis de mauvais goût. À l'étage l'irlandais discutait avec son frère aîné, Sean, un homme loyal à l'organisation mais avec le sang chaud. Très chaud. Dani l'avait vu se battre à plusieurs reprise dans le bar et même passer un homme à travers la fenêtre.
"-Daniella. Viens, assieds-toi." Fit le plus jeune en poussant une chaise d'écolier du bout du pied. "Sean a trouvé quelque chose te concernant."
L'homme en question lui tendit une feuille avec un portrait crayonné dessus, le sien.
"-Ce papier recommence à circuler.
-Recommence?
-On l'a déjà vu en janvier." Marmonna Sean de fort mauvaise humeur.
Dani s'accrocha à la feuille qui la représentait alors que ses mains voulaient trembler.
"-Il y a une rumeur qui circule, certaines personnes affirment t'avoir vu sur le Chemin de Traverse.
-J'y suis pas allé…" Murmura la fillette, les sourcils froncés en signe de confusion.
"-Alors quelqu'un à du te confondre mais dans le doute je ne veux pas que tu t'approches du monde magique le temps que je trouve une solution."
Dani hocha la tête confuse, mais avant qu'elle ne puisse répondre la porte s'ouvrit sur un Piotr échevelé.
"-Laisse-nous Daniella." Ordonna Killian, car le russe avait la priorité comme toujours. En quittant la pièce l'adolescent lui lança un sourire goguenard, le genre de sourire que l'on avait après un mauvais coup. La sorcière comprit au moment où elle croisa le regard du garçon pourquoi il semblait aussi joyeux. Jusqu'à récemment Killian avait eu un stock de polynectar et Piotr avait dû en prendre un peu pour se faire passer pour elle dans le monde magique. Parfaitement conscient des ennuis qu'il pouvait lui attirer.
En passant près de lui elle lança une insulte en farsi que seul l'adolescent entendit et quitta la pièce furieuse.
Piotr était un connard imbuvable, Grigori était un peu moins horrible seulement parce qu'il ne parlait presque pas. Malheureusement pour la sorcière, Killian ne jurait que par ces deux-là.
Dani retourna chez elle en traînant des pieds, c'était le quatrième appartement depuis le début de l'année mais toujours dans l'East End. Elle fit plusieurs détours ce soir là pour prendre le temps de se calmer car Harry avait peur des gens en colère. Lorsqu'elle arriva devant son immeuble elle souffla un grand coup. Calme, elle devait être le plus calme possible. Pour Harry. Le garçon était assis sur le canapé à fleur du salon, un grand livre de runes ouvert sur ses genoux. Toutes les fenêtres étaient ouvertes dans l'espoir de faire circuler un peu d'air mais la chaleur de l'été restait pesante pour tout le monde dans la capitale. Il faisait horriblement chaud, surtout sous les toits et les enfants n'avaient qu'un ventilateur qui brassait de l'air ambient.
La jeune s'allongea, elle aussi, sur le canapé et ébouriffa les cheveux noirs du garçon à ses côtés.
"-Qu'est-ce que tu fais petit corbeau?
-Je lis." Répondit-il placidement.
"-Je vois ça. Tu lis quoi?"
Il leva la couverture pour qu'elle puisse lire le titre.
"-Ça a l'air ennuyeux." Répondit la fillette avant de commencer à lui faire des chatouilles.
"-Non…" Ria l'enfant. "S'il te… plaît… arrête. Dani!"
Le garçon se tortilla pour échapper aux doigts agiles de sa sœur. Cette dernière se délectant d'entendre rire Harry qui pour une fois laissait tomber son air sérieux.
Remus termina sa cigarette en l'écrasant dans la soucoupe en terre cuite qui se trouvait à ses pieds. Assis sous le porche de sa cabane au Pays de Galles, il cherchait une solution à ses problèmes. Et des problèmes il en avait beaucoup.
Le loup-garou n'avait plus de travail et il ne risquait pas d'en trouver un nouveau dans le quartier des usines. Du moins s'il voulait rester en vie. Cait avait fini par comprendre qui, ou plutôt ce qu'il était. Un monstre qui aurait eu sa place dans un musée des horreurs. La femme douce que Remus connaissait s'était métamorphosé en harpie. Elle était devenue folle de rage et lui avait lancé maléfices sur maléfices jusqu'au moment où il avait eu le bon sens de transplaner.
Très vite toute l'usine avait entendu parler de sa condition ainsi que les frères de Cait qui croyait dur comme fer dans l'efficacité des duels judiciaires, surtout lorsqu'ils se terminaient par la mort de l'un des protagonistes. Il avait l'occasion de les apercevoir en faisant les cartons de son appartement et il avait fui pour ne plus remettre les pieds dans le monde magique depuis. Ceci dit, l'un d'eux avait eu le temps de lui lancer un maléfice de découpe à l'arrière du crâne presque aussi douloureux que les mots blessants de Cait.
Sans potions de soin ou monde magique, Remus s'était rabattu sur les sortilèges de soins et les méthodes moldu. Sa dernière transformation avait été un calvaire malgré son automédication avec du fentanyl n'y avait rien changé. Ça irait pour le moment tant qu'il gardait le contrôle sur sa consommation. L'avantage du fentanyl c'était que la douleur de son cœur était un peu moins présente, tout comme lui.
Le loup se demandait quand même si son avenir allait ressembler à ce qu'il venait de vivre. Être au fond du seau, trouver un travail, nouer des relations et au final? Tout perdre, encore et encore. Et être ruiné comme maintenant.
Il n'avait plus une pièce, pas même une noise, seulement son paquet de cigarettes qui fondait à vue d'œil.
Le monde magique était un lieu merveilleux pour tous ceux qui y entraient pour la première fois. Le Chemin de Traverses permettait aux jeunes sorciers d'aborder la magie sous son meilleur jour. Les couleurs vives, les vitrines alléchantes des boutiques et la musique tout appelaient les jeunes sorciers à aimer ce qu'ils voyaient. Sauf Piotr.
Piotr était un enfant méfiant qui n'aimait pas la magie. Plus depuis ses onze ans lorsqu'il avait attendu désespérément sa lettre pour Durmstrang pour finir par se rendre compte qu'elle n'arriverait jamais. Aucun membre de sa famille n'avait aimé voir un cracmol dans ses rangs, encore moins comme héritier direct et Piotr avait prestement été envoyé et oublié à Londres. Où il avait pu vivre sous l'aile protectrice des Kray et en oublier jusqu'à son nom de famille.
Depuis tout était allé relativement bien dans sa vie, si devenir un criminel avant même d'avoir le droit de conduire un scooter était sa définition d'aller bien. Il était inquiétant de voir à quelle vitesse sa nouvelle vie était devenue banale. Avant, courir comme un chien fou dans les jardins de sa maison était banal, aujourd'hui arpenter les rues de Londres un canif en poche pour récolter une dette de jeu l'était tout autant. Son quotidien avait cependant été perturbé par l'arrivée d'une intruse, cette gamine rousse. Une sorcière issue d'une grande famille, qui avait tous ses pouvoirs et qui se pavanait chez lui… Il la haïssait. S'il ne lui avait fait aucun mauvais coup (du moins rien de grave) c'était uniquement parce que Killian avait besoin d'elle. L'irlandais était comme un grand frère, peut-être encore mieux car les véritables frères du russe ne l'avaient jamais porté dans leur cœur.
L'adolescent secoua la tête pour chasser la gamine de ses pensées. Il devait se concentrer avant de rentrer dans l'hôtel particulier des Grossof ou il jouait les aide de cuisine. Il posa ses sacs de provisions sur la table de la cuisine pour le repas du soir.
La soirée se déroula sans anicroche jusqu'au moment où le père de famille descendit dans les cuisines avec des invités, des marchands d'armes probablement. Ils s'installèrent sur une table en bois un peu plus loin et commencèrent à fumer des cigares dont la fumée s'accumulait contre le plafond bas des cuisines. L'alcool coulait à flots comme souvent dans ses cas là et Piotr resta à briquer les casseroles qu'il avait volontairement laissé brûler. De temps à autre, il leur amenait une nouvelle bouteille dans l'espoir que les langues se délient sous l'influence de la vodka.
"-Nous pouvons faire passer les caisses ici." Disait Grossof en pointant probablement une carte que le garçon ne pouvait pas voir. Killian devait connaître les quais qu'utilisaient les russes car la plupart se trouvaient dans l'East End. "On pourra passer vers quatre heures, dimanche.
-Plutôt vers trois heures, il y a beaucoup de matériel."
Piotr nota tous les détails dans sa tête y comprit le nombre d'hommes qui seraient sur place à ce moment-là, ainsi que comment ils seraient armés. En sommes tout ce qui pourrait être utile pour que les Kray volent la marchandise. Les hommes discutèrent encore un moment avant de remonter au grand soulagement du cracmol dont la présence dans la cuisine commençait à être suspecte.
Dès que le garçon n'entendit plus personne il se précipita vers la table où les cartes étaient encore étendu ainsi qu'un registre de ce qui devait transiter. Il commençait à fouiller dans ses poches à la recherche d'un stylo lorsqu'une grosse voix dans son dos le fit sursauter.
"-Il semblerait que nous ayons un problème de nuisibles dans les cuisines."
L''un des hommes était descendu dans le silence le plus complet, Vassilievski, l'un des proches de Grossof, était un homme redoutable. Grand comme un ours mais bien plus rapide, Vassilievski n'était pas une personne qu'il voulait affronter. Alors Piotr fit demi-tour en direction de la sortie la plus proche.
L'adolescent avait la main sur la poignée, prêt à s'enfuir lorsque la brute dans son dos le tira en arrière.
"-Pas si vite la fouine."
Le bruit mécanique d'une arme se fit entendre au-dessus de sa tête, Piotr était dans la merde jusqu'au cou et il devait se sortir de là tout seul. Killian était Dieu seul sait où avec ses frères et Grigori n'avait aucune raison de passer par ici.
Toujours au sol, l'homme posa sa ranger sur son thorax. Piotr se sentait comme un cafard coincé sur le dos, immobilisé.
"-Alors la fouine pour qui tu bosses? Pas la police, tu n'as même pas de poils au menton. Le Kremlin? Où un concurrent?"
L'homme lui mit un coup de pied dans la mâchoire. Cette dernière claqua dans un bruit sonore, lui coupant un morceau de langue au passage. Le pire ne fut pas le sang qui envahit sa bouche mais la douleur qui le paralysa, depuis sa mâchoire jusqu'à la pointe de ses orteils. Vassilievski allait lui mettre un autre coup quand une fumée noire et épaisse envahit la pièce, en seulement quelques secondes tous devint irrespirable. Le sous-sol fut saturé et la fumée âcre étouffa Piotr et son assaillant, les obligeants à s'arrêter pour chercher leur souffle. Puis une main, de petite taille, le saisit par le bras pour le redresser et le traîna dans la rue.
C'était la saleté de gamine.
"-Passe ton bras autour de mes épaules." Elle l'aida à le faire et commença à trottiner vers les rues où il y avait plus de monde. "Dépêche-toi un peu." Chuchota-t-elle en jetant un regard paniqué par-dessus son épaule. Piotr lui aurait bien répondu de manière cinglante mais entre sa mâchoire probablement cassée et la fumée il n'était pas certain de pouvoir sortir le moindre son.
Le duo avança cahin-caha jusqu'à la rue des bars la plus proche. Les noctambules les regardèrent avec étonnement, certains paniquèrent à la vue du sang que crachait l'adolescent déclenchant un brouhaha furieux.
"-Assieds-toi là." Guida la môme, qui semblait vouloir devenir chien d'aveugle alors que la douleur dans sa tête continuait de rendre sa vision floue. Elle le laissa planté sur la chaise alors qu'il devait se concentrer pour respirer.
Maintenant que Piotr était loin de cette maudite maison et la gamine Dieu sait où il laissa des larmes de douleur rouler le long de ses joues. Il les essuya rapidement lorsqu'il sentit que la fille retournait à ses côtés.
"-J'ai appelé une ambulance, elle ne devrait plus tarder."
Harry attendait le retour de sa sœur dans l'appartement, plus précisément assis sur le comptoir de la cuisine. Normalement elle aurait dû être de retour depuis un moment déjà, elle devait être à la maison au coucher du soleil sinon elle lui aurait demandé de dormir chez leur voisine. Depuis son perchoir il avait une bonne vue sur la porte d'entrée qui restait désespérément close. Il poussa un long soupir, il en avait assez d'attendre mais il ne voulait pas aller au lit sans voir Daniella et il était trop fatigué pour lire un autre livre. En désespoir de cause il alluma la radio ou le présentateur parlait d'une fuite de gaz qui avait tué des gens au Cameroun. Le garçon resta sur la station, se demandant distraitement comment il pouvait y avoir du gaz sous l'eau d'un lac. Il devrait demander à Dani ou à Madame Novak la prochaine fois qu'il irait chez elle.
Après un temps indéterminé les verrous de la porte tournèrent et sa sœur entra sur la pointe des pieds, pensant probablement qu'il dormait. Elle fit un bon lorsqu'elle se rendit compte de sa présence sur le comptoir.
"-Qu'est-ce que tu fais assis dans le noir? Et pourquoi quand tu n'es pas au lit?" Chuchota-t-elle.
"-Pas sommeil." Sa déclaration fut suivie d'un bâillement qui le contredit.
"-Allez vas te coucher, lundi tu retournes à l'école. Tu dois reprendre le rythme."
Harry haussa les épaules, indifférent, maintenant que le retour à l'école devenait une réalité le garçon n'était plus très sûr de vouloir y retourner. Dani n'insista pas, il avait déjà eu une crise de larmes la semaine dernière concernant l'école, elle ne voulait pas en déclencher une autre. Elle mangea les restes d'un riz aux épices pendant que Harry lui posait des questions sur sa journée.
"-Pourquoi tu as du noir sur le visage?"
La jeune fille se frotta le front avec un chiffon pour enlever la suie qui lui restait.
"-Piotr a eu des ennuis. Je suis allé lui donner un coup de main.
-Piotr, c'est celui que tu aimes pas? C'est ça?
-Oui, c'est lui. J'ai dû sortir nos fusées à fumée noir.
-Elles ont bien marché?" S'enthousiasma le garçon qui avait aidé à la confection des fusées bien que Dani ne l'ai jamais laissé approcher des produits dangereux. À six ans, le garçon s'était contenté de peindre les fusées et les sceller.
"-Oui elles ont très bien marché mais il faut faire attention, elles ont tendance à l'enflammer lorsque toutes la poudre est consumée." Le garçon hocha la tête d'un air entendu comme si ça semblait logique. Elle se leva pour entraîner Harry au lit alors que les yeux du petit garçon se fermaient.
Les deux enfants partageaient un même lit sans que ça ne les dérangent. Bien au contraire, Harry aimait savoir que sa grande sœur veiller sur lui s'il faisait un cauchemar, il s'arrangeait aussi pour mettre ses pieds glacés sur ceux de Dani.
Jusqu'au moment où la rouquine éteignit la lumière.
"-Hey, je voulais lire!
-Tu as eu tout le temps de lire, maintenant dors."
Severus aurait dû être furieux après Minerva et il l'avait été pendant un moment. Cependant ce serait se mentir à lui-même que de dire qu'il ne comprenait pas pourquoi elle avait fait ça. S'il y avait bien une personne à laquelle Severus ne mentait jamais c'était lui-même. Les Dursley étaient des tuteurs déplorables et il était certain que personne ne devrait les avoir comme parents.
Le maître les potions avait renoncé à chercher le fils de Lily, le gamin était sous la protection d'une famille sorcière et non aux mains des mangemorts. Dans le cercle des anciens fidèles du Lord aucun n'avait plus entendu parler du survivant depuis octobre 81 alors ce devait être une famille neutre qui l'avait recueilli. Les lois sur l'adoption des sorciers n'avaient pas été révisées depuis des siècles et les sangs-pur savaient profiter de ce laxisme, surtout s'ils avaient les gobelins dans la poche. Il mettrait des années avant de mettre la main sur les papiers d'adoption s'ils en avaient eu...
Cependant le survivant continuait d'occuper les pensées de Severus alors qu'il finissait de préparer ses cours. Septembre était arrivé et les professeurs s'étaient retrouvés dans le château à attendre les élèves, lui préférait passer son temps le nez dans la paperasse. Car s'il avait retrouvé ses collègues avec un sentiment mitigé, surtout Minerva, il appréhendait franchement le retour des cornichons braillards dont il avait été débarrassé pendant deux mois.
Le soir venu il observa avec dégoût les élèves se goinfrer, mais il eut la maigre satisfaction de voir que les serpentards étaient un peu moins crasseux que les autres maisons. Il y avait pourtant eu un peu moins de nouveaux élèves cette année, en le constatant un sentiment de malaise l'envahit. Personne n'avait voulu avoir d'enfants pendant la guerre et beaucoup de ceux qui en avaient eu avaient quitté le pays pour ne plus revenir. Du moins ce qui avait pu survivre murmura une voix insidieuse dans sa tête. En conséquence les classes actuelles étaient surtout composées de né-moldus et de sang-pur des familles pro-Lord des Ténèbres. La résistance s'était fait décimer… Il n'y avait eu que quinze élèves cette année, à son époque il était au moins le double. Sa maison était celle qui avait eu le plus de d'enfants alors que les blaireaux en avaient eu seulement deux, cependant en voyant les yeux humides de la professeur de botanique il se dit que ces trois-là seraient choyés.
"-Severus?" Minerva le coupa dans ses pensées mélancoliques. "Tout va bien?"
L'écossaise avait l'air soucieuse, comme toujours depuis leur dispute chez les Weasley. Elle semblait vouloir veiller sur lui comme une mère poule et le potionniste n'aimait pas du tout ça.
"-Parfaitement, merci."
Son attitude glaciale ne décourageait en rien Minerva, il persistait depuis des mois. Foutu Gryffondor.
"-S'agit-il du cousin de Margaret Flint?" Demanda-t-elle en pointant du menton une nouvelle tête dans sa maison.
"-C'est ce dont 'il me semble."
Minerva pinça les lèvres face à la venue d'un nouveau Flint dans l'enceinte du château. À moins qu'elle en ait assez de l'attitude désagréable de Severus.
"- Je sais que vous êtes en colère mais j'espère que ça vous passera pour le bien de l'école."
Oui, il lui semblait parfois que le bon fonctionnement de Poudlard reposait sur les épaules de la directrice-adjointe et elle comptait sur lui. Elle pensait au bien-être des enfants et lui était le cerveau de leur duo.
Voilà, voilà.
Vous pouvez me laisser un petit mot si vous aimez.
