Bonjour,

Voici le chapitre, avec l'introduction d'un personnage original que vous attendiez peut-être.

Je tiens à dire un grand merci à Anya Kristen qui continue de prendre le temps de commenter. Je suis heureuse de voir que mes petits personnage secondaire te plaise. Merci aussi à Shelan Anarae qui fait aussi partie de mes fidèle lectrice.

Bonne lecture.


Chapitre 39 : Voici un noble cœur qui se brise

La jeune sorcière qui vivait dans l'East End courait pour ne pas manquer le prochain métro de la station Shoreditch. Elle avait accompagné Harry jusqu'à la grille de l'école primaire alors qu'elle aurait dû être au quartier des théâtres dans le West End. Son frère au bord des larmes avait insisté pour que Dani reste avec lui. L'accompagner jusqu'à l'école avait été le seul compromis qu'elle avait trouvé.

Devant le théâtre où devait se retrouver les élèves de l'école il y avait Albert qui l'attendait sur le trottoir accompagné de sa gouvernante et d'un homme qui devait être son chauffeur. La classe devait se retrouver pour aller voir Hamlet pour le plus grand bonheur de la majorité, sauf peut-être Dani et quelque autre qui n'avait jamais pris la peine de comprendre l'engouement des anglais pour Shakespeare. Le petit Albert et elle devaient se réunir pour prendre un petit déjeuner mais la sorcière était affreusement en retard.

"-Je… Suis désolée…Le métro n'en fait qu'à sa tête." Elle arrive complètement essoufflée mais le garçon ne lui en teinte pas rigueur.

"-Ce n'est pas grave." Murmura-t-il. "J'ai pris des pâtisseries, tu en veux ?" Il souleva un sac en papier taché par le gras du beurre.

"-Avec plaisir, je n'ai pas mangé ce matin."

Les deux enfants s'installèrent sur un banc pas très loin du théâtre pour grignoter leurs gourmandises, surveillés de loin par les adultes. Ces derniers laissaient beaucoup de liberté à Albert concernant son amie puisqu'elle était la seule qu'il avait.

"-Les enfants ! Ça va être l'heure d'y aller." Leur rappela la gouvernante après une quinzaine de minutes. Docilement ils rejoignent le reste de leur classe à l'entrée du bâtiment. Puis les élèves s'installèrent dans une grande pièce couverte de velours rouge un peu défraîchi qui étouffait le murmure des enfants qui étaient les seuls spectateurs de la salle. Fin prêt à découvrir Hameau.

Leur école a tenu à la tradition britannique consistant à marteler le cerveau des élèves avec du Shakespeare, encore et encore jusqu'à leur remise de diplôme. Cela impliquait donc de convoquer des acteurs engourdis par leurs excès de la veille, peu d'habitués à jouer aussi tôt le matin.

Dani s'installa devant avec son camarade puis les lumières s'éteignent permettant au rideau de la scène de s'ouvrir. La pièce a commencé.

C'était l'histoire d'une vengeance, celle d'un prince accablé par les fantômes.

Le noir dans la salle, la musique, les costumes. Il y avait quelque chose dans l'air, une tension qui participait à l'intensité du drame qui se déroulait sous les yeux de Dani.

"-Il y a plus de choses sur la terre et dans le ciel, Horatio, qu'il n'en est rêvé dans votre philosophie."

"-Il y a quelque chose de pourri au Royaume du Danemark."

"-Etre ou ne pas être, c'est là la question : Y at-il plus de noblesse d'âme à subir la fronde et les flèches de la fortune outrageante,

Ou bien à s'armer contre une mer de douleurs et à l'arrêter par une révolte ?"

"-Voici un noble cœur qui se brise. Bonne nuit, doux prince."

Puis le rideau retombe, mettant fin à la magie de la pièce. Les pensées de Dani restaient à tourner autour du drame du prince danois qui pour une raison qui lui échappait lui rappelait Harry. La sorcière espérait seulement que son frère adoptif aurait un destin moins tragique que celui du prince Hamlet.

"-Tu as aimé ?" Demanda Albert alors qu'ils sortaient du théâtre.

"-Oui beaucoup, pas toi ?

-Non, j'aime pas les fantômes et je n'ai pas toujours compris quand les acteurs parlaient.

-Comment ils parlaient ? C'est comme ça que les gens parlaient à l'époque.

-Je sais mais je trouve ça difficile à suivre."

Cela n'étonnait pas Dani, après tout Albert préférait parler allemand. Il ne parlait l'anglais qu'à l'école et parfois avec sa gouvernante ça restait très limité. Albert semblait un peu hébété par la vue du soleil de midi en sortant du théâtre, il se frotta les yeux avant de se tourner vers la jeune fille.

"-Comment tu rentres chez toi? Tu reprends le métro?

-Oui probablement, pourquoi ?

-Tu veux que je te ramène ? Comme ça tu pourras peut-être convaincre Miss Heller de venir à la maison. On pourra peindre les nouvelles figurines que j'ai reçues, j'ai même réussi à en trouver une de Cthulhu …"

Le garçon une fois lancé dans la discussion était inarrêtable, c'était tout juste s'il prenait le temps de respirer de temps à autre.

Ils arrivèrent à la voiture sans que Dani n'ai mis placer une phrase. Elle se tourna vers le chauffeur qui lui tenait pas portière ouverte, n'espérant aucune aide de la part de l'Albert qui continuait à parler.

"-Pouvez-vous me déposer près de chez moi s'il vous plaît ?

-Pas de problème, tu habites vers où ?

-Dans l'East End."

Il hocha la tête et Dani entre dans le véhicule. Le trajet du théâtre à l'appartement de la famille Strauss était relativement court puisqu'ils permettent près du Whithall Garden, un quartier huppés près des quais de la Tamise.

"- Tu es certaine que tu ne peux pas rester ?" Exigez à Albert une dernière fois avant de quitter la voiture.

"-Oui, je dois être rentrée à la maison le plus tôt possible."

En réalité, Dani voulait surtout se reposer après avoir passé une partie de la nuit à brasser des potions de régénération sanguine pour Killian.

Le chauffeur redémarra laissant le petit garçon faire coucou sur le trottoir.

L'homme derrière le volant lui jetait des coups d'œil fréquents dans le reflet du rétroviseur central. Il le faisait toutes les vingt secondes environ, comme s'il craignait que Dani ne se transforme en loup-garou sur la banquette arrière.

"-Alors tu viens d'où en Allemagne ?" Exigez-t-il en allemand.

La sorcière se figea un instant avant de se rappeler le mensonge qu'elle avait raconté à la famille. Elle devait vraiment tenir un carnet avec toutes les histoires qu'elle racontait avant de se perdre.

"-Ma famille vient de Berlin." Encore une nouvelle chose dont elle devrait se rappeler mais au moins c'était partiellement vrai.

"-Berlin ? Vraiment ? Mais t'es pas vraiment allemande, non ?

-Heu… C'est vrai que je suis plutôt bien intégré à Londres.

-Hum."

Le chauffeur laissa le silence s'installer alors qu'ils laissaient la tour de Londres derrière eux.

"-Mais tu n'es pas une vraie allemande des deux côtés, c'est ce que je voulais dire.

-Je ne suis pas certain de comprendre, Monsieur.

-Ta famille elle n'était pas à Berlin avant, non. Je suis sûr que c'est le cas."

La rousse retint son souffle un moment, la conversation prenant une tournure qui ne plaisait pas à la jeune fille.

« -Alors ? Insista l'homme avec brusquerie. " Tu viens d'où ?

-Je… Je crois que mon grand-père est d'Odessa.

-Odessa, hein ? Ça ne m'étonne pas."

Quoique cela veuille dire pour lui Dani n'osa pas le questionner, cet homme, Katczinsky lui laissait une très mauvaise impression.

"-Tu vis sur les docks ? Avec les autres immigrés, c'est ça ? Je suis surpris que tu ne vives pas à Stamford Hill ou à la limite Edgware Road."

C'était donc ça. La sorcière avait compris pourquoi le chauffeur l'aimait si peu. Stamford Hill était le quartier juif de Londres et l'autre centralisait les communautés aisées du Moyen-Orient. Il ne devait pas savoir que l'origine de la fillette il devait détestait le plus. Dani se demandait si la jolie voiture de la famille avait une sécurité enfant sur les portes arrière ou si elle pouvait les ouvrir pour s'enfuir loin d'ici. Malheureusement pour elle, le véhicule roulait encore trop vite pour tenter ce genre de manœuvre.

"-Ce n'est pas méchant, hein? Tu comprends? C'est juste que d'habitude les gens comme toi vivent tous ensemble, vous ne vous mélangez pas trop. Tu me diras c'est pas si mal, au moins vous faites votre… mode de vie ensemble."

Après ça Dani n'écouta plus que d'une oreille, le discours antisémite ou raciste répété mille fois d'un vieil homme qui avait dû appartenir aux jeunesses hitlériennes n'était pas quelques choses qu'elle voulait entendre. Cependant ces mots la ramenèrent directement quelques années en arrière quand un incident du même genre s'était passé.

La fillette devait avoir six ou sept ans et elle se promenait avec son père un samedi matin après avoir été allée à la synagogue où quelqu'un avait craché sur leur passage. Elle n'avait pas compris, du moins pas de suite, puis son père lui avait expliqué. Comme il avait dû être difficile pour lui d'expliquer à sa fille que des gens la haïssaient pour ce qu'elle était et non pour quelque chose qu'elle faisait.

Repenser à ça et à son père donna à Dani envie de pleurer, surtout en entendant Katczinsky réciter ses théories de la race aryenne en boucle.

Alors que la voiture dépassait la mosquée, Dani lui demanda de s'arrêter là.

« -Ici ? S'exclama l'homme surprise. "Mais tu m'as Shoreditch, tu ne veux pas me donner ton adresse précise ?"

Non, Dani ne voulait clairement pas. Elle voulait juste descendre au plus vite et s'éloigner de cet homme mais il ne semblait pas vouloir s'arrêter. Du moins jusqu'au moment où un petit chien traverse la route en courant le forçant à piler, la sorcière n'hésita pas une seconde. Elle a ouvert la porte de la berline et courut le plus vite possible.

Durant plusieurs minutes elle passa de ruelles en ruelles jusqu'au moment où Dani fut certaine que personne ne la suivrait. Du moins presque personne car le chien qui avait parcouru la route était à côté d'elle, remuant joyeusement de la queue faisant bouger tout son arrière train.

C'était un petit terrier noir et fauve au pelage hirsute comme un sanglier, il posa ses pattes avant sur la fille pour lui mordiller les doigts tout réagir.

"-Salut, toi. Merci pour le coup de main." Murmura Dani en le gratouillant derrière les oreilles.

Le chien, ou plutôt la chienne, poussa un soupir d'aise et lui lécha les doigts avant de repartir de son côté comme un bon génie qui une fois son devoir accomplir la laissait se débrouiller seule.

Elle reprit la direction de chez elle en se fondant dans la foule des artères principales, ajustant son écharpe pour cacher ses cheveux et échapper au froid de début novembre. Elle remonta Brick Lane et ses friperies qui attireraient les touristes et les bobos quand une voix l'interpella ;

"-Dani ! Dani ! Attends-moi !"

La voix fut suivie de son propriétaire, Jaime. Le blond était essoufflé, il devait lui courir après depuis un moment mais il ne semblait pas particulièrement inquiet.

"-T'appelle depuis tout à l'heure, tu m'as pas entendu ?

-Non, j'étais ailleurs.

-Pas grave. Tu veux faire une fête avec moi ?" Demanda-t-il en montrant le ballon de foot qu'il tenait dans les mains.

"-C'est sympa mais j'ai pas vraiment le cœur à ça.

-Ho, allez ! Juste une partie." Insista-t-il en faisant des jongles en restant à sa hauteur.

"-Non, vraiment. Je veux juste rentrer chez moi.

-Bon ok… mais si tu changes d'avis je suis près de Allen avec les gars." Le garçon reste un moment à marcher avec elle en silence, un peu mal à l'aise. " Ho faite ! J'me demandais, il faut venir à quelle heure mercredi ?

-Mercredi ? Il y a quoi ?" Demanda la jeune fille alors qu'elle quittait Brick Lane pour Cheshire Street, sa rue.

"-C'est pas ton anniversaire? C'est ce que Killian nous a dit…" Puis Jaime s'arrêta et Dani se tourna vers lui, comprenant que le garçon venait de gaffer. "T'étais pas au courant ?

-Non…"

Puis la fillette éclata de rire à la vue du garçon qui se mordait les lèvres, l'air gêné.

"-Comment peux-tu être aussi mauvais pour garder un secret ?

-Il! Je suis très bon pour garder les secrets. C'est juste… je pensais que tu étais au courant. Dis… si les autres te demandent j'ai rien dit, d'accord ? Et tu voudras bien jouer la surprise mercredi ?

-J'essaierai, j'espère que je sois meilleure menteuse que toi."

En entendant ça, Jaime retrouva son sourire et sa joie de vivre.

"-Alors pour me faire pardonner je t'offre une gaufre, tu viens ?"


Monaco n'avait pas été une franche réussite pour Martin. La principauté avait bien trop l'habitude des voleurs, des bien plus expérimentés que le jeune argentin et comme la haute saison était passée il ne parvenait pas à passer inaperçu. L'adolescent avait donc pris un train en direction de Paris, toujours aussi peu enclin à reprendre les cours à Rome.

C'était Nick qui lui avait donné l'adresse d'une connaissance à lui qui vivait dans la ville des lumières. Le surnommé Baby (Martin ignorait son vrai nom) n'était pas un cambrioleur à proprement parler mais il conduisait des voitures pour les voleurs et les braqueurs. Venu de Birmingham, le nouveau colloc de l'Argentin ne parlait pas beaucoup de lui, Martin savait seulement qu'il pouvait forcer la porte d'une voiture en moins de quinze secondes et écoutait beaucoup de musique. Le blond l'aimait bien, principalement parce que Baby ne posait jamais de question et qu'il avait de bon goût au niveau musique.

L'argentin était en ce moment affalé dans le petit canapé qui lui servait aussi de lit pour regarder une cassette des Dents de la Mer à laquelle son colocataire avait rajouté les sous-titres. C'était l'une des manies de Baby, il ajoutait les sous-titres de la télévision dès qu'il le pouvait, peut-être qu'il entendait mal ? Martin n'était certain de rien.

"-Tu penses qu'on peut vraiment faire exploser un requin comme ça ?" Exigez le blond en voyant une des scène finale du film.

Bébé haussa les épaules.

"-Pourquoi pas ? Je n'ai jamais essayé.

-Encore heureux." Murmura Martin, ne sachant pas si l'autre garçon était capable de tenter l'expérience.

Une autre conséquence positive de la création de leur duo était que Martin avait commencé à apprendre à conduire. Cependant il c'était conduire selon Baby, pour ce dernier conduire impliquait de ne jamais respecter les limites de vitesse, des freinages au frein à main et la musique à fond. Martin apprenait doucement mais avait hâte de pouvoir participer à un des cours qui se tenait de temps à autre dans la capitale. Comme c'était le cas ce soir-là, mais c'était Baby le conducteur.

"-Bon, j'vais m'habiller. On décolle quand ?" Demanda Martin alors que le film était fini et que le générique se jouait dans leur petit appartement.

"-Dans une demi-heure, c'est bon pour toi ?

-Nickel beau gosse."

Martin prend donc la direction de la salle de bain pour trouver un pull noir, le dress code de misé étant de pouvoir passer inaperçu. Il a trouvé aussi un pantalon noir qui trainait près de la panière de linge sale, ça passerait pour cette fois surtout avec un bon déodorant. Un peu de gel dans sa tignasse blonde qui avait bien poussé et un imperméable avec une capuche.

"-C'est l'heure !" Cria Baby depuis la porte d'entrée et Martin se dépêcha d'arriver avant que l'autre garçon ne parte sans lui.

"-C'est bon, je suis prêt Captain."

Baby hocha la tête satisfaite en voyant la tenue de l'argentin, mis son walkman sur ses oreilles et quitta l'immeuble. Le duo se dirigea vers les beaux quartiers de la capitale, où ils étaient certains de trouver une belle voiture pour la course. En l'occurrence Baby a trouvé une jolie BMW série 6 qui promettait une première course intéressante pour Martin.


Harry sautillait sur la place aux côtés d'Angie. Les deux compères avaient décoré le petit studio dans lequel les enfants savaient avec des serpentins et des ballons multicolores. Jaime avait apporté un peu plus tôt un énorme gâteau au chocolat et à la crème avec les dix bougies prêtes à être allumées. Les invités étaient là, sirotant des verres de punch fait par Angie et écoutant de la musique. Il ne manquait plus que Dani mais cette dernière devait passer la porte d'un moment à l'autre. Harry guettait la porte depuis le comptoir de la cuisine en écoutant les derniers potins de l'immeuble racontés par Angie en buvant une coca. La poignée s'abaissa et la porte pivota pour laisser apparaître sa sœur.

"-Joyeux anniversaire !" Cria tout le monde et Harry se précipita pour la prendre dans ses bras. La tête du garçon arrivait à peine à la poitrine de Dani mais malgré son petit gabarit il la serrait de toutes ses forces.

"-C'est toi qui as préparé tout ça ?

-Oui! Verse toi.

-Merci petit corbeau."

Dani lui rendit son étreinte et l'embrassa sur le sommet du crâne puis tout le monde vint la saluer et la féliciter. Piotr et Grigori étaient aussi là dans leur coin, ils se contentèrent de lever un verre dans sa direction alors que Jaime vint la prendre dans ses bras.

"-Tu joues drôlement bien la surprise." Murmura-t-il en lui faisant un clin d'œil puis il éclata de rire ce qui contraria beaucoup Harry. Le garçon traina donc sa sœur jusqu'au gâteau loin de Jaime. Quelqu'un avait allumé les bougies et les invités chantèrent, de manière désordonnée et dissonante mais qui fit beaucoup rire Dani. Elle gardait les mains sur les épaules d'Harry, le gardant près de lui quand elle souffla la flamme. Elle avait enfin dix ans.

"-Bravo!

-Houzza!"

Les gens autour d'Harry se mirent à faire beaucoup de bruit, frappant leurs mains et leurs pieds. Les mains sécurisantes de Dani avaient quitté ses épaules le laissant sans défense dans la foule et le garçon a commencé à avoir du mal à respirer opprimé. Harry courut donc se réfugier dans sa chambre loin des embrassades.

Le garçon sauta dans le lit haut à bout de souffle, il avait surestimé sa capacité à supporter autant de monde.

Il fallut une dizaine de minutes à sa sœur pour venir le chercher avec une part de gâteau.

"-Alors, petit corbeau, pourquoi tu te caches ?

-Parce que ?

-En voilà une réponse bien construite."

Dani pose l'assiette avec la part à côté de son oreiller où le garçon cachait sa tête et elle s'asseyait à côté de lui.

"-Tu ne veux pas me dire ce qui te contrarie ?

-Je ne suis pas contrarié."

La tête toujours enfouie dans l'oreiller, ses réponses parvenaient étouffées à la sorcière.

"-Tu fais drôlement bien semblant."

Elle lui caressa gentiment le dos mais ce geste fit monter les larmes aux yeux d'Harry. Il avait l'impression de gâcher la fête de sa sœur alors qu'il voulait qu'elle en profite mais aussi qu'elle reste auprès de lui pour le consoler.

"-J'ai pas faim." Chouina le petit garçon en repoussant l'assiette.

"-D'accord, je comprends. Fais attention à ne pas la renverser.

Il pleura d'un coup, alors que Dani n'avait même pas fini sa phrase. C'était de gros sanglots accompagné de hoquet qui lui serrait la gorge et l'empêchait une fois de plus de reprendre son souffle. Le visage toujours dans le tissu, il ne put voir le visage désemparé de sa sœur face à sa crise de larmes, mais la jeune fille était complètement dépassée. Plus Harry pleurait, plus il se sentait triste et la main que Dani passait dans son dos ne faisait qu'attiser ses larmes.

"-Je suis là, petit corbeau, chuuut." Murmura la rouquine près de sa tête.

Harry voulait la pousser pour qu'elle s'éloigne, il avait tout à coup besoin d'espace pour respirer mais il ne parvint qu'à faire tomber l'assiette qui se brisa au sol.

"-Calme toi Harry. S'il te plaît."

Les larmes du garçon se transformèrent en cris et hurlements déchirants.

"-Laisse-moi tranquille ! Laisse-moi !"

Harry était en pleine crise de nerfs et ne sachant pas quoi faire, sa sœur ramassa la faïence et quitta la pièce.

Au moment où la porte claqua ses larmes redoublèrent, souhaitant que sa sœur revienne.


Un courant d'air glaciaire traverse le couloir et les cellules qui étaient de part et d'autre. Sirius sera les bras autour de son torse avec le maigre espoir de se réchauffer un peu mais ce fut vain. Malheureusement il ne pouvait pas se transformer en Padfoot car les gardes n'allaient pas tarder à passer faire l'appel et distribuer le repas du soir.

Les détraqueurs avaient été renvoyés à l'étage du dessous le temps que les gardiens faisaient leur travail. En l'absence des créatures, les cris des prisonniers se faisaient de nouveau sens donnant envie à Sirius de devenir sourd pour au moins quelques heures. Parmi les crises il pouvait reconnaître ceux de sa cinglée de cousine et de son mari tout aussi fou, de temps à autre elle se rappelait de sa présence et l'insultait copieusement.

L'un des gardes passe sa matraque le long des barreaux des cellules, ramenant la plupart des prisonniers à la réalité. Sirius pouvait l'entendre se rapprocher de lui puis s'arrêter devant sa cellule. Le sorcier se redressa difficilement sur sa couchette pour appuyer son dos contre le mur froid.

"-Tu as de la visite Black." Le gardien, Peck, si les souvenirs de Sirius étaient bons, ouvrit la porte avant de lui saisir le bras avec brutalité. "Une seule connerie de ta part et tu perds ton bras, c'est clair ?

-Comme de l'eau de roche. Emmène-moi donc voir mon invité."

Le gardien poussa Sirius devant, lui tordant son bras dans le dos et maintenant fermement sa baguette au niveau de ses côtes. Sirius se demanda s'il parviendrait à mettre Peck KO, peut-être mais quel aurait été l'intérêt ? Sirius resterait enfermé dans un bâtiment inviolable.

L'homme le conduisit quelques étages plus bas, en passant par les marches glissantes sur lesquelles l'animagus avait peur de se briser la nuque.

Peck l'arrêta devant une porte dans un couloir un peu moins glauque que celui devant sa cellule, le garde lui ramena les mains devant pour le menotter et le laissa entrer. Sirius entre dans la salle minuscule, divisée en deux par une table en métal fixée au sol.

De l'autre côté de cette table se tenait son visiteur, le grand Albus Dumbledore. Le prisonnier hésite à faire demi-tour face à son premier visiteur depuis des années.

"-Assieds-toi." Commanda son ancien directeur alors que Peck fermait la porte dans le dos de Sirius. Le prisonnier hésite à rester debout, par défi, mais ses jambes tremblantes et fatiguées ne peuvent pas le soutenir bien longtemps.

Le plus jeune prit donc place face au grand manitou et se saisit d'office de l'objet emballé qui reposait sur la table.

"-C'est pour ton anniversaire.

-C'est mon anniversaire?" Demanda Sirius en déballant le paquet qui contient une tablette de chocolat de chez Honeyduckes.

"-Tu as eu vingt-sept ans il y a quelques jours."

Sirius hocha la tête en mettant un bon quart de la tablette dans sa bouche et de l'avaler tout rond. Il se sentit instantanément mieux avec la douce chaleur du chocolat qui rayonna depuis son estomac, c'était un sentiment qu'il n'avait pas eu depuis des années.

"-Sirius, je sais que nous avons tous les deux pris des chemins très différents." L'animagus acquiesça distraitement toujours plus intéressé par le chocolat que par Albus. "J'ose espérer que tu puisses faire ressortir ce qu'il a de bon en toi car je ne pense pas que tu aies joué une comédie pendant toutes ces années.

-Plutôt une tragédie." Coupa Sirius avec insolence.

"-Je vois ta trahison plutôt comme une faiblesse passagère ou un accès de folie si propre aux Black."

Sirius le regardait d'un air morne, se léchant les doigts pour récupérer les restes de cacao, intérieurement il se demandait ce que le vieux fou préparait.

"-Sirius, Harry a disparu."

Un ange passe, le temps qu'il assimile l'information.

"-Disparut !" Sirius se lève d'un lien. "Vous avez laissé les mangemorts s'en prendre à lui. Comment avez-vous fait une chose pareille !

-Sirius, calme-toi.

-Me calmer?! Les mangemorts ont déjà dû le tuer Albus !"

Le sorcier aux cheveux blancs s'était mis debout à un moment pendant la dispute et semblait prêt à lui jeter un sort si besoin.

"-C'est pour cela que je suis venu te voir. As-tu entendu parler de quelque chose ? Ou bien est-ce toi qui as manigancé une action depuis ta cellule ?

-Comment?! Pourquoi aurais-je pu faire quelque chose ? Je suis enfermé vingt-quatre heure sur vingt-quatre dans une boîte à chaussures entourée de gens qui hurlent comme des damnés. Alors dis-moi, par Merlin, comment suis-je censé faire ?

-Sirius, si tu continues de lancer les gardes vont venir.

-Les gardes! J'en ai rien à foutre des gardes ! Dites-moi où est mon filleul!

-SIRIUS!"

Le prisonnier ne se calme pas, bien au contraire. De plus en plus furieux Sirius envoya voler sa chaise et les gardiens entèrent précipitamment. Il fut saisi par les deux bras et traîné hors de la pièce alors qu'il hurlait encore "Où est mon filleul?!"

Sirius fut déposé près des détraqueurs et rapidement ses cris laissèrent place à des gémissements puis au silence.

De son côté Albus ressorti satisfait de la prison. Sirius était un limier lancé sur une piste et le vieux sorcier s'assurait d'intercepter toutes les informations que le prisonnier pouvait trouver avant les mangemorts.


Merci de m'avoir lu.

Il y a peut-être des coquille parce que mon ordinateur à traduit directement en anglais... Je l'ai repassé en français mais on sais jamais.

J'espère que vous avez aimé l'introduction de Sirius Black.